Introduction
La Tunisie est un pays à climat semi-aride
caractérisé par une rareté des ressources en eau. Cette
rareté naturelle est accentue par une croissance rapide de la demande
suite au développement économique, urbain et démographique
qui connait la Tunisie depuis l'indépendance.
L'autorité de l'eau, qui s'engage à promouvoir
l'offre afin de satisfaire la demande, se trouve devant une contrainte
naturelle qui se traduit par la limite des ressources conventionnelles. Un tel
probléme pousse l'autorité à penser à mobiliser
d'autre ressources non-conventionnelles, tel que le dessalement de l'eau de mer
et l'épuration des eaux déja utilisées. Notons que ces
ressources non-conventionnelles se caractérisent par un coût de
mobilisation plus élevés que les ressources naturelles.
L'économie Tunisienne qui est encore émergente pourrait
être handicapée par les conséquences négatives qui
découlent de cet accroissement brutal du coût. La seule
alternative résiderait dans la maîtrise de la demande afin
d'alléger ces conséquences négatives susceptibles de
ralentir le rythme de la croissance économique déja
remarquable.
L'agriculture, qui accapare plus de 80% des ressources
disponibles, est au centre de l'intéret dans toute politique de gestion
de la ressource en eau. Sachant que les responsables de la gestion des
ressources en eau dans le secteur résidentiel sont convencus de
l'inélasticité de la demande en eau à son prix, le recours
à la conservation de la ressource, grâce à une tarification
appropriée, est malheureusement négligé au profit de la
mobilisation de l'offre.
Si la demande d'eau résidentielle paraît beaucoup
moins importante que la demande agricole en terme absolu, sa maîtrise est
cependant primordiale pour des raisons absolument évidentes. En effet,
cette composante se distingue par au
moins deux caractéristiques intrinsèques qui
justifient amplement qu'on lui prête le maximum d'attention.
Premièrement, l'usage résidentiel est considéré
comme le plus vital, parce qu'il touche un domaine hautement sensible
lié à la satisfication des besoins perçus comme
indispensable à la survie de toute société humaine.
Deuxièmement, la demande en eau résidentielle accapare les
meilleures ressources du pays. En effet les eaux réellement douces,
d'accès facile et surtout les plus régulières et
caractérisées par des niveaux de fiabilités minimales sont
allouées en priorité à ce secteur.
Afin d'aider les preneurs des décisions en
matiére de gestion de la ressource, plusieurs chercheurs ont produit des
travaux d'analyse économétriques de la demande d'eau
résidentielle en Tunisie durant les dernières decenies. Ces
études ont réellement contribués à clarifier le
problème et surtout à montrer que la demande n'est pas, comme
prétendu, inélastique au prix. Notre travail s'inscrit dans cette
perspectives en mettant surtout un accent particulier sur le recours aux
techniques économétriques les plus récentes afin
d'améliorer la qualité de l'estimation de la demande d'eau
résidentielle. En effet, la base des données utilisée dans
ces études est souvent considérée stationnaire. Nous nous
intéressons dans ce travail à l'application d'une technique
économétrique récente qui évoque le probléme
de la stationnarité en panel. Nous actualisons la base des
données utilisée par Ayadi et al (2002) et nous posons la
question sur la situation d'équilibre de long terme entre la
consommation moyenne d'eau résidentielle et ses déterminants pour
le cas de la Tunisie. Notre base des données commencent avec la
disponibilité des données désagrégés
jusqu'à nos jours (1980-2007). Nous adoptons le découpage retenu
par le travail de Ayadi et al (2002).
Notre travail est organisé en quatre chapitre. Le
premier est consacré à une présentation synthétique
de la littérature économétrique qui nous utilise dans
notre partie empirique. Nous avons mis un accent particulier dans le chapitre
deux sur les tests de stationnarité en panel, de cointégration en
panel et les méthodes d'estimation des relations de cointégration
en panel. L'analyse des données forme le chapitre trois et Enfin, le
dernier chapitre résume les résultats obtenus ainsi que leur
intérpretation économique.
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