2.2 Interprétation des résultats
v' Le R2 ou coefficient de
détermination
Le coefficient de détermination
représente la proportion de la variance totale expliquée par le
modèle. En effet, plus le R2 est proche de 1, meilleur est
l'ajustement global du modèle. La valeur du R2 dans ce
modèle vaut 0,67 et signifie que le modèle n'explique que 67 % de
la variance des scores d'efficacité technique pure. Cela pourrait
être dû au fait que le modèle ne prenne pas en compte toutes
les variables susceptibles d'expliquer les scores d'efficacité ou encore
à des erreurs de mesure sur les variables retenues dans le
modèle.
v' La proportion des créances douteuses dans le
total des crédits (CDTC)
Le signe négatif de cette variable dans le
modèle signifie qu'elle agit négativement sur l'efficacité
des banques dans la transformation de leurs ressources. Plus la proportion des
créances douteuses dans le total des crédits augmente, moins la
banque transforme les dépôts en crédits. Plus
précisément, toutes choses égales par ailleurs, une
augmentation de 1 % de la proportion des créances douteuses dans le
total des crédits, entraînerait une diminution du score
d'efficacité technique pure de 72,4 %. Ce qui confirme notre
hypothèse selon laquelle, plus les
banques accumulent des créances douteuses, plus
elles deviennent réticentes à octroyer des crédits et sont
ainsi techniquement inefficaces.
Les créances douteuses reflètent en
effet la mauvaise qualité des demandeurs de crédits qui une fois
entrer en possession d'un crédit bancaire, ne parviennent pas ou
refusent délibérément de rembourser. Elles traduisent
également la situation de l'environnement dans lequel évolue
l'activité bancaire. En effet, une accumulation des créances
douteuses pourrait être la manifestation d'une incapacité des
banques à procéder au recouvrement de leurs créances due
à un dysfonctionnement de l'appareil judiciaire. Cela pourrait traduire
aussi le financement d'un nombre élevé de projets
d'investissement non viables, mal montés, ne présentant aucune
perspective de rentabilité.
v' Le ratio des fonds propres sur le total des
crédits (FPTC)
Cette variable influence négativement
l'efficacité des banques dans la transformation de leurs ressources en
crédits. Son signe négatif traduit le fait que plus la proportion
des fonds propres dans le total des crédits est élevé,
moins la banque transforme ses ressources en crédits. Avec un
coefficient de régression de - 0,149, une augmentation de ce ratio de 1
% toutes choses égales par ailleurs, entraînerait une diminution
du score d'efficacité de 14,9 %. On constate ainsi que l'influence de
cette variable sur le score d'efficacité est moindre que celle de la
variable précédente. Connu sous le nom de ratio de couverture des
risques, la valeur minimale de ce ratio a été fixée
à 8 % par la COBAC. Ce qui signifie que toutes choses égales par
ailleurs, les banques les plus optimales dans la transformation de leurs
ressources seront celles pour qui ce ratio aura la valeur de 8 %.
v' Le ratio des fonds propres sur le total des actifs
(FPTA)
Ce ratio qui représente la proportion des fonds
propres de la banque dans l'ensemble de ses ressources, semble améliorer
son efficacité dans la transformation de ses ressources en
crédits. En effet, ce ratio agit positivement sur le score
d'efficacité signifiant que plus la proportion des fonds propres dans
les actifs d'une banque augmente, plus cette banque est efficace dans la
transformation de ses ressources. Autrement dit, plus une banque est solvable,
plus elle est techniquement efficace. Plus précisément, toutes
choses égales par ailleurs, une augmentation de 1% de la proportion des
fonds propres dans l'actif total améliorerait le score
d'efficacité de 47,8 %. Ce résultat pourrait s'expliquer par le
fait que plus les fonds propres d'une banque sont importantes, plus elle peut
accorder des crédits à court , moyen et long terme sachant
qu'elle dispose suffisamment de ressources propres pouvant lui permettre de
couvrir l'ensemble des risques inhérents .
v' Le ratio excédent de trésorerie sur le
total des actifs (EBTA)
La trésorerie peut être
considérée comme l'ensemble des liquidités dont dispose la
banque à un moment donné. L'excédent de trésorerie
constitue le solde positif entre les emplois et les ressources de
trésorerie. Le signe négatif de ce ratio signifie que plus la
part de l'excédent de trésorerie dans les actifs d'une banque
augmente, moins la banque est efficace dans la transformation de ses
ressources. De manière formelle, toutes choses égales par
ailleurs, une augmentation de 1 % de ce ratio, provoquerait une
réduction du score d'efficacité de 26,2 %.
Une trésorerie pléthorique pour une
banque pourrait donc s'interpréter comme la manifestation d'une
inefficacité dans la transformation de ses ressources. Ce
résultat pourrait s'expliquer par le fait que les banques
préfèrent plutôt orienter leurs ressources dans les emplois
de trésorerie (placements auprès de la Banque Centrale et chez
les correspondants résidents et non résidents), moins
rémunérateurs que les crédits à la clientèle
mais peu risqués.
|