Le chronométrage entièrement automatique
utilisant le système de photographie d'arrivée doit être
déclenché par le pistolet du Starter pour enregistrer et imprimer
automatiquement une image prise par une caméra alignée sur la
ligne d'arrivée. Le temps est lu sur la photographie d'arrivée au
1/100ème de seconde supérieure.
La méthode de chronométrage manuelle
dépend du temps de réaction des chronométreurs qui,
étant à proximités de la ligne de départ, doivent
synchroniser manuellement le début de la mesure du temps avec le signal
de départ jusqu'à l'arrivée de l'athlète. Cette
méthode continue d'être approuvée par l'IAAF qui toutefois
n'homologue que les records chronométrés par la méthode
automatique. Certes, l'automatisation du chronométrage résoud le
problème de synchronisation des signaux, cependant un autre
problème persiste. Il est dû à
l'imprécision du texte de la règle 165.5 (§-I.2.5) qui rend
la détermination de l'instant d'arrivée de l'athlète
dépendante de l'appréciation subjective du Juge Chef de la
photographie (photofinish).
Figure 13 L'appréciation de la photo finish.
D'après Piasenta [Pias 94]
Compte tenu de l'imprécision de cette règle
(« torse », terme très vague), Piasenta (1994)
démontre un désaccord entre les réponses avancées
par les spécialistes du chronométrage automatique lorsqu'il
s'agit d'apprécier à partir de la photofinish (figure13)
l'instant d'arrivée de chaque athlète [Pias 94].
De plus, l'IAAF approuve l'utilisation de deux
systèmes différents pour l'émission du signal de
départ. Le premier système pistolet sonore est
employé pendant les JO. Il consiste à recueillir le son
émis par le pistolet avec un microphone pour le transmettre
électriquement aux haut-parleurs fixés juste à
l'arrière des blocs de départ. Le deuxième système,
pistolet silencieux, est employé lors des championnats du
monde, il comprend un pistolet silencieux qui envoie une impulsion
électrique aux haut-parleurs qui eux émettent le son du signal de
départ.
Les deux systèmes devraient être
équivalents. Cependant, en pratique, ce n'est pas le cas. Le
système fonctionnant avec un pistolet silencieux est plus
efficace. Dapena (2005) compare les temps d'éjection des athlètes
lors des finales 4×100 m aux JO d'Atlanta 1996 utilisant le pistolet
sonore et les Championnats du Monde à Goeteborg 1995 utilisant le
pistolet silencieux [Dape 05]. Les temps d'éjection à
Göteborg sont très proches les uns des autres alors qu'à
Atlanta ils sont ordonnées en fonction du couloir de départ
(figure14).
Figure 14 Les temps d'éjection lors des JO
Atlanta (1996) et des Championnats
du Monde à Göteborg (1995)
[Dape 05]
En connaissant l'emplacement du starter par rapport à
chaque athlète, la vitesse du son (349 m/s à 30 degré
Celsius) et le temps de réaction approximatif, l'auteur dresse un
modèle pour prédire le temps d'éjection de chaque
athlète (figure15).
Figure 15 Les temps d'éjection lors des JO
Atlanta (1996) et des Championnats du monde à
Göteborg (1995)
avec une superposition du modèle de prédiction des temps
d'éjection [Dape 05]
La correspondance entre le modèle de prédiction
des temps d'éjection et les temps d'éjection réels montre
que les athlètes démarrent leur mise en action au coup de
pistolet sonore plutôt qu'au signal donné par les hauts
parleurs fixés juste derrière eux. Ce constat est appuyé
par d'autres comparaisons effectuées entre les rencontres Olympique et
mondiale telles que celles d'Athènes 2004 et de Paris
2003. Toutefois, le fait que les athlètes démarrent au coup
de pistolet sonore au lieu de démarrer au son émis par
les haut-parleurs demeure inexpliquée.
Un autre point relevant du domaine de la précision de
la mesure sollicite l'attention. Dans le cadre de l'appréciation de la
performance, il importe de définir la manière dont un faux
départ est évalué. Rappelons qu'un faux départ est
réalisé lorsque le temps de réaction d'un athlète
est inférieur à 1/10ème de seconde. La
précision avec laquelle le temps de réaction d'un athlète
est mesuré dépend du choix du seuil défini par
l'opérateur. Ce seuil représente la valeur limite à partir
de laquelle l'instant du début de l'action de l'athlète dans les
blocs est défini. La figure ci-dessous (figure16) représente une
variation instantanée typique de la résultante des forces
exercées au niveau des pieds lors d'un départ de sprint. Les
forces exercées au niveau de chaque pied sont mesurées
distinctement par l'intermédiaire de deux plateformes de forces dont la
précision est de #177;4 N.
Figure 16 Variation typique de la résultante
des forces horizontale exercée sur les blocs de départ
et
détermination de l'instant de début de l'action de
l'athlète suivant différents seuil (S1, S2, ..., S5,
...)
Au cours des compétitions internationales, l'IAAF
exige la détection des faux départs en utilisant soit des
accéléromètres soit des capteurs de forces. Ces outils
fixés sur les blocs de départ doivent détecter les
variations de la quantité de mouvement de l'athlète ou de la
résultante des forces exercée sur les blocs. L'instant de
début de l'action de l'athlète (ta) est défini
lorsque la variation de la grandeur mesurée atteint un seuil
donné.
Avant le départ, le coureur n'étant pas
parfaitement immobile, la fonction Force = f( t)
n'est pas complètement constante. Il reste donc une incertitude non
négligeable sur la définition de l'instant de départ.
Cette incertitude dépend aussi de la méthode d'analyse
de la fonction f ( t ) . Il est donc important
de déterminer l'influence du choix du seuil sur la détection des
faux départs (§-IV.1.1).