La figure du père dans "Quelques adieux " de Marie Laberge. Discours de l'implicite et stratégies narratives( Télécharger le fichier original )par Massiva AIT OUARAB Université d'Alger - Licence de français 2011 |
3. Le père d'ElisabethLe père d'Elisabeth, est cité dans la deuxième partie de l'oeuvre, et plus exactement au chapitre de La Déchirure . Dans ce chapitre, Elisabeth découvre l'adultère de François et en même temps, elle se rappelle les moments partagés avec lui. Parmi ces moments, leur voyage à Venise et l'achat de la gravure de Florence, ainsi que la contribution de son père, au voyage de noces. Voulant faire plaisir à François, Elisabeth lui achète un cadeau, une gravure. Celle-ci étant chère, n'a pu être offerte qu'avec l'aide du père d'Elisabeth : « Son père lui avait confié un peu d'argent pour qu'elle se gâte, un supplément de voyage de noces, une somme donnée à la dernière minute pour lui dire qu'il la voulait heureuse »218(*) Ce seul extrait, qui met en scène le père d'Elisabeth, ne comporte aucune description physique, mais il met en avant l'image d'un père présent et responsable, désireux de voir sa fille heureuse. A travers ce passage, peu riche en information, le lecteur constate une certaine satisfaction quant au rôle du père, et comprend, parfaitement, l'équilibre dont jouie ce personnage féminin, et la capacité qu'elle a de revivre après l'infidélité de son défunt époux. A cet extrait se greffe un autre passage, qui ne fait pas référence explicitement à la figure du père, mais il fait allusion à l'enfance de la protagoniste : « La pauvreté affective de son enfance (François) l'effrayait toujours, non parce qu'il la ressentait avec angoisse, mais parce qu'il la mesurait aux multiples souvenirs d'Elisabeth »219(*) Nous remarquons, dans ce passage, que François n'ayant pas eu d'enfance, se sent menacé par les multiples souvenirs de sa femme. Cela signifie qu'Elisabeth n'a pas connu l'absence et le manque affectif dont ont souffert François et Anne. Cette situation, fait d'elle un personnage stable qui ne connaît pas et ne comprend pas le besoin qu'ont eu les amants, c'est-à-dire, l'adultère. Le personnage d'Elisabeth atteste, encore une fois, notre postulat de départ à savoir, l'influence et l'impact du personnage du père, peu présent dans la fiction, sur la relation adultère des protagonistes. Toutefois, il est nécessaire d'établir un rapport père/enfant, pour chaque personnage, afin de renforcer notre hypothèse. Cette démarche, nous permettra de mettre l'accent sur le sentiment de déracinement éprouvés par François et Anne, et montrer en quoi le père peut être l'élément central de l'épanouissement et du non épanouissement, des personnages. * 218 -M. Laberge, Quelques Adieux, Boréal, 1992, p. 255. * 219 -Ibid, p.110. |
|