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UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (BENIN)
(U.A.C) ********************
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
(FSA) ***************************************
DEPARTEMENT D'ECONOMIE, DE SOCIO-ANTHROPOLOGIE ET
DE COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT RURAL
(DESAC) *******************************************************
THEME:
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i
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ANALYSE DES FACTEURS DETERMINANT LA DEMANDE DU RIZ AU CENTRE ET AU SUD
DU BENIN
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THESE
Pour f'obtention du d~pfolme d'InginieurAgronome
Option : Economie, Socio -Anthropologie et
Communication
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Présentée et soutenue par :
Djalalou-Dine Adémonla Alamou ARINLOYE Le 15
Décembre 2006
Superviseur : Co-Superviseur :
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Prof. Gauthier BIAOU Patrice Y. ADEGBOLA
(M.Sc.)
Composition du jury
Président : Prof. M. Egnonto. KOFFI
TESSSIO
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Rapporteur : Prof. Gauthier BIAOU
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Examinateur : Patrice ADEGBOLA (M.Sc.)
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UNIVERSITY OF ABOMEY-CALAVI (BENIN)
(UAC) ********************
FACULTY OF AGRONOMY SCIENCES
(FSA) ***************************************
DEPARTEMENT OF ECONOMY, SOCIO-ANTHROPOLOGY
AND COMMUNICATION FOR RURAL DEVELOPPEMENT
(DESAC) **************************************************************
TOPIC:
|
ii
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ANALYSIS OF FACTORS DETERMINING RICE DEMAND IN CENTER AND SOUTH
OF BENIN
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Submitted
THESIS
in Partial- Eutfirment of Requirementsfor the
degree
of Ingénieur Agronome
Option: Economy, Socio - Anthropology and Communication
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By Djalalou-Dine Adémonla Alamou
ARINLOYE
December 15th 2006
Supervisor : Co-Supervisor :
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Prof. Gauthier BIAOU Patrice Y. ADEGBOLA
(M.Sc.)
Members ofjury
President : Prof. M. Egnonto. KOFFI TESSSIO
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Reporter : Prof. Gauthier BIAOU
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Examiner Patrice ADEGBOLA (M.Sc.)
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CERTIFICATION
Je certifie que ce travail a été
réalisé par l'étudiant Djalalou-Dine
Adémonla Alamou ARINLOYE sous ma supervision à la
Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi
dans l'option Economie, Socio-Anthropologie et Communication pour le
développement rural.
Le Superviseur Professeur Gauthier BIAOU
Docteur d'Etat en Economie Rurale Maître de
Conférences
« Les agricufteurs produisent des denrées
afimentaires parce que fes consommateurs fes achitent. Cette constatation peut
sem6fer un truisme, mais c'est un fait trop souvent ou6fié. On attache
fa pfus grande attention a tous fes aspects de fa production afimentaire et
agricofe, mais on ne s'occupe gu re des utifisateurs inau(. Cefa tient
pro6a6fement ci ce que f'on a trop souvent tenda nce
a con~ondre consommation et demande. ),)
FOA (1995)
DEDICACE
Je dédie ce travail :
A Allah le Tout Puissant, pour les nombreuses graces qu'il a
accomplies dans ma vie.
A mon Cher Papa El-Hadj Ra%aki ARINLOYE, pour les soutiens de
toutes sortes et les multiples conseils de bonne conduite en
société dont tu m'as fait jouir et quifont de moi l'homme queje
suis aujourd'hui.
A ma chére Maman Moudjidatou AKINHOLA. Tendre, patiente
et affectueuse femme. Tes sacrifices ont été pour moi une source
inépuisable d'enthousiasme, d'estime, de consolation et d'espoir. Tiens,
cette oeuvre est la tienne. Je te la donne en signe de reconnaissance des
peines endurées.
A mes jeunes fréres et soeurs, Zakiath, Khalikou,
Mahalouk, Youchou et Fatiman, a mes cousins et cousines ainsi qu'd mes neveux
et nieces, vous qui 'dtes encore sur le chemin de l'école, que ce
travail soit pour vous un exemple a suivre.
Enfin, aux mémoires de mes grands-parents Karimou
ARINLOYE et Souradjou AKINHOLA, vous nous ave% quitté un peu tot. Nous
(vos enfants) vous rendons un grand hommage et que Allah, le Tout Puissant et
Trés Miséricordieux, vous accorde le repos éternel. Ainsi
soit-il.
REMERCIEMENTS
Le présent travail n'aurait pas été une
réalité sans la contribution active de plusieurs personnes
à qui nous exprimons notre profonde gratitude. Ainsi, nous tenons
à remercier plus particulièrement :
-Professeur Gauthier BIAOU, notre superviseur, qui a
accepté volontairement de diriger nos travaux malgré ses
multiples occupations et de répondre chaque fois à nos
préoccupations. Qu'il trouve ici le symbole de notre profonde
reconnaissance.
-M. Patrice Ygué ADEGBOLA (M.Sc.), Directeur du
Programme Analyse de la Politique Agricole de l'INRAB, qui, en dépit de
ses lourdes tâches professionnelles et administratives, a accepté
de co-superviser ce travail et a fait montre d'une disponibilité sans
limite tout au long de notre travail. Sa rigueur scientifique, son esprit de
toujours mieux faire et ses remarques pertinentes ont contribué à
l'achèvement de ce travail. Qu'il reçoit nos remerciements pour
ses soutiens et dévouements afin que cette recherche puisse se
dérouler dans de bonnes conditions. Seul Dieu le lui rendra au
centuple.
-Dr Houinsou DEDEHOUANOU, Enseignant à la
Faculté des Sciences Agronomiques (FSA), sa porte nous a
été grandement ouverte de jour comme de nuit pour nous accueillir
et nous donner des directives nécessaires pour la bonne conduite de ce
travail. Qu'il reçoit ici l'expression de notre sincère
reconnaissance.
- Dr Eric ABIASSI, malgré ses multiples occupations, il
était disposé à nous apporter ses contritions pour la
réussite de ce travail. Qu'il reçoit ici notre profonde
reconnaissance.
- Le Conseil pour le Développement de la Rechercher en
Science Sociales en Afrique nous a financièrement appuyé au cours
de la rédaction de la présente thèse. Qu'il en soit
remercié.
Nous tenons sincèrement à remercier Ir.
Souléïmane ADEKAMBI, pour son soutien indéfectible. Loin
d'être un simple ami, il est un véritable frère. Il nous a
montré l'utilisation des logiciels ACCESS version 2003, SPSS version 12
et STATA version 9. Il n'avait marchandé à aucun instant sa
disponibilité et sa franche collaboration. Merci pour tout et que le
Dieu Tout Puissant le lui rende au centuple.
Les Ingénieurs Aminou AROUNA, Florent AKPLOGAN,
Alphonse SINGBO, Epiphane SODJINOU, Patrice KPADE, Rosine AZONTONDE, Damien
HOUNDETONDJI, Théodore NOUHOHEFLIN, Patricia EGBOOU et Florent OKRY qui,
à tout instant, ont répondu présent pour nous assister ;
qu'ils reçoivent nos sincères remerciements.
Nous remercions également M. Eugène GLELE, M
Guerguissou MABOUDOU, Léonard HINNOU, Jacques ZINSOU et Dénis
OLOU pour leur franche collaboration.
Egalement, tous nos remerciements au PAPA pour son soutien
financier et matériel tout au long de ce travail.
Nous exprimons nos profondes gratitudes à messieurs
Rodrigue SEMASSA, Jean Luc ADOUKONOU et Ir Joseph KIKI pour avoir aidé
à la collecte des données sur le terrain.
Aux camarades Bénédicte MONHOUAMOU, Cendrine
AHOUANDJINOU, Haroll KOKOYE, Serge DANHOUNSI, Idriss ODJOUOLA, Oré
DJEGUI et Jeanne HOUKPONOU nous disons très sincèrement merci,
non seulement pour leur soutien moral mais également pour nous avoir
aidé à faire la saisie des données et la correction de ce
travail.
A tout le personnel du PAPA, nous adressons nos profondes
gratitudes. Particulièrement, nous disons merci à Mesdames
GNANGNON Alice, AHOUANGONOU Yvonne et ATIOUKPE Julienne pour leur permanente
assistance. Nous n'oublions pas M. ADEROMOU Ramanou et M. TOVILODE
Désiré.
A Mlle Ganiath LASSISSI nous disons exceptionnellement merci.
Elle était là pour soutenir de façon indéfectible
avant et au cours de la réalisation de ce travail. Nous n'oublions pas
son frère Arouna LASSISSI, merci pour tout.
A mes familles ARINLOYE et AKINHOLA qui, depuis ma naissance,
ont veillé rigoureusement sur moi et n'ont ménagé aucun
effort pour faire de moi l'homme que je suis aujourd'hui, je vous
témoigne ici toutes mes reconnaissances.
A tous mes frères et soeurs à savoir Sofiath,
Bahahou, Zakiath, Khalik, Maanlouk, Youchou et Fatiman, nous disons merci. Que
ce travail soit pour vous un exemple à suivre. A mes coussin Kabirou,
Djamal, Christian et Chérif, merci pour votre soutien.
El-Hadja Raliou A. ARINLOYE recevez ici nos profondes
reconnaissances pour tout votre soutien avant et au cours de la
réalisation de ce travail.
A tous mes éducateurs du primaire au supérieur
en passant par le secondaire et en l'occurrence les enseignants de la FSA/UAC,
je vous adresse mes remerciements pour avoir fait de moi l'homme que je suis
devenu aujourd'hui. Merci à tout le personnel administratif de la
FSA/UAC.
Nos pensées vont également à tous nos
camarades de la 30ème promotion de la FSA pour les moments
passionnants passés ensemble. Nous n'oublions pas non plus les amis du
primaire et du secondaire.
Autant les personnes ci-dessus citées et celles
oubliées (et Dieu sait qu'elles sont nombreuses) qui ont fourni des
concours précieux pour l'aboutissement de cette thèse, une fois
encore merci.
RESUME
Les sources principales de richesse d'un pays sont les
exportations. Par contre, la raison principale de l'appauvrissement d'un pays
est la quantité de produits importés (Saïzonou, 2003). Pour
qu'un pays soit économiquement stable, il faut qu'il y ait, à
défaut de la grande exportation, un équilibre entre les volumes
(en terme monétaire) des importations et celui des exportations. Pour
obtenir cet équilibre nécessaire de la balance commerciale, il
faut limiter les produits importés à ceux qui son absolument
impossibles de produire sur place. Il se trouve malheureusement que jusqu'en
2004, le Bénin a importé 236,563 tonnes de riz1, un
produit qui prend de plus en plus de l'importance dans les habitudes
alimentaires. D'un autre côté, le Bénin reçoit sous
forme d'aide budgétaire une importante quantité de riz que
commercialise chaque année l'ONASA à un prix relativement bas.
Dans le même temps, notre pays regorge de terres de bas-fond et
vallées inondables dont les potentialités en production rizicoles
sont aujourd'hui connues mais inexploitées. Pour amener la population
rurale à véritablement s'adonner à cette activité
et pour corriger les habitudes alimentaires du béninois en
matière de consommation de riz, il est indispensable que le riz
localement produit puisse répondre aux aspirations des consommateurs. Il
est donc nécessaire de connaître quelles sont les
préférences de ceux-ci et qu'est-ce qui motive leur choix.
Les critères de choix orientant les consommateurs vers
le riz importé sont aujourd'hui mal connus. C'est pour combler cette
lacune que cette étude a été initiée et vise
à identifier et analyser les facteurs déterminant les
préférences et les motivations des consommateurs pour le riz
importé ; et de proposer des approches de solutions ou des mesures
alternatives idoines au renversement de la tendance en faveur du riz local.
Pour atteindre cet objectif principal, la recherche s'est fixée trois
objectifs spécifiques à savoir :
- Etudier l'influence du prix d'achat du riz sur le type de riz
consommé ;
- Analyser les facteurs socio-économiques et
démographiques du ménage influençant le choix du type de
riz consommé ;
- Analyser les qualités organoleptiques et physiques
orientant le choix du consommateur.
La collecte des données a été faite en
deux phases. Une phase exploratoire qui a permis de mieux spécifier les
sites d'enquête, d'identifier des personnes devant faire partie de
l'échantillon et de mieux affiner les hypothèses et le
questionnaire. La deuxième phase qui s'est déroulée
courant Juillet-Août 2006, a été réalisée par
questionnaire structuré. Cette
1 Une bonne partie étant destinée
à la réexportation
enquête a couvert six (6) villages/quartiers de ville
repartis dans deux (2) départements du Sud et Centre Bénin. Au
total, 233 consommateurs du riz ont été enquêtés.
Plusieurs méthodes d'analyse à dominance
quantitative ont été utilisées. Il ressort de l'analyse
les résultats qui suivent :
Le riz local est vendu moins cher que le riz importé
sur le marché. En effet, au cours de l'année 2005, le kilogramme
du riz local est vendu à un prix moyen de 281,26 (#177;44,76) FCFA alors
que celui du riz importé est livré à un prix moyen de
312,70 (#177;21,32) FCFA dans la commune de Glazoué. A Cotonou, le prix
moyen du riz local est de 353,12(#177;59,84) FCFA alors que celui du riz
importé est de 401,87(#177;51,78). Face à ce résultat,
nous pouvons conclure que le prix élevé du riz importé
comparativement au riz local n'empêche pas les consommateurs à le
préférer au riz local. Il existe alors d'autres raisons qui
justifieraient ce penchant des consommateurs pour le riz importé.
Considérant les critères de choix du riz
consommé (toutes catégories confondues), le goût constitue
le premier critère de sélection des ménages. 23% des
personnes enquêtées préfèrent consommer le riz
à cause de son goût. Après la blancheur et la
capacité de gonflement (respectivement 12 et 10%), l'arôme, le
prix et l'absence de corps étrangers sont d'autres critères de
choix les plus considérés par les consommateurs (9% ; 8% et 7%
respectivement). Dans la commune de Glazoué, l'arôme est
relativement moins pris en compte lors de l'achat du riz (5%), alors
qu'à Cotonou, il constitue le quatrième critère de choix ;
la capacité de gonflement étant reléguée au
neuvième (9ème) rang. Les autres
caractéristiques du riz orientant le choix des consommateurs suivant
leur importance sont : la facilité de cuisson, la forme des grains, la
disponibilité toute l'année, l'emballage, la cohésion des
grains après cuisson, la conservation après cuisson, le taux de
brisure et la texture du riz.
L'estimation des modèles révèle qu'il
existe une différence significative entre les facteurs qui
déterminent la demande du riz local et ceux déterminant la
demande du riz importé. La valeur de Chow test (4,27) est hautement
significative au seuil de 1%. Il existe donc une différence
significative entre les facteurs déterminant la demande du riz local et
ceux déterminant la demande du riz importé. Autrement dit, le
comportement des consommateurs et leurs attitudes sont différents selon
qu'ils soient face au riz local ou au riz importé. L'étude
comparative du comportement des consommateurs du riz local et du riz
importé montre de façon globale que les attributs favorables
à la demande du riz importé sont généralement
défavorables à la demande du riz local. En effet, les attributs
tels que atri2 (absence de corps étrangers), atri3
(blancheur), atri4 (taux de brisure), atri5
(cohésion des grains après cuissons) et dispo
(disponibilité du riz toute l'année) sont
défavorables à la demande du riz local car
négativement corrélées ; alors que ces
variables (sauf atri5) sont positivement corrélées avec
la quantité de riz importé consommée.
Il ressort de l'estimation du modèle hédonique
que les principaux attributs affectant le prix du riz importé sont
l'absence de corps étrangers, la disponibilité durant toute
l'année, la blancheur, l'arôme, la cohésion des grains
après cuisson et le revenu total du ménage. Ces variables autant
qu'ils sont, influencent positivement le prix du riz importé dans les
marchés. Ainsi les prix marginaux implicites sont de 45,3FCFA pour
l'absence de corps étrangers, 46,2FCFA pour la disponibilité
toute l'année, 51,66 FCFA pour la blancheur, 16,21FCFA pour
l'arôme et 14,11FCFA pour la cohésion des grains.
Quant au riz local, les consommateurs ont un consentement
marginal à payer pour bénéficier des attributs tels que la
cohésion (18,88 FCFA) et la forte capacité de gonflement
(13,84FCFA). Pour les autres attributs tels que la disponibilité en
période pré récolte, la disponibilité en
période de récolte ou de post-récolte et le goût,
les prix marginaux implicites sont négatifs : -48,24 ; -39,94 et
-51,56FCFA respectivement. Plusieurs efforts restent donc à faire pour
changer cette tendance.
En définitif, les résultats obtenus montrent que
le riz local présente plusieurs insuffisances comparativement au riz
importé, ce qui justifie l'attachement des consommateurs pour le riz
importé. Pour renverser cette tendance en faveur du riz local, plusieurs
efforts impliquant des acteurs à différents niveaux restent
à mener. Ainsi, toute action pour la promotion de la filière riz
doit être orientée vers l'amélioration des techniques
post-récoltes.
Mots clés : Déterminants,
Demande, LES, Prix hédoniques, Attributs, Riz local, Riz
importé.
ABSTRACT
The main sources of wealth of a country are exports on the one
hand. On the other hand, the main reason of the impoverishment of a country is
the quantity of products imported. So that a country is economically steady, it
is necessary to insure a balance between volumes (in monetary term) of imports
and exports. To reach this equilibrium, one option is to impose a ban on the
imported products except those which can not be produced in the country.
Unfortunately until 2004, Benin imported 236563 tons of rice, a product which
becomes a staple food for our population on the one side. On the other side,
Benin receives under budgetary help an important quantity of rice that ONASA
dump on the market at a relatively low price. In the same time, our country
overflows with shallows and valleys, of which potentialities in production of
rice are known, but yet untapped. To bring the farming population to veritably
invest on this activity and to correct the food habits of the Beninese
concerning consumption of rice, it is indispensable that rice locally produce
can answer to consumers desires. It is then necessary to know what their
preferences are and what motivates their choice of rice.
These criteria of choice orienting consumers toward the
imported rice are today barely known. In order to fill this gap, this survey is
initiated and aims to identify and analyse factors determining the preference
or the incentive of consumers for the imported rice; and to propose solutions
or alternative process needed to the reversing of the tendency in favour of the
local rice. To reach this main objective, the three specific objectives of the
research are:
- To study the influence of the price of rice on the type of rice
consumed;
- To analyse the socioeconomic and demographic factors of the
household influencing the choice of the variety of rice purchased;
- To analyse nutritional qualities and physical aspects
orienting the consumer's choice.
The data collection has been made in two phases. An
exploratory phase that has allowed ringing better the sites of investigation,
to identify people which must be in our sample and to refine better the
hypotheses and the questionnaire. The second phase, witch occurred current
July-August 2006, has been achieved with structured questionnaire. This
investigation covered six (6) villages/quarters of city selected in two (2)
departments of the South and Center Benin. In general, 233 consumers of rice
have been inquired.
Several methods of the analysis mainly quantitative have been
used.
It emerges from the analysis the following results:
The local rice is sold less expensive than imported rice.
Indeed, during the year 2005, the kilogram of the local rice is sold at a
middle price of 281.26 (#177;44.76) FCFA whereas the imported rice one is
delivered at a middle price of 312.70 (#177;21.32) FCFA in Glazoué. To
Cotonou, the middle price of the local rice is 353.12 (#177;59.84) FCFA whereas
the imported one is 401.873(#177;51.78). According to that result, we conclude
that the high price of imported rice doesn't prevent consumers to prefer it to
the local one. Then, there are other reasons that would justify this affection
of consumers to the imported rice.
The taste constitutes the first choice criteria of the rice.
Thus, 23% of people investigated prefer to consume rice because of its taste.
After the whiteness and the capacity of inflation (respectively 12 and 10%),
the aroma, the price and the waste product absence are more other criteria of
choice considered by consumers (9%; 8% and 7% respectively). In Glazoué,
the aroma is relatively less taken in account in the rice purchase (5%),
whereas at Cotonou, it constitutes the fourth criteria of choice; the capacity
of inflation being relegated at ninth rank. The other character of rice
orienting the consumer's choice according to their importance are the easiness
of cooking, the shape of grains, the availability all year round, the packing
material used, the cohesion of grains after cooking, the conservation after
cooking, the rate of break and the texture of rice.
Since the value of Chow test (4.27) is highly significant at
1%, it exist a significant difference between factors that determine the demand
of the local rice and those determining the demand of imported rice. Therefore,
the behaviour of consumers and their attitudes are different and depend on the
type of rice their face. The comparison of the behaviour of consumers of the
local rice to those who consume imported rice reveal that the favourable
attributes to the demand of imported rice are generally unfavourable to the
demand of the local rice. Indeed, attributes as atri2 (waste products
absence), atri3 (whiteness), atri4 (milling rate),
atri5 (cohesion of grains after cooking) and dispo
(availability of rice all the year round) are unfavourable to the demand of the
local rice because negatively correlated; whereas these variables (except
atri5) are positively correlated with the quantity of imported rice
consumed.
The estimation of hedonic price model bring out that the main
attributes affecting the price of imported rice are the waste products
(impurities) absence, the availability all the year round, the whiteness, the
aroma, the cohesion of grains after cooking and the total income of the
household. These variables as much as they are, influence positively the price
of imported rice. So the implicit marginal prices are 45.3FCFA for the impurity
absence, 46.2FCFA for the availability all the year round, 51.66 FCFAS for the
whiteness, 16.21FCFA for the aroma and 14.11FCFA for the cohesion of grains.
As for the local rice, consumers are disposed to pay marginal
to benefit attributes as the cohesion (18.88 FCFAS) and the strong capacity of
inflation (13.84FCFA). For the other attributes as the availability in period
meadow harvests, the availability in period of harvest or post-harvest and the
taste, the implicit marginal prices are negative: -48.24; -39.94 and -51.56
FCFA respectively. Therefore, several efforts remain to make to change this
tendency.
In definitive, the results of this survey show that local rice
presents several insufficiencies compared to the imported rice, what justifies
the affection that has consumers for the imported rice. To reverse this
tendency in favour of the local rice, several efforts implying actors to
different level are still necessary.
Key words: Determinants, Demand, LES,
Price hedonic, Attributes, local Rice, Imported rice.
DEFINITION DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ACP : Afrique Caraïbe et Pacifique.
ADRAO : Centre de Riz pour l'Afrique.
CCR : Comité de Concertation des
Riziculteurs du Bénin.
CeRPA : Centre Régional pour la Promotion
Agricole.
CRS : Catholic Relief Services.
FAIR : Federal Agriculture Improvement and
Reform.
FAO : Food and Agricultural Organisation of the
United Nation
(Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture).
FCFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine.
FSA : Faculté des Sciences
Agronomiques.
IAAE : International Association of Agricultural
Economists.
IFPRI : International Food Product Research
Institute.
IITA : International Institut of Tropical
Agriculture.
INRAB : Institut National des Recherches
Agricoles du Bénin.
INSAE : Institut National de la Statistique et
de l'Analyse Economique.
IRC : Commission Internationale du Riz.
Kg : Kilogramme.
LARES : Laboratoire d'Analyse Régionale
et d'Expertise Sociale.
LES : Linear Expenditure System (Système
de Dépense Linéaire).
MAEP : Ministère de l'Agriculture, de
l'Elevage et de la Pêche.
NERICA : New Rice for Africa.
ONASA : Office National d'Appui à la
Sécurité Alimentaire.
PAPA : Programme Analyse de la Politique
Agricole.
PIB : Produit Intérieur Brut.
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement.
RGPH : Recensement Général de la
Population et de l'Habitat.
SOBEMAP : Société Béninoise
des Manutentions Portuaires.
TEC : Tarif Extérieur Commun.
UAC : Université d'Abomey-Calavi.
UDP : Union Départementale des
Producteurs.
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest-Africaine.
LISTE DES TABLEAUX
Pages
Tableau n°3-1: Répartition par zone d'étude
des personnes enquêtées 26
Tableau n°4-1 : Caractéristiques de quelques
variétés cultivées au Bénin 38
Tableau n°4-2 : Estimations de la production, des taux
annuels d'augmentation de la production, de la consommation par habitant et des
tendances projetées du commerce de riz (usiné) entre 2000 et 2010
42
Tableau n°4-3 : Projections de la demande mondiale de riz
pour la consommation humaine en 2015 et 2030 et taux d'augmentation de la
demande (% par an) 43
Tableau n°4-4: Superficies cultivées et production de
riz paddy en 2003 dans l'UEMOA 45
Tableau n°4-5: Structure résumée des
importations (%) de riz au Bénin de 1996 à 2001 50
Tableau n°4-6: Statistiques sur les échanges de riz
au Bénin de 1994 à 2004 en tonnes 51
Tableau n°5-1 :Taille des ménages et âge des
personnes enquêtées 65
Tableau n°5-2 : Structure des ménages
enquêtés 65
Tableau n°5-3: Niveau d'instruction, statut matrimonial et
activités des chefs des ménages étudiés 67
Tableau n°6-1: Différents lieux d'approvisionnement
en riz 68
Tableau n°6-2 : Différentiation du type de riz
consommé par les enquêtés. 68
Tableau n°6-3 : Critères de choix du riz
consommé par les enquêtés 71
Tableau n°6-4: Evolution du prix (FCFA/kg) du riz ces cinq
dernières années 71
Tableau n°7-1 : Résultat du test de comparaison des
prix moyens du riz local et du riz importé en 2005 77
Tableau n°7-3: Résultat d'estimation du modèle
hédonique relatif au riz importé. 83
Tableau n°7-4: Résultat de l'estimation du
modèle hédonique (B) relatif au riz local 86
LISTE DES FIGURES ET DIAGRAMMES
Pages
Figure n°1 : Production, exportations et stocks mondiaux de
riz (2005) 40
Figure n°2 : Evolution de la superficie emblavée et
de la production du riz au Bénin de 1995 à 2006 46
Figure n°3: Evolution des importations de riz (en tonnes) au
Bénin (1994 - 2004) 49
Figure n°4 : Evolution des dons du riz japonais au
Bénin 53
Figure n° 5 : Répartition mensuelle de la
monétisation du riz par le CRS-Bénin en 2004 55
Figure n°6 : Evolution de la pluviométrie dans la
commune de Cotonou de 1994 à 2003 59
Figure n°7: Evolution de la pluviométrie dans la
commune de Glazoué de 1994 à 2003 62
Figure n°8 : Répartition des enquêtés
suivant le type de riz généralement consommé 70
Diagramme n°1 : Marques et qualités de riz
importé 48
TABLE DES MATIERES
Pages
CERTIFICATION iDEDICACE iiiREMERCIEMENTS iv
RESUME viABSTRACT ix
DEFINITION DES SIGLES ET ABREVIATIONS xiiLISTE DES
TABLEAUX xiiiLISTE DES FIGURES ET DIAGRAMMES xiv
TABLE DES MATIERES xiiiINTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 3
1-1- Problématique 3
1-2- Objectifs de recherche 5
1-3- Hypothèses 6
1-4- Définition de quelques concepts 6
1-4-1- La demande et sa variation 6
1-4-2- Facteurs déterminant la demande 7
1-4-3- Riz local. 9
1-4-4- Riz importé 9
1-4-5- Ménage 9
1-4-6- Fonction d'utilité 10
CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE 12
2-1- Bilan des travaux antérieurs de recherche 12
2-2- Cadre théorique d'analyse de la demande 16
2-2-1- Objectif de l'analyse de la demande et rôle de
la théorie 16
2-2-2- Facteurs déterminant la demande alimentaire
16
2-2-3- Analyse de la demande pour la politique agricole.
18
2-2-4- La modélisation de la demande alimentaire et
l'analyse des processus de choix. 19
CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE RECHERCHE 24
3-1- Les préliminaires à la phase de collecte et
d'analyse 24
3-1-1- Phase documentaire 24
3-1-2- Phase exploratoire 24
3-1-3- Justification des zones d'étude et choix des
unités de recherche 24
3-1-4- Echantillonnage 25
3-2- Phase de collecte des données et d'analyse des
résultats 26
3-2-1- Collecte des données 26
3-2-2- Limites des données 27
3-2-3- Méthodes et outils d'analyse des données
27
3-2-3-1- Analyse des caractéristiques
socio-économiques 27
3-2-3-2- Approches théoriques d'analyse de la demande
27
CHAPITRE IV : APERCU SUR LA FILIERE RIZ 37
4-1- Botanique et historique du riz 37
4-2- Situation de la filière riz dans le monde et au
Bénin 38
4-2-1- Le riz dans le monde 38
4-2-1-1- Caractéristiques de l'offre mondiale de riz 39
4-2-1-2- Caractéristiques de la demande mondiale de riz
40
4-2-1-3- Evolution du cours du riz sur les marchés
mondiaux 43
4-2-2- Le riz dans l'espace UEMOA 45
4-2-3- Le riz au Bénin 46
4-2-3-1- La production locale de riz 46
4-2-3-2- Les importations commerciales de riz au Bénin
47
4-2-3-3- La réexportation du riz au Bénin 50
4-2-3-4- Les dons de riz 52
CHAPITRE V : PRESENTETATION DU MILIEU D'ETUDE ET
CARACTERISTIQUES
SOCIO-ECONOMIQUES ET DEMOGRAPHIQUES DES MENAGES ENQUETES 58
5-1- Présentation du milieu d'étude 58
5-1-1- Présentation de la commune de Cotonou 58
5-1-1-1- Milieu naturel 58
5-1-1-2- Caractéristiques démographiques
60
5-1-1-3- Infrastructures socio-communautaires 60
5-1-1-4- Activités économiques 61
5-1-2- Présentation de la commune de Glazoué 62
5-1-2-1- Milieu naturel 62
5-1-2-2- Caractéristiques démographiques
63
5-1-2-3- Infrastructures sociocommunautaires 63
5-1-2-4- Activités économiques 64
5-2- Caractéristiques démographiques et
socio-économiques des ménages enquêtés 64
5-2-1-Caractéristiques démographiques des
ménages enquêtés 64
5-2-1-1- Taille de ménage et âge des chefs de
ménage 64
5-2-1-2-Sexe et tranche d'âge des membres de
ménage 65
5-2-2- Caractéristiques socio-économiques des
ménages enquêtés 65
5-2-2-1- Niveau d'instruction et statut matrimonial
66
5-2-2-2- Activités menées au sein des
ménages étudiés 66
CHAPITRE VI : ATTITUDES DES CONSOMMATEURS ENQUETES ET PRIX DU
RIZ
SUR LES MARCHES 68
6-1- Lieux d'approvisionnement 68
6-2- Différenciation du type de riz consommé 68
6-3- Préférence et types de riz
généralement consommés dans les ménages
enquêtés 69
6-3-1- Types de riz généralement
consommés dans les ménages enquêtés 69
6-3-2- Critères de choix du riz consommé
70
6-4- Evolution du prix d'achat du riz ces cinq dernières
années 71
CHAPITRE VII : FACTEURS DETERMINANT LA PREFERENCE DU
CONSOMMATEUR 72
7-1-Modèles empiriques et description des variables 72
7-1-1-Modèles empiriques 72
7-1-2-Définition et description statistique des
variables utilisées dans les modèles avec
les signes attendus 74
7-2- Comparaison des prix du riz local et du riz importé
77
7-3- Identification des facteurs déterminant la demande du
riz 78
7-4- Analyse des facteurs déterminant la
préférence du consommateur 82
7-4-1-Analyse des facteurs de préférence
liés au riz importé 82
7-4-2-Conclusion partielle 85
7-4-3-Analyse des facteurs de préférence
liés au riz local 86
7-4-4-Conclusion partielle 89
CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS 90
Synthèse des discussions et conclusion
générale 90
Quelques suggestions 92
Implication de l'étude pour les recherches futures 94
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 95
ANNEXE
INTRODUCTION GENERALE
L'agriculture constitue le fer de lance des économies
des pays en voie de développement. La production agricole contribue
à nourrir la population et occupe la majeure partie des actifs dont elle
emploie 70% (Adégbidi et Biaou, 1994 ; Hounhouigan, 2006). Elle
contribue pour près de 36% à la constitution du PIB et
génère 88% des recettes d'exportation. L'une des conditions sine
qua non de développement de ces Etats est d'assurer la
sécurité alimentaire de leur population sans cesse croissante. La
production vivrière, est une des options les plus prisées pour
assurer cette sécurité alimentaire dont les trois aspects sont :
un approvisionnement adéquat, une stabilité de l'offre et un
accès adéquat des consommateurs aux ressources alimentaires
(Gounsé, 2004). La production et la commercialisation sont de ce fait
deux activités qui ne peuvent prospérer l'une sans l'autre.
Ainsi, une commercialisation efficace permet de réaliser un revenu
substantiel et de renouveler les facteurs de production. Aussi, le manque de
débouchés réguliers pour les cultures vivrières
est-il souvent un des freins, sinon le principal, à l'augmentation de la
production (Marathée, 1994).
Depuis le début des années 80, les
réformes entreprises dans de nombreux pays ont privilégié
l'économie de marché comme mode de régulation tout en
limitant les interventions dans la sphère de production, de
transformation et de commercialisation des produits agricoles. Ces
réformes économiques ont eu des effets directs et indirects sur
les politiques alimentaires des pays en voie de développement. Les
déterminants de la demande alimentaire et, partant, des consommateurs,
mais aussi des producteurs ont été affectés. Beaucoup
d'économistes, en analysant les effets des réformes, sont
parvenus à chiffrer l'impact de la libéralisation du
marché et du commerce agricole sur les producteurs et le bien-être
national. Beaucoup plus rares sont ceux qui ont établi le rapport avec
les contribuables et surtout sur les consommateurs (FAO 1995a).
Au Bénin, parmi les productions agricoles les plus
touchées par ces réformes économiques, le riz occupe une
bonne place. Aujourd'hui, la culture du riz joue un double rôle dans le
développement du Bénin. D'une part elle génère
d'importants revenus agricoles et d'autre part, le riz est devenu une
denrée de choix dans les ménages, tant urbains que ruraux.
Avec un taux d'accroissement annuel de 2,9%, la population
béninoise franchira la barre des 11 millions d'habitants en 2025. Cette
poussée démographique va nécessairement augmenter les
besoins de consommation en riz, étant donné l'importance de plus
en plus
grande que prend ce produit dans les habitudes alimentaires
des ménages. Cependant, pour faire face à cet accroissement de la
population, la mise en marché et la consommation du riz local se
heurtent à d'énormes problèmes suscitant des
interrogations telles que: qu'est-ce qui explique le délaissement du riz
local en faveur du riz importé malgré la rareté des
devises dans le pays ?
Pour répondre à cette question, la
présente thèse tente de jeter un regard d'analyse
socio-économique sur les déterminants de la demande du riz local
et du riz importé dans les départements des Collines et du
Littoral. Elle se situe dans le cadre de l'obtention du diplôme de fin de
formation à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de
l'Université d'Abomey-Calavi (UAC).
Le reste du document est réparti en sept chapitres
structurée comme suit : après la présentation de la
problématique et des objectifs de recherche, suivront respectivement la
revue de littérature, la méthodologie de recherche et
l'aperçu sur la filière riz. Les chapitres 5 et 6 sont relatifs
à la présentation de la zone d'étude et aux
caractéristiques des ménages enquêtés, et aux
facteurs déterminant la demande du riz. La dernière section est
consacrée à la conclusion et aux suggestions.
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE
LA RECHERCHE
1-1- Problématique
Classé au troisième rang mondial des
céréales après le blé et le maïs, avec environ
590 millions de tonnes de paddy en 2003 (Abiassi, 2006), le riz est la
principale denrée alimentaire de près de la moitié de la
population mondiale. Il contribue à plus de 20% à la fourniture
mondiale en calorie consommée. Plus de deux (2) milliards d'asiatiques y
tirent 80% de leur calorie (FAO, 2001). ). En Afrique, l'Egypte est premier
pays producteur de riz (Adégbola et Sodjinou (2003). Il est suivi du
Nigeria et de Madagascar (FAO, 2000).
Si en Afrique, la recherche sur le riz a jusqu'ici mis
principalement l'accent sur les technologies de production
pré-récolte, dans le but d'améliorer l'utilisation
optimale de l'engrais, de l'eau, la gestion des ressources et des parasites ;
peu d'attention a été accordée à
l'amélioration de la récolte, aux pratiques de récolte
manuelle de riz et aux technologies de transformation (Wang et Luh, 1991 ;
Waadsworth, 1991 ; Hosokawa, 1995 ; cités par ADRAO, 2004). Peu
d'attention a été également accordée à
l'amélioration du traitement et de la commercialisation du riz local. La
consommation du riz en Afrique de l'Ouest connaissait depuis 1961 une
augmentation avec un taux de croissance annuel de 6% (ADRAO, 2000). Mais
l'augmentation de la demande a été satisfaite à travers
l'importation de riz qui s'élève à 40% de la consommation
totale de riz.
Au Bénin, la consommation moyenne de riz par tête
et par an varie de 6 à 20 kg en zones rurales et de 10 à 30 kg en
zones urbaines. La quantité totale consommée chaque année
est en pleine évolution et est de l'ordre de 68.161 tonnes en 2001. Avec
l'hypothèse que cette demande ira en s'accroissant avec entre autre
l'urbanisation galopante et la croissance démographique, la projection
du besoin national en riz est de 110.812 tonnes en 2010 et de 132.750 tonnes en
2015 (ADRAO, 2004). Mais ces besoins sont loin d'être couverts
malgré les énormes potentialités rizicoles dont dispose le
Bénin : plus de 322.000 ha de terres rizicultivables, dont 205.000 ha de
bas-fonds et 117.000 ha de plaines inondables (Verlinden et Soulé,
2003). Moins de 8% de ce potentiel est actuellement exploité, en raison
de politique rizicole non appropriée, d'où un déficit
alimentaire structurel en riz décortiqué de l'ordre de 50.000
tonnes en 2002.
Pour combler ce déficit, le Bénin importe
d'importante quantité de riz. Les importations de riz sont
passées de 129.011 tonnes en 1996 à 236.563 tonnes en 2004 (MAEP,
2005b). Toutefois, une partie du riz importé est
réexportée vers les pays de la sous-
région. Ainsi de 1995 à 2000, 27% du riz
importé était en transit vers le Nigeria, le Niger, le Tchad, le
Burkina-Faso et le Togo, 73% restant au Bénin (LARES et UDP Mono/Couffo,
2003)2.
Par ailleurs, des études antérieures faites sur
la filière riz au Bénin se sont intéressées aux
facteurs déterminant l'offre de riz sur les différents
marchés. Ces études ont occulté pour la plupart
l'influence exercée sur l'offre d'un produit par la demande
exprimée par le consommateur. Ainsi, la faible production du riz au
Bénin peut être expliquée par le découragement
progressif des producteurs du riz local face à l'importation d'un riz de
haute qualité.
Il se pose un problème de compétitivité
relative du riz local face au riz importé en termes de qualité de
l'offre, des coûts de production et de post récolte, de même
que des techniques post récoltes pour une meilleure qualité du
riz local.
Même si le riz produit au niveau des différents
périmètres irrigués comporte moins d'impuretés par
rapport à celui des bas-fonds, la qualité de la
quasi-totalité du riz local demeure encore inférieure à
celle de ses concurrents importés. A qualité à peu
près équivalente, le rapport qualité/prix est peu
attractif. Le sac de 50kg de riz importé avec 25 à 30% de brisure
est vendu 500 à 2.000 FCFA moins cher que celui du riz local (MAEP,
2005b). Il est donc important d'améliorer le rapport qualité/prix
de la production locale. Cet objectif tient non seulement à une
augmentation des rendements agricoles mais surtout à une
amélioration des activités de post-récolte et des
stratégies de mise en marché. Aussi les politiques commerciales
à adopter par les pouvoirs publics doivent-ils régulariser les
importations tout en satisfaisant l'attente des consommateurs.
Le paradoxe apparent de la faiblesse de la commercialisation
du riz local face aux importations rapidement croissantes de riz peut
être expliqué par : (1) le manque d'infrastructures de transport
qui rend difficile l'accès des surplus de récoltes aux centres
urbains de commercialisation, (2) les consommateurs urbains de riz ont une
préférence de plus en plus accrue pour le riz importé que
le riz locale à cause de la qualité des grains (pureté,
homogénéité, taux de brisure, etc.) et attribuent une
prime de qualité pour la cuisson, (3) de plus, le prix du riz local est
relativement plus élevé que celui du riz importé sur les
marchés urbains. Le manque d'infrastructure de transport adéquat
n'est pas spécifique au secteur du riz. Des solutions aux deux autres
problèmes sont cependant plus ou moins spécifiques à la
promotion du riz produit au Bénin.
2 cités par Gounsé, 2004
Il devient impérieux de résoudre les questions
comme: quels sont les facteurs déterminant le choix du consommateur
entre le riz importé et le riz local ? Qu'est-ce qui justifie
l'orientation des consommateurs vers le riz importé ?
Quelle amélioration faudrait-il envisager aussi bien au
niveau de la production qu'au niveau des opérations de
post-récolte pour réduire le rapport qualité/prix du riz
local ?
Quelles stratégies de vente faudrait-il adopter pour
faciliter l'identification et compétitivité du riz local? Et
enfin quelle politique adopter pour une meilleure promotion du riz local?
Cette recherche se propose de trouver des approches de
solution à ces interrogations à travers une étude
comparative des facteurs déterminant la demande du riz local et du riz
importé au Centre et au Sud-Bénin. Elle a pour but de faire
des propositions pour l'amélioration de la qualité de grain de
riz local afin de le rendre plus compétitif que le riz importé
sur nos différents marchés.
1-2- Objectifs de recherche
L'objectif global de la présente recherche est
d'analyser les facteurs déterminant la préférence et la
motivation des consommateurs pour le riz importé, afin de proposer des
approches de solutions ou des mesures alternatives idoines au renversement de
la tendance en faveur du riz local. L'atteinte de cet objectif global passe par
les objectifs spécifiques suivants :
1- Etudier l'influence du prix d'achat du riz sur le type de riz
consommé ;
2- Analyser les facteurs socio-économiques et
démographiques du ménage influençant le choix du type de
riz consommé. Il s'agit ici de voir comment varie le comportement du
consommateur en fonction du revenu du ménage, du nombre de personnes en
charge, du sexe du chef de ménage, de son niveau d'instruction et de ses
habitudes alimentaires ;
3- Analyser les qualités organoleptiques et physiques
orientant le choix du consommateur. En d'autres termes, il s'agira de
répertorier les attributs du (ou des) type (s) de riz consommé
(s) dans le ménage et d'analyser son (leur) influence sur l'aptitude des
consommateurs à payer pour bénéficier de ces attributs
;
4- En déduire des recommandations pour la prise en
compte des préférences du consommateur dans l'amélioration
variétale, les transformations technologiques et les stratégies
de commercialisation de riz local au Bénin.
1-3- Hypothèses
Les hypothèses de recherche qui sous-tendent ces objectifs
spécifiques sont les suivantes :
H1 : Les critères de préférence du
riz local sont identiques à ceux en faveur du riz importé.
H2 : Le faible prix d'achat du riz importé
oriente les consommateurs à le préférer au riz
local.
H3: Le revenu net, la taille, l'âge moyen des
membres du ménage et le sexe du chef de ménage influencent
significativement la préférence pour le riz importé. Le
test de cette hypothèse permettra de connaître l'influence des
facteurs socio-économiques et démographiques sur le choix du
consommateur.
H4 : La bonne qualité physique et
organoleptique du riz importé influence positivement sa
préférence par les consommateurs. Le test de cette
hypothèse nous permettra d'identifier les facteurs physiques et
organoleptiques qui déterminent le choix du type de riz
consommé.
1-4- Définition de quelques concepts
L'objectif de ce paragraphe est de définir certaines
terminologies utilisées. Nous nous limiterons seulement à
quelques termes ou expressions, indispensables à la compréhension
ou dont l'usage est souvent sujet à confusion. De plus, nous ne nous
plongerons pas dans la diversité des définitions
retrouvées dans la littérature, mais à celles
réellement utilisées dans ce travail.
1-4-1- La demande et sa variation
La demande est la quantité d'un certain produit
demandée par les consommateurs ou
acheteurs pour un prix donné. La demande tend à
augmenter quand le prix baisse, jusqu'au
moment où cette augmentation de la demande se stabilise,
voire fait monter les prix.
· La demande est dite élastique par
rapport au prix si une variation du prix d'1% entraîne une
variation relative supérieure de la quantité demandée
(toutes choses égales par ailleurs) :
Ed
%. Variation
.quantité consommée .
· La demande est dite
inélastique si une variation du prix d'1%
entraîne une variation relative moindre de la quantité
demandée (WIKIPEDIA, 2006).
Les fonctions de demande font intervenir différents
paramètres d'élasticité dont chacun mesure la
réponse de la demande aux changements d'une variable
déterminée. Le coefficient d'élasticité peut
être défini comme la variation en pourcentage de la demande
provoquée par une variation de 1 pour cent de la variable
considérée, toutes choses restant égales
par ailleurs. Les principaux coefficients d'élasticité
sont:
· l'élasticité directe de la demande: la
variation de la quantité demandée est proportionnelle à la
variation du prix du produit considéré.
· l'élasticité croisée de la demande:
la variation de la quantité demandée est proportionnelle à
la variation du prix d'un autre produit.
· L'élasticité croisée peut être
positive ou négative, selon que les produits considérés
sont interchangeables ou complémentaires.
· l'élasticité-revenu de la demande: le
changement de la quantité demandée est proportionnel à la
variation du revenu.
Il existe deux mesures de l'élasticité revenu:
l'élasticité-revenu des dépenses consacrées au
produit considéré et l'élasticité-revenu de la
quantité achetée de ce produit. En toute rigueur, ces mesures
devraient être identiques quand le produit est défini de
façon précise puisqu'elles sont calculées en supposant que
tous les autres paramètres sont constants. Mais en pratique ceci est
rarement le cas (FAO, 1995)
1-4-2- Facteurs déterminant la demande
D'après Amoussouga (2000), la demande individuelle est
une relation fonctionnelle indiquant le montant maximal d'un bien qu'un agent
économique est prêt à acheter pendant une période de
temps donnée pour chaque prix possible du bien. Selon cet auteur les
principaux facteurs influençant la décision des consommateurs
s'énumèrent comme suit :
> Le prix : En théorie, il existe une relation inverse
entre le prix d'un bien
et la quantité demandée de ce bien. Cette
relation inverse est valable pour la plupart des produits en économie.
Elle est qualifiée par les économistes de « loi de la
demande », toutes choses étant égales par ailleurs.
> Le prix des autres biens : Lorsque la hausse du prix d'un
bien engendre
l'augmentation de la demande d'un autre bien, ces deux biens
sont dits substituts
(exemple du café et du thé).
L'existence de substituts influence la demande. Par contre quand la hausse
du prix d'un bien diminue la demande d'un autre, ces deux biens sont dits
complémentaires. C'est le cas de plusieurs produits qui ne se
consomment pas seuls (exemple du thé et du sucre). Cette relation fait
ressortir la nation d'élasticité croisée.
> Le revenu : Si la quantité demandée d'un bien
baisse quand le revenu
diminue, ou augmente quand le revenu s'accroît, ce bien
est dit normal. Cependant, tous les biens ne sont pas normaux ; ainsi
quand la demande du bien baisse alors que le revenu augmente, on parle de
bien inférieur.
> Les goûts et préférences : Il s'agit
là du déterminant le plus évident de
la demande ; si on aime un bien, on en consomme davantage. En
général, les économistes n'essaient pas d'expliquer les
goûts des agents économiques, mais étudient ce qui se passe
quand les goûts changent. Le changement dans la demande peut être
le résultat de changement dans les habitudes alimentaires.
Sur le plan mathématique, la relation de
préférence est définie dans l'ensemble (au sens
mathématique) par rapport aux paniers de consommation.
C'est-à-dire qu'un agent peut exprimer une préférence
entre deux paniers de bien. On suppose que cette relation est
complète lorsque l'agent est toujours capable de
comparer deux paniers de biens. Si l'agent préfère A à B
et B à C, alors il préfère A à C : on parle ainsi
de relation transitive.
De plus, on supposera également qu'un consommateur
préfère toujours consommer plus que moins. C'est-à-dire
que si on prend un panier puis on augmente la quantité d'un ou de
plusieurs biens, alors le nouveau panier sera préféré au
panier initial ; c'est le principe de non
satiété. Cette hypothèse est contestable : on
peut en effet penser que le consommateur va se "saturer" au bout d'un moment et
que la consommation de biens supplémentaires ne lui apporte plus de
satisfaction supplémentaire. On va choisir de se placer dans un cadre de
long terme (où la saturation est moins probable : l'agent risque moins
de se saturer s'il peut répartir sa consommation sur toute une
année par exemple).
Notons également que la rareté est au coeur de
l'analyse économique et que, par conséquent, on
s'intéresse plutôt aux situations où les agents sont
confrontés à cette rareté et ne peuvent s'offrir tout ce
qu'ils désirent (Wikipédia, 2006). C'est le cas par exemple du
riz local qui n'est pas disponible sur le marché toute
l'année.
Dans le cadre de la présente thèse, nous
entendons par facteur déterminant tout facteur pouvant influencer
directement ou indirectement la prise de décision de tout membre de
ménage à choisir de consommer le riz local ou
le riz importé. Ce choix peut être guidé par certaines
caractéristiques physiques (emballage, couleurs, granulométrie,
taux de brisure, durée de cuisson, etc.) ou organoleptiques (goût,
douceur, arôme, etc.) et surtout les critères financiers tels que
le prix d'achat du produit concerné et des autres produits de même
que le revenu du ménage sans oublier l'environnement géographique
du consommateur (urbain ou rural).
1-4-3- Riz local
Ce vocable regroupe les variétés de riz produits
localement (traditionnel et amélioré) consommées dans la
zone d'étude.
1-4-4- Riz importéIl s'agit des
variétés importées de riz que le pays importe aussi bien
par voie terrestre
que maritime pour combler le déficit de la production
nationale à couvrir les besoins de la population sans cesse
croissants.
1-4-5- Ménage
Le concept de "ménage" est fondé sur les
dispositions prises par les personnes individuellement ou d'une façon
collective afin de pourvoir à leurs besoins vitaux. On distingue deux
sortes de ménage : le ménage ordinaire et le ménage
collectif.
· Ménage ordinaire : c'est un ensemble de
personnes apparentées ou non, reconnaissant l'autorité d'un seul
individu appelé "Chef de Ménage" et dont les ressources et les
dépenses sont également communes. Elles habitent le plus souvent
sous un même toit, dans la même cour ou la même
concession.
· Ménage collectif : le ménage collectif
est défini comme un groupe de personnes qui n'ont
généralement pas de lien de parenté mais qui vivent en
commun dans un établissement pour des raisons de discipline, de voyage,
de santé, d'études ou de travail (INSAE, 2002).
Dans le cadre de la présente étude, le terme
ménage est équivalent à la famille qui est
fondamentalement constituée d'un homme marié ou non, sa ou ses
femmes, ses enfants qui sont encore sous sa tutelle (travaillant pour lui ou
mangeant sous son toit), et toute autre personne qui vit ensemble avec les
membres sus-cités et qui a le même statut que les enfants.
1-4-6- Prix implicite ou prix hédonique
Le prix implicite traduit la valeur à la quelle le
consommateur est disposé à payer pour bénéficier de
la variation du niveau d'un attribut (ou caractéristique) d'un bien
donné. En d'autres termes, c'est le prix consenti par le consommateur
à payer pour cette variation du niveau de la caractéristique
considérée du produit. Cette théorie, formalisée
depuis par Lancaster (1966), rationalise une pratique empirique plus ancienne,
celle de la régression hédonique consistant à "expliquer",
au sens statistique du terme, le prix d'un produit par le montant de chaque
caractéristique le composant (par exemple le prix d'un produit
alimentaire comme une fonction de sa composition nutritionnelle).
1-4-7- Fonction d'utilité
La fonction d'utilité associe à chaque panier de
consommation x un nombre u(x) tel que le panier y
est préféré au panier z, si et seulement si :
u(y)>u(z).
Il est très important de noter que le nombre u(x)
n'a de signification psychologique que pour les adhérents au
courant utilitariste. Ceux-ci acceptent en effet le fait que si u(x)
est deux fois plus élevé que u(y), alors cela
signifie que x fournit deux fois plus de satisfaction que y
(ceci est appelé "Théorie cardinale de
l'utilité"). Dans la théorie néo-classique du
consommateur, la fonction d'utilité ne sert qu'à classer les
paniers de biens en fonction des préférences du consommateur. Le
nombre u(x) n'a aucune signification particulière. Il faut
remarquer d'ailleurs qu'il existe une infinité de fonctions
d'utilités différentes représentant la même relation
de préférence. Si u est une fonction d'utilité
représentant les préférences d'un agent i et g une
fonction strictement croissante quelconque, alors la composée g (u)
est également une fonction d'utilité représentant les
préférences de l'agent i (WIKIPEDIA, 2006).
1-4-8-Différence entre consommation et demande
D'après la FAO (1995), la consommation est un
phénomène matériel qui peut se mesurer en unités
physiques. La demande au contraire est une notion économique. La
fonction de demande décrit la corrélation entre le prix d'un
produit et la demande de ce produit (c'est-àdire qu'elle indique le
volume de la demande qui correspond à chaque niveau de prix), toutes
choses égales d'ailleurs. La consommation peut changer soit sous l'effet
des variations de prix, il y a alors un déplacement le long de la courbe
de la demande, soit sous l'effet d'autres facteurs tels qu'une variation des
revenus, c'est alors la courbe de la demande elle-même qui se
déplace, c'est-à-dire qu'elle varie indépendamment du prix
du produit. La demande de
produits alimentaires au niveau de la consommation
détermine, par la voie d'une demande d'élaboration ou de
«marketing» connexes (transformation primaire et secondaire,
conditionnement, distribution), la demande dérivée de produits
agricoles au niveau de l'exploitation. C'est cette demande induite que
perçoit le producteur, ou du moins qu'il devrait percevoir si les
signaux du marché n'étaient pas faussés par les influences
de mesures en tous genres décrites plus haut.
CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE
2-1- Bilan des travaux antérieurs de
recherche
Plusieurs études ont été
réalisées au Bénin sur la filière riz.
Les travaux sur le riz, autrefois rares, ont connu une
importance notoire ces dernières décennies. Ils ont
été conduits sur tout le territoire national par des institutions
et des centres de recherche. Ils ont également fait l'objet des
thèses et mémoires d'étude. Ces travaux ont utilisé
des méthodes d'analyse bien précises et le point sur les
résultats auxquels ils sont parvenus se présente comme suit.
Djogbénou (1981) a identifié et mesuré
l'importance des facteurs qui affectent la performance économique dans
la production du riz dans la province du Borgou. Le modèle
économique basé sur la fonction de production et les
productivités des différents facteurs ont servi comme outil
d'analyse. Une étude plus récente à l'aide de la
même méthodologie a été conduite par Sadou (1996).
L'étude économique menée par cet auteur dans la même
région pour le cas des systèmes irrigués et de bas-fond a
abouti à des conclusions faisant une comparaison des deux
systèmes. En effet, selon cette étude, les coûts totaux et
unitaires de production et le revenu net à l'hectare sont plus
élevés dans la riziculture irriguée que la riziculture de
bas-fond. Mais dans les deux cas la production du riz est rentable et cette
rentabilité serait plus forte si les paysans utilisent efficacement les
ressources.
L'approche sociologique utilisée par Adégbola
(1985), a révélé que l'échec d'intensification de
la production rizicole constaté dans le département du Borgou est
dû au fait que le milieu cible qui est une des cinq composantes du moulin
Royen, n'a pas fait l'objet d'une attention particulière. Tous les
efforts ont été orientés vers la culture cotonnière
au détriment de toutes les autres dont le riz paddy. Il a
également relevé d'autres freins à savoir : les
contraintes de la riziculture, le chevauchement des opérations rizicoles
avec les travaux des principales cultures de subsistance et la pénurie
en main-d'oeuvre supplémentaire en période de pointe des travaux
agricoles.
Ahoyo (1996) quant à lui a montré que la
production de riz au Bénin reste possible. En effet, les terres propices
sont disponibles, l'eau nécessaire existe et est relativement abondante
(pluie, bas-fonds, cours d'eau et fleuve), le climat souhaité y est
adéquat. L'auteur, à travers des simulations et scénarios
basés sur les modèles de programmation linéaire a
montré que les facteurs influençant la superficie dans les
systèmes de production intégrant la culture de riz sont la
disponibilité limitée du travail au sein des familles rurales,
les faibles rendements et les
prix bas du riz obtenus à la vente. Ces contraintes
sont renforcées par une commercialisation rendue difficile par
l'importation massive du riz de meilleure qualité (moins de brisure) et
bon marché. De plus il a montré que, le coton est le principal
concurrent du riz. La production du riz, toujours selon le même auteur, a
des possibilités de développement surtout après la
dévaluation du franc CFA qui renforce sa compétitivité.
Ces résultats seront confirmés plus tard sur le
périmètre de Dévé par Kpobli (2000) qui constate
que la réhabilitation des périmètres irrigués et la
dévaluation du Franc CFA en 1994 ont permis un temps soit peu un
développement de la riziculture. Elles ont aussi favorisé
l'augmentation de l'effectif des riziculteurs et de la superficie
emblavée après intervention des projets rizicoles sur les
systèmes de production dans cette zone.
Les résultats de Houndékon (1996) concernant le
Nord-Bénin ont montré, grâce à l'outil d'analyse
Policy Analysis Matrix (PAM), que la production de riz est rentable dans tous
les systèmes et seul le système irrigué permet aux paysans
de réaliser le profit le plus élevé à l'hectare
dans le cas où le dispositif d'irrigation fonctionnerait correctement.
L'auteur, en comparant le riz aux autres cultures de la zone, a montré
qu'il est financièrement plus rentable en ce qui concerne le
système irrigué et occupe la deuxième place aussi bien
dans le système de bas-fonds aménagé que non
aménagé. Dans tous les systèmes qu'il a définis,
seuls ceux irrigués et de bas-fonds non aménagés ont un
avantage comparatif à produire seulement le riz pour concurrencer les
importations dans leur zone. Mais cette production rizicole est devenue
compétitive aussi bien dans les zones de production que les zones de
consommation avec la dévaluation du franc CFA.
Par ailleurs, il ressort de l'analyse d'efficacité
technico-economique des riziculteurs et rizicultrices du Centre-Bénin
fait par Midingoyi (2003) que les femmes sont moins économiquement
efficaces que les hommes. Ainsi, comparativement aux hommes, elles ont les
mêmes aptitudes à obtenir le niveau maximal de paddy à
partir des facteurs de production qui leur sont disponibles. Elles ont
également moindre aptitude à obtenir le profit maximal, vu les
prix de l'engrais et le coût de la main-d'oeuvre. Aussi bien les femmes
que les hommes n'ont pas une efficacité économique absolue dans
la production rizicole. Les principales caractéristiques
influençant le profit sont l'aménagement des bas-fonds, la
maîtrise de l'eau et la forme et période de vente du riz de
même que l'appartenance des riziculteurs à un groupe. Il en
découle donc que pour améliorer l'efficacité des
rizicultrices et des riziculteurs, il faut promouvoir la vie associative au
niveau des riziculteurs, les associations étant des creusets pour
recevoir des formations dans le but d'améliorer l'efficacité des
producteurs. Les actions
doivent également être concentrées sur
l'aménagement des bas-fonds dans cette région du pays.
Adégbola et Sodjinou (2003) ont montré,
grâce à l'outil d'analyse (MAP), qu'au SudBénin, seul le
système de production avec maîtrise totale de l'eau a un avantage
comparatif dans la production de riz pour concurrencer les importations de riz.
Au Centre, en dehors du système pluvial strict, tous les systèmes
possèdent un avantage comparatif dans la production de riz pour
concurrencer le riz importé dans la zone de production. Au Nord, tous
les systèmes sont compétitifs sauf les systèmes de
bas-fond non aménagés utilisant la variété
traditionnelle.
Faladé (2003) a montré que les variables telles
que : les doses d'engrais, dates d'application de l'engrais de couverture,
types de systèmes de riziculture, nombre d'années d'utilisation
des terres et qualité des semences utilisées, expliquent au seuil
de 5% les rendements de riz observés dans cette localité.
De l'atelier de Malanville organisé par le
Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche (MAEP,
2005a), il ressort les contraintes d'ordre commercial suivantes : (1) Faible
valorisation du riz local avec une offre de riz local insuffisante et
aléatoire, (2) distribution du riz japonais (40% moins cher) en
période de mise en marché du riz local, (3) absence d'une
politique de protection de la production locale, (4) trop grande influence de
la réglementation nigériane sur les importations de riz.
En 2005 des ateliers de concertation des structures d'appui
à la filière riz ont été réalisés
à Cotonou (MAEP, 2005b ; MAEP, 2005c). On retient de ces ateliers
qu'aujourd'hui, de façon générale, le Bénin se
trouve dans une situation invraisemblable au niveau de la filière riz :
le gouvernement souhaite promouvoir la filière riz local, mais dans le
même temps, des flux massifs d'importations de riz à bas prix sont
enrégistré. Des instruments de régulation des importations
sont potentiellement disponibles au niveau international mais ils sont peu ou
pas utilisés. La question est donc de pouvoir résoudre cette
contradiction à travers des mesures incitatives à deux niveaux :
sur des options de régulation commerciale à l'importation, sur la
mise en place avec les riziculteurs d'un programme volontariste de
développement de la filière riz local.
Plus récemment, Adégbola et Diagne (2005) sont
parvenus à la conclusion selon laquelle les populations en milieu rural
sont plus nombreuses à consommer le riz local que les populations des
milieux urbains dans toute leur zone d'étude et que le riz local est
plus consommé dans les zones du Nord-Bénin. Sa consommation est
très faible dans les milieux urbains du Sud et du Centre du
Bénin. Le riz importé est plus consommé en milieu
urbain
Nord-Est du Bénin que dans les autres zones.
L'étude fait remarquer également que les dons de riz sont plus
importants au Sud Bénin.
Adékambi (2005) a montré que les
variétés améliorées de riz ont eu de façon
générale, un impact positif sur la scolarisation et la
santé des enfants des riziculteurs et rizicultrices du
département des collines. Il ressort de cette étude que le revenu
rizicole et le nombre d'enfants en âge scolarisable sont les principaux
facteurs déterminants la scolarisation au niveau des enfants de
riziculteurs. Il a ainsi montré que l'adoption des NERICAs a induit une
augmentation des taux de scolarisation et de maintien à l'école
de 39% et 75% respectivement, et une augmentation des dépenses scolaires
d'environ 19690 FCFA environ par enfant scolarisé.
Les simulations faites par Abiassi (2006) lui ont permis de
montrer qu'une augmentation du tarif appliqué au riz importé
permet à la production locale de devenir plus compétitive. Les
résultats des simulations ont montré qu'à long terme, les
baisses du volume d'importations sont plus importantes qu'à court terme.
Ainsi, pour une augmentation de tarif de 10 % on observe une baisse de 10,5%
à long terme contre 6,8% à court terme soit un écart de
près de 4 %. Cet écart est de plus en plus important pour les
plus grandes variations du tarif. Par ailleurs, pour les niveaux de tarifs
très élevés, les baisses sont également très
importantes à long terme et atteignent environ 53%. Cependant, les
perspectives de mise en oeuvre d'une augmentation du TEC au delà de 20%
dans l'environnement sous-régional actuel sont assez difficiles voire
impossible. Néanmoins, un travail de sensibilisation et de lobbying
à plusieurs niveaux mérite d'être fait.
Ces études dans leur globalité ont, d'une part
montré la compétitivité du riz local par rapport au riz
importé et d'autre part mis en exergue les déterminants de la
production rizicole. D'autres études se sont beaucoup focalisées
sur les facteurs déterminant l'offre de riz sur les différents
marchés. Celles-ci ont occulté pour la plupart le fait que
l'offre d'un produit peut également être influencée par la
demande exprimée par le consommateur. Ainsi, il est important pour
pallier ce manque d'information qu'une étude soit faite pour expliquer
les déterminants de la demande pouvant expliquer le comportement
rationnel du consommateur l'amenant à préférer le riz
importé au riz localement produit.
2-2- Cadre théorique d'analyse de la demande
2-2-1- Objectif de l'analyse de la demande
L'objectif de l'analyse du comportement du consommateur
individuel est d'expliquer le niveau de demande des produits. Cette analyse
rend compte de la structure des prix relatifs auxquels fait face le
consommateur, son revenu réel et une série de
caractéristiques individuelles telles que l'âge,
l'éducation, statut professionnel, le type de ménage
concerné et l'environnement géographique (rural ou urbain).
Lorsque la demande est directement analysée au niveau régional ou
national, non seulement elle est influencée par le niveau moyen des
variables dans l'unité d'analyse, mais aussi par leur distribution au
sein de population (Sadoulet et de Janvry, 1993). Une analyse de politique
économique va typiquement poser la question : « Quelle est
l'élasticité-revenu ou l'élasticité-prix du bien X
pour les consommateurs d'un sous groupe particulier (classe sociale, couche de
revenu) ou pour tous les consommateurs d'une région ou d'un pays ?
».
2-2-2- Facteurs déterminant la demande
alimentaire
D'après la FAO (1995b), la demande d'un produit
alimentaire est fonction de plusieurs variables: le prix du produit
considéré, les prix des produits complémentaires ou de
substitution, les revenus, certains paramètres démographiques,
les goûts et habitudes. A court ou moyen terme, les principaux
déterminants sont les prix et les revenus, et ce sont aussi les
variables qui ont le plus de chance d'être immédiatement
modifiées par le changement de politique. La modification du prix d'un
produit a souvent deux effets, un effet de revenu et un effet de substitution.
Ce dernier joue toujours dans le même sens, c'est-à-dire
que toute baisse de prix du produit entraîne invariablement un
accroissement de la quantité demandée. Mais l'effet revenu n'est
pas le même selon que le produit soit de qualité courante ou non.
Dans le cas d'un produit de qualité courante, l'accroissement du revenu
qu'implique la baisse de son prix provoque une augmentation de la
quantité demandée et renforce donc l'effet de substitution. Mais
s'il s'agit d'un produit «inférieur», l'effet revenu est
négatif et compense donc en partie l'effet de substitution puisqu'il
joue en sens inverse. Cependant, dans le cas des produits
«inférieurs», l'effet net d'une baisse de prix est toujours un
accroissement de la demande et vice versa. Au contraire, quand ce sont les
revenus qui changent sans que le prix du produit ne bouge, tout accroissement
de revenu se traduit par un accroissement de la demande de produits de
qualité courante, alors qu'il entraîne une baisse de la demande de
produits «inférieurs».
La demande des différentes denrées alimentaires
au niveau des ménages dépend aussi de plusieurs paramètres
démographiques, notamment le nombre et l'âge des membres de la
famille et l'âge de la personne qui achète la nourriture.
L'âge des membres de la famille joue de deux façons.
Premièrement, les enfants et les personnes âgées mangent en
moyenne moins que les autres. Deuxièmement, la structure de la
consommation des enfants n'est pas la même que celle des adultes. L'effet
de l'âge de la personne qui achète la nourriture peut tenir au
fait que les besoins changent dans une vie, car chaque génération
a ses préférences. La taille des ménages peut elle aussi
influer sur la demande car il peut y avoir un effet d'échelle à
ce niveau.
Les goûts et les habitudes alimentaires peuvent par
exemple entraîner des variations saisonnières de la consommation
pour des raisons qui ne sont pas liées à la variation
saisonnière des prix, mais à des tabous religieux ou sociaux,
voire simplement à une méfiance face à une nourriture
inhabituelle (FAO, op.cit)
Voyons par exemple ce qui se passe pour le riz. En Afrique
occidentale et en Asie, il est remarqué que les variétés
locales sont vendues plus chères que les variétés
importées. Il est donc possible que les familles dépensent
davantage pour acheter du riz quand leur revenu réel augmente, sans pour
autant en acheter une plus grande quantité. Inversement, il se peut que
la quantité totale achetée augmente sans que les dépenses
changent dans cas où les ménages dont le revenu réel
baisse remplacent le produit plus onéreux par le produit le moins
cher.
La réduction des revenus nominaux et réels
entraîne un déplacement de la courbe de la demande, de sorte que
pour un prix donné, la quantité de denrées achetées
diminue. Dans les pays qui subventionnaient les prix à la consommation
dans les villes ou sur tout le territoire, les diverses réformes
entraînant une hausse des prix, dont la suppression des subventions ;
entraînent également une réduction du volume des achats.
Tant la baisse des revenus réels que les variations des rapports de prix
(non seulement entre les différentes denrées alimentaires, mais
aussi entre ces dernières et les autres biens de consommation),
modifient la composition du panier de la ménagère.
D'après la FAO (1995b), l'expérience prouve que
dans tous les pays quel que soit le niveau de revenu,
l'élasticité-prix et l'élasticité-revenu de la
demande alimentaire varient en sens inverse des revenus des ménages, de
sorte que la réduction de la consommation frappera plus durement les
plus pauvres, tant au niveau quantitatif qu'en valeur nutritionnelle. Cet
effet
sera encore plus marqué si les ménages pauvres
paient, pour leur nourriture, des prix unitaires plus élevés que
les ménages riches; ceci est le cas par exemple s'ils ne disposent pas
du montant suffisant pour profiter des réductions sur les achats en
quantité ou s'ils n'ont pas de quoi accéder aux moyens de
transport pour se rendre dans les centres commerciaux qui cassent les prix.
Quand les revenus baissent et que les prix montent, les ménages
continuent à s'approvisionner en consacrant une part plus grande de leur
revenus à la nourriture et en achetant les denrées les moins
chères. Ils s'efforcent aussi d'améliorer leur ravitaillement au
moyen de transferts interindividuels (par exemple en se procurant des vivres
auprès de parents qui vivent à la campagne).
2-2-3- Analyse de la demande pour la politique
agricole.
Il y a plusieurs sortes de questions de politique de
développement pour lesquelles la connaissance du comportement du
consommateur est importante. Parmi celles-ci il y a la définition des
interventions politiques pour l'amélioration des statuts nutritionnels
des individus particuliers, des ménages ou des individus au sein des
ménages tels que les enfants ou les femmes enceintes. A ce sujet, il y a
eu assez de polémique sur l'ampleur de l'élasticitérevenu
de calorie consommée comparativement à
l'élasticité-revenu des dépenses alimentaires.
Au fur et à mesure que le revenu du pauvre augmente,
il apporte plus de qualité à la quantité d'aliment
consommée, apportant plus de calorie en substitution aux aliments non
nutritifs tout en prenant en compte le goût et la
variété.
Behrman et Deolalikar (1990), cités par Sadoulet et de
Janvry (1993), ont argumenté que ces augmentations de revenu ne vont
aboutir à une amélioration significative des substances
consommées, alors que selon ce même auteur, Strauss et Thomas
(1990) et Subramanian et Deaton (1992) ont montré que
l'élasticité de calorie est vraiment plus faible que
l'élasticité dépense, mais pourtant hautement
significative.
Finalement, la connaissance de la structure de demande est
essentielle dans l'analyse politique sectorielle et macro-économique.
A court terme, avec une production relativement non flexible,
les changements dans la structure de demande sont les principaux
déterminants des changements de prix de marché observés
pour les biens non marchands («nontradable goods») et des
importations et exportations des biens marchands.
A moyen et long terme, la structure de la demande finale est
un important élément pour la modélisation de la
consommation. Ces modèles cherchent à expliquer les niveaux de
production et de consommation, la formation des prix, les flux commerciaux, le
niveau de revenu, les revenus fiscaux du gouvernement.
2-2-4- La modélisation de la demande alimentaire et
l'analyse
des processus de choix.
Même s'ils ne reposent pas tous sur des modèles
structurels formalisés, la plupart des travaux de modélisation de
la demande réalisés jusqu'ici s'appuient sur la théorie
microéconomique standard du consommateur (INRA, 2006). Cette
théorie se propose de décrire, mesurer et expliquer les effets
sur les comportements des individus des contraintes économiques
affectant leurs ressources (revenu, capacité d'endettement, aptitudes,
temps, information, etc.). Dans sa formulation standard, l'approche
micro-économique ne s'intéresse pas à la genèse des
goûts, se contentant de les considérer comme donnés a
priori, et de postuler quelques propriétés supplémentaires
garantissant l'existence d'une représentation analytique stable des
préférences : la fonction d'utilité. Sous ces
hypothèses, l'approche des microéconomistes consiste à
"remonter" des comportements observés aux préférences,
pour essayer d'en déduire des prédictions testables sur les
comportements futurs ou inobservés.
Le modèle standard du consommateur, qui cherche
à maximiser sa fonction d'utilité sous la contrainte de budget,
s'est progressivement enrichi pour prendre en compte l'allocation du temps, les
investissements en capital humain,
l'hétérogénéité des agents, les
caractéristiques des produits, l'information et l'incertitude des
consommateurs, la dépendance inter temporelle des
préférences. La plupart de ces développements sont mis
à profit pour étudier la demande de qualité et de produits
différenciés, les activités alimentaires non marchandes,
l'effet de l'information sur les choix et les comportements face aux risques
alimentaires.
> La modélisation de la demande
alimentaire
Des recherches portant sur les processus d'achat ont
été entreprises. A l'aide des données du panel SECODIP,
Gouriéroux et Visser (1994) cités par INRA (2006) ont
proposé une généralisation d'une classe de modèles
permettant de modéliser les durées séparant deux achats
successifs. Boizot, et al, (1997) toujours cités par INRA (2006) ont
travaillé sur le processus d'approvisionnement des ménages. Leur
recherche a consisté à analyser avec précision la
dynamique du couple (durée entre deux achats successifs, quantité
achetée)
conditionnellement aux prix et aux caractéristiques
socio-économiques des ménages. Ce travail montre que les
variations de prix exercent une influence considérable sur les
durées séparant deux approvisionnements successifs et sur les
quantités achetées. Les ménages adaptent donc en
permanence leurs achats aux fluctuations des prix qui résultent des
promotions et de la concurrence entre les marques.
> L'estimation de systèmes de demande : prix,
qualité,
agrégation
Un système de demande est une relation analytique
entre un vecteur de dépenses pour un panier de biens, un vecteur de prix
et la dépense totale, relation a priori variable selon les
caractéristiques socio-démographiques des individus ou
ménages. Il s'agit d'un système d'équations
simultanées où chaque équation relie la demande d'un bien
aux prix de tous les autres biens et au budget total. L'estimation d'un tel
système est rendue délicate du fait des
non-linéarités imposées par la théorie
économique et de l'endogénéité du budget total
(à la fois variable explicative et somme des dépenses pour chaque
bien, c'est-à-dire des variables dépendantes du système
d'équations).
Nichèle et Robin (1993, 1995) ont utilisé les
données de l'enquête Budget de Famille de 1979, 1985 et
1989, conjointement avec les données agrégées des
Comptes Trimestriels, pour estimer un système de demande
statique couvrant l'ensemble des consommations. Un modèle individuel a
été agrégé de façon exacte pour que
l'estimation sur les deux ensembles de données fournisse des
résultats complémentaires et cohérents. Ce modèle a
été utilisé comme maquette pour évaluer
différentes réformes de la fiscalité indirecte.
Dans les estimations de systèmes de demande, une
décision importante concerne le choix des groupes de biens composant le
système et le degré de détail que l'on veut conserver. Mis
à part les travaux consacrés à des produits
spécifiques, la définition des groupes de biens est souvent
influencée par les besoins des politiques publiques. Leur principal
objectif étant de connaître les variations de dépenses en
biens consécutives à des changements de prix, les regroupements
s'imposent souvent d'eux-mêmes car les produits sont trop nombreux pour
être étudiés séparément. L'agrégation
des biens soulève cependant le problème de l'utilisation des
valeurs unitaires comme approximation des prix des agrégats. En effet,
ces valeurs unitaires dépendent de la pondération des
variétés composant les différents regroupements. Dans le
prolongement des travaux de Deaton (1988), Nichèle et Robin (1999),
cités par INRA (2006), utilisent les données
désagrégées de l'enquête alimentaire pour
décomposer les variations des valeurs unitaires et estimer
séparément des élasticités des quantités et
des qualités
consommées par rapport aux prix pour des
agrégats de produits. Cette méthode peut permettre de mieux
comprendre l'impact des variations de prix (par exemple à la suite de
réformes fiscales) en décomposant les réactions des
ménages en variations des quantités et des qualités
demandées. Elle est mise en oeuvre par Boizot et al (op. cit) dans leur
analyse de la demande de boissons, où elle s'avère
particulièrement adaptée au cas du vin et des boissons
alcoolisées.
> Le développement de nouvelles
méthodes d'estimation
De nombreux travaux du laboratoire reposent sur l'estimation
de systèmes de demande, d'où l'intérêt pour
l'amélioration des méthodes d'estimation. Robin (1999),
cité par INRA (2006), a développé une procédure
d'estimation itérative simple à mettre en oeuvre et permettant
l'estimation de systèmes de demande de grande taille. Par ailleurs, il
existe une autre méthode permettant de regrouper les biens par fonction
sans faire d'hypothèse a priori sur le nombre de groupes ou sur
leur composition. Cette méthode permet de restreindre les substitutions
possibles entre biens et donc de limiter la taille des systèmes à
estimer. Elle utilise l'hypothèse de séparabilité sans
l'imposer.
L'utilisation de plus en plus fréquente de
données de série temporelle conduit à travailler sur de
nouvelles adaptations de ces méthodes d'estimation. Un des
intérêts des observations répétées des
mêmes individus est de permettre d'estimer des paramètres de
demande en éliminant les effets de
l'hétérogénéité inobservée (les
effets propres à chaque individu). L'estimation de modèles
non-linéaires pose des problèmes dans ce cadre car les
transformations habituelles ne permettent pas d'éliminer les effets
individuels (INRA, 2006).
> Production domestique,
autoconsommation,
alimentation hors domicile
L'application de la notion de fonction de production aux
activités non-marchandes et en particulier à la production
domestique constitue une extension du modèle microéconomique
particulièrement utile dans le domaine des activités
d'approvisionnement et de production alimentaires. En utilisant une
représentation dans laquelle les individus combinent des biens et du
temps pour obtenir les "consommations finales" qui entrent dans leur fonction
d'utilité, cette approche permet d'analyser les choix dans un contexte
élargi et en particulier de tenir compte des contraintes de temps.
Un des problèmes posé par la prise en compte du
temps concerne la séparabilité, qui soulève a
priori davantage de difficultés que dans le cas des dépenses
du fait des fortes interférences entre les usages alternatifs du temps
et de l'impossibilité de desserrer cette
contrainte. Déterminer les activités
"séparables", c'est-à-dire pouvant être analysées
indépendamment des autres, constitue donc une tâche importante.
Les travaux de F. Caillavet et V. Nichèle,
cités par INRA (op. cit.), visent à estimer
précisément l'élasticité-revenu et
l'élasticité-prix de ces consommations. Ils approfondissent la
question des effets de substitution entre les repas à domicile et hors
domicile. Différents critères de regroupement des repas peuvent
être étudiés (matin, midi et soir selon les lieux de
restauration) et une attention particulière doit être
portée à la construction des indices de prix des
différents modes de restauration.
> L'hétérogénéité
des produits et les choix entre produits différenciés
Une autre extension du modèle de base du consommateur
consiste à rompre avec la
conception du produit homogène. Gorman à la fin
des années 50 propose de voir le produit comme un panier de
caractéristiques. Cette théorie, formalisée depuis par
Lancaster (1966), rationalise une pratique empirique plus ancienne, celle de la
régression hédonique consistant à "expliquer", au sens
statistique du terme, le prix d'un produit par le montant de chaque
caractéristique le composant (par exemple le prix d'un produit
alimentaire comme une fonction de sa composition nutritionnelle).
Deux voies d'approfondissement apparaissent assez logiquement
à l'examen de ces résultats : la première consiste
à estimer plus précisément la demande des
différentes caractéristiques et des diverses variantes d'un
produit différencié, la deuxième à explorer plus en
détail la façon dont les consommateurs perçoivent les
différentes caractéristiques et arbitrent entre elles pour faire
leurs choix. Cette approche sera utilisée dans la présente
étude.
> Les perspectives : modéliser la demande et
l'offre de caractéristiques et de produits
différenciés
Pour progresser dans la première voie, il faut prendre
en compte à la fois l'offre de
variétés et la demande de
caractéristiques. A partir des séries temporelles, Boizot (op.
cit) a réalisé des analyses économétriques
détaillées de la consommation du vin et des boissons
alcoolisées en fonction de leurs caractéristiques "objectives"
(appellation, conditionnement, etc.).
Pour étudier l'offre et la demande de
caractéristiques, des modèles d'équilibre de marché
ont été proposés dans la littérature. Rosen (1974),
par exemple, développe un modèle de concurrence pure et parfaite
dans lequel la fonction de prix hédonique résulte de
l'interaction entre offreurs et demandeurs de caractéristiques.
L'estimation de modèles de ce
type permettrait d'évaluer précisément
les prix implicites des caractéristiques des produits, et surtout de
déboucher sur des prévisions en fonction des variations de
l'offre ou de la demande de caractéristiques particulières sur un
marché. Les questions dans ce domaine ne se limitent évidemment
pas au marché du vin, mais concernent toute création ou
signalisation d'une caractéristique (nouvelle appellation d'origine,
garantie sanitaire, allégation nutritionnelle).
Pour analyser les équilibres offre-demande sur des
marchés de produits différenciés, la littérature
s'appuie de plus en plus sur les modèles de choix discrets (Anderson et
al, 1992). Ces modèles partent de l'hypothèse que chaque
consommateur choisit la variante d'un produit différencié qui lui
procure la plus grande utilité, cette dernière étant
définie sur un ensemble limité de caractéristiques
plutôt que sur un grand nombre de produits. La demande dépend
alors aussi bien de la réaction du consommateur par rapport aux prix que
de sa sensibilité par rapport aux caractéristiques du produit. La
combinaison de méthodes d'estimation adaptées à ce type de
modèles et des données détaillées permettra en
particulier de quantifier des effets de substitution qui tiendront compte du
degré de "ressemblance" des différentes variantes.
En conclusion on retient que la demande d'un produit
alimentaire est fonction de plusieurs variables telles que le prix du produit
considéré, les prix des produits complémentaires ou de
substitution, les revenus, certains paramètres démographiques,
les goûts et habitudes. Aussi, l'utilisation de plus en plus
fréquente de données de série temporelle conduit-elle
à travailler sur de nouvelles adaptations des méthodes
d'estimation des fonctions de demande. Un des intérêts des
observations répétées des mêmes individus est de
permettre d'estimer des paramètres de demande en éliminant les
effets de l'hétérogénéité inobservée
(les effets propres à chaque individu). Cependant, vu les contraintes
financières et temporelles auxquelles nous sommes confrontés pour
la présente thèse, nous nous sommes limités aux
données transversales collectées au cours de notre seul passage
dans les ménages. Le chapitre suivant présente la
méthodologie adoptée aussi bien pour la collecte des
données que pour l'analyse des données.
CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Pour atteindre les objectifs fixés par la présente
étude, une méthodologie qui combine aussi bien les approches
quantitatives que qualitatives s'impose.
Dans ce chapitre, on abordera successivement la phase de
documentation, la justification du choix des zones d'étude, la phase
exploratoire, la phase de collecte proprement dite et les limites des
données collectées. Cette partie se terminera par la
méthodologie d'analyse des données.
3-1- Les préliminaires à la phase de
collecte et d'analyse
3-1-1- Phase documentaire
La phase documentaire s'est déroulée sur toute
la durée de la recherche. En effet les sources documentaires ont
aidé à circonscrire le champ de cette étude. Elle nous a
permis de construire les grandes lignes de la problématique, de
préciser les objectifs et hypothèses de recherche afin de
déterminer les méthodes de collecte et d'analyse des
données. Les centres qui ont été les plus
sollicités sont les bibliothèques de la FSA, du Programme Analyse
de la Politique Agricole (PAPA/INRAB), du Ministère de l'Agriculture et
de la Pêche (MAEP) de l'ONASA, de l'INSAE, de l'IITA, de l'ADRAO, de la
FAO et du PNUD.
3-1-2- Phase exploratoire
Au cours de cette phase, les sites d'enquête ont
été identifiés sur la base d'un certain nombre de
critères tels que l'existence de marchés périodiques
(urbains ou ruraux) de commercialisation du riz, de commerçants et
d'importateurs du riz. Les consommateurs devant faire partie de notre
échantillon ont été également identifiés.
Aussi la typologie et la catégorisation des consommateurs ont-ils
été faites. Un pré-test réalisé à
partir d'un questionnaire élaboré suivant les objectifs
consignés dans la proposition de recherche nous a permis de relever les
insuffisances dudit questionnaire.
3-1-3- Justification des zones d'étude et choix des
unités de
recherche
Les sites étudiés ont été choisis
pour plusieurs raisons dont les plus importantes sont : Le département
des Collines occupe une place importante en matière de superficies en
riz emblavées chaque campagne et la présence de bas-fonds
potentiels pour l'exploitation rizicole. En effet, le département des
Collines a toujours réalisé plus de 85% des superficies
emblavées de la région Zou-Collines. Les
raisons sont les mêmes en ce qui concerne la commune de Glazoué
à laquelle appartient ces villages qui regorgent d'institutions d'appui
et de recherche ainsi que de bas-fonds. Cette zone a donc été
choisie comme zone rurale de production.
La département du Littoral quant à lui a
été choisi parce qu'il constitue de par son poids
démographique un imminent pôle de consommation du riz au
Bénin. Ainsi, la commune de Cotonou a été choisie comme
zone urbaine de consommation où débarquent d'importantes
quantités de riz importé à travers le port autonome de
Cotonou.
Les unités de recherche concernées par la
présente étude sont principalement des consommateurs qui sont
à même de fournir des informations sur les différents types
de riz consommés et les facteurs déterminant leur choix. Par
ailleurs, quelques commerçants de riz local et de riz importé ont
été enquêtés pour recueillir des données non
seulement sur les prix des différentes variétés de riz
vendus et leurs origines, mais aussi sur les critères de choix de leur
clientèle sans oublier les types de riz les plus demandés et
leurs caractéristiques respectives.
3-1-4- Echantillonnage
La nécessité de cerner de près les
facteurs déterminant le choix des consommateurs nous a conduit à
aller jusqu'au niveau des ménages. Vu notre incapacité à
lister tous les ménages de la zone d'étude, un
échantillonnage raisonné selon le sexe, les activités
professionnelles et le niveau de vie a été fait. Ainsi, un
inventaire des catégories socioprofessionnelles existant a
été fait. Ceci qui nous a permis d'avoir un échantillon
composé de producteurs, de transformateurs, de commerçants, de
fonctionnaires, d'artisans et d'autres catégories
socioprofessionnelles.
Considérant la commune de Glazoué comme un
milieu homogène et se basant sur les travaux antérieurement
réalisés dans cette commune, trois (3) villages ont
été ciblés. Il s'agit des villages de Sowé,
Ouèdèmè et Glazoué-Centre.
Vu l'aspect hétérogène que
présente la commune de Cotonou, l'échantillonnage dans cette
localité a été faite tenant compte de cette
hétérogénéité. Ainsi, l'étude a
été menée dans trois (3) types de quartiers dont un (1) en
zone périphérique (Vossa), et les deux (2) autres au centre
(Sainte-Rita et Cadjèhoun). En se référant à la
littérature (Anihouvi, 2002), le quartier périphérique
(Vossa) représente le quartier des pauvres. Le quartier de Sainte-Rita
est assimilé au quartier des moyens et le quartier de Cadjèhoun
au quartier des riches, considérant leurs situations
socio-économiques.
Pour les exigences de l'analyse statistiques et la
signification des modèles économétriques, il a
été nécessaire de choisir au moins 100
enquêtés dans chacune des deux zones d'étude. Ainsi
l'étude a été conduite sur un total de 233 ménages
dont (119) dans la commune de Glazoué et (114) dans la commune de
Cotonou comme l'illustre le tableau 3-1.
Tableau n°3-1: Répartition par zone
d'étude des personnes enquêtées
Zone Département Milieu Commu
ne
|
Village/quartier de ville
|
Nbre de personnes enquêtées
|
Total
|
|
Sowé 39
Centre Collines Rural Glazoué
Ouèdèmè 39 119
Ayédéro 41
Vossa Agongbo 41
Sud Littoral Urbain Cotonou Sainte-Rita 39
114
Cadjèhoun 34
233
TOTAL
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006
3-2- Phase de collecte des données et d'analyse
des
résultats
Cette phase a consisté en la collecte des données
à l'aide du questionnaire corrigé au cours de la phase
exploratoire, au traitement de ces données et à l'analyse des
résultats.
3-2-1- Collecte des données
La collecte des données a été faite par
des enquêtes sous forme d'entretiens structurés, semi
structurés et non structurés auprès des consommateurs et
commerçants aussi bien du riz local que du riz importé.
La méthode d'analyse utilisée, dans le but
d'atteindre les objectifs fixés par cette étude, est
essentiellement quantitative. Toutefois, elle a été
complétée par la méthode qualitative dans le but de
pouvoir expliquer certains faits d'ordre institutionnel et socioculturel.
Les données ont été saisies à l'aide
du logiciel ACCESS 2003 et l'analyse effectuée à l'aide des
logiciels SPSS version 12 et STATA SE 9.
3-2-2- Limites des données
Quelque soit le caractère scientifique que nous
entendons donner à ce travail, nous sommes tenu de reconnaître
qu'il comporte certaines insuffisances. La majeure partie des données
primaires proviennent des enquêtes effectuées sur le terrain et
concerne les informations relatives aux années antérieures. Les
principales données telles que le revenu du ménage, les diverses
dépenses effectuées, la quantité de riz achetée, la
quantité consommée et surtout le prix d'achat au cours de ces
périodes etc, ont été collectées en faisant appel
à la mémoire des enquêtés. Même si ces
données ont subi pour certains d'entre eux une triangulation, il est
important de reconnaître leur limite en général. Aussi la
taille de l'échantillon relativement faible ne facilite t-il pas les
extrapolations. Toutefois nous pouvons rassurer que ces données
reflètent la situation dans les deux milieux d'étude et les
résultats issus de leurs analyses s'identifient à ceux obtenus
par d'autres chercheurs.
Autres limites liées à cette étude, est
la non disponibilité des données de panel. Ceci aurait pu
permettre d'avoir des informations sur la variation des comportements de chaque
consommateur sur plusieurs années et de pouvoir observer l'effet des
changements des habitudes individuelles sur la demande du riz.
3-2-3- Méthodes et outils d'analyse des
données
3-2-3-1- Analyse des caractéristiques
socio-économiques
La statistique descriptive (fréquences,
paramètres de position (moyenne arithmétique) et de dispersion
(écart-type)), a été utilisée pour décrire
les caractéristiques socio- économiques des ménages
enquêtés et de quelques paramètres de la demande.
3-2-3-2- Approches théoriques d'analyse de la
demande
Plusieurs approches sont utilisées par
différents auteurs pour l'analyse de la demande. Au nombre de celles-ci
nous avons le LES, le modèle Hédonique, le AIDS (Système
de Demande Presque Idéal), l'Approche Alternative d'Analyse de la
Demande, etc. L'estimation de ces deux derniers modèles se fait à
partir des données de séries temporelles (Sadoulet et Janvry,
1993). Cependant, les modèles LES et Prix Hédoniques sont
estimables à partir des données spatiales. Vu les contraintes
temporelles et financières auxquelles nous sommes assujettis pour la
présente étude et le type de donnée dont nous disposons
(données transversales), nous nous limiterons aux modèles LES et
Prix Hédoniques, qui ont été utilisés de
façon complémentaire.
Ces deux modèles ont connu une large application dans le
monde scientifique.
Ainsi, à partir des données transversales, le
modèle LES a été estimé par Van Der Gaag et
Smolensky (1980) dans leur étude sur les caractéristiques des
ménages pauvres et les vraies échelles d'équivalence des
ménages aux USA. Aussi, Abansi et al (1990) ont-ils utilisé le
modèle des prix hédoniques pour évaluer les
préférences des consommateurs pour la qualité de riz aux
Philippines. Ils ont montré que les consommateurs de riz attachent une
importance économique aux qualités. Ce modèle a
été également utilisé par Bonifacio et Duff (1989)
pour examiner en Indonésie les effets des opérations de
décorticage «milling» et du pré-décorticage
«pre-milling» sur la qualité de riz. Leurs résultats
ont montré des différences significatives dans la qualité
de riz selon le type d'opération de décorticage. Walburger et
Foster (1994) ont à travers ce modèle estimer les prix absolus
des sangliers. Ce modèle fut récemment utilisé par
Langyintuo et al (2004) dans leurs études des préférences
du consommateur du niébé (Vigna unguiculata) au Cameroun
et au Ghana.
4 Modèle Système de Dépense
Linéaire (LES) 3
Le LES est l'un des modèles les plus
fréquemment utilisés dans les analyses empiriques de la demande
Sadoulet et Janvry (1993). Il dérive de la fonction d'utilité de
Stone-Geary qui se présente comme suit :
n n
U = ? ( q c )
-
i i
|
b i
|
ou ln U = b q - c
1 ln( )
i i
|
|
i = 1 i= 1
Avec : 0 < b1 < 1 ;
bi 1 ; q i - c i > 0 ; et
ci > 0.
=
i
Les c sont interprétés comme les
quantités minimales de subsistance en dessous desquelles la consommation
ne peut descendre. Les fonctions de demande dérivant de la maximisation
de cette fonction d'utilité sous une contrainte budgétaire
constitue le LES :
p i q i c i p i b
i y
= + - c j p j , i = 1,...., n. (1)
j
Pi et qi représentent respectivement le
prix et la quantité du bien i alors que y
représente la dépense totale.
3En Anglais : Linear Expenditure System
Dans cette formule, les b sont les parts du budget
marginal, ?pq /?y qui explique comment changent les
dépenses avec la variation du revenu. c j p
j est la dépense de
j
subsistance et le terme y - c j p
j est généralement interprété comme
un « uncommitted
j
or supernumerary income». Il s'agit d'un revenu pour lequel
les dépenses sont faites dans des proportions fixes bi entre
les produits.
On déduit de l'équation (1), l'expression de LES
relative à la quantité demandée comme suit :
b i
q = +
c y - c p
i i j j
p i j
La forme fonctionnelle de ce modèle utilisée dans
la présente étude est dérivée de celle
proposée par Van Der Gaag et Smolensky (1980) qui se présente
comme suit :
q ij c i b i y ij c i
= 0 + + +
' h ij c i "k
ij
|
i=1,....Z et j=1, ....N
|
|
Où
qi est la quantité de bien
i demandée ;
y est le revenu de ménage, et
h est vecteur des
caractéristiques du ménage.
ki est vecteur des
caractéristiques du bien i, et
ci les coefficients à
estimer.
La non prise en compte du prix du bien dans cette forme
fonctionnelle se justifie par le fait que nous ne disposons que de
données transversales et par conséquent les consommateurs feront
face au même prix pour chaque bien considéré au cours d'une
même période comme le confirment Van Der Gaag et Smolensky
(1980).
Il est reconnu qu'en absence de variation du prix, une vraie
estimation du modèle de demande est difficile (Muellbauer, 1974). Pour
surmonter cette difficulté, Kakwani (1977) a proposé
l'introduction des caractéristiques du ménage dans le
système de la demande pour estimer le LES.
L'estimation du LES permettra d'identifier les facteurs
déterminant la demande. Pour analyser l'influence de ces facteurs sur le
prix du bien et mesurer l'aptitude des consommateurs à payer pour
bénéficier des attributs de ce bien en fonction de leur
préférence respective, l'estimation du modèle de prix
hédonique serait indispensable.
4 Modèles de prix hédonique
Le point de départ de l'approche hédonique
repose sur le constat que les différents biens qui sont
échangés sur les marchés ne sont pas recherchés
pour eux-mêmes mais pour les quantités de différentes
caractéristiques qui les définissent (Gravel, 2000).
Mais l'approche hédonique va plus loin que de
simplement constater que les biens sont recherchés pour les
caractéristiques qu'ils possèdent. Elle affirme que les biens ne
sont rien d'autres que des «vecteurs» des différentes
caractéristiques qui les définissent. Telle qu'examinée
à la lumière de l'approche hédonique, un bien n'existe
pas. Seule existe une liste de quantités de caractéristiques
possédées par ce bien (Gravel, op cit). C'est ce qui fait penser
que le consommateur attache un prix implicite à chaque
caractéristique du bien.
· Structure du modèle
hédonique
Le modèle Lancaster (1966) de la théorie de
consommation reste la base conceptuelle d'estimation de la demande du
consommateur lorsqu'on considère la qualité des biens. Ce
modèle tient compte des caractéristiques du bien et non le bien
lui-même comme objet direct de l'utilité.
Ainsi les différences de prix à travers les
différentes unités de transaction sont significativement dues aux
différentes qualités qui peuvent être mesurées en
terme de caractéristiques. Utilisant ce concept, Ladd et Suvannunt
(1976) ont développé le modèle des caractéristiques
des biens consommés qui décrit le prix d'un bien comme une
sommation linéaire de la valeur implicite de ses attributs.
· Estimation des modèles
hédoniques
D'après Terra (2005), pour estimer les modèles
hédoniques, les économistes ont généralement le
choix entre plusieurs formes fonctionnelles (linéaire,
log-linéaire, semi-log, Box-Cox).
a- Modèles avec variables expliquées non
transformées
Le modèle linéaire est la forme fonctionnelle la
plus simple utilisée dans l'estimation des régressions
hédoniques. Il relie le prix de vente pi (non
transformé) du produit i aux J différentes
variables explicatives (non transformées) xi
=(xi1, ..., xiJ) par l'équation 1.
Le coefficient associé à chaque variable correspond
au prix implicite de cette caractéristique.
i (1)
J
P i = x ij â
+å
j
j =1
Ainsi, chaque âj correspond au prix implicite de
la caractéristique j. Par ailleurs, une
augmentation d'une unité de la caractéristique
xj entraîne une augmentation de âj FCFA du prix
de vente.
Ce modèle linéaire peut aussi prendre une autre
forme, qualifiée parfois de modèle «semi-log » (ou de
lin-log). Dans ce cas, le modèle relie le prix de vente (pi)
non transformé aux variables explicatives dont certaines
(xj) sont non transformées et d'autres (zj) en
logarithme:
J J
Pi = x ijâ j + ln
j= 1 j=1
|
( ) j
z ã +å
ij i
|
(2)
|
où â et ã sont les vecteurs de
paramètres à estimer. Une augmentation de 1 % d'une variable en
logarithme (zj) entraîne un changement (en FCFA) du prix de
vente égal au
coefficient de cette variable divisé par 100
(c'est-à-dire ã/100).
Cette spécification du modèle linéaire
est intéressante car elle permet de modéliser une relation non
linéaire entre le prix de vente et certaines variables explicatives et
une relation linéaire entre le prix de vente et d'autres
caractéristiques ou attributs du produit.
b- Modèles avec variable expliquée en
logarithme
(3)
Le modèle log-linéaire (appelé aussi
log-log) relie le logarithme du prix de vente aux logarithmes des
différentes variables explicatives.
J J
ln ( )
p i = x ij â j + ln
( ) j
zã+å
ij i
j= 1 j=1
Pour les variables continues, le coefficient d'une variable en
logarithme (ãj) correspond à
l'élasticité du prix de vente par rapport à cette
caractéristique. Ainsi, un accroissement de 1 % de la
caractéristique j correspond à une variation (en
pourcentage) du prix de vente égale au coefficient de cette variable
(ãj %).
Les variables binaires (c'est-à-dire des variables qui
prennent une valeur 0 ou 1) figurent toujours dans le modèle
(Équation 3) sous une forme non transformée (par exemple, les
xj).
Comme pour le modèle linéaire, il existe aussi
un modèle semi-log (appelé aussi
modèle log-lin) reliant le logarithme du prix
de vente aux variables explicatives non transformées :
J
ln ( ) (4)
p i = x ij â +
å
j i
j=1
Pour une variable xj continue, un accroissement d'une
unité de cette variable entraîne un changement (en pourcentage) du
prix de vente égal à 100 fois le coefficient de cette variable
(c'est à dire un changement de 100 âj % du prix de
vente.)
Pour des variables binaires, l'interprétation des
coefficients est différente. Supposons, par exemple, que l'on cherche
à étudier l'impact de la présence de corps
étrangers (0 signifie absence de corps étrangers et 1
présence de corps étrangers) sur le prix de vente du riz à
partir des modèles (Équation 3) ou (Équation 4). Une
estimation g en pourcentage de l'impact de cette variable sur la
variable expliquée (prix de vente) est donnée par la formule
(Équation5).
g = 100 ( corpsetrang-1)
e (5)
Tous les modèles de régression
présentés jusqu'ici peuvent être estimés par la
méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) (Terra, 2005).
c- Transformation de Box-Cox
La transformation de Box-Cox est généralement
considérée comme une forme fonctionnelle flexible bien
adaptée pour estimer les modèles hédoniques, mais son
estimation est plus complexe que celle des modèles
présentés précédemment. D'une façon
générale, la transformation de Box-Cox d'une variable x
est notée x(ë) et est donnée par
l'équation (Équation 6).
x ë -
1 sië ? 0
x ( )
ë = ë (6)
=0
ln()
x si ë
La transformation de Box-Cox permet d'estimer plusieurs types de
modèle.
- Dans le premier modèle (Équation
7), seule la variable expliquée (le prix de
vente) est transformée. Ce modèle admet deux cas
particuliers : si ë ?= 0, on retrouve un modèle log-linéaire
; si ë =1, on retrouve un modèle linéaire.
P i ë =
( ) x ij â + å
J
j i (7)
j =1
- Dans le deuxième modèle
(Équation 8), la variable expliquée (le prix de vente) et
les variables explicatives sont transformées. Les deux
transformations peuvent être paramétrées par des
coefficients différents (ë et ì). Ce modèle est
parfois appelé modèle de Box-Cox linéaire.
P i ë =
( ) ( ) j
J
x ij ì â
+åi (8)
j =1
Quand une variable explicative est une variable binaire, une
transformation de Box-Cox de cette variable n'a pas de sens. Les variables
binaires sont donc incluses dans le modèle sous une forme non
transformée.
Dans ce cas des variables binaires, l'interprétation
des coefficients pour le modèle de Box-Cox défini par
l'équation (Équation 7) est la suivante. Supposons une fois
encore que l'on cherche à étudier l'impact de la présence
de corps étrangers sur le prix de vente du riz à partir de ce
modèle. Une estimation g en pourcentage de l'impact de cette
variable sur la variable expliquée (prix de vente) est donnée par
la formule suivante.
1
ëâ ë
corpsetrang - 1
p 0
ë
g = 1 +
Où âcorpsetrang est le paramètre
relatif à la présence de corps étrangers et p0
est le prix moyen d'un riz sans corps étrangers.
d- Calcul des prix implicites pour les différentes
formes fonctionnelles
Le prix marginal implicite (c'est-à-dire le
consentement à payer un prix marginal pour bénéficier de
la variation du niveau d'une caractéristique) se calcule
différemment pour chacune les formes fonctionnelles
précédentes.
Dans le cas du modèle linéaire (Équation 1),
le prix implicite d'un changement dans la caractéristique j sur
le prix du type de riz i est le suivant :
? p i (9)
? x ij
= â j
Dans le cas du modèle semi-log (Équation 4), le
prix implicite est le suivant :
? p (10)
i = â j P
x ij
?
Dans le cas du modèle log-log (Équation 3), le prix
implicite est le suivant :
? p P (11)
i = â j
? z z
ij ij
Dans le cas du modèle de Box-Cox le plus
général (Équation 8), le prix implicite d'un changement
dans la caractéristique j sur le prix du type de riz i
est le suivant :
? p i p x
i ( ij j )
1 - ë ì - 1 ·(12)
= â
x ij
?
Il y a deux approches possibles pour calculer les prix implicites
quand les formules incluent le niveau d'une variable.
L'approche la plus courante est d'utiliser le prix moyen (ou la
valeur moyenne de la caractéristique) sur l'échantillon.
Une approche alternative est de calculer le prix implicite pour
chaque produit de l'échantillon et ensuite de calculer la valeur moyenne
de ces prix implicites.
e- Choix de la forme des variables explicatives
à inclure dans le modèle (variables non transformées ou
en logarithme)
On peut estimer chacun des modèles de l'équation
13, calculer ensuite les valeurs prédites et les inclure dans
l'équation 14.
p i
p i =
(1 3)
â â â
+ x + x + u 0 i 1 1 i
2 2 i 1
á ln( ) ln( )
x á x (1 4)
0 + 1 1 + 2 2
á + u
i i i 2
On part de l'hypothèse nulle selon laquelle la
première forme est correctement spécifiée, alors qu'une
combinaison linéaire des logarithmes des xi ne devrait pas
améliorer le modèle et que le coefficient associé ne
devrait pas être significatif. De même, on peut réestimer le
second modèle en incluant les valeurs prédites du premier
modèle. C'est le principe du « test J ». Ce test peut
permettre d'indiquer que l'un des modèles est meilleur que l'autre.
Néanmoins, dans cette stratégie de test, quatre situations
peuvent se produire : rejeter les deux modèles, n'en rejeter aucun, en
rejeter un.
f- Choix de la forme de la variable expliquée
(logarithme ou non transformé)
A Test de l'hypothèse de
linéarité contre l'hypothèse de
log-linéarité
Il s'agit de tester l'hypothèse de
linéarité contre l'hypothèse de
log-linéarité. Par
exemple, supposons que les deux modèles en concurrence
soient :
H y X
: = +
â å (15)
0
H y
: ln( ) (ln )
= X ã å
+
1
à
Notons â et ãà les
estimations des moindres carrés des paramètres des deux
modèles.
Partant de l'hypothèse nulle (H0), on teste la
significativité du coefficient áà
?dans le modèle (Équation 16).
y X [ y
= â + á à ln - â
+ å
ln( à )
X ] i
|
(16)
|
|
Le second terme (à droite) correspond à la
différence entre les prédictions de ln y obtenues
à partir du modèle log-linéaire et celles obtenues
à partir du logarithme des prédictions du modèle
linéaire. Il est possible d'inverser les rôles et de tester H0
comme hypothèse alternative. La régression devient alors
(Équation 17) :
(17)
[ ] 2
ln( )
y X ln (ln )
= â + á ~ - x ã ~
+ å
y e
A Linéaire et log-linéaire vs.
Box-Cox
Néanmoins, il est possible qu'aucun de ces deux
modèles ne soit pertinent. Par exemple, un modèle plus
général de type Box-Cox pourrait être plus adapté.
Les modèles linéaire et log-linéaire peuvent être
vus comme des cas particuliers d'un modèle de Box-Cox. Le test de Wald
peut être utilisé pour tester si le paramètre ë (voir
Équation 7 et Équation 8) est égal à 1
(modèle linéaire) ou à 0 (modèle
log-linéaire).
Des tests du rapport de vraisemblance (Likelihood Ratio
test) peuvent être employés pour tester si un modèle
linéaire ou log-linéaire est plus adapté qu'un
modèle de Box-Cox du type (Équation 8) (Haab et McConnell, 2002
cité par Terra, 2005).
g- Limites des modèles
hédoniques
Les modèles hédoniques souffrent
généralement de problèmes de colinéarité
entre les variables explicatives.
Dans sa version la plus extrême 4 (rarement
rencontrée en pratique), la colinéarité se traduit par
l'impossibilité d'estimer les paramètres de la régression
par la méthode des moindres carrés. Dans une version plus
courante, la colinéarité se traduit par des estimations
imprécises des paramètres et par des écarts-types
élevés.
Greene (2003) cité par Terra (2005) propose plusieurs
indicateurs pour déceler la colinéarité.
Il n'existe pas de «bonne façon» de traiter les
problèmes de colinéarité.
Une première solution consiste à ne pas essayer
de corriger la colinéarité. Dans ce cas, les paramètres
des autres caractéristiques risquent d'être estimés de
façon imprécise, mais cela n'affectera vraisemblablement pas
l'estimation du paramètre d'intérêt et donc du prix
implicite.
D'autres solutions sont proposées dans les manuels
d'économétrie (par exemple Greene, 2003), mais aucune solution ne
semble parfaite. Une de ces solutions est d'utiliser un petit nombre de
composantes principales issues d'une analyse en composantes principales sur les
variables explicatives. En revanche, l'interprétation économique
des paramètres estimés s'avère très délicate
; en particulier, le calcul des prix implicites des différentes
caractéristiques est difficile à réaliser.
Par ailleurs, lors du choix d'une forme fonctionnelle, il est
à garder à l'esprit les problèmes de
colinéarité des variables explicatives. En effet, plus la forme
fonctionnelle est flexible, plus les problèmes de
colinéarité sont importants.
D'autres problèmes économétriques sont
fréquents : l'hétéroscédasticité et
l'autocorrélation spatiale. Le premier problème n'est pas
spécifique à la méthode des prix hédoniques. En
règle générale, il convient de tester la présence
d'hétéroscédasticité.
Pour résoudre les problèmes de
multicolinéarité,
d'hétéroscédasticité et d'auto-corrélation
plusieurs approches de solution sont proposées par Biaou (1994) suivant
les cas. Aussi le logiciel d'analyse utilisé (STATA 9) propose-t-il des
approches nous permettant de surmonter ces problèmes.
4 Dans ce cas, une ou plusieurs variables s'exprime
(nt) comme combinaison linéaire exacte d'autres variables.
CHAPITRE IV : APERCU SUR LA FILIERE RIZ
4-1- Botanique et historique du riz
Le riz (Oriza sp) appartenant au genre
Oryza, à la tribu des Oryzées à la
famille des Graminées nourrit plus de 4 milliards d'habitants dans le
monde (FAO, 2001). Son caryopse contenant principalement des carbohydrates est
une source majeure d'alimentation énergétique et sert
également en tant qu'un important fournisseur de vitamines et de
minéraux. Il fournit également une importante quantité de
protéine diététique alimentaire.
Aglandete (1966), cité par Mémento de l'agronome
(1994), énumère dans le genre Oryza, vingt-cinq (25)
espèces sur le globe, dont vingt trois (23) sauvages et deux (2)
cultivées de par le monde sont Oryza sativa L. et Oryza
glaberrima Stend. Il s'agit de la variété Oryza
sativa originaire des régions tropicales humides de l'Asie et la
variété Oryza glaberrina originaire du bassin du Niger
en Afrique.
Ces deux (02) espèces sont diploïdes et les autres
communément désignées comme des espèces sauvages
peuvent aussi être diploïdes ou tétraploïdes. Elles sont
les plus importantes sources de nutrition humaine; la première à
cause de son bon rendement et son adaptabilité aux conditions locales de
croissance, est cultivée de par le monde. Quant à la seconde, sa
culture est limitée à des parties de l'Afrique de l'Ouest.
L'espèce cultivée en Asie (Oryza sativa) est une culture
annuelle qui a subi une adoption complète après le passage d'une
culture d'espèce sauvage pérenne (Oryza rufipogon)
à une espèce sauvage (Oryza nivara). L'origine est
fortement associée à l'existence de l'homme. Sa valeur
nutritionnelle a beaucoup influencé les valeurs culturelles et
religieuses de l'existence humaine.
Des scientifiques soutiennent que le riz est originaire des
pays tropicaux humides du Gondwanaland à peu près 135 millions
d'années. Les généticiens russes soutiennent eux que le
riz est originaire du Hindustan et s'est ensuite répandu dans la
région. Les études ont toutefois révélé une
forte concentration des formes de riz sauvages en région Sud-Chinoise et
au Nord de l'Inde soupçonnant ces régions d'être les
sites-sources du riz.
En Europe et aux Etats-Unis, le riz est introduit depuis 300
ans et en provenance de l'Inde (FAO, 2001). Le riz est une plante versatile qui
s'adapte à une variété de conditions écologiques.
Il tolère les conditions chaudes, humides, inondées,
sèches ou froides et peut être cultivé dans des sols
salins, alcalins et acides.
On classe souvent les variétés de riz en riz
précoce (jusqu'à 120 jours de cycle végétatif), en
riz de saison (aux environs de 160 jours), et en riz tardif (au-delà de
170-180 jours).
Tableau n°4-1 : Caractéristiques de
quelques variétés cultivées au Bénin
Nom
|
Type de Cycle Caractéristique Rendement Avantages
Faiblesses
culture (jours) du grain (t /ha)
|
ANDY 11
|
Pluvial de
bas fonds
ou irrigué
|
110
|
Moyen
|
6 à 7
|
Résistance à la Faible résistance
à
pyriculariose la sécheresse
|
ITA 212
(bornfonden)
|
Irrigué
|
120
|
Moyen
|
6 à 8
|
Résistance à la Faible résistance
à
pyriculariose la sécheresse
|
DJ.11-307-3- 1-5
|
Pluvial de
bas fonds
|
110
|
Moyen
|
3 à 4
|
Résistance à la Faible résistance
à
sécheresse la pyriculariose
|
GAMBIAKA
|
Pluvial de
bas fonds
|
155
|
Long
|
3 à 4
|
Résistance à la Cycle trop long
pyriculariose sensibilité à la
sécheresse
|
11 365
(Kogbede)
|
Pluvial de
bas fonds
|
120
|
Moyen
|
5 à 6
|
Résistance à la
pyriculariose
|
IDSA 6
|
Pluvial strict
|
110
|
Moyen effilé
|
3 à 4
|
Résistance à la Faible résistance
à
sécheresse la pyriculariose
|
NIARIS 85- Irrigué de
12 bas fonds
|
120
|
Moyen
|
7 à 8
|
Résistance à Sensibilité à la
l'helminthose pyriculariose
|
DJ.12-529-2
|
Irrigué de
|
90
|
à court
|
3 à 4
|
Bonne résistance Productivité limitée
|
|
bas fonds
|
95
|
|
|
aux maladies et insectes
|
Source : INRAB, 1995
4-2- Situation de la filière riz dans le monde
et au Bénin
Cette partie situe la filière riz dans l'environnement
économique et agricole international, régional et national. En
effet, avant de focaliser les analyses sur la situation locale, il importe de
considérer les environnements macroéconomiques dont les
dynamiques peuvent influencer de façon notoire les contextes
nationaux.
4-2-1- Le riz dans le monde
Il sera, dans cette partie, essentiellement question d'une
part des caractéristiques de l'offre et de la demande mondiale de riz et
d'autre part, de l'évolution du cours du riz sur le marché
international.
4-2-1-1- Caractéristiques de l'offre mondiale de
riz
Selon Faivre-Dupaigre (2005), cité par Abiassi (2006),
le riz est la troisième céréale produite avec environ 590
millions de tonnes de paddy en 2003, ce qui la place juste derrière le
blé et le maïs. Produit principalement en Asie, le riz est
essentiellement consommé dans les pays producteurs. En 30 ans, la
production a doublé tandis que les surfaces cultivées
augmentaient de 16 % et les rendements de 70% (maîtrise de l'eau et
révolution verte). L'Asie représente 90 % de la production de
riz. A eux deux, la Chine et l'Inde produisent 56% du riz mondial. La
répartition de la production mondiale est restée à peu
près stable sur la période, hormis l'Indonésie et le
Viêtnam qui ont accru significativement leur part de production et le
Japon qui a vu sa position s'effriter. L'Afrique vient au second rang mondial
pour la production, avec 3% de la production mondiale.
En 2005, la production mondiale de riz a connu un volume
record de 622 millions de tonnes de paddy grâce à une
amélioration des recettes dans les principaux pays producteurs. La
production a surtout progressé en Chine où la nouvelle politique
incitative à la production a permis d'accroître les superficies
rizicoles et d'améliorer les rendements. L'accroissement des
disponibilités globales, bien qu'insuffisantes pour faire face aux
besoins de consommation, devrait contribuer à stabiliser les stocks
mondiaux de sécurité à 97,2 millions de tonnes en 2005
contre 98,5 millions de tonnes en 2004.
Le riz fait l'objet d'un volume limité
d'échanges internationaux avec 3 à 5 % du volume de production en
riz décortiqué échangé. Toutefois, les
échanges se sont considérablement accrus en 30 ans. Les volumes
échangés ont été multipliés par 2 et la
valeur des exportations par 5 à 6. Néanmoins si la tendance est
à la hausse, les variations d'une année à l'autre sont
considérables. Ceci s'explique en grande partie par le rôle
exercé par les exportations. En effet, on distingue deux grands groupes
de pays parmi les grands exportateurs dont les stratégies
diffèrent sensiblement. D'une part, le groupe des exportateurs
réguliers et structurels, dont une partie importante de la production
est destinée à l'exportation (Thaïlande, Etats-Unis et
Viêtnam). D'autre part, le groupe des exportateurs
«occasionnels» dont les productions pour l'exportation sont
influencées par les besoins de régulation interne. Pour ces pays,
le marché mondial est un marché résiduel qui pourra
être exploité comme une source d'approvisionnement les
années déficitaires et comme un moyen d'écoulement des
excédents de production les années excédentaires (Inde et
Chine). En 2006, on prévoit une baisse du commerce mondial à 26,5
millions de tonnes contre un volume record de 28,3
millions de tonnes en 2005. En Afrique, la production rizicole
pourrait dépasser pour la première fois les 20 millions de tonnes
de paddy, contribuant ainsi à réduire les importations en 2006
à 8,5 millions de tonnes contre un volume de 9 millions de tonnes en
2005, soit le tiers du commerce mondial.
Figure n°1 : Production, exportations et
stocks mondiaux de riz (2005)
Millions de tonnes
|
200 150 100 50
0
|
|
|
|
Chine Inde Indo Vietn Thaïl Brésil USA Pakist
|
Pays
Production Exportation Stocks
Source : Abiassi, 2006
Le marché des exportations est très
concentré puisque les 5 principaux exportateurs représentent
près de 89 % des volumes échangés en 2005 (voire figure
n°1) contre 80,6 % en 2004. Cette concentration est bien moindre du
côté des importateurs : l'ensemble ACP plus les 8 principaux pays
importateurs non-ACP représentent 55 % des volumes importés. Le
marché mondial de riz est très segmenté. On distingue :
· le marché de riz de grande qualité avec
un faible taux de brisure (moins de 10%), dominé par les Etats-Unis et
la Thaïlande, et qui répond à la demande des pays riches
;
· le marché de riz de faible qualité
(à plus de 10% de brisures) dominé par les pays asiatiques
(Thaïlande, Viêtnam, Inde, Pakistan, Birmanie, etc.) et qui
répond à la demande des pays pauvres d'Afrique, d'Amérique
Latine ou d'Asie.
Cette diversité d'offre et de demande se traduit sur les
marchés par des prix volatiles et des volumes échangés
très variables.
4-2-1-2- Caractéristiques de la demande
mondiale de riz
Les données disponibles sur la consommation de riz
dans le monde montrent que la région la plus productrice de riz est
aussi la plus grande consommatrice. En effet, environ 90% de riz sont produits
et consommés par les populations d'Asie du Sud-est. Le riz est la
denrée alimentaire de base dans 39 pays, mais la
dépendance à l'égard du riz pour l'énergie
alimentaire est beaucoup plus forte en Asie que dans les autres régions
du monde.
Par contre, les importations sont beaucoup plus «
éclatées ». Sur la base d'une moyenne annuelle (2000 -
2003), la quantité mondiale de riz importé est de 26,2 millions
de tonnes avec comme principaux importateurs l'Indonésie (2,1 millions
de tonnes, soit 8%), le Nigeria (1,7 millions de tonnes, soit 6,5%), les
Philippines (1,2 millions de tonnes, soit 4,6%), l'Arabie Saoudite (1,1
millions de tonnes, soit 4,2 %), l'Union Européenne (1,1 millions de
tonnes, soit 4,2%).
Pour ce qui est des facteurs déterminants de la demande
mondiale de riz, Huang (1987), cité par Abiassi (2006) indique que le
facteur qui influence le plus la demande reste l'augmentation de la population,
notamment dans les pays les plus pauvres où le riz constitue un
élément important du régime alimentaire. En effet,
à l'exception des pays d'Asie où les revenus sont plus
élevés, la consommation de riz par habitant est demeurée
stable ou a augmenté de façon modérée au cours des
30 dernières années. En Afrique de l'Ouest, la demande de riz des
consommateurs n'a pu être satisfaite, ce qui s'est traduit par une
augmentation de 400% des importations de riz au cours des 25 dernières
années compte tenu du changement des habitudes alimentaires.
Les perspectives en matière de demande mondiale de riz
semblent indiquer une progression de la consommation, dont le rythme devrait
être toutefois moins élevé que par le passé.
D'après les projections de l'IFPRI (Rosegrant et al, 2001), la demande
de riz augmenterait de 1,1% par an au cours des 20 prochaines années,
soit une croissance inférieure à celle des trente
dernières années (2,4%). Cette demande sera principalement
tirée par l'Afrique subsaharienne (2%) et l'Asie du Sud (1,6%) et
très peu par l'Asie de l'Est (0,4%). Selon l'IFPRI, la part du riz dans
la demande céréalière asiatique diminuerait de 43%
à 39% à l'horizon 2020.
D'après différents rapports de l'IRC, la
production devrait augmenter de 75 % d'ici à 2025 pour satisfaire une
demande de 850 millions de tonnes de paddy. Selon une analyse plus
récente, la demande de riz devrait être toutefois moindre aussi
bien à court terme (2010) qu'à long terme (2030). Ces projections
sont fondées sur des tendances plus récentes de la consommation
qui tiennent compte de la baisse de la consommation de riz par habitant due
à l'urbanisation et à l'élévation des revenus.
Entre 2002 et 2010, la consommation de riz en Chine devrait diminuer à
un rythme d'environ 0,45 % par an (tableau 4-2). Dans les autres pays d'Asie,
il est probable que la consommation se stabilise. Selon les projections, le
même scénario devrait prévaloir jusqu'en 2030 (tableau
4-3).
En résumé, la demande de riz en 2030 devrait
être d'approximativement 533 millions de tonnes de riz usiné, soit
bien moins que les projections antérieures, encore qu'une
quantité considérable de riz sera nécessaire pour
satisfaire les besoins futurs. De plus, bien que les projections de la
production mondiale de riz ne prévoient pas de déficit, elles
dissimulent souvent des déficits au plan régional ou national.
Ainsi, l'Indonésie devrait continuer de connaître des
déficits qui, selon les projections, devraient passer de 3,6 millions de
tonnes par an, taux actuel, à plus de 4,4 millions de tonnes de riz en
2010 (tableau 4-2). À l'heure actuelle, le Nigeria importe chaque
année environ 1 million de tonnes de riz, ce qui devrait atteindre 1,8
million de tonnes en 2010. L'Afrique subsaharienne devrait importer
jusqu'à hauteur de 6 millions de tonnes de riz en 2010. Le
Brésil, le Cuba et le Mexique devraient continuer d'enregistrer des
déficits d'environ 1,5 millions de tonnes de riz par an.
Tableau n°4-2 : Estimations de la
production, des taux annuels d'augmentation de la production, de la
consommation par habitant et des tendances projetées du commerce de riz
(usiné) entre 2000 et 2010
RÉGION/ PAYS PRODUCTION CONSOMMATION
PAR
HABITANT
|
COMMERCE1
|
|
|
2000 2010
Millions de tonnes
|
Croissance
annuelle 2000 2010
% kg/habitant
|
Croissance
annuelle 2000 2010
% Millions de
tonnes
|
MONDE
|
393,6
|
439,5
|
0,9
|
59,9
|
59,1
|
-0,11
|
24,9
|
29,3
|
ASIE
|
350,6
|
389,5
|
0,9
|
92,0
|
89,2
|
-0,25
|
+5,1
|
+7,0
|
- Chine
|
136,3
|
138,6
|
0,1
|
93,9
|
88,9
|
-0,45
|
+2,8
|
+1,0
|
- Inde
|
85,6
|
97,3
|
1,1
|
80,7
|
81,5
|
0,09
|
+2,8
|
+1,2
|
- Indonésie
|
31,3
|
36,3
|
0
|
159,0
|
158,0
|
-0,05
|
-3,6
|
-4,4
|
- Bangladesh
|
20,2
|
26,2
|
2,2
|
144,8
|
146,5
|
0,09
|
-1,6
|
+0,2
|
AFRIQUE
|
10,9
|
14,0
|
2,2
|
18,0
|
18,8
|
0,33
|
-4,1
|
-5,4
|
- Égypte
|
3,6
|
4,2
|
1,3
|
38,4
|
40,3
|
0,40
|
+0,36
|
+0,5
|
- Nigéria
|
2,0
|
2,2
|
0,7
|
20,3
|
22,0
|
0,67
|
-,78
|
-1,9
|
-Bénin
|
0,05
|
ND
|
ND
|
16,3
|
ND
|
ND
|
-0,07
|
ND
|
AMÉRIQUE LATINE 13,9
|
17,1
|
1,8
|
27,9
|
28,5
|
0,17
|
-1,4
|
-0,9
|
ET CARAÏBES
|
|
|
|
|
|
|
|
|
- Brésil
|
6,6
|
8,1
|
1,7
|
44,5
|
46,5
|
0,36
|
-1,0
|
-1,0
|
PAYS
|
17,4
|
17,5
|
0,1
|
15,9
|
15,9
|
0,01
|
+1,6
|
+0,8
|
DÉVELOPPÉS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AUTRES PAYS2
|
0,87
|
1,22
|
2,9
|
4,4
|
5,7
|
2,3
|
-0,97
|
+2,8
|
|
1 Données concernant le commerce: - = importations, + =
exportations. Pour le monde, les données concernent le total des
échanges.
2 Autres pays = d'Europe orientale en transition, CEI et
États baltes. ND=Non disponible
Source: FAO (2002) cité
par IRC (2005) ; ADRAO (2004) et Abiassi (2006).
Tableau n°4-3. Projections de la demande
mondiale de riz pour la consommation humaine en 2015 et 2030 et taux
d'augmentation de la demande (% par an)
Demande de riz (usiné),en Augmentation de la demande
par
millions de tonnes habitant, pourcentage/an
Année
1997/99 2015 2030 1999 2015 2030
Monde 386 472 533 1,2 0,8 1,0
-Est de l'Asie 106 100 96 ND ND ND
-Est de l'Asie, à
l'exclusion de la Chine 132 129 124 ND ND ND
- Asie du Sud 79 84 81 ND ND ND
Source: FAO (2002) cité
par IRC ( 2005). ND=non disponible
L'estimation de ces valeurs est faite compte tenu des
estimations actuelles de la croissance du PIB, de l'évolution des
schémas de consommation, des tendances démographiques et d'autres
variables, comme l'urbanisation.
4-2-1-3- Evolution du cours du riz sur les
marchés mondiaux
Du fait de l'étroitesse du commerce international du
riz (moins de 6% de la production mondiale) et du caractère
résiduel des échanges (les pays producteurs produisent avant tout
pour leur consommation interne), les prix internationaux sont soumis à
de fortes fluctuations (Ogoudedji, 2003).
Selon Hirsch (1999), cité par Adegbola et Sodjinou
(2003), «le riz est avant tout un marché de surplus, sujet à
une forte volatilité. Il est caractérisé de surcroît
par l'absence d'un véritable cours mondial de référence
remplacé (c'est une spécificité du riz) par les cotations
des principaux exportateurs. Par conséquent, il y aura autant de prix
que de contrats, chacun d'entre eux étant déterminé par
les caractéristiques physiques du riz (rond, moyen, long, extra long),
son origine qui revêt une importance croissante (Thaïlande, Surinam,
etc.), l'usinage et la transformation subis (cargo, semi-blanchi, blanchi,
poli, précuit, étuvé), le taux de brisures (de 0 à
100 % de brisures) et le conditionnement (vrac, sacs, sachets, etc.)».
Ogoudedji (2003) fait de plus remarquer que malgré
l'existence d'un contrat à terme sur le riz négocié
Chicago au "Chicago Board of Trade"(CBOT), aucun cours n'est utilisé en
référence internationale. En effet, à partir des
différents critères, on peut obtenir un nombre suffisamment grand
(voire illimité) de combinaisons. De ce fait, un cours unique du riz
n'a
donc pas une grande signification, surtout si on entend
l'utiliser comme référence pour apprécier la
«compétitivité» d'un paddy africain (Hirsch, 1999).
Dans beaucoup de pays, les prix disponibles ne concernent que
les marchés domestiques et indiquent les niveaux auxquels les
négociants acceptent d'acheter aux agriculteurs. Il existe toutefois des
indices de prix notamment pour le riz à l'exportation. Par exemple, les
cours du riz blanc (5% de brisures FAB Thaïlande) peuvent donner une
idée de l'évolution des prix à long terme.
Dans cette logique, une baisse continuelle des cours mondiaux
est observable depuis 1996. Elle résulte du double fait de politiques de
soutien aux exportations (dumping) des pays développés et de
politiques de restrictions aux importations de la part des pays importateurs,
qui contribue à maintenir une situation d'excès de l'offre sur la
demande. Ainsi, la Thaïlande, premier exportateur mondial, a mis en place
une politique d'aide aux producteurs endettés et poursuit son programme
de soutien aux exportations. Les Etats-Unis ont également
dégagé dans le cadre de leur FAIR5 d'importantes aides
budgétaires d'urgence aux producteurs de céréales pour
faire face à la chute des prix. De son côté,
l'Indonésie, premier importateur mondial, a établi d'importantes
restrictions aux importations de riz, ce qui a favorisé une nette
relance de la production nationale, avec une progression notoire des surfaces
ensemencées; en conséquence, les besoins d'importation de
l'Indonésie seraient de nouveau en baisse.
A court terme, le fait que certains pays soient virtuellement
exportateurs ou importateurs renforce l'instabilité des cours du riz. En
effet, certains gros producteurs étant à la limite de
l'autosuffisance, ils peuvent, selon les années être exportateurs,
importateurs ou les deux simultanément, avec des changements importants
dans les volumes commercialisés. A cet égard, d'autres facteurs
joueraient également un rôle notamment les changements de
politiques commerciales eu égard au soutien des filières
rizicoles dans les principaux pays producteurs; les caractéristiques du
marché international souvent considérées comme
relativement étroites; la fluctuation des taux de change et les cours du
pétrole, principale source de recettes d'exportation pour de nombreux
pays importateurs de riz. On note cependant depuis Avril 2003, une
remontée des cours mondiaux de riz en raison d'un regain de la demande
d'importation. Ainsi en Février 2006, on observe une nouvelle hausse des
prix mondiaux car avec l'arrivée progressive de la nouvelle
récolte asiatique, les grands pays
5 Federal Agriculture Improvement and Reform
(FAIR).
importateurs ont commencé à passer leurs
commandes annuelles. En somme, la situation du riz dans le monde
révèle qu'environ 90% du volume de riz est produit et
consommé par les populations d'Asie du Sud-Est. Paradoxalement, le
commerce mondial de riz a augmenté sous l'effet de l'accroissement des
importations en Afrique, tandis que les livraisons vers l'Asie sont
restées stationnaires.
4-2-2- Le riz dans l'espace UEMOA
L'UEMOA a produit en 2003, environ 2 millions de tonnes de
paddy (soit environ 0,3% de la production mondiale), pour une consommation
estimée à 3 millions de tonnes. Depuis plusieurs années,
on observe l'existence de dynamiques de production diverses : la production est
en croissance au Mali, en Côte d'Ivoire, au Bénin, alors qu'on
observe une relative stagnation au Sénégal, au Niger et au
Burkina Faso. Le tableau n°4 4 montre que les premiers pays de l'UEMOA
sont la Côte d'Ivoire (42,7%) et le Mali (34,1%), qui assurent plus de
76% de la production (Abiassi, 2006).
D'après le même auteur, la Côte d'Ivoire
produit 90% de son riz en système pluvial sans avoir besoin de
réaliser de grands aménagements hydro agricoles
spécifiques. Le Mali est doté d'importantes potentialités
rizicoles, les superficies irrigables s'évaluant à près de
2 200 000 ha dont 20% seulement sont actuellement valorisées. Le
potentiel de la riziculture malienne est étroitement lié à
l'évolution des systèmes de production en zone Office du Niger
qui représente la quasi totalité de la production domestique, et
près de 75% de la production locale marchande. Au Sénégal,
le potentiel d'irrigation se situe autour de 400 000 ha environ : 240 000 ha
pour les superficies en maîtrise totale ou partielle, 100 000 ha pour les
cultures de décrue et 60 000 ha pour les superficies en bas-fonds et
mangroves.
Tableau n°4-4: Superficies cultivées
et production de riz paddy en 2003 dans l'UEMOA
Pays
|
Superficie cultivée
|
Production
|
|
Pourcentage
|
Tonne
|
Pourcentage
|
Bénin
|
30 000
|
3,15
|
66 000
|
2,51
|
Burkina Faso
|
51 000
|
4,64
|
97 103
|
4,27
|
côte d'Ivoire
|
510 000
|
39,07
|
818 000
|
42,71
|
Guinée Bissau
|
65 000
|
4,63
|
97 000
|
5,44
|
Mali
|
400 000
|
33,11
|
693 203
|
33,50
|
Niger
|
27 800
|
3,65
|
76 500
|
2,33
|
Sénégal
|
75 215
|
8,49
|
177 756
|
6,30
|
Togo
|
35 000
|
3,25
|
68 100
|
2,93
|
Total
|
1 194 015
|
100
|
2 093 662
|
100
|
|
Source : Abiassi, 2006 et nos calculs
4-2-3- Le riz au Bénin
4-2-3-1- La production locale de riz
Le Bénin occupe une position relativement marginale
dans la production de riz en Afrique de l'Ouest. En effet, la production de riz
au Bénin ne représentait que 3,15 % de la production totale de
riz en Afrique de l'Ouest (voir Tableau 2-3).
Les superficies rizicultivées sont passées de
14 233 ha en 1997 à 28 787 en 2002 avant de chuter à 23 440 ha en
2003 (Abiassi, 2006). Elles sont actuellement de 29 759 ha (ONASA, 2006). Dans
le même temps, la production de riz est passée de 26 891 tonnes en
1997 à 64668 tonnes en 2005 (Voir Annexe n°4).
En dépit des performances observées aussi bien
au niveau des superficies que des rendements, la production locale est loin de
couvrir les besoins de la population en consommation du riz estimés
entre 15 et 20 kg par an et par habitant. Pour une population d'environ 2
millions d'habitants en 1960, la demande est estimée à plus de 30
000 tonnes de riz et en 2003, pour une population de 6,7 millions d'habitants,
la demande est estimée à 80 000 tonnes. Ainsi, de 24 500 tonnes
de déficit dans les années 1960, le déficit est
passé à plus de 50 000 tonnes en 2003. Ce déficit
chronique du solde vivrier national en riz ouvre la porte aux importations.
Figure n°2 : Evolution de la superficie
emblavée et de la production du riz au Bénin de 1995
à
2006
40000
20000
80000
70000
60000
50000
30000
10000
0
Année
production (t) Superficie (Ha)
Source : DPP/MAEP, 2005 cité par
Abiassi, 2006 et ONASA, 2006
L'analyse de la figure n°2 montre que les superficies et la
production évoluent de façon parallèle de 1995
jusqu'à nos jours. Cette évolution est croissante tout au long de
la
période à l'exception de l'année 2005
où la production et la superficie emblavée ont connu une chute
passant respectivement de 70 0000 tonnes et 33 000 hectares en 2004 à 64
668 tonnes et 24721 hectares en 2005. Cette diminution de production est loin
d'être due uniquement aux problèmes climatiques. Elle serait le
résultat d'un désintéressement des riziculteurs face aux
importations massives de riz de bonne qualité dans le pays. Cependant,
les actions incitatives des institutions d'appui à la recherche agricole
(nationales et para- étatiques) justifieraient la dernière
augmentation observée dans la production du riz au Bénin.
4-2-3-2- Les importations commerciales de riz au
Bénin
En dépit de l'évolution remarquable
observée dans la production de riz ces dernières années,
le Bénin n'a pas encore atteint l'autosuffisance alimentaire en riz. La
présence du riz local dans les grands centres de consommation est
marginale et ne représente que 10 à 15% des importations de riz
(Abiassi, 2006). Ainsi pour combler le déficit du solde vivrier, le
Bénin a recours chaque année aux importations par le biais des
entreprises importatrices dont cinq mobilisent la quasi-totalité des
quantités importées. Il s'agit de SHERIKA, ABC, SONAM, DIFEZI et
TUKIMEX qui agissent comme des oligopoles avec une forte influence sur les
prix.
Les importations commerciales du riz au Bénin
proviennent des pays asiatiques (Inde, Chine, Pakistan, Japon, Thaïlande,
Viêtnam, Hong-Kong, etc.), des pays européens (Espagne, France,
Danemark, Italie, Royaumes Unis, Belgique etc.), des Etats-Unis
d'Amérique et de certains pays africains (Côte d'Ivoire, Togo,
Egypte, etc.). Les différents types de riz importés sont le riz
non décortiqué (paddy), le riz décortiqué (cargo ou
brun), le riz semi blanchi et le riz brisé. Le Bénin importe
globalement une cinquantaine de marques de riz qu'on peut répertorier en
trois grandes catégories en tenant compte des critères de la
douane à savoir :
- la couleur, (riz blanc ; riz jaune ou riz étuvé)
;
- le parfum ;
- les taux de brisures (5%, 10%, 15%, 30 % etc.).
Selon les données de la douane, la première
catégorie représenterait 80% des volumes de riz importé en
2000 et 2001 contre moins de 15 % pour le riz en brisures. Les enquêtes
conduites en Février 2003 par le LARES ont permis de dénombrer
sur le marché de Cotonou, porte d'entrée des importations, la
présence de 55 différentes marques de riz pour un éventail
de 12 qualités.
Diagramme n°1 : Marques et qualités
de riz importé
Source : LARES et UDP Mono-Couffo, 2003
?(1)= une marque non identifiée
L'analyse du diagramme 1 indique que les 75% des marques
importées sont formées par du riz blanc. Parmi les marques de riz
blanc importées, deux tiers sont non parfumées et quasiment non
casées. Les riz jaunes (25% des marques importées) sont quant
à eux non parfumés et pour la quasi-totalité non
cassés.
L'analyse des importations de riz au Bénin permet de
repérer trois principales périodes (ONASA, 1999) :
- la première va de 1983 à 1985 et affiche des
quantités de riz importé
relativement faibles (60.000 tonnes en moyenne par an) qui
permettent d'alimenter principalement les flux nationaux et dans une moindre
mesure les échanges frontaliers de proximité entre le
Bénin et le Nigeria ;
- la deuxième s'étale de 1986 à 1993 et se
caractérise par une évolution
erratique des importations en rapport avec la dynamique de la
politique commerciale et de la conjoncture économique du Bénin et
du Nigeria. En 1987 par exemple, les importations culminaient à 389.291
tonnes avant de décroître à 100.000 tonnes en 1990 pour
remonter à 318.262 tonnes en 1993 ;
- l'année 1994 marque le début d'une autre
période caractérisée par une
baisse graduelle des importations sous l'effet conjugué
de plusieurs facteurs. Il s'agit d'une part, de la libéralisation
progressive au Nigeria des importations de riz. Cette
libéralisation est marquée dès 1994 par
la délivrance de quelques licences assorties d'un droit de douane de
150%. La liberté totale d'importer fut de mise en Février 1995,
avec toutefois un droit de douane fixé à 100%. Ce droit de douane
passera à 35% à partir de 1996. Et d'autre part, la
dévaluation du franc CFA intervenue dans les pays de la zone franc CFA
renchérie le prix du riz importé. A partir de l'année
2000, on observe une hausse des importations de riz qui passent de 88 286
tonnes en 2001 à 476 488 tonnes en 2004. Ce renchérissement des
importations serait lié aux effets combinés du
détournement de trafic en direction des pays de l'hinterland à
cause de la crise ivoirienne et de l'augmentation au Nigeria des taxes
douanières sur le riz importé qui sont passées de 50% en
2000 à 110% en 2003. La figure 3 présente l'évolution des
importations de riz au bénin jusqu'en 2004.
Figure n°3: Evolution des importations de
riz (en tonnes) au Bénin (1994 - 2004)
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
2004
Le tableau n°4-5 présente la structure
résumée des importations (en %) de riz au Bénin de 1996
à 2001 selon leur provenance. La majeure partie de ces importations
provient des pays asiatiques avec la Thaïlande en tête.
L'importation du riz de la Thaïlande représente respectivement 63%
et 45% des importations totales du riz en 2000 et 2001. La Thaïlande est
suivie de loin par la Chine avec respectivement 20% et 27% en 2000 et 2001. Les
importations de riz de ce dernier pays (c'est-à-dire de la Chine) ont
connu une croissance non négligeable entre 1996 et 2001, passant de
1.275 tonnes à 19.528 tonnes. Par contre, les importations du riz
thaïlandais ont connu une chute de plus de 66%.
Tableau n°4-5: Structure
résumée des importations (%) de riz au Bénin de 1996
à 2001
Pays
|
|
|
|
|
|
|
fournisseurs
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
Chine
|
0,00
|
1,29
|
5,90
|
0,82
|
20,04
|
27,10
|
Inde
|
8,21
|
5,95
|
40,65
|
14,19
|
0,00
|
14,28
|
Indonésie
|
0,10
|
0,00
|
0,00
|
0,72
|
0,00
|
0,00
|
Japon
|
0,00
|
18,65
|
6,75
|
7,31
|
0,08
|
8,49
|
Pakistan
|
3,79
|
0,00
|
16,32
|
3,34
|
9,84
|
1,00
|
Thailand
|
73,28
|
37,27
|
15,38
|
52,02
|
62,64
|
44,55
|
Vietnam
|
13,18
|
21,45
|
7,99
|
16,01
|
2,10
|
0,00
|
Etats-Unis
|
0,09
|
0,04
|
2,28
|
0,01
|
4,81
|
0,00
|
Pays africains
|
0,00
|
2,52
|
2,11
|
1,68
|
0,42
|
2,79
|
Pays européens
|
0,00
|
0,33
|
2,03
|
3,87
|
0,08
|
1,24
|
Autres
|
1,36
|
12,51
|
0,60
|
0,03
|
0,00
|
0,56
|
Total
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
|
Source : Adégbola et Sodjinou,
2003
Il est important de noter qu'en 2000, les importations
commerciales faisaient encore plus du double de la production nationale en
volume. Pire encore, à partir de la même année, on constate
une croissance progressive du niveau des importations d'environ 48% en volume
et de 60% en valeur par an en moyenne. Les dépenses d'importation sont
passées d'environ 12 millions de dollars à 20 millions de dollars
entre 2000 et 2002. En somme, la tendance observée pour les importations
du riz au Bénin n'est pas loin de celle observée pour les
exportations au niveau international. De manière précise, le
premier exportateur de riz (la Thaïlande) sur le plan mondial est aussi le
premier fournisseur du Bénin.
4-2-3-3- La réexportation du riz au
Bénin
En dehors des importations supposées être
destinées à la consommation sur le territoire national, le
Bénin constitue aussi une zone de transit par excellence de par sa
position géostratégique pour les pays de l'Hinterland et le
Nigeria. En effet, un volume non négligeable du riz transite par le
Bénin à destination des pays voisins (Burkina Faso, Nigeria,
Niger, Togo). Les statistiques de la réexportation doivent être
considérées avec une grande prudence compte tenu de la
perméabilité de nos frontières et donc du volume important
des transactions avec le Nigeria qui échappent aux statistiques
officielles. Si les flux de réexportation vers le Nigeria ont
représenté en 2001 près de 50 000 tonnes, ils sont loin
des volumes réexportés au milieu des années 1990 où
ils pouvaient atteindre 300 000 tonnes.
D'une manière générale, trois principaux
facteurs sont à la base de la réexportation de produits tels que
le riz en direction du Nigeria :
- tout d'abord, les divergences dans les politiques
commerciales (surtout tarifaires) entre le Nigeria et le Bénin ;
- ensuite, les volumes importés directement au Nigeria
sont parfois insuffisants pour faire face à la demande nationale ;
- enfin, les limitations d'offre de devises, notamment de
dollars, peuvent inciter les commerçants à acheter au
Bénin en ayant recours au marché parallèle des changes.
Ainsi, la réexportation du riz en direction du Nigeria
est la conséquence principale de la divergence des politiques
commerciales adoptées dans les deux pays frontaliers. La mise en oeuvre
de politiques douanières différenciées crée ainsi
des opportunités d'arbitrage pour les commerçants au Nigeria. En
effet, les taxes douanières sur le riz au Nigeria sont passées de
100% en 1995 à 50% en 20006 entraînant ainsi une baisse
de la demande auprès des importateurs béninois. Néanmoins,
il faudrait relativiser cette analyse en tenant compte de la lenteur des
opérations de déchargement au port de Lagos, de
l'insécurité (coût élevé des assurances) et
des difficultés d'accès aux devises pour les opérateurs
Nigérians. De plus, la vente de riz est souvent couplée avec
l'achat de produits manufacturés venant du Nigeria. Il y a donc des
intérêts commerciaux de part et d'autre de la frontière
bénino-nigeriane qui incitent au maintien des flux commerciaux
(importation/ réexportation).
Tableau n°4-6: Statistiques sur les
échanges de riz au Bénin de 1994 à 2004 en
tonnes
Années
|
Importations au Bénin
|
Réexportation par le Bénin
|
1994
|
213622
|
50713 (24%)
|
1995
|
171919
|
42666 (25%)
|
1996
|
165136
|
61618 (37%)
|
1997
|
86798
|
50193 (58%)
|
1998
|
47012
|
34893 (74%)
|
1999
|
73612
|
28385 (33%)
|
2000
|
72743
|
23803 (33%)
|
2001
|
88286
|
43441 (49%)
|
2002
|
124184
|
ND
|
2003
|
202854
|
ND
|
2004
|
476488
|
ND
|
|
Source: Port Autonome de Cotonou
cité par Abiassi, 2006 ND=non disponible
6 Ces taxes douanières sont passées
à 110% à partir de 2003.
4-2-3-4- Les dons de riz
Au Bénin, la demande de consommation de la population
en riz ne cesse de s'accroître. En effet, la consommation du riz rentre
progressivement dans les habitudes alimentaires des ménages ruraux et
urbains dépassant annuellement 14kg par habitant en moyenne. Dans le
même temps, l'essor démographique galopant (3,25% par an) amplifie
la demande domestique estimée à plus de 80.000 tonnes en 2003
contre une production locale de 54 183 tonnes7 la même
année. Il s'en suit alors un déficit alimentaire chronique. Ce
déficit est comblé par les importations dont une partie est
constituée par les dons et les aides alimentaires provenant
essentiellement des gouvernements japonais et américains. Ces dons du
riz dont les objectifs principaux sont supposés réduire le
déficit alimentaire en riz et lutter contre la pauvreté ne sont
pas sans incidence sur le développement de la riziculture locale et sur
les conditions de vie des producteurs béninois.
4-2-3-4-1- Le don japonais ·
Historique et importance
Le don japonais du riz au du Bénin date de plus de
deux décennies. Il trouve son origine dans une période de
sécheresse ayant entraîné une pénurie alimentaire au
Bénin dans les années 80. Depuis, même si la situation
alimentaire du pays est redevenue normale, le système a
été pérennisé sous réserves d'autres
critères. L'Etat japonais signe avec l'Etat béninois la remise
d'un certain volume de riz correspondant à la valeur du don
divisé par les cours du riz sur le marché international. Il
s'agit d'un don numéraire équivalent à environ 200.000.000
Yen. Les quantités varient d'une année à une autre selon
les prix mondiaux du riz et selon les cours du Yen.
La quantité offerte varie d'une année à
l'autre et ne tient compte ni des importations commerciales ni de la production
locale. En 2002 par exemple, le don japonais représentait à lui
seul 7,5% des importations commerciales et 12,25% de la production locale. Les
recettes issues des ventes ne sont pas négligeables mais elles sont en
baisse. En 2002, elles s'élevaient à 1.102.492.783 FCFA, tandis
qu' en 2004 elles ne sont plus que de 546.358.749 FCFA (CCR et REDAD-VECO,
2006).
7 Service statistique/DPP/MAEP
Figure n°4 : Evolution des dons du riz japonais au
Bénin
Source : CCR et REDAD-VECO, 2006
· Gestion des dons de riz japonais
Pour la livraison du produit, le gouvernement béninois
établit en collaboration avec le gouvernement japonais un cahier de
charges soumis à un appel d'offre international auquel seules les
sociétés japonaises peuvent postuler. La marchandise est
délivrée en une seule cargaison, chargée par la SOBEMAP.
Au Bénin, le don est supervisé par un comité
interministériel composé par les ministères du commerce,
de l'agriculture, des affaires étrangères, du plan, de la
famille, de l'intérieur et des finances. Il s'agit d'une commission de
la gestion des dons présidée par le ministre du commerce. Elle
est créée par décret et amendée le 30
Décembre 2004. Elle reçoit les dons, propose le prix de cession
et la formule de répartition, suit la distribution et rend compte au
gouvernement.
Ainsi, le riz donné à l'Etat béninois
doit être vendu. Il est distribué sur toute l'étendue du
territoire y compris dans les zones de production. La distribution est
assurée par la Centrale COOP et l'ONASA depuis 1996, chacune dans une
zone bien délimitée. En 1996, la répartition du riz
était de 60% pour la centrale COOP et de 40% pour l'ONASA. Mais depuis
quelques années, la répartition est équitable entre les
deux structures. Rappelons que la Centrale COOP est une structure privée
dont la fonction centrale est la distribution des produits alimentaires tandis
que l'ONASA est une institution étatique relevant du ministère de
l'agriculture. Les deux structures soumettent un projet de répartition
et un prix de cession à la commission de gestion des dons et aides
alimentaires que le Conseil des Ministres étudie. Ce
prix est fixé en tenant compte du prix du marché
de riz le plus bas et le plus consommé par la population.
Le prix de cession du riz donné est
généralement fixé au minimum au deux tiers (2/3) du prix
FOB et à un maximum non loin de ce seuil. Ainsi, le prix varie de 4 500
à 5 000 FCFA pour le sac de 30 Kg. Ce prix supposé unique varie
cependant légèrement d'une zone à une autre. Avec la
décentralisation, un comité d'orientation et de gestion du riz
japonais est installé au niveau local. Ce comité est
présidé par le Maire et a pour membres le responsable du CeRPA,
le responsable des affaires sociales, un représentant de l'association
du développement, une représentante des femmes, le chef de la
brigade ou le commissaire, un représentant de l'ONASA ou de la Centrale
COOP. Les revenus tirés de la vente sont regroupés dans un compte
spécial.
Selon Verlinden et Soule (2003), le don japonais est
distribué à un prix largement en dessous de celui du riz local.
En Octobre 2003, il a été distribué dans le
département des Collines à un prix inférieur de 40% au
prix du riz produit dans cette région. De même, en 2004 sur le
marché de Natitingou, le riz issu du don japonais a été
distribué à un prix d'environ 175FCFA/Kg contre 225FCFA/Kg pour
le riz local. Ce don étant exonéré des taxes à
l'importation, il agit comme un concurrent de taille du riz local.
4-2-3-4-2- Le don américain
· Historique et importance
A l'instar du Japon, les Etats Unis apportent une assistance
alimentaire en riz à la République du Bénin. En plus du
riz, l'huile comestible, le blé et la farine de blé sont
également importés. C'est le Catholic Relief Services (CRS) qui
en assure la gestion. La structure s'est implantée au Bénin
depuis 1958. Pour ce qui concerne le riz, l'assistance alimentaire comporte
deux volets à savoir la distribution alimentaire et la
monétisation (vente de vivres). Si le programme de distribution
alimentaire date de plusieurs décennies, celui de la monétisation
n'a commencé qu'en 2001 pour une durée de cinq (5) ans.
Pour chacune des deux composantes, les volumes importés
varient très faiblement d'une année à l'autre. La
distribution alimentaire s'élève à environ 500 tonnes par
an. S'agissant de la monétisation, l'opération s'effectue sur
toute l'année. Son volume moyen est
de 9000 tonnes par an. La totalité de ces importations
(monétisation et distribution alimentaire) faisait près du tiers
de la production nationale en 2000.
· Gestion des dons de riz
américain
Les bénéficiaires du programme de distribution
alimentaire sont principalement les écoles sous formes de cantines
scolaires destinés à assurer la fréquentation de
l'école par les enfants et à limiter les déperditions au
cours du cursus scolaire. Quant à la monétisation des vivres
reçus en aide, elle constitue un mécanisme de satisfaction des
besoins de fonds pour la réalisation des objectifs de
développement et un moyen de développement des capacités
des entreprises locales. Ainsi, les bénéficiaires sont les
sociétés, les associations et les groupements. Pour la vente, le
CRS lance un appel d'offre et c'est la structure la plus offrante qui est
retenue. On en déduit que la gestion des aides alimentaires
américaines est entièrement sous le contrôle du CRS.
Figure n° 5 : Répartition mensuelle
de la monétisation du riz par le CRS-Bénin en 2004
Source : CRS-Bénin, 2004
cité par Abiassi, 2006
4-2-3-4-3- Impact des dons et aides alimentaires sur
la riziculture locale
La monétisation des vivres reçus en aide
constitue un mécanisme de satisfaction des besoins de fonds pour la
réalisation des objectifs de développement et un moyen de
développement des capacités des entreprises locales. Ainsi, les
bénéficiaires sont les sociétés, les associations
et les groupements les plus offrants. Pour chacune des deux composantes, les
volumes importés varient très faiblement d'une année
à l'autre. Ces dons et aides alimentaires contribuent à combler
le déficit alimentaire en riz de la population. Cependant, leur
incidence
sur la population agricole en particulier et sur le
développement du Bénin en général est loin
d'être négligeable. En effet, les risques et incidences à
court et à long terme sont nombreux. Ils se présentent comme suit
:
A court terme
o Discrimination sociale car un petit nombre de personnes
s'accaparent de la
plus grande quantité qu'ils revendent sur les
marchés urbains et régionaux ;
o concurrence déloyale du don du riz vis-à-vis du
riz local. En effet, le don du riz
est plus compétitif que le riz local car il coûte
deux fois moins cher que le riz local et il est vendu à un prix
inférieur au coût de production du riz local qui est de 158 F/Kg
;
o manque de débouchés à l'intérieur
pour l'écoulement du riz local ;
o mévente de la part des producteurs nationaux ;
o bradage du riz local par les producteurs ;
o baisse des revenus des producteurs et productrices qui
s'adonnent
particulièrement à cette culture ;
o manque de volonté pour l'investissement dans la
filière ;
o détérioration des conditions de vie des
populations rurales.
A long terme
o Découragement des riziculteurs ;
o découragement des efforts accomplis par les projets et
programmes de
développement de la filière riz dont les effets
risquent d'être négligeable voire nul sur la vie des producteurs
;
o baisse de la production locale du riz et des revenus des
producteurs ;
o faible valorisation des potentialités rizicoles
existantes ;
o insécurité alimentaire due à
l'incapacité du Bénin à faire face à la demande
locale en cas de suspension soudaine des dons et aides ;
o augmentation du degré de dépendance du
Bénin voire une souveraineté
nationale hypothéquée durablement ;
o agrandissement des inégalités entre les hommes
et les femmes car les femmes
tirent une bonne partie de leurs revenus à partir de la
riziculture ;
o faible diversification agricole avec comme conséquence
le renforcement de la
dépendance du pays à l'égard de la
monoculture ;
o problème sanitaire car la plupart des aides et dons
alimentaires sont constitués
de réserves alimentaires datant de plusieurs
années et pourraient être de qualité douteuse ;
o élargissement du déficit de la balance
commerciale et donc un produit intérieur brut de plus en plus faible
(CCR et REDAD-VECO, 2006).
CHAPITRE V : PRESENTETATION DU MILIEU D'ETUDE ET
CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES ET DEMOGRAPHIQUES DES MENAGES ENQUETES
5-1- Présentation du milieu d'étude
Les villages et quartiers de villes
sélectionnés dans le cadre de cette étude se situent dans
les communes de Glazoué et de Cotonou. Ces communes appartiennent
respectivement aux départements des Collines et du Littoral.
5-1-1- Présentation de la commune de Cotonou
La commune de Cotonou érigée en
département par le dernier découpage administratif est la plus
grande municipalité en terme de population suivant le découpage
administratif et le plus petit des (12) départements du Bénin en
terme de superficie (seulement 79 km2). Il s'étend sur 10 km
à l'Ouest ; il est limité par la commune d'Abomey-Calavi du
département de l'Atlantique et sur 6 km à l'Est en côtoyant
la commune de Sèmè-Kpodji dans le département de
l'Ouémé. L'Océan Atlantique forme la limite Sud du
département tandis qu'au Nord, la commune de Cotonou se trouve
limitée par le lac Nokoué. Il est situé au croisement des
6°20 de parallèle Nord et de 2°20 méridien Est. Il est
composé de treize Arrondissements et de 140 quartiers de ville. C'est la
capitale économique du Bénin.
5-1-1-1- Milieu naturel
Le relief du littoral est assez homogène. Le
département est situé sur un cordon littoral constitué
d'une bande de sable alluvial qu'articule un système lagunaire qui se
communique par endroits et s'étend sur environ 200 km de l'Ouest
à l'Est entre la ville de Lomé au Togo et la ville de Lagos au
Nigeria. L'érosion maritime en raison du relief assez sablonneux et
griffé de nombreuses zones basses fait transporter du sable marin venant
obstruer périodiquement l'embouchure du chenal sur la mer.
Du point de vue pluviométrique le département du
littoral obéit aux mêmes lois climatiques que tout le Sud
Bénin. On distingue en effet deux saisons pluvieuses et deux saisons
sèches réparties comme suit :
- une grande saison des pluies de mi-mars à mi-juillet
;
- une petite saison sèche de mi-juillet à
mi-septembre ;
- une petite saison des pluies de mi-septembre à
mi-novembre ;
- une grande saison sèche de mi-novembre à
mi-mars.
Les précipitations sont enregistrées
principalement entre mars et juillet avec un maximum en juin (300mm à
500 mm). La figure n°6 illustre l'évolution de la
pluviométrie dans cette commune de 1994 à 2003 (MAEP, 2004).
Figure n°6 : Evolution de la
pluviométrie dans la commune de Cotonou de 1994 à
2003
Pluviométrie (mm)
1400
1200
1000
400
200
800
600
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
2003
Années
Source : MAEP, 2004
Les températures moyennes mensuelles varient entre 27
et 31 degré Celcius. Les écarts entre le mois le plus chaud et le
mois le moins chaud ne dépasse pas 3,2 degré Celcius. Les mois de
Février à Avril sont les mois les plus chauds et les mois de
Juillet à Septembre sont les mois les plus frais. Le département
de littoral ne dispose pas de cours d'eau, mais il jouit des avantages du lac
Nokoué (85 km2) et de quelques bas-fonds qui constituent les
réservoirs en eau du département.
En ce qui concerne les sols, le département du Littoral
s'étend sur des sols sableux, acides dans leur majeure partie. Le
couvert végétal est difficile à recenser en raison de
l'occupation très dense de l'espace urbain, faisant ainsi
disparaître les essences caractéristiques des sols sablo-argileux
et hydromorphes remplacées par les essences anthropiques. Cependant, on
peut distinguer un certain nombre de formations végétales bien
tranchées.
- en bordure de la côte, les sables du cordon littoral
sont couverts de plantations de cocotiers ;
- une zone à végétation rare et
clairsemée, formée essentiellement d'halophytes sur le cordon
littoral.
Un cordon littoral sableux, d'une largeur de 2 km à 5 km
et découpé par les lagunes et des marais, s'étend le long
de la côte.
Les sols du cordon littoral sont des sols peu
évolués de profil. Ce sont des sols chimiquement pauvres.
Les sols blancs à tendance podzolique sont des sols
hydromorphes lessivés, situés à l'Est. Ces sols
périodiquement engorgés jusqu'à la surface sont d'une
grande pauvreté chimique. Ils occupent de larges bandes au Sud des sols
ferrugineux tropicaux lessivés. Entre les sols lessivés sans
concrétion et les sols du cordon littoral s'étend un complexe
pédologique constitué de sols ocres jaunes à hydromorphie
temporaire de profondeur (cocotier), sols gris ou ocres à hydromorphie
temporaire de surface et de sols marains quelques fois salés.
5-1-1-2- Caractéristiques
démographiques
La population du département du littoral est de 665
100 habitants au troisièmes Recensement Général de la
Population et de l'Habitation (RGPH3, 2002). On dénombre dans cette
population, 94,5 hommes pour 100 femmes. Son poids démographique est de
9,82 % de la population du Bénin avec une densité de 8 419
habitants au km2. Les ethnies majoritaires sont : les Fon (32,9%),
les Goun (15,2%). On y rencontre également, les Minan et les Yoruba pour
respectivement 5,9% et 5,5%. Sur le plan religieux, le catholicisme et l'islam
dominent dans le département du Littoral avec respectivement 57,8% et
14,2%. Les autres chrétiens et les célestes font respectivement
4,4% et 7,8% (INSAE, 2004a).
5-1-1-3- Infrastructures socio-communautaires
Le Littoral demeure le département qui
bénéficie le plus d'infrastructures à cause de son statut
de capital économique du Bénin.
· la couverture sanitaire est la meilleure du pays. On y
dénombre plusieurs centres de formation de référence.
· L'accès à l'eau potable est meilleur
même si des quartiers entiers demeurent sans adduction d'eau.
· Sur le plan de l'éducation, les nombreux
centres de formation privés comblent le vide laissé par
l'enseignement public qui compte 235 écoles primaires publiques, 18
collèges à 1er cycle et 24 collèges à
2nd cycle.
Selon Anihouvi (2002), la ville de Cotonou est divisée
en quartiers. Suivant le degré d'urbanisation des quartiers de
ville8. Ces derniers sont catégorisés en quartiers
périphériques et en quartiers du Centre. Les quartiers
périphériques se sont créés à la suite de
l'expansion de la ville et ceinturent en général le centre de
ville. Ces quartiers sont caractérisés par des populations
à faible revenu qui proviennent généralement du milieu
rural à la recherche de l'emploi. Les quartiers du Centre sont
scindés en quartiers résidentiels où on retrouve
généralement des populations à revenu élevé,
et quartiers populaires où les populations sont
généralement à revenu moyen. On dénombre aussi 66
quartiers périphériques et73 du Centre, soit un total de 136
quartiers pour la ville de Cotonou. L'étude s'est effectuée dans
trois quartiers dont un périphérique (Vossa), un populaire (Ste
Rita) et un résidentiel (Cajèhoun).
5-1-1-4- Activités économiques
Les activités menées dans le département
du Littoral sont variées et tournent autour des industries
manufacturières, de la pêche, de l'élevage, du jardinage et
surtout du commerce.
La pêche est relativement développée et
mobilise beaucoup de personnes, des nationaux comme des étrangers. Dans
les nombreux plans d'eau (lacs et lagunes), la pêche se pratique sous
plusieurs formes :
- pêche continentale,
- pêche maritime artisanale,
- pêche maritime industrielle.
La pêche continentale s'opère dans le lac
Nokoué et les étangs piscicoles à l'aide des filets et de
la technique traditionnelle dite acadjas.
Dans le domaine de l'industrie, c'est le département qui
abrite le plus grand nombre d'usines au plan national
Pour ce qui est du commerce, le département abrite
beaucoup de marchés d'importance locale, nationale et un marché
international qui se compte parmi les plus grands de la sous-région
Ouest-africaine Les activités commerciales sont orientées aussi
bien vers la consommation intérieure que vers l'exportation.
Par ailleurs, les activités artisanales sont assez
diversifiées dans le Littoral qui se révèle comme le
département où le secteur moderne est le plus
développé.
8 Surtout les infrastructures: routes, types
d'habitation, centre de santé, maisons administratives, etc.
5-1-2- Présentation de la commune de
Glazoué
La commune de Glazoué est l'une des six que compte le
département des Collines. Elle est limitée au Nord-Est par la
commune de Ouèssè, au Nord-Ouest par la commune de Bantè,
au Sud par la commune de Dassa, au Sud-Ouest par la commune de Savalou et au
SudEst par la commune Savè.
5-1-2-1- Milieu naturel
La commune de Glazoué appartient intégralement
à la zone de climat soudanoguinéen à quatre saisons avec
des aléas et le nombre total de jours de pluie dans l'année varie
entre 80 et 110. les quatre saisons sont :
- une saison des pluies principale : de mars à juillet
;
- une saison sèche mineure : d'août à
septembre ;
- une saison des pluies mineure : d'octobre à novembre
;
- une saison sèche principale : de décembre
à mars.
L'évolution de la pluviométrie dans cette zone est
illustrée par la figure n°7.
Figure n°7:Evolution de la
pluviométrie dans la commune de Glazoué de 1994 à
2003
Pluviométrie (mm)
1400
1200
1000
400
200
800
600
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
2003
Années
Source : MAEP, 2004
La zone est assez homogène, couvrant une
pénéplaine modelée sur un socle précambrien et
dominé par des collines de 300m d'altitude en moyenne. La savane
arborée à Daniella oliveira est la
végétation dominante de la zone. Les essences les plus
répandues de nos jours sont le karité, le néré, et
le caïlcédrat. L'iroko a presque disparu.
A l'instar des autres communes du département des
collines, la commune de Glazoué a un réseau hydrographique peu
important. Néanmoins, quelques rivières permettent d'assurer
partiellement la couverture des besoins en eau des populations.
La zone abrite quelques forêts classées,
fortement menacées par l'actions anthropique : la recherche de terres
fertiles, l'exploitation des bois d'oeuvre et de chauffage, etc. L'Etat a
contribué à la valorisation et la sauvegarde du patrimoine
forestier par la plantation de vastes domaines en teck et anacardiers.
Les sols sont de type ferrugineux tropical sur socle
cristallin aux caractéristiques très variables. On rencontre
également des sols noirs et hydromorphes dans les vallées de
quelque cours d'eau qui drainent la zone.
La nature et l'importance des collines et la pression
démographique limitent quelque peu l'agriculture itinérante sur
brûlis. Le système d'enfouissement des herbes lors du billonnage
est très répandu et constitue un apport en matière
organique non négligeable. Le système de culture regroupant le
palmier, l'arachide, l'igname, le manioc, la canne à sucre, le tabac,
les cultures maraîchères et le riz est fortement influencé
par les fluctuations des précipitations.
5-1-2-2- Caractéristiques
démographiques
Selon les résultats du troisième Recensement
Général de la Population et de l'Habitation, la population de
cette commune s'élève à 90 475 habitants. Cette population
est à 84,01% rurale contre 15,99% de citadins. La répartition par
sexe reflète la tendance observée au niveau national : 51,85% de
femmes contre 48,15% d'hommes.
La commune est dominée essentiellement par deux grands
groupes ethniques : les Nagot et apparentés (46,8%) et les Fon et
apparentés (39,2%). Sur le plan religieux, les populations de
Glazoué sont surtout Protestants (33%) et Catholiques (11,5%) contre
10,6% de personne sans aucune autre religion (INSAE, 2004b).
5-1-2-3- Infrastructures sociocommunautaires
La commune de Glazoué dispose :
- d'un (1) Centre de Santé Communal (CSC),
- de quatre (4) Centres de Santé d'Arrondissement (CSA), -
de sept (7) Maternités et
- de onze (11) Dispensaires.
Sur le plan éducatif, on dénombre 57 Ecoles
Primaires et trois (3) collèges avec premier cycle (INSAE, 2004b).
5-1-2-4- Activités économiques
Les activités des populations de la commune de
Glazoué se résument essentiellement à l'agriculture (68%)
suivie du commerce (15%). Le niveau d'industrialisation est encore très
embryonnaire.
L'usine d'égrenage de coton de Glazoué et l'usine
de transformation de noix de cajou constituent les seules unités
industrielles dont dispose la commune.
La présente étude s'est déroulée
dans trois arrondissements de la commune : il s'agit de l'arrondissement de
Glazoué (Ayédéro), l'arrondissement de
Ouèdèmè (Ouèdèmè) et l'arrondissement
de Kpakpaza (Sowé).
5-2- Caractéristiques démographiques et
socio-
économiques des ménages
enquêtés
5-2-1-Caractéristiques démographiques des
ménages
enquêtés
5-2-1-1- Taille de ménage et âge des chefs
de ménage
Le tableau 5-1 présente la description statistique de
la taille des ménages de même que l'âge moyen des personnes
enquêtées. L'analyse de ce tableau montre que la taille des
ménages enquêtés varie entre une (1) et 14 personnes avec
une moyenne de 5,42 (#177;2,30) personnes.
A Cotonou la taille de ménage varie entre deux (2) et onze
(11) personnes avec une moyenne de 5,12 (#177;1,91) contre 5,73 (#177;2,60)
à Glazoué.
L'âge des chefs de ménage enquêtés
varie entre 17 ans et 83 ans avec une moyenne de 37 (#177;12,15) ans dans tout
l'échantillon. Cette moyenne est de 39,20 (#177;11,76) ans à
Glazoué et de 34,90 (#177;12,71) ans à Cotonou.
Tableau n°5-1 :Taille des ménages et
âge des personnes enquêtées
Taille des ménages Age des enquêtés
Glazoué Cotonou Total Glazoué Cotonou Total
Effectif
|
119
|
114
|
233
|
119
|
114
|
233
|
Minimum
|
1
|
2
|
1
|
19
|
17
|
17
|
Maximum
|
14
|
11
|
14
|
80
|
83
|
83
|
Moyenne
|
5,735
|
5,122
|
5,4249
|
39,198
|
34,904
|
37,33
|
|
(#177;2,598)
|
(#177;1,911)
|
(#177;2,295)
|
(#177;11,759)
|
(#177;12,709)
|
(#177;12,153)
|
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006. ( ) =
écart-types
5-2-1-2-Sexe et tranche d'âge des membres de
ménage
L'analyse du tableau 5-2 montre qu'environ 73% des
enquêtés (dont 47,77% à Cotonou et 32,18% à
Glazoué) sont de sexe féminin contre 27% de sexe masculin. Cette
différence remarquable entre les deux sexes se justifie à travers
les objectifs de la recherche qui visent plus des femmes qui, dans la
majorité des cas, opèrent le choix des produits à faire
consommer aux restes du ménage ; donc elles sont plus habiletés
à bien maîtriser les qualités et les
caractéristiques organoleptiques des produits consommés dans le
ménage.
Les ménages enquêtés comptent des membres
généralement âgés de plus de 14 ans (62,5%). Ceux
ayant un âge compris entre 9 et 14 ans constituent 16% et ceux ayant
moins de 9 ans 21%. Les ménages enquêtés sont donc
essentiellement «adultes».
Tableau n°5-2 : Structure des ménages
enquêtés
Structure
|
Fréquence Glazoué
|
Fréquence Cotonou
|
Fréquence totale
|
Sexe des enquêtés
|
Homme Femme
|
43 (18,45%) 75 (32,18%)
|
20 (8,58%)
95 (40,77%)
|
63 (27,04%)
170 (72,96%)
|
|
Age < 9 ans
|
153
|
(23,2%)
|
110
|
(18,7%)
|
263
|
(21,1%)
|
Tranche d'âge
|
Age = 9ans et < 14ans
|
120
|
(18,2%)
|
84
|
(14,3%)
|
204
|
(16,4%)
|
|
Age = 14ans
|
387
|
(58,6%)
|
393
|
(67%)
|
780
|
(62,5%)
|
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006
5-2-2- Caractéristiques socio-économiques des
ménages
enquêtés
Cette section est consacrée à la
présentation de quelques caractéristiques socioéconomiques
des ménages étudiés.
5-2-2-1- Niveau d'instruction et statut matrimonial
Le tableau 5-3 décrit la répartition des chefs
de ménage de notre échantillon selon leur niveau d'instruction.
Il ressort de l'analyse de ce tableau que 28% des chefs de ménage
étudiés ne savent ni lire ni écrire. Ce taux est beaucoup
plus élevé dans la commune de Glazoué (41,7%) qu'à
Cotonou (12,4%). Parmi ces chefs de ménage, 26% ont un niveau de cours
primaire, 31% d'entre eux ont au moins le niveau de sixième en
troisième, 10% ont un diplôme de collège premier cycle et
seulement 3% ont un niveau d'enseignement supérieur. Aussi, 2% des chefs
de ménage ont-ils été alphabétisés dans leur
langue locale. Le faible nombre d'analphabète observé à
Cotonou serait le résultat de la forte urbanisation de cette commune.
Ce tableau indique également que 80% des chefs de
ménage sont mariés (avec un taux de 78% à Glazoué
et de 88,5% à Cotonou), 3% sont célibataires, 9,5% sont veufs et
4% sont divorcés.
5-2-2-2- Activités menées au sein des
ménages étudiés
Ce même tableau présente les différentes
activités que mènent les chefs des ménages
étudiés. Il découle du tableau que notre
échantillon est constitué de producteurs agricoles pour qui,
l'agriculture est l'activé principale (30%). Ce pourcentage est beaucoup
plus élevé dans la zone rurale d'étude (57%) que dans la
zone urbaine (1%). Parmi ces chefs de ménage, on distingue
également des commerçants (12%), des artisans (11%), des ouvriers
(7%). Toutes les autres catégories socio-professionnelles confondues
représentent 36%. Parmi cette dernière catégorie on
retrouve : les chauffeur et conducteurs de Zémidjan, les fonctionnaire
public ou privé, les guérisseurs, les restaurateurs, les
prestataires de services, les boulangers, les bouchers, etc.
Tableau n°5-3: Niveau d'instruction, statut
matrimonial et activités des chefs des ménages
étudiés
Caractéristiques
|
|
Fréquence (%)
|
|
Effectif
|
Glazoué
|
Cotonou
|
Total
|
Total
|
Niveau d'instruction des chefs des ménages
enquêtés
|
|
|
|
|
Sans instruction formelle ni alphabétisé
|
41,7
|
12,4
|
27,6
|
64
|
Alphabétisé
|
2,5
|
1,8
|
2,2
|
5
|
Primaire
|
22,5
|
30,1
|
26,3
|
61
|
Sixième en troisième
|
20,8
|
40,7
|
30,6
|
71
|
Second en terminal
|
5,8
|
14,1
|
9,9
|
23
|
Niveau supérieur
|
6,7
|
0,9
|
3,4
|
8
|
Statut matrimonial des chefs des ménages
enquêtés
|
|
|
|
|
Marié
|
78,3
|
88,5
|
84
|
194
|
Célibataire
|
2,5
|
2,7
|
2,6
|
6
|
Veuf ou veuve
|
14,2
|
4,4
|
9,5
|
22
|
Divorcé
|
5
|
4,4
|
3,9
|
9
|
Activités principales des chefs des ménages
enquêtés
|
|
|
|
|
Agriculture
|
56,7
|
0,9
|
29,9
|
69
|
Elevage
|
1,7
|
1,8
|
0,9
|
2
|
Travaux ménagers
|
2,5
|
15,9
|
2,2
|
5
|
Commerce
|
8,3
|
13,3
|
12,1
|
28
|
Artisan (menuiserie, couture, coiffure, maçonnerie,
etc.)
|
9,1
|
12,4
|
11,1
|
26
|
Ouvrier
|
2,5
|
0,9
|
7,4
|
17
|
Autres
|
19,2
|
54,8
|
36,4
|
84
|
Activités secondaires des chefs des ménages
enquêtés
|
|
|
|
|
Agriculture
|
13,3
|
0,9
|
7,4
|
17
|
Elevage
|
7,5
|
0,9
|
3,9
|
9
|
Travaux ménagers
|
2,5
|
0,9
|
1,7
|
4
|
Commerce
|
10
|
0,9
|
5,7
|
13
|
Artisan (menuiserie, couture, maçonnerie, coiffure,
etc.)
|
9,2
|
0
|
4,8
|
11
|
Ouvrier
|
0,8
|
92,3
|
0,9
|
2
|
Néant
|
43,3
|
3,5
|
68,6
|
157
|
Autres
|
13,4
|
0,9
|
7
|
16
|
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006
CHAPITRE VI : ATTITUDES DES CONSOMMATEURS
ENQUETES ET PRIX DU RIZ SUR LES MARCHES
6-1- Lieux d'approvisionnement
Le tableau 6-1 indique les différents lieux
d'approvisionnement en riz des ménages enquêtés.
L'analyse du tableau montre que les lieux d'approvisionnement
les plus fréquentés par les consommateurs enquêtés
sont les marchés (49%) suivi des boutiques (21%) et de tierces personnes
(15%). Certains s'approvisionnent dans leur propre champ (7%) tandis que
d'autres préfèrent les magasins (6%).
Ces résultats reflètent la tendance
générale dans les deux zones d'étude. Néanmoins,
dans la commune de Glazoué, les consommateurs préfèrent
s'approvisionner dans leur propre champ que chez une tierce personne ou dans un
magasin. A Cotonou par contre, l'absence d'approvisionnement dans les propres
champs est principalement due au statut de cette commune non favorable à
la production du riz.
Tableau n°6-1: Différents lieux
d'approvisionnement en riz
Lieu/source
|
Glazoué
|
Cotonou
|
Total
|
|
Fréqu ence
|
Pourcen tage
|
Fréqu ence
|
Pourcen tage
|
Fréqu ence
|
Pourcen tage
|
Marchés
|
56
|
47
|
58
|
50,6
|
114
|
48,9
|
Boutiques
|
24
|
20,6
|
26
|
23,3
|
50
|
21,5
|
Auprès de tierce personne
|
14
|
11,8
|
20
|
17,9
|
34
|
14,6
|
Champ propre
|
17
|
14,1
|
0
|
0
|
17
|
7,3
|
Magasin
|
5
|
4,3
|
8
|
7
|
13
|
5,6
|
Autre
|
3
|
2,2
|
2
|
1,2
|
5
|
2,1
|
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006
6-2- Différenciation du type de riz
consommé
Le tableau 6-2 présente la répartition des
enquêtés reconnaissant ou non le type de riz acheté.
Tableau n°6-2 : Différentiation du
type de riz consommé par les enquêtés.
Zone
|
d'étude
|
Reconnaissance du type de riz (local ou importé)
|
Total
|
|
oui
|
non
|
Glazoué Cotonou Total
|
Effectif Fréquence
(%) Effectif Fréquence (%) Effectif Fréquence (%)
|
108
96,4% 20
19,2% 128
59,3%
|
4
3,6% 84
80,8% 88
40,7%
|
112 100,0%
104 100,0%
216 100,0%
|
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006
L'analyse du tableau révèle qu'au Centre 96% des
consommateurs arrivent à faire la distinction entre le riz local et le
riz importé, alors que seulement 19% des enquêtés sont
capables de le faire au Sud Bénin. Dans la zone Centre d'étude
cette forte capacité d'identification peut se justifier d'une part par
le fait qu'il s'agit d'une zone rurale de production où le riz local est
pratiquement connu de tous, et d'autre part par la concurrence qu'exerce le riz
importé dans cette zone. Au Sud par contre cet effectif traduit la
faible représentativité du riz local dans cette zone.
6-3- Préférence et types de riz
généralement consommés dans les ménages
enquêtés
6-3-1- Types de riz généralement
consommés dans les
ménages enquêtés
La répartition des personnes enquêtées
suivant le type de riz généralement consommé est
illustrée par la figure 8. L'observation de cette figure permet de
constater que dans la commune de Glazoué, 69% des enquêtés
consomment le riz importé alors que 89% de ces enquêtés
préfèrent le riz local. Parmi ceux-ci, 58% consomment
indifféremment les deux types de riz.
Dans la commune de Cotonou, 89% des enquêtés
consomment le riz importé. Seulement 3% d'entre eux reconnaissent et
consomment le riz local.
Il s'ensuit donc que, la majorité des
enquêtés a une très forte préférence pour le
riz importé aussi bien dans la zone rurale que la zone urbaine.
En outre, à la question de savoir si leur besoin global
en riz (local et/ou importé) est couvert toute l'année, 97% des
enquêtés ont répondu par l'affirmative. Autrement dit, ces
derniers arrivent à trouver d'une manière ou d'une autre du riz
au moment nécessaire pour leur alimentation.
Il est à noter que dans la commune de Glazoué,
en cas de manque de riz local pour la consommation, les enquêtés
font recours soit au riz importé toujours disponibles sur le
marché soit à d'autres types de nourritures. A Cotonou par
contre, le riz local reste quasiment inconnu (reconnu seulement par 3% des
enquêtés). Les consommateurs affirment avoir toujours du riz
importé en permanence sur le marché, le seul problème
reste les moyens financiers.
Figure n°8 : Répartition des
enquêtés suivant le type de riz généralement
consommé
glazoué cotonou
Zones d'étude
riz local riz importé riz local+ riz importé
Pourcentage des enquetes
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
88,90%
69,20%
58,10%
2,60%
88,70%
2,60%
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006
6-3-2- Critères de choix du riz consommé
Les principaux critères de choix du riz consommé
par les enquêtés sont présentés dans le tableau
6-3.
Le goût constitue le premier critère de
sélection des ménages qui composent l'échantillon. 23% des
personnes enquêtées aussi bien à Cotonou qu'à
Glazoué, préfèrent consommer le riz à cause de son
goût qui selon eux est le premier déterminant de la demande de
tout bien. Après la blancheur et la capacité de gonflement
(respectivement 12 et 10%), l'arôme, le prix et l'absence de corps
étrangers sont d'autres critères de choix les plus
considérés par les consommateurs (9% ; 8% et 7%
respectivement).
Dans la commune de Glazoué, l'arôme est
relativement moins pris en compte lors de l'achat du riz (5%), alors
qu'à Cotonou, il constitue le quatrième critère de choix ;
la capacité de gonflement étant reléguée au
neuvième (9ème) rang.
Les autres caractéristiques du riz orientant le choix
des consommateurs suivant leur importance sont : la facilité de cuisson,
la forme des grains, la disponibilité toute l'année, l'emballage,
la cohésion des grains après cuisson, la conservation
après cuisson, le taux de brisure et la texture du riz.
Tableau n°6-3 : Critères de choix du
riz consommé par les enquêtés
|
|
Glazoué
|
|
|
Cotonou
|
|
|
Total
|
|
Fréqu ence
|
Pourcen tage (%)
|
Ordre d'impor- tance
|
Fréqu ence
|
Pourcen tage (%)
|
Ordre d'impor- tance
|
Fréqu ence
|
Pourcen tage (%)
|
Ordre d'impor- tance
|
Goût
|
110
|
21,8
|
1er
|
164
|
24,1
|
1er
|
274
|
23,2
|
1er
|
Capacité gonflement
|
70
|
13,8
|
2e
|
53
|
7,8
|
6e
|
137
|
11,6
|
2e
|
Blancheur
|
45
|
9,0
|
3e
|
92
|
13,5
|
2e
|
123
|
10,4
|
3e
|
Prix
|
40
|
8,0
|
4e
|
59
|
8,6
|
5e
|
99
|
8,3
|
5e
|
Dispo toute l'année
|
34
|
6,8
|
5e
|
18
|
2,6
|
11e
|
52
|
4,4
|
9e
|
Cohésion des grains
|
34
|
6,8
|
5ex
|
4
|
0,6
|
13e
|
38
|
3,2
|
11e
|
Absence corps étrangers
|
27
|
5,4
|
7e
|
64
|
9,4
|
4e
|
91
|
7,7
|
6e
|
Facilité de cuisson
|
26
|
5,2
|
8e
|
42
|
6,2
|
7e
|
68
|
5,7
|
7e
|
Arômes (parfum)
|
24
|
4,8
|
9e
|
77
|
11,3
|
3e
|
101
|
8,6
|
4e
|
Forme des Grains
|
23
|
4,6
|
10e
|
41
|
6,0
|
8e
|
64
|
5,4
|
8e
|
Taux de Brisures
|
21
|
4,2
|
11e
|
4
|
0,6
|
14e
|
25
|
2,1
|
13e
|
Non cohésion des grains
|
18
|
3,6
|
12e
|
28
|
4,1
|
9e
|
46
|
3,9
|
10e
|
Texture tendre
|
14
|
2,8
|
13e
|
0
|
0,0
|
16e
|
20
|
1,7
|
14e
|
Facilité conservation
|
9
|
1,8
|
14e
|
27
|
4,0
|
10e
|
36
|
3,0
|
12e
|
Jolie emballage
|
6
|
1,2
|
15e
|
2
|
0,3
|
15e
|
8
|
0,7
|
15e
|
Texture dure
|
1
|
0,2
|
16e
|
6
|
0,9
|
12e
|
1
|
0,1
|
16e
|
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006 Chi-Square Test sign.
1%
6-4- Evolution du prix d'achat du riz ces cinq
dernières années
Le tableau 6-4 présente les prix maximum, minimum et
moyen d'achat des différents types de riz, selon les informations
fournies par les personnes enquêtées aussi bien à
Glazoué qu'à Cotonou. La lecture de ce tableau indique que le riz
importé présente le prix moyen le plus élevé. A
Cotonou, le riz importé et le riz local ont les même prix maximum
et minimum (300 et 600 FCFA respectivement). A Glazoué par contre, les
prix extrêmes sont de 100 FCFA et 400FCFA pour le riz local et 225 FCFA
et 500FCFA pour le riz importé.
Dans les deux zones d'étude, le prix moyen du riz local
est resté inférieur à celui du riz importé tout au
long de ces cinq dernières années.
Tableau n°6-4: Evolution du prix (FCFA/kg)
du riz ces cinq dernières années
Année
|
Type de riz
|
|
|
Glazoué
|
|
|
|
Cotonou
|
|
Mini- mum
|
Maxi- mum
|
Moyenne
|
Ecart- type
|
Mini- mum
|
Maxi- mum
|
Moyenne
|
Ecart- type
|
|
Riz local
|
100
|
400
|
283,41
|
54,69
|
300
|
600
|
450,00
|
212,13
|
2002
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Riz importé
|
250
|
500
|
328,15
|
27,73
|
300
|
600
|
541,56
|
90,88
|
|
Riz local
|
100
|
400
|
281,19
|
55,69
|
300
|
600
|
450,00
|
212,13
|
2003
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Riz importé
|
250
|
500
|
328,48
|
27,39
|
300
|
600
|
541,56
|
90,88
|
|
Riz local
|
100
|
350
|
283,26
|
55,56
|
300
|
600
|
416,67
|
160,73
|
2004
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Riz importé
|
250
|
500
|
328,26
|
27,26
|
300
|
600
|
513,22
|
107,71
|
|
Riz local
|
100
|
400
|
281,26
|
44,76
|
300
|
600
|
353,12
|
59,84
|
2005
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Riz importé
|
250
|
500
|
312,70
|
21,32
|
300
|
600
|
401,87
|
51,78
|
|
Riz local
|
100
|
400
|
296,85
|
58,31
|
300
|
600
|
416,67
|
160,73
|
2006
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Riz importé
|
225
|
500
|
328,78
|
30,53
|
300
|
600
|
506,36
|
109,93
|
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006
CHAPITRE VII : FACTEURS DETERMINANT LA
PREFERENCE DU CONSOMMATEUR
7-1-Modèles empiriques et description des
variables
7-1-1-Modèles empiriques
Dans le but d'estimer de façon globale les facteurs
déterminant la demande du riz dans la zone d'étude et de
façon spécifique, mesurer l'impact du revenu du ménage,
des caractéristiques socio-démographiques et des attributs du
produit sur la quantité de riz consommée dans le ménage,
le modèle LES a été estimé. La spécification
de ce modèle dérivée de celle proposée par Van Der
Gaag et Smolensky (1980) se présente comme suit :
N R
ln QANTOT = +
ä ð + ó
ij ni ATRIB ij ri CASOD e
+
0 ij ij (A)
n= 1 r=1
Où :
QANTOTi1 est la quantité totale
en kg de riz consommée dans le ménage i au cours de
l'année 2005 (toute catégories de riz confondues) ;
QANTOTi2 la quantité totale en
kg de riz local consommé dans le ménage i au cours de
l'année 2005 ;
QANTOTi3 quantité totale en kg
de riz importé consommée dans le ménage i au
cours de l'année 2005 ;
ATRIBni représente
une série de variables explicatives relatives aux différents
attributs
du riz ;
CASODri représente
les caractéristiques socio-économiques du ménage i ;
ä i ; ði et
ói , sont les effets marginaux à estimer et
ei le terme d'erreur
Ensuite, pour mesurer la volonté et l'aptitude des
enquêtés à payer pour l'acquisition de certains types de
riz, les indicateurs liés aux attributs des types de riz
consommés et aux caractéristiques du ménage ont
été retenus, les prix marginaux implicites de ces
différentes caractéristiques ont été
calculés.
On déduit du modèle théorique de
l'approche hédonique développée au chapitre III,
paragraphe 3-2-2, les modèles empiriques suivants qui s'inspire de celui
proposé par Williams and al (2006) cité par IAAE
(2006).
Lorsqu'on considère le riz local, on a :
N R
ln Pr loc i = âo +
â1 ln QANTOTi2
+â2 DISPOi +
Eçni ATRIBni + E ãr
CASOD ri + ei
n= 1 r=1
(B) Pour le riz importé :
N R
hiPr imp i = á o +
á1 QANTOTi 3 +
á2 DISPOi +Eì
niATRIBni ECASOD ri + e i
n= 1 r=1
(C)
Où :
Pr loci représente le prix moyen
du riz local en FCFA par unité de mesure (kg) payé par le
ménage i au cours de l'année 2005;
Pr impi représente le prix moyen
du riz importé en FCFA par unité de mesure (kg) payé par
le ménage i au cours de l'année 2005;
DISPOi est la période i
de l'année au cours de laquelle le riz est disponible sur le
marché ; ATRIBni représente
une série de variables explicatives relatives aux différents
attributs du riz ;
CASODri représente
les caractéristiques socio-économiques du ménage i
;
ei est le terme d'erreur ;
â 1, â2,
â3, et â4 représentent les
effets marginaux des variables incluses dans le modèle (B) ;
á1, á2, á3, á4 représentent les
effets marginaux des variables incluses dans le modèle (C) ;
çni correspondent au prix marginal implicite
de la caractéristique n (c'est-à-dire le consentement
à payer un prix marginal pour bénéficier de la variation
du niveau de l'attribut n) dans le model (B) ;
ìni correspondent au prix marginal implicite des
variables représentant les
caractéristiques ou attributs n dans le model (C)
;
ãr correspondent aux effets marginaux
liés au consentement du consommateur à payer
le riz selon ses caractéristiques socio-économiques
incluses dans le modèle (B) ;
ör correspondent aux effets marginaux
liés au consentement du consommateur à payer
le riz selon ses caractéristiques socio-économiques
incluses dans le modèle (C).
7-1-2-Définition et description statistique des
variables
utilisées dans les modèles avec les signes
attendus
QANTOTi1 est la quantité
totale en kg de riz consommée dans le ménage i au cours
de l'année 2005 (toute catégories de riz confondues). Il s'agit
d'une variable continue introduite dans les modèles sous forme
logarithmique.
QANTOTi2 et
QANTOTi3 sont respectivement la quantité totale de riz
local et de riz importé en kg consommée par le ménage
i au cours de l'année 2005. Il s'agit des variables continues
incluses respectivement dans les modèles hédoniques sous forme
logarithmique. D'après la théorie économique relative aux
biens normaux, toute augmentation de la demande est le résultat d'une
diminution du prix du bien offert. On espère ainsi un signe
négatif pour le coefficient de ces variables.
DISPOi est la période de
l'année au cours de laquelle le riz est disponible sur le marché
(période de récolte DISPO1, période de non
récolte DISPO2 et toute l'année DISPO3).
DISPO1 est une variable muette prenant la valeur 1
pour une disponibilité du riz en saison pluvieuse assimilée
à la période de pré-récolte et la valeur 0 si non.
Durant la saison pluvieuse correspondant à la période de
production du riz, il est supposé une faible disponibilité du riz
sur le marché ; ce qui peut expliquer une hausse de prix du riz. Nous
escomptons donc un signe négatif pour le coefficient de la variable
DISPO1.
DISPO2, est aussi une variable muette qui prend la
valeur 1 pour la saison sèche ou période post-récolte et 0
si non. Pour cette variable, nous espérons un signe positif
puisque c'est au cours de la saison sèche que se fait la récolte
(période de récolte ou de post-récolte) et par
conséquent, le riz serait disponible sur le marché à bas
prix.
DISPO3 correspond à une disponibilité du
riz durant toute l'année. Dans le modèle (B) cette variable est
considérée comme variable de référence ou de
base.
ATRIBni représente
une série de variables explicatives relatives aux différents
attributs du riz tels que : la texture (ATRIB1), l'absence de corps
étrangers (ATRIB2), la blancheur (ATRIB3), le taux de
brisure (ATRIB4), la cohésion des grains après cuisson
(ATRIB5), le goût (ATRIB6), l'arôme
(ATRIB7) et la capacité de gonflement (ATRIB8).
ATRIB1 : cette variable muette correspond à la
texture du riz. Elle prend la valeur 1 pour une texture tendre et 0 pour une
texture dure. D'après les résultats de la phase exploratoire,
plus le riz est dur moins il est apprécié par les consommateurs.
Pour cela, il est
supposé que ATRIB1 ait un effet réducteur
sur le prix du riz. Un signe négatif est donc espéré pour
le coefficient de cette variable.
ATRIB2 : cette variable dichotomique prend la valeur 1 en cas
d'absence de corps étrangers et 0 si non. La propreté du riz
faisant partir des critères de compétitivité du riz sur le
marché (Adégbola et Sodjinou, 2003), nous supposons que les riz
dépourvus de corps étrangers seront plus compétitifs sur
le marché et seront vendus plus chers. Ainsi, cette variable est
supposée avoir une relation positive avec l'aptitude des consommateurs
à payer ce type de riz.
ATRIB3 : cette variable binaire prend la valeur 1
pour le riz de couleur blanche et 0 sinon. Nous pensons que le riz de couleur
blanche est plus attractif qu'un riz de toute autre couleur. Il sera donc vendu
beaucoup plus cher que les autres. Cette variable est supposée avoir une
relation positive avec l'aptitude des consommateurs à payer cher un type
de riz ayant cette caractéristique.
ATRIB4 : il s'agit également d'une variable
binaire prenant la valeur 1 pour le riz vendu brisé et 0 sinon. Cette
variable peut influencer positivement ou négativement la
détermination des consommateurs étant donné qu'on peut
retrouver parmi eux certains préférant le riz brisé pour
la préparation des types de repas donnés et d'autres ne
préférant que les riz entiers.
ATRIB5 : cette variable prend la valeur 1 pour un
type de riz collant après cuisson et 0 dans le cas contraire. Elle peut
influencer positivement ou négativement l'aptitude du consommateur
à payer cher le riz ayant cette caractéristique, laquelle
aptitude pouvant varier selon les mets qu'il aimerait préparer.
ATRIB6 : il s'agit ici du goût du riz tel
qu'apprécié par le consommateur. Cette variable prend la valeur 1
lorsque le consommateur l'apprécie de bon et 0 dans le cas contraire. Le
bon goût faisant partie de la bonne qualité, un coefficient
positif est donc espéré pour cette variable dans le modèle
hédonique.
ATRIB7 : cet attribut correspond à
l'arôme du riz consommé c'est-à-dire la présence ou
non de parfum. Il prendra la valeur 1 pour les riz parfumés et 0 sinon.
Les statistiques ayant montré que les riz parfumés sont plus
chers que le non parfumé, il s'ensuit que la présence de parfum
est un déterminant d'un riz de bonne qualité. L'hypothèse
est donc que ATRIB7 détermine positivement l'aptitude des
consommateurs à payer cher un type de riz ayant cette
caractéristique.
ATRIB8 : cet attribut correspond à la
capacité de gonflement du riz. Il prend la valeur 1 pour les riz
à bonne capacité de gonflement et 0 sinon. Lorsqu'on
considère la capacité de gonflement comme critère de
qualité du riz, on pourrait s'attendre à une corrélation
positive entre cette variable et la volonté des consommateurs à
payer cher pour bénéficier les avantages de cet attribut.
CASODri :
représente une série de caractéristiques
socio-économiques du ménage telles que : revenu net (net
income) du ménage i au cours de l'année 2005
(CASOD1), la taille du ménage (CASOD2) et le sexe du
chef de ménage (CASOD3).
CASOD1: représente le revenu net du
ménage durant l'année 2005. Il s'agit d'une variable continue
mesurée en FCFA qui prend en compte toutes les sources de revenu du
ménage. Ce revenu est le résultat de la différence entre
le revenu brut du ménage et les dépenses effectuées au
cours de la même période. Elle est incluse dans les modèles
(A) et (B) sous forme logarithmique. Plusieurs études ont montré
que plus le revenu de ménage augmente, plus le ménage sera
disposé à dépenser dans l'achat des biens consommables et
plus il sera disposé à consommer les produits de bonne
qualité. Aussi sera-t-il disposé à payer les biens
supérieurs. En conséquence on espère un signe positif pour
le coefficient de cette variable dans les deux modèles.
CASOD2 : Cette variable continue indique le nombre de
personnes vivant dans le ménage. Elle est introduite dans les
modèles sous forme logarithmique. Il est prouvé que plus la
taille du ménage est élevée, moins sera le revenu par
membre du ménage et moins il sera apte à payer quantitativement
et qualitativement. Nous espérons donc une relation négative
entre cette variable et la quantité de riz consommée
(modèle A) d'une part et le prix d'achat du riz (modèle
hédonique B et C) d'autre part.
CASOD3 : il s'agit du sexe du chef de ménage.
Cette variable prend la valeur 1 lorsque le chef de ménage est un homme
et 0 lorsqu'il s'agit d'une femme. Dans le modèle (A) cette variable
peut être corrélée positivement ou négativement avec
la quantité de riz consommée. Par contre dans le modèle (B
ou C), on suppose que les femmes sont enclines à payer le riz moins cher
comparativement aux hommes. Ces derniers sont présumés moins
compétents dans le marchandage des prix des produits alimentaires de
même que dans la différenciation des produits alimentaires de
qualité, comparativement aux femmes. Par conséquent, nous
escomptons un signe négatif pour le coefficient de cette variable.
CASOD4 : correspond au niveau d'instruction du chef
de ménage. Cette variable prend la valeur 1 lorsque le chef de
ménage a reçu une éducation formelle et 0 sinon.
L'hypothèse est que les chefs de ménage ayant reçu une
éducation formelle achètent les riz de bonne qualité. Ils
sont donc supposés être capables d'acheter le riz plus cher que
ceux n'ayant reçu aucune éducation formelle. Dans les
modèles hédoniques nous espérons alors un signe positif
pour le coefficient de cette variable.
Avant la spécification du modèle, il convient de
faire une analyse de corrélation entre les variables
indépendantes qui sont incluses dans le modèle. En effet, la
multicolinéarité a plusieurs conséquences dont par
exemple, l'obtention des coefficients imprécis et instables. Cette
instabilité peut même conduire à des signes pervers. Pour
réduire ces effets, les variables ont été
sélectionnées de manières à avoir des variables peu
corrélées (Annexe 7).
7-2- Comparaison des prix du riz local et du riz
importé
Le prix d'un bien consommable constitue l'un des principaux
facteurs déterminant sa demande (FAO, 1995a). Dans ce paragraphe nous
présentons l'étude comparée du prix du riz local et celui
du riz importé et leur influence sur le choix du type de riz
consommé par nos enquêtés.
Les résultats de la comparaison du prix moyen de vente
du riz local et du riz importé à Glazoué et à
Cotonou sont présentés dans le tableau 7-1. Ces résultats
indiquent que le riz local est vendu moins cher que le riz importé sur
le marché. En effet, au cours de l'année 2005, le kilogramme du
riz local est vendu à un prix moyen de 281,26 (#177;44,76) FCFA alors
que celui du riz importé est livré à un prix moyen de
312,70 (#177;21,32) FCFA dans la commune de Glazoué. A Cotonou, le prix
moyen du riz local est de 353,12(#177;59,84) FCFA alors que celui du riz
importé est de 401,8743(#177;51,78) FCFA.
Tableau n°7-1 : Résultat du test de
comparaison des prix moyens du riz local et du riz importé en
2005
Variables
|
Glazoué
|
Cotonou
|
Moyenne Ecart-
type
|
Moyenne Ecart-
type
|
Prix moyen riz importé
|
312,701 21,3229
|
401,8743 51,77952
|
Prix moyen riz local
|
281,2695 44,76877
|
353,125 59,83919
|
combiné
|
297,401 38,08454
|
399,9243 52,66381
|
Différence
|
31,43143 5,059612
|
48,74929 26,55899
|
t-statistics
|
6,2122***
|
1,8355*
|
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006
* , *** =significatif respectivement au seuil de 10% et 1%.
Le tableau nous montre également qu'il existe une
différence significative au seuil de 1% et 10% entre ces deux moyennes
respectivement à Glazoué et à Cotonou.
Ce résultat nous conduit au rejet de notre
hypothèse de recherche (H2) selon laquelle le faible prix d'achat du riz
importé oriente les consommateurs à le préférer au
riz local. Contrairement à nos attentes, les analyses
révèlent que le prix du riz local sur le marché demeure
significativement inférieur au prix du riz importé dans notre
zone d'étude ; ce qui devrait être un atout favorable à la
consommation du riz local. Il s'ensuit donc que le prix élevé du
riz importé comparativement au riz local n'empêche pas les
consommateurs à le préférer au riz local. Il existe alors
d'autres raisons qui justifieraient ce penchant des consommateurs pour le riz
importé malgré son prix relativement élevé. En
conséquence, le prix ne peut plus être considéré de
façon unilatérale comme facteur déterminant le choix du
consommateur. D'autres variables ou caractéristiques intrinsèques
constituant les attributs de ces riz pourraient expliquer l'attitude des
consommateurs.
7-3- Identification des facteurs déterminant la
demande du riz.
Ce paragraphe se focalise sur l'analyse des différences
potentielles pouvant exister entre les déterminants de la demande du riz
local et du riz importé. Pour tester cette différence, le Chow
test a été exécuté9 pour tester
l'hypothèse nulle selon laquelle il n'existe aucune différence
entre les coefficients des variables du modèle relatif au riz local et
celui
I I
relatif au riz importé ( H 0 : â 1
= â 1 ,..., â = â avec
respectivement L
L L âi et I
âi les
k k
coefficients à estimer dans le modèle du riz
local et celui du riz importé). Ce test se base principalement sur la
comparaison de la Somme des Carrés des Ecarts (SCE) du modèle
global à la somme des SCE issues des modèles des deux autres sous
groupes.
Etant donnée que les variables explicatives introduites
dans les trois modèles estimés sont identiques et que le test
d'absence multicolinéarité a été effectué
(voir matrice en annexe 7), un Wald test n'est plus nécessaire (Greene,
2003). Aussi les valeurs de R2-ajusté égales à
0,34 ; 0,29 et 0,22 montrent-elles respectivement que 34%, 29% et 22% des
variations de la quantité totale demandée, de la quantité
du riz local et celle du riz importé sont expliquées par les
variables introduites dans les trois modèles (tableau 6-1). Il existe
donc d'autres variables (certainement d'ordre socio culturel) non prises en
compte dans le modèle.
9 Le Chow test est plus approprié du fait que la
variable expliquée (ici la quantité de riz en kg consommée
par le ménage durant l'année 2005) est continue. Pour des
variables dépendantes binaires ou ordinales, le LR test
(Likelihood-Ratio test) serait le mieux indiqué.
Le Chow test donne un F (11 ; 229) égal à 4,27
supérieur à la valeur critique de 2,35 (donnée par la
table de distribution des F SNEDECOR (Dagnelie, 1998)). Ainsi,
l'hypothèse Ho de l'identité des coefficients
des variables dans les deux sous groupes est rejetée10 au
seuil critique de 1%. Il existe donc une différence significative entre
les facteurs déterminant la demande du riz local et ceux
déterminant la demande du riz importé dans le milieu
d'étude. Autrement dit, le comportement des consommateurs et leurs
attitudes sont différents face au riz local ou au riz importé.
Tableau n°7-2 : Résultat d'estimation des
modèles LES relatifs à la quantité totale, quantité
de riz local et de riz importé consommée dans les ménages
enquêtés.
Variables
|
Codes
|
Ln(Quantité totale )
|
Ln(Quantité de riz local )
|
Ln(Quantité de riz importé
)
|
Coefficient
|
Erreur
standard Coefficient
|
Erreur standard
|
Coefficient
|
Erreur standard
|
Absence de corps
|
|
|
|
|
|
|
|
étrangers
|
atri2
|
0,33(2,56)**
|
0,01
|
-0,04(-0,25)*
|
0,18
|
0,86(1,79)*
|
0,48
|
riz de couleur blanche
|
atri3
|
0,02(0,21)
|
0,09
|
-0,01(-0,1)*
|
0,17
|
0,11(0,61)
|
0,17
|
Riz brisé
|
atri4
|
-0,07(-0,85)
|
0,08
|
-0,12(-0,76)
|
0,16
|
-0,09(-0,61)
|
0,16
|
Riz collant
|
atri5
|
0,19(1,57)
|
0,13
|
-0,08(-0,17)
|
0,45
|
0,20(0,96)
|
0,21
|
Riz de bon goût
|
attri6
|
-0,06(-0,71)
|
0,09
|
0,05(0,79)
|
0,18
|
-0,1(-0,72)
|
0,15
|
Riz à forte capacité de gonflement
|
attri8
|
0,11(1,37)
|
0,09
|
0,38(2,04)**
|
0,18
|
0,27(1,95)*
|
0,14
|
rIz dispo toute l'année
|
dispo3
|
0,33(-4,01)***
|
0,09
|
-0,03(-0,15)
|
0,22
|
0,60(3,58)***
|
0,16
|
Ln(Revenu total du ménage)
|
lcasod1
|
0,05(1,77)*
|
0,03
|
0,09(1,64)
|
0,05
|
0,09(1,64)
|
0,06
|
Ln(taille ménage)
|
lcasod2
|
0,9(9,95)***
|
0,09
|
0,93(5,52)***
|
0,17
|
0,81(5,29)***
|
0,15
|
Sexe du chef ménage
|
casod3
|
-0,04(-0,40)
|
0,10
|
0,01(0,05)
|
0,2
|
0,03(0,19)
|
0,17
|
constance
|
_cons
|
3,33(8,05)***
|
0,41
|
2,48(3,25)***
|
0,76
|
1,15(1,86)*
|
0,81
|
Nbre obs 273 95 156
R2 0,37 0,37 0,27
R2 ajusté 0,34 0,29 0,22
SCE 105,41 43,68 88,95
F.Fesher(ddl) 15,48(11 ; 260)*** 4,96(11 ; 82)*** 5,32(11 ;
143)***
Chow test2 - 4,27(11 ; 229)***
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006
* ; ** et *** =significatif respectivement au seuil de 10%, 5% et
1%. (.)=t-statistics
10 Le Chow test a été utilisé pour tester
l'hypothèse nulle de l'égalité des coefficients des
variables dans les deux sous
L I
groupes ( â k = â ). Le Chow test
est égale à :
k
[ SCE - ( SCE + SCE ) /
] [
k 105 , 4 1 ( 88 , 95 43 , 68 ) / 1 1
- +
G loc imp ] 4 , 27
F k n n
( ; + - 2 )
k = = =
1 2 SCE SCE 88 95 43 , 68 ) / 95
156 22
( + ) / n n
+ - 2 k loc imp 1 2
(
,
+ + -
Où SCEG SCEloc SCE imp
représentent respectivement à la Somme des Carrés des
Ecarts pour les modèles LES quantité totale, quantité de
riz local et quantité de riz importé consommées ; n1
et n2 correspondent au nombre d'observation pour le riz local et
le riz importé, et k le nombre de paramètres
estimés dans les modèles (Greene, 2003).
Une analyse poussée des résultats indique que
plusieurs facteurs expliquent cette différence entre les attitudes des
deux catégories de consommateurs. Ainsi la lecture des t-statistics et
des effets marginaux des différentes variables indique que parmi les dix
(10) variables introduites dans les modèles, seules quatre sont
significatives dans les deux modèles (riz local et riz importé).
En effet, les coefficients des variables atri2 (absence de corps
étrangers), atri8 (forte capacité de gonflement) et
lcasod2 (taille de ménage) sont respectivement significatifs aux
seuils de 10%, 5% et 1% dans le modèle du riz local et 10%, 10% et 1%
pour celui du riz importé. En plus de ces trois variables, la variable
dispo (disponibilité du riz toute l'année)
présente un coefficient significatif au seuil de 1% avec un signe
prédit dans le modèle du riz importé. De même la
variable atri3 (riz de couleur blanche) a un coefficient significatif
au seuil de 10% dans le modèle du riz local mais elle est
négativement corrélée avec la quantité
consommée.
On retient donc que certaines variables déterminent
positivement la demande du riz alors d'autres la déterminent
négativement suivant leur degré de corrélation.
L'étude comparée du comportement des
consommateurs du riz local et du riz importé montre de façon
globale que les attributs favorables à la demande du riz importé
sont généralement défavorables à la demande du riz
local. En effet, les attributs tels que atri2 (absence de
corps étrangers), atri3 (blancheur), atri4 (taux de
brisure), atri5 (cohésion des grains après
cuissons) et dispo (disponibilité du riz toute l'année)
sont défavorables à la demande du riz local car
négativement corrélées ; alors que ceux-ci (sauf
atri5) sont positivement corrélées avec la
quantité de riz importé consommée.
Bien que la capacité de gonflement (atri8) du
riz local soit déjà un atout en sa faveur, il est encore
indispensable, pour une meilleure compétitivité du riz local, de
penser à des mesures d'incorporation ou d'amélioration de ces
variables.
Pour favoriser une réduction (voire la suppression) de
corps étrangers, l'amélioration de la blancheur et la
réduction du taux de brisure dans le riz local, des mesures
d'amélioration des traitements post-récoltes du riz doivent
être envisagées. En effet, le décorticage et
l'étuvage du riz paddy doivent être faits dans des conditions
suffisamment hygiéniques.
Aussi, faudrait-il souligner que la couleur jaune
(dorée) observée au niveau des certaines variétés
de riz local est due à l'opération d'étuvage11.
Cependant, peu sont les consommateurs qui sont conscients du bien fondé
de cette pratique. Ceux-ci lient la qualité à
11 L'étuvage consiste à pré cuir
le riz paddy à fin de l'enrichir en éléments nutritifs
logés au niveau de la couche externe et de réduire le taux de
brisure lors du décorticage (Kossou et Aho, 1993).
la blancheur, ce qui n'est toujours pas exact. Il est donc
nécessaire de mettre en ouvre des programmes de sensibilisation à
travers des émission radio télévisées, les
publicités aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain, pour mieux
faire connaître au grand public consommateur les différents atouts
que regorge le riz local.
Le fort taux de brisure observé au niveau du riz local
n'est que le résultat d'un mauvais traitement post-récolte.
Ainsi, face à des besoins de financement immédiats de la famille,
les producteurs ne respectent pas les délais de récolte, de
séchage et de stockage. Selon les riziculteurs les plus performants, le
riz paddy doit être conservé 6 mois à 1 an avant
décorticage. Si ces conditions de récolte et post-récolte
ne sont pas bonnes, il n'est pas souhaitable que tous les producteurs
pratiquent le décorticage, qui ne leur apporte pas de
valeur ajoutée quand il est réalisé dans de mauvaises
conditions.
Ainsi, une amélioration des rendements ne se traduira
par une augmentation de la production que si elle est accompagnée
d'améliorations dans les opérations postérieures à
la récolte. Généralement au Bénin, la manutention
du riz après la récolte n'a pas connu d'amélioration. La
moisson et le battage à la main sont communs, les méthodes
rudimentaires de séchage sont la règle et les conditions
d'entreposage du riz sont médiocres.
Il ressort de nos enquêtes que les pertes subies lors de
ces opérations sont énormes et peuvent atteindre 50% du total de
la récolte. Or, il existe d'innombrables techniques qui permettraient de
ramener ces pertes à des niveaux plus acceptables. Les pertes
résultant d'un séchage inapproprié sont
élevées. La méthode la plus communément
utilisée est le séchage au soleil. Le riz est souvent soit
séché dans les champs, soit étendu sur une surface plane,
par exemple au bord de la route, après battage. Du fait de l'absence de
contrôle sur l'évaporation pendant le séchage, les grains
se fissurent et se brisent lors de du décorticage. Lors de ce processus,
il se produit d'autres pertes causées par le mauvais fonctionnement
technique du matériel. L'on peut améliorer les rendements des
opérations d'usinage et réduire les brisures, mais cela exige des
investissements majeurs aussi bien du secteur public que du secteur
privé.
Indépendamment de l'amélioration du processus de
séchage, il existe d'autres technologies permettant de réduire
les pertes lors de l'usinage. Un nouveau trait génétique
appelé "tolérance à une moisson tardive" permet
de sécher le riz dans les champs jusqu'à des niveaux peu
élevés (19%), ce qui laisse une certaine marge de manoeuvre dans
le moment de la moisson sans causer des pertes dues à des brisures lors
de l'usinage (Berrio et al., 2002). Ce
trait génétique pourrait être prise en compte
dans les programmes d'hybridation afin d'identifier et vulgariser des
variétés commerciales tolérant une moisson tardive.
Autre problème inhérent au riz local est sa
disponibilité sur les marchés durant toute l'année.
Contrairement au riz importé, cette variable, bien que non significative
dans le modèle, est négativement corrélée avec la
quantité de riz local consommée. Ce signe négatif
signifierait que la non disponibilité du riz local sur le marché
conduit les consommateurs à s'en procurer moins. Cela ne pouvait en
être autrement dans la mesure où l'homme ne consomme que ce qui
est à sa portée. A Cotonou par exemple, nos études ont
monté que le riz local n'est connu à peine que par 2% des
consommateurs. Là, la concurrence n'existe plus en ce sens que les
consommateurs n'ont accès qu'au riz importé ; par
conséquence ne disposent pas d'alternative. Nous pensons que la mise en
oeuvre des stratégies ci-dessus évoquées permettra de
résoudre un temps soit peu ce problème.
Pour comprendre et analyser l'aptitude du consommateur
à choisir un type de riz selon ses différents attributs, de
même que leurs influences sur les prix pratiqués dans les
marchés, le modèle hédonique sera d'une grande
utilité.
7-4- Analyse des facteurs déterminant la
préférence du
consommateur
7-4-1-Analyse des facteurs de préférence
liés au riz
importé
Les résultats de la régression du modèle
hédonique (A) relatif au riz importé sont présentés
dans le tableau 6-3. Il ressort de l'analyse de ce tableau que le modèle
est globalement significatif avec un coefficient de détermination
multiple (R2) égal à 0,49. Ce qui signifie que 49% des
variations du prix du riz importé sont expliquées par les
variables explicatives introduites dans ce modèle.
Le tableau indique également que le coefficient de la
variable disponibilité du riz importé toute
l'année est significatif au seuil de 1%, l'absence de corps
étrangers à 1%, la blancheur à 1%,
l'arôme (parfum) à 10%, la cohésion
après cuisson à 10% et la taille du ménage
à 5%.
Tableau n°7-3: Résultat d'estimation
du modèle hédonique relatif au riz importé.
en 2005)=Y
Ln(prix moyen du riz importé
disponibilité du riz importé durant toute
l'année
absence de corps étrangers dans riz importé
riz importé de couleur blanche riz importé
parfumé (arôme) riz importé collant
Ln(Revenu total du ménage) Ln(taille ménage)
Ln(quantité totale riz importé consommé)
Constance
lprimp5
|
Coefficients.
|
[95% Conf.Interval]
|
Prix Hédonique
|
dispo3
|
0,1471693(5,31)***
|
0,0923204
|
0,2020182
|
46,2546487
|
atribi2
|
0,1441502(5,47)***
|
0,0920122
|
0,1962883
|
45,3057592
|
atribi3
|
0,1643878(7,11)***
|
0,1186446
|
0,2101309
|
51,6663458
|
atribi7
|
0,0515881(1,69)*
|
-0,008911
|
0,1120873
|
16,2139077
|
atribi5
|
0,0449081(1,94)*
|
-0,0009339
|
0,0907502
|
14,1144137
|
lcasod1
|
0,0043422(0,47)
|
-0,0140314
|
0,0227159
|
-
|
lcasod2
|
0,04083(1,75)*
|
-0,0052402
|
0,0869002
|
-
|
lqantimp
|
-0,0112124(-0,82)
|
-0,0384242
|
0,0159994
|
-
|
_cons
|
5,42962(38,37)***
|
5,149577
|
5,709663
|
-
|
Nombre d'observation (N) 135
F de Fesher ( 8, 126) 46,74***
R-carré (R2) 0,49
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006
* ; ** et *** =significatif respectivement au seuil de 10%, 5% et
1%. (.)=Robust t-statistics
> Disponibilité toute
l'année
Considérant le facteur de disponibilité du riz
toute l'année, son degré de signification montre l'importance de
cette variable dans la fixation du prix sur le marché. Le signe positif
du coefficient de cette variable renseigne sur le fait que cette
disponibilité permanente aurait un effet positif sur l'augmentation du
prix du riz importé sur les marchés fréquentés par
les consommateurs enquêtés. Le prix marginal implicite lié
à la disponibilité du riz importé sur le marché
durant toute l'année constitue le prix hédonique de cette
variable. C'est le prix que le consommateur est prêt à payer pour
profiter de la disponibilité du riz importé sur le marché
en toute période de l'année. Ce prix est égal à
46,25 FCFA d'après l'estimation du modèle (A) et
l'élasticité de cette variable sur le prix d'achat du riz
importé est égale à 0,14 (voir Annexe 8).
> Absence de corps étrangers
Les corps étrangers sont essentiellement constitués
des impuretés issues de la transformation et/ou du stockage
(conservation) du riz.
Le signe positif et significatif du coefficient de cette
variable traduit son impact positif sur le prix pratiqué sur les
marchés. Aussi, l'absence de corps étrangers constitue t-elle un
facteur déterminant l'aptitude des consommateurs enquêtés
à préférer le riz importé.
L'élasticité de cette variable sur le prix
d'achat du riz importé est égale à 0,14 (Annexe8) et le
prix marginal implicite est estimé à 45,30FCFA. Ce prix
s'interprète comme
étant l'accroissement de valeur qu'entraînerait
l'absence ou l'enlèvement de corps étrangers dans un type de riz
qui en contenait.
Il est alors évident que la présence de corps
étrangers dans le riz n'a qu'un effet défavorable sur la
qualité du riz et par conséquent sur son prix.
> La blancheur
C'est la variable relative à la couleur du riz
importé. Le signe positif et significatif du coefficient de cette
variable indique que la couleur blanche du riz importé fait partie de
ses critères d'appréciation comme l'ont montré
Adégbola et Diagne (2006). Ainsi, plus le riz importé est blanc,
plus son prix est élevé sur le marché. Egalement ce signe
indique l'aptitude des personnes enquêtées à payer marginal
pour acquérir le riz importé du fait de sa couleur blanche. Le
prix marginal implicite de cette variable est estimé à 51,66 FCFA
et l'élasticité à 0,16.
> L'arôme
L'arôme ou le parfum constitue l'un des facteurs les
plus importants d'appréciation du riz. Le signe positif et significatif
du coefficient de cette variable montre la corrélation positive existant
entre elle et le prix du riz sur les marchés fréquentés
par nos enquêtés. Ainsi, plus le riz importé est
parfumé plus son prix augmente et plus les ménages sont aptes
à l'acheter cher. Cette variable a une valeur marginale implicite
égale 16,21FCFA.
> Cohésion après cuisson
Comme l'arôme, cette variable a un coefficient positif
et significatif à un seuil de 10%. Ce qui signifie que l'aspect collant
du riz importé est en faveur de son prix sur le marché. Bien que
cette appréciation reste subjective, certains enquêtés nous
ont déclaré ce qui suit :
« Lorsque le riz colle après cuisson, cela
permet la rétention de la sauce à la surface du riz au cours du
repas ; cela est mieux que d'aller à la rencontre de la sauce en dessous
du riz au contact du bol à la fin du repas. Nous apprécions le
riz de qualité collante ».
sCette déclaration confirme les résultats
obtenus et montre l'aptitude de certains consommateurs à payer marginal
pour bénéficier de cet avantage que constitue la cohésion
du riz. Le prix hédonique de cette variable est de 14,11FCFA. Autrement
dit, la cohésion du riz importé coûte implicitement
14,11FCFA, toutes choses étant égales par ailleurs.
> Le revenu du ménage
Le revenu du ménage constitue également l'un des
facteurs influençant la décision du chef de ménage. Cette
variable est positivement corrélée avec le prix d'achat du riz
importé. Ceci signifie que plus le revenu du ménage augmente,
plus il est disposé à acheter le riz importé bien qu'il
soit cher sur le marché. L'effet marginal du revenu du ménage sur
le prix du riz importé est estimé à 0,0043FCFA
correspondant à l'élasticité-revenu du prix du riz
importé. Ainsi, une augmentation de 1% du revenu induit un accroissement
de 0,004FCFA de la capacité du ménage à acheter un riz
plus cher, ce qui est suffisamment faible.
7-4-2-Conclusion partielle
L'analyse de la variation du prix du riz importé en
fonction des caractéristiques du ménage et des attributs du riz
importé a permis de connaître les facteurs déterminant le
choix de ce type de riz par les consommateurs enquêtés. De
façon globale, on peut retenir que les principaux facteurs affectant le
prix du riz importé sont l'absence de corps étrangers, la
disponibilité durant toute l'année, la blancheur, l'arôme,
la cohésion des grains après cuisson et le revenu total du
ménage. Ces variables autant qu'ils sont, influencent positivement le
prix du riz importé dans les marchés. Ainsi les prix marginaux
implicites sont de 45,3FCFA pour l'absence de corps étrangers, 46,24FCFA
pour la disponibilité toute l'année, 51,66 FCFA pour la
blancheur, 16,21FCFA pour l'arôme et 14,11FCFA pour la cohésion
des grains.
7-4-3-Analyse des facteurs de préférence
liés au riz local
Les résultats de la régression du modèle
(B) relatif au riz local sont présentés dans le tableau
n°7-4. L'analyse de ce tableau révèle que le modèle
est globalement significatif avec un coefficient de détermination
multiple (R2) égal à 0,30. Ce qui signifie que 30% des
variations du prix du riz importé sont expliquées par les
variables explicatives introduites dans ce modèle.
Tableau n°7-4: Résultat de
l'estimation du modèle hédonique (B) relatif au riz
local.
Ln(prix moyen d'achat du riz local en
2005)=Y
|
lprloc5
|
Coefficients.
|
[95% Conf.Interval]
|
Prix Hédonique
|
Disponibilité du riz local en période pré
récolte
|
dispo1
|
-0,1685804(3,88)***
|
-.2549653
|
-.0821955
|
-48,2402
|
Disponibilité du riz local en période de
récolte ou post-récolte
|
dispo2
|
-0,1395758(-4)***
|
-.20908
|
-.0700716
|
-39,9404
|
Riz local collant
|
atribl5
|
0,0659907(1,72)*
|
-.0103953
|
.1423767
|
18,8836
|
Riz local à forte capacité de gonflement
|
atribl8
|
0,0483815(1,67)*
|
-.0093012
|
.1060642
|
13,8446
|
Riz local à texture dure
|
atribl9
|
0,1261518(2,13)**
|
.0081928
|
.2441107
|
36,0990
|
Ln(taille ménage)
|
lcasod2
|
-0,1450048(-3,3)***
|
-.2325718
|
-.0574377
|
-7,6487
|
Niveau d'instruction du chef ménage
|
casod4
|
0,064723(1,75)*
|
0,1146968
|
0,0050507
|
18,6079
|
Ln(quantité totale riz local consommé)
|
lqttotloc
|
0,0406141(1,86)
|
-.002784
|
.0840122
|
11,6219
|
Constance
|
_cons
|
5,868164(74,2)***
|
5.71075
|
6.025578
|
-
|
Nombre d'observations (N)
|
89
|
F de Fesher ( 9; 79)
|
4,53***
|
R-carré (R2)
|
0,30
|
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006
* ; ** et *** =significatif respectivement au seuil de 10%, 5% et
1% . (.)=Robust t-statistics wise
Ce tableau indique que le coefficient des variables
disponibilité du riz local en période pré
récolte est significatif à un seuil de 1%, la
disponibilité du riz local en période de récolte ou
post-récolte à 1%, la cohésion du riz local
à 10%, le bon goût à 1% , la forte
capacité de gonflement à 10%, la texture dure du riz
local à 5%, la taille du ménage à 1% et le
niveau d'instruction du chef de ménage qui est significatif
à 10%.
> La disponibilité du riz local en
période pré récolte
Cette variable est négativement corrélée
avec la variation du prix du riz local avec un coefficient hautement
significatif. Ceci rend compte du fait que la disponibilité du riz local
pendant la période pré récolte n'a pas un impact positif
sur l'augmentation du prix d'achat, mais au contraire, il est payé par
les consommateurs enquêtés à bas prix durant cette
période. Autrement dit, le consommateur n'est pas apte à payer
pour une augmentation du prix du riz
local au cours de cette période mais plutôt pour
une baisse de prix. Ici le prix hédonique de cette variable est
négatif et égal à -48,24 FCFA. Ce prix est synonyme du
fait qu'une disponibilité du riz local en période
pré-récolte induit une réduction du prix d'achat de
48,24FCFA.
Ce résultat est contraire à nos attentes qui
étaient un effet marginal positif pour la disponibilité du riz
local au cours de cette période. Cela nous amène à
conclure que les consommateurs ne sont pas encore prêts à payer le
riz local à un prix convenable même s'il était disponible
en période de pénurie (toutes choses égales par ailleurs).
Le problème de la préférence du riz local est donc
à rechercher ailleurs.
> La disponibilité du riz local en
période de récolte ou post-récolte
Comme précédemment, la disponibilité du
riz local en période de récolte ou de postrécolte est
négativement corrélée avec le prix du riz local comme
l'indique le tableau n° 7-4. Cet état de chose trouve sa
justification dans le fait qu'au cours de cette période, les producteurs
livrent à vil prix leur produit de récolte pour se faire un
revenu pour mieux se ravitailler en d'autre produits. Aussi certains
producteurs bradent-ils leur riz au cours de cette période pour faire
face aux dépenses des fêtes de fin d'année. Ainsi les
consommateurs ne sont pas à même de payer pour un riz local cher
durant la période récolte où le riz local est
supposé facilement accessible surtout en zone de production.
Ici également le prix hédonique de même
que l'élasticité de cette variable (voir Annexe 9) sont
négatifs et respectivement égal à -39,94FCFA et -0,14. Le
premier s'interprète comme étant la réduction du prix du
riz local exprimée ou souhaitée par les consommateurs en
période de récolte et post récolte.
L'élasticité égale à -0,14 signifie qu'une
disponibilité du riz local pendant cette période engendrerait une
réduction de 14% du prix moyen.
> La cohésion du riz local
Comme au niveau du riz importé, le coefficient de la
variable cohésion du riz local est positif et significatif au
seuil de 10%. La cohésion des grains constitue l'un des principaux
facteurs d'appréciation du riz local, comme l'ont démontré
Adégbola et Diagne (2006). Ainsi les consommateurs enquêtés
se disent aptes à payer marginal pour acquérir le riz
importé à un prix élevé lorsqu'on considère
sa capacité de cohésion. Pour eux le riz local n'a rien à
envier au riz importé lorsqu'on se réfère à cette
variable. Le prix marginal implicite de cette variable est positif et
égal à 18,88FCFA.
Un essai de comparaison entre ce prix implicite et celui du
riz importé nous montre que la cohésion du riz local après
cuisson est mieux appréciée par nos enquêtés (18,88
FCFA contre 11,14 FCFA pour le riz importé).
> La forte capacité de gonflement
D'après nos enquêtes, la capacité de
gonflement est le second facteur d'appréciation du riz local
après le goût. Les résultats de l'estimation du
modèle indiquent une corrélation positive entre cette variable et
la variable expliquée (voir tableau 5-6 au chapitre 5). Avec un prix
marginal implicite égal 13,84 FCFA et une élasticité de
0,48 ; les consommateurs de notre échantillon acceptent une augmentation
du prix du riz local de 13,84 FCFA lorsque sa capacité de gonflement est
reconnue bonne. Autrement dit, un riz local de forte capacité de
gonflement peut induire un accroissement de 48% de son prix moyen.
Ce résultat vient confirmer celui de Adégbola et
Diagne (2006) qui avaient montré que la capacité de gonflement
fait partie des critères d'appréciation du riz local dans leurs
zones d'études.
> La texture du riz local
Les résultats de la régression du modèle
hédonique relatif au riz local montrent que le coefficient de la
variable binaire texture dure du riz local est positif et significatif
au seuil de 5%. Cela signifie que les composantes de notre échantillon
apprécient bien la texture dure du riz local.
> La taille du ménage
Cette caractéristique du ménage est
négativement corrélée avec l'aptitude des consommateurs
à payer cher le riz local. Ce signe négatif du coefficient
indique que plus la taille du ménage augmente, plus le revenu par membre
du ménage diminue. Ainsi, le chef de ménage sera moins
disposé à acheter cher le riz à faire consommer par les
membres du ménage. Avec une valeur implicite égale à -7,65
FCFA, il ressort qu'une augmentation d'une unité de la taille de
ménage engendrerait une réduction de 7,65 FCFA l'aptitude de nos
enquêtés à payer le riz local.
> Le niveau d'instruction du chef de
ménage
Cette variable est introduite dans le modèle pour
connaître l'influence du niveau d'instruction du chef de ménage
sur le prix d'achat du riz local.
Les résultats de la régression indiquent une
signification au seuil de 10% pour le coefficient de cette variable avec un
signe attendu. Cela signifie que le ni veau d'instruction
du chef de ménages influence positivement l'aptitude
à acheter le riz local cher. Ainsi les chefs de ménage instruits
sont prêts à acheter plus cher le riz local que les chefs non
instruits. La principale raison pouvant justifier cette attitude, est leur
niveau d'éducation leur permettant de mieux s'informer sur les atouts
dont regorge le riz local surtout ses qualités organoleptiques.
La valeur implicite étant égale à 18,60
FCFA, nous pouvons conclure que les chefs instruits sont en mesure de payer le
riz local à 18,60 FCFA plus cher comparativement aux chefs de
ménage non instruits.
7-4-4-Conclusion partielle
Tout comme le riz importé, le riz local admet des
facteurs qui déterminent sa préférence ou son abandon par
les consommateurs. Parmi ces déterminants certains sont d'ordre
socio-économique alors que d'autres sont relatifs aux attributs
physiques ou organoleptiques du riz. Au nombre de ces caractéristiques
socio-économiques nous pouvons retenir la taille du ménage
(négativement corrélée avec le prix) et le niveau
d'instruction du chef ménage (négativement corrélée
avec le prix). Quant aux attributs physiques ou organoleptiques du riz local,
nous avons la disponibilité en période pré récolte,
la disponibilité en période de récolte ou
post-récolte et le goût (qui influencent négativement le
prix), la forte capacité de gonflement et la cohésion (qui
influencent positivement le prix du riz local). Aussi, les consommateurs
sont-ils disposés à payer marginal pour bénéficier
des attributs du riz local tels que la cohésion (18,88 FCFA) et la forte
capacité de gonflement (13,84FCFA). Pour les autres attributs tels que
la disponibilité en période pré récolte, la
disponibilité en période de récolte ou de
post-récolte et le goût les prix marginaux implicites sont
négatifs : - 48,24 ; -39,94 et -51,56FCFA respectivement. Plusieurs
efforts restent donc à faire pour renverser cette tendance.
CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS
v' Synthèse des discussions et conclusion
générale
Aujourd'hui, un constat s'impose au niveau de la
filière rizicole au Bénin : malgré la mise en place
d'initiatives pour l'amélioration de la production et de la
commercialisation depuis plusieurs années par les institutions
d'encadrement, peu d'avancées ont été obtenues pour la
mise en marché du riz local. Ceci est le résultat de la non prise
en compte d'une catégorie non négligeable d'acteurs que
constituent les consommateurs. Ces derniers, transformateurs finaux du produit,
m'ont aucune difficulté à opérer leur choix qui se fonde
sur un certains nombres de critères d'appréciation et de
préférence. Ainsi, pour réussie une mise en marché
et rendre plus compétitif le riz local, il est indispensable que ce
dernier réponde aux aspirations de ceux-ci. L'objectif de cette
étude est de faire une analyse des facteurs déterminant la
demande aussi bien du riz local que du riz importé. De l'analyse des
résultats, il ressort les conclusions suivantes :
1) Le riz local est vendu moins cher que le riz
importé sur le marché. En effet, au cours de l'année 2005,
le kilogramme du riz local est vendu à un prix moyen de 281,26
(#177;44,76) FCFA alors que celui du riz importé est livré
à un prix moyen de 312,70 (#177;21,32) FCFA dans la commune de
Glazoué. A Cotonou, le prix moyen du riz local est de 353,12(#177;59,84)
FCFA alors que celui du riz importé est de 401,8743(#177;51,78). Face
à ce résultat, nous pouvons conclure que le prix
élevé du riz importé comparativement au riz local
n'empêche pas les consommateurs à le préférer au riz
local. Il existe alors d'autres raisons qui justifieraient ce penchant des
consommateurs pour le riz importé.
2) Lorsqu'on considère les critères de choix du
riz consommé (toutes catégories confondues), le goût
constitue le premier critère de sélection des ménages qui
composent l'échantillon. 23% des personnes enquêtées
préfèrent consommer le riz à cause de son goût qui
selon eux est le premier déterminant de la demande de tout bien.
Après la blancheur et la capacité de gonflement (respectivement
12 et 10%), l'arôme, le prix et l'absence de corps étrangers sont
d'autres critères de choix les plus considérés par les
consommateurs (9% ; 8% et 7% respectivement). Dans la commune de
Glazoué, l'arôme est relativement moins pris en compte lors de
l'achat du riz (5%), alors qu'à Cotonou, il constitue le
quatrième critère de choix ; la capacité de gonflement
étant reléguée au neuvième (9ème)
rang. Les autres caractéristiques du riz orientant le choix des
consommateurs suivant leur importance sont : la
facilité de cuisson, la forme des grains, la
disponibilité toute l'année, l'emballage, la cohésion des
grains après cuisson, la conservation après cuisson, le taux de
brisure et la texture du riz.
3) De l'estimation des modèles il ressort qu'il existe
une différence significative entre les facteurs qui déterminent
la demande du riz local et ceux déterminant la demande du riz
importé. La valeur de Chow test (4,27) est hautement significative au
seuil de 1%. Il existe donc une différence significative entre les
facteurs déterminant la demande du riz local et ceux déterminant
la demande du riz importé dans le milieu d'étude. Autrement dit,
le comportement des consommateurs et leurs attitudes sont différents
selon qu'ils sont face au riz local ou au riz importé. L'étude
comparative du comportement des consommateurs du riz local et du riz
importé montre de façon globale que les attributs favorables
à la demande du riz importé sont généralement
défavorables à la demande du riz local. En effet, les attributs
tels que atri2 (absence de corps étrangers), atri3
(blancheur), atri4 (taux de brisure), atri5
(cohésion des grains après cuissons) et dispo
(disponibilité du riz toute l'année) sont
défavorables à la demande du riz local car négativement
corrélées ; alors que ces variables (sauf atri5) sont
positivement corrélées avec la quantité de riz
importé consommée.
4) L'estimation du modèle hédoniques
révèle que les principaux attributs affectant le prix du riz
importé sont l'absence de corps étrangers, la
disponibilité durant toute l'année, la blancheur, l'arôme,
la cohésion des grains après cuisson et le revenu total du
ménage. Toutes ces variables influencent positivement le prix du riz
importé dans les marchés. Ainsi les prix marginaux implicites
sont de 45,3FCFA pour l'absence de corps étrangers, 46,25FCFA pour la
disponibilité toute l'année, 51,66 FCFA pour la blancheur,
16,21FCFA pour l'arôme et 14,11FCFA pour la cohésion des
grains.
5) Quant au riz local, les consommateurs sont disposés
à payer marginal pour bénéficier des attributs tels que la
cohésion (18,88 FCFA) et la forte capacité de gonflement
(13,84FCFA). Pour les autres attributs tels que la disponibilité en
période pré récolte, la disponibilité en
période de récolte ou de post-récolte et le goût,
les prix marginaux implicites sont négatifs : -48,24 ; -39,94 et
-51,56FCFA respectivement. Plusieurs efforts restent donc à faire pour
changer cette tendance.
En définitif, les résultats obtenus au terme de
cette étude montrent que le riz local présente plusieurs
insuffisances comparativement au riz importé, ce qui justifie
l'attachement qu'ont les consommateurs pour le riz importé. Pour
renverser cette tendance en faveur du riz local, plusieurs efforts impliquant
des acteurs à différent niveau restent à faire.
v' Quelques suggestions
Il existe enfin une pléthore d'éléments
institutionnels, politiques et organisationnels qui exigeront de profonds
changements si l'on veut amener la majorité des consommateurs à
manger le riz local.
· Promouvoir différentes formes de mise en
marché selon les capacités des producteurs : les
différentes expériences de commercialisation montrent
qu'aujourd'hui, ce sont seulement des producteurs individuels qui valorisent
les efforts de qualité, en se positionnant sur des marchés de
proximité, avec une relation de confiance producteur- consommateur. Il
est indispensable d'envisager des stratégies de ventes groupées
pour mieux rentabiliser la production. Comme observé dans les faits, les
producteurs béninois sont tout à fait aptes à produire du
riz de qualité et de le vendre avec une bonne valorisation : certains
producteurs produisent et vendent à bon prix du riz local de bonne
qualité malgré les importations de riz. Preuve même de sa
qualité tout à fait comparable au riz importé, le riz
local est parfois vendu dans des sacs de riz importé (le riz local n'est
en effet pas identifiable sur les marchés puisqu'il est
conditionné sans étiquetage).
· Si la qualité du riz peut être
améliorée (impuretés et taux de brisures), et que
l'acheteur n'a plus besoin de trier le riz avant la vente au consommateur, les
producteurs auraient intérêt à proposer leur propre
conditionnement, sur lequel serait mentionné l'origine du produit. Pour
garantir les propriétés de ce riz, un cahier des charges
précisant ses conditions de production et de transformation pourrait
être établi et sur cette base, des expériences de
labellisation pourraient être menées avec un noyau de
producteurs.
· Etant donnée que la qualité est
difficilement maîtrisée collectivement sur des volumes plus
importants au niveau de groupements notamment, il est indispensable
d'encourager l'installation des entrepreneurs privés
spécialisés dans les activités de stockage et de
transformation du riz. Mais pour rentabiliser ces investissements, les
riziculteurs doivent créer un climat favorable à l'investissement
en proposant des volumes de production significatifs (rendre disponible le riz
toute l'année), et en respectant certaines pratiques garantissant la
qualité du paddy.
· Si effectivement le riz importé concurrence la
production locale, les difficultés de commercialisation du riz
béninois sont avant tout liés à un problème de
qualité et de présentation du produit. Pour les consommateurs, le
riz local comporte trop de brisures et trop de corps étrangers (besoin
de nettoyage avant consommation). Une meilleure maîtrise de la
qualité globale du produit et un tri du riz blanc par
catégories est nécessaire si les riziculteurs veulent valoriser
leur production. Pour cela, les producteurs devront définir et respecter
des règles de bonnes pratiques depuis le semis jusqu'à la mise en
marché : éviter le mélange de variétés au
sein d'une parcelle afin d'améliorer les conditions de
décorticage, respecter les conditions d'application des intrants,
récolter le riz à maturité, sécher le riz sur des
bâches ou des aires de séchage, utiliser des emballages
appropriés pour le stockage, suivre les conditions d'utilisation des
décortiqueuses et rechercher de nouveaux matériels, etc.
· Mettre sur pieds des stratégies de
sensibilisation des consommateurs en s'appuyant sur la masse média
(communiquées radio télévisés et des
publicités) afin de mieux faire connaître les atouts du riz local
surtout ses qualités nutritionnelles.
· Les expériences réalisées
montrent qu'il est souhaitable pour les producteurs de ne pas compter sur un
seul acheteur pour éviter de faire face à des méventes si
les engagements ne peuvent être tenus par l'une ou l'autre des parties.
Pour sécuriser les conditions de commercialisation, des contrats
écrits doivent être établis avec des acheteurs
(commerçants ou collectivités). Pour cela, il devient alors
indispensable que le gouvernement mette sur pieds institutions publiques
chargées de la collecte, du traitement (transformations) et de la
commercialisation du riz comme c'est aujourd'hui le cas avec la filière
coton au Bénin.
· Par ailleurs, les producteurs rencontrent des
difficultés à proposer du riz durant toute l'année, ce qui
détourne les acheteurs vers le riz importé pour lequel ils
disposent d'un approvisionnement régulier. L'amélioration des
conditions de commercialisation dépendra donc également de la
capacité des riziculteurs à augmenter la production de riz et
à programmer son écoulement tout au long de la campagne, et/ou
à négocier au niveau de la politique sectorielle sur le riz une
limitation des importations au moment de forte ventes du riz local. En d'autres
termes, il s'agit pour les autorités étatiques de
régulariser les importations de riz par rapport à la marge
déficitaire du riz local.
· Aux généticiens, Il revient de proposer
des variétés de riz pouvant prendre compte non seulement les
préférences des consommateurs mes aussi les contraintes des
producteurs (bon goût, incorporation d'arôme, haut rendement,
résistance au décorticage, cycle court, etc.)
· Enfin, faudra-il fournir une assistance technique et
financière aux agriculteurs pour les aider à adopter des
pratiques plus efficaces. Ceci permettra d'augmenter le rendement du riz et
d'améliorer les méthodes de traitement et de commercialisation de
leur produit.
v' Implication de l'étude pour les recherches
futures
Cette étude a tenté d'apporter une
lumière sur les facteurs déterminant la demande du riz local et
du riz importé au Centre et au Sud du Bénin. Cet objectif est
vaste et les aspects non explorés par la présente recherche
offrent des pistes importantes pour les recherches ultérieures par les
économistes, les agronomes et les spécialistes en technologies
alimentaires et généticiens. Des études devront être
menées en vue de clarifier les points suivants :
· Exploration des possibilités d'une meilleure
utilisation/manutention/calibrage des décortiqueuses (études
comparées de rendements, établissement de fiches techniques en
français/langue locale, etc.)
· Identification des stratégies de sensibilisation
des consommateurs sur les atouts et biens faits du riz local.
· Indentification des réseaux d'écoulement de
riz local.
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12-18, 2006.18p.
Annexe 1: Questionnaire
Date d'enquête : / / /
Nom et prénoms de l'enquêteur :
Fiche
N°:
1-Généralités
Caractéristiques
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Codes
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Inscrire la réponse
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Département (DEPART)
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1= Colline 2= Littorale
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Commune (COM)
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1= Glazoué 2= Cotonou
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|
Arrondissement (ARRON)
|
Inscrire la réponse
|
|
Village/ quartier de ville (NVILLA)
|
11= Glazoué Centre, 12= Sowé, 13=
Wèdèmè
|
|
Quartier de village ou hameau (NQUART)
|
Inscrire la réponse
|
|
Nom de l'enquêté (NENQ)
|
Inscrire la réponse
|
|
2- Structure du ménage
Nom et prénom* (NOMPRE)
|
Cod e
(1)
|
Sex
e
(SE
X) (2)
|
Age (AGE )
|
Nivea u
d'instr uction
(NIN ST) (3)
|
Statut matrimo nial (4) (STAT
U)
|
Si Statut matrimo nial = 1 ; Précisez
(5)
|
Lien de parenté avec chef ménage
(6)
(LIENCM)
|
Nombre
d'année de résidence dans village
(ARESI)
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Activité principale (7)
(ACTIP)
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Activité secondaire (7) (ACTIS)
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|
|
|
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|
*Commencer par le Chef ménage
(1): Numéroter par ordre
d'enregistrement
(2) : 1= Masculin 2= Féminin
(3) : 0=Sans instruction formelle ni
alphabétisé ; 1= Alphabétisé ; 2=Primaire ; 3=
6ème -3ème ; 4=2nd-Tle ;
5=Niveau supérieur
(4) : 1= marié, 2= célibataire,
3= veuf/veuve; 4= divorcé (e)
(5) : 0= homme ou femme monogame ; 1= homme
polygame ; 2= 1ère Epouse ; 3= 2ème Epouse
; 4=3ème Epouse ; 5= 4ème Epouse ; 6=
5ème Epouse et plus
(6) : 1=chef de ménage,
2=Epoux/épouse du chef de ménage ; 3=fils/fille du chef de
ménage,4=neveux/nièce, 5=père/mère du chef ou de
l'épouse ; 6=frère, soeur, 7=beau - frère, belle
soeur,8=Manoeuvre ; 9= autres (à préciser)
(7) : 1=l'agriculture, 2=l'élevage; 3=travaux
ménages; 4= commerce ; 5= artisan ; 6=ouvrier ;
7=élève/écolier ; 8=néant ; 9=autres à
précise
3- Autoconsommation du Riz
3-1- Préparation du riz et Liste des
plats
Veuillez nous donner la liste des menus que vous préparez
et les types de riz requis?
Liste des plats
|
Types de riz requis
|
Qualité (code)
|
Mode
de cuisson (code)
|
Durée
de
cuisson
|
Momen t des prépa rations (code)
|
Quantité de riz utilisée pour toute la
famille par
jour
|
Fréquence
des préparations (code)
|
Période de l'année ou le menu est plus consomme
|
Période de l'année ou le menu est
moins consommé
|
Code
|
NOM
|
Brisure/ entier
|
Etuvage
|
Origine
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
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|
|
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|
|
|
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|
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|
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|
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|
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|
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|
|
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|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Qualité :
|
|
|
.Mode de cuisson :
|
Moment des préparations :
|
Fréquence des Préparations :
|
Brisure/entier
|
Etuvage
|
Origine
|
|
1 Charbon
|
|
1. Matin
|
|
1. Une fois/Jour
|
2. Deux fois/Jour
|
1.Entier
|
1. Etuvé
|
1. Locale
|
|
2. Bois
|
|
2. Midi
|
|
3. Trois fois/Jour
|
4. Une fois/Semaine
|
2.Brisure
|
2. Non-étuvé
|
2. Importé
|
|
3. Gaz
|
|
3. Soir
|
|
5. Deux fois/Semaine
|
6. Trois fois/Semaine
|
|
|
|
|
4. Autocuiseur Electrique
|
|
|
|
7. Une fois/Mois
|
8. Deux fois/Mois
|
3-2- Quelles sont les qualités et les types de riz
que vous consommez cette année ?
Types de riz consommés dans la localité
|
Connaissez-vous ce type de riz(1) 1=oui
2=non
|
Avez-vous consommez ce riz dans les douze derniers
mois(2) 1=oui
2=non
|
Fréquence de consommation (code)
|
Indiquer dans l'ordre
d'importance 3 principales provenances 1=propre production
2=achat
3=don
4=mixte
|
Quantité achetée (kg) (si achat)
|
Fréquence des achats (code) (si achat)
|
Indiquer dans l'ordre
d'importance les 3 lieux d'achat les plus
préférés
(code)
(si achat)
|
Prix du kg de riz*
|
Indiquer dans l'ordre les 3 critères les plus importants
pour la sélection de ce type de riz
(code)
|
Indiquer dans l'ordre les 3 critères les plus importants
pour le choix du
fournisseur
(code)
(si achat)
|
Code
|
Noms
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
11
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*Indique le prix auquel la ménagère achète
le kg de ce type de riz au marché. Si elle n'achète pas ce riz
mais le consomme, qu'elle indique le prix auquel se vend le kg de ce type de
riz sur le marché.
Fréquence de consommation:1.Une fois/Jour
2. Deux fois/Jour 3.Trois fois/Jour 4. Une fois/Semaine 5.Deux fois/Semaine 6.
Trois fois/Semaine 7.Une fois/Mois 8. Deux fois/Mois
Fréquence d'achat (code): 1. Par Jour 2.
Par Semaine 4. Par An
Lieu d'achat (code): 1. Magasin 2. Marché
urbain 3. Champ propre 4..Marché du village 5. Marché
régional 6.Magasins 7.Boutiques 8.Auprès de tierce personne
9.Autre (à préciser)
Critère de sélection (code): 1.
Absence de corps étrangers 2. Blancheur 3. Taux de Brisures 4. Forme des
Grains 5. Facilité de cuisson 6. Grains très collant après
cuisson 7. Grains pas collant après cuisson 8. Goût 9.
Arômes (parfum) 10. Conservation après cuisson 11. Capacité
de gonflement 12. Texture dure 13. Texture tendre 14.Prix. 15.
diponobilité toute l'année16. Jolie emballage
17. Autre (à préciser).
Critères de sélection du fournisseur (code)
:1. Distance/proximité 2. Réputation 3. Facilité
de paiement (crédit) 4. Simple Relation 5. Lien de Parenté 6.
Prix 7. Disponibilité du produit 8. Type de riz vendu 9. Propreté
du riz vendu 10-La qualité ne change pas 11- Autre à
préciser
3-3. Notation du type de riz connu par la
ménagère*.
Pour Chacun des critères ci-dessous donnez un score pour
le type de riz correspondant selon les codes mentionnés dans le
2e tableau en dessous
Type de riz connu
|
Score des critères retenus (CODE)
|
Code
|
Nom
|
Corps étranger/ son
|
Blancheur
|
Taux de brisure
|
Forme des grains
|
Facilité de
cuisson
|
Cohésion des grains après cuisson
|
Goût
|
Arômes (parfum)
|
Conservati on après cuisson
|
Capacité de gonflement
|
Texture
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*Il s'agit bien ici du type de riz listé
et connu par la ménagère mais aussi de celui mentionné par
la ménagère et ne figurant pas (forcement) sur la liste
confectionnée par l'enquêteur
L'enquêteur doit demander à la personne
enquêtée de donner un score (une appréciation) de chacun
des critères mentionnés dans le tableau ci-après. Les
notes varient de 1 à 5 comme indiqué dans le tableau ci-dessous.
A chaque score (code) correspond une appréciation. La valeur 9 est
donnée pour celui qui ne sais pas quel score donner au critère
concerné.
Appréciation de chaque critère
Code
|
Corps étranger/ son
|
Blancheur
|
Taux de brisure
|
Forme des grains
|
Facilite de cuisson
|
Cohésion des grains après
cuisson
|
Goût
|
Arômes (parfum)
|
Conservation après cuisson
|
Capacité de gonflement
|
Texture
|
1
|
Absent/très peu
|
Très blanc
|
Très faible
|
Long et fin
|
Très rapide
|
Très collant
|
Très bon
|
Très bon
|
Très longue durée
|
Très bonne
|
Très tendre
|
2
|
Peu
|
Blanc
|
Faible
|
Long et gros
|
Rapide
|
Collant
|
Bon
|
Bon
|
Long durée
|
Bonne
|
Tendre
|
3
|
Moyen
|
Moyenne
|
Moyen
|
Moyen
|
Moyenne
|
Moyennement collant
|
Moyen
|
Moyen
|
Moyenne Durée
|
Moyenne
|
Moyen
|
4
|
Elevé
|
Mauvaise
|
Elevé
|
Court /rond
|
Lente
|
Faiblement collant
|
Mauvais
|
Pas d'arôme
|
Courte durée
|
Peu
|
Dure
|
5
|
Très élevé
|
Très mauvaise
|
Très élevé
|
Brisé
|
Très lente
|
Pas collant
|
Très mauvais
|
Mauvais
|
Très courte durée
|
Ne gonfle pas
|
Très dure
|
9
|
Ne sais pas
|
Ne sais pas
|
Ne sais pas
|
Ne sais pas
|
Ne sais pas
|
Ne sais pas
|
Ne sais pas
|
Ne sais pas
|
Ne sais pas
|
Ne sais pas
|
Ne sais pas
|
3-4- Approvisionnement en riz
|
codes
|
Inscrire réponse
|
Est-ce que vous mangez plus de riz qu'avant
(RAV) ?
|
1= Oui 2 = Non
|
|
Si oui, quel était le plat de base alternatif ?
(PLALT)
|
1=Riz importé,
2=Igname,3=Maïs;4=Mil;5=Sorgho; 6=Manioc;7=
Patate;8=Niébé, 8=Igname ;9= Taro ;10= fruits 11=Autre
(à préciser)
|
|
Pour quelles raisons avez-vous changé pour le riz
? (RAICHAN)
|
1=augmentation revenu,2=accessibilité,
3=propre production,4= riz moins cher, 5=cuisson facile,6=cuisson rapide,
7= Autre( à préciser)
|
|
Achetez-vous votre riz chez le même fournisseur
(ACHFOU) ?
|
1. Non (*) 2.Souvent (*) 3.Toujours
|
|
(*)De combien de fournisseurs réguliers
disposez- vous?(NOMBFOU)
|
Inscrire la réponse
|
|
Reconnaissez-vous lors de l'achat si un riz est local ou
importé ? (RECONRI)
|
1=Oui 2=Non
|
|
Si oui, comment reconnaissez-vous le riz importé (code),
citez jusqu'à trois critères?(COMREC)
|
1. Absence de corps étrangers,2= Absence de
son, 3=Blancheur, 4=Taux de Brisures, 5=Forme des Grains, 6=Prix, 7=
Jolie emballage, 8=Autre (à préciser)
|
|
3-5- Consommation alimentaire du ménage au cours
de l'année 2005
|
Janvier- Mars
|
Avril- Juin
|
Juillet- Septembre
|
Octobre- Décembre
|
Nombre de repas par jour
|
|
|
|
|
Aliments les plus consommés
|
A
|
B
|
C
|
A
|
B
|
C
|
A
|
B
|
C
|
A
|
B
|
C
|
Riz local
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Riz importé
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Maïs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mil
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sorgho
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Manioc
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Patate
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Niébé
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Voandzou /soja
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Igname
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Taro
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mangue
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bananes dessert
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autre (à préciser)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A = Hiérarchiser ; B
=nombre de fois par semaine ; C = quantité en
Kg pris chaque fois (préparation).
4- Données sur la production du riz (Pour les
consommateurs producteurs de riz) Quelle sont les différentes
utilisations de votre production de riz ?
Utilisation
|
Quantité (kg)
|
Indiquez la part sur10 de la production
totale
|
Production Totale
|
|
|
Autoconsommation
|
|
|
Vente
|
|
|
Don
|
|
|
Semences
|
|
|
Autres
|
|
|
5- Don de riz au niveau du
ménage
Recevez-vous des dons de riz ? 1=Oui 2=Non
si oui remplissez le tableau suivant
Types de riz
|
Nom
|
Qualité (code se référer à la
question 2)
|
Quantité
|
Unité
|
Fournisseur
|
Lieu
|
Entier/brisure
|
Etuvage
|
Origine
|
|
|
|
|
Type 1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Type 2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Type 3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Type 4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Type 5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Type 6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6 Revenus et Dépenses du ménage durant la
campagne (concerne tous les membres du ménage) 6-1- Revenus agricoles du
ménage pour l'année 2005
Recettes des différentes cultures ci-
après
|
Qui produit ? (15)
|
1ère Personne ( ie l'enquêté qui
produit)
|
2ème personne
|
3ème personne
|
|
|
Période d'abon- dance
|
Période de
soudure
|
Période intermédi aire
|
Période d'abon- dance
|
Période de
soudure
|
Période intermédi aire
|
Période d'abon- dance
|
Périod e de soudu re
|
Période intermé diaire
|
Riz
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres cultures
|
Coton
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Maïs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Igname
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Manioc
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Arachide
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Niébé
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mil/Sorgho
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Piment/Tomate
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Voandzou/Soja
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Goussi
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Fruitiers (manguier, oranger, anacardier,
etc.)*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Essences forestières*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres (préciser)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
(15) Mettre le code correspondant à la
table 2.2
*=Prendre directement la marge brute
6-2- Revenu non-agricole du ménage pour
l'année 2005
Sources de revenu du ménage
|
Qui exerce cette
activité
dans le ménage ? (10)
|
Montant (FCFA) par personne bénéficiaire
|
1ère personne
|
2ème personne
|
3ème personne
|
Saison pluvieuse
|
Saison sèche
|
Saison pluvieuse
|
Saison sèche
|
Saison pluvieuse
|
Saison sèche
|
Recette s
|
Dépens e
|
Recette s
|
Dépens es
|
Recette s
|
Dépens es
|
Recette s
|
Dépens es
|
Recette s
|
Dépen ses
|
Rece ttes
|
Dépe nses
|
Elevage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Transformation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Salaire reçu (dont la main d'oeuvre salariale)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Loyer reçu
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Com merce
|
Produits agricoles
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Produits manufactur és
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Artisanat
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pension
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Assistance
financière par une personne vivant hors du
ménage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres à préciser
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6-3- Dépenses agricoles pour l'année
2005
Autre à préciser
Opérations effectuées
|
Montant
|
Riz
|
Coton
|
Maïs
|
Igname
|
Manioc
|
Arachide
|
Niébé
|
Mil/ Sorgho
|
Piment/ Tomate
|
Voand zou /Soja
|
Goussi
|
Pour Autres
|
Transport des produits
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Transformation des produits
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Stockage des produits
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Carburant+ pour activités champêtres
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Engrais
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pesticides
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Herbicide
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Semences
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres produits phytosanitaires
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Opérations culturales
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6-4- Autres dépenses du ménage pour
l'année 2005
|
Montant
|
|
Mensuel
|
Annuel
|
Loyer
|
|
|
Habillement
|
|
|
Entretien du logement
|
|
|
Pétrole/électricité
|
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Combustibles (bois de chauffe, charbon, etc.)
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Soins santé moderne et produits pharmaceutiques
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Soins traditionnels (consultations chez les tradi
praticiens, tisane, etc.)
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Scolarité
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Assistance financière/ Dons d'argent (cadeau)
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Voyages
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Cérémonies
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Impôts
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Cotisations pour les associations et groupements
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Dépenses alimentaires
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Autres
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Autres :
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6-5-Si vos revenus augmentaient, mangeriez vous plus de riz ?
1-Oui 2. Non
Pourquoi ?
6-6-Changeriez vous de qualité de riz ? 1. Oui 2. Non
Pourquoi ?
Si oui, quelles autres qualités de riz ?
Qualité
Local Etuvé entier
Local Non Etuvé entier
Local Etuvé brisure
Local Non Etuvé brisure
Importé Etuvé entier
Importé Non Etuvé entier
Importé Etuvé brisure
Importé Non Etuvé brisure
Autre (à préciser)
Inscrire réponse (1=oui, 2=non)
6.-7 Quels types d'aliments nouveaux achèteriez-vous (ou
en plus grande quantité) ?
7-Variation de la quantité et du prix des
différents types de riz consommés en fonction de leurs
caractéristiques durant la campagne 2005-2006
Caractéristiques
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Riz local
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Riz importé
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Quantité consommée
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Prix du kilogramme
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Quantité consommée
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Prix du kilogramme
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Unité Locale (UL)
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Préciser UL
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Qté en Kg
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Unité
Locale (UL)
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Préciser UL
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Qté en Kg
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1 Absence de corps étrangers
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2. Présence de corps étrangers
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3. Propreté (absence de son)
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4. Présence de son
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5. Blancheur
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6. Couleur sale
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7. Taux de Brisures faible
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8. Taux de Brisures élevé
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9. Facile à cuir
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10. Difficile à cuire
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11. Mauvais emballage ou riz en exposition
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12. Jolie emballage
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13. Forte cohésion des grains après cuisson
(très collant)
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14. Faible cohésion des grains après cuisson
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15. Avec Arômes (parfum)
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16. Sans arômes
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17. Forte capacité de gonflement
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18. Faible capacité de gonflement
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19 Texture dure
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20. Texture tendre
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21. Autre (à préciser)
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8- Quelle sont les prix des produits consommés
?
Quel est le prix d'achat des différentes
variétés de riz que vous consommez ces cinq dernières
années? (Donnez le prix d'achat d'un Kg)
Qualités riz
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2006
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2005
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2004
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2003
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2002
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Prix bas
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Prix élevé
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Prix bas
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Prix élevé
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Prix bas
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Prix élevé
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Prix bas
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Prix élevé
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Prix bas
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Prix élevé
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Local Etuvé entier
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Local Non Etuvé entier
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Local Etuvé brisure
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Local Non Etuvé brisure
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Importé Non Etuvé entier
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Importé Etuvé entier
Importé Etuvé
brisure
Importé Non Etuvé
brisure Maïs
Niébé Igname
NB : A compléter avec les données de l'ONASA.
9-Contraintes liées à la consommation et
à la préparation 1-Contraintes liées à la
consommation du riz ?
2- Solutions proposées pour pallier ces contraints ?
3- Contraintes liées à la préparation du
riz?
4- Solutions proposées pour pallier ces contraints ?
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