Chapitre 1
Revue de la littérature
L'économétrie appliquée est un mode
d'investigation économique qui utilise le calcul mathématique et
statistique, l'informatique et les lois économiques pour faire des
estimations permettant d'éclaircir la réalité
compliquée. Cette complexité nous incite à chercher un
principe qui facilite la mission des responsables à la prise des bonnes
décisions. Le probléme d'estimation de la demande d'eau
résidentielle s'inscrit dans la liste des problémes auxquels sont
confrontés bon nombre d'économétres. Toutefois, La
résolution d'un tel probléme nécessite, pour un
économètre appliqué, l'observation de la
réalité, la formulation, l'estimation et la validation des
résultats. Cette démarche a été entreprise dans
plusieurs pays en utilisant diverses techniques économétriques.
C'est en fait l'objectif du présent chapitre consacré à
une revue de la littérature plus ou moins exhaustive, qui nous
ramènera à la bonne spéciÞcation d'une formule
standard innovatrice à appliquer dans notre travail. Ainsi, la revue est
présentée en prenant en considération l'aspect
économétrique à travers la synthése des travaux sur
données d'enquête, les travaux utilisant des données
temporelles et, dans une dernière section, ceux portant sur des
données de panel.
La demande d'eau résidentielle a été
étudiée depuis la Þn des années soixante. Plusieurs
estimations ont été entreprises pour le cas des Etats-Unis tels
que les travaux de Howe et Lineaweaver [1967][20], Foster et Beattie
[1979][17], Chicoine et Ramamurthy [1986][11],Nieswiadomy et Molina [1989][38]
et Hewitt et Hanemann [1995][21]. Alors que l'émergence des
études portant sur des pays européens date des années
quatre vingt dix à travers les travaux de Hansen [1996][23],
Höglund [1997][22], CREDOC [1997][13], et Très récemment le
travail de Nauges C et A Thomas [2003][40] a traité le cas de la
France.
Pour le cas de la Tunisie, la plupart des études ont
été entreprises sur la base des données
agrégées. Ainsi, les mémoires de Ben Naceur [1984][5] et
Tlili [1993], les études de Rodriguez [1991][48], Lahoual et al
[1994][34], Ayadi et al [2002][1] ont utilisé respectivement des
données annuelles, trimestrielles et en double indice pour estimer des
fonctions de demande nationale d'eau résidentielle. Notant au passage
que notre étude sera la nouvelle version de celle de Ayadi et al
[2002][1].
Nous allons présenter l'état de l'art selon la
technique économétrique utilisée pour estimer la demande
d'eau résidentielle. Ainsi, Les études portant sur des
données d'enquête seront synthétisées dans une
première section, les études basées sur des séries
temporelles et ceux sur données de panel le seront dans une
dernière section.
2.1 Les études portant sur des données
d'enquête
Malgré la faiblesse statistique des estimations sur des
données individuelles, plusieurs travaux en économétrie
appliquée et notamment en économétrie de la demande ont
été établis. Le premier travail qui tente à estimer
la demande d'eau résidentielle sur la base des données
individuelles ( cross section ou en coupe transversal) a été
mené par Vaillancourt F et Mireille C [1978][54]. Cette application
tente à estimer la demande d'eau résidentielle pour un
échantillon de 560 ménages d'une ville Québécoise
appelée Saint-Laurent. Les auteurs ont déterminé les
variables principales susceptibles d'affecter la demande d'eau
résidentielle à travers l'estimation d'une simple
régression linéaire de la consommation d'eau sur le prix par
unité, le revenu par ménage, le nombre des membres du
ménage, les conditions climatiques sèches et la présence
d'équipements consommateurs d'eau. Pour le cas du Québec, le prix
est Þxe pour les ménages dont la consommation ne dépasse
pas 68,000 gallons par an. Les auteurs ont procédé à un
échantillonnage par la méthode du hasard systématique; ils
ont trouvé que 87% parmi les 560 ménages ne dépassent pas
68,000 gallons par an, parsuite, ils ont écarté la variable prix
de la régression. Conformément à l'intuition
économique et compte tenu que l'eau est un bien normal, les
résultats ont ressorti que le revenu affecte positivement la
consommation d'eau. Le nombre des membres du ménage et la
présence d'équipements consommateurs d'eau vinent à
augmenter la consommation d'eau pour les ménages de
l'échantillon. Notons que les auteurs ont estimé
l'équation de la consommation à travers la linéarisation
en forme logarithmique et ces résultats ont été similaires
à ceux des études américaines et à ceux obtenus
pour la même ville en 1977 pour un échantillon de 108
ménages.
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