3.2.2 Caractéristiques biophysiques de la zone
d'étude
La végétation
Le site d'Akonolinga appartient au domaine de la forêt
dense humide semi-caducifoliée guinéo-congolaise de basse et
moyenne altitude. Le site est peuplé de trois domaines de
végétation à savoir : le domaine à faciès de
dégradation avancée de divers types de forêt mixtes,
semi-caducifoliées et toujours vertes, les recrus forestiers et les
raphiales. Les principales formations végétales
rencontrées sont : les forêts primaires ou secondaires, les
végétations secondaires issues de longues jachères, les
agroforêts de cacaoyers, les caféières en friche, les
champs vivriers et, les raphiales de bas-fonds et les forêts
marécageuses. le système de brûlis est fortement
pratiqué dans la zone d'étude, avec des pics au mois de janvier
et février (début de la saison sèche)
Topographie, hydrologie et pédologie
D'après Santoir et Bopda (1995), Akonolinga est
situé sur le plateau qui occupe la majeure partie du Cameroun
méridional. Cette vaste surface d'érosion est inclinée
vers le bassin du Congo au sud-est ; à l'ouest, elle s'achève
brusquement par un escarpement, sur la surface côtière. L'altitude
moyenne varie entre 600 m et 700 m, avec des sommets pouvant parfois atteindre
800 m. Le soubassement de la surface inférieure est d'âge
précambrien et se compose essentiellement de roches cristallines
(granites, gneiss, micaschistes), qui ont subi un aplanissement très
poussé, responsable d'un relief peu marqué. Au Sud du fleuve
Nyong, le modelé de collines fait place à des plateaux bas qui
dominent les fonds des vallées de 40 à 50 m de haut. Les
interfluves ont des sommets allongés et légèrement
ondulés, parfois surmontés de collines basses. Cette zone
correspond à la partie centrale du plateau méridional.
La FAO, (1993) et Bidzanga et Ava (2006), rapportent que les
sols d'Akonolinga appartiennent à la classe des sols fortement
désaturés ayant une épaisseur de 4 à 20 m au dessus
de l'horizon d'altération et des vallées alluviales. Selon
Bidzanga et Ava (2006), cette zone est localisée aux bassins
supérieurs du Nyong et de la Sanaga. On y observe une dorsale
formée dans la pénéplaine. L'horizon
concrétionné apparaît en surface aux ruptures de pente. A
l'approche des bas-fonds, le sol a souvent tendance à
s'éclaircir, devenant parfois nettement
jaune, et présente une texture plus sableuse en
surface. Les sols de bas-fond sont sableux, plus ou moins humifères et
le plus souvent hydromorphes, ayant une nappe phréatique proche de la
surface. On remarque les champs de macabo aux environs des bas fonds. Dans les
sols colluvionnés ou alluvionnés, des paysages très plats
sont localisés aux voisinages des grands axes de drainage du bassin
inférieur du Nyong et sont souvent associés à des sols
hydromorphes qu'ils ne dominent que de quelques mètres.
Climatologie
Le climat d'Akonolinga est un climat tropical bimodal. On
distingue donc une longue saison de pluies allant de mars à juin ; une
petite saison pluies allant de septembre à novembre ; une longue saison
sèche allant de mi-novembre à février ; et enfin une
petite saison sèche allant de juillet à août avec des
pluies intempestives.
La pluviosité annuelle varie entre 1215mm et 1803mm.
La température annuelle se situe entre 24,75°C et 25,25°C
(Bidzanga et Ava, 2005). Santoir (1995) fait remarquer que la durée de
la saison sèche de juillet-août diminue très vite quand on
remonte vers le Nord, l'étiage correspondant est donc moins important.
La saison sèche dure beaucoup plus longtemps au détriment de la
grande saison des pluies. Les périodes de crue sont
irrégulières. Sur les grands bassins, elles commencent en mars -
avril et sont moins fortes en novembre. La présence de l'eau en
période de crue peut être néfaste pour certaines
espèces d'animaux, notamment les animaux terrestres.
Les récoltes interviennent généralement
en juillet-Août (macabo, pistache arachide, maïs, manioc) et en
novembre-décembre (macabo, arachide, café, cacao, maïs). Les
récoltes de banane se déroulent le long de l'année mais
elles sont plus abondantes en saison sèche qu'en saison pluvieuse. Les
cultures de la tomate et du piment se font à partir de décembre
et les récoltes interviennent en Mars- Avril.
Le milieu humain
Tchatchoua (2007) distingue trois groupes ethniques à
Akonolinga à savoir.
· Les Mvognyengue qui sont des autochtones (75% de la
population totale) ;
· les Maka qui sont des migrants venus de la province de
l'Est et qui ont été attirés par les eaux poissonneuses du
Nyong et du Mfoumou (15% de la population totale) ;
· Les Yeb-Bekolo qui sont des migrants venus de
l'arrondissement d'Ayos pour les mêmes raisons que les Maka (10% de la
population totale).
ADEAC (2005), précise que le taux de scolarisation des
paysans est estimé à 89,8% (pour ceux qui ont fait au moins le CM
II) et que 50,3% de la population est constituée de femmes. La
société locale a une faible tradition associative et
organisationnelle. Les associations existantes ne s'affirment pas comme des
entités professionnelles autonomes et consultées dans leur
environnement. Il existe une collaboration entre les acteurs de
développement puisque ces derniers ont parfois des projets
similaires.
Bidzanga et Ava (2006), rapportent que la plupart des projets
de développement en cours à Akonolinga bénéficient
pour l'essentiel du financement des fonds PPTE et sont
généralement supervisés par les services de vulgarisation
du MINADER comme présenté dans le tableau 5
Tableau 5 : Projets de développement et de
recherche à Akonolinga
Titre du projet
|
Financement/ Partenaires
|
Villages
enquêté touché
|
Observation
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Programme de relance de la filière banane-plantain
|
PPTE ,
IRAD/IITA
|
Mvan Ndibidjeng,
Mingeumeu, Ndéllé
|
Formation sur la
multiplication des rejets
|
Programme de
développement des palmeraies
villageoises
|
PPTE Union des exploitants de Palmier à huile
|
Mingeumeu,
Mvan
|
Création des
champs semencier, appui financier au producteur
|
Programme de
valorisation des bas-fonds
|
PPTE Contractualisation
|
|
Sensibilisation sur
la mise en valeur des marécages
|
PNVRA
|
Gouvernement du
Cameroun, BAD,
MINADER, MINEPIA,
IRAD, MINRESI
|
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Formation, encadrement, appui en petit équipement aux
OP
|
Action du fonds National de l'emploi (FNE)
|
FNE Contractualisation
|
|
En cours
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Filière maïs
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PPTE,
MINADER, IRAD,
ADEAC
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Mvan, Ndibigjeng,
Mingeumeu, Ondeck
|
Création des
champs semenciers paysans, formation sur la valorisation du
maïs dans l'élevage des poulets et porcs, création des
parcelles de maïs
|
Valorisation des PFNL
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CIFOR, CARPE,
ICRAF
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Ondeck, Ndéllé
|
Organisation de la
filière Ndjansang, formation
|
|
|
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sur les techniques de
production de Ndjansang, appuie financier et matériels
aux producteur de la filière
|
Participation au
développement local
|
PNDP
MINEPAT
|
Ndéllé
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Sensibilisation sur
l'importance de son implication personnelle dans les
activités visant le développement de la localité
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Développement des
semences améliorées de manioc, macabo, ignames,
etc
|
PNDRT, MINADER
|
Mvan et
Ndibidjeng
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Formation sur les
techniques de production, production de la semence et
conservation de la récolte
|
Limitation de la virulence des mirides sur cacaoyer
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SODECAO MINADER
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Mvan, Ndibidjeng,
Mingeumeu, mengos
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Vulgarisation des
nouvelles semences de cacao, démonstration sur la lutte
anti capside
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source : adapté de Bidzanga et Ava (2006) et DDADER,
(2008)
Quelques structures de microfinance existent à l'instar
des coopératives, les caisses villageoises d'épargne et de
crédit autogéré (CVECA), les caisses mutuelles
d'épargne et de crédit (CMEC) mises sur pied par l'ADEAC.
NB : les projets opérant dans la zone
ne concernent pas l'ensemble des villages faisant partie de notre
échantillon ; ils sont mis en oeuvre en fonction de leurs objectifs.
C'est le cas par exemple du projet valorisation des PFNL mis en oeuvre par le
CIFOR, le CARPE et l'ICRAF dans les villages Epkwassong et Ndéllé
en raison de l'existance des forêts. La plupart s'intéressent
à un échantillon limité de paysans
généralement formés en groupe pendant des journées
de démonstrations. Le CEF n'est donc pas la première approche qui
intervient dans ces villages. Un certain nombre de projets y ont mis en oeuvre
d'autres approches (appui technique, appui financier) qui ne tiennent pas
compte du diagnostic global de l'exploitation.
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