Introduction
Il est reconnu depuis longtemps que le commerce et les
politiques en matière d'investissement et de concurrence sont
étroitement liés.
En abordant le sujet des enquêtes de concurrence (EC) au
Maroc, on est en mesure de se pencher sur l'étude les règles et
dispositions relatives aux entités et personnes ayant la
compétence de les déclencher, celles qui auront la tâche de
les mettre en oeuvre et les institutions qui auront décidé de
leur sort. Le droit marocain bien qu'il ait déterminé qui pourra
provoquer et déclencher ces enquêtes, les agents habilités
à les effectuer, leurs attributions et les procès-verbaux
établis par ceux-ci, il n'ait pas défini les enquêtes de la
concurrence, laissant ainsi la tâche au soin de la doctrine.
A cet effet, M. DRISSI ALAMI MACHICHI avance que
l'enquête peut d'abord être définie comme une
procédure administrative, tendant à la recherche et la
constatation des faits et des indices, à la constitution et la
conservation des moyens de preuve, et de manière générale
à la collecte d'informations nécessaires à
l'éclairage d'une question obscure, équivoque ou
controversée, avant de prendre la décision
nécessaire1(*).
De sa part, la doctrine française a défini les
enquêtes de la concurrence, désignées dans cette
étude par (EC), comme un pouvoir dont les autorités
administratives sont dotées et en vertu duquel elles peuvent
opérer de véritables descentes dans les entreprises2(*), interroger les membres de leur
personnel, et même convoquer ceux-ci dans leurs locaux pour les
auditionner. Il peut s'agir d'une «vérification sur
place », d'une « inspection », d'une
« visite» ou encore d'une « visite et
saisie » 3(*).
La notion de concurrence, élément d'ordre public
et moyen d'organisation du marché, mérite, elle aussi,
d'être définie. Delà, elle peut être comprise,
suivant une double approche.
Primo, Sous son aspect économique, la concurrence
apparaît comme un mécanisme permettant la formation des prix par
le jeu de l'offre et la demande4(*). Mais, selon l'approche purement juridique, elle est
appréciée comme un ordre, une organisation sociale. C'est un
ensemble de règles qui visent à assurer les conditions
d'organisation et de fonctionnement du marché, donc de
l'économie.
Cet ensemble est jugé d'ordre public parce qu'il
défend l'intérêt général. C'est pourquoi dans
aucun pays le droit de la concurrence n'est laissé à la seule
initiative des particuliers ou aux seules procédures civiles. Il y a
toujours action publique et sanction publique.
Cet ordre public est, de plus, économique. Cela
signifie que non seulement son champ d'application naturel est
l'économie, mais que sa finalité est économique.
Secundo, d'après l'approche économique, elle est
considérée comme un instrument de la politique économique,
la politique de la concurrence s'est traduite dans tous les pays qui l'ont
appliquée par des bénéfices et des avantages
économiques importants, dont le plus essentiel est celui de la
liberté d'accès au marché, qui se traduit par une offre
abondante stimulant l'innovation, la qualité et les prix. La
communauté en tire un profit réel, car la politique de la
concurrence favorise l'adaptabilité et l'efficience de l'entreprise et
de l'économie nationale face aux défis de la
mondialisation5(*).
La concurrence apparaît aussi comme une forme
d'organisation et non plus comme un état naturel, spontané et
normal.
A défaut de pouvoir décréter la
concurrence, le rôle du droit de la concurrence est souvent d'obliger
à se faire concurrencer ou à la subir. La protection des
concurrents n'est pas le souci premier du droit de la concurrence. Ce qui le
préoccupe, en principe, c'est le fonctionnement macro-économique
du marché et notamment la recherche de l'efficience économique,
cette dernière est entendue comme la plus grande satisfaction du
consommateur par les producteurs compte tenu de la rareté des ressources
globales de la collectivité.
Par ailleurs, étant un instrument de régulation
des marchés, les enquêtes de concurrence sont des moyens divers de
recherche et de mise en évidence de faits constitutifs d'infractions aux
règles de la concurrence et des preuves en cette matière.
Normalement, la régulation est l'action consistant
à régler et assurer le bon fonctionnement des
systèmes6(*), elle ne
peut être conçue que dans un champ donné (notamment dans un
secteur ou un marché pertinent), un considérable pouvoir
d'investigation, d'interprétation, d'appréciation dévolu
à des personnes indépendantes du pouvoir politique et du milieu
sur lequel elles exercent leur contrôle. La régulation est
différente, ici, de la réglementation, car cette dernière
relève du « privilège souverain de
l'Etat »7(*).
Alors que la régulation vise essentiellement la construction de la
concurrence par le moyen des normes flexibles, c'est-à-dire par des
règles « souples, négociées, et
évolutives » 8(*) et son objet porte sur l'ouverture d'un secteur
à la concurrence dont le droit prend en charge la construction, la
surveillance et le maintien de forces des grands équilibres9(*).
Demeurant l'instrument de l'application du droit de la
concurrence et de la régulation des marchés, les EC subissent des
systèmes juridiques distincts au niveau des autorités
compétentes, de l'étendue de leurs compétences, et du
déroulement des procédures.
Au Maroc les enquêtes de concurrence (EC) admettent deux
sortes ; les enquêtes non contraignantes dites simples et les
enquêtes contraignantes ou sous autorisation judiciaire dite lourdes. Les
premières sont des procédures purement administratives. Les
secondes comportent une intervention judiciaire.
La compétence en matière des EC se partage entre
les autorités administratives, notamment le Premier Ministre et ses
collaborateurs tels que, bien entendu, la Direction de la Concurrence et des
Prix et les autorités de régulation, en
l'occurrence, le Conseil de la Concurrence et les
régulateurs sectoriels.
Pour les autorités judiciaires, bien qu'avant la loi
06-99 du 2 rabiî I 1421(5 juin 2000)10(*), elles tranchaient les différends entre les
opérateurs économiques, et en matière de concurrence
déloyale, en application de l'article 84 du DOC et les articles 89
à 91 du dahir de 1916 sur la propriété industrielle. Elles
sont désormais appelées à suivre l'évolution du
marché aux fins de procéder à l'examen des faits, les
interpréter, et par effet, appliquer le droit de la concurrence, qui
leur confère ainsi un pouvoir d'être saisies par les
autorités de régulation intervenantes en la matière.
Il est question donc d'une véritable compétence
d'autorisation et d'accompagnement des enquêtes de la concurrence d'un
côté. D'un autre côté, d'une attribution de
collaboration avec les régulateurs, assortie d'un pouvoir de trancher
les contentieux de la concurrence, de prononcer les jugements et de
contrôler les décisions des autorités de normalisation.
La loi 06-99 a assigné, certes à la justice une
mission de suivi des procédures d'enquête, mais sans pour autant
troubler l'ancienne structure.
De sa part, le Premier Ministre (PM) jouit d'énormes
prérogatives en matière d'EC Il s'agit d'abord, d'un large
pouvoir décisionnel. Ensuite, d'un pouvoir de nomination et de
désignation. Enfin, d'un pouvoir de sanction.
A côté des autorités de
déclenchement des EC, ils existent des agents habilités à
l'exercice de l'EC proprement dite. Il s'agit surtout des fonctionnaires de
l'administration habilités spécialement à cet effet, des
enquêteurs de la Direction de la Concurrence et des prix, des
rapporteurs du Conseil de la Concurrence, des agents du corps des
contrôleurs des prix, des enquêteurs sectoriels et des
officiers de la police judiciaire.
Le déroulement des enquêtes de la concurrence
nécessite le passage par plusieurs étapes, mais qui
dépendent toutes de la décision des autorités
administratives, notamment le Premier ministre. Cependant, la justice ne peut
intervenir que dans les enquêtes coercitives ou sous autorisation
spéciale, différentes des enquêtes simples, qui ne sont
rien d'autre qu'un contrôle administratif ou une inspection11(*).
Dans les unes et les autres, les enquêteurs ont des
pouvoirs exorbitants ainsi que des obligations à respecter ; Les
constatations des enquêteurs donnent lieu à
l'établissement des procès-verbaux ayant une force
probante.
Partant de l'intérêt des EC dans la
vérification du bon fonctionnement du marché, le
législateur marocain a consacré tout un chapitre à
celles-ci, notamment de l'article 61 à 66 de la loi 06/99 du 5 juin 2000
sur la liberté des prix et de la concurrence et de l'article 22 à
24 du décret n°2-00-854 du 28 joumada Il 1422 (17 septembre 2001)
pris pour son application. En outre, l'application des sanctions prévues
à l'article 9, 67 et suivants justifie la responsabilité des
enquêteurs dans l'application du droit la concurrence. Leur intervention
se matérialise particulièrement au niveau de la
réglementation des prix, de l'examen et l'appréciation des
pratiques anticoncurrentielles prévues aux articles 6 et 7, ainsi afin
d'application des dispositions relatives aux sanctions administratives, civiles
et pénales.
L'étude de la question des EC revêt une
importance relative à leur appartenance à la régulation et
à la réglementation et leur rôle dans la construction de la
concurrence et de la politique de la concurrence la dirigeant.
Les enquêtes de concurrence servent à garantir
une double protection des principaux intervenants sur le marché,
c'est-à-dire les entreprises et les consommateurs, dans la mesure
où elles doivent respecter un équilibre des libertés et
des droits individuels et logiquement la défense de
l'intérêt général. Le but ultime est celui de
préservation de la concurrence elle-même, la transparence et la
loyauté du marché et l'action économique.
En pratique, la portée de ces enquêtes consiste,
donc, dans la régulation des marchés et l'application de la
politique de la concurrence.
Ainsi, les EC touche une théorie fondamentale au droit
de la concurrence notamment de la prévention des abus sur le
marché et des pratiques élusives de concurrence ainsi que
la promotion de l'efficacité économique. Cela demande une
vigilance en intervenant par le biais de surveillance et/ ou contrôle, ou
en procédant à des enquêtes et investigations dans diverses
situations, notamment en matière d'élaboration de la politique
des prix et l'organisation de la libre concurrence.
La concentration des dotations accordées
aux contrôleurs et enquêteurs par la loi sur la liberté des
prix et de la concurrence n'est pas nouvelle. Elle trouve son fondement dans la
loi de 1984 sur la répression des fraudes et dans la loi de 1971 sur le
contrôle des prix. Elle certifie la portée dorénavant
accordée par les pouvoirs publics à l'ordre public
économique, et par le droit positif à une nouvelle notion de
justice économique civile et pénale, qui participe à la
régulation des marchés.
En effet le terme « régulation »
est nouveau en langage juridique, dans la mesure où il relève de
la terminologie économique contemporaine. La conception de
régulation est apparue aux Etats- Unis à l'occasion du New
Deal des années 1933 à la suite de la crise de 1929 et des
dérèglements majeurs qu'a connu l'économie
américaine, d'où l'idée de mettre en place des
institutions pour surveiller les marchés, le bon fonctionnement de la
concurrence et éviter les abus de position dominante. Ce sont des
institutions indépendantes d'encadrement des marchés ayant pour
objectif la sanction des abus de position dominante et le respect de la
concurrence, tout en jouissant d'un pouvoir d'instruction, de
délibération, et de sanction indépendant du pouvoir
politique. Ce concept a été repris en France, et
généralement en Europe suite à une évolution
profonde au début des années quatre vingt du siècle
écoulé, liées principalement à la logique de la
construction européenne, bien que la régulation ait
été attachée à la libéralisation des
secteurs dorénavant régulés12(*).
Le model français de régulation sectorielle a
été récupéré partiellement par le Maroc.
Ainsi qu'on assiste à l'ouverture de certains secteurs à la
concurrence corollaire de privatisation et par conséquent à
l'apparition des autorités administratives indépendantes, dite
encore autorités sectorielles, (comme le Conseil Déontologique
des Valeurs Mobiliers (CDVM) ; Banque Al Maghreb (BM) ; la Haute
Autorité de Communication Audiovisuelle (HACA) ; l'Agence Nationale
de Réglementation des Télécommunications (ANRT)), tout en
préservant la structure de base. C'est la tutelle de la
hiérarchie administrative originale en matière politique et
économique, afin de protéger l'ordre concurrentiel, et dont la
sanction des atteintes appartient, à l'origine, aux autorités
judiciaires.
Le passage d'une politique de libéralisation des prix
à une politique de concurrence trouve son expression matérielle
dans l'adoption d'une réglementation sur la concurrence, en l'occurrence
la loi 06-99 relative à la liberté des prix et de la
concurrence.
Si l'adoption d'une politique de la concurrence au Maroc
constitue la suite logique d'un processus entamé dès le
début des années quatre vingt13(*) pour la libéralisation des prix,
« l'adhésion du Royaume du Maroc aux accords du GATT14(*) d'une part, et l'ouverture
progressive du marché marocain aux productions industrielles dans le
cadre de la mise en place de la zone de libre-échange avec l'Union
européenne, d'autre part, ainsi que la libéralisation
progressive des prix intérieurs, impliquent l'instauration de
règles de fonctionnement concurrentiel des
marchés. »15(*)
Instrument fondamental de la politique de concurrence au
Maroc, la loi 06-99 puise ses sources d'inspiration dans les grands principes
du libéralisme économique.
En ce sens, les pouvoirs publics au Maroc ont veillé
à ce que la législation nationale soit en conformité avec
les principes de transparence, de non discrimination, de loyauté
édictés par l'OMC16(*) et avec les dispositions de l'ensemble des
résolutions sur les règles équitables convenues au niveau
multilatéral pour le contrôle des pratiques commerciales
restrictives adoptées par la CNUCED17(*).
C'est une loi d'ordre général qui s'applique
à tous les secteurs économiques et qui prévoit une
nouvelle procédure d'enquête qui permet de protéger le
consommateur économiquement, (contre la hausse des prix et les pratiques
restrictives de concurrence), et les entreprises victimes de pratiques
anticoncurrentielles. Les procédures en matière d'enquête
se soucient de la sécurité juridique des opérateurs
(concertation, communication, respect des droits de la défense, voies de
recours) de rapidité et d'efficacité (délais).18(*)
Au plan international, il n'existe pas à cette heure de
dispositions de concurrence applicables aux entreprises et susceptibles de
donner lieu à des enquêtes de concurrence19(*).
Selon Nathalie, aucun accord de coopération auquel la
Communauté Européenne adhère ne permet à la
Commission de réaliser une inspection pour le compte d'une
autorité étrangère à laquelle elle remettrait les
preuves rassemblées pour que cette dernière applique son propre
droit aux faits concernés. En revanche, la France a adopté
dès 2001 des règles permettant de réaliser des inspections
à la demande d'autorité de concurrence étrangères.
Ces dispositions s'appliquent également aux autorités hors Union
Européen, sous réserve d'un certain nombre de conditions
(réciprocité, protection des secrets d'affaires, absence
d'atteinte à la souveraineté ou aux intérêts
essentiels français)20(*).
Mais dans le cadre du renforcement des mécanismes de
coopération internationale, les autorités de la Communauté
Européennes et du Maroc peuvent désormais être conduites
à réaliser, dans le domaine de concurrence, des inspections
à la demande d'autorités de concurrence
étrangères21(*)
Sur le plan juridique, une complémentarité
s'impose, dans l'accomplissement d'enquêtes de la concurrence, entre les
autorités administratives et judiciaires. Les enquêtes ont un
aspect administratif, surtout qu'elles sont prédominées par le
premier ministre dans la suite à leur donner, puisque le conseil de
concurrence est un organe consultatif sans force de décision. De
même, le tribunal compétent ne peut être saisi sans
décision du Premier Ministre (PM).
L'organisation et les procédures d'enquêtes de
concurrence au Maroc révèlent la prédominance du
caractère administratif, ce qui fait prévaloir le pouvoir
politique en matière de décision. Cela, nous incite à
s'interroger ainsi, dans quelle mesure cette organisation et
prédominance favorise l'épanouissement de la concurrence et
l'application saine de cette dernière?
Par rapport à la production doctrinale, le sujet n'a
pas été encore traité d'une manière
détaillée et spécialisée mais d'une manière
plus ou moins sommaire dans le cadre des autorités de régulation
ou du droit commercial fondamental au Maroc.
Pratiquement, les enquêtes de concurrence ne sont pas
des procédures répandues, ni même rendues publiques, au
Maroc dans la mesure où la plupart des affaires sont restées dans
les sommiers de l'administration chargée du domaine, et ce en raison,
principalement, de la rareté des cas d'application concrets des
règles juridiques, mais dont les solutions à dégager sont
intéressantes au point que cela nous impose à fouiller dans la
jurisprudence étrangère qui est riche en la matière.
Une question centrale mérite, ici, d'être
soulevée. Ce questionnement trouve sa justification dans
l'intérêt de savoir à qui appartient le pouvoir d'ordonner
et d'exercer les enquêtes de concurrence ? Nous estimons primordial
à cet effet de savoir le déroulement des enquêtes de
concurrence sous leurs deux formes, sans perdre de vue l'enquête
préliminaire.
Dans ce contexte, l'organisation et le déroulement des
enquêtes de la concurrence font, minutieusement, l'objet de cette
étude. Il s'est avéré possible, de sectionner ce sujet en
deux divisions principales : les autorités compétentes en
matière d'enquêtes de concurrence (partie I), et
le déroulement des enquêtes de concurrence (partie
II).
Partie I: Les autorités compétentes en
matière d'enquêtes de concurrence
Dans notre système juridique, et par rapport aux
systèmes comparés, le Premier Ministre est le chef de file en
matière de concurrence. Les autres autorités, qui appartiennent
à divers départements gouvernementaux ainsi que les
autorités administratives de régulation, collaborent directement
avec lui. La substance de collaboration est variable et suit une chronologie
graduée.
Au niveau communautaire, la Commission des Communautés
européennes, désignée dans ce sujet par "la Commission",
dispose de pouvoirs d'investigation et de sanction qui lui permettent de mettre
au jour des infractions au droit communautaire de la concurrence et de punir
leurs auteurs conformément au Règlement N°1/200322(*).
Mais, en France les enquêtes relèvent
principalement de la compétence de la direction générale
de la concurrence, la consommation et la répression des fraudes
(DGCCRF), qui intervient, soit en amont de la saisine du Conseil de la
Concurrence ou des juridictions civiles et pénales par le Ministre de
l'Economie, soit à un stade ultérieur, sur demande du Conseil de
la Concurrence. 23(*).
Par ailleurs, l'Autorité chargée de
l'application et du respect la législation allemande de la concurrence
est le Bundeskartellamt (BKartA). L'historique des poursuites contre
les abus de position dominante limité et mitigé, peut être
au motif que le BKartA s'est davantage concentré sur les
questions de cartel qui définissaient sa mission originelle. La
culture institutionnelle indépendante du BKartA
peut-être le trait dominant de la politique de la concurrence
allemande.
Ainsi, la nature de la mission de régulation
nécessite, certes la séparation des pouvoirs notamment les
pouvoirs d'instruction, de ceux de décision24(*), mais s'articule
évidemment sur une coopération entre les différents
intervenants.
Prenons l'exemple du système français. On
assiste à une relation de dialogue et de coordination reliant les
autorités indépendantes et les autorités sectorielles sous
contrôle du juge25(*). Par contre, dans le système marocain, cette
relation de coopération n'est malheureusement que la conséquence
directe de la dépendance administrative et ne résulte pas de
volontés libres.
Par rapport à l'outil décisionnel, il est
difficile de parler distinctement des diverses autorités intervenantes
dans les enquêtes de concurrence vue la complémentarité des
tâches qui s'impose, en pratique, dans l'accomplissement des
enquêtes de concurrence26(*). Or il est indispensables de les distinguer afin de
tracer les limites du pouvoir de chacune de ces autorités et, de
démontrer l'ample de l'hérédité administrative.
Au sommet de cette hiérarchie (on peut évoquer
en premier lieu, les instances à vocation consultative comme la
commission interministérielle en matière d'étude et de
recherche afin d'avis pour la réglementation des prix27(*), et le conseil de la
concurrence en matière générale de la concurrence28(*) (fixation des prix,
élaboration de réglementation en la matière29(*), les pratiques
anticoncurrentielle et des opérations de concentration
économique30(*)
...). En second lieu, d'autres autorités s'occupent surtout de la
correction des atteintes à la concurrence31(*).), le PM concerte avec ces
différentes autorités placées sous sa direction, afin
d'exercer ses pouvoirs réglementaires et décisionnels.
L'illustration la plus frappante à ce niveau est celle relative aux
enquêtes, concernant la réglementation des prix, où les
décisions du PM sont tributaires des éléments de fixation
des prix constatés par les contrôleurs des prix32(*), et des recherches et
études réalisées par la commission
interministérielle et du CC afin d'avis en matière des prix. En
outre, cette collaboration apparaît au niveau de la procédure des
pratiques anticoncurrentielles marquée par l'intervention indispensable
du CC, afin d'avis lors de la prise de décision par le premier
ministre33(*), notamment,
lorsqu'il est nécessaire de procéder à des enquêtes
et expertises, et ce en vertu de l'article 29 et des examens,
conformément à l'article 30 afin de recommandation des mesures
conservatoires, conditions, ou injonctions, par application de l'article 32 et
25 de la loi 06-99.
Ensuite cette collaboration devient plus évidente et
concrète lors des enquêtes menées d'une part, par les
rapporteurs visés à l'article 22 de la loi, et les fonctionnaires
de l'administration habilités spécialement à cet effet, et
les agents du corps des contrôleurs prévues à l'article 61
de la même loi.
Différentes autorités interviennent dans
l'application de la loi de la concurrence ; les unes peuvent
déclencher les enquêtes de la concurrence (chapitre
I) les autres sont, de leur part, habilitées à les
exercer (chapitre II).
Chapitre I - Les autorités habilitées
à déclencher les enquêtes de concurrence
Au Maroc, seul le Premier ministre est compétant
d'ordonner et de déclencher les enquêtes de la concurrence
à vocation générale. Toutefois, le conseil de la
concurrence jouit d'un pouvoir d'ordonner au PM de procéder aux
enquêtes, mais sans pour autant avoir un pouvoir de
délibération contraignant en la matière.
Par ailleurs, le rôle des autorités
administratives, dont quelques unes parmi elles sont par définition
indépendantes à l'égard du pouvoir politique, s'exerce
pendant des phases dépendantes les unes des autres, et ce dans le
respect des procédures, notamment la saisine du PM qui saisi, à
son tour, l'autorité judiciaire au besoin.
De ce fait, les enquêtes de concurrence (EC) peuvent
être déclenchées par les autorités de
régulation (Section II) ou/et les autorités
administratives
(Section I).
Section I - Les autorités administratives
C'est en effet c'est de l'esprit de la loi sur la
liberté des prix et de la concurrence que de mettre l'Administration au
service des agents économiques et du bon fonctionnement du
marché. Dans le respect de l'intérêt public,
l'Administration a renoncé à ses pouvoirs de sanction, pour
devenir, en revanche, chargée d'un rôle de surveillance et
d'enquête dans un domaine où celle-ci est
généralement tributaire d'une saisine du Conseil de la
Concurrence ou du juge. C'est bien évidemment le sens des dispositions
de la loi, prévoyant que les procès-verbaux et rapports
d'enquête peuvent être produits par l'Administration à toute
juridiction.
Réaliser cet apport est certes parfois difficile :
réunir des éléments de preuve, bâtir une
argumentation juridique est souvent ressenti comme un obstacle. Cela implique
le sens de la coopération d'une équipe, plus ou moins,
composée de plusieurs structures au sommet desquelles on trouve le
Premier ministre.
En France « Le rôle de l'administration
économique dans la recherche et la production des preuves : la
direction générale de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes (DGCCRF) jouait autrefois un rôle important
en ce domaine, car elle était investie de certains pouvoirs de police
judiciaire, et la plupart des comportements étaient pénalement
poursuivis et répressibles. D'ailleurs, Le contrôle des prix
était un prétexte fréquent à l'intervention de ses
agents. La Direction conserve présentement d'importants pouvoirs. En
outre, la mission de préparation, de correction et même de
sanction confiée à l'administration, par la loi sur la
liberté des prix et de la concurrence, poursuit la même
finalité que la décision de justice en matière civile,
c'est-à-dire qu'elle n'a pas un caractère pénal, mais du
moins ses décisions peuvent prendre la coloration et
l'efficacité de la sanction pénale.
En effet, si l'intervention administrative se situe à
une phase, en principe, antérieure à celle de la justice, elle en
constitue, en revanche un préalable préventif, mais qui est
souvent imposé et obligatoire34(*).
Il est utile à ce stade de rappeler que les
autorités administratives habilitées à participer à
la régulation35(*) peuvent être classées selon deux
critères fonctionnels principaux : Premièrement, les
autorités chargées de la conception de la politique de
régulation économique (le premier ministre, et les organe et
services qui collaborent directement avec lui). Deuxièmement, les
autorités de contrôle et de sanction affectés à la
mise en application de la politique de régulation (le premier ministre,
les fonctionnaires spécialement habilités à cet effet, le
corps des contrôleurs des prix, des mohtassibs et des Oumanas et la
commission centrale) »36(*).
La prédominance de l'intervention du PM peut dès
lors être relevée, et ce en raison de ses multiples missions,
d'une part et de l'importance de son rôle dans l'ensemble des
procédures d'enquêtes de concurrence.
Un autre critère primordial, cette fois-ci,
matériel, peut être retenu pour opérer une distinction
entre les autorités administratives chargées de EC. Il en
ressort de cette distinction deux grandes divisions au niveau de la
concurrence ; il y a les autorités administratives classiques
à côté des autorités de régulation.
Pour se faire, et vue l'importance fonctionnelle et
matérielle desdites autorités, il vaut mieux examiner au
préalable le rôle, missions et pouvoirs du MP (paragraphe
I), avant de se pencher par la suite sur la contribution de ses
collaborateurs (paragraphe II).
Paragraphe I - Le Premier Ministre
D'après l'étude de la teneur de La loi sur la
liberté des prix et de la concurrence et son décret d'application
n°2-00-854, il est déduit que cette loi confie à cette
autorité- hors paire- la charge de prendre un certain nombre de
décisions dans le cadre de la politique des prix ainsi qu'en
matière des pratiques anticoncurrentielles et de contrôle des
opérations de concentration économique. La portée et la
délimitation de la compétence du PM en la matière peut
être éclairée davantage, primo, à travers la
précision de ses rapports avec la justice, dans la mesure où la
loi lui donne le pouvoir de saisir le procureur du Roi37(*), secundo, dans sa présidence
de la commission interministérielle, des prix et de la commission
centrale, tertio, Et en invoquant ses rapports avec le Conseil de la
concurrence à travers les dispositions de la loi qui lui permettent ou
qui lui ordonnent de saisir cette instance, ou de réagir à ses
avis sans qu'il en soit ni président ni membre38(*).
La doctrine nationale estime, en plus que la
« compétence du PM en matière de liberté des
prix et de la concurrence se ramène à une véritable police
administrative spéciale en matière
économique »39(*). Par ailleurs, les attributions
résolutives et réglementaires, qui lui sont dévolues, se
traduisent notamment par les autorisations ou le refus d'opérations de
concentration, les homologations d'accords sur les prix, les nominations
d'agents de contrôle ou des membres du Conseil de la concurrence. Sa
mission s'étend aussi la demande d'enquête ou d'avis.
L'ensemble de ces dotations, concrétise l'abondance des
pouvoirs du Premier Ministre (A). Cela ne peut laisser
entendre que ses pouvoirs soient non limités ; les décisions
en émanation de cette institution sont bien entendu susceptibles de
recours (B).
A - L'étendu des pouvoirs du Premier Ministre
Étant l'autorité administrative principale
chargée de la politique de la concurrence au Maroc, le PM
détient, en vertu de la loi 06-99, un ensemble de pouvoirs
réglementaires et administratifs (a) et des
prérogatives à caractère résolutif qu'on peut
ramener, dans le cadre de cette étude, en un pouvoir décisionnel
un pouvoir de nomination et de désignation et un
pouvoir de sanction, notamment, des pratiques élusives et
anticoncurrentielles (b).
a- Pouvoirs réglementaires et
administratifs du Premier Ministre
Outre les pouvoirs dévolus au Premier Ministre en
matière de fixation des prix, il jouit d'un ensemble d'aptitude,
à savoir, le pouvoir d'entreprendre les investigations et saisir
le conseil de la concurrence afin de procéder aux enquêtes le
pouvoir d'injonction en matière de concentration économique et le
pouvoir de décision et de détermination de la suite à
donner aux enquêtes de concurrence.
La loi confie au PM un pouvoir décisionnel en
matière de fixation des prix et, en matière d'ententes, assorti
d'une autre unité de pouvoirs.
D'abord, en matière de fixation et l'homologation des
prix, l'article 3 de la loi habilite l'administration de fixer les prix par
voie réglementaire, après consultation du conseil de la
concurrence conformément aux attributions qui lui sont
réservées par l'article 14 de ladite loi 06-99, dans les
conditions prévues à l'article 14 du même
décret40(*) pris
pour son application. Il est de même pour la fixation des prix des
produits et services dont la liste est arrêtée par la loi
n°008-71 sur la réglementation et le contrôle des prix et les
conditions de détention et de vente des produits et marchandise.
Il nous est permis d'établir l'existence d'une relation
étroite entre le travail administratif de fixation des prix et les
études et enquêtes de concurrence effectuées par des agents
et fonctionnaires appartenant à divers départements
ministériels et ceux du corps de contrôleurs des prix
auprès des maillons des chaînes économiques ; les
producteurs, importateurs, fabricants, commerçants et prestataires de
services.
Etant chargé de l'exécutif, en
générale, et au sommet des autorités gouvernementales, en
particulier, le Premier Ministre (PM) doit, par la force de la loi 06-99,
notamment l'article 15-2 et l'article 16-1, saisir le Conseil de la
concurrence, pour toute question concernant la concurrence. L'article 24,
dévolue, à coté du MP, aux organismes investis de la
faculté ou de l'obligation de consulter le conseil41(*), et pour toute affaire qui
concerne les intérêts dont ils ont la charge, le pouvoir de le
saisir le Conseil de la concurrence de faits qui leur paraissent susceptibles
de constituer des infractions aux dispositions des articles 6 et 7.
b- compétences à caractère
résolutif et de sanction
Le PM peut entreprendre toute investigation et procéder
à toutes enquêtes qu'il juge utiles en matière de
concurrence. Il est de même habilité à saisir le CC et
à décider du sort de la concentration projetée ou
réalisée après l'avis de ce dernier. L'avis du CC lui
devient, selon l'article 10, obligatoire dès lors qu'une
opération de concentration ait la vocation de porter atteinte à
la concurrence sans pour autant oublier d'informer les entreprises
concernées de cette saisine42(*).
De sa part, le CC communique ensuite son avis au PM ou aux
organismes dont émane la demande d'avis, et recommande, le cas
échéant, des mesures, conditions ou injonctions43(*). Les avis rendus par le
Conseil de la concurrence sont immédiatement transmis par le
président du Conseil de la concurrence au PM qui décide enfin de
la suite à leur donner. Ce dernier peut reconnaître la
conformité des pratiques44(*) dont il est saisi, demander à ce que des
enquêtes soient entreprises ou même faire jouer les pouvoirs qui
lui sont impartis par l'article 26 de la loi et saisir le procureur du Roi afin
de déclencher des poursuites pénales, notamment si ses
injonctions en matière de concentration économique, mesures
conservatoires, conditions particulières, imposées par l'article
36 de la loi, aux entreprises parties de pratiques anticoncurrentielles ne
soient pas respectées45(*). Il est de même habilité à
ordonner, selon les dispositions de l'article 41 de la loi, la publication des
sanctions qu'il prononce dans un ou plusieurs journaux qu'il désigne,
leur affichage dans des lieux choisit par lui-même.
Ces compétences, réalisées en respectant
l'obligation de notification, doivent prendre, surtout lors d'examen de
dossiers de concentration économique, contribution au progrès
économique, ou encore leur tendance à améliorer la gestion
des petites et moyennes entreprises ou la commercialisation par les
agriculteurs.
Dans ce sens, l'on cite le modèle Allemand de
traitement de telles question : le Ministre de l'Economie et du Travail
peut autoriser une fusion que le BKartA a rejetée, si la restriction
à la concurrence est compensée par les avantages en
découlant pour l'économie dans son ensemble, ou si la
concentration est «justifiée par un intérêt public
supérieur.»
De son côté, le législateur
français a organisé le contrôle des concentrations par
l'art. L 430- 1, en vertu duquel le pouvoir décisionnel appartient dans
ce cadre au Ministre de l'Economie, l'instruction de ces dossiers étant
confiée à la direction générale de la concurrence,
consommation et répression des fraudes (DGCCRF), qui détient
aussi les mêmes pouvoirs d'inspection que pour l'application des
dispositions relatives aux pratiques anticoncurrentielle
Détenant en outre le pouvoir de nomination du
Président46(*) et
les membres du Conseil de la concurrence ainsi que les rapporteurs du conseil
et même les fonctionnaires spécialement habilités à
effectuer les EC, en vertu de l'article 19 de la loi et des
réglementations spéciales48(*), le PM se voit doté d'une grande
compétence. Mais ses attributions ne sont pas sans limites.
B - Les recours contre les décisions du Premier
Ministre
En matière de concurrence, les décisions
administratives individuelles du PM, sont susceptibles de recours (a) devant la
chambre administrative de la Cour suprême, la étant une seule
compétente de vérifier la légalité et la
régularité des décisions du premier ministre selon la
déclaration tacite de la loi 06-9949(*).
Toutefois, certains systèmes comparés
présentent des particularités qu'il est intéressant
d'évoquer dans ce point (b)
a- L'organisation des recours contre les
décisions du PM
Conformément à l'article 40 de la loi 06-99, les
contestations des décisions du Premier ministre prises en application de
la procédure relative aux pratiques anticoncurrentielles, sauf celles
visées aux articles 26(1er alinéa), 36
(2ème alinéa), et 37, c'est-à-dire à
l'exception de la décision de saisir le procureur du Roi près du
tribunal de première instance compétent pour engager les
poursuites pénales, sont portés devant la juridiction
administrative compétente. Il en va de même pour les
opérations de concentration économiques, sous réserves des
dispositions de l'article 64-4 de la loi.
Les dérogations à la règle du recours
devant la chambre administrative de la cour suprême sont
expliquées par la doctrine par le fait que « Leur
exclusion du domaine du recours administratif s'explique parce que la saisine
du parquet ne comporte par elle-même aucune condamnation.
L'intéressé reste innocent jusqu'à ce que la
décision judiciaire de condamnation devienne
définitive »50(*).
Par contre, les avis du CC ne constituent pas des
décisions administratives ni des décisions juridictionnelles. Ils
ne font l'objet d'aucun recours de la part des intéressés. Seules
les décisions prises par le PM, quelles soient ou non conformes aux avis
du conseil, demeurent susceptibles de recours devant les instances judiciaires.
Le contrôle d'opportunité consiste surtout à
apprécier l'utilité d'une pratique, mais concernant ce dernier
recours, le juge judicaire doit saisir le conseil de la concurrence pour
l'examen des faits et des bilans économiques des entités mise en
cause.
Etant dit pour le système national de recours
formulés contre les décisions des autorités
administratives, notamment celles de la primature, qu'en est-il pour ce qui
est édicté ailleurs ?
b- les recours en matière de concurrence dans
les systèmes comparés
L'on débute par le droit européen dit droit
communautaire. Ce recours est possible, notamment lorsqu'il s'agit d'un
contrôle de la légalité des décisions de la
commission des communautés européennes notamment en
matière de droit de la concurrence et des aides d'Etat par le juge
communautaire du tribunal de 1ère instance des
communautés européennes au Luxembourg. Il s'agit des affaires
économiques complexes51(*). L'on enchaîne, ici, par certains
systèmes nationaux comparés, qui se caractérisent par des
particularités matérielles et institutionnelles dont l'examen
n'est pas sans importance.
En effet, en Grande Bretagne, il a été
créé une juridiction spécialement adaptée pour
juger les affaires réglementaires baptisée «La
Competition Commission Appeal Tribunal » est une juridiction
flexible, qui dispose d'un pouvoir de contrôle des décisions des
régulateurs sur le fond, il s'agit d'un pouvoir de prise de
décision que le régulateur aurait pu prendre. Elle illustre
le rôle du juge dans les contentieux réglementaires. 52(*)
En France, Une autre approche a été
adopté est celle de la réelle rupture avec les solutions
traditionnelle en matière d'intervention économique, en
reconnaissant au juge administratif de nouvelles compétences. En fait,
il est devenue juge des structures des marchés grâce à
l'utilisation des règles de la concurrence53(*).
Le système national, surtout, le rôle et
attributions du PM, ses relations avec d'autres intervenants dans le domaine,
ainsi que le contrôle juridictionnel de ces attributions, étant
présentés, il reste d'illustrer par la suite la contribution des
collaborateurs de ce dernier dans le domaine des EC.
Paragraphe II - Les collaborateurs du Premier Ministre
Ce sont des institutions administratives qui ne
possèdent aucun pouvoir directe de déclenchement des
enquêtes de la concurrence, mais qui disposent, respectivement d'un
certain nombre de pouvoirs d'investigation et d'étude afin de
consultation non contraignante vis-à-vis du Premier ministre, pour
certaines d'entre elles. Les autres détiennent cependant un pouvoir de
sanction.
Il s'agit, de la Direction de la Concurrence et des Prix (A),
qui assure le secrétariat de la commission interministérielle des
prix. D'autres collaborateurs du premier ministre prennent part à la
veille concurrentielle (B).
A- La Direction de la Concurrence et des Prix :
Ministère des Affaires Economiques et Générales
La Direction de la Concurrence et des Prix (DPC), est une
structure administrative rattachée au Ministère
délégué auprès du Premier ministre chargé
des Affaires Economiques et Générales. Elle assure de multiples
missions qui peuvent être ramenées à quatre types.
Premièrement, préparer et veiller à l'application des
textes à caractère législatif et réglementaire,
relatifs à la concurrence et aux prix. Deuxièmement, lutter
contre les ententes illicites et les abus de position dominante qui faussent le
bon fonctionnement du marché. Troisièmement, surveiller les
opérations de concentration risquant d'aboutir à un
déséquilibre excessif du marché. Quatrièmement,
assurer la loyauté et la transparence dans les relations commerciales
entre les entreprises, et entre ces dernières et les consommateurs en
supervisant, en relation avec les autres administrations concernées, les
enquêtes à caractère économique.
La dite direction assure le secrétariat de la
commission interministérielle des prix chargée d'étudier
les questions relatives à la réglementation des prix qui lui sont
soumises pour avis54(*) et
assure le secrétariat de la commission centrale prévue à
l'article 96-1 de la loi 06-99, est assuré par la Direction des prix
relevant du ministère de l'économie sociale, des petites et
moyennes entreprises et de l'artisanat, chargé des affaires
générales du gouvernement selon l'article 21-6 dudit
décret.
B- L es autres collaborateurs
Toujours dans la sphère des collaborateurs du PM, il
est possible de distinguer encore des autorités administratives
notamment, de la commission interministérielle des prix, et de la
commission centrale, toutes les deux présidées par le Premier
Ministre, et des autorités judiciaires. Cette dernière
catégorie est comptée parmi les collaborateurs du PM pour des
raisons déterminées. Il est possible de citer tout
précisément la subordination des enquêtes de la concurrence
à l'autorisation du procureur du Roi et l'accompagnement de celui ci de
toute la procédure visée à l'article 65 de la loi. Cela
contribue effectivement à l'enrichissement de ce rapport de
coopération entre les autorités administratives et judiciaires en
matière des EC. Ce mécanisme de collaboration trouve son appui
dans plusieurs dispositions55(*) , qui autorisent le premier ministre, par
décision motivée et sur recommandation du CC, de saisir le
procureur du Roi près le tribunal de première instance aux fins
de poursuites, en matière pénale, et ce conformément aux
dispositions de l'article 70.
La collaboration entre le PM et certaines institutions
publiques s'apprécie autant dans la fixation prix des produits et des
services, qui le sont effectivement, d'après l'article 14 du
décret, suite à la consultation du Conseil de la concurrence et
l'avis de la Commission interministérielle des prix prévue
à l'article 25 dudit décret, par arrêté du PM ou de
l'autorité gouvernementale déléguée par lui
à cet effet.
Il est de même pour le recours ouvert au contrevenant
sanctionné par la confiscation des marchandises et/ou une somme
pécuniaire dont la commission centrale est, conformément à
l'article 96 de la loi, spécialisée, dan ce même cadre de
collaboration.
En générale, le PM est l'autorité
principale de la concurrence et des prix, il est le seul habilité de
déclencher les enquêtes de la concurrence. Pris avec le rôle
des autre institutions, qui lui sont en grande partie collaboratrices, le
rôle du PM en la matière démontre la prédominance
des autorités administratives dites classiques dans le
déclenchement des enquêtes de la concurrence. Cette
prédominance n'est pas absolue. Elle est susceptible de limites
inhérentes directement à l'existence d'autres structures qui
tâchent, à leur tour, de veiller à la régulation de
l'ordre public économique. D'où vient la dénomination
d'autorités de régulation.
Section II - les autorités de
régulation
Selon M. ALAMI MACHICHI, sous l'angle de la régulation,
l'organisation consiste dans la mise en place d'un ensemble d'organes
chargés de l'harmonisation du fonctionnement du nouveau régime
juridique et économique56(*) à la lumière de normes acceptées
et respectées par les pouvoirs publics et les opérateurs
concurrents.
La régulation tend à en corriger les glissements
attentatoires à l'ordre public économique et aux
intérêts des professionnels et des consommateurs. Elle se traduit
par de véritables arbitrages à travers des décisions et
injonctions administratives en vue du rétablissement des situations
antérieures modifiées par les actions anticoncurrentielles des
opérateurs57(*).
Les organes de régulation doivent correspondre à
des instances judiciaires et des institutions non juridictionnelles. La
régulation peut aussi être l'oeuvre des opérateurs58(*) eux mêmes.
Néanmoins, si les instances de régulation
assurent la surveillance de tous les opérateurs y compris ceux du
secteur public, et se chargent de contrôler les conditions d'accès
au marché et d'exercice des activités économiques dans le
but de protéger l'ensemble des professionnels et des consommateurs. Dans
notre système, le Conseil de la concurrence (paragraphe
I) exerce un certain nombre d'actes et de formalités où
les procédures d'enquête occupent une place dominante. Il va de
même pour les autorités administratives sectorielles, comme"
l'Agence Nationale de Réglementation des
Télécommunications" (ANRT) (Paragraphe II) qui
est prise à titre d'exemple dans la présente étude.
Paragraphe I - Le Conseil de la Concurrence (CC)
Une compétence générale, par rapport aux
autorités de régulation sectorielle, est adossée au CC. En
effet, l'article 14 de la loi 06-99 dispose qu'il est créé un
Conseil de la concurrence aux attributions consultatives aux fins d'avis, de
conseils ou de recommandations. La présentation (A) de cette institution
s'impose comme élément pédagogique de premiers rang,
pouvant servir amplement dans la définition de ses compétences
(B). Il est toujours profitable d'envisager des entités homologues,
instituées dans d'autres pays.
A - présentation du conseil de la concurrence
(CC)
Depuis 2001, cet organe - une véritable innovation de
la loi sur la liberté des prix et de la concurrence- a
été, certes effectivement installé, mais malheureusement
étouffé, voyant ainsi son rôle amoindri et sans grande
importance ou influence sur la régulation de la concurrence proprement
dite. La nécessité de son activation a été
récemment rappelée lors du discourt royal du 20 août 2008,
qui a comporté un ordre aux institutions compétentes
d'activation effective du rôle du conseil.
Au Maroc, le CC composé d'un collège formant
l'organe proprement dit ; sept (7) représentants de
l'administration, 3 experts en matière juridique, économiques, de
concurrence ou de consommation et 3 représentants des divers secteurs de
production, de distribution ou/et de services. Il dispose un corps de
rapporteurs et fonctionnaire pour l'aider dans ses tâches Il est
chargé de soutenir le Premier ministre ou l'autorité
déléguée par lui à cet effet dans la mise en oeuvre
de la politique de la concurrence au Maroc.
Selon M. ALAMI MACHICI la composition, les attributions et le
fonctionnement du CC, tiennent compte de la participation des agents
économiques du secteur privé, de la confirmation de l'emprise
administrative, et, malgré tout, du respect de principes plutôt
traditionnels aux procédures juridictionnelles. Nonobstant ses
caractéristiques administratives, l'originalité de cette
institution impose de lui réserver une place particulière parmi
les instances administratives chargées de la régulation.59(*)
Il s'agit d'un organe consultatif qui grossit les services
plus moins rattachés au Premier ministre. La loi ne lui accorde
pratiquement pas de pouvoir de décision ou de sanction. Il ne
bénéficie également point de prérogative
juridictionnelle malgré l'imprégnation de ses procédures
par un respect limité du caractère contradictoire et des droits
de la défense. La loi prévoit dans ce cadre des cas de
consultation facultative à côté de situations où la
consultation s'impose. Mais, pratiquement dans la plupart des cas, l'avis
prononcé par le conseil n'oblige pas le Premier ministre.
B - les attributions du conseil de la concurrence
marocain
Normalement, le Conseil de la Concurrence est compétent
en matière de prix et pour étudier les pratiques
anticoncurrentielles et les opérations de concentrations
économiques dont il est saisi et recommande au Premier ministre, par
avis motivé, les suites à leur donner.
Il parait impératif de préciser, au
préalable, les modes de saisine et les personnes et institutions aptes
à le faire (a), avant d'apprécier les traits de la
réaction du conseil, c'est-à-dire les décisions et suites
données par le CC (b).
a- la saisine du conseil de la concurrence
En application de l'article 15 de la loi, le Conseil est
consulté, à titre facultatif, par quatre intéressés
différents. Primo, les commissions permanentes du Parlement, pour les
propositions de lois relatives à la concurrence, secundo, le
gouvernement, pour toute question concernant la concurrence. Tertio, dans la
limite des intérêts dont ils ont la charge , les conseils de
régions, les communautés urbaines, les chambres de commerce,
d'industrie et de services, les chambres d'agriculture, les chambres
d'artisanat, les chambres de pêches maritimes, les organisations
syndicales et professionnelles ou les associations de consommateurs reconnues
d'utilité publique et enfin Les juridictions compétentes, sur les
pratiques anticoncurrentielles définies aux articles 6 et 7 de la loi et
relevées dans les affaires dont elles sont saisies »60(*).
Réciproquement, les juridictions sont
compétentes, aussi, pour saisir le Conseil de la Concurrence pour les
pratiques anticoncurrentielles dont elles sont saisies.
A cet effet, il est appelé, à chaque fois qu'il
est saisi, à titre facultatif, par les institutions et organismes
publics ou associatifs précités, de rendre des avis, des ou des
recommandations. Il va sans dire que le CC est consulté par le Premier
ministre, soit de sa propre initiative, soit à la demande du Ministre
dont relève le secteur d'activité concerné61(*). Cet exposé des
éléments de réponse relatifs à la saisine se donne
directement à l'action du CC.
b- les réponses et décisions du
CC
D'abord, il s'agit de la décision
d'irrecevabilité du CC s'il estime que les faits invoqués
n'entrent pas dans le champ de sa compétence ou ne sont pas
appuyés d'éléments suffisamment probants. D'après
l'article 27, cette décision est transmise à l'auteur de la
saisine et aux personnes dont les agissements ont été
examinés au regard des articles 6 et 7.
Ensuite, si l'examen du CC relève des indices de
prohibitions qui tombent sous le coup des articles 6 et 7, il peut, selon
l'article 25 de la loi, recommander au premier ministre d'ordonner des mesures
conservatoires stipulées à l'article32 et 42, ou de lui demander
selon l'article 5 du décret de procéder à toutes
enquêtes ou expertise62(*) qu'il juge utiles, en vertu de l'article 29 de la
loi.
Par ailleurs, Le président du Conseil de la concurrence
peut demander à l'administration de procéder à toutes
enquêtes qu'il juge utiles, suivant l'article 29 de la loi et l'article 5
du décret. Il désigne un rapporteur pour l'examen et le suivi de
chaque affaire (l'article 28 de la loi). Il peut également, chaque
fois que les besoins de l'enquête l'exigent, faire appel à toute
expertise nécessitant des compétences particulières. Cela
lui permet enfin de saisir le procureur du Roi.
Dans le cadre de la collaboration des auteurs des
enquêtes de la concurrence l'article 38 de loi prévoit que
juridictions doivent communiquer au CC, sur sa demande, copie des
procès-verbaux, des rapports d'enquête ou de tout document ayant
un lien direct avec les faits dont le Conseil de la concurrence est saisi.
Le conseil ne peut donner un avis qu'après une
procédure contradictoire. Toutefois, s'il dispose d'informations
déjà recueillies au cours d'une procédure
antérieure, il peut émettre son avis sans avoir à mettre
en oeuvre la procédure prévue à la présente
section.
L'examen du CC en matière de pratiques
anticoncurrentielles se fait par l'exercice de ses pouvoirs,
d'appréciation63(*), d'instruction et d'investigation afin de rendre des
avis et recommander au premier ministre ou l'autorité dont émane
la demande d'avis. Les investigations sont assurées par les rapporteurs
selon l'article 30 de la loi en collaboration avec les fonctionnaires de
l'administration cités à l'article 61 de la même loi, et
par l'audition des parties suivant les articles 35 et 38 de la loi.
Il en découle de l'analyse de la saisine du CC et des
décisions prises par ses soins que sa compétence technique en
matière économique justifie ce concours de la justice et d'autres
organismes, personnes et institutions auprès cette institution, d'un
côté. Et de l'autre coté, le pouvoir de
délibération et d'autorisation spéciale que détient
le juge et qui fait défaut pour le CC explique la dépendance des
investigations du CC par rapport au pouvoir judiciaire notamment, parce qu'il
s'agit de fouiller et de toucher la liberté des entreprises .
Cette autorité administrative horizontale, est
habilitée de suivre les rapports de la concurrence comme il est
prévu dans les législations étrangères, mais avec
des différences d'attributions et de compétences en la
matière64(*).
B - les conseils et bureaux de la concurrence dans les
droits comparés
Le conseil de concurrence belge se compose de trois organes
ayant des missions différentes 65(*)(a). De sa part, le conseil Français (c)
préserve certaines caractéristiques propres à lui et
différentes de celles du bureau canadien de la concurrence (b).
a- le conseil de la concurrence Belge
(CCB)
En abordant la question du conseil de la concurrence Belge, il
est de préférence de nous éclaircir sur sa composition.
Chemin faisant, les attributions de chacune de ses composantes-
arrêtées au nombre de trois- seront évoquées.
La distinction, à ce niveau, peut être
établie entre :
Premièrement, Le service de la concurrence, qui a pour
mission de rechercher et de constater l'existence des pratiques restrictives de
concurrence, il instruit les affaires pour lesquelles une procédure doit
être envisagée et veille à l'exécution des
décisions intervenues. Il peut également, d'office ou à la
demande du ministre ou du président du conseil de concurrence,
procéder à des enquêtes générales ou
sectorielles s'il y a des indices sérieux d'existence de pratiques
restrictives de concurrence ou des abus de position dominante.
Deuxièmement, Le corps des rapporteurs, agents
verbalisateurs avec un large pouvoir d'investigations et d'enquêtes.
Troisièmement, Le juge administratif. Le Conseil de la
concurrence est une juridiction administrative qui a des compétences de
décision, de proposition et d'avis en matière de droit de la
concurrence. Il est le seul organe de l'autorité de la concurrence qui a
le pouvoir décisionnel.
Comparé à l'institution marocaine, le CCB parait
plus apte à accomplir la mission qui lui est dévolue.
Malheureusement, même si le CC national constitue une avenue
incontournable de plusieurs entités, il reste cependant loin de
répondre efficacement au souhait d'efficacité économique
tracé comme objectif majeur de la politique de la concurrence au Maroc.
Les systèmes juridiques et institutionnels
européens, étant une source d'inspiration matérielle et
idéologique majeur pour le Maroc, et vue l'insuffisance et la carence de
notre système, on se permets encore d'envisager les
particularités que présente le conseil de la concurrence en
France et au Canada.
c- le bureau de la concurrence au Canada
(BCC)
Au Canada le Bureau de la concurrence administre et applique
la Loi sur la concurrence. Ce texte de loi interdit certains
comportements anticoncurrentiels afin d'assurer aux entreprises et aux
consommateurs des coûts plus bas, des prix réduits, des services
améliorés, et des produits nouveaux, lesquels sont
considérés comme les bienfaits de la concurrence. Le directeur
des enquêtes et recherches est l'autorité indépendante,
légalement investie de la charge d'administrer et de mettre en
application la Loi66(*).
Cette dernière renferme des dispositions d'ordre civil
et des dispositions d'ordre criminel et, à quelques exceptions
près, elle s'applique à toutes les entreprises au Canada. Les
dispositions criminelles portent sur des pratiques anticoncurrentielles comme
la fixation des prix, le partage de marché, le truquage des offres, la
discrimination par les prix, les prix d'éviction, le maintien des prix,
la publicité trompeuse et les pratiques commerciales
déloyales.
Ledit bureau a mis l'accent sur les comportements susceptibles
de causer le plus de tort à l'économie : les complots, le
truquages des offres et les cas graves de pratiques commerciales trompeuses.
Il ne faudrait pas, conclure, toutefois, que le Bureau
n'attache pas d'importance aux autres types d'infractions criminelles
prévues par la Loi, ni qu'il n'entreprendra pas d'enquêtes sur les
cas flagrants de contravention à d'autres articles de la Loi.
Il a pour but de faire respecter la Loi sur la concurrence, et
les enquêtes criminelles qu'il mène visent à
préciser le degré d'action nécessaire pour atteindre ce
but. Le Bureau, en ce domaine, part du principe que les entreprises souhaitent
se conformer à la Loi, et il fournit, en conséquence, au milieu
des affaires un éventail d'outils lui permettant d'observer la Loi.
Lorsque des entreprises ne sont pas disposées à
se conformer à la Loi, le Bureau fait a recours à des processus
et des modalités d'enquête bien établis visant à
protéger la saine concurrence et à assurer la communication de
renseignements commerciaux exacts. La Loi établit des modalités
réglant le déroulement des enquêtes, pour que celles-ci
soient conformes à la Loi, et assurant l'intégrité du
processus de preuve ainsi que des poursuites judiciaires, lorsque celles-ci
sont nécessaires. La coopération internationale a
également démontré son utilité dans le
déroulement des enquêtes criminelles. »67(*)
c- Le conseil de concurrence Français
(CCF)
En France, « le Conseil de la Concurrence instruit
les cas de violation de ces dispositions sur plainte ou sur saisine du Ministre
de l'Economie après enquête par les services de ce dernier (plus
précisément par la Direction Générale de la
Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes), et
peut infliger sur cette base des amendes pouvant aller jusqu'à 10% du
chiffre d'affaires mondial pour les entreprises et jusqu'à 3 millions
d'Euro pour les contrevenants autres que les entreprises. Il peut
également prendre des injonctions et imposer des conditions aux
contrevenants. Dans ce contexte les agents de la DGCCRF et les rapporteurs du
Conseil de la Concurrence disposent de pouvoirs d'enquête et notamment du
pouvoir d'effectuer des visites au sein des entreprises.
Les recours contre les décisions du Conseil de la
Concurrence sont portés devant la Cour d'appel de Paris, dont les
arrêts peuvent faire l'objet d'un pourvoi de cassation devant la Cour de
Cassation.68(*)
Il en découle que l'expérience européenne
et canadienne dans le domaine dépasse de loin ce qui est pratiqué
au Maroc, où une multitude d'auteurs s'interposent et dont aucun parmi
eux ne dispose vraiment de compétences lui permettant de prendre en main
les procédures tel qu'il est le cas du conseil Belge, par exemple.
La régulation de la concurrence n'est pas seulement la
tâche des institutions classiques à compétence
générale, mais s'étende aussi à des organismes dits
de régulation sectorielle. En effet, Au-delà de cette veille
concurrentielle qui n'exclut aucun domaine d'activité économique,
des enquêtes s'opèrent, parfois, de préférence vers
les secteurs qui représentent un enjeu économique ou technique
majeur et vers ceux qui se caractérisent par une faiblesse structurelle
de la concurrence ou par des dysfonctionnements concurrentiels
récurrents.
Paragraphe II - les régulateurs sectoriels :
exemple de l'Agence Nationale de Réglementation des
Télécommunications (L'ANRT).
A coté de la régulation des autorités
classiques de l'administration, on assiste à l'autorégulation
dite encore régulation sectorielle ou professionnelle. Ce sont des
institutions, à l'origine, des autorités indépendantes qui
détiennent ainsi un pouvoir de conciliation et d'arbitrage
exercé essentiellement par leurs directeurs.
Il sera question de l'ANRT, qui sera, tout d'abord
présentée (A), pour ensuite exposer son rôle dans le
domaine (B).
A - Statut et compétences de l'ANRT
La logique de ce point exige sans reproche à ce qu'on
ait adopté un double examen, qui sera, dans un premier temps, axé
sur le statut de l'agence (a) et dans un second ressort orienté vers les
compétences de cet établissement (b).
a- le statut de l'ANRT
Selon l'article 27 de la loi n° 24/96 relative à
la poste et aux télécommunications69(*), « Il est
institué auprès du Premier Ministre un établissement
public dénommé "Agence nationale de réglementation des
télécommunications", désignée dans ce sujet par
l'acronyme « ANRT », dotée de la personnalité
morale et de l'autonomie financière.
La question de l'autonomie de l'agence à l'égard
de l'Administration Etatique est appréciée notamment à
travers la qualité de personne morale dont elle dispose ainsi que par
son autonomie financière. Cette autonomie n'est pas toutefois absolue,
puisque l'établissement, baptisé Agence Nationale de
Réglementation70(*) des Télécommunications,
reflète cependant un caractère public non autonome. Cela revient
directement à la mission de réglementation qui suppose que
l'entité qui en est chargée ne soit pas, en principe,
autonome71(*). Autrement
dit, si l'agence en question aurait été véritablement
autonome, sa mission aurait pu être la régulation et pas la
réglementation.
Il est à signaler que cette Agence, ayant pour objet de
faire respecter les dispositions de la loi n° 24/96, par les organes
compétents de l'Agence relativement aux missions qui leurs sont
dévolues, est soumise à la tutelle de l'Etat.
Par ailleurs, en vertu de l'article 8 bis de la loi 55-01
modifiant et complétant la loi 24-96 relative au poste et aux
télécommunications, l'Agence nationale de réglementation
des télécommunications est chargée de veiller au respect
de la concurrence loyale dans le secteur des télécommunications
et tranche les litiges y afférents, notamment ceux relatifs au respect
des articles 6, 7 et 10 de la loi n° 6-99 sur la liberté des prix
et de la concurrence. Ce texte reconnaît à l'ANRT les
compétences en principe dévolues à l'autorité de la
concurrence. Elle est, ainsi, chargée de veiller sur la concurrence
loyale dans le marché des télécommunications à
travers le contrôle des opérations de concentration
économique et la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles.
Il en ressort donc que le rôle joué par cette
agence est doublement prévu. Elle est un organe de décision et
joue aussi le rôle de conciliateur.
b- les compétences de l'ANRT
L'agence nationale est investie, comme il est dit ci haut, de
compétences appartenant, par définition aux autorités
administratives. De cette façon, L'ANRT a bénéficié
de compétences relevant en principe du domaine naturel d'action de
l'autorité de la concurrence. A cela il faut ajouter les litiges
d'interconnexion entre les opérateurs qui malgré leur connotation
technique, ont nécessairement des conséquences sur le plan de la
concurrence dans le secteur et sont susceptibles de relever de la
compétence de l'autorité de la concurrence. Pour trancher ces
litiges, l' ANRT recours aux principes et aux règles du droit de la
concurrence : accès au marché à des conditions non
discriminatoires... Elle s'inspire également de la notion d'abus de
position dominante afin de déterminer l'opérateur qui exerce une
influence significative sur le marché pour lui assigner des obligations
spécifiques72(*).
S'agissant des mécanismes de coordination, la loi
susvisée ne prévoit qu'une simple information du Conseil de la
Concurrence après décision finale prise par l'ANRT (article 8
bis).
L'ANRT examine le caractère anticoncurrentiel des
pratiques dont elle est saisie, et ce au regard des dispositions des articles 6
et 7 n° 6.99, ou bien leur conformité à l'article 8 de
ladite loi, et ce en vertu de l'article 19 du décret n°2-05-772 du
22 juin 2005 relatif à la procédure suivie devant l'ANRT en
matière de litiges, de pratiques anticoncurrentielles et
d'opération de concentration économique.
En application de l'article 8 bis de la loi n° 24-96,
précité, l'ANRT peut soit d'office, soit à la demande du
Premier ministre, d'un exploitant de réseaux publics de
télécommunications, d'un fournisseur de services à valeur
ajoutée ou d'une association de consommateurs reconnue d'utilité
publique, être saisie de faits qui paraissent susceptibles de constituer
des infractions aux dispositions des articles 6 et 7 susvisés.
Delà, on peut prétendre le départ du processus
décisionnel de l'agence, qui, apparemment, détient un pouvoir
général dans le domaine de son intervention.
B - les décisions prises par l'ANRT
Le processus de prise de décision de l'agence est
sinon identique, présente du moins des ressemblances avec celui
observé par le Premier ministre. Delà, l'examen des
procédés décisionnels de l'agence pourrait être
envisagé sous deux points de vue : le premier étant relatif
au processus de décision abstraction faite des cas d'espèces
soumises aux vus de l'ANRT (a). La compréhension du rôle de cette
entité ne peut se parfaire que si des exemples soient
développés (b).
a- Le processus décisionnel de
l'ANRT
En effet, pour les affaires qui lui sont soumises, et
lorsqu'il y a constat de violations des dispositions des articles 6 et 7
précités, l'ANRT peut, suivant l'article 20 du décret
d'application de la loi sur la liberté des prix et la concurrence,
prendre des mesures, poser des conditions ou faire des injonctions. De
même, l'agence nationale peut, par décision motivée,
ordonner aux intéressés de mettre fin aux pratiques
anticoncurrentielles dans un délai déterminé ou imposer
des conditions particulières, selon l'article 28 du même
décret.
Toutefois, lorsque les faits lui paraissent de nature à
justifier l'application des sanctions73(*), ou bien si les injonctions ou conditions
éditées, ou bien si les mesures conservatoires74(*) ne sont pas respectées,
l'ANRT peut, par décision motivée, saisir le procureur du Roi
près du tribunal de première instance compétent aux fins
de poursuites conformément audit article et aux dispositions de
l'article 70 de la loi précitée n° 6. 99.75(*)
Il va sans dire que L'ANRT est en mesure, en vertu de
l'article 30 dudit décret, d'ordonner que les décisions prises
soient publiées intégralement ou par extraits dans un ou
plusieurs journaux habilités à publier les annonces
légales, ou publications qu'elle désigne, et affichées
dans les lieux qu'elle indique, aux frais de la partie qui a contrevenu aux
dispositions des articles 6 ou 7 de la loi précitée, ou aux frais
du demandeur des mesures, s'il s'agit de mesures conservatoires. Comme elle est
permise également de prescrire d'office l'insertion du texte
intégral de sa décision dans le rapport de gestion établi
par les gérants, le conseil d'administration ou le directoire sur les
opérations de l'exercice.
Les différents pouvoirs dont sont investis l'ANRT, en
tant qu'entité administrative et son président étant une
institution, personne physique, doivent cependant être illustrés
à travers des exemples typiques.
b- illustration des pouvoirs de l'ANRT
Aux fins de simplification. Il y aura question, ici, des
pouvoirs de décisions de l'ANRT, occasionnés par des
opérations de concentration économique (1), de la faculté
du président de l'agence de régler des litiges (2).
1- En matière des opérations de concentration
économique, d'instruction et des mesures conservatoires.
Il est à noter, au préalable, que le Directeur
de l'Agence Nationale de la Réglementation des
télécommunications, détient les mêmes pouvoirs que
le premier ministre en matière d'entente et des opérations de
concentration économique. Si les compétences du Premier Ministre
puisent leur force dans les dispositions de la loi 06.99, le Directeur de
l'agence est habilité à agir en vertu des règles du
décret n°2-05-772 du 22 juin 200576(*) pris pour l'application de la loi n° 24-96
modifiée et complétée par la loi 55-01. Il est
également astreint, au même titre que le PM, à l'obligation
de la confidentialité des procédures (article 12 du
décret).
En second lieu, l'ANRT apprécie si le projet de
concentration ou l'opération de concentration contribue suffisamment au
progrès économique du secteur pour compenser les atteintes
portées à la concurrence. Elle tient également compte de
la compétitivité des entreprises mises en cause au regard de la
concurrence internationale77(*).
À tout moment de la procédure, en cas d'atteinte
grave et immédiate aux règles régissant le secteur des
télécommunications telles que fixées aux articles 8, 8 bis
et 22 bis de la loi précitée n° 24-96, l'ANRT peut
être saisie de mesures conservatoires, la demande de mesures
conservatoires doit être motivée, en vertu de l'article 3 et
l'alinéa 2 de l'article 27 dudit décret.
Par ailleurs, et contrairement au PM, le directeur dispose,
autant que le président du Conseil de la concurrence, d'un pouvoir
d'instruction (article 13).
Eu égard des circonstances de fait et de droit et aux
explications de la personne mise en cause, le directeur, sur proposition du
rapporteur, peut, à tout moment de la procédure d'instruction,
décider de classer le dossier. La décision y afférent est
notifiée à la personne mise en cause (article 43).
En revanche, le directeur de l' ANRT, suite à la
procédure d'instruction nécessaire, prend une décision
motivée et argumentée, et ce selon les circonstances de l'affaire
dont il est saisi78(*).
D'après l'article 36 bis de la loi 24-96, les recours
pour excès de pouvoir contre les décisions de I'ANRT sont
portés devant le tribunal administratif de Rabat.
2- les pouvoirs du directeur de l'ANRT en
matière de conciliation
De même, on peut citer le pouvoir du directeur de
l'autorité administrative (l'ANRT), en matière de conciliation en
application de 3ème chapitre du décret n°2-05-772 du 22 juin
2005 relatif à la procédure suivie devant l'ANRT en
matière de litiges, de pratiques anticoncurrentielles et
d'opération de concentration économique. Ce sont des modes
prévues pour la résolution des litiges entre professionnels et
entre ceux-ci et les consommateurs, c'est une sorte de médiation79(*), de qualité technique et
professionnelle, ayant un objectif de préservation des
intérêts des parties.
En cas de différend entre les concurrents, l'ANRT, peut
être saisi conformément au premier chapitre (notamment, l'article
4 à Article 8) du décret n°2-05-772 du 22 juin 2005.
L'ANRT détient un pouvoir décisionnel, selon
l'article 2 du même décret, afin de résoudre le litige,
à la demande d'une des parties concernée, dans les meilleurs
délais. Les décisions prises par l'ANRT, doivent être
informées au Conseil de la concurrence suivant l'article 8 bis de la loi
n°55-96.
Pour l'instruction des litiges, le directeur de l'ANRT,
dispose du pouvoir d'ordonner d'office toutes les mesures d'instruction
légalement admissibles et notamment celles de demander des informations
complémentaires, des pièces supplémentaires, d'enjoindre
aux parties de produire les éléments de preuve qu'elles
détiennent, et celles de les convoquer, conformément à
l'article 13-1.
Avant toute décision du comité de gestion de
l'ANRT, le directeur organise une procédure de conciliation et favorise
la recherche et la conclusion d'un accord entre les parties, selon l'article 14
du même décret.
On peut s'en sortir par une conclusion, selon laquelle,
l'exercice par cette autorité de réglementation sectorielle
(ANRT) d'une fonction de régulation concurrentielle pourrait poser des
problèmes de chevauchement de compétence avec l'autorité
de la concurrence. Cette dernière est investie par la loi 06-99 sur la
liberté des prix et de la concurrence d'un mandat général
pour assurer le fonctionnement concurrentiel de l'économie nationale.
Les textes en vigueur ne prévoient pas toujours et de manière
précise des mécanismes pour régler ce type de
problèmes. Tout laisse croire que c'est l'expérience et
l'évolution future de l'économie en générale et des
secteurs concernés en particulier qui déterminera l'articulation
entre les différents acteurs et les synergies qui pourrant
s'établir entre eux.
Le rôle de déclenchement étant
présenté, il reste par la suite de se pencher directement sur
l'exécution ou l'exercice des enquêtes de la concurrence
(chapitre2). Choses donnée essentiellement à des fonctionnaires
de l'Administration chargés de l'application de la loi sur la
concurrence. Ces derniers sont souvent assistés par une catégorie
spécialement dédiée aux enquêtes : les
officiers de police judiciaire (OPJ). Cette tâche d'enquête ne
revient pas seulement à ces entités, mais s'étend
également à des fonctionnaires sectoriels, servant dans des
administrations chargées de la
« réglementation » d'un secteur d'activité
bien déterminé.
Chapitre II - Les agents habilités à
l'exercice des enquêtes de la Concurrence
L'impératif d'une surveillance permanente et continue
de la régularité d'exercice de la liberté de la
concurrence d'une part et, la nécessité de disposer des
informations suffisantes pour fonder les décisions administratives et
les avis du Conseil de la concurrence d'autre part, impliquent
nécessairement le recours à des enquêtes et investigations.
Les articles 61 à 66 de la loi interviennent dans ce sens en
s'arrêtant sur la détermination des agents habilités
à effectuer les enquêtes, leurs attributions et les
procès-verbaux établis par eux, à la fin de leur
mission.
Plusieurs catégories d'intéressés peuvent
assurer ces missions de constater les contraventions, à propos des
pratiques anticoncurrentielles et des opérations de concentration, d'en
rassembler les preuves ou d'en rechercher les auteurs.
La loi 06-99 prévoit une véritable
institutionnalisation en la matière. Elle confirme les missions de
contrôle de la qualité déjà appliquées par
des lois antérieurs telle le Dahir de 1984 sur la répression des
fraudes dans les produits alimentaires. Elle crée aussi un corps
d'enquêteurs chargés d'exécuter les missions
d'investigations impliquées par les décisions du Premier ministre
et les fonctionnaires du Conseil de la concurrence. Ce sont là les
éléments visés par les articles 61 et 83 qui comprennent
les indications sur les agents du corps des contrôleurs des prix et les
fonctionnaires spécialement habilités.
Ces derniers doivent être assermentés, et
porteurs d'une carte professionnelle délivrée par
I'administration et sont astreints au secret professionnel. Ces fonctionnaires
de l'administration habilités spécialement à l'application
de la loi 06-99 (section I) et les agents du corps des
contrôleurs des prix, ne sont pas les seuls habilités
d'exécuter les enquêtes de concurrence, d'autres catégories
d'enquêteurs chargés de l'application des dispositions de la loi
06-99, il s'agit aussi des officiers de la police judiciaire. Ceci étant
pour cette catégorie, il restera encore d'étudier le rôle
des fonctionnaires propres à certaines administrations, appelés
enquêteurs sectoriels (section II)
Section I- Les fonctionnaires de l'administration
habilités spécialement à l'application de la loi 06-99
Les enquêtes de concurrence, ayant pour objectif le
respect de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence,
impliquent une vigilance continue de la part des autorités
administratives et professionnelles du Corps de fonctionnaires
spécialement habilités.
Elles sont diligentées par un collège d'agents
et fonctionnaires. Ces éléments d'explication nous mènent
directement à opérer une distinction entre deux
catégories : Le corps d'enquêteurs rattaché au
Ministère des Affaires Economiques et Générales, plus
précisément à la Direction des Prix et de la Concurrence
(paragraphe I), et les rapporteurs du Conseil de la
Concurrence (paragraphe II).
Paragraphe I - Les enquêteurs de la DCP
Avant d'apprécier les missions dont sont
chargés ces fonctionnaires (B), on mettra en exergue,
tout d'abord, la détermination de leur qualité et mode de
désignation de ces collaborateurs servant pour le compte de la Direction
des la concurrence et des prix(A).
A- Désignation et qualité des
enquêteurs de la DCP
Ce sont, par définition, des fonctionnaires d'Etat.
L'article 61 de la loi prévoit que les fonctionnaires de
l'administration habilités spécialement à faire respecter
les termes de la loi 06-99 et les agents du corps des contrôleurs des
prix peuvent procéder aux enquêtes de concurrence
nécessaires. Vient par la suite le décret pris pour l'application
de ladite loi préciser qu'ils sont nommés par le PM, sur
proposition de l'autorité gouvernementale dont ils relèvent. Les
mêmes autorités ont l'obligation de leur délivrer les
attributs de fonction, surtout les cartes professionnelles requises.
Ces agents fonctionnaires ne disposent pas seulement de
prérogatives et droits, mais sont pareillement et logiquement
astreints, comme toutes les personnes chargées des EC, au secret
professionnel sous peine des sanctions prévues à l'article 446 du
code pénal.
L'appréciation de la qualité de ces
collaborateurs administratifs passe aussi par le champ d'action qui leur est
déterminé : En matière de pratiques
anticoncurrentielles et selon l'article 22 du décret n° 2-00-854,
précisant le mode de nomination de ces agents, les fonctionnaires
spécialement habilités, par la loi 06-99, à
procéder aux enquêtes de concurrence80(*), sont désignés
par le Premier ministre ou l'autorité gouvernementale
déléguée par lui à cet effet, sur proposition de
l'autorité gouvernementale dont ils relèvent.
Un premier constat peut dès lors prendre part dans la
discussion; les fonctionnaires habilités spécialement par la loi
sur la liberté des prix et de la concurrence sont désignés
suivant un double procédé. En fait, ils font l'objet d'une
proposition gouvernementale en émanation de l'Administration à
laquelle ils sont affiliés, puis définitivement nommés par
le Premier ministre ou l'autorité gouvernementale chargée ad hoc
par ses soins.
Une seconde remarque est en droit d'être
soulevée, par rapport à ce point. Elle est relative au
rattachement explicite de ces fonctionnaires à la primature. Il en
résulte un postulat de base qu'on est en mesure d'avancer : le
Premier ministre domine directement, par ses propres actions et indirectement,
par le biais des institutions qui lui sont attachées (la DPC comme
exemple), le domaine des enquêtes de la concurrence au Maroc.
Sachant que la Direction de la Concurrence et des Prix (DPC),
est une structure administrative rattachée au Ministère
délégué auprès du Premier ministre chargé
des Affaires Economiques et Générales, les enquêteurs qui
relèvent de cette direction assurent toutes les missions relatives
à la préparation et la veille à l'application des normes
de la concurrence et des prix.
B - appréciation des prérogatives des
enquêteurs relevant de la DPC
Les fonctions de ces détectives seraient bien saisies
si elles auront été examinées en parallèle avec
celles des agents similaires évoluant dans la Direction
Général de la Concurrence, de la Consommation et de la
Répression des Fraudes en France, dont l'acronyme s'identifie
à : (DGCCRF). Ce qui justifiera leur examen, successivement sur le
plan national (a) et étranger (b).
a- les fonctions des enquêteurs de la
DPC
Ils tâchent respectivement à lutter contre les
ententes illicites et les abus de position dominante qui faussent le bon
fonctionnement du marché, surveiller les opérations de
concentration risquant d'aboutir à un déséquilibre
excessif du marché et assurent assurer la loyauté et la
transparence dans les relations commerciales entre les entreprises, et entre
ces dernières et les consommateurs en supervisant, en coordination avec
les autres administrations concernées, les enquêtes à
caractère économique.
Dans le même ordre, Ils procèdent à
l'étude des questions relatives à la réglementation des
prix, soumises à la Direction de la Concurrence et des Prix pour
avis81(*) et de proposer
toutes mesures de nature à contribuer dans l'accomplissement de cette
opération.
Dans le souci d'apporter plus d'éclaircissement sur le
travail des enquêteurs de la concurrence au Maroc, nous avons
estimé fructueux d'évoquer le cas français, vu tout
d'abord le rapprochement institutionnel entre les systèmes de droits des
deux pays et compte tenu, ensuite, du fait que le droit français ait la
première position dans l'ordre des sources d'inspiration
matérielle du droit national.
b- les agents de la DGCCRF
La Direction Générale de la Concurrence, de la
Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) est avant tout une
Direction d'enquêtes dont l'essentiel de ses effectifs est composé
d'enquêteurs présents au quotidien sur le terrain.
En France, les agents de la DGCCRF disposent d'un pouvoir
général de réaliser les enquêtes nécessaires
à l'application des dispositions de concurrence. Au sein de cette
direction générale, il est créé un service à
compétence nationale dénommé Direction nationale des
enquêtes de concurrence, de consommation et de répression des
fraudes, rattaché au directeur général de la concurrence,
de la consommation et de la répression des fraudes.
Les agents de cette dernière direction ont
compétence pour réaliser, sur l'ensemble du territoire
français, et sous l'autorité du directeur général
de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes,
les enquêtes de concurrence. Cette territorialisation de la
compétence en la matière ne constitue pas un obstacle réel
devant des fonctionnaires. En réalité, la mission
d'enquêtes diligentées par ces agents, sur le territoire de la
France, s'étend également à celles à
caractère communautaire. Il s'agit bien entendu des enquêtes
nécessitant des interventions sur l'ensemble du territoire et qui visent
la recherche et la constatation des pratiques anticoncurrentielles ou
restrictives de concurrence, la collecte d'informations économiques.
L'action est dirigée dans ce cas vers les infractions aux
règlements communautaires, à la législation ou la
réglementation concernant la qualité et la sécurité
des produits et services, la loyauté des transactions et la protection
des intérêts des consommateurs. Les dites enquêtes
concernant les entreprises et organismes contrevenants, peuvent en
conséquence concerner leurs filières de fabrication et de
commercialisation de produits.
En guise de synthèse, les enquêteurs de la DPC
marocaine, comparés, sur le plan d'attributions, à leurs
homologues français de la DGCCRF, ont, certes, une large
compétence en la substance, mais qui reste généralement en
deçà de celle dont jouit ceux su système comparé.
Les mêmes motifs de constat avancés pour la carence de l'apport du
conseil de la concurrence marocain peuvent être retenus. La multitude
d'intervenants peut elle aussi concourir à la consolidation du
même constat.
Si la compétence de la DGCCRF revêt un
caractère général, il n'en est pas de même pour la
DPC. Ce qui implique la participation, à l'opération, d'autres
organes. Tel est le cas des rapporteurs du Conseil de la Concurrence (CC).
Paragraphe II- Les rapporteurs du Conseil de la
Concurrence
Partant de la technicité du sujet, il est devenu,
d'usage, impératif de prévoir, au préalable, pour chaque
entité étudiée, le statut et la qualité
(A), avant de prêter l'attention à ces
responsabilités (B).
A- nomination et profil des rapporteurs du Conseil de
la Concurrence
Les rapporteurs du CC sont déterminés par
l'article 21 de la loi sur la liberté de la concurrence et des prix, qui
prévoit qu'ils sont placés auprès du Conseil de la
concurrence, à la demande de son président, des fonctionnaires
classés au moins dans l'échelle de rémunération
n° 10 ou dans un grade équivalent pour remplir les fonctions de
rapporteurs82(*).
Ces derniers, chargés d'examiner les affaires qui leur
sont confiées par le président du Conseil de la Concurrence
conformément aux dispositions des articles 22 et 30, de la loi 06-99,
ils portent la dénomination de rapporteurs car ils établissent
des rapports d'enquêtes de concurrence, soumis au président du
conseil, comprenant le détail des activités accomplies et les
conclusions tirées par eux-mêmes.
La réglementation en vigueur distingue le rapporteur
général83(*)
des simples rapporteurs. Elle précise que les rapporteurs, porteurs
eux aussi des cartes professionnel, sont désignés par le Premier.
Tandis que le rapporteur général est désigné par le
président du conseil parmi les rapporteurs classés au moins dans
l'échelle de rémunération n°11. Sa mission principale
est axée sur l'animation du travail des rapporteurs84(*).
Ils on droit, tous, d'assister aux séances du conseil
sans voix délibérative, même si la loi85(*) reconnaît pourtant au
rapporteur général le pouvoir de présenter des
observations orales. Alors qu'en est- il des compétences des rapporteurs
en matière des enquêtes de la concurrence ?
B- Les fonctions des rapporteurs du conseil de la
concurrence
Ces fonctionnaires trouvent la force de leurs actes dans le
mandat qui leur est octroyé par le président du conseil,
étant une haute autorité en la question.
En effet, Il est à signaler que les rapporteurs du
Conseil de la concurrence disposent d'une capacité d'ordre
général, qui leur permet d'intervenir et de devenir
habilités en toute question qui touche la concurrence. Il en est ainsi
pour les questions relatives notamment aux prix, aux pratiques
anticoncurrentielles et aux opérations de concentration
économiques86(*).
Ils sont autorisés, dans le cadre de leurs missions.
Premièrement, à accéder à tout local, moyen de
transport. Deuxièmement, à examiner les marchandises pouvant
indiquer sur les éléments de réponses. Dans ce même
sens, ils sont en droit de communiquer les documents et en prendre copie
conformément, le cas échéant dans les conditions
prévues par la loi87(*).
Outre la protection légale, relative à la
détermination et la reconnaissance de leurs droits, ces rapporteurs
bénéficient également d'une protection instituée et
garantie par l'article 76 de la même loi, qui instaure ainsi une
protection judiciaire, par le juge pénal, en faveur de ces organes.
En France, Les rapporteurs du Conseil de la Concurrence
disposent des mêmes pouvoirs d'enquête, mais ne réalisent
que rarement eux-mêmes les inspections au sein des entreprises.
En somme, ils ont un rôle très important dans la
mesure où les avis du Conseil de la concurrence sont tributaires des
enquêtes réalisés par les enquêteurs de la
concurrence en général, et des rapporteurs du conseil en
particulier.
Au terme de cette section nous arrivons à la
constatation suivante : L'action administrative en matière
d'enquêtes de la concurrence n'est pas uniquement l'oeuvre des
départements ministériels dont les agents et organes ont
été évoqués ci-dessus. Quoiqu'elle soit
évidemment utile, cette action n'est plus la seule à être
appelée à se produire. La question qui se pose dès lors
est de savoir q'il faut accepter l'intervention d'autres entités et de
cerner la portée et le mode de leur implication. Delà, on admet
l'idée selon laquelle, ces enquêtes n'incombent pas uniquement aux
institutions ci haut étudié, mais constituent la
responsabilité d'autres agents spécialisés et
affiliés, cette fois-ci, au ministère de l'intérieur
à côte d'organes à compétence sectorielle.
En France, les enquêtes nécessaires à la
mise en oeuvre des règles de la concurrence sont menées par des
fonctionnaires habilités par le ministre de l'économie (article
L.450-1 du code de commerce, ancien article 45. de l'ordonnance de 1989). Les
textes confèrent à ces agents un pouvoir général de
recherche des infractions aux dispositions relatives aux pratiques
anticoncurrentielles. A la transparence tarifaire et aux pratiques
restrictives88(*).
Section II- Les organes à compétence
délimitée ou sectorielle
Les contrôleurs des prix, placés sous la tutelle
du ministère de l'intérieur ainsi que les OPJ
considérés comme des auxiliaires du pouvoir judiciaire
(Paragraphe 1) forment, à côté des enquêteurs
sectoriels, mis quant à eux à la disposition de certaines
autorités administratives (paragraphe2), la catégorie d'agents
que l'on peut classer parmi les parties à compétence
départementale et sectorielle.
Paragraphe 1- les organes à compétence
délimitée
L'intérêt de la distinction, parmi les agents et
parties chargés de mener les enquêtes de la concurrence, entre les
organes à compétence dite délimitée et ceux dont
les attributions sont qualifiées de sectorielles, peut être
compris à travers l'appartenance des seconds à une administration
chargée d'un seul secteur d'activité économique et
l'orientation et/ou le contrôle des missions des premiers cités
vers une tâche bien délimitée. Il en est ainsi, pour cette
dernière catégorie, des Les contrôleurs des prix,
placés sous la tutelle du ministère de l'intérieur (A)
ainsi que les OPJ considérés comme des auxiliaires du pouvoir
judiciaire (B).
A- Les contrôleurs des prix, placés sous
la tutelle du ministère de l'intérieur
Spécialisés en matière des pratiques
restrictives de concurrence, les agents du corps des contrôleurs des prix
peuvent procéder aux enquêtes nécessaires à
l'application des dispositions de la loi 06-99. Ils relèvent de la
compétence des services de contrôleurs des prix, placés
sous la tutelle du ministère de l'intérieur.
En garantissant de la transparence dans les relations
commerciales entre les professionnels, la loi89(*) sur la liberté des prix et de la concurrence
assure certains mécanismes de protection en cas de refus de
délivrer la facture, à travers sa constatation notamment par une
mise en demeure sous forme de lettre recommandée ou par procès
verbal dressé par tout agent de la force publique, notamment les agents
du corps de contrôleurs des prix conformément à l'article
84 de la même loi.
En matière de fixation des prix, l'article 14 du
décret précise dans son deuxième alinéa que le
Premier ministre ou l'autorité gouvernementale
déléguée par lui à cet effet peut charger des
fonctionnaires de divers départements ministériels, dont les
agents du corps des contrôleurs des prix, de procéder
auprès des importateurs, fabricants, producteurs, commerçants et
prestataires de services à toutes enquêtes, recherches et
études permettant la détermination des éléments de
fixation des prix.
Les contrôleurs des prix interviennent aussi en
matière des mesures temporaires pour la fixation et la stabilisation des
prix prévues à l'article 15 dudit décret.
A l'instar des autres fonctionnaires chargés de la
réalisation des enquêtes de concurrence, les contrôleurs des
prix sont astreints aux mêmes obligations.90(*)
Si ce type de fonctionnaire set soumis à la tutelle du
ministère de l'intérieur, d'autres agents ou fonctionnaires sont
mis à la disposition du pouvoir judiciaire aux fins qu'il convient en
matière d'enquêtes, notamment en ce nous concerne.
B - Les Officiers de la Police Judiciaire (OPJ)
Auxiliaires du parquet, les OPJ participent aux enquêtes
de concurrence sous ordre du ministère public, pour venir en aide aux
fonctionnaires et agents spécialement habilités à
accomplir de telles actions. L'étude du rôle des OPJ dans les EC,
impose, en premier lieu, de nous éclaircir sur l'étendue de leurs
fonctions, puis dévoiler les limites déontologiques de ces
activités. Ainsi, leurs champ et modalités d'action restent
à déterminer (a) avant qu'il ait recours à l'examen de
leurs obligations dans ce cadre (b)
a- Champ et modalité d'action des OPJ
Toute infraction pénale consistant en la prise
frauduleuse d'une part déterminante dans la conception, l'organisation
ou la mise en oeuvre d'une entente, d'un abus de position dominante ou d'un
abus de dépendance économique, est poursuivie
pénalement.
Dans ce contexte, de véritables enquêtes
pénales peuvent être diligentées, sous contrôle d'un
juge d'instruction. Ce dernier désigne ainsi, ses auxiliaires notamment,
les officiers de la police judiciaire (OPJ) pour assister les autres
enquêteurs aux opérations d'enquêtes de la concurrence.
Cette assistance se concrétise, selon les dispositions
de l'article 65 de la loi 06-99, lors des visites en tous lieux et la saisine
des documents dans le cadre d'enquêtes dirigées par le procureur
du Roi dans le ressort territorial de sa compétence sont situés
les lieux à visiter. Les OPJ, à l'instar des autres
enquêteurs, peuvent prendre connaissance des pièces et documents
avant leur saisie et sont soumis, autant que les autres catégories
précitées, au devoir de garder les secrets professionnels.
L'intervention des OPJ se matérialise dans le temps,
après l'octroi de l'autorisation judiciaire et le déclenchement
des poursuites pénales par le procureur du Roi dans le ressort duquel
sont situés les lieux à visiter. Ou encore l'autorisation unique
en cas de pluralisme des procureurs du Roi compétents.
Outre la présence de la justice dans la composition des
membres du Conseil de la concurrence, le juge dispose des pouvoirs qui fait
carence pour le CC, et les autorités administratives en
générale, à savoir le pouvoir d'instruction judiciaire et
son corollaire le pouvoir d'infliger les sanctions (civiles et
pénales), à coté d'un autre véritable pouvoir dont
dispose le juge administratif au contrôle des décisions des
autorités administratives notamment le Premier ministre au Maroc.
Dans les faits, l'intervention des OPJ se concrétise
par l'instruction, la constatation91(*) et l'accompagnement des enquêtes à travers le
contacte directe avec le juge, dont ils disposent. C'est le contrôle de
déroulement de la procédure lors de la phase de l'enquête
lourde afin de fonder les décisions judiciaires.
Ils puisent leur compétence aussi, de l'article 21, 23
et 24 (procès verbaux) de la procédure pénale, tant que
l'article 103 et suivant. Ils sont chargés de mener des enquêtes
en vue de s'assurer de la commission et ramasser les preuves des crimes et
rechercher leurs auteurs, selon l'article 18 de la procédure
pénale (PP).
Ce corps exerce les compétences prévues dans
l'article 18 suites aux plaintes et dénonciation, à qui ils
donnent suite par des enquêtes préliminaires, dans le cadre
desquelles ces membres sont en droit de requérir l'assistance de la
force publique pour les besoins du service (article 21 PP).
Toutefois, le problème qui reste à soulever est
relatif au manque de la spécialisation des enquêteurs pour
accomplir des inspections des documents informatique sans perturber la marche
de l'entreprise et préserver ainsi ses droits et
intérêts.
En général, ils accompagnent toute la
procédure de l'enquête contraignante, dite lourde ou sous
autorisation judiciaire.
b- Obligations professionnelles des OPJ
Selon un raisonnement pénal, il s'agit là de la
stricte application des dispositions de l'article 27 du Code de
procédure pénale qui prévoient que des fonctionnaires
peuvent être chargés de fonctions de police judiciaire, même
si ces agents n'ont pas la qualité d'officiers de police judiciaire.
« Des fonctionnaires et agents des administrations et services publics
auxquels des lois spéciales attribuent certains pouvoirs de police
judiciaire exercent ces pouvoirs dans les conditions et dans les limites
fixées par ces lois ».
Ainsi, toutes les investigations se déroulent dans le
respect des règles de procédure pénale. De plus, les actes
d'enquête se traduisant par la rédaction de procès-verbaux
sont de ce fait interruptifs de la prescription de l'action publique.
Les membres des deux catégories visées à
l'article 61 de la loi 06-99 et les autres enquêteurs dont les OPJ,
doivent réunir, aux termes de la loi92(*), des conditions préalables pour la
régularité de leur compétence. En leur absence, les
professionnels sujets de leurs actions sont fondés à critiquer
les décisions administratives conséquentes devant les tribunaux
administratifs. Les agents concernés doivent être
assermentés, et porteurs d'une carte professionnelle
délivrée par l'administration selon les modalités
fixées par voie réglementaire.
En effet, l'article 23 du décret précise que les
cartes professionnelles sont délivrées par le Premier ministre ou
l'autorité gouvernementale déléguée par lui
à cet effet. Selon M. ALAMI MACHICHI, l'utilité de son
institutionnalisation consiste d'une part dans l'identification de l'agent
public et le protège lui-même. D'autre part une telle carte
garantie au professionnel, soumis au contrôle, une protection contre
l'escroquerie, le faux et l'abus de droit93(*).
Concernant l'observation du secret professionnel pendant
le déroulement de la procédure, le président du CC est
tenu du respect secret professionnel conformément l article 33, ainsi
que les enquêteurs suivant l'article 61 et 66 de la loi 06-99. Ainsi
qu'il est tenu d'aviser les parties en cause selon l'article 42 de la loi, de
procéder à leur audition (article 30 de la loi), en respectant le
droit de la procédure contradictoire et les droits de la
défense94(*) d'après
l'article 31 de la loi, la présentation des parties en cause de leurs
observations écrites et orales.
L'article 61 de la loi dispose dans son dernier alinéa
que les fonctionnaires visés sont astreints au secret professionnel sous
peine des sanctions prévues par le code pénal. Cette formulation
laisse perplexe. L'obligation du secret professionnel incombe à tous les
éléments, visés par l'article 61 sans distinction. Elle
vient consolider le cas échéant, l'obligation de réserve
ou de discrétion qui incombe à l'ensemble des fonctionnaires
publics95(*).
Tels sont, brièvement, évoqués les
apports des OPJ en matière d'enquêtes de la concurrence, connues
par la multiplicité d'acteurs, que peut-on attendre du concours d'un
autre type d'enquêteurs à compétence sectorielle, autrement
dit , propres à un seul secteur ?
La question qu'on vient de se poser ne peut surprendre. Elle
est fondamentale lorsqu'on l'approche du point de vue spécialité.
Comme nous soutenons vivement la spécialisation et la qualification
d'agents à fonctions générales pour pouvoir bien mener
les missions d'enquêtes, on est en mesure d'évoquer le cas
d'enquêteurs spécialisés. Or qui dit,
spécialité, dit secteur d'activité
déterminé. Quelques autorités administratives,
chargées d'un seul secteur d'activité, disposent de leurs
propres enquêteurs.
Paragraphe II - Les enquêteurs sectoriels
En effet, il y a des autorités administratives qui
disposent de leurs propres enquêteurs, afin d'opérer toutes les
enquêtes de concurrence. Ce sont des rapporteurs qui accompagnent les
agents spécialisés à l'application des dispositions de la
loi sur la liberté des prix et de la concurrence. La détection
d'indices de pratiques anticoncurrentielles repose essentiellement sur l'action
des agents des unités départementales, appuyés par les
enquêteurs plus spécialisés.
Revenons à l'exemple de l'Agence Nationale de la
réglementation des Télécommunications (ANRT), l'article 13
du décret n°2-05-772 du 22 juin 2005 relatif à la
procédure suivie devant l'ANRT en matière de litiges, de
pratiques anticoncurrentielles et d'opération de concentration
économique, dispose dans son alinéa 5 que le directeur de l'ANRT
peut mandater des agents de l'ANRT et, le cas échéant, des
experts externes afin de procéder aux constatations en se
déplaçant sur les lieux. Les constatations faites donnent lieu
à l'établissement d'un procès-verbal.
Les enquêtes mettent en oeuvre des moyens
d'investigation : (visite des entreprises, prise de copie de documents,
recueil des déclarations des responsables), le cas échéant
par le biais d'opérations de visite et de saisie de documents
après autorisation judiciaire
Selon l'article 24 du même décret, le directeur
de l'ANRT désigne un rapporteur pour l'examen et le suivi de chaque
affaire96(*). Il peut,
également, chaque fois que les besoins de l'enquête l'exigent,
faire appel à toute expertise nécessitant des compétences
techniques particulières.
A son tour, le rapporteur procède à l'examen de
l'affaire. Il peut procéder à l'audition des parties en cause. La
procédure intégrale donne lieu à l'établissement
d'un rapport conformément à l'article 25 dudit décret.
En sus du pouvoir de constatation dont disposent les
rapporteurs sectoriels, ces derniers procèdent à l'instruction
des affaires qui leur sont imparties97(*). Le rapporteur sectoriel comme ceux du conseil de
concurrence, peut convoquer les parties en cause afin de
présenter leurs observations écrites. Le rapporteur peut
également entendre toute partie susceptible d'être contrevenante,
à sa demande ou si le rapporteur l'estime nécessaire, ainsi que
toute autre personne susceptible de contribuer à son information.
Résumé de la première
partie
La loi 06-99 sur la liberté des prix et de la
concurrence n'a pas bouleversé les anciennes compétences de
surveille de la concurrence et sa construction, mais elle a
conservé la concentration des pouvoirs disposés par le premier
ministre, constructeur, superviseur, et stabilisateur de l'ordre
concurrentiel.
Le premier ministre, étant l'autorité
administrative de premier rang chargée du déclenchement des
enquêtes de concurrence au Maroc, participe avec d'autres
Administrations, qui lui sont souvent collaboratrices, dans la
concrétisation de trois grandes spécificités du
système national de veille et d'organisation de la concurrence. Il
s'agit, premièrement, de la prédominance de la tâche
administrative par rapport à l'action judiciaire, voire même
l'ingérence administrative dans les affaires relevant, en principe, du
champ des autorité juridictionnelles. Cela s'explique directement par
les sanctions prises par l'Administration au détriment de la mission de
base impartie à la justice.
Il est question aussi, dans le cadre des particularités
de la gestion de la concurrence au Maroc, par rapport aux systèmes
comparés, d'évoquer le chevauchement des compétences
inhérent illico à la multiplicité des acteurs et
intervenants, expliquée par la technicité de certains domaines
dans lesquels la loi sur la concurrence ainsi que de textes spéciaux
sont appelés à intervenir.
Delà, on est en mesure de préconiser par
conséquence que la prédominance administrative,
concrétisée encore plus par la position dominante de a primature,
ne répond pas parfaitement aux besoins de réglementation et de
régulation ressenti dans les différents secteurs
d'activité économique. Ce qui laisse entendre également
qu'il y a une carence dans la veille, la réglementation et la
régulation de la concurrence.
La situation étant ainsi qualifiée, trouve ses
interprétations dans le manque de coordination entre les
différents acteurs. Dite coopération, lorsqu'elle existe, ne
résulte pas malheureusement d'un désir de collaboration entre des
entités indépendantes les unes des autres et dont certaines parmi
elles sont indépendantes de l'Administration, mais exprime
généralement un état de dépendance. Cet état
de chose peut être argumenté par le manque de
spécialité dont souffre un bon nombre de entités
marocaines, s'intéressant au sujet, et ce contrairement à des
organes des systèmes administratifs, juridiques et institutionnels
comparés. En effet, la direction de la concurrence et des prix marocaine
(DPC), relevant du ministère chargé des affaires
économiques et générales dispose, en la personne de son
personnel, de peu de qualification et de spécialité par rapport
à son homologue française. Le problème, ici, est relatif
au manque de la spécialisation tans matérielle que territoriale
en matière d'enquête, il y a une dispersion des agents
chargés d'enquêtes déployés sur plusieurs
départements ministérielles. Quant à elle, la direction
générale de la concurrence, consommation et répression des
fraudes à acronyme DGCCRF revêt, en ce qui concerne ses
compétences, un caractère général, lui permettant
ainsi d'intervenir sur un large spectre sur le plan matériel que sur le
plan territorial. Dans ce sens, la DGCCRF, rattachée elle aussi, au
département gouvernemental chargé des affaires économiques
et générales, couvre l'ensemble du territoire français en
s'y déployant à l'aide de la décentralisation de huit (8)
brigades régionales affiliée à cette direction
générale et chargées des mêmes mission de
l'Administration centrale au niveau de la circonscription de leur
compétence. Bien, qu'à l'instar de la communauté
européenne, la France dispose d'une Administration spécifique
pour effectuer les enquêtes de la concurrence, la DGCCRF, sachant qu'elle
comprend deux catégories de fonctionnaires ; la catégorie B
et la catégorie A, seuls le personnel de cette dernière peuvent
procéder aux visites et saisies dans le cadre des enquêtes lourdes
de la concurrence. Ils sont assistés, le cas échéant, par
les fonctionnaires de la catégorie B98(*).
Il va sans dire que, si la DPC souffre d'un manque en
effectif, la DGCCRF, quant à elle, compte parmi son personnel,
garantissant l'autosuffisance en matière de ressources humaines, un bon
nombre de personnes spécialisées et bien réparties, comme
il a été dit, ayant la capacité d'opérer des
instructions, dans le cadre d'enquêtes, que la direction
générale peut en elle-même déclencher.
Les conclusions qu'on peut tirer de cette étude
concernent aussi le rôle joué par le conseil de concurrence au
Maroc, mesuré à ceux de certains pays européens et au
bureau de la concurrence canadien.
En fait, on a le droit d'adresser la même remarque de
paralysée et d'insuffisance matérielle du rôle du conseil
de la concurrence99(*) marocain
confronté à celui ou ceux joués par des institutions
étrangères de même vocation. Il en est ainsi pour le bureau
canadien de la concurrence et du conseil de la concurrence Belge ainsi que le
conseil de la concurrence Français, devenu actuellement Haute
Autorité de la Concurrence (HAC). Ces derniers, connus par
l'efficacité reconnue de leurs actions, sont investis de missions et
compétences plus larges. Ce qui justifie sans reproche la
réussite de leur raison d'être.
Prenons Le conseil belge à titre d'exemple. Il se
compose de trois organes ayant des missions différentes ; Le
service de la concurrence, qui a pour mission de rechercher et de constater
l'existence des pratiques restrictives de concurrence ; des agents qui
peuvent procéder à des enquêtes générales ou
sectorielles ; Le juge administratif. Le Conseil de la concurrence est une
juridiction administrative qui a des compétences de décision, de
proposition et d'avis en matière de droit de la concurrence.
C'est la raison pour laquelle la doctrine défend sinon
l'indépendance, au moins l'autonomie de ce corps : « Le
Conseil de la concurrence devraient bénéficier de plus
d'autonomie selon, déclare le secrétaire général de
Transparency Maroc Rachid FILALI MEKNASSI, dans son commentaire à propos
du discours Royale du 20 août 2008, qui a donné le coup d'envoi de
la création de l'Instance centrale pour la prévention de la
corruption- dont le début effectif de l'application de ses missions a
été donné le 06 janvier 2009, suite à la formation
du bureau central et des organes de gestion et de délibération au
sein de laquelle- et insisté sur l'activation du Conseil de la
concurrence»100(*).
Outre les départements à compétence
« générale », les enquêtes de concurrence,
sont assurées par des agents et organes spécialisés comme
l'ANRT ou à compétences définie et
délimitée, à l'image des contrôleurs mis sous
tutelle du ministère de l'intérieur. Comme elles incombent
à des fonctionnaires auxiliaires et collaborateurs tels que les
Officiers de la Police Judiciaire (OPJ).
En l'occurrence, est-il clair que c'est l'administration en la
personne du 1er ministre qui est chargée du premier rôle dans
notre pays pour réguler la concurrence. Il ne faut pas perdre de vue
toutefois que l'Etat lui aussi est un opérateur économique,
d'où le risque qu'il y est un conflit d'intérêts entre
l'administration en tant qu'acteur sur le marché et autorité
chargée du contrôle des pratiques anticoncurrentielles
(exempli gratia : ententes prohibées, abus de position
dominante...etc.) sur le marché, ouvrant ainsi la voie vers
l'arbitraire.
A travers les dispositions de la loi, il en ressort que rien
n'oblige les autorités administratives de se conformer aux avis et
recommandations émises par le Conseil leur donnant, ainsi, les pleins
pouvoirs pour qualifier et réprimer les pratiques anticoncurrentielles,
sous le seul contrôle de la légalité de leurs actes par les
tribunaux administratifs.
L'enquête a pour but de rétablir le libre jeu de
la concurrence, en apportant les éléments de preuve
nécessaires pour une saisine d'un corps délibérant, et,
éventuellement, une transmission au Procureur de la République si
des éléments suffisants de l'implication de personnes physiques
dans la conception et/ou la participation aux pratiques sont réunis.
La spécialité de la mission d'enquête de
concurrence, confiée aux institutions et personnes examinées dans
cette première partie, se traduit par la possibilité de mettre en
oeuvre des pouvoirs d'enquête généraux, pour certaines
parmi elles et limités, pour d'autres ayant la spécialité
dans un domaine déterminé. Ainsi, qu'à des fonctionnaires
et agents des administrations et services publics auxquels des lois
spéciales attribuent telle mission dans le cadre de certains pouvoirs
de police judiciaire.
Deux types d'enquête sont donc utilisés, selon
qu'il ait ou non une intervention de la justice et dont la différence
résulte de l'existence de ce concours ; il y a question
d'enquêtes administratives dites légères ou bien
d'enquêtes lourdes faisant appel à l'autorisation de la justice.
Partie II- Le déroulement des enquêtes de
concurrence
Le point de départ des enquêtes étant, en
grande partie, les rapports de la concurrence, désignant des
enquêtes dites préparatoires ou préliminaires. En effet,
Ces rapports de concurrence peuvent aboutir à des enquêtes de
concurrence proprement dites, effectuées par les fonctionnaires de
l'Administration économique. Dans le but de rétablir le libre jeu
de la concurrence, l'enquête apporte les éléments de preuve
nécessaires pour envisager un rappel de réglementation par
l'administration, une saisine du Conseil de la concurrence, ou
éventuellement une transmission au Procureur du Roi si des
éléments suffisants de l'implication de personnes physiques dans
la conception et/ou la participation aux pratiques sont réunis.
Normalement il y a d'autres sources de renseignements qui
constituent le point de départ des enquêtes. Dans ce cadre,
l'ouverture de l'enquête peut être effectuée suite à
une plainte (de consommateurs, d'entreprises adverses et/ou de
concurrents, ou encore de dénonciations du personnel mécontent ou
licencié). Autres événements sont
susceptibles de justifier l'ouverture d'une enquête ; il s'agit d'un
certain nombre d'éléments qui peuvent inciter les
autorités de concurrence à engager les enquêtes
nécessaires, comme les plaintes informelles ou anonymes, les articles de
presse, les questions parlementaires, les informations communiquées par
les autorités étrangères, les informations recueillies au
cours d'une enquête sectorielle et la demande de clémence par une
entreprise.
Par ailleurs, les interventions ne sont pas uniquement
guidées par des dénonciations, des plaintes ou des demandes du
Conseil de la concurrence, lui-même saisi par une entreprise ou
s'étant autosaisi101(*). Les enquêtes sectorielles et la
présence de l'administration au coeur de la vie économique sur
l'ensemble du territoire, sont des facteurs qui permettent de repérer
les dysfonctionnements de la concurrence. La détection d'indices de
pratiques anticoncurrentielles repose essentiellement sur l'action des agents
des unités départementales, épaulés par les
enquêteurs plus spécialisés répartis dans les
régions. L'analyse de l'indice permettra ainsi d'ouvrir une
enquête de concurrence.
Au-delà de cette veille concurrentielle qui n'exclut
aucun domaine d'activité, selon le directeur départemental de la
DGCCRF française, chargé des pratiques anticoncurrentielles, le
ciblage des enquêtes s'opère de préférence vers les
secteurs qui représentent un enjeu économique majeur et vers ceux
qui se caractérisent par une faiblesse structurelle de la concurrence ou
par des dysfonctionnements concurrentiels récurrents102(*).
Généralement, les enquêtes sont
destinées à la recherche de faits dont certains sont passibles
d'une répression administrative ou pénale, d'autres de poursuites
devant les juridictions civiles ou commerciales ou devant le conseil de la
concurrence.103(*)
En effet, la doctrine française subdivise les
enquêtes de la concurrence en deux catégories
d'enquêtes : celles dites « simples » et celles
menées sous contrôle judiciaire. Ces enquêtes doivent
être distinguées de «l'enquête
préparatoire » du Conseil de la concurrence qui est la phase
d'instruction précédant celle de la notification de
griefs104(*).
Bien que le législateur marocain, comme son homologue
français105(*),
ne définisse pas les deux catégories d'enquêtes, ces
dernières peuvent être déduites, au Maroc, des diverses
dispositions de la loi sur la liberté des prix et de la
concurrence106(*).
Ces deux phases ont été définies par la
Cour de cassation française, dans un arrêt du 14 janvier 1992
concernant le secteur du contrôle technique. La Cour distingue la phase
de « l'enquête préparatoire » s'attachant aux
investigations menées par les rapporteurs avant la notification de
griefs, et la phase de l'«instruction » qui ne s'ouvre
qu'après la notification de griefs107(*).
Le passage de la première phase d'enquête
à la seconde, implique nécessairement l'intervention du Conseil
de la concurrence. On parle ainsi de l'étape de transition, qui sert
à la transformation de l'enquête simple en enquête lourde.
Cette phase est différente de la première enquête
préparatoire menée, elle aussi, par le conseil.
La doctrine française considère que la
distinction entre les deux phases dans la procédure devant le Conseil de
la concurrence revêt une grande importance dans la mesure où les
règles qui les régissent, notamment celles concernant l'audition
des parties et le respect des droits de la défense, ne sont pas
identiques au cours de ces deux phases108(*).
Toute la difficulté est relative à la
dualité enquête simple / enquête lourde, alors qu'en
réalité trois phases sont à distinguer (pré
enquête, enquête et après enquête). Le critère
de distinction est que l'enquête simple est une enquête à
l'amiable, supposant une obtempération des entités
inspectées, sans qu'il ait une contrainte judiciaire.
Par contre, l'enquête lourde est réalisée
avec le concours de la force publique (justice). Ces deux grandes
catégories d'enquêtes doivent être nettement
distinguées de l'enquête
« préparatoire » que le Conseil de la concurrence
effectue pour les affaires dont il est saisi.
La raison d'être de l'enquête préparatoire,
étant de se renseigner, préalablement à toute poursuite,
sur le marché concerné par les pratiques constatées ou
dénoncées et sur la nature de celles-ci, quelle que soit la
procédure mise en oeuvre par la suite ; administrative ou
judiciaire.
A cet effet, l'étude doctrinale française,
basée sur les textes juridiques, ainsi que de la jurisprudence, explique
la logique qui aurait commandé, l'accomplissement d'un tel
procédé, en l'adaptant à la procédure choisie en
respectant, le cas échéant, l'observation des garanties de la
liberté individuelle109(*).
Une description brève de la procédure illustre
l'obligation du respect de son déroulement, qui s'impose à toutes
les autorités de la concurrence.
Au début, l'enquête préparatoire ou la
première analyse rapide du marché, que les rapporteurs du Conseil
y procèdent une fois l'affaire déclenchée. Durant cette
période ils décortiquent les acteurs, le fonctionnement du
marché et la nature des pratiques.
Après quoi, vient le choix du type de l'enquête.
En fait, ce n'est qu'une fois le travail préparatoire terminé,
qu'un choix doit être porté entre l'enquête lourde et
l'enquête simple ou dite directe. La première comprendra des
perquisitions, alors que la seconde se résumera à des
questionnaires, auditions et demandes de documents. Documents dont le refus de
production ne peut être fait, par les entreprises concernées,
à l'égard du conseil, au risque de commettre un délit
d'entrave.
Le choix entre les deux types d'enquêtes est
effectué en fonction de la sensibilité de l'infraction
suspectée110(*).
En définitive, les enquêtes sont l'oeuvre des
enquêteurs de l'administration économique, dans tous les
systèmes avec certaine divergence de spécialisation. La
tâche des enquêteurs durant cette phase se caractérise par,
outre les perquisitions, le dépouillement et l'analyse des
données pour rédiger un "rapport de synthèse". Ils ont
l'obligation d'agir vite car désormais, les sociétés
incriminées contestent systématiquement la procédure
devant le juge, arguant généralement
d'irrégularités de formes pour récupérer les
pièces saisies.
Les rapporteurs entrent en jeu, une fois le dossier de
synthèse bouclé et remis au Conseil de la concurrence, c'est aux
rapporteurs de prendre le relais. Il s'agit d'abord de terminer
l'enquête, remplir les trous, procéder si besoin à des
auditions supplémentaires.
Vient ensuite la phase la plus délicate et la plus
importante, celle de la notification des griefs, qui comporte "l'analyse du
marché", "l'analyse des pratiques" et surtout leur qualification. Selon
les déclarations de l'ex président du Conseil de la Concurrence
français111(*),
« la notification est le moment où l'on
réfléchit le plus. Nous devons viser juste du premier coup.
Sinon, les griefs peuvent être contestés et tout est à
recommencer ou une partie des griefs doit être
abandonnée ».
Enfin débute le contradictoire. D'abord écrit,
puis oral. Dans notre système juridique, cette dernière partie se
déroule devant le collège du Conseil de la concurrence qui n'a
plus qu'à rédiger sa décision afin que le président
du conseil puisse la recommander au Premier Ministre. Néanmoins ce
dernier n'est pas obligé par les avis recommandés par le
conseil.
Pendant leur déroulement, les enquêtes donnent
lieu à l'établissement de procès-verbaux et, le cas
échéant, de rapports. Pour se faire, les enquêteurs
peuvent, en premier lieu, procéder à une visite de tous
locaux professionnels sans habilitation spécifique préalable. Au
cours d'une telle inspection simple, les enquêteurs peuvent recueillir
des explications et des copies de documents. Elle est obligatoire pour
l'entreprise ou la personne physique concernée, mais les
enquêteurs ne peuvent passer outre leur opposition sans mettre en oeuvre
la procédure d'inspection lourde.
Puis, les enquêteurs peuvent également
procéder à des visites sous contrôle judiciaire,
lorsqu'ils y sont préalablement autorisés par une ordonnance du
juge compétent, conformément aux dispositions de l'article 65 de
la loi 06-99.
Dans le cadre de cette enquête, dite lourde, les
enquêteurs sont accompagnés d'officiers de police judiciaire afin
de pouvoir éviter une éventuelle opposition de la part de
l'entreprise ou de la personne physique concernée. À la
différence des enquêtes simples, les visites lourdes peuvent se
dérouler au sein des domiciles privés, et plus largement
« en tous lieux »112(*).
En pratique, les enquêtes mettent en oeuvre des moyens
d'investigation prévus par la loi 6.99 sur la concurrence et la
liberté des prix, (visite des entreprises, prise de copie de documents,
recueil des déclarations des responsables), le cas échéant
par le biais d'opérations de visite et de saisie de documents
après autorisation judiciaire. Toutefois, il est à signaler qu'au
niveau des bilans nationaux, aucune enquête lourde n'a eu lieu.
« Plusieurs enquêtes pour détecter des pratiques
anticoncurrentielles ont été conduites, pourtant elles n'ont pas
abouti à des poursuites »113(*).
En somme, les agents de l'Administration, les rapporteurs du
Conseil de la concurrence et le cas échéant les officiers de la
police judiciaires peuvent procéder à des inspections
auprès des entreprises et associations d'entreprises : il s'agit
des vérifications sur place ("dawn raids"). C'est le pouvoir de la
descente à l'aube, ou des inspections, des visites, ou encore
des visites et saisies114(*). Toute la difficulté de qualifier des
enquêtes mi-administratives mi-répressives, signalée par la
doctrine française, revient à tracer les limites entre les
enquêtes non contraignantes dites simples
(Chapitre I), et les enquêtes contraignantes
dites lourdes ou sous contrôle judiciaire
(Chapitre II).
Chapitre I - L'enquête non contraignante dite
simple
L'enquête directe, simple, ou sur mandat115(*) ou dite, encore, non
coercitive pour les entreprises, est l'oeuvre de l'Administration
économique, comme il a été déjà
signalé. Elle est prévue à l'article 64 de la loi 06-99,
ainsi qu'elle est l'enquête pour laquelle aucune autorisation judiciaire
n'est nécessaire. Les enquêteurs peuvent accéder librement
à tous les locaux à usage professionnel.
Ils peuvent utiliser la procédure d'inspection simple,
dans les circonstances où ceux-ci procèdent aux simples visites
de contrôle, aux enquêtes concernant des faits n'entrant pas dans
les compétences du Conseil de la concurrence, aux enquêtes
préliminaires avant de réaliser une inspection lourde ou au
contraire enquêtes complémentaires après inspection
lourde116(*).
Dans tous les cas, les enquêteurs ou, selon les
dispositions de l'article 61 de la loi 06-99, les fonctionnaires de
l'Administration habilités spécialement à cet effet et les
agents du corps des contrôleurs des prix, qui sont tous,
compétents en matière d'enquête simple, jouissent
d'énormes pouvoirs.
Toutefois, les compétences exorbitantes des
enquêteurs sont aussi, condensées par des obligations qui
s'imposent à ceux-ci, et dont les décisions résultantes
des enquêtes en matière de concurrence sont susceptibles des
recours et de déchéance. Dans cette perspective, on se demande
sur l'étendu des pouvoirs des enquêteurs, leurs constatations,
c'est-à-dire l'établissement des procès-verbaux
(Section I), ainsi que les voies de recours et prescription
(Section II).
Section I - l'étendu des pouvoirs des
enquêteurs
Afin d'efficacité des enquêtes de concurrence,
les textes juridiques et la jurisprudence attribuent aux enquêteurs des
pouvoirs pour la réalisation des enquêtes simples.
Concernant les investigations générales, les
opérations de contrôles peuvent consister dans des recherches, des
constatations et des actions diverses destinées soit à
prévenir les malversations contraires à la légalité
et la régularité de la concurrence, soit à les constater,
en rassembler les preuves ou en rechercher les auteurs.
De toute façon, les agents chargés du
contrôle peuvent l'exercer sur les produits, biens et services, sur les
pièces justificatives et/ou sur les lieux et moyens de transport.
L'article 64 de la loi étend la portée de ces actions. Il permet
l'accès à tous locaux (professionnels ou d'habitation), terrains
ou moyens de transport à usage professionnel. Il autorise la demande
des livres (de comptabilités, de correspondance), des factures et tous
autres documents professionnels. Il légalise la prise de copies desdits
documents. Il permet aussi la convocation des intéressés pour
information ou l'obtention de celle-ci sur place et, le cas
échéant, l'invitation de l'administration à
désigner un expert agréé auprès des tribunaux pour
procéder à toute expertise contradictoire nécessaire.
Cette demande de désignation d'expert est adressée directement
à l'autorité gouvernementale dont relève
l'enquêteur.
Cependant, ces pouvoirs ne sont pas sans limites. C'est ainsi
que les enquêteurs sont soumis au respect des droits des entreprises
auprès desquelles les enquêtes sont effectuées.
Dans ce cadre, l'accent peut être mise sur les
prérogatives des enquêteurs (paragraphe I), et
leurs obligations (paragraphe II).
Paragraphe I - Les prérogatives des
enquêteurs
Les dispositions de l'article 64 de la loi 06.99117(*) définissent
précisément quatre types de moyens d'investigations pour
permettre aux agents et fonctionnaires visés à l'article 61 de la
même loi, c'est-à-dire les enquêteurs, d'accomplir leurs
missions. Ces moyens sont déclinés en autant de droits pouvant
conduire les agents à relever un procès-verbal d'opposition
à fonctions en cas d'obstacle à leur exercice par
l'entreprise.
On parle du droit, trouvant leurs sources dans les
dispositions de la loi 06 - 99 et du code de la procédure pénale.
Il s'agit du droit d'accès à l'entreprise, du droit d'obtenir la
communication de documents professionnels, du droit de prendre copie de ces
documents, et du droit de recueillir renseignement et justification
auprès de l'entreprise concernée. Ces informations sont
nécessaires pour établir la preuve de comportements
anticoncurrentiels ou de pratiques restrictives de la concurrence.
Lors de celles-ci, les contrôleurs des prix peuvent
être assistés par un ou plusieurs fonctionnaires de la direction
des prix et de la concurrence. Seuls les Agents agissant dans le cadre des
pouvoirs de l'article 61 de la loi, doivent être nominativement
désignés par un arrêté ministériel pour
pouvoir mettre en oeuvre les pouvoirs de l'article 64 et/ou 65 de la loi
06.99.
Dès lors qu'ils sont régulièrement
saisis, les fonctionnaires ainsi habilités peuvent exercer leurs
pouvoirs d'enquête sur toute l'étendue du territoire national.
La jurisprudence française a estimé que les
dispositions de l'article L. 450-3 qui permettent aux enquêteurs de
recueillir des renseignements d'ordre factuel auprès d'entreprises
soupçonnées de pratiques anticoncurrentielles, ne sont contraires
ni à l'article 14.3 du Pacte international relatif aux droits civils et
politiques, ni à l'article 6 de la Convention européenne des
droits de l'homme118(*).
Le Conseil de la concurrence, quant à lui, a
précisé que ces mêmes dispositions étaient
compatibles avec celles de l'article 8 de la Convention européenne de
sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales119(*).
Cependant, toute entreprise qui s'opposerait de manière
injustifiée, à l'exercice normal de leur droit d'accès par
les enquêteurs, s'exposerait à la conclusion d'un délit
correctionnel. La législation marocaine en la matière, a
prévu à l'article 76 de la loi 06.99 : « est
puni d'un emprisonnement de deux mois à deux ans et d'une amende de
5.000 à 200.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement toute
personne qui aura fait opposition à l'exercice des fonctions des
enquêteurs visés à l'article 61 ci-dessus ou refusé
de communiquer aux enquêteurs visés à l'article 61
ci-dessus des documents afférents à l'exercice de ses
activités ainsi que la dissimulation et la falsification de ces
documents.
Par ces restrictions opposées aux entreprises, cette
législation reconnaît, ainsi, aux enquêteurs, le droit
d'accès (A), le droit de communication (B)
et le droit de recueillir les informations (C).
A- Le droit d'accès
Outre l'article 61 qui habilite les enquêteurs de
procéder aux enquêtes nécessaires, les dispositions de
l'article 64 de la loi relative à la liberté des prix et de la
concurrence, stipulent expressément « les enquêteurs
peuvent accéder à tous locaux, terrains ou moyens de transport
à usage professionnel...etc. ».
L'action des enquêteurs s'exerce également sur
les marchandises ou les produits transportés. A cet effet, ils peuvent
requérir pour l'accomplissement de leur mission l'ouverture de tous
colis et bagages lors de leur expédition ou de leur livraison en
présence soit du transporteur ou de l'expéditeur, soit du
destinataires ou même en présence de leurs mandataires
respectifs.
Les entrepreneurs de transport sont tenus de n'apporter aucun
obstacle à ces opérations et de présenter les titres de
mouvements, lettres de voiture, récépissés,
connaissements et déclarations dont ils sont détenteurs et tout
titre d'embarquement ou document de voyage.
L'obligation de permettre l'accès s'étend aussi
aux locaux et aux documents. L'article 76 de la loi sanctionne
pénalement le délit d'obstacle ainsi extensivement entendu.
Par ailleurs, les enquêteurs peuvent demander à
l'Administration de désigner un expert agréé auprès
des tribunaux pour procéder à toute expertise contradictoire
nécessaire120(*).
Les investigations spécifiques permettent
également aux contrôleurs d'exercer leurs fonctions sur les
marchandise ou les produits transportés. En conséquence, elles
habilitent à recourir, pour l'accomplissement de leur mission, à
l'ouverture de tous les colis et bagages, lors de leur expédition ou de
leur livraison, en présence d'un mandataire de l'entité objet
d'enquête. La prérogative d'ouvrir les colis, ne doit pas donner
lieu à des abus gênants la marche normale du travail des
professionnels respectueux de la loi. Elle doit se dérouler avec
précaution, même si la loi n'oblige même pas l'Agent
à remettre les choses en l'état, de sorte que le
désagrément et les charges du professionnel assujetti s'en
trouvent alourdis sans aucune consolation.
Il est à noter que les enquêteurs ne sont pas
tenus de prendre un rendez-vous préalable à leurs interventions
dans l'entreprise. Dite intervention peut être inopinée121(*). De même, il est
possible qu'elle soit effectuée simultanément dans les locaux de
plusieurs entreprises122(*). Les enquêteurs ne sont pas cantonnés
à un bureau ou à une salle de réunion. Ils ont un
accès libre à tous les locaux de l'entreprise et donc à
ses différents services et fonctions.
Une fois disposant d'un libre accès aux locaux, les
personnes chargées des enquêtes son en mesure de demander la
production de tous documents utiles.
B- Le droit de communication
Toujours dans le cadre des enquêtes simples, les
dispositions de l'article 64 de la loi relative à la liberté des
prix et de la concurrence, ordonnent que les enquêteurs peuvent demander
la communication des livres, des factures et tous autres documents
professionnels et en prendre copie... ».
Les enquêteurs habilités au titre de la
présente loi, peuvent ainsi, sans se voir opposer le secret
professionnel, accéder à tout document ou élément
d'information détenu par les administrations, les établissements
publics et collectivités locales123(*).
En d'autres termes, les enquêteurs ont le droit de
demander communication de tous documents dont un texte rend la détention
obligatoire par les entreprises, mais aussi toute forme de documents
liée au fonctionnement de l'entreprise, notamment les livres comptables,
les factures et les correspondances.
L'entreprise qui accepte de recevoir les enquêteurs a
l'obligation de fournir les documents demandés et, le cas
échéant, d'en remettre une copie. La demande de communication
peut être exercée non seulement auprès de la personne qui
est entendue ou auditionnée, mais également auprès des
tiers qui détiennent les documents utiles à l'enquête.
Il est important de préciser que les demandes de
communication doivent porter sur l'objet de l'enquête. Ce dernier doit
être signalé à l'entreprise préalablement à
l'accès aux locaux ou préalablement à une convocation
à l'audition. Les demandes doivent être formulées de
façon précise et porter sur des questions concrètes
concernant, par exemple, les documents examinés.
Il résulte du droit de communication des documents
professionnels, un autre droit de prendre copie desdits documents. Face
à l'impossibilité de saisir les originaux des documents
communiqués, l'enquêteur détient le droit d'en prendre
copie c'est-à-dire une simple photocopie.
La question qui se pose est celle relative à la saisie
des documents sur support informatique. C'est vrai que notre pays dispose de
nombreux ingénieurs en système d'information notamment de la
sécurité informatique, mais dont il ne profite pas assez, surtout
que le Conseil de la concurrence n'est pas appuyé par la loi. La
formation au sein du CC, prévue à l'article 18, ne prévoit
aucune disposition concernant les fonctionnaires spécialisés en
informatiques.
L'enquêteur peut donc consulter des documents
professionnels, notion qui recouvre à la fois l'ensemble des documents
dont un texte rend la détention obligatoire par les entreprises (droit
fiscal, droit commercial, droit social, etc.) ainsi que toute documentation
liée au fonctionnement de l'entreprises (dossiers clients,
correspondances professionnelles, contrats commerciaux, conditions de vente,
circulaires, agendas professionnels rapports de représentants, comptes
rendus de réunions, notes internes, etc.).
La communication de documents peut être obtenue dans
l'entreprise auprès de n'importe quel salarié en l'absence des
dirigeants ou d'une personne pouvant engager l'entreprise et « l'exercice
par les enquêteurs de leur droit de communication n'est en aucun cas
subordonné à la présence d'une personne ayant pouvoir de
diriger, de gérer ou même d'engager à titre habituel ladite
entreprise »124(*).
En revanche pour les documents dont la détention n'est
pas prévue par la loi, l'enquêteur peut demander la communication
de ceux dont il sait que l'entreprise les établit ou les détient
et qui sont donc connus et identifiables125(*).
Ce droit de communication peut être exercé non
seulement auprès de la personne qui fait l'objet de la
vérification mais aussi auprès de tous professionnels qui
détiendraient des documents utiles à l'enquête.
Les pièces ainsi obtenues en copie doivent être
recueillies par procès-verbal afin de justifier l'origine licite de
cette communication et de permettre de vérifier que les enquêteurs
n'ont pas excédé ou dépasser les limites du texte.
En revanche, la rédaction d'un procès-verbal
n'est pas obligatoire126(*), et la communication peut donc être obtenue
sans forme particulière, lorsque des pièces sont obtenues des
services et établissements de l'État et des collectivités
locales.
Un autre pouvoir admis par la jurisprudence française
mérite d'être évoqué, il s'agit du
« légal privilège » qui est un pouvoir
d'autorité de concurrence de saisir tout document127(*). Cependant, ce pouvoir est
assujetti au respect des droits de l'entreprise, parmi lesquels le droit au
secret des documents et correspondances objet de l'échange entre
l'entreprise et son avocat et certains conseils.
Outre les renseignements contenus dans les documents produits
par les entreprises inspectées, les enquêteurs sont à
même de recevoir des informations verbales recueillies sur place ou suite
à la convocation des responsables des entreprises en question.
C- Le droit de recueillir les informations
Les mêmes dispositions de l'article 64 de la loi relative
à la liberté des prix et de la concurrence, permettent les
enquêteurs de recueillir sur convocation ou sur place les renseignements
et justifications auprès des entreprises sujettes de l'enquête.
Le droit de recueillir des explications orales peut s'exercer
sur place ou sur convocation. Les questionnement ou demandes doivent avoir un
rapport direct avec l'objet de l'enquête et porter sur des documents en
rapport avec cette enquête. En principe, il n'appartient pas aux
enquêteurs de désigner la personne qui devra répondre
à leurs demandes, ni de contester la qualité ou la
compétence de la personne mandatée par l'entreprise à cet
effet. Par conséquent, cette dernière est libre de
désigner la ou les personnes auxquelles les enquêteurs devront
s'adresser. Lorsque les enquêteurs se présentent à
l'improviste, le choix d'un interlocuteur peut être délicat si le
représentant légal de l'entreprise n'est pas présent.
Sur le fond, les dispositions des textes laissent toute la
latitude mais pas une obligation aux enquêteurs pour entendre les
professionnels des entreprises et confronter les responsables des entreprises
avec les auteurs de déclarations qui les mettent en cause.
En l'absence de dispositions législatives ou
règlementaires sur la présence de l'avocat, il n'appartiendrait
pas à l'autorité d'où émane l'enquête de
préciser à l'entreprise qu'elle peut recourir à cette
assistance.
En effet, les dispositions de l'article R. 463-6 du Code de
commerce français, prévoyant que les personnes entendues peuvent
être assistées d'un conseiller, ne s'appliquent qu'aux auditions
auxquelles peuvent procéder les rapporteurs. Dès lors, les
personnes interrogées lors de l'enquête administrative auraient du
être averties oralement de la possibilité de se faire assister par
un conseil n'est pas fondé »128(*). Cette assistance, lorsqu'elle est acceptée,
ne doit pas perturber le bon déroulement de l'enquête. Il
n'appartient pas, par exemple, à l'avocat à se substituer au
responsable de l'entreprise entendue ou de modifier les déclarations
faites à l'enquêteur.
Nonobstant, les déclarations doivent
impérativement être recueillies par un procès-verbal pour
pouvoir être utilisées dans la procédure.
Bien évidemment, l'enquête ne s'achève pas
sur le champ, des opérations de visites et de saisie. Les pièces
recueillies à cette occasion seront exploitées, recoupées
et les explications seront éventuellement demandées aux
entreprises concernées, ainsi d'ailleurs que de nouveaux documents dans
le cadre des pouvoirs de l'article 64 de la loi 06.99.
Fonctionnaires et agents chargés du déroulement
des enquêtes sont, en principe, investis de prérogatives et
compétences multiples, mais sont, en revanche, astreint à des
obligations personnelles et professionnelles.
Paragraphe II - Les obligations des enquêteurs
Pendant le déroulement de la procédure, les
enquêteurs de la concurrence et des prix, ainsi que les autres
intervenants, doivent respecter les dispositions du droit de la concurrence
surtout celles concernant les droits des entreprises auprès desquelles
les enquêtes sont effectuées.
Il est question, à ce stade, de parler au
préalable de l'identification de l'enquêteur (B), faite
auprès de l'entreprise contrôlée, qui doit être
informée de l'objet de la visite (C). Mais, avant d'entamer ces deux
points très importants, il est utile de faire le point d'autres
restrictions, qui sont également opposées aux enquêteurs
(A).
A- les principales limites des prérogatives des
enquêteurs
La loi sur la liberté des prix et de la concurrence,
permet Parfaitement aux enquêteurs d'accéder à tout local,
terrain ou moyen de transport, à usage professionnel. Or, les
enquêteurs n'ont pas accès aux locaux à usage non
professionnel, notamment d'habitation, sans une autorisation préalable.
L'enquête qui peut être entamée avant d'obtenir cette
autorisation est dite simple, réalisée par des simples
enquêteurs exerçant une mission administrative avec l'existence de
l'autorité judiciaire.
Toutefois, les enquêteurs ne peuvent
pénétrer dans un local, ni même se déplacer
librement à l'intérieur de l'entreprise sans en être
autorisés. De même, ils ne peuvent procéder à des
perquisitions ou prendre l'initiative de rechercher eux-mêmes des
documents.
En outre, S'agissant des horaires, le droit d'accès des
enquêteurs ne peut être exercé qu'aux heures où
s'effectue l'activité professionnelle.
Si une entreprise aurait refusé, sans justification,
l'accès aux enquêteurs, ceux-ci pourraient alors dresser un
procès verbal d'opposition à fonction, transmis ensuite au
Parquet, qui a la possibilité d'engager les poursuites
nécessaires au sujet de ce refus129(*).
Afin de garantir plus de droits aux entreprises
considérées, les enquêteurs sont astreints à
observer certaines restrictions et respecter des obligations d'ordre personnel,
professionnel et éthique.
B - Identification de l'enquêteur
Lors de l'entrée dans les lieux, les enquêteurs
se présentent verbalement et par le biais de leurs cartes
professionnelles mais, sans pour autant qu'ils soient tenus de produire une
habilitation nominative individuelle pour effectuer leurs
investigations130(*) ou
un mandat précis131(*). Cela veut dire aussi que ces fonctionnaires ne
doivent pas être empêchés ou entraver par n'importe quelle
mesure non justifiée.
A cet effet, la Cour d'appel de Grenoble, en France, a
considéré que constituait le délit d'opposition à
fonction le fait pour l'entreprise d'exiger des enquêteurs, la signature
d'un registre, le port d'un badge, le dépôt de la carte de
l'enquêteur, pour accéder à des établissements qui
n'étaient pas une « base militaire ou nucléaire
»132(*).
Par ailleurs, concernant la durée des interventions, et
en l'absence d'indication textuels, une durée raisonnable est prise en
compte lors de l'appréciation judiciaire des actes d'enquêtes.
Dans ce sens, la Cour d'appel de Paris a validé des
interventions qui avaient duré, à trois reprises, plus de 6
heures, en estimant que « la durée des opérations de remise,
indiquée dans les procès-verbaux, n'apparaît nullement
excessive compte tenu du nombre de pièces communiquées et de la
nécessité d'en prendre connaissance, ne serait-ce que de
façon approximative, et de les photocopier avant de les
appréhender»133(*).
Bien évidemment, l'enquête ne s'achève pas
sur le champ, des opérations de visites et de saisies sont souvent
envisagées. Les pièces recueillies à cette occasion seront
exploitées, recoupées et des explications seront
éventuellement demandées aux entreprises concernées.
En plus, il est d'usage que les enquêteurs, usant d'un
pouvoir légalement prévu, fassent recours à la demande de
nouveaux documents appuyant les constats établis ou à même
d'éclaircir sur des points ambigus134(*).
Sur la même voie de recherche d'indices et de preuves,
les enquêteurs peuvent décider d'entendre les parties dans leurs
propres locaux et non dans les locaux de l'entreprise. Ce qui
leur permet automatiquement de les convoquer aux fins d'audition.
Toutes ces actions doivent se faire en total respect de
devoir de transparence, tributaire à la
présentation et l'identification de l'enquêteur, qui est tenu,
à chaque fois de s'identifier, sans perdre de vue la présentation
de la cause de sa visite ou ses demandes et actes.
C- Indication de l'objet de l'enquête
Cette information de la personne concernée par les
investigations sur l'objet de l'enquête ne résulte pas des
dispositions du Code de commerce français. Ce principe figure à
l'article 14 du pacte de New-York qui précise que « Toute personne
accusée d'une infraction pénale a le droit en pleine
égalité, au moins aux garanties suivantes : à ne pas
être forcée de témoigner contre elle-même ou de
s'avouer coupable »135(*).
Au début de son intervention, l'enquêteur doit
donc indiquer à la personne contrôlée dans quel domaine il
effectue ses recherches. La loyauté dans la recherche de la
preuve est suffisamment assurée si l'enquêteur informe son
interlocuteur que les investigations qu'il entreprend concernent le respect par
l'entreprise des règles garantissant un fonctionnement loyal de la
concurrence.
La Cour de cassation française et la Cour d'appel de
Paris ont ainsi estimé que l'enquêteur n'avait pas l'obligation de
délimiter précisément le marché sur lequel
porterait l'enquête « la qualification du marché relevant des
pouvoirs du conseil et, en cas de recours, de la cour »136(*). Cette position est logique
et s'inscrit également dans la droite ligne de l'arrêt de la
chambre commerciale de la Cour de cassation estimant qu'aucune disposition
législative ou réglementaire n'impose à l'administration
de justifier des motifs pour lesquels elle procède à une
enquête sur le fondement de l'article L. 450-3 du Code de commerce137(*).
Dans le cadre de la confidentialité et la
loyauté, la jurisprudence française, étend la liste des
documents bénéficiant de la confidentialité. Outre les
correspondances entre une entreprise et son avocat et les notes de juristes
d'entreprise, des consultations d'avocat. Cette confidentialité est
étendue aux documents du conseil, sous réserve de preuves.
Le légal privilège, pouvoir d'origine
européenne, ne peut pas être étendu aux juristes internes.
La jurisprudence marocaine est manquante en ce domaine.
Les enquêtes se dégagent par
l'établissement des procès verbaux contenant l'exposé des
faits et le cas échéant des rapport constatant les infractions
relevées, ainsi que les éléments d'information et les
documents ou leurs extraits, sur lesquels il se fondent.
Section II- Les constatations des
enquêteurs et leurs limites
La preuve des infractions qui portent atteinte à la
liberté des prix et de la concurrence peut généralement
résulter de tous moyens. Mais lorsqu'il s'agit d'intervention à
l'occasion d'enquêtes ou d'opérations courantes d'inspection, elle
donne lieu à des procès-verbaux ou à des
rapports138(*). Ces
derniers constituent une nouveauté de la loi sur la liberté des
prix et de la concurrence. Elle (la preuve) peut se justifier, parce que les
enquêtes n'ont pas pour objet une situation contraventionnelle, mais se
rapportent à des infractions aux règles de la loi.
La doctrine française établie bien la
distinction entre les procès-verbaux d'enquête et les rapports
d'enquête. Dits documents contiennent les différents
résultats obtenus lors des enquêtes (paragraphe I). Ces effets,
étant actes administratifs ou relevant de fonctionnaires de la police
judiciaire sont susceptibles de recours (paragraphe II).
Paragraphe I les constatations des enquêteurs
(procès-verbaux ou rapports)
Afin de mieux cerner la notion du procès verbal, il est
nécessaire de faire le point de son contenu (B), et sa
force probante (C). Mais cela ne peut se faire avant de mettre
en exergue l'intérêt de distinction entre les
procès-verbaux (PV) et les rapports (A).
A- L'intérêt de distinction entre les PV
et les rapports d'enquête.
Les procès-verbaux (PV) sont établis à
l'occasion de chaque acte de l'enquête (constatation des faits,
communication de documents, audition de personnes). Par contre, le rapport
d'enquête encore appelé rapport administratif est un document de
synthèse de l'enquête qui résume les faits constatés
par l'enquêteur et éventuellement les qualifie eu égard aux
règles de concurrence. Il faut encore distinguer le rapport
d'enquête administratif dont la rédaction est facultative et
libre de toute règle de forme, du rapport rédigé par
le rapporteur de Conseil de la concurrence et qui est soumis à des
prescriptions particulières.
La doctrine marocaine quand à elle, a essayé
d'étudier cette question sans pour autant préciser les
critères de distinction des deux moyens de constatation. C'est une
simple illustration de l'intérêt des deux moyens en
précisant que les enquêtes et les procès-verbaux peuvent
parfaitement porter sur la collecte de données utiles pour
l'élaboration d'une mesure réglementaire ou législative,
ou encore pour étayer un avis du Conseil de la concurrence, ou enfin
pour fonder une décision du Premier Ministre notamment à propos
d'un projet de concentration.
La technique du rapport, plus neutre à cet
égard, permet à l'enquêteur d'enregistrer les constatations
et les informations objectives, telles qu'il les recueille. Elle lui offre
également une marge pour l'exposé de ses propres
réflexions, observations, commentaires et avis. Toutefois, ni la loi ni
le décret d'application ne contiennent de dispositions relatives aux
mentions, procédures et valeur juridique du rapport. Il faudra attendre
l'usage qu'en fera l'administration et l'appréciation que lui
réservera la jurisprudence pour se prononcer sur la valeur juridique
à lui accorder139(*).
L'exercice des pouvoirs d'enquête se traduit, alors, par
la rédaction de procès-verbaux, attestant des investigations
conduites dans l'entreprise, des déclarations recueillies et de la
remise de documents. Ces procès-verbaux font partie intégrante de
la procédure et sont systématiquement transmis à
l'autorité qui les a demandés et annexés au rapport
d'enquête transmis au Conseil de la concurrence.
En d'autre termes, les enquêtes se dégagent par
l'établissement des procès verbaux contenant l'exposé des
faits et le cas échéant des rapport constatant les infractions
relevées, ainsi que les éléments d'information et les
documents ou leurs extraits, sur lesquels il se fonde.
B- établissement des constatations (PV)
Un procès bien établi est celui qui,
réunissant les conditions, mentions et indications de sa
validité, est valablement signé (a). Cela lui permettra par la
suite de générer des effets, appréciés à
l'égard des personnes inspectées (b).
a- Le contenu des la signature des
constatations
Le procès-verbal, principal document intervenu dans
cette phase, doit indiquer la nature, la date et le lieu des
constatations140(*) et
rendre compte des opérations avec exactitude.
Ainsi a pu être annulé un procès-verbal
indiquant que les enquêteurs avaient été accueillis par le
gérant de l'entreprise qui leur avait remis des documents, alors que les
investigations avaient débutées avec un salarié de
l'entreprise avant l'arrivée du gérant141(*). En ce qui concerne la
mention de l'objet de l'enquête et la transcription des questions
posées, on se référera aux développements
ci-dessus.
La loi 06-99 tout comme le Code de commerce français,
ne prévoit pas l'obligation d'indiquer la qualité et l'adresse de
la personne entendue par l'enquêteur. La jurisprudence française,
abondante sur la régularité des procès-verbaux
d'enquête, confirme que leur absence ne peut donc entraîner la
nullité de l'acte142(*).
Pour avoir une valeur juridique, le procès-verbal
dispensé des formalités et des droits de timbre et
d'enregistrement, doit réunir des conditions de forme précises
aux termes de l'article 63 de la loi ; Il doit contenir un certain nombre
de mentions. Il énonce ainsi la nature, la date et le lieu des
constatations ou des contrôles effectués.
Le PV porte les signatures du ou des enquêteurs et de la
personne ou des personnes concernées par les investigations. En cas de
refus de ces dernières de signer, mention en est faite. L'absence de
cette mention entraîne la nullité de l'acte143(*).
Toutefois, les enquêteurs ne sont pas tenus de parapher
chaque page du procès-verbal144(*). Le Conseil de la concurrence français a
même pu indiquer que l'approbation des ajouts et des rectifications sur
le procès-verbal était facultative145(*).
Dans ce sens, les procès-verbaux doivent, seulement,
être signés de tout enquêteur participant aux constatations
et de la personne concernée par les investigations146(*). Cependant, le défaut
de signature de l'un d'entre eux, si plusieurs enquêteurs ont
établi l'acte, ne provoque pas la nullité du procès-verbal
mais prive simplement de force probante les constatations auxquelles il aurait
procédé seul147(*).
Pour l'entreprise, c'est la personne qui a effectivement
participé à la visite qui signe et « non le
représentant légal de la société s'il n'a pas lui
même été témoin des opérations menées
par les enquêteurs »148(*). En revanche, n'est pas exigée la signature
de la personne qui n'a fait aucune déclaration, ni communiqué de
documents, ou qui a simplement reçu les enquêteurs et
assisté aux opérations en présence du dirigeant de
l'entreprise qui seul a remis des documents et a effectué des
déclarations149(*). De même, si le responsable de l'entreprise
est entendu par les enquêteurs en présence de son avocat, la
signature de ce dernier, dont la présence n'est pas prévue par
les textes, n'est pas requise et son absence ne saurait entacher le document
d'irrégularité150(*).
L'intérêt de ces mentions ne fait pas de doute
pour la régularité de la compétence attributive et
territoriale de l'enquêteur, la légalité et le fondement de
tout le processus de poursuite contre le contrevenant le cas
échéant et la valeur juridique du procès-verbal.
Bien évidemment la signature des actes ne prive pas
l'entreprise de tout droit d'en contester le contenu151(*). L'absence de signature d'un
procès-verbal de constatations de l'enquêteur n'a logiquement pas
d'incidence sur la valeur des constatations opérées dans la
mesure où cette signature n'équivaut pas à une approbation
des faits recueillis. Les actes d'investigations menés par les
enquêteurs donnent lieu à des conséquences que l'on
essaiera d'exposer par la suite.
b- appréciation des PV
L'article 63 de la loi 06-99, précise que les
procès-verbaux sont éventuellement accompagnés d'un ordre
de blocage provisoire en cas d'infraction aux dispositions du chapitre III du
titre VI et celles de l'article 59 c'est-à-dire, les infractions
relatives au stockage clandestin de marchandises.
Les marchandises ou les produits bloqués peuvent
être laissés à la garde du contrevenant s'il s'agit de
denrées périssables à condition d'en verser la valeur
estimative en tout lieu désigné à cet effet.
En ce qui concerne les enquêtes visées à
l'article 64 de la loi 06-99, c'est-à-dire les enquêtes simples,
les procès-verbaux sont rédigés dans les plus courts
délais152(*), et
doivent indiquer que le contrevenant a été informé de la
date et du lieu de leur rédaction et que sommation lui a
été faite d'assister à cette rédaction.
La convocation du contrevenant est consignée dans un
carnet à souches ad hoc et comporte mention de sa date de remise, les
nom et prénom du contrevenant, l'adresse et la nature de son commerce
ainsi que la sommation prévue ci-dessus.
La sommation est considérée comme valablement
faite lorsque la convocation a été remise au contrevenant au lieu
de son travail ou à son domicile, à l'un des employés du
contrevenant ou à toute personne chargée à un titre
quelconque de la direction ou de l'administration de l'entreprise ou bien, sans
remplir des fonctions de direction ou d'administration, qui participe à
un titre quelconque à l'activité de ladite entreprise. Mention de
cette remise est portée sur la convocation.
Dans le cas ou le contrevenant n'a pu être
identifié, les procès-verbaux sont dressés contre inconnu.
Delà, l'infraction sera imputée à une personne
ignorée, dans l'attente d'éclaircissements supplémentaires
qui auraient pu être apportés par le complément
d'enquêtes.
Les indications du procès-verbal présentent une
importance incontestable pour les droits de la défense sans pour autant
que la loi les exige. Il s'agit des références aux textes fondant
l'enquête, des éléments faisant ressortir la
matérialité des infractions accompagnés s'il le faut par
les échantillons, des spécimens, documents divers, etc.153(*)
En tous les cas, l'article 63 de la loi, prévoit qu'un
double du procès-verbal est remis à l'entreprise154(*). Le procès-verbal en
fait mention. En cas d'absence de remise, l'acte ne pourra pas être
utilisé comme mode de preuve devant les tribunaux, ces derniers
n'étant alors pas en mesure de s'assurer que les prescriptions de
l'article39 de la loi 06-99 ont été exactement
respectées.
En revanche, d'après une jurisprudence
française, le procès-verbal ne sera pas écarté si
l'entreprise ne conteste pas en avoir reçu copie ou si d'autres
pièces du dossier en atteste155(*). Les textes ne fixent pas de délai
impératif pour la rédaction du procès-verbal et la remise
du double. s'il est constant qu'un double des procès-verbaux
contestés n'a été remis aux personnes entendues par lettre
recommandée avec accusé de réception que plus de six mois
après la rédaction des actes, il n'en résulte pas que ces
personnes aient été mis dans l'impossibilité de
vérifier l'exactitude de leurs propres déclarations 156(*).
Il est à signaler enfin qu'une grande partie des effets
de cet acte légal sont tributaires de sa force probante.
C - La force probante du procès verbal
D'après le premier alinéa de l'article 63 de la
loi 06-99,157(*) les
procès-verbaux font foi jusqu'à preuve du contraire. Cela
s'explique d'après la doctrine, parce que les procès-verbaux,
établis dans le cadre du domaine de la concurrence, n'ont qu'une force
probante simple, contrairement à certains procès-verbaux
établis par la police judiciaire 158(*).la preuve contraire mentionnée dans
l'article 63 est aussi simple. Comme d'autres écrits, produits,
expertises.
Mais, la jurisprudence précise que cette preuve ne peut
pas être apportée par un simple témoignage produit par
l'entreprise159(*).
Alors, les parties qui contestent le contenu d'un PV
d'enquête n'ont plus à engager la procédure pénale
d'inscription en faux mais peuvent se contenter d'apporter la preuve contraire
des allégations qui y sont contenues. Si l'on se réfère
aux règles de droit commun définies à l'article 431 du
Code de procédure pénale ainsi qu'à une jurisprudence de
la Cour de Cassation en la matière, la force probante des PV ne
s'attache qu'aux constatations matérielles de l'enquêteur.
Par un arrêt du 19 juin 1969, la chambre criminelle de
la Cour de cassation avait jugé que les déclarations faites
à l'enquêteur et consignées dans le PV ne constituaient pas
des constatations matérielles. Dès lors, elles n'auraient que
valeur de simple « renseignement », sans force probante. La
procédure en droit de la concurrence étant cependant
« sui generis »160(*). Sur ce point, la doctrine compte sur la jurisprudence
pour définir avec précision les règles applicables
à cet égard. Il s'agit de deux principes
générés, qui précisent d'un coté, que les
PV sont opposables à toutes les parties à la procédure,
d'un autre coté, le refus de signature du PV par la personne
concernée par les investigations n'entraîne pas la nullité
de l'acte et ne lui enlève pas de valeur probante, dès lors que
cet acte a été rédigé dans les formes prescrites
par le texte de loi et son décret d'application.
Dans notre système juridique, le législateur
n'est pas soucieux de la sévérité sécuritaire de
l'exigence de l'établissement de faux, inhérente aux papiers
administratifs. Cela traduit un progrès marquant au niveau du respect de
l'équilibre entre le pouvoir administratif et le droit des concurrents.
Un certain nombre de conditions exhibe la valeur juridique des
procès-verbaux, consistant d'abord, à l'indication de la nature,
la date et le lieu des constatations, ensuite la signature du PV par les agents
verbalisateurs et les personnes concernées par l'enquête, enfin,
la remise du double de PV aux intéressés.
Les entraves aux enquêtes donnent lieu aux sanctions
pénales définies à l'article 76 comme il a
été déjà indiqué.
Les procès-verbaux et les rapports d'enquête sur
les pratiques visées aux articles 6 et 7 ci-dessus établis par
les fonctionnaires et agents précités sont transmis à
l'autorité qui les a demandés.
Les procès-verbaux constatant des infractions aux
dispositions des titres VI et VII sont transmis au procureur du Roi
compétent et donne la possibilité aux personnes
intéressées de rejeter leur contenu ou force probante.
Paragraphe II - Les voies de recours et prescription
Les voies de recours (A) contre les PV est
une des techniques juridiques donnant la possibilité d'attaquer ces
actes, c'est-à-dire de mettre fin à sa validité ou sa
à force probante. L'existence légale de ces documents peut avoir
lieu par une autre technique, qui est automatique, à savoir, la
prescription (B).
A- Les voies de recours
Selon les dispositions de l'article 40 de la loi 06-99, les
recours contre les décisions du Premier ministre prises en application
de la procédure relative aux pratiques anticoncurrentielles161(*) sauf celles visées aux
articles (26 1er alinéa 36 2e alinéa et 37), c'est-à-dire
la décision du Premier Ministre, basée sur les recommandations du
CC, concernant la saisine du procureur du Roi près le tribunal de
première instance compétent aux fins de poursuites.
De même l'article 46 de la loi précise que les
recours contre les décisions du Premier ministre prises en application
de la procédure relatives aux opérations de concentration
économique162(*), sauf
celles de saisir le procureur du Roi, sont portés devant la juridiction
administrative compétente.
Le droit communautaire ne prévoit pas de recours
possible en cours de procédure contre le déroulement des
opérations d'inspection de ses agents.
Le seul recours possible que les entreprises pourraient
intenter contre une saisie irrégulière de documents par les
agents de la Commission agissant sur décision de la Commission serait, a
posteriori, dans le cadre d'un recours en annulation de la décision
elle-même.
Ce n'est finalement que si la décision finale repose
sur des documents saisis en violation des droits de la défense que la
légalité de ladite décision sera susceptible d'être
affecté. C'est au Tribunal de première instance d'estimer alors
si l'infraction aurait également été retenue en l'absence
de ces documents. Au titre des documents contestés dans le cadre de ce
recours en annulation figurent le plus souvent la prise de copie de documents
couverts par le «legal privilege» ou la prise de copie de documents
n'entrant pas dans le champ de la décision judiciaire d'autorisation.
Ce recours, fondé sur l'article 230 du Traité
CE, doit être formé devant le Tribunal de première
instance, dans un délai de deux mois à compter de la notification
de la décision163(*).
Les décisions de la Commission Européenne sont
soumises au contrôle de la Cour de Justice des Communautés
Européennes (CJCE), établie à Luxembourg, notamment par le
Tribunal de Première Instance (TPICE) institué en 1989 au sein de
la cour164(*).
En France, la seule voix de recours disponible, est celle de
l'admissibilité des éléments de preuve réunis
devant le CC et, le cas échéant, l'introduction d'un appel, voire
d'un pourvoi contre la décision probable d'écarter des
procès verbaux ou des pièces de la procédure165(*).
L'existence des PV n'est pas permise sans limites dans la
durée, ils se prescrivent selon les conditions prévues par le
droit commun.
B - La prescription
Aux termes de l'article 39 de la loi sur la liberté des
prix et de la concurrence, la prescription de l'action publique est interrompue
dans les conditions de droit commun, y compris par la rédaction des
procès-verbaux visés à l'article 62.
Ainsi que, l'article 25-2 de la loi, prévoit que le CC
ne peut être saisi de faits remontant à plus de cinq ans s'il n'a
été fait au cours de cette période aucun acte tendant
à leur recherche, leur constatation ou leur sanction.
La loi, instituant une incontestable prescription, fait
référence aux dispositions du droit commun en cette
matière. Ce qui explique que la prescription s'oppose à l'action
en réparation civile ainsi qu'à l'action pénale.
En ce sens, les faits contestés ne doivent pas remonter
à une date antérieure de plus de cinq ans. L'écoulement
d'un tel délai présume soit la régularité des
pratiques soit l'absence de préjudice et partant l'indifférence
des intéressés. La présomption visée est
établie s'il n'a été fait, au cours des cinq années
passées, aucun acte tendant à la recherche des pratiques
incriminées, ou à leur constatation ou à leur sanction.
Bien que le texte de la loi relative à la
liberté des prix et de la concurrence en matière de prescription
n'intéresse pas les enquêtes simples seulement. La teneur du texte
admet la suspension du cours de cette prescription par les actes de recherche
ou de constatation, par les poursuites tendant au prononcé de sanctions
ainsi que par une demande de consultation du CC166(*).
Il importe de préciser que la suspension n'annule pas
le temps déjà écoulé. A la différence de
l'interruption, elle permet la reprise du délai de cinq ans à
partir de la date où il a été suspendu. La prescription de
l'action pénale est en plus susceptible d'interruption. Son cours
reprend alors pour une autre durée de cinq ans.
Concernant les enquêtes sectorielles la prescription est
réglementée par des textes spéciaux. Au sujet du domaine
des télécommunications, le délai de la prescription est
suspendu par la saisine de l'ANRT. Dans ce cadre, les deux dernières
alinéas de l'article 20 du décret n°2-05-772 du 22 juin
2005, précisent que l'ANRT ne peut être saisie de faits remontant
à plus de cinq ans s'il n'a été engagé au cours de
cette période aucun acte tendant à leur recherche, leur
constatation ou leur sanction.
En droit français, « la prescription sera le
plus souvent décennale soit parce qu'elle est liée à la
prescription de dix ans applicable aux contrats commerciaux, soit en vertu de
l'article 2270-1 du Code civil qui édicte une prescription de dix ans
pour les actions en responsabilité extracontractuelle. On se trouve,
alors devant le paradoxe consistant à admettre une période de
vérification plus étendue pour les faits susceptibles
d'être civilement sanctionnés que pour les infractions
pénales. »167(*)
Toutefois, il convient de distinguer en fonction de la nature
des faits à établir et de la répression encourue :
pénale, administrative ou civil.
Pour les faits susceptibles de sanctions pénales, la
période de vérification reste de trois ans pour les
délits ; toutefois, les enquêteurs peuvent rechercher des
éléments plus anciens lorsqu'il s'agit de délits
continus.
Pour les comportements ayant fait l'objet d'une
contraventionnalisation, la période de vérification doit
être également liée à la prescription ; elle ne
saurait donc être supérieure à un an.
Pour les faits susceptibles de sanctions administratives,
ententes et abus de domination, on pouvait s'interroger dans le système
antérieur sur l'étendue de la période de
vérification. Sans doute, devait on tenir compte de la prescription
triennale puisqu'elle s'opposait à la transmission du dossier au Parquet
et à la possibilité d'une répression pénale. La
Commission de la concurrence, cependant, comme avant elle la Commission
technique, avait considéré que l'écoulement du
délai de prescription ne l'empêchait pas d'examiner les faits, de
constater le cas échéant leur illicéité et
d'inviter les auteurs à y mettre fin.
Pour les faits susceptibles de sanctions civiles (refus de
vente, pratiques discriminatoires et ventes liées) soumis au droit
commun de la responsabilité civile.
En tous les cas, le cours de la prescription est suspendu par
la consultation du Conseil de la concurrence selon le dernier alinéa de
l'article 25 de la loi 06-99.
Chapitre II - L'enquête contraignante dite lourde
ou sous contrôle judiciaire
Le pouvoir de délibération et d'autorisation
spéciale que détient le juge et qui fait défaut pour le CC
explique la dépendance de ses investigations par rapport au pouvoir
judiciaire notamment, parce qu'il s'agit de visiter, de saisir, de fouiller,
de perquisitionner et, en général, de toucher la liberté
des entreprises. A ce niveau, aussi, il est à mentionner «la
contrainte de non empiétement des deux compétences d'instruire et
juger. Autre raison qui tient au manque d'une magistrature
économique »168(*).
Par ailleurs, Le Conseil de la concurrence peut, lorsque les
faits lui paraissent de nature à justifier l'application de l'article 67
ci-dessus, recommander au Premier ministre de saisir le procureur du Roi
près le tribunal de première instance compétent aux fins
de poursuites conformément audit article.
Si les textes ne limitent pas les cas dans lesquels une
inspection lourde, peut être réalisée, en pratique cette
forme d'inspection n'est véritablement adaptée qu'à
l'égard d'une entreprise elle-même suspectée d'avoir
participé à une infraction grave169(*).
L'enquête sous contrôle judiciaire, dite sur
décision170(*),
prévue à l'article 65 de la loi 06-99 est mise en oeuvre, lorsque
les documents recherchés n'entrent pas dans les activités
normales d'une entreprise ou lorsque les documents en cause sont détenus
ailleurs que dans un local professionnel ou encore qu'il est indispensable de
se procurer des documents cachés171(*), on peut recourir au dispositif de l'article 65 de
la loi marocaine sur la liberté des prix et de la concurrence. Cet
article prévoit que sur demande de l'Administration172(*) et avec l'autorisation du
procureur du Roi dans le ressort duquel sont situer les lieux à visiter,
les enquêteurs peuvent accéder à tous les locaux même
non professionnels et rechercher ou saisir des documents de toute nature.
De ce fait, les enquêtes contraignantes doivent
être réalisées dans le respect des dispositions de
l'article 65 de la loi relative à la liberté des prix et de la
concurrence, qui définit les modalités de leur
déroulement. Toutefois, le dispositif réglementaire manque de la
jurisprudence au Maroc, ce qui nous renvoi à la jurisprudence
française pour le compléter.
En effet, les règles de procédure se divergent
quelque peu entre les enquêtes menées dans le cadre de l'article
65 et celles de l'article 64 de la 06-99.
Les enquêtes conduites par l'Administration a pour but
de rechercher des indices de dysfonctionnement de la concurrence ou les
informations dont elle dispose à la suite de plaintes peuvent
révéler des comportements permettant de présumer des
pratiques anticoncurrentielles mais dont les preuves nécessaires
à une parfaite démonstration de ces pratiques sont susceptibles
de disparaître ou ne peuvent, compte tenu de leur caractère
occulte, être apportées avec les seuls pouvoirs de l'article 64 de
la loi 06-99.
Bien qu'encadrés par les textes et la jurisprudence,
les autorités de concurrence françaises ont une forte tendance
à préférer les visites surprises173(*), étant en fait de
véritables perquisitions, qui leur donnent des pouvoirs plus
étendus, notamment pour bénéficier de l'effet de surprise
et éviter ainsi que des pièces nécessaires à
l'établissement de la preuve des pratiques suspectées ne
disparaissent. On vise, en employant ces moyens à caractère
soudain et inattendu, à prendre l'entreprise visée par surprise;
pour elle, il peut s'agir de la première indication du fait que les
autorités de concurrence enquêtent à son sujet.
Ces inspections permettent aux autorités de prendre une
copie ou de saisir des documents, papiers, informatiques ou
électroniques, avec des techniques d'investigation sophistiquées
et, enfin, d'interroger les personnels de l'entreprise174(*).
Néanmoins, la doctrine française
considère même qu'il s'agit du pouvoir d'investigation le plus
efficace, c'est aussi le pouvoir le plus attentatoire aux libertés des
entreprises et des personnes concernées175(*).
Dans ce sens, il est naturellement envisagé le recours
aux pouvoirs de l'article 65 de la loi marocaine sur la liberté des prix
et de la concurrence, plus contraignants pour les entreprises, mais qui
nécessitent une autorisation du procureur du Roi compétent, sur
la base d'une proposition du Conseil de la Concurrence176(*), et d'une requête, du
Premier ministre ou de l'autorité dont relève l'enquêteur,
présentant les présomptions dont l'administration dispose
à l'égard des entreprises spécialement identifiées.
Dès lors, les enquêtes lourdes sont
demandées par le PM dans le cadre d'enquêtes relatives aux
pratiques anticoncurrentielles visées au titre III de la loi 06-99 et
aux opérations de concentration économique visées au titre
IV de la même loi. En revanche, elles sont demandées par
l'autorité gouvernementale dont relève l'enquêteur dans le
cadre d'enquêtes relatives aux pratiques visées aux titres VI,
(c'est-à-dire, les pratiques restrictives de la concurrence), et VII de
la loi 06-99, (c'est-à-dire, quand il s'agit des infractions aux
dispositions particulières relatives aux produits ou services dont le
prix est réglementé)177(*).
Quelle que soit la provenance de l'enquête, les pouvoirs
d'investigation et le déroulement sont généralement
identiques. De ce fait, suivant un raisonnement parallèle à
celui adopté pour l'examen des enquêtes administratives simples,
on a opté pour ce deuxième chapitre une subdivision bipartite
s'articulant une vision triptyque mettant l'accent sur l'étendue des
pouvoirs des enquêteurs et leurs les
constatations (Section I). Ce qui va nous amener à en
exposer les limites d'ordre judiciaires (les voies de recours
et prescription) et celles d'ordre fonctionnel et technique et légale,
que nous désignons par limites extrajudiciaires (Section
II).
Section I - Les prérogatives des
enquêteurs et leur étendue
Contrairement aux enquêtes simples, qui sont très
étroites, les enquêtes lourdes réservent aux
enquêteurs un véritable ensemble de droits consistant notamment,
en un droit de fouille, dans tous les locaux, terrains et moyens de transport
couverts par l'autorisation judiciaire. Sur cette base, ils peuvent saisir tout
document utile en rapport avec l'objet de l'enquête178(*), apposer des scelles et, demander
tous renseignements factuels.
Lorsqu'une enquête est ouverte, les enquêteurs,
visés à l'article 61 de la loi 06-99, disposent de divers
instruments d'enquête pour obtenir les renseignements
supplémentaires dont ils peuvent avoir besoin. Les autorités
habilitées à enquêter les affaires de la concurrence
peuvent communiquer simplement avec des fournisseurs, des clients, des
concurrents ou d'autres sources relatives à l'industrie. Dans certains
cas, toutefois, c'est au moyen de perquisitions ou de saisies qu'elles
pourraient le mieux recueillir les renseignements nécessaires.
Lorsqu'elles doivent procéder de cette façon, elles s'adressent
aux tribunaux pour obtenir un mandat les autorisant à perquisitionner et
à saisir des éléments de preuve. Pratiquement, dans
d'autres systèmes étrangers, Il est possible, en vertu de tels
mandats, de perquisitionner également des documents
électroniques.
Un juge décernera des autorisations motivées de
perquisition ou de rendre des ordonnances si une enquête est en cours et
s'il appert qu'il sera, par ces moyens, possible d'obtenir des
éléments de preuve utiles à l'enquête.
A cet effet, les officiers de police judiciaire
désignés par le procureur du Roi, selon l'article 65 de la loi
06-99, accompagnent les enquêteurs déjà cités afin
de compléter la procédure de visite et saisie.
La subordination des enquêtes de la concurrence à
l'autorisation du procureur du Roi et l'accompagnement de celui ci de toute la
procédure visés à l'article 65 de la loi, enrichie non
seulement le rapport de coopération, mais aussi garantie la
loyauté des investigations et des opérations de visite et saisie.
Il trouve son appui dans plusieurs textes, lorsqu'il s'agit des pratiques
prohibés par l'article 6 et 7, il en ainsi des articles 36 et 37 de la
loi 06-99, qui autorisent le premier ministre, par décision
motivée et sur recommandation du CC de saisir le procureur du Roi
près le tribunal de première instance aux fins de poursuite
compétant conformément aux dispositions de l'article 70 en
matière pénale.
Il est d'utilité de suivre, dans l'approche de ce
point, une double répartition se penchant en premier lieu sur
l'étendu des pouvoirs des enquêteurs
(paragraphe1) pour aller tout droit vers leur
concrétisation matérielle ( les PV et rapports d'enquête)
dans un deuxième temps ( paragraphe2)
Paragraphe I - Les droits des enquêteurs
Le droit de la visite et de la saisie, constituant l'essentiel
des prérogatives dont profitent les enquêteurs dans le cadre de
leurs actions, trouve son fondement juridique dans l'article 65 de la loi
06-99. Cet article reconnaît ce droit et le subordonne à la
nécessité de recourir à des opérations de visite et
de saisie (A). Comme il réglemente ces actions
de la sorte qu'il détaille le déroulement de ces
opérations.
A - Le droit de recourir à des opérations
de visites et de saisies
Les visites et saisies, opérées en la
circonstance doivent, dans le cadre d'enquêtes lourdes, être
appuyées ou ordonnées par une autorisation judicaire
(a), et ce avant de prétendre en user effectivement
(b)
a- formalités de recours aux visites et
saisies
Eu égard à sa portée juridique, il
convient alors de préciser le contenu de l'autorisation
judiciaire (2), ou bien sa nature juridique,
et ce après avoir présenté les bases
légales du recours à laquelle (1).
1- bases légales du recours aux
opérations de visites et saisies
L'exercice des droits de visite et saisie, est
subordonné, au Maroc, à l'octroi d'une autorisation judiciaire.
Cette dernière est soumise à une règle de forme. Elle est
ainsi demandée par l'administration, et accordée par motivation
du procureur du Roi dans le ressort duquel sont situés les lieux
à visiter conformément aux dispositions de l'article 65 al. 1 de
la loi 06-99. L'administration n'a pas à justifier des raisons pour
lesquelles elle a décidé d'engager une enquête.
L'article 65 précité n'est pas complet, du fait
qu'il n'impose l'autorisation à aucune règle de fond, sauf qu'il
a édicté le terme « autorisation
motivée » . Il convient de se référer à
la législation française en la matière qui
détermine des règles de fond pour la validité de
l'autorisation. Aux termes de l'article 48-2 de l'ordonnance de 1986179(*), cette règle de fond
consiste en une vérification de la demande. Dans ce cadre, l'article
L450-4 (ex-article 48 de l'ordonnance) prévoit que « le juge
doit vérifier que la demande d'autorisation qui lui est soumise est
fondée ; cette demande doit comporter tous les
éléments d'information de nature à justifier la
visite ».
Il est à noter qu'au niveau communautaire les
opérations de visites et de saisies sont soumises à une
décision de la Commission européenne. Quant à lui, le
législateur français subordonne les visites et saisies, à
une autorisation judiciaire accordée par ordonnance du juge des
libertés et de la détention (JLD) du tribunal de grande
instance180(*), dans le
ressort duquel sont situés les lieux à visiter. Lorsque ces lieux
sont situés dans le ressort de plusieurs juridictions et qu'une action
simultanée doit être menée dans chacun d'eux, une
ordonnance unique peut être délivrée par l'un des juges
des libertés et de la détention compétents qui donne
commission rogatoire aux autres JLD territorialement compétents qui
exerceront le contrôle sur les opérations de visite et de saisie
jusqu'à leur clôture et désigneront à cette fin le
ou les officiers de police judiciaire territorialement compétents
»181(*).
En pratique, il apparaît que l'ordonnance est rarement
rédigée par le juge lui-même mais lui a été
communiquée sous la forme d'un projet d'ordonnance par l'administration.
Ce procédé, certes fréquent dans les actions sur
requête motivée par l'urgence. La Cour de Cassation
considère cependant que cela ne remet pas en cause sa
validité : « les motifs et le dispositif de l'ordonnance
(...) sont réputés être établis par le juge qui l'a
rendue et signée »182(*).
Ladite ordonnance « doit faire
preuve par elle-même de sa régularité, les productions
ultérieures ne pouvant être prises en considération pour
l'établir »183(*).il s'agit d'un acte particulièrement
motivé, comportant le cas échéant des annexes, et
généralement plus détaillé et plus long que les
décisions d'inspection européennes. Bien que ce ne soit pas une
obligation, la requête est fréquemment annexée à
l'ordonnance, ce qui en fait un document extrêmement utile pour mesurer
l'ampleur des investigations autorisées et l'état d'avancement de
l'enquête.
La nature juridique de cette ordonnance est civile. Elle n'est
susceptible que d'un pourvoi en cassation qui doit être formé dans
les cinq jours de la notification de l'ordonnance. Le contrôle de la
légalité de la requête ne saurait être
opéré par le juge administratif sur la base d'un recours pour
excès de pouvoir184(*), de même qu'une action en
responsabilité concernant les éléments fournis à
l'appui de la requête185(*).
Depuis le 1er décembre 1986, date de l'ordonnance ayant
soumis les opérations de visites et saisies à une autorisation
judiciaire, la chambre commerciale de la Cour de cassation française,
puis la chambre criminelle depuis le 1er novembre 2001 a précisé
au fil de très nombreux arrêts, les règles devant
impérativement être respectées par le JLD tant sur le plan
formel que sur le fond pour autoriser ces opérations. Depuis une dizaine
d'année, ce contentieux continu à se développer car une
entreprise sur deux faisant l'objet d'une telle opération en conteste la
légalité, mais aucune annulation d'opération n'est
intervenue.
2- le contenu de l'autorisation judiciaire
De prime abord, selon l'article 65 de la loi 06-99,
l'autorisation judiciaire motivée doit, émaner du procureur du
Roi dans le ressort duquel sont situés les lieux à visiter.
Lorsque ces lieux sont situés dans le ressort de plusieurs juridictions
et qu'une action simultanée doit être menée dans chacun de
ces lieux une autorisation unique peut être délivrée par
l'un des procureurs du Roi compétents.
Rappelons, au passage, qu'aucune enquête lourde de
concurrence n'a eu lieu, au Maroc. Cette situation nous impose de se
réfugier à la pratique comparée, notamment communautaire
et française.
En effet la doctrine française confirme que
l'autorisation judiciaire n'est véritablement mise en oeuvre que dans un
nombre limité de cas où l'entreprise s'oppose à
l'inspection. Néanmoins, même lorsqu'elle n'est pas mise en
oeuvre, le seul fait que les agents disposent de ce pouvoir modifie
l'équilibre des relations entre les agents et l'entreprise, au
bénéfice des premiers186(*).
Ensuite, comme la décision, l'ordonnance judiciaire
contient des précisions utiles. Surtout, en France l'ordonnance vise
l'ensemble des entreprises françaises qui font simultanément
l'objet de la même inspection, information qui ne figure pas en principe
dans la décision de la Commission. Par ailleurs, elle contient
fréquemment plus d'information que la décision d'inspection sur
l'infraction suspectée. Elle délimite plus
précisément le périmètre géographique
concerné »187(*). Par conséquent, le champ de l'autorisation,
défini par le JLD dans l'ordonnance d'autorisation, est fondé par
la requête initiale de l'Administration, et fixe les limites au sein
desquelles les enquêteurs sont autorisés à enquêter.
De même l'objet de visites et de saisies doit être bien
défini188(*).
Enfin, l'ordonnance autorisant les opérations de visite
et saisie, doit contenir un certain nombre de mentions obligatoires (lieu et
date des visites, pratiques et marchés visés189(*), nom du juge, dont
émane l'autorisation, identification des entreprises visées,
désignation d'un ou plusieurs officiers de police judiciaire pour
assister aux opérations et tenir le juge informé de leur
déroulement, recours).
L'ordonnance n'a pas à préciser la
compétence territoriale de ces officiers; le seul fait de mentionner
leur qualité d'officier de police judiciaire, doit satisfaire aux
exigences de l'article L. 450-4 du Code de commerce190(*). D'autre part, l'existence
d'une ordonnance rectificative désigne implicitement les OPJ
déjà mentionnés dans l'ordonnance initiale191(*). La demande d'autorisation
de l'administration doit être motivée. La DGCCRF produit au JLD
des présomptions de l'existence de pratiques anticoncurrentielles
suffisamment graves, précises et concordantes.
Toutefois, pour la constatation d'infractions aux dispositions
du livre IV du Code de commerce192(*), en train de se commettre prévue à
l'article L. 450-4 alinéa 2, la demande d'autorisation peut ne comporter
que les indices permettant de présumer l'existence de pratiques
prohibées.
Cela étant, la loi marocaine sur la liberté des
prix et de la concurrence, prévoit dans ses articles 15 al. 4 et 38 al.
2 que le CC est consulté par les juridictions compétentes sur
les pratiques anticoncurrentielles définis aux articles 6 et 7 et
relevées dans les affaires dont elles sont saisies. De ce fait on se
demande s'il s'agit d'une consultation afin de justification et motivation de
la demande d'enquête ou bien une consultation pour fonder les jugements
qui serons émis ou tous les deux?
Précisant encore que l'autorisation du juge doit se
référer expressément à la demande d'enquête
et contenir les éléments permettant le contrôle de sa
régularité. La mention de la délégation de pouvoir
donnée par le ministre doit par exemple y figurer lorsque la demande
d'enquête est signée par le délégataire. Dans tous
les cas, le juge qui autorise des visites domiciliaires en application de
l'article L450-4 de l'ordonnance doit constater que la demande de visite, qui
lui est présentée, s'inscrit dans le cadre d'une enquête
demandée par le ministre de l'Economie ou le Conseil de la
Concurrence193(*).
Lorsque la demande d'enquête émane du Conseil de la Concurrence,
celle-ci doit revêtir la forme d'une
« décision » du conseil
« délibérant
collégialement ».194(*)
La demande d'enquête doit être
présentée par une autorité compétente à cet
effet. Ainsi l'agent habilité comme enquêteur, a, comme le chef de
service, qualité pour présenter au juge la demande
d'enquête dès lors que l'agent produit un mandat écrit du
signataire.195(*)il
n'est pas interdit au juge196(*) (ex président) du tribunal de laisser au chef
de service qui a solliciter et obtenu l'autorisation de visite le soin de
désigner les agents chargés d'effectuer l'enquête, à
condition que les agents ainsi désignés soient placés sous
l'autorité de ce chef de service)197(*).
En somme, l'ordonnance d'autorisation doit respecter de
nombreuses règles qui, en cas de défaut, aboutiraient à sa
nullité et à celle de tous les actes d'enquête qui en sont
la suite directe198(*) .
Elle doit mentionner le nom du juge, l'indication précise de l'objet de
l'enquête, la qualité des personnes ayant demandé
l'autorisation, la désignation des officiers de police judiciaire
chargés d'assister aux opérations, la désignation
précise des lieux où la visite est autorisée. Toutefois,
le JLD n'est pas tenu d'identifier dans son ordonnance l'ensemble des
sociétés d'un même groupe, domiciliées à la
même adresse199(*). En outre, la décision d'autorisation doit
être motivée.
b- Déroulement des opérations de visite
et de saisie
Lorsqu'elle est mise en oeuvre, l'autorisation judiciaire doit
conduire à une véritable perquisition200(*). Conséquente du pouvoir de
la visite, la perquisition peut être généralement
effectuée sans avertissement si on se réfère,
corrélativement, aux dispositions de la procédure
pénale201(*), pendant les
heures de visite prévues à l'article 65 de la loi 06-99,
notamment dans son alinéa 4 qui précise que la visite doit
être effectuer en présence de l'occupant des lieux ou de son
représentant. A défaut, les dispositions de l'article 104 du CPP
sont appliquées.
Les enquêteurs composées des agents du corps des
contrôleurs des prix, les fonctionnaires de l'administration
habilités spécialement à cet effet et les OPJ
mandatés du procureur du Roi dans le ressort duquel sont situés
les lieux à visiter, peuvent arriver sur les lieux munis du pouvoir de
perquisition les autorisant à examiner tous les documents pertinents de
l'entreprise. Lorsqu'une entreprise soupçonnée d'avoir contrevenu
à la loi occupe des locaux situés à des endroits
différents, ou lorsque les lieux à visiter sont, habituellement,
situés dans le ressort de plusieurs juridictions, des équipes
sont envoyées à chaque endroit, avec une autorisation unique, qui
peut être délivrée par l'un des procureurs du Roi
compétents, et, les perquisitions sont effectuées
simultanément. Seulement, le procureur du Roi du ressort
d'exécution doit en être avisé.
Pratiquement, la visite commence par la notification de
l'ordonnance202(*) ainsi que les
enquêteurs doivent présenter leurs cartes de services203(*). Dès que la
procédure de notification de l'ordonnance est terminée, la
perquisition peut commencer.
Une notification effectuée auprès d'un
responsable de l'entreprise204(*).
Il est fréquent qu'ils « filtrent » les
entrées et sorties jusqu'au moment de la notification pour éviter
que des documents ne soient sortis de l'E/se. Les agents ont ainsi, le pouvoir
d'apposer des scellés lorsqu'ils estiment nécessaire. Ces mesures
doivent éventuellement être coordonnées d'un site à
l'autre de l'entreprise.
Pendant toutes les opérations, la visite doit se
dérouler en présence de l'occupant des lieux, ou de son
représentant205(*) et de
l'officier de police judiciaire206(*). De ce fait, seuls les enquêteurs, l'occupant des
lieux ou son représentant, ainsi que l'OPJ peuvent prendre
connaissance des pièces et documents avant leur saisie. Les
enquêteurs peuvent également recueillir des explications orales.
Néanmoins, au niveau communautaire qu'au niveau de la
pratique en France, les enquêteurs peuvent prendre certaines mesures
conservatoires dès leur entrée dans les lieux dans les plus brefs
délais.
La question est, bien entendu, particulièrement
sensible en ce qui concerne l'inventaire des documents informatiques et
messageries électroniques saisis dans leur globalité. Dans ce
sens, la loi n° 2004-57545 qui a modifié l'article 56 du Code de
procédure pénale français pour y inclure
expressément la saisie de données informatiques, prévoit
que ces données doivent bénéficier de la même
procédure d'inventaire et de mise sous scellés et de la
même protection que les documents «papiers»207(*).
En fin d'intervention, les enquêteurs procèdent
à la mise sous scellé des documents conformément à
l'article 56 du Code de procédure
pénale français208(*) et l'article 59 du CPP marocain. C'est ainsi que
l'alinéa 6 de l'article 65 de la loi 06-99 précise que les
inventaires et mises sous scellés des pièces saisies sont
réalisés conformément aux dispositions du code de
procédure pénale. Les enquêteurs
régulièrement autorisés disposent d'un pouvoir de
perquisition et de saisie. Leur intervention doit être consignée
dans un PV établi selon des règles précises209(*). Par ailleurs, les documents ne
sont plus copiés mais saisis et placée sous scellés.
Les originaux du procès-verbal et de l'inventaire sont
transmis au juge qui a autorisé la visite. Copie en est
délivrée à l'intéressé. Il est
délivré aux intéressées et à leurs frais des
copies des pièces devant demeurer saisies, certifiées par le
fonctionnaire chargé de l'enquête. Mention en est faite sur le
procès-verbal.
B - les constatations des enquêteurs
Selon l'article 62 de la loi 06-99 sur la liberté des
prix et de la concurrence, les agents du corps des contrôleurs prix et
les fonctionnaires de l'administration habilités spécialement
à enquêter les questions de la concurrence peuvent établir
de procès verbaux et le cas échéant de rapports
d'enquête.
Il est question dans cet effet des PV (a) et des rapports
d'enquêtes (b), étant les documents contenant l'essentiel des
travaux et constatations établis par les enquêteurs.
a- l'établissement et la transmission du
procès-verbal
Un procès-verbal de visite et de saisie, établi
sur le champ210(*),
clôt les opérations, rappelle la procédure de notification
et décrit le déroulement de la visite tant en ce qui concerne les
locaux visités que les incidents survenus (départ de l'occupant
des lieux, suspension de visite, appel du juge,...). Il est signé par
l'occupant des lieux ou son représentant, le ou les OPJ et les
enquêteurs. Une copie est remise à l'entreprise. Les originaux du
procès-verbal de notification et du procès-verbal de visite et
saisie sont remis au Procureur du Roi, au Maroc et au JLD, en France211(*).
Les procès-verbaux et les rapports d'enquête sur
les pratiques anticoncurrentielles prévues par les articles 6 et 7 de la
loi, établis par les agents ci- dessus présentés, sont
transmis à l'autorité qui les a demandés. Cette
transmission des PV peut être effectuée soit directement par
l'enquêteur, soit par voie hiérarchique suivant les
modalités de commission de l'agent concerné. Mais seuls les
procès verbaux constatant les infractions aux dispositions relatives aux
pratiques restrictives de la concurrence et au régime des produits et
services dont le prix est réglementé, sont transmis au Procureur
du Roi compétent. Dans ce cas, la transmission devrait avoir lieu de la
part de l'autorité destinataire du procès-verbal, à
savoir, le Premier ministre ou l'autorité administrative à
l'origine de l'enquête. L'autorisation et le suivi des visites des locaux
par le parquet justifient la transmission directe à ses services des
procès-verbaux conséquents.
La transmission directe au parquet n'est une règle
générale que dans les cas où la loi confère le
pouvoir d'enquêter à la police judiciaire (comme en matière
de prix et de fraude par exemple), ou encore dans les situations de citation
directe, exercée par la partie civile dans les infractions aux
dispositions des titres VI et VII notamment l'article 80 de la loi 06-99,
reçue par le tribunal correctionnel et à l'occasion desquelles
celui-ci aurait ordonné soit une enquête soit un complément
d'information 212(*).
Au niveau du droit français, l'article L450-4
(l'ex-article 48 de l'ordonnance de 1986) impose dans son alinéa 9
l'établissement de PV de visite et de saisie de documents qui doivent
être rédigés dans les formes prévues par l'article
323 du décret du 29 décembre 1986. Ces règles sont plus
contraignantes pour les enquêteurs que celles instaurées pour la
rédaction de PV établis dans le cadre d'enquêtes simples.
Il dispose aussi que les originaux du PV et de l'inventaire sont transmis au
juge qui a ordonné la visite
Enfin, la décision d'annulation d'une ordonnance
d'autorisation de visite revêt un caractère indivisible. Elle
s'étend non seulement aux visites et saisies effectuées dans les
locaux de l'entreprise auteur du pourvoi en cassation, mais également
à écarter du dossier les PV d'enquête, les pièces
saisies, ainsi que tous documents complémentaires se
référant directement ou indirectement à l'enquête
irrégulière tels que les PV d'audition établis
après la saisie, les passagers du rapport de l'enquêteur et de la
notification de griefs établis à après de renseignements
puisés dans ces éléments.
Les activités des enquêteurs et rapporteurs ne
sont pas contenues uniquement dans les PV, mais peuvent être
également incorporées dans des rapports d'enquête
synthétisant ces travaux.
b- l'élaboration et la communication du
rapport
Ce point sera développé, vu l'état
développé de ces pratiques ailleurs, d'un côté et la
carence en matière de leurs mise en application que connaît le
système national, d'un autre côté, à travers deux
axes principaux ; le premier étant relatif à la pratique
nationale (1) et le second met le point sur le système
comparé (2).
1- l'élaboration et la communication du rapport
dans le système national
les rapporteurs du conseil de concurrence dressent, à
l'instar des fonctionnaires précités- chargés
d'établir des PV d'enquête-, des rapports, qui doivent contenir
l'exposé des faits et, le cas échéant, les infractions
relevées, ainsi que les éléments d'information et les
documents ou leurs extraits, sur lesquels ils se fondent. Ils sont
élaborés par ces rapporteurs afin de collecter toutes les
informations utiles à l'émission d'un avis du CC bien
fondé. Leur communication est faite aux parties en cause par lettre
recommandée avec accusé de réception ou par un huissier de
justice aux fins de présenter leurs observations. Les destinataires en
question doivent présenter par écrit leurs observations sur le
rapport dans un délai de deux mois courant à compter de la date
de la réception de la lettre recommandée ou de la notification
faite par le huissier de justice visée à l'article
précédent213(*). En outre, le Conseil de la concurrence peut les
inviter à présenter des observations orales et leur demander de
répondre aux questions qui leur seraient posées. Pouvoir
d'instruction.
Les mesures conservatoires prononcées par le PM ainsi
que leurs effets (suspension ou la fin des pratiques anticoncurrentielles
ordonnées par celui-ci, ou la saisine du Procureur du Roi)
dépendent indirectement du rapport établi par les fonctionnaires
du CC, du fait que le premier cité peut, par décision
motivée et sur recommandation du Conseil de la concurrence, après
que celui-ci ait entendu les parties en cause, ordonner des mesures
conservatoires qui ne peuvent être demandées qu'accessoirement
à une demande d'avis préalable. Ces mesures peuvent comporter la
suspension de la pratique concernée ainsi qu'une injonction aux parties
de revenir à l'état antérieur. Elles doivent rester
strictement limitées à ce qui est nécessaire pour faire
face à l'urgence (articles 32- 36 et 70 de la loi 06-99).
La transparence dans l'élaboration de ces documents est
garantie par la loi214(*), qui
permet aux entreprises suspectées d'être assistées et
représentées pendant le déroulement des séances du
CC à qui elles prennent par à coté des rapporteurs.
Il en va de même pour le rapport dressé par les
agents de l'ANRT. Les décisions prises en application de l'article 32
du décret n°2-05-772 du 22 juin 2005 relatif à la
procédure suivie devant l'ANRT en matière de litiges, de
pratiques anticoncurrentielles et d'opération de concentration
économique, ne peuvent intervenir qu'après que les parties
intéressées aient été mises en mesure de
présenter leurs observations en réponse au rapport établi
par le rapporteur et ce, dans un délai d'un mois courant à
compter de la réception dudit rapport.
2- le rapport d'enquête dans le système
français
Les investigations conduites par la DGCCRF font l'objet de
procès-verbaux (recueil de pièces, recueil de
déclarations, visites et saisies). L'ensemble des constatations
opérées et des informations obtenues dans les entreprises est
analysé et détaillé dans un rapport de synthèse
décrivant les pratiques relevées, le marché
concerné et l'analyse concurrentielle de ces pratiques au regard des
articles L. 420-1 à L. 420-6 du Code de commerce.
En effet, un tel rapport de synthèse est le fruit d'un
travail d'enquête de plusieurs mois au cours desquels auront
été entendus de nombreux interlocuteurs de la DGCCRF. Celle-ci y
exprime ses conclusions, ses convictions et ses doutes sans pour autant que
ceux-ci ne lient en quoi que ce soit le rapporteur du Conseil chargé de
l'instruction ni le collège du Conseil de la concurrence, qui n'est
d'ailleurs pas plus lié par les propositions du rapporteur, qu'il
s'agisse de notifier des griefs ou de proposer un non lieu. Le Conseil a
été amené à le rappeler215(*).
D'ailleurs, la Cour d'appel de Paris216(*) rappelle ces
précisions pour démontrer que la transmission du rapport
d'enquête par la DGCCRF au Conseil de la concurrence est un acte
interruptif de la prescription : Le dépôt du rapport administratif
d'enquête détaille les mesures d'enquêtes auxquelles il a
été procédé par la Direction sur demande du
rapporteur, analyse les marchés sur lesquels les pratiques sont
recherchées, présente la synthèse des
éléments de preuves recueillies, décrit
précisément les pratiques constatées et propose une
qualification juridique de celles-ci; que de ce fait il s'agit bien d'un
document tendant à la recherche et à la constatation des faits.
Cependant, à la différence des procès-verbaux qui, au
terme de l'article L. 450-2 du Code de commerce font foi jusqu'à, preuve
contraire, le rapport d'enquête ne revêt en lui-même aucune
force probante s'il n'est pas accompagné des procès-verbaux
établis pendant les investigations.
Si l'enquête administrative diligentée à
l'initiative de la DGCCRF aboutit à une information du procureur de la
République en vertu de l'article L. 420-6 du Code de commerce, celui-ci
ne prévoit aucune obligation d'information des entreprises. Au
contraire, l'article 11 du Code de procédure pénale assure le
secret de cette phase d'enquête. Il appartient par suite au procureur de
la République de décider de l'opportunité de poursuites,
et donc de l'information des personnes physiques et morales concernées.
Par ailleurs, une simple décision de « classement administratif
» d'un rapport d'enquête ne constitue pas un acte de
procédure susceptible en soi de générer une information
utile aux entreprises ayant fait l'objet d'investigations car les
résultats de ces investigations peuvent, à tout moment,
être réutilisés en cas d'apparition de faits nouveaux
justifiant une reprise de l'action administrative.
Toutefois, si des pratiques anticoncurrentielles sont
relevées sans qu'une saisine du Conseil soit justifiée en raison
par exemple d'un dommage à l'économie limité, la DGCCRF
peut adresser un courrier aux entreprises à l'origine de ces pratiques,
voire aux opérateurs susceptibles d'être affectés par leur
mise en oeuvre, rappelant les constatations effectuées, analysant leurs
effets et les mettant en garde contre les risques d'une
réitération de ces pratiques.
En outre, les plaignants qui se sont adressés à
la DGCCRF sont généralement informés en temps utile des
suites qui ont été réservées à leur plainte
y compris en cas de classement du dossier, le cas échéant.
Les actions entreprises par les enquêteurs et
rapporteurs puisent leur force dans les pouvoirs dont sont investis ces
personnes. Or ces pouvoirs ne sont pas sans limites, les droits qui leur sont
liés ne le sont pas eux aussi. Donc on admet l'existence, qui est
d'ailleurs logique, de limites d'ordre professionnel, déontologique,
utilitaire, légal et juridictionnel et temporel.
Section II- Les limites des droits des enquêteurs
Il nous est permis de faire la distinction entre deux moyens
de limitation des facultés imparties aux enquêteurs. Le premier se
rapporte aux voies ouvertes devant les entreprises pour attaquer certains actes
et décisions pris lors des opérations d'enquêtes
(paragraphe I). A côté de ces limites à
caractère judiciaire, se présentent d'autres limites qu'on peut
juger d'extrajudiciaires (paragraphe)
Paragraphe II - les limites extrajudiciaires
Comme il a été déjà dit, l'accent
sera mis, vis-à-vis des frontières à ne pas affranchir
dans le cadre de mise en oeuvre des droits des enquêteurs, sur les
visites et saisies, étant d'une importance et sensibilité
accrues. Les visites, en droit marocain comme en droit communautaire, peuvent
être accomplies dans les locaux professionnels et non professionnels, de
telle sorte que l'article 21 du Règlement N°1/2003 et l'article 65
de la loi marocaine autorisent les enquêteurs de procéder à
des inspections dans d'autres types de locaux « y compris au domicile
des chefs des dirigeants et des autres membres du personnel des entreprises et
associations d'entreprises. Toutefois, les pouvoirs des agents sont
limités par l'absence de droit de fouille217(*). Cette limite a pour
conséquence que, pour avoir accès à un document, les
agents doivent l'identifier précisément.
Par contre, les agents de la DGCCRF ont, eux, un
véritable droit de fouille des locaux dès lors qu'il s'inscrit
dans le cadre de l'ordonnance initiale ou d'une autorisation
complémentaire du juge. Ce droit est néanmoins assorti de
certaines restrictions. À cet égard, le droit de fouille ne
pourra être exercé sur les effets strictement personnels tels
qu'un sac à main, ou encore ne pourra donner lieu à une fouille
au corps218(*).
En synthèse, nous disons qu'il y a deux sortes de
contraintes qui s'imposent aux enquêteurs lors des visites et saisies. Il
s'agit des contraintes liées aux obligations des
enquêteurs (A) et des contraintes liées aux
droits des entreprises (B).
A- contraintes liées aux obligations des
enquêteurs
Dans le cadre des enquêtes lourdes, les enquêteurs
procèdent à la visite de tous lieux et à la saisie des
documents, quel qu'en soit le support, à savoir, cahiers, livres de
comptes, factures, comptes-rendus de réunions, agenda, organizer...etc.
En ce qui concerne les documents informatiques et messageries
électroniques, les enquêteurs peuvent décider d'extraire
certains documents qu'ils ont identifiés par des mots clés et de
les imprimer ou bien les copier sur des CD-ROM ou sur DVD. Ils disposent aussi
du droit de saisir tous supports, c'est à dire, de saisir notamment des
disques durs physiques. L'exercice de ces attributions est borné par des
considérations inhérentes notamment au respect de la vie
privée, à la loyauté et au devoir de garder le secret
professionnel.
a- contraintes liées au respect de la
loyauté et de la vie prive
Premièrement, La loyauté dans la recherche de la
preuve consiste dans l'interdiction d'utiliser la forme des questions orales
au-delà de certaines limites. Il s'agit de l'obligation du respect du
droit de ne pas s'auto incriminer et/ou de poser des questions
ambiguës219(*).
Le droit de ne pas s'auto incriminer est en effet reconnu par
la plupart des systèmes juridiques (notamment le Droit français
et le Droit américain), à tout le moins dans le cadre des
procédures pénales, et il figure également dans le Pacte
International relatif aux droits civils et politiques des Nation Unies :
« toute personne accusée d'une infraction pénale a
droit, en pleine égalité, au moins aux garanties suivantes :
(...) à ne pas être forcée de témoigner contre
elle-même ou de s'avouer coupable ».220(*)Il se peut aussi qu'une
personne donne sans le savoir des renseignements pouvant l'incriminer.
En outre, le droit de ne pas s'auto incriminer n'est pas
formellement inscrit dans la CESDH, mais la jurisprudence
développée par la CEDH l'a consacré de la manière
la plus nette. Des normes internationales généralement reconnues
qui sont au coeur de la notion de procès
équitable »221(*). Mais La reconnaissance d'un droit de ne pas fournir
des documents incriminants poserait, en effet, plusieurs séries de
problèmes. Au-delà du risque de priver largement les inspections
de leur utilité, l'application d'un tel droit dans le contexte des
procédures de concurrence communautaires ne va pas de soi compte tenu du
fait que ce droit n'est généralement reconnu que dans un cadre
pénal, au bénéfice des personnes physiques et uniquement
s'agissant de déclarations, non de documents.
Au contraire la Cour considère que l'entreprise a une
obligation de collaboration active qui implique qu'elle tienne à la
disposition de la Commission tous les éléments d'information
relatifs à l'objet de l'enquête222(*). De même, la Commission peut demander des
informations factuelles, mais ne peut poser des questions portant sur la
finalité du comportement poursuivi, ni amener l'entreprise à
avouer sa participation à une infraction223(*).
Deuxièmement, le droit au respect de la vie
privée, constitutionnellement reconnu au Maroc, est notamment reconnu
par l'article 8 de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de
l'Homme (CESDH).
Ce droit concerne les personnes physiques et morales. Donc
qu'il s'agisse des entreprises et associations d'entreprises ou de personnes
physiques224(*).
Dans ce cadre du respect de la vie privée, la loi
marocaine reconnaît quant à elle dans son article 65 de la loi
06-99, notamment son alinéa 4, que la visite ne peut commencer avant
cinq heures ou après vingt et une heures.
Cependant l'article 62 de la procédure pénale
précise que « la perquisition domiciliaire ne peut commencer
avant six heure du matin et après vingt heure du soir... sauf pour
les opérations qui ont commencé dans les heures légales
peuvent être continues sans arrêt».
Il résulte toutefois, un certain décalage
concernant l'heure du commencement entre la loi de la concurrence et la
procédure pénale marocains.
En droit français la visite, qui ne peut commencer
avant six heures ou après vingt et une heures, est effectuée en
présence de l'occupant des lieux ou de son représentant. En cas
d'impossibilité, l'officier de police judiciaire requiert, comme en
droit marocain, deux témoins choisis en dehors des personnes relevant
de son autorité, de celle de l'administration de la direction
générale de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes ou de celle du Conseil de la
concurrence225(*). Pour
la durée de l'opération, la doctrine française estime que
l'inspection se poursuivra le plus souvent toute la journée, voire sur
deux à trois jours226(*).
b- le respect du devoir de garder le secret
professionnel
Le principe de tenir le secret professionnel, pendant le
déroulement des opérations de visites et saisi, posé par
l'article 15 du code de la procédure pénale227(*), est une obligation qui
s'impose aux enquêteurs, l'occupant des lieux ou son représentant
ainsi qu'à l'officier de police judiciaire228(*). En outre, dans le cadre des
enquêtes préparatoires et préliminaires,
réalisées par le CC, avant ou bien après les
enquêtes lourdes, le respect du secret professionnel doit être
observé. Il est de même dans le cadre de la procédure
contradictoire du CC, où l'interdiction est faite au président du
Conseil de la concurrence de communiquer toute pièce mettant en jeu le
secret.
De même sera punie d'une amende de 10.000 à
100.000 dirhams la divulgation par l'une des parties en cause des informations
concernant une autre partie ou un tiers et dont elle n'aura pu avoir
connaissance qu'à la suite des communication ou consultations auxquelles
il aura été procédé229(*).
Le personnel chargé de l'enquête doit concerter,
tout au long de ses activités, avec les collaborateurs et
salariés de ou des entreprises sujettes de visites ou saisies.
Cependant, en pratique, une entreprise qui refuserait, prévalant ses
droits, de donner droit aux demandes des inspecteurs d'ouverture d'une armoire
visés ou d'accès à des ordinateurs désignés
s'exposerait au risque de délit d'entrave. Mais faut-il prendre en
considération, durant les visites et saisies, les droits et
intérêts des entreprises ?
B - contraintes liées aux droits des
entreprises
Les pouvoirs dont sont investies les enquêteurs dans le
cadre de leurs missions ne sont pas seulement limités par des
considérations d'ordre fonctionnel relatives aux obligations de ces
personnes, mais sont également susceptibles d'admettre des restrictions
liées à la communication de la procédure aux entreprises
et aux saisies documentaires (a). Leur mise en oeuvre suppose aussi le respect
de droit de la défense (b).
a- les limites relatives à la procédure
de visite et des saisies documentaires
Au titre du principe inconditionnel, les documents saisis
doivent se rapporter aux agissements et aux marchés définis par
l'ordonnance d'autorisation. Or, les visites domiciliaires sont
gouvernées par le principe de spécialité. Ne peuvent donc
être appréhendées que les documents en rapport avec la
fraude dont la preuve est recherchée. L'Administration n'est donc pas
autorisée à se saisir de pièces présumant d'autres
infractions.
Donc, les pièces saisies doivent se rapporter aux
agissements et marché retenus dans l'ordonnance d'autorisation,
c'est-à-dire y faire référence explicite et
incontestable.
La saisie documentaire pose des questions relatives aux
documents pouvant en faire l'objet et à leur nature (1)
ainsi qu'au respect de certaines limites, imposées par diverses
considérations, lors desdites opérations (2).
1- le respect de la nature des documents
saisis
Quatre types de documents, utiles pour l'établissement
des inculpations, sont susceptibles d'être saisis lors des
opérations de visites.
Premièrement, les documents «pour partie,
utiles» à la manifestation de la vérité peuvent
être saisis lorsqu'il est jugé leur intérêt pour la
suite des enquêtes. En présence de documents qui ne contiennent
que quelques extraits ou pages entrant dans le champ fixé par
l'ordonnance d'autorisation (par exemple un cahier ou un agenda), plusieurs
jurisprudences ont jugé que, dès lors qu'il s'agissait d'un tout
indissociable par ex. un cahier à spirale, carnets, classeurs), il
convenait de saisir l'ensemble, au risque de dénaturer la pièce
en question230(*).
Au-delà du caractère indivisible des
pièces qui forment un tout, la Cour de cassation vient de
préciser la notion de pièce, «pour partie, utiles». La
Cour dit pour droit que : «si l'administration saisissante ne peut
appréhender que les documents se rapportant aux agissements retenus par
l'ordonnance d'autorisation de visite et saisie domiciliaire, il ne lui est pas
interdit de saisir des documents, pour partie, utiles à la preuve des
agissements retenus231(*)
Deuxièmement, les documents «mixtes»,
c'est-à-dire ceux susceptibles de contenir des données tant
personnelles que professionnelles rentrent eux aussi dans la sphère des
pièces saisies.
La notion de documents mixtes, qui fait défaut dans la
loi, a été tranchée en 1997232(*) et confirmée dans
une décision rendue par le Conseil de la Concurrence en 2001233(*), dans une décision
aux termes de laquelle il a été jugé qu'un agenda qui
comporte des annotations personnelles conserve son caractère
professionnel. Il peut donc non seulement être contrôlé,
mais également faire l'objet d'une saisie.
En pratique, les enquêteurs doivent consulter le
document dont l'entreprise considère qu'il est purement personnel pour
s'en convaincre. Cette consultation doit être limitée au strict
minimum234(*).
Troisièmement, la saisie des documents
informatiques et messageries électroniques a fait l'objet de
nombreuses hésitations jurisprudentielles, même si le principe de
la possibilité de procéder à la saisie de données
informatiques a été validé par différentes
juridictions jugeant que la notion de «saisie de tous documents»
comprend les documents informatiques et que cette notion de document
informatique renvoie «non pas aux données informatiques, mais aux
supports au sens strict du terme tels disquette, messagerie, disque dur, CD-ROM
et autres, utilisés par les entreprises pour stocker leurs
informations»235(*).
Il découle de cette acceptation jurisprudentielle,
défendant la théorie du « tout
insécable » que la globalité d'un disque dur ou d'une
boîte de messagerie pourrait être saisie. Cependant il est admis,
dans certains cas, de ne mettre la main que sur la partie d'une messagerie
électronique, qui intéresse l'enquête. Cela s'expliquerait
par leur nature personnelle, confidentielle ou couverts par le secret des
affaires ou le secret professionnel et de vie privée.
En effet, le mauvais usage de ces documents et supports
informatiques et électroniques, par l'usage de procédés de
« ciblage » inadéquats, ne permettant pas d'écarter des
documents n'entrant pas dans le champ de l'autorisation dans des proportions
très élevées , était irrégulière et
devait être annulé dans son intégralité236(*).
Quatrièmement, les documents couverts par le legal
privilege posent la question du devoir de l'entreprise de
coopérer. Ainsi, il n'est pas permis aux inspecteurs d'enfreindre le
secret professionnel qui couvre la correspondance échangée entre
l'avocat et son client. Cette correspondance est protégée par un
secret absolu.
En effet, l'article 66-5 de la loi française n°
71-1130 du 31 décembre 1971 interdit la saisie de la correspondance
entre un avocat et son client à l'occasion des visites domiciliaires de
l'Administration237(*).
Une double précaution doit être prise à
cet égard, tant il est facile, par une lecture rapide d'un tel document,
d'orienter des recherches vers tel autre document, telle correspondance, telle
pratique ou tel responsable commercial, relève le Tribunal de
première instance des communautés européennes238(*). Il convient par ailleurs
que l'«occupant des lieux» soit sensibilisé au droit
conféré par le secret professionnel.
2 - le respect d'autres considérations lors des
visites et saisies
La représentation de l'entreprise lors de
l'accomplissement des tâches d'enquête revêt une importance
considérable. Elle est entourée d'une attention
particulière par les différents systèmes juridiques.
En effet, la présence d'un représentant
statutaire ou habilité de l'E/se ou de son conseil juridique ne
constitue pas une condition de mise en oeuvre de l'inspection239(*), qui peut débuter
dès lors qu'un cadre juridique ou opérationnel est présent
sur les lieux. La Commission ne remet pas en cause le droit pour l'E/se de
désigner son représentant pour l'inspection mais cette
désignation doit se faire parmi ses membres présents ; un
juriste ou un cadre de direction est sur les lieux240(*).
La présence de l'avocat est permise, toutefois que
certaines règles soient observées par ce dernier. Naturellement,
les opérations ne peuvent en aucune manière être
différées ou suspendues dans l'attente de l'arrivée de
l'avocat.
Il est en revanche fréquent que la présence de
deux ou plusieurs avocats en sus de l'occupant des lieux perturbe le bon
déroulement des opérations. C'est pourquoi un seul avocat est
généralement admis.
Pour des raisons d'ordre fonctionnel, les pièces et
documents qui sont plus utiles à la manifestation de la
vérité sont restitués à l'occupant des lieux. Il
est à noter que l'article 65 est encore une fois général
sur cela, de telle manière qu'il ne précise pas le destin de tous
les autres documents saisis241(*). La jurisprudence française va dans le
même sens242(*).
La transparence des procédures exige à ce que
les entreprises concernées par les visites et éventuellement des
saisies en soient informées d'avance. le PM, lorsqu'il saisit le Conseil
de la concurrence d'un projet de concentration ou d'une opération de
concentration, il en avise les entreprises parties à l'acte
conformément à l'article 42 de la loi sur la liberté des
prix et de la concurrence. Ces dernières doivent présenter par
écrit leurs observations sur le rapport dans un délai de deux
mois courant à compter de la date de la réception de la lettre
recommandée ou de la notification faite par le huissier de justice
visée à l'article précédent d'après les
dispositions de l'article 31 de la loi 06-99. Elles sont également
invitées dans le même sens par le CC.
La décision d'inspection ne prend effet, comme toute
décision communautaire individuelle, qu'à partir du moment
où elle est notifiée à son destinataire. Cette
notification est donc un préalable indispensable au démarrage de
l'inspection.
b- Limites relatives au respect du droit de la
défense
Pour autant, les entreprises ne disposent pas à ce
stade de droits de la défense aussi étendus ; il peut s'agir
de faire prévaloir le principe de proportionnalité donnant sur
l'obligation imputée aux autorités de motiver leurs
décisions. Mais, les entreprises n'ont pas le droit d'être
entendues ni d'être informées avant qu'une décision
d'inspection ne soit prise à leur encontre. La raison est plus pratique
que juridique : si tel était le cas, l'effet de surprise serait
perdu au détriment de l'efficacité de l'action de la
Commission243(*).
Les parties invoquent très souvent le non respect des
droits de la défense dans la procédure devant le Conseil de la
concurrence ou la cour d'appel et lors des saisies : Si les documents
concernent les droits de la défense, ils sont, d'après la
jurisprudence, insaisissables244(*).
Mais il ne suffit pas, pour invoquer le non respect des droits
de la défense, de s'appuyer sur de simples considérations
générales sur la violation de ces droits. Il faut encore que soit
rapportée la preuve de procédés déloyaux,
contraires à l'équité du PV. Le respect de ce droit passe
notamment par l'information préalable d'une éventuelle audition.
Ce qui permet à l'intéressé de connaître le contexte
de son audition. Par ailleurs, l'avocat peut fournir un début
d'assistance par téléphone jusqu'à son
arrivée245(*). En
revanche, selon la Commission, ce droit ne justifie pas de retarder
l'inspection jusqu'à l'arrivée de ces conseils internes ou
externes »246(*). Ce droit de défense marque ainsi le
départ d'éventuelles procédures judiciaires, qui pose
à son tour des contraintes pour la marche des opérations
d'enquête.
Paragraphe II- Les limites judiciaires des pouvoirs des
enquêteurs
Les voies de recours forment la principale
limite à qui sont confrontées les différentes
activités et de décisions relatives aux enquêtes de
concurrence.
A - L es voies de recours
La décision d'inspections ou de visites ne saurait,
estime la jurisprudence communautaire, admettre un recours247(*). Par contre, l'ordonnance
d'autorisation (a) peut faire l'objet d'attaque ou le
déroulement (b) des procédures.
Ne subsiste dès lors, longtemps, plus qu'un éventuel
recours en annulation contre la décision finale d'infraction qui sera
éventuellement adressée à l'entreprise des mois voire des
années plus tard.
a- Les recours contre l'ordonnance
d'autorisation
La contestation de la légalité de l'ordonnance
autorisant l'inspection ne peut être réalisée que par la
voie d'un pourvoi en cassation devant la Chambre criminelle. Une
déclaration de pourvoi au greffe de la juridiction qui a rendu
l'ordonnance doit être formée dans le délai de cinq jours
francs à compter de la notification de l'ordonnance248(*). Il n'existe pas de
dérogation à ce délai, quand bien même la personne
qui souhaite agir n'a pas reçu de notification.
Les personnes directement visées par l'inspection ont
évidemment la possibilité d'exercer ce pourvoi en cassation. Il
peut s'agir de l'entreprise inspectée, mais également de son
dirigeant personne physique, dans l'hypothèse où des inspections
avaient également été menées à son domicile.
En outre, des entreprises ayant un intérêt à agir suffisant
peuvent également introduire un tel pourvoi. Ce recours est ainsi ouvert
à des entreprises susceptibles d'être mises en cause par des
documents saisis.
Ainsi, une société visée comme auteur
présumé des agissements dont la preuve est recherchée est
recevable à se pourvoir en cassation contre l'ordonnance qui a
autorisé des visites dans ses locaux et dans ceux d'autres entreprises,
même si aucune visite n'a été effectuée dans ses
locaux, dès lors que l'ordonnance a été
exécutée en ce qui concerne les autres entreprises249(*).
De même, une société visée par
l'ordonnance d'autorisation a qualité et intérêt à
intervenir à titre accessoire pour appuyer les prétentions du
demandeur au pourvoi en cassation16. Le pourvoi se borne à ne contester
que la légalité de l'ordonnance et non la validité de
l'inspection réalisée sur ce fondement.
Enfin, Ces différents moyens se limitent donc
exclusivement à l'ordonnance du JLD et à son contenu.
b- Contestation relative aux saisies et au
déroulement des opérations
L'article L. 450-4 du code de commerce, dernier alinéa,
prévoit que les entreprises visitées peuvent saisir le JLD
présent dans le ressort territorial de l'entreprise pour toute
contestation relative au déroulement des opérations pendant leur
déroulement. Ce magistrat peut ainsi se rendre sur place et même
décider à tout moment la suspension ou l'arrêt de la
visite. Mais il n'autorise en aucun cas une entreprise ayant fait l'objet d'une
telle opération, et qui n'a engagé aucun recours, à
contester le déroulement des opérations réalisées
au siège d'entreprises concurrentes, même si ces dernières
ne les ont pas contestées non plus250(*).
Après la clôture des opérations, les
entreprises devront saisir le JLD les ayant autorisées dans un
délai de deux mois à compter de la notification de l'ordonnance
pour les personnes occupant les lieux où les opérations se sont
déroulées, ou pour les personnes mises en cause
ultérieurement, à compter de la date à laquelle elles ont
eu connaissance de l'existence de ces opérations, ou au plus tard
à compter de la notification des griefs par le Conseil de la
concurrence.
Ce type de recours se limite à un contrôle
restreint de la proportionnalité de l'inspection. Il est porté
contre la décision de l'inspection. Le contrôle de
proportionnalité réalisé à ce jour par le juge
communautaire est un contrôle particulièrement restreint et nombre
d'arrêts se limitent à relever qu'il « n'apparaît
que la Commission ait en l'espèce agi de manière
disproportionnées »251(*). En effet, le choix de l'inspection lourde n'est pas
soumis à des conditions telles que l'échec préalable d'une
inspection simple, ou encore l'existence d'une urgence particulière. Il
suffit en effet que l'inspection lourde réponde aux
« nécessités d'une instruction adéquate eu
égard aux particularités de l'espèce »252(*). La cour semble néanmoins
indiquer dans un arrêt récent que la procédure d'inspection
lourde n'est justifiée qu'à l'égard d'entreprises
elles-mêmes suspectées d'avoir participé à une
infraction.253(*)*****
L'intéressé aurait remis des documents aux
fonctionnaires de la DGCCRF en méconnaissant la nature des poursuites
engagées et qu'il aurait été porté atteinte au
principe de loyauté »254(*)
Il a téléphoné à son avocat pour
s'entretenir avec lui de l'objet de l'enquête. Il n'était pas
nécessaire d'attendre qu'il ait lu l'ordonnance dans son entier avant de
commencer les opérations. Les droits de la défense n'ont pas
été violés et la demande de nullité et de
restitution fondée sur ce motif est rejetée »255(*).
Si l'objet de l'enquête est indiqué très
précisément dans le corps de l'ordonnance d'autorisation de
visite et de saisie, il suffit donc à informer loyalement l'entreprise
des opérations256(*).
Il n'est par ailleurs pas nécessaire que lors de la
notification de l'ordonnance au début de la visite, l'entreprise puisse
en faire une lecture exhaustive.
Ainsi, une entreprise critiquait le procès-verbal de
notification de l'ordonnance de visite et de saisie qui précisait que
l'objet de l'enquête, tel que figurant dans le dispositif de l'ordonnance
d'autorisation, avait été indiqué à l'occupant des
lieux.
la régularité et de la loyauté des
opérations appartient à l'officier de police judiciaire assistant
systématiquement aux opérations, qui est le représentant
du juge des libertés et de la détention et doit prendre contact
avec lui s'il estime que les enquêteurs outrepassent leurs pouvoirs.
Dans le même sens, les recours contre les
opérations de visite et saisie, notamment la fouille de véhicule
et de porte-document peut avoir lieu. Le critère n'est pas celui de
l'utilité de la pièce mais bien celui du champ de l'autorisation.
L'entreprise va tenter de démontrer que les pièces saisies sont
en dehors du champ de l'autorisation.
Naturellement, les entreprises ont systématiquement
demandé l'annulation de pièces saisies dans ces conditions en
soutenant qu'elles se trouvaient en dehors du champ de l'autorisation257(*). Il appartient à
l'entreprise qui conteste la saisie de documents en soutenant qu'ils seraient
en dehors du champ de l'autorisation donné par le JLD d'en apporter la
preuve258(*). En la
matière, il n'y a pas de renversement de la charge de la preuve et c'est
bien au demandeur au recours d'apporter la preuve de ce qu'il avance et non aux
enquêteurs.
Ainsi, le juge valide nécessairement la saisie
notamment des documents suivants : relations avec la clientèle,
réunions internes, politique de l'entreprise, conjoncture du
marché, enjeux stratégiques, stratégie commerciale,
évolution du marché, politique tarifaire, hausses de prix
programmées, remises, marges, garanties de performances, parts de
marchés, produits distribués y compris ceux des concurrents,
études de produits, normes des produits, politique de distribution des
produits.
La notion de support d'information renvoie en
réalité non à des documents contenant des données
informatiques mais bien plutôt à des objets tels que le micro
ordinateur lui-même, le disque dur de l'ordinateur ou le disque dur
externe, le CD ou DVD, la clé USB, etc. Cette interprétation
vient d'être confirmée très nettement par la Cour de
cassation259(*) et
l'article L. 450-4 du Code de commerce.
En effet, il est permis d'effectuer des saisies globales, dans
la mesure où le procès-verbal fait expressément mention
que, préalablement à la saisie, les enquêteurs ont
examiné le contenu de l'ordinateur et constaté la présence
de documents entrant dans le champ d'application de l'autorisation
donnée, ce qui veut dire que l'opération en question est mise en
place, afin de vérifier le contenu des documents informatiques s'ils
contiennent des indications utiles pour établir les faits
reprochés à l'entreprise inspectée.
B - La prescription
Les dispositions de la loi 06-99, notamment son article 39,
prévoient que la prescription de l'action publique est interrompue dans
les conditions de droit commun, y compris par la rédaction des
procès-verbaux visés à l'article 62. Ce dernier article
concerne les deux sortes d'enquêtes de la concurrence. La transmission du
dossier objet de l'enquête, au procureur du Roi près le tribunal
de première instance compétent aux fins de poursuites, interrompt
la prescription de l'action publique selon l'article 26 de la même
loi.
Au niveau européen, le pouvoir de la Commission
d'imposer des amendes est soumis à un délai de prescription de
cinq ans en ce qui concerne les infractions aux articles 81 et 82 du
traité et de trois ans en ce qui concerne les infractions relatives
à la procédure. La prescription court à compter du jour
où l'infraction a été commise. Toutefois, pour les
infractions continues ou répétées, la prescription ne
court qu'à compter du jour où l'infraction a pris fin. Enfin, un
délai de prescription de cinq ans est prévu en matière
d'exécution des décisions prononçant des amendes,
sanctions ou astreintes. La prescription est interrompue par tout acte de la
Commission "visant à l'instruction ou à la poursuite de
l'infraction".
En France, pour fonder l'autorisation de l'enquête, rien
n'interdit au JLD de retenir comme éléments de présomption
des pratiques anticoncurrentielles, des documents d'information datant de plus
de trois ans dans la mesure où ils sont confirmés par des
documents non prescrits : la prescription est fixée à cinq
ans depuis l'ordonnance n° 2004-1173 du 4 novembre 2004.
En revanche, Ce pourvoi a un effet interruptif de la
prescription pour toutes les entreprises en cause dans la procédure, y
compris celles qui n'ont pas introduit de pourvoi.
Le Conseil de la concurrence, qui ne peut être saisi de
faits remontant à plus de cinq ans s'il n'a été fait aucun
acte tendant à leur recherche, leur constatation ou leur sanction18, n'a
pas à procéder à d'autres actes d'enquête tant que
la Cour de cassation ne s'est pas prononcée sur le pourvoi.
L'annulation, à la suite d'un pourvoi en cassation, d'une ordonnance
autorisant une inspection lourde entraîne l'annulation de toutes les
poursuites subséquentes procédant de l'exploitation des documents
saisis à cette occasion19.
Résumé de la deuxième partie
En dépit de la complémentarité qui
s'impose, dans leur accomplissement, entre les autorités
administratives et judiciaires, ces enquêtes ont un aspect administratif,
surtout qu'elles sont prédominées par le premier ministre dans
la suite à leur donner, puisque le conseil de concurrence reste un
organe consultatif sans force de décision, et même le tribunal
compétent ne peut être saisi sans décision du premier
ministre.
La subordination des enquêtes de la concurrence
à l'autorisation du procureur du Roi et l'accompagnement de celui ci de
toute la procédure visés à l'article 65 de la loi,
enrichie ce rapport de coopération. Il trouve son appui dans plusieurs
textes, lorsqu'il s'agit des pratiques prohibés par l'article 6 et 7, il
en ainsi des articles 36 et 37 de la loi 06-99, qui autorisent le premier
ministre, par décision motivée et sur recommandation du CC de
saisir le procureur du Roi près le tribunal de première instance
aux fins de poursuite compétant conformément aux dispositions de
l'article 70 en matière pénale.
C'est une collaboration réciproque, dans la
mesure où que le juge peut aussi saisir le régulateur en
matière de concurrence. Ayant la même compétence pour
reconnaître les pratiques anticoncurrentielles visées par
l'article 6, notamment les ententes, et l'article 7 relatif aux abus de
position dominante et de dépendance économique, le juge civil
comme le juge commercial, peut saisir le conseil de la concurrence pour la
constatation de la faute en application de l'article 38 de la loi 06-99, pour
demander son avis sur l'application des articles 6 et 7. Ou encore pour
l'application de l'article 8-1 de la même loi. Les juridictions doivent
communiquer au CC, sur sa demande, copie des PV, des rapports d'enquêtes
ou de tout document ayant un lien avec les fait dont le CC est saisi en vertu
de l'article 38-1 de la loi06-99.
En conséquence, la compétence technique
du CC en matière économique justifie ce concours de la justice
auprès cette institution. Et de l'autre coté le pouvoir de
délibération et d'autorisation spéciale que détient
le juge et qui fait défaut pour le CC explique la dépendance des
investigations du CC par rapport au pouvoir judiciaire notamment, parce qu'il
s'agit de fouiller et de toucher la liberté des entreprises . A ce
niveau, aussi, il est à mentionner la contrainte de non
empiétement des deux compétences d'instruire et juger. Autre
raison qui tient au manque d'une magistrature économique260(*).
Le conseil de concurrence belge peut, d'office ou à la
demande du ministre ou du présidant du conseil de concurrence,
procéder à des enquêtes générales ou
sectorielles s'il y a des indices sérieux d'existence de pratiques
restrictives de concurrence ou des abus de position dominante. Le CC
représente une véritable juridiction administrative, qui des
compétences de décision, de proposition et d'avis en
matière de droit de la concurrence. Il est le seul organe de
l'autorité de concurrence qui a le pouvoir décisionnel
Les mesures individuelles du premier ministre sont
successibles de recours devant la chambre administrative de la cour
suprême seule compétente de vérifier la
légalité et la régularité de ses décisions
du premier ministre selon la déclaration tacite des articles 40 et 46 de
la loi 06-99. En droit communautaire ce recours est possible, notamment
lorsqu'il s'agit d'un contrôle de la légalité des
décisions de la commission des communautés européennes
notamment en matière de droit de la concurrence et des aides d'Etat par
le juge communautaire du tribunal de 1ère instance des
communautés européennes au Luxembourg. Il s'agit des affaires
économiques complexes261(*).
En Grande Bretagne, il a été créé
une juridiction spécialement adaptée pour juger les affaires
réglementaires. «La Competition Commission Appeal
Tribunal » est une juridiction flexible, qui a un pouvoir de
contrôler les décisions des régulateurs sur le fond, il
s'agit d'un pouvoir de prise de décision que le régulateur aurait
pu prendre. Elle illustre le rôle du juge dans les contentieux
réglementaires. 262(*)
Contrôle d'opportunité qui s'agit
d'apprécier l'utilité d'une pratique, mais concernant ce dernier
recours le juge judicaire doit saisir le conseil de la concurrence pour
l'examen des faits et des bilans économiques.
Une autre approche a été adopté en
France, est celle de la réelle rupture avec les solutions traditionnelle
en matière d'intervention économique, en reconnaissant au juge
administratif de nouvelle compétence notamment, il devenue juge des
structures des marchés grâce à l'utilisation des
règles de la concurrence263(*).
Sous l'angle de la loi de la liberté et de la
concurrence, les régulateurs administratifs disposent de certains
pouvoirs de correction en matière des prix et de la concurrence, et
d'autres servent à régler les contentieux, sorte de la
résolution amiable des litiges en la matière, à travers
des missions de transaction, de conciliation, des autres modes d'arbitrage. Une
sorte de régulation professionnelle pour trancher les différents
entre les sujets de marché ainsi qu'entre ceux-ci et son enjeu un mode
d'équilibrer les différents intérêts en
conflits.264(*)
D'ailleurs, le chevauchement semble avoir pour source la
diversité des organes chargés de la correction des atteintes
à la concurrence, et les modes alternatifs de solutions des litiges de
la concurrence.
La spécialité de ces juridictions se situe
surtout à deux niveaux qui matérialisent leur exclusivité
d'une part de statuer sur le montant des dommages et intérêts
invoqués par les victimes des pratiques prohibées par la loi de
la concurrence, et d'autre part d'intenter une action en nullité de
l'engagement qui peut être jointe à l'action en
responsabilité civile en application de l'article 9 de la loi 06-99.
Cette dernière ayant pour objectif la préservation du libre jeu
de la concurrence sur un marché et la sauvegarde de
l'intérêt général,265(*) elle accommode une solution de la nullité
dans son article 9, non seulement à la disposition des victimes, mais
peut être invoquée par toute personne intéressé. Or
cette solution a été critiquée par la doctrine
française, du fait que «les actions devant les tribunaux
judiciaires sont exceptionnelles. Par ailleurs, les rares décisions
rendues confirment l'impossibilité pour le juge judiciaire d'accompagner
véritablement l'encadrement des pratiques anticoncurrentielles. Ce
dernier ne peut que sanctionner par la nullité l'illicéité
d'une clause anticoncurrentielle et cette nullité prive, en principe
rétroactivement le contrat de tout effet. Le CC, en revanche,
grâce à son pouvoir d'injonction, de suppression ou de
modification des stipulations contractuelles, peut à sa guise remodeler
le contrat. Les autorités de contrôle de la concurrence disposent
ainsi d'une sanction plus souple que la seule nullité que peut prononcer
le juge judiciaire»266(*).
L'élément intentionnel est considérable
pour l'application de l'article 67 de la loi 06-99, qui vise la
répression des pratiques de l'article 6 et7 de la même loi.
L'article 71 de la loi : répression Ces pratiques consistent
d'après l'article 49 en refus, de vente, en subordination à
l'achat d'un autre produit ou la prestation d'un autre service, en vente avec
prime (article 50
Article 34 : sanction de divulgation des informations par
les parties en cause.
La loi 06-99 sur la liberté des prix et de la
concurrence n'a pas bouleversé les anciennes compétence
concurrence est la construction, mais elle a conservé la
concentration des pouvoirs disposés par le premier ministre,
constructeur, superviseur, et stabilisateur de l'ordre concurrentiel.
Le conseil de la concurrence a été
créé, et ainsi installé au milieu de deux pôles de
régulation, avec lesquels ils collaborent entant qu'investigateur et
conseillé sans pouvoir de décision.
On peut se demander sur l'adaptation de la
réalité du commerce marocain et les entreprises marocaines aux
exigences des investigations de la concurrence.
Selon l'auteur il convient de compléter les
dispositions de l'article 64 de la loi par une extension du domaine
d'investigation des contrôleurs et des enquêteurs au contenu des
supports informatiques. L'état actuel des textes risque de
s'avérer rapidement historique par rapport à la grandeur et la
rapidité de l'évolution technique des relations commerciales
présentes et futures notamment le commerce à distance.
Mais l'extension à l'inspection des moyens des
nouvelles technologies de l'information doit s'accompagner par une autre
qualification des contrôleurs. A défaut, les dommages qu'ils
porteront notamment aux contenus des ordinateurs seront plus lourds et moins
tolérables que les dégradations portées aux colis
actuellement observées.
La vigilance des attributions reconnues aux contrôleurs
et enquêteurs par la loi sur la liberté des prix et de la
concurrence n'est pas nouvelle. On la retrouve dans la loi de 1984 sur la
répression des fraudes et dans la loi de 1971sue le contrôle des
prix. Elle témoigne de l'importance désormais accordée
par les pouvoirs publics à l'ordre public économique, et par le
droit positif à une nouvelle notion de justice économique civile
et pénale.267(*)
++++La nouvelle procédure d'enquête prévue
par la loi sur la liberté des prix et de la concurrence titre 8 (chap.1)
sauvegarde les possibilités de procéder efficacement aux
enquêtes qui sont nécessaires à la protection du
consommateur et à la protection des entreprises victimes tout en
plaçant les entreprises contrôlées à l'abri de
comportements abusifs ou arbitraires de la part des enquêteurs.
Selon l'auteur (Med. D. M. Alami) il convient de
compléter les dispositions de l'article 64 de la loi par une extension
du domaine d'investigation des contrôleurs et des enquêteurs au
contenu des supports informatiques. L'état actuel des textes risque de
s'avérer rapidement historique par rapport à la grandeur et la
rapidité de l'évolution technique des relations commerciales
présentes et futures notamment le commerce à distance.
Mais l'extension à l'inspection des moyens des
nouvelles technologies de l'information doit s'accompagner par une autre
qualification des contrôleurs. A défaut, les dommages qu'ils
porteront notamment aux contenus des ordinateurs seront plus lourds et moins
tolérables que les dégradations portées aux colis
actuellement observées.
La vigilance des attributions reconnues aux contrôleurs
et enquêteurs par la loi sur la liberté des prix et de la
concurrence n'est pas nouvelle. On la retrouve dans la loi de 1984 sur la
répression des fraudes et dans la loi de 1971 sur le contrôle des
prix. Elle témoigne de l'importance désormais accordée
par les pouvoirs publics à l'ordre public économique, et par le
droit positif à une nouvelle notion de justice économique civile
et pénale.
Conclusion
L'application du droit de la concurrence étant à
ses débuts, beaucoup d'efforts reste à faire au niveau des textes
réglementaires, de la formation des enquêteurs, de la
décentralisation et la régionalisation de la politique de la
concurrence, notamment les sous directions spécialisés en
matière d'enquête qui font défaut dans notre système
juridique et, de la sensibilisation des opérateurs économiques
pour protéger le marché.
Par tout dans le monde les autorités administratives
gèrent les enquêtes de la concurrence, sauf que les instances
affectées à enquêter, examiner, observer et instruire les
infractions au droit de la concurrence, sont présentées comme
appartenant à la catégorie des autorités administratives
indépendantes, qui ne disposent pas de pouvoir réglementaire,
mais d'un pouvoir quasi-juridictionnel.
Ces instances disposent de tous les pouvoirs
précités en même compétence, notamment le Conseil de
concurrence. Le juge administratif repère ainsi la compétence au
sein du conseil.
Première fonction durant une année de la
nouvelle présidence, est consacrée à la propagande que le
CC doit effectuer au non de la sensibilisation et de la mise à la
disposition du marché afin d'obtenir la transparence de ce dernier. Il
pèse à ce conseil beaucoup de travail, pourtant. A notre sens,
une organisation du marché surtout des petites/ moyennes entreprises,
outre un marché informel dont un certain ordre s'impose.
Le rapport de complémentarité des
compétences qui caractérise notre système juridique de
concurrence n'est pas absolu, dans la mesure où l'organisation en la
matière exige un respect de la séparation des pouvoirs,
l'hiérarchie dont émane les décisions, ainsi que le
chevauchement de compétence qui dépasse la séparation
entre la régulation administrative et judiciaire. Ce dernier se
manifeste surtout au niveau des sanctions prononcées par
l'autorité et l'autre.
Il manque une spécialisation des tâches
assumées par une instance unique et qualifiée et non par diverses
autorités administratives et, judiciaires de quoi la formation
technique de la concurrence et la régulation des marchés, fait
défaut.
En effet, cette collaboration est plus concrète lors
des enquêtes assumées d'une part, par les rapporteurs visés
à l'article 22 de la loi, et les fonctionnaires de l'administration
habilités spécialement à cet effet, et les agents du corps
des contrôleurs prévues à l'article 61 de la même
loi.
A notre avis, ce système de coopération tient
compte de la compétence dont jouirent les divers régulateurs. En
d'autres termes, la nature de la régulation nécessite la
séparation des pouvoirs notamment les pouvoirs d'instruction, de ceux de
décision268(*).
C'est ainsi, dans le système français on assiste à une
relation de dialogue des autorités indépendantes et les
autorités sectorielles sous contrôle du juge269(*). Pour le système
marocain cette relation de coopération et la conséquence de la
dépendance.
Les causes qui empêchent l'efficacité des
enquêtes de concurrence :
L'interaction des investissements directs étrangers et
politique commercial, la cause est la concurrence accrue entre les pays en
développement et les pays développés, pour attirer les
capitaux étrangers. Ces privilèges prennent souvent la forme de
décisions de politique commerciale.
Les limites des autorités en charge de la concurrence,
et les possibilités de « capturer » les lois
existantes de la concurrence. : Prédominance du pouvoir
exécutif en matière de politique commerciale.
Le rôle consultatif du Conseil de la concurrence
marocain pourrait se justifier par l'inadéquation du contexte actuel du
pays qui nécessite de faire pencher la balance en faveur de
considérations et d'équilibre d'ordre économique au
détriment des aspects juridiques270(*).
En l'occurrence, est-il clair que c'est l'administration en la
personne du 1er ministre qui est chargée du premier rôle dans
notre pays pour réguler la concurrence. Il ne faut pas perdre de vue
toutefois que l'Etat lui aussi est un opérateur économique,
d'où le risque qu'il y est un conflit d'intérêts entre
l'administration en tant qu'acteur sur le marché et autorité
chargée du contrôle des pratiques anticoncurrentielles :
ententes prohibées, abus de position dominante...etc.) sur le
marché, ouvrant ainsi la voie vers l'arbitraire.
Il en ressort que rien n'oblige les autorités
administratives de se conformer aux avis et recommandations émises par
le Conseil leur donnant, ainsi, les pleins pouvoirs pour qualifier et
réprimer les pratiques anticoncurrentielles, sous le seul contrôle
de la légalité de leurs actes par les tribunaux
administratifs.
défaillance du système ; il n'y a pas de
fonctionnement normal (ex : 15 personnes dans la direction de concurrence
et des prix ; alors une insuffisance d'effectifs est flagrante par rapport
aux autres systèmes comparés ; il n' y a pas de
délégation régionale ou représentation
régionale c'est-à-dire une décentralisation.
+ Méconnaissance des marchés marocains
régionaux dans le système allemand par exemple il existes des
lunders, c'est-à-dire des directions fédérales alors il y
a délégations fédérées.
Le deuxième problème est relatif à la
formation des enquêteurs. En France à titre d'exemple, il existe
un centre de formation des enquêteurs spécialisés autrement
dit des cadres, on parle de la formation technique (économiquement
traduit juridiquement)
- Enquête de concurrence et enquête de
police : dans le procès pénal, phase administrative :
OPJ... prérogatives des enquêteurs : est ce qu'ils sont des
OPJ ? Est ce que le juge est sensible aux enquêtes, sa formation
technique ? En Espagne il y a un tribunal spécialisé en
matière de concurrence. En Allemand, il y a une chambre
spécialisée.
- Comment convaincre le juge (ex : en matière
d'entente, on prend le marché concerné (marché de ciment
par ex.) et on observe le Zoning : répartition du marché,
on procède à une analyse économique : courbe des
prix, quantité produite, augmentation des prix, parallélisme de
comportements qui doit être prouvé par étude
économique/ par des éléments probants pour prouver le
risque afin de procéder à une perquisition.
- Analyse de procédure : aboutissement d'un
contexte : causes de bilan, qui entraînent des conséquences
d'influence.
-Procédure pénale : tous les fonctionnaires
qui ont la qualité d'OPJ sont tenus d'informer le juge sur les
infractions de concurrence.
Grand problème : Rôle du juge au sein du
conseil de concurrence
«Le président du Conseil de la
concurrence271(*)
réclame plus de moyens pour plus d'efficacité. À la veille
de l'installation des membres du Conseil de la concurrence, le président
de cette instance, Abdelali Benamour, dévoile son plan d'action et
affirme que l'économie marocaine doit reposer sur le libre jeu du
marché et surtout d'un marché régulé.
L'écueil est relatif au « «Manque
d'indépendance» et au «rôle de figuration» qui
sont des propos revenant souvent pour pointer l'inefficacité de
l'instance.
Selon Abdelali Benamour, une des questions cruciales concerne
la tutelle du Conseil, qui devrait s'affranchir du ministère des
Affaires économiques et générales. Un autre point nodal
réside dans l'implication du Conseil dans les secteurs qui disposent
d'autorités de régulation propres à leur activité.
L'exemple le plus explicite est celui des télécoms : l'ANRT
(Agence nationale de la réglementation des
télécommunications) n'a pas seulement pour compétence
exclusive de réguler l'amont du secteur, mais aussi de trancher dans les
litiges entre concurrents. À l'avenir, le Conseil compte bien
s'intéresser aux petites querelles (et peut-être même aux
petits arrangements) entre opérateurs télécoms. «Il
faut mener une réflexion pour trouver le scénario optimal de
collaboration avec les différentes autorités de
régulation», annonce Benamour. »272(*). Il est vrai que la
quasi-totalité des Conseils de la concurrence de par le monde et dans
l'espace euro-méditerranéen sont actuellement autonomes et
décisionnels. Je dirai que cette situation ne doit pas perdurer, mais
qu'on ne peut pas passer du jour au lendemain à ce caractère
exécutif. Pour être un Conseil autonome et décisionnel,
nous devons renforcer nos moyens humains. Nous nous contenterons donc, durant
cette première année, d'étudier la
concurrentiabilité de notre économie, de répondre aux
saisines qui nous arrivent et qu'on pourrait éventuellement susciter et
de commencer à préparer les amendements à apporter
à la loi 06-99 afin de donner au Conseil, à la fin de 2010, un
statut autonome et décisionnel »273(*)
Liste des abréviations et acronymes -
partie I et II
PM: Premier Ministre.
PP : Procédure Pénale
CPP : Code de Procédure
Pénale
CCB : Conseil De Concurrence Belge
CCF : Le Conseil de Concurrence
Français
BCC : Le Bureau de la Concurrence au
Canada
HACA: Haute Autorité de
Réglementation Audiovisuelle (Maroc).
CDVM: Conseil Déontologique des
Valeurs Mobilières.
BM: Bank al Maghrib.
EC: Enquête(s) de Concurrence.
DOC: Dahir des Obligations et Contrats.
HAC : Haute Autorité de la
Concurrence (France).
DCP : Direction de la Concurrence et des
Prix (Maroc).
DGCCRF : Direction Générale de la
Concurrence, Consommation et Répression des
Fraudes (France).
B.O : Bulletin Officiel.
OPJ : Officier (s) de Police
Judiciaire.
OMC : Organisation Mondiale Du
Commerce
CC : Conseil de la Concurrence.
ANRT : Agence Nationale de
Réglementation des Télécommunications
(Maroc).
ART : Agence de Réglementation des
Télécommunications (France).
Aff : Affaire
Eco : Economique
E/se : Entreprise
CE : Commission Européenne
CJCE : la Cour de Justice des
Communautés Européennes, établie à
Luxembourg.
(TPICE) : le Tribunal de Première
Instance des Communautés Européennes.
dawn raids : vérifications sur place.
Traité CE : Traité de la
Communauté Européenne.
Listes des références : partie I
MOHAMED DRISSI ALAMI MACHICHI. « DROIT COMMERCIAL
FONDAMENTAL AU MAROC. Ed. Fédala, Dar Al Kamal ; 2006
Drago ; Le conseil de la concurrence, JCP 1987, 1,
3300 ; in Droit Commercial Fondamental au Maroc, Alami Machichi.
Christopher Bellamy, président la Competition Commission
Appeal Tribunal, article reproduit avec l'amiable autorisation des petites
affiches (23janvier 2003, n°17, p.38). Le juge contrôleur du
régulateur.
BAZEK Michel, BAZEK Michel « le juge administratif et
l'application du droit national et communautaire de la concurrence :
contenu et spécificité », in dossier « la
régulation administrative et judiciaire de la concurrence »
Patrick De Wolf, l'importance de l'indépendance d'une
autorité de régulation, dossier 2
Juris-Classeurs- 1993
Rivel GUILLAUME, l'Administration nationale de concurrence face
aux enquêtes communautaires. Mémoire de DEA en droit
communautaire, sous direction de M.LGRARD. Université de Montesquieu
Bordeaux IV. Octobre 2001
*********
Lois et règlements
la loi n° 24/96 promulguée le 7 août 1996,
telle qu'elle a été modifiée et complétée
par la loi n° 55-96 promulguée le 4 novembre 2004.
Décret n°2-05-772 du 22 juin 2005 relatif à la
procédure suivie devant l'ANRT en matière de litiges, de
pratiques anticoncurrentielles et d'opération de concentration
économique.
décret n°2-00-854 du 28 joumada Il 1422 (17 septembre
2001)
****** jurisprudence
-DECISION ANRT/ DG/ N°23/99 DU 02 DECEMBRE 1999 RELATIVE AUX
ENQUETES DE L'ANRT.
-DECISION ANRT/DG/ N°02/07 DU 23 FEVRIER 2007 RELATIVE A LA
SAISINE DE MEDI TELECOM SUR L'OFFRE « ILLIMITE PHONY »
D'ITISSALAT AL MAGHRIB 2
Sites et liens électroniques
http://www.aujourdhui.ma, Le 2-9-2008
Par : Ilham Khalifi visité le 1/11/2008.
http://deryany.wordpress.com/le-conseil-de-la-concurrence-au-maroc-tenant-ou-aboutissant
http://www.unctad.org/sections/wcmu/docs/c2clp_ige7p5_fr.pdf
(ANRT)
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf.
http://www.oecd.org/document/60/0,3343,fr_2649_37463_38958140_1_1_1_37463,00.html
partie II /
Juris- Classeurs- 1993
www.fidal.fr/file_download.php?filename=_fileup/actualite/FIDAL_Presse_Mai_2008_Concurrences.pdf
CA Paris, 27 oct. 1998, Groupement d'entreprises de services,
BOCCRF 20 nov. 1998 p. 647; CA Paris, 9 sept. 1997, sociétés
Simat et Carayon, BOCCRF 7 oct. 1997
Cons. conc., déc. n° 00-D-08, 4 avr. 2000,
Distribution des peintures pour carrosserie de la société Du Pont
de Nemours).
Cons. conc., déc. n° 95-D-74, 21 nov. 1995, Secteur
de la réparation automobile dans le département de l'Indre).
CA Paris, 9 sept. 1997, sociétés Simat et
Carayon, BOCCRF 7 oct. 1997 p. 695).
l'ordonnance française du 30 juin 1945.
CA Paris, 17 mai 1994, Cerp, BOCCRF 7 juin 1994
CA Paris, 16 déc. 1994, Ste Kangourou
déménagements e.
Cons. conc., déc. n° 93-D-21, 8 juin 1993,
Acquisition de la Société européenne des
supermarchés par la société Grands Magasins B du groupe
Cora, BOCCRF 25 juill., p. 197, Recueil Lamy, n° 538, comm. André
M.-E.), disposition qui effectivement n'est pas prévue par le Code de
commerce.
274 (C. com., art. R. 450-1). La Cour d'appel de Paris a
indiqué que l'apposition des signatures avait pour objet de certifier,
jusqu'à preuve du contraire, la sincérité et l'exactitude
du déroulement des investigations (CA Paris, 26 sept. 2000, Entreprise
Jean Lefebvre) ; (CA Besançon, 4 juill. 1991, BID n° 2/1995);
BOCCRF 25 juill., p. 197, Recueil Lamy, n° 538.
274 (Cass. crim., 26 sept. 1994, n° 93-84.098, RJDA 1995,
no 43).
274 (CA Paris, 2 avr. 1996, préc.).
274 (CA Paris, 2 avr. 1996, préc.; CA Paris, 19 janv.
1999, Société Laurent Bouillet; CA Paris, 15 juin 1999,
Société Solatrag; Cass. com., 9 mai 2001, n° 98-22.150,
Bull. civ. IV, no 85).
CA Paris, 2 avr. 1996, marchés d'aménagements
hydrauliques et divers travaux publics dans les régions Provence Alpes
Côte d'Azur et Languedoc-Roussillon, BOCCRF, 15 mai 1996, p. 167).
274 (CA Paris, 16 janv. 1992, Sarl Pierre Rossetto, BOCCRF 1er
févr. 1992, p. 59).
274 (Cons. conc., déc. n° 01-D-41, 11 juill. 2001,
Marchés des titres restaurant et de titres emploi-service, BOCCRF 24
sept., p. 855).
Cass. com., 4 févr. 1997, n° 95- 10.486, Bull.
civ. IV, no 40, BOCCRF 25 mars 1997, p. 184) ; Elle confirme l'arrêt de
la Cour d'appel de Paris du 16 décembre 1994 qui avait
précisé que « n'ont pas à être produites les
notes internes éventuellement échangées entre ses services
extérieurs et sa direction générale préalablement
au déclenchement de l'enquête » (CA Paris, 16 déc.
1994, préc.) ; ibid.
Ainsi, la Cour d'appel de Paris a été conduite, sur
ce fondement, à annuler des procès-verbaux mentionnant que le
contrôle portait sur l'évolution des prix des carburants, alors
que ces procès-verbaux avaient par la suite été
utilisés pour caractériser une entente (CA Paris, 8 avr. 1994,
distribution des carburants dans le département d'Eure et Loire, BOCCRF
18 mai 1994, p. 175) ; ibid.
274 (CA Paris, 16 déc. 1994, Kangourou
Déménagements e.a, BOCCRF 28 déc. 1994, p. 591; CA Paris,
14 avr.1995, SA Martinken e.a., BOCCRF 18 mai 1995, p. 160; Cass. com., 21 mars
2000, no 98-11.957, Bull. civ. IV, no 63) ;
Cons. conc., déc. n° 03-D-54, 28 nov. 2003,
Marché des énergies renouvelables, BOCCRF 13 févr. 2004,
p. 42, Recueil Lamy, n° 932, comm. Sélinsky V.; Cons. conc.,
déc. n° 06-D-04, 13 mars 2006, Secteur de la parfumerie de luxe,
RLC 2006/8, n° 557, obs. M.D.) ; Ibid.
274 (Cons. conc., déc. n° 00-D-08, 4 avr. 2000,
préc.) ; Ibid.
274 (CA Grenoble, 17 nov. 1988) ; ibid.
274 (CA Paris, 27 oct. 1998, pompes funèbres
à Gonesse, BOCCRF
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf
CA Paris, 16 déc. 1994, Ste Kangourou
déménagements, préc.; CA Paris, 14 avr. 1995,
Société Martinken e.a., BOCCRF 18 mai 1995, p. 160; CA Paris, 23
févr. 1996).
Cons. conc., déc. n° 05-D-32, 22 juin 2005, Pratiques
mises en oeuvre par la société Royal Canin et son réseau
de distribution)
www.fidal.fr/file_download.php?filename=_fileup/actualite/FIDAL_Presse_Mai_2008_Concurrences.pdf
-
Cass. com., 4 févr. 1997, n° 95-10486, BOCCRF 25 mars
1997 p. 184). (CA Paris, 13 déc. 2005, Stés Appia Revillon et
Roger Martin) ;
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf
; consulté le 26-12-2008.
274 (CA Paris, 9 sept. 1997, sociétés
Simat et Carayon, BOCCRF 7 oct. 1997, p. 695). « Au regard de
l'article L. 450-3 du Code de commerce, « la demande de communication de
documents formulée par les enquêteurs ne
Cons. conc., déc.n° 95-83, 12 déc. 1995,
Marchés Publics relatifs à la restauration des murailles du Fort
Saint Louis à Fort de France Martinique) ; voir :
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf
; consulté le 26-12-2008.
274 (Cons. conc., déc. n° 98-D-33, 3 juin 1998,
Marchés publics de voirie et réseaux dans le département
de l'Hérault) ; ibid.
274 En vertu de l'article 66 de la loi 06-99 et l'article L.
450-7 du code de commerce français.
Cass. crim., 14 nov. 2000 n° 00-81.084) ; in
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf;
Consulté le 26-12-2008.
Contra NA. Suivant une analyse comparable, la chambre criminelle
de la Cour de cassation n'exige pas une enquête préalable pour
mettre en coeur les pouvoirs coercitifs de l'article L. 450-4 du code de
commerce français ; (Cass. crim., 2 avr. 2003, n° 00-30.212,
RLC 2005/4, n° 300, obs. Marie A.; Cass. crim., 10 sept. 2003, n°
02-81.419, D).
274 (Cons. conc., déc. n° 00-D-08, 4 avr. 2000,
Peintures pour carrosserie de la Société Du Pont de Nemours,
BOCCRF 23 mai, p. 285).; ibid.
http://www.telquel-online.com/337/economie1_337.shtml;
consulté le 26-12-08 ;
http://www.kompass.ma/actualite/detail.php?ida=10296&url=&menu=1&niveau=1
Concurrence ; Consulté le 12-07-2008 ;
274
http://www.ahjucaf.org/spip.php?article530;
consulté le
20-12-08
274
http://www.journaldunet.com/economie/diaporama/palmares-concurrence/enquete-conseil-concurrence.shtml;
Consulté le 21/02/08.
Ordonnance n°2008-1161 du 13 novembre 2008 ; voir
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000019758031&dateTexte;
Consulté
Juris-Classeurs « concurrence
consommation », procédures de contrôle des pratiques
anticoncurrentielles ; Fascicule 380 ; Editions
Techniques-jurisclasseurs-11.1993. p. 4.
274
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf;
consulté le 26-12-2008.
**
Juris- Classeurs- 1993
www.fidal.fr/file_download.php?filename=_fileup/actualite/FIDAL_Presse_Mai_2008_Concurrences.pdf
CA Paris, 27 oct. 1998, Groupement d'entreprises de services,
BOCCRF 20 nov. 1998 p. 647; CA Paris, 9 sept. 1997, sociétés
Simat et Carayon, BOCCRF 7 oct. 1997
Cons. conc., déc. n° 00-D-08, 4 avr. 2000,
Distribution des peintures pour carrosserie de la société Du Pont
de Nemours).
Cons. conc., déc. n° 95-D-74, 21 nov. 1995, Secteur
de la réparation automobile dans le département de l'Indre).
CA Paris, 9 sept. 1997, sociétés Simat et
Carayon, BOCCRF 7 oct. 1997 p. 695).
l'ordonnance française du 30 juin 1945.
CA Paris, 17 mai 1994, Cerp, BOCCRF 7 juin 1994
CA Paris, 16 déc. 1994, Ste Kangourou
déménagements e.
Cons. conc., déc. n° 93-D-21, 8 juin 1993,
Acquisition de la Société européenne des
supermarchés par la société Grands Magasins B du groupe
Cora, BOCCRF 25 juill., p. 197, Recueil Lamy, n° 538, comm. André
M.-E.), disposition qui effectivement n'est pas prévue par le Code de
commerce.
274 (C. com., art. R. 450-1). La Cour d'appel de Paris a
indiqué que l'apposition des signatures avait pour objet de certifier,
jusqu'à preuve du contraire, la sincérité et l'exactitude
du déroulement des investigations (CA Paris, 26 sept. 2000, Entreprise
Jean Lefebvre) ; (CA Besançon, 4 juill. 1991, BID n° 2/1995);
BOCCRF 25 juill., p. 197, Recueil Lamy, n° 538.
274 (Cass. crim., 26 sept. 1994, n° 93-84.098, RJDA 1995,
no 43).
274 (CA Paris, 2 avr. 1996, préc.).
274 (CA Paris, 2 avr. 1996, préc.; CA Paris, 19 janv.
1999, Société Laurent Bouillet; CA Paris, 15 juin 1999,
Société Solatrag; Cass. com., 9 mai 2001, n° 98-22.150,
Bull. civ. IV, no 85).
CA Paris, 2 avr. 1996, marchés d'aménagements
hydrauliques et divers travaux publics dans les régions Provence Alpes
Côte d'Azur et Languedoc-Roussillon, BOCCRF, 15 mai 1996, p. 167).
274 (CA Paris, 16 janv. 1992, Sarl Pierre Rossetto, BOCCRF 1er
févr. 1992, p. 59).
274 (Cons. conc., déc. n° 01-D-41, 11 juill. 2001,
Marchés des titres restaurant et de titres emploi-service, BOCCRF 24
sept., p. 855).
Cass. com., 4 févr. 1997, n° 95- 10.486, Bull.
civ. IV, no 40, BOCCRF 25 mars 1997, p. 184) ; Elle confirme l'arrêt de
la Cour d'appel de Paris du 16 décembre 1994 qui avait
précisé que « n'ont pas à être produites les
notes internes éventuellement échangées entre ses services
extérieurs et sa direction générale préalablement
au déclenchement de l'enquête » (CA Paris, 16 déc.
1994, préc.) ; ibid.
Ainsi, la Cour d'appel de Paris a été conduite, sur
ce fondement, à annuler des procès-verbaux mentionnant que le
contrôle portait sur l'évolution des prix des carburants, alors
que ces procès-verbaux avaient par la suite été
utilisés pour caractériser une entente (CA Paris, 8 avr. 1994,
distribution des carburants dans le département d'Eure et Loire, BOCCRF
18 mai 1994, p. 175) ; ibid.
274 (CA Paris, 16 déc. 1994, Kangourou
Déménagements e.a, BOCCRF 28 déc. 1994, p. 591; CA Paris,
14 avr.1995, SA Martinken e.a., BOCCRF 18 mai 1995, p. 160; Cass. com., 21 mars
2000, no 98-11.957, Bull. civ. IV, no 63) ;
Cons. conc., déc. n° 03-D-54, 28 nov. 2003,
Marché des énergies renouvelables, BOCCRF 13 févr. 2004,
p. 42, Recueil Lamy, n° 932, comm. Sélinsky V.; Cons. conc.,
déc. n° 06-D-04, 13 mars 2006, Secteur de la parfumerie de luxe,
RLC 2006/8, n° 557, obs. M.D.) ; Ibid.
274 (Cons. conc., déc. n° 00-D-08, 4 avr. 2000,
préc.) ; Ibid.
274 (CA Grenoble, 17 nov. 1988) ; ibid.
274 (CA Paris, 27 oct. 1998, pompes funèbres
à Gonesse, BOCCRF
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf
CA Paris, 16 déc. 1994, Ste Kangourou
déménagements, préc.; CA Paris, 14 avr. 1995,
Société Martinken e.a., BOCCRF 18 mai 1995, p. 160; CA Paris, 23
févr. 1996).
Cons. conc., déc. n° 05-D-32, 22 juin 2005, Pratiques
mises en oeuvre par la société Royal Canin et son réseau
de distribution)
www.fidal.fr/file_download.php?filename=_fileup/actualite/FIDAL_Presse_Mai_2008_Concurrences.pdf
-
Cass. com., 4 févr. 1997, n° 95-10486, BOCCRF 25 mars
1997 p. 184). (CA Paris, 13 déc. 2005, Stés Appia Revillon et
Roger Martin) ;
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf
; consulté le 26-12-2008.
274 (CA Paris, 9 sept. 1997, sociétés
Simat et Carayon, BOCCRF 7 oct. 1997, p. 695). « Au regard de
l'article L. 450-3 du Code de commerce, « la demande de communication de
documents formulée par les enquêteurs ne
Cons. conc., déc.n° 95-83, 12 déc. 1995,
Marchés Publics relatifs à la restauration des murailles du Fort
Saint Louis à Fort de France Martinique) ; voir :
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf
; consulté le 26-12-2008.
274 (Cons. conc., déc. n° 98-D-33, 3 juin 1998,
Marchés publics de voirie et réseaux dans le département
de l'Hérault) ; ibid.
274 En vertu de l'article 66 de la loi 06-99 et l'article L.
450-7 du code de commerce français.
Cass. crim., 14 nov. 2000 n° 00-81.084) ; in
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf;
Consulté le 26-12-2008.
Contra NA. Suivant une analyse comparable, la chambre criminelle
de la Cour de cassation n'exige pas une enquête préalable pour
mettre en coeur les pouvoirs coercitifs de l'article L. 450-4 du code de
commerce français ; (Cass. crim., 2 avr. 2003, n° 00-30.212,
RLC 2005/4, n° 300, obs. Marie A.; Cass. crim., 10 sept. 2003, n°
02-81.419, D).
274 (Cons. conc., déc. n° 00-D-08, 4 avr. 2000,
Peintures pour carrosserie de la Société Du Pont de Nemours,
BOCCRF 23 mai, p. 285).; ibid.
http://www.telquel-online.com/337/economie1_337.shtml;
consulté le 26-12-08 ;
http://www.kompass.ma/actualite/detail.php?ida=10296&url=&menu=1&niveau=1
Concurrence ; Consulté le 12-07-2008 ;
274
http://www.ahjucaf.org/spip.php?article530;
consulté le
20-12-08
274
http://www.journaldunet.com/economie/diaporama/palmares-concurrence/enquete-conseil-concurrence.shtml;
Consulté le 21/02/08.
Ordonnance n°2008-1161 du 13 novembre 2008 ; voir
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000019758031&dateTexte;
Consulté
Juris-Classeurs « concurrence
consommation », procédures de contrôle des pratiques
anticoncurrentielles ; Fascicule 380 ; Editions
Techniques-jurisclasseurs-11.1993. p. 4.
274
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf;
consulté le 26-12-2008.
Introduction
Partie I: Les autorités
compétentes en matière d'enquêtes de concurrence
08
Chapitre I - Les autorités habilitées
à déclencher les enquêtes de concurrence
11
Section I - Les autorités administratives
11
Paragraphe I - Le Premier Ministre
13
A - L'étendu des pouvoirs du Premier Ministre
14
a- Pouvoir décisionnel du
Premier Ministre 14
1- Pouvoir d'entreprendre les investigations et
saisir le conseil de la concurrence afin de procéder aux enquêtes
15
2- Pouvoir de décision de la suite à
donner aux enquêtes de concurrence 16
2-1 - Pouvoir de reconnaître, en matière
d'ententes que certains accords ne constituent pas des pratiques
anticoncurrentielles 16
2- 2 - Pouvoir de saisir le procureur du Roi aux fins
de poursuites judiciaires 17
3-Pouvoir d'injonction en matière de
concentration économique 18
b- Pouvoir de nomination et de
désignation 19
c- Pouvoir de sanction des pratiques
élusives de concurrence 21
1- Les mesures conservatoires 21
2-publication des décisions
22
B - Les recours contre les décisions du
Premier Ministre 23
a- L'organisation des recours contre les
décisions du PM 23
b- les recours en matière de concurrence dans
les systèmes comparés 24
Paragraphe II - Les
collaborateurs du Premier Ministre 25
A- La Direction de la Concurrence et
des Prix : Ministère des Affaires Economiques et
Générales 25
B- L es autres collaborateurs 26
Section II - les autorités de régulation
27
Paragraphe I - Le Conseil de la Concurrence (CC)
27
A - présentation du conseil de la concurrence
(CC) 28
B - les attributions du conseil de la concurrence
marocain 28
a- la saisine du conseil de la concurrence
29
b- les réponses et décisions du CC
29
B - les conseils et bureaux de la concurrence dans les
droits comparés 31 a- le conseil de la concurrence Belge (CCB)
31
c- le bureau de la concurrence au Canada (BCC)
32
c- Le conseil de concurrence Français (CCF)
33
Paragraphe II - les régulateurs
sectoriels : exemple de l'Agence Nationale de Réglementation des
Télécommunications (L'ANRT). 34
A - Statut et compétences de l'ANRT 34
a- le statut de l'ANRT 34
b- les compétences de l'ANRT 35
B - les décisions prises par l'ANRT
36
a- Le processus décisionnel de l'ANRT
36
b- illustration des pouvoirs de l'ANRT
37
2- les pouvoirs du directeur de l'ANRT en
matière de conciliation 38
Chapitre II - Les agents habilités à
l'exercice des enquêtes de la Concurrence 40
Section I- Les fonctionnaires de l'administration
habilités spécialement à l'application de la loi 06-99
40
Paragraphe I - Les enquêteurs de la Direction de
la Concurrence et des Prix 41
A- Désignation et qualité des
enquêteurs de la Direction de la Concurrence et des prix (DPC)
41
B - appréciation des prérogatives des
enquêteurs relevant de la DPC 42
a- les fonctions des enquêteurs de la DPC
42
b- les agents de la Direction Général de
la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes
(DGCCRF) 43
Paragraphe II- Les rapporteurs du Conseil de la
Concurrence 44
A- nomination et profil des rapporteurs du Conseil de
la Concurrence 44 B- Les fonctions des rapporteurs du conseil de la concurrence
45
Section II- Les organes à compétence
délimitée ou sectorielle 46
Paragraphe 1- les organes à compétence
délimitée 46
A- Les contrôleurs des prix, placés sous
la tutelle du ministère de l'intérieur 46
B - Les Officiers de la Police Judiciaire (OPJ)
47
a- Champ et modalité d'action des OPJ
47
b- Obligations professionnelles des OPJ 48
Paragraphe II - Les enquêteurs sectoriels 50
Résumé de la première partie
51
Conclusion générale:
Afin de palier au dysfonctionnement opérationnel du
système de régulation de la concurrence au Maroc, les organes de
régulation doivent correspondre à des instances judiciaires et
des institutions non juridictionnelles sans perdre de vue
l'intérêt de conserver une place relative aux opérateurs.
274(*)
Le conseil de la concurrence a été
créé, et ainsi installé au milieu de deux pôles de
régulation, avec lesquels ils collaborent en tant qu'investigateur et
conseillé sans pouvoir de décision.
Dans ces conditions, on peut affirmer que le cadre
légal n'est pas épaulé par une étude doctrinale
approfondie, ni même en pratique, par l'exercice effectif de cette
mission.
Attendu que la transparence est le corollaire du principe de
la liberté de la concurrence et plus précisément de la
liberté des prix, la loi 6.99 est intervenue en déterminant un
régime spécifique de la formation des contrats entre
professionnels. Le rôle du régulateur et de juge est de
privilégier la concurrence entre fournisseurs et de maintenir
l'équilibre, et la stabilité des relations entre fournisseurs et
distributeurs, en favorisant une politique de non discrimination à
travers l'article 54 de la loi 06-99.
Dans le système juridique marocain, la transaction
privilège, encore, réservé au pouvoir administratif.
L'implication de l'administration dans la régulation
est sans équivoque. Le texte marocain laisse une grande marge de
manoeuvre à l'administration dans la mesure où, les textes
réglementaires peuvent être pris de façon autonome sans
qu'ils soient liés à l'application de la loi. Ceci ne peut que
démontrer une forte implication de l'administration dans le
contrôle des pratiques anticoncurrentielles.
D'autre part, des mesures conservatoires peuvent intervenir
sur décision motivée du 1er ministre et sur recommandation du
Conseil de la concurrence après que ce dernier ait entendu les parties
en cause. De surcroît, le 1er ministre ne peut prendre une telle
décision qu'accessoirement à une demande d'avis.
Ces garanties sont faibles en comparaison avec celles que le
législateur français a établi en la matière,
d'autant plus qu'un tel pouvoir accordé à l'administration
empiète sur celui des juridictions de droit commun en matière de
référé qui ont aussi un rôle à jouer dans le
contrôle des pratiques anticoncurrentielles.
De même, les pratiques sui generis sont
sanctionnées de nullité, il s'agit ici d'une nullité de
plein droit qui peut être soulevée par toute personne
intéressée mais ne peut être opposée au tiers par
les parties. Les tribunaux sont compétents pour statuer sur la
nullité et l'avis du Conseil de la concurrence doit leurs être
communiqué.
Il n'y a aucune coordination entre les autorités
dans la mesure où les tribunaux ne sont pas obligés de tenir
compte des décisions du Conseil de la concurrence. C'est dire que
La loi 06-99 ne donne aucun sens au conseil de la concurrence dont le
travail technique peut être exécuté par n'importe quel
expert privé, auquel d'ailleurs le Conseil lui-même peut faire
appel.
En France :
« Dans le nouveau système, la grande
innovation résulte du fait qu'on a cherché à limiter les
pouvoirs de l'administration économique (par la suppression de la
transaction, notamment) tout en tenant compte de la nécessité de
dépister efficacement des comportement susceptibles d'être
gravement dommageables pour la collectivité, dans le cadre d'une
dépénalisation partielle de certains
comportement »275(*).
Par ailleurs, « les enquêtes sont
destinés à la recherche de faits dont certains sont passibles
d'une répression administrative ou pénale, d'autres de poursuites
devant les juridictions civiles ou commerciales ou devant le conseil de la
concurrence.
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* 1 M. Alami Machichi,
Concurrence Droit et Obligations des Entreprises au Maroc. Ed.
L'économiste, 2004, p. 287.
* 2 C'est un pouvoir de la descente
à l'aube « down raid » ; Nathalie
JALABERT-DOURY, « Les inspections de concurrence » ;
Ed. Bruylant, 2005; p.1.
* 3 Ibid.
* 4 Rivel GUILLAUME,
l'Administration nationale de concurrence face aux enquêtes
communautaires. Mémoire de DEA en droit communautaire, sous direction de
M.LGRARD. Université de Montesquieu Bordeaux IV. Octobre 2001.p.5
*
5http://www.anrt.ma/fr/admin/download/upload/Consommateurs_Telecoms/presentation_dabzat.pdf
* 6 Laurence Boy
« le droit de la concurrence et/ou contrôle des restrictions
à la concurrence », EUI Working Paper LAW N°. 2004/9, p.
21.
* 7 Cohen, « de la
réglementation étatique et administratives à la
régulation », Paysans, mai /juin, *Elie (2000), repris dans
« Problèmes économiques » n°2680.
* 8 Laurence Boy, op. Cit. p.1
et 4.
* 9 Ibid. p. 6.
* 10 La loi 06-99
promulguée par Dahir n° 1-00-225 du 2 rabii I 1421 (05 juin 2000).
BO. N° 4810 du 6 juillet 2000.
* 11 Terme reproduit de la
doctrine française ; notamment Nathalie JALABRET-DOURY, Les
inspections de concurrence ; op. cit.
* 12 Cohen, op.cit. p. 1 et 2.
* 13 Un processus qui a permis la
déréglementation de la quasi-totalité des produits et
services réglementés dans le cadre de la loi 008-71 du 12 octobre
1971.
* 14
http://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/bey3_f.htm#transparency.
Site consulté le 23/02/2008.
* 15
http://www.maroc-hebdo.press.ma/MHinternet/Archives_428/html_428/defi.html
consulté le23/02/2008
* 16 En effet des
problèmes sont posés par la coexistence, difficile, entre les
politiques du commerce extérieur et de la concurrence dans le contexte
du GATT et son héritière, l'Organisation mondiale du commerce
(OMC). Politique commerciale et de concurrence. Patrick A. Messerlin, Revue
économique, vol. 46, n° 3, mai 1995, pp. 717-726.
* 17
http://www.affaires-generales.gov.ma/themes.asp?TH=2
* 18 Mais au-delà des bienfaits que
peuvent en tirer les opérateurs économiques, la promotion de la
concurrence est une action complémentaire de toute opération de
modernisation et de mise à niveau de l'économie marocaine ouverte
à la mondialisation croissante des marchés. Dans ce cadre la
mondialisation des marchés milite de plus en plus en faveur de la mise
en place d'une plate-forme multilatérale dans le domaine de la
concurrence et l'intensification de la coopération entre
autorités responsables dans ce domaine. Ainsi que la
nécessité de mettre en place un cadre euro
méditerranéen de promotion de la concurrence parallèlement
au développement des accords bilatéraux sur la base de principes
communs de non-discrimination, de loyauté, de transparence et de lutte
contre les cartels. Voir infra, notamment Annexe N°1
* 19 Nathalie, op. cit. p.10.
* 20 Ibid ; p. 22.
* 21 Voir infra ;
Annexe1 relative à la décision no 1/2004 du conseil
d'association ue-Maroc du 19 avril 2004 portant adoption des
réglementations nécessaires à la mise en oeuvre des
règles (2005/466/CE) ; p. ...
* 22 Lorsque la Commission
constate une infraction aux dispositions de l'article 81 ou de l'article 82 du
traité CE, elle a le pouvoir d'obliger, par voie de décision, les
entreprises et les associations d'entreprises concernées à y
mettre fin.
Outre la Commission, les autorités nationales de
concurrence sont également compétentes pour poursuivre et
sanctionner par l'imposition d'amendes les infractions au droit communautaire
de la concurrence. Les autorités nationales de concurrence sont
également chargées d'assurer le respect du droit national de la
concurrence. En Belgique, l'autorité nationale de la concurrence est
composée du Conseil de la Concurrence et du Service de la Concurrence.
(...)
* 23 Voir infra ; Annexe n°
2 ; p. . cf. Nathalie Doury ; op. cit. p.12
* 24 « Il faut bien
séparer les fonctions de jugement de celles de recherches et
d'investigation », Patrick Wolf, « L'importance
d'indépendance d'une autorité de concurrence » op.cit.
p. 17
* 25 Jean Jacques Israël,
« la complémentarité face à la diversité
des régulateurs et des juges », op.cit. p. 8.
* 26 Voir infra p. ...
* 27 Conformément à
l'article 25 du décret n°2-00-854.
* 28 Article 14 de la loi 06-99.
* 29 Article 16 de loi 06-99.
* 30 Article 8 ; 10 ; 24 ;
25 ; 26 ; 29 ; 25 ; 3 ; 32 ; 36 ; de la loi
06-99
* 31 Voir infra. P. ...
* 32 Voir infra. Notamment la partie
relative à la fixation des prix, en application de l'article 14-2 du
décret, p. ...
* 33 Voir infra. La
procédure d'enquêtes en matière des pratiques
anticoncurrentielles, p. ....
* 34 M. D. Alami Machichi,
Concurrence Droit et Obligations des Entreprises au Maroc, op. cit. p. 215.
*
35« Évidemment, l'administration est à la
disposition des consommateurs et, de leurs organisations, comme à celle
des autres partenaires économiques, pour apporter, en cas de besoin, le
concours de ses moyens de preuve et orienter sur le choix des procédures
adaptées.» : Déclarations de mr. Le ministre des
affaires économiques et générales ; ...
* 36 M. D. Alami Machichi,
Concurrence Droit et Obligations des Entreprises au Maroc, op. cit. p.
216
* 37 Voir infra. P. .... le Premier
Ministre dispose d'un pouvoir spécial pour saisir la justice qu'il
exerce en transmettant les dossiers de certains contrevenants aux règles
de la concurrence au ministère public près le tribunal de
première instance compétant. Seul cette décision
échappe au recours.
* 38 M. Drissi Alami Machichi
« Concurrence Droits et Obligations des entreprises au
Maroc » ; Ed. L'économiste, 2004, p. 217.
* 39 M. Drissi Alami Machichi
« Concurrence Droits et Obligations des entreprises au
Maroc » ; Ed. L'économiste, 2004, p. 219.
* 40 La fixation des prix ne
s'effectue pas au hasard. En ce sens, l'alinéa 2 de l'article 14 du
décret précise que « pour la fixation de ces prix, le
Premier Ministre ou l'autorité gouvernementale
déléguée par lui à cet effet peut charger des
fonctionnaires de divers départements ministériels, dont les
agents du corps des contrôleurs des prix, de procéder
auprès des importateurs, fabricants, producteurs, commerçants et
prestataires de services à toutes enquêtes, recherches et
études permettant la détermination des éléments de
fixation des prix. En tout cas, d'après l'alinéa 3 de
l'article14 du décret l'administration a l'obligation de respecter les
modes et les conditions (valeurs et marges) de fixation des prix en application
de l'article 56 de la loi 06-99.
* 41 Visés au
3e paragraphe de l'article 15 de la loi 06-99
* 42 Ibid, article 42.
* 43 Article 25 de la
même loi.
* 44 En matière
d'ententes, le PM est habilité à reconnaître par
décision que certains accords, notamment entre PME ou agriculteurs, ne
soient pas considérés comme des pratiques anticoncurrentielles.
Si le PM n'est pas convaincu du caractère tolérable d'une
pratique, il lui est permis de réquisitionner la justice aux fins de
poursuites prévues à l'articles 70 de la loi 06-99.
* 45 Ces décisions sont
prévues et réglementées par les articles 64, 65 de la loi
06-99 et l'article 24 du décret pris pour son application.
* 46 « En général,
ce genre de personnalités est nommé par le Roi même lorsque
la mission concernée rentre dans les attributions du
gouvernement » ; 47 MOHAMED DRISSI ALAMI MACHICHI. «
DROIT COMMERCIAL FONDAMENTAL AU MAROC. Ed. Fédala, Dar Al Kamal ;
2006. p. 282.
* 48 Selon l'article 22 du décret
°n 2-00-854 « les fonctionnaires spécialement
habilités à procéder aux enquêtes de concurrence en
vertu des dispositions du 1er alinéa de l'article 61 de la loi 06/99,
sont désignés par le Premier ministre ou l'autorité
gouvernementale déléguée par lui à cet effet, sur
proposition de l'autorité gouvernementale dont ils
relèvent ».
* 49 Articles 40 et 46-4 de la
loi 06-99.
* 50 D.A.MACHICHI.op.cit
* 51 Christopher Bellamy,
président la Competition Commission Appeal Tribunal, article
reproduit avec l'amiable autorisation des petites affiches (23janvier 2003,
n°17, p.38). Le juge contrôleur du régulateur ; p. 5.
* 52 Idem. p.6
* 53 BAZEK Michel, BAZEK Michel
« le juge administratif et l'application du droit national et
communautaire de la concurrence : contenu et
spécificité », in dossier « la
régulation administrative et judiciaire de la concurrence »,
p.12.
* 54 Voir l'article 25 du
décret du décret n° 2-00-854 pris pour l'application de la
loi 06--99.
* 55 Il est le cas des articles
36 et 37 de la loi 06-99 et
* 56 Plusieurs secteurs
jadis réglementés ont été ouverts à la
concurrence, tel le secteur des huiles alimentaires, le secteur des
télécommunications, le secteur de tabacs bruts, le secteur de
transport (ferroviaire, aérien intérieur) ...etc. De même
que plusieurs monopoles et entreprises publiques ont été
privatisés. Cette libéralisation sectorielle a été
soutenue par la création de plusieurs organes de régulation
sectorielle : l'Agence Nationale de Réglementation des
Télécommunications, la Haute Autorité de la Communication
Audiovisuelle, le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières,
l'Agence des ports. D'autres régulateurs sectoriels sont en projet ou en
cours de création, comme l'agence de l'électricité,
l'agence des transports...etc.
* 57 Ibid ; p.
215
* 58 M. Drissi Alami Machichi
« Concurrence Droits et Obligations des entreprises au
Maroc » ; op.cit. ; p. 213.
* 59 M. Drissi Alami
Machichi « Concurrence Droits et Obligations des entreprises au
Maroc » ; Ed. L'économiste, 2004. p. 216.
* 60 Mohamed DRISSI ALAMI
MACHICHI. « Droit commercial fondamental au Maroc. Ed.
Fédala, Dar Al Kamal ; 2006. p. 282
* 61 L'article 3 du décret
n°2-00-854, pris pour l'application de la loi 06-99. Cet article
précise ces deux options de saisine prévues en faveur du
gouvernement, et ce en application du paragraphe 2 de l'article 15 et des
dispositions de l'article 16 de la loi n°06/99 périctée.
* 62 Conformément
à l'article 24 du décret pris pour l'application de la loi
06-99.
* 63 Le CC dispose d'un pouvoir
d'appréciation en la matière en tenant compte de l'apport du
projet au progrès économique et la compétitivité
des entreprises en cause au regard de la concurrence internationale.
* 64 « Le model belge
illustre bien ces dissemblances, surtout au niveau de l'autonomie du conseil de
la concurrence du pouvoir politique, ainsi que par sa qualification entant que
juridiction administrative indépendante », Patrick De Wolf,
l'importance de l'indépendance d'une autorité de
régulation, dossier 2, p.17.
* 65 Patrick De Wolf, op.cit
p.17.
* 66
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf.
* 67
http://www.oecd.org/document/60/0,3343,fr_2649_37463_38958140_1_1_1_37463,00.html
* 68 Nathalie JALABERT-DOURY ;
op.cit. p. 8.
* 69 la loi n° 24/96
promulguée le 7 août 1996, telle qu'elle a été
modifiée et complétée par la loi n° 55-96
promulguée le 4 novembre 2004.
* 70 Souligné par nous
même.
* 71
* 72
http://www.unctad.org/sections/wcmu/docs/c2clp_ige7p5_fr.pdf
(ANRT)
* 73 L'article 67 de la loi
n° 6. 99
* 74 Les mesures conservatoires
que peut appliquer l'agence sont prévues à l'article 27 du
décret pris pour l'application de la loi 06-99
* 75 Article 21, article 28,
article 29 et du décret n°2-05-772.
* 76 Voir notamment le chapitre
1 et 3 du décret n°2-05-772 du 22 juin 2005
* 77 Article 31 du
décret du décret n°2-05-772 du 22 juin 2005.
* 78 Voir à ce
titre :
-DECISION ANRT/ DG/ N°23/99 DU 02 DECEMBRE 1999 RELATIVE AUX
ENQUETES DE L'ANRT.
-DECISION ANRT/DG/ N°02/07 DU 23 FEVRIER 2007 RELATIVE A
LA SAISINE DE MEDI TELECOM SUR L'OFFRE « ILLIMITE PHONY »
D'ITISSALAT AL MAGHRIB 2
* 79 M. D. Alami Machichi,
« droit des entreprises » ; op.cit. p. 336.
* 80 En vertu des dispositions
du 1er alinéa de l'article 61 de la loi 06/99
* 81 Articles 14 à 16 et
article 19 du décret n° 2-00-854
* 82 Voir aussi l'article 4,
aux termes duquel les rapporteurs visés au premier alinéa de
l'article 21 de la loi 06/99 sont nommés auprès du Conseil de la
concurrence, à la demande du président dudit Conseil, par
arrêté du Premier ministre sur proposition de l'autorité
gouvernementale dont ils relèvent. Voir l'article 22 du décret
n°2-00-854.
* 83 L'article 21 du
décret d'application de la loi 06-99
* 84 En vertu de l'article
22 du même décret
* 85 L'article 35 de la loi
* 86 Conformément aux
dispositions de la loi 06-99 qui éclaire l'importance du rôle de
Conseil de la concurrence, d'où on peut déduire le rôle des
rapporteurs dudit conseil, vu que les avis du conseil dépendent tous des
fonctions d'enquêtes réalisées par les rapporteurs du
conseil à cotés des autres fonctionnaires et contrôleurs.
* 87 Les articles 64 et 65 de
la loi 06-99 précisent les conditions dans lesquelles sont
pratiquées ses prérogatives.
* 88 Luis VOGEL, traité
de droit commercial.éd.DELTA.P.776.
* 89 L'article 51 dans son
7ème alinéa
* 90 Voir les obligations des
enquêteurs p.48.
* 91 Ils sont tenus de
dresser des procès verbaux des opérations effectuées par
leur soin, les PV sont, aux termes de l'article 24, des documents écrits
produits par un OPJ. (...).
* 92 Notamment l'article 61 de
la loi 06-99.
* 93 M. Drissi Alami Machichi
« Concurrence Droits et Obligations des entreprises au
Maroc » ; Ed. L'économiste, 2004, p. 229.
* 94 Le respect des droits des
parties a ce qu'elles soient entendues (aviser les parties selon les articles
30, 32, 39 ; assister aux séances, et la présentation de
leurs observations écrites et orales, le droit de la défense est
garantie par les articles 31 35, 42.
* 95 M. Drissi Alami Machichi
« Concurrence Droits et Obligations des entreprises au
Maroc », op. cit. p. 229.
* 96 Voir aussi l'article 41 du
décret n°2-05-772 du 22 juin 2005 relatif à la
procédure suivie devant l'ANRT en matière de litiges, de
pratiques anticoncurrentielles et d'opération de concentration
économique qui énonce :
Pour l'application des articles 30 et 31 de la loi
précitée n° 24-96, dès qu'un exploitant d'un
réseau public des télécommunications ou un fournisseur de
services de télécommunications, y compris de service à
valeur ajoutée, enfreint une disposition législative ou
réglementaire afférente à son activité ou ne
défère pas à une injonction ou ne tient pas compte d'une
mise en demeure ou de l'inexécution d'une décision de l'ANRT et
à la suite à un quelconque manquement, à la
réglementation, signalé par un service de l'ANRT, le directeur de
l'ANRT engage la procédure de sanction par la désignation d'un
rapporteur. (...).
* 97 Voir l'article 42 du
décret susmentionné.
* 98 Rivel
GUILLAUME.op.cit.p.6
* 99
http://deryany.wordpress.com/le-conseil-de-la-concurrence-au-maroc-tenant-ou-aboutissant/
* 100
http://www.aujourdhui.ma, Le 2-9-2008
Par : Ilham Khalifi visité le 1/11/2008.
* 101 Il faut signaler que ce
pouvoir de s'autosaisir n'est pas prévu dans notre système
juridique, mais dans les systèmes comparés, notamment
européens et américains.
* 102
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf;
consulté le 26-12-2008.
* 103
Juris-Classeurs « concurrence consommation »,
procédures de contrôle des pratiques anticoncurrentielles ;
Fascicule 380 ; Editions Techniques-jurisclasseurs-11.1993. p. 4.
* 104 René
Galène ; op. cit. ; p. 66.
* 105 Notamment, des articles
L450-1 à L450-8 du code de commerce français tel qu'il est
modifié par Ordonnance n°2008-1161 du 13 novembre 2008 ;
voir
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000019758031&dateTexte;
Consulté le 12/12/08.
* 106 Les deux phases peuvent être
déduites des dispositions de l'article 62, notamment son 1er
alinéa (« ... de procès verbaux et le cas
échéant de rapports d'enquêtes » art. 62 al.
1.) ; de l'article 63 5ème alinéa (« En ce qui
concerne les enquêtes visées à l'article
64...etc. » bien que l'article 63 parle de deux sortes de
procès verbaux.) ; et de l'article 65 qui traite les enquêtes
sous autorisations judiciaire.
* 107 René
Galène ; op. cit. ; p.58.
* 108 Ibid.
* 109 Juris-Classeurs-
1993 ; op. cit. ; p. 3.
* 110 « Endroit
français, comme en droit communautaire, le choix entre les deux formes
d'inspection est effectué en fonction la sensibilité de
l'infraction suspectée. Dans le cas où la DGCCRF enquête
sur un éventuel cartel, elle recourt le plus souvent à
l'inspection lourde, alors lorsqu'il s'agit d'examiner par exemple des accords
de distribution, elle procède généralement à une
inspection simple » ; Nathalie J. D. ; op. cit. p. 15.
* 111
http://www.journaldunet.com/economie/diaporama/palmares-concurrence/enquete-conseil-concurrence.shtml;
Consulté le 21/02/08.
* 112 Nathalie J. D. ; op. cit. p.
15.
* 113
http://www.ahjucaf.org/spip.php?article530;
consulté le 20-12-08 ;
Il s'agit de : « Contrat type de l'ordre national
des architectes (Honoraires d'architectes/minimum imposé) ; Abus de
position dominante dans le secteur des télécommunications ;
Entente dans le transport maritime dans le détroit de Gibraltar ;
Prix minimum imposé par les producteurs de certains produits laitiers et
de boissons gazeuses ; Vente à perte d'articles audiovisuels ;
Fourniture de gaz médicaux pour les hôpitaux publics.
D'autres enquêtes ou enquêtes préliminaires
sont encours dans les secteurs suivants :
Enquêtes dans le secteur des huiles de tables ;
Enquête préliminaire dans le secteur du plastique PVC ;
Enquêtes préliminaires dans le secteur des activités
maritimes ; Enquête préliminaire à propos des prix de
la manutention dans les ports ; Enquêtes préliminaires
à propos de restrictions à l'accès au transport maritime
de voyageurs. En matière des contrôles relatifs aux
« pratiques restrictives de la concurrence », il est
constaté annuellement en moyenne environ 2800 infractions
essentiellement pour défaut d'affichage et plus rarement pour
défaut de facturation, vente conditionnée ou refus de
vente » ;
Cf.
http://www.telquel-online.com/337/economie1_337.shtml;
consulté le 26-12-08 ;
« Les réunions du Conseil se comptent sur les
doigts de la main, il n'a jamais été saisi par un tribunal de
commerce, et encore moins par le Parlement, alors qu'il peut en principe
émettre des avis à ces institutions au même titre qu'au
gouvernement. D'ailleurs, les seuls dossiers connus pour avoir transité
par cette instance se résument à la tristement
célèbre «guerre des huiles» qui a opposé Lesieur
à son concurrent Savola en 2006, et à la concentration
économique qu'a connu le secteur du sucre avec la privatisation des
sucreries étatiques au profit de Cosumar. Et même pour ces deux
cas, les opérateurs économiques n'ont pas eu droit à un
rapport d'enquête détaillé. L'organe n'a jamais
publié non plus de rapport annuel faisant le point sur l'état des
prix et de la concurrence dans les différents secteurs
d'activité. Il faut toutefois souligner que l'instance a vécu
dans l'ombre du ministère des Affaires économiques et
générales... ».
Cf.
http://www.kompass.ma/actualite/detail.php?ida=10296&url=&menu=1&niveau=1
Concurrence ; Consulté le 12-07-2008 ;
« ... D'autres enquêtes sont lancées
dans plusieurs secteurs. Il s'agit notamment de la plasturgie, la distribution,
la levure (2 opérateurs se partagent le marché) et le
système de facturation de la distribution de l'eau et de
l'électricité. A cela s'ajoute le ciment. Ce secteur, qui
enregistre une croissance sans précédent, dopé en cela par
les grands chantiers et les programmes de logements sociaux, a
décidé d'augmenter les prix. Avec cette nouvelle donne, tous ces
secteurs risquent de passer à la caisse ».
* 114 Nathalie J. D. ; op. cit. p.
1.
* 115 Ibid.; p. 157.
* 116 Ibid.; p. 271.
* 117 Inspiré de la
rédaction de l'article
L.
450-1, du code de commerce français.
* 118 (Cass. crim., 14 nov. 2000 n°
00-81.084) ; in
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf;
Consulté le 26-12-2008.
Contra NA. Suivant une analyse comparable, la chambre criminelle
de la Cour de cassation n'exige pas une enquête préalable pour
mettre en coeur les pouvoirs coercitifs de l'article L. 450-4 du code de
commerce français ; (Cass. crim., 2 avr. 2003, n° 00-30.212,
RLC 2005/4, n° 300, obs. Marie A.; Cass. crim., 10 sept. 2003, n°
02-81.419, D).
* 119 (Cons. conc., déc. n°
00-D-08, 4 avr. 2000, Peintures pour carrosserie de la Société Du
Pont de Nemours, BOCCRF 23 mai, p. 285).; ibid.
* 120 Selon les termes de
l'article 23 du décret n°2-00-854 pris pour l'application de la loi
06-99».
* 121 (Cons. conc., déc.n°
95-83, 12 déc. 1995, Marchés Publics relatifs à la
restauration des murailles du Fort Saint Louis à Fort de France
Martinique) ; voir :
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf
; consulté le 26-12-2008.
* 122 (Cons. conc., déc. n°
98-D-33, 3 juin 1998, Marchés publics de voirie et réseaux dans
le département de l'Hérault) ; ibid.
* 123 En vertu de l'article 66 de la loi
06-99 et l'article L. 450-7 du code de commerce français.
* 124 (Cass. com., 4
févr. 1997, n° 95-10486, BOCCRF 25 mars 1997 p. 184). (CA Paris, 13
déc. 2005, Stés Appia Revillon et Roger Martin) ;
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf
; consulté le 26-12-2008.
* 125 (CA Paris, 9 sept.
1997, sociétés Simat et Carayon, BOCCRF 7 oct. 1997, p. 695).
« Au regard de l'article L. 450-3 du Code de commerce, « la
demande de communication de documents formulée par les enquêteurs
ne peut être imprécise et générale mais doit porter
sur des documents dont ils connaissent l'existence et qu'ils sont en mesure
d'identifier », (CA Paris, 16 déc. 1994, Kangourou
Déménagement e.a, BOCCRF 28 déc. 1994, p. 591). Ainsi, la
Cour de cassation a pu approuver la décision d'une cour d'appel, qui,
après avoir constaté que les enquêteurs avaient
demandé la communication de pièces et documents relatifs aux
études et devis effectués au cours de deux années
déterminées, a énoncé que «cette demande
n'était ni générale ni imprécise dès lors
qu'elle identifiait les documents, devis et études de
déménagements, ainsi que la période de leur
établissement » De même, la Cour d'appel de Paris a pu
valider la communication de cassettes audio qui avaient servies à
enregistrer les intervenants à une assemblée
générale et qui ont été écoutées et
retranscrites sur procès-verbal en présence du dirigeant de
l'entreprise(CA Paris, 1re ch., sect. H, 26 oct. 2004, n° 04/07315,
boulangerie dans le département de la Marne, RLC 2005/2, n° 151,
obs. Cheynel B., confirme Cons. conc., déc. n° 04-D-07, 11 mars
2004, Secteur de la boulangerie dans le département de la Marne, BOCCRF
4 mai 2004, p. 412) ; ibid.
* 126 (Cons. conc., déc.
n° 05-D-32, 22 juin 2005, Pratiques mises en oeuvre par la
société Royal Canin et son réseau de distribution) ;
ibid.
* 127 Le 17 septembre ????????le
tribunal de première instance des communautés européennes
a rendu un arrêt sur la confidentialité de certains documents dans
le cadre d'enquête de concurrence.
www.fidal.fr/file_download.php?filename=_fileup/actualite/FIDAL_Presse_Mai_2008_Concurrences.pdf
-
* 128 (CA Paris, 16
déc. 1994, Ste Kangourou déménagements, préc.; CA
Paris, 14 avr. 1995, Société Martinken e.a., BOCCRF 18 mai 1995,
p. 160; CA Paris, 23 févr. 1996).
* 129
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf
* 130 (Cons. conc., déc.
n° 03-D-54, 28 nov. 2003, Marché des énergies renouvelables,
BOCCRF 13 févr. 2004, p. 42, Recueil Lamy, n° 932, comm.
Sélinsky V.; Cons. conc., déc. n° 06-D-04, 13 mars 2006,
Secteur de la parfumerie de luxe, RLC 2006/8, n° 557, obs. M.D.) ;
Ibid.
* 131 (Cons. conc., déc. n°
00-D-08, 4 avr. 2000, préc.) ; Ibid.
* 132 (CA Grenoble, 17 nov. 1988) ;
ibid.
* 133 (CA Paris, 27 oct. 1998,
pompes funèbres à Gonesse, BOCCRF 20 nov., p. 647, puis rejet du
pourvoi par Cass. com., 9 mai 2001, no 98-22.150, Bull. civ., n°
85) ; ibid.
* 134 Cette faculté
rentre dans le cadre des pouvoirs impartis à ces fonctionnaires en vertu
de l'article 64 de la loi 6.99.
* 135 Ainsi, la Cour d'appel de Paris a
été conduite, sur ce fondement, à annuler des
procès-verbaux mentionnant que le contrôle portait sur
l'évolution des prix des carburants, alors que ces procès-verbaux
avaient par la suite été utilisés pour caractériser
une entente (CA Paris, 8 avr. 1994, distribution des carburants dans le
département d'Eure et Loire, BOCCRF 18 mai 1994, p. 175) ; ibid.
* 136 (CA Paris, 16 déc. 1994,
Kangourou Déménagements e.a, BOCCRF 28 déc. 1994, p. 591;
CA Paris, 14 avr.1995, SA Martinken e.a., BOCCRF 18 mai 1995, p. 160; Cass.
com., 21 mars 2000, no 98-11.957, Bull. civ. IV, no 63) ; ibid.
* 137 (Cass. com., 4 févr.
1997, n° 95- 10.486, Bull. civ. IV, no 40, BOCCRF 25 mars 1997, p. 184) ;
Elle confirme l'arrêt de la Cour d'appel de Paris du 16 décembre
1994 qui avait précisé que « n'ont pas à être
produites les notes internes éventuellement échangées
entre ses services extérieurs et sa direction générale
préalablement au déclenchement de l'enquête » (CA
Paris, 16 déc. 1994, préc.) ; ibid.
* 138 Selon l'article 62 de la
loi 06-99
* 139 M. D. A. MACHICHI,
« Concurrence Droits et Obligations des Entreprises au
Maroc » ; op. cit.; p. 232.
* 140 (CA Paris, 2 avr. 1996,
marchés d'aménagements hydrauliques et divers travaux publics
dans les régions Provence Alpes Côte d'Azur et
Languedoc-Roussillon, BOCCRF, 15 mai 1996, p. 167).
* 141 (CA Paris, 16 janv. 1992, Sarl
Pierre Rossetto, BOCCRF 1er févr. 1992, p. 59).
* 142 (Cons. conc., déc.
n° 01-D-41, 11 juill. 2001, Marchés des titres restaurant et de
titres emploi-service, BOCCRF 24 sept., p. 855).
* 143 (CA Paris, 17 mai 1994, Cerp,
BOCCRF 7 juin 1994 p. 203).
* 144 (CA Paris, 16 déc. 1994,
Ste Kangourou déménagements e.a).
* 145 (Cons. conc., déc.
n° 93-D-21, 8 juin 1993, Acquisition de la Société
européenne des supermarchés par la société Grands
Magasins B du groupe Cora, BOCCRF 25 juill., p. 197, Recueil Lamy, n° 538,
comm. André M.-E.), disposition qui effectivement n'est pas
prévue par le Code de commerce.
* 146 (C. com., art. R. 450-1). La
Cour d'appel de Paris a indiqué que l'apposition des signatures avait
pour objet de certifier, jusqu'à preuve du contraire, la
sincérité et l'exactitude du déroulement des
investigations (CA Paris, 26 sept. 2000, Entreprise Jean Lefebvre) ; (CA
Besançon, 4 juill. 1991, BID n° 2/1995); BOCCRF 25 juill., p. 197,
Recueil Lamy, n° 538.
* 147 (Cass. crim., 26 sept. 1994,
n° 93-84.098, RJDA 1995, no 43).
* 148 (CA Paris, 2 avr. 1996,
préc.).
* 149 (CA Paris, 2 avr. 1996,
préc.; CA Paris, 19 janv. 1999, Société Laurent Bouillet;
CA Paris, 15 juin 1999, Société Solatrag; Cass. com., 9 mai 2001,
n° 98-22.150, Bull. civ. IV, no 85).
* 150 (Cons. conc., déc.
n° 01-D-36, 28 juin 2001, Secteur du béton prêt à
l'emploi en Côte d'or).
* 151 (CA Paris, 9 sept. 1997,
sociétés Simat et Carayon, BOCCRF 7 oct. 1997 p. 695).
* 152 Ce devoir est Inspiré de
l'obligation de rédiger les procès-verbaux « dans le
plus court délai » contenue dans l'article 7 de l'ordonnance
française du 30 juin 1945.
* 153M. D. A. MACHICHI,
« Concurrence Droits et Obligations des Entreprises au
Maroc » ; op .cit. ; p.234.
* 154 (...), Un double est
laissé aux parties intéressées (...).
* 155 (Cons. conc., déc.
n° 00-D-08, 4 avr. 2000, Distribution des peintures pour carrosserie de la
société Du Pont de Nemours).
* 156 (Cons. conc., déc.
n° 95-D-74, 21 nov. 1995, Secteur de la réparation automobile dans
le département de l'Indre).
* 157 Inspiré des termes de
l'article 46 de l'ordonnance de 1986, reproduit à son tour par l'article
L. 450-2 du Code de commerce français,
* 158 M. D. A. MACHICHI,
« Concurrence Droits et Obligations des Entreprises au
Maroc » ; op .cit. ; p.234.
* 159 (CA Paris, 27 oct. 1998,
Groupement d'entreprises de services, BOCCRF 20 nov. 1998 p. 647; CA Paris, 9
sept. 1997, sociétés Simat et Carayon, BOCCRF 7 oct. 1997 p.
695).
* 160 R. Galène ;
op. cit.; p. 48.
* 161 Soulignés par
nous.
* 162 Soulignés par
nous.
* 163
www.fidal.fr/file_download.php?filename=_fileup/actualite/FIDAL_Presse_Mai_2008_Concurrences.pdf
-
* 164 Nathalie J. DOURY ;
op. cit. ; p. 6.
* 165 Ibid. pp. 269. 303.
* 166 M. D. M. Alami ;
DROIT COMMERCIAL FONDAMENTAL, op. cit. ; p. 287.
* 167 Juris- Classeurs-
1993 ; op. cit. ; p. 5.
* 168 Jean Jacques
Israël, « la complémentarité face à la
diversité des régulateurs et des juges », op.cit. p. 9.
* 169 Nathalie
JALABERT-DOURY; « Les inspections de concurrence » ;
op. cit. ; p. 31.
* 170 Idem.
* 171 En droit
communautaire La Commission a listé les principales raisons qui
pouvaient l'amener à procéder à une inspection lourde
plutôt qu'à une inscription simple :
l'entreprise a refusé l'accès à ses
locaux à des inspecteurs de la Commission agissant sur mandat ; la
Commission soupçonne l'existence d'infractions particulièrement
grave et craint que des documents ou autres preuves ne disparaissent ;
dans le passé, l'entreprise a refusé de coopérer
volontairement avec les inspecteurs de la Commission ou de répondre
à des demandes d'informations ; l'entreprise a
antérieurement effectué de fausses déclarations à
la Commission ou l'a induite en erreur alors qu'elle agissait sur une base
volontaire ; les inspections doivent être faites dans plusieurs
entreprises situées dans des Etats membres différents et, pour
que l'enquête menée par la Commission soit efficace, il importe
que les inspections puissent être effectuées simultanément
dans des lieux différents.
* 172 Le sens de
l'administration est très vague, il peut signifier le Premier ministre
ou l'autorité administrative dont il émane les enquêteurs.
Voir l'article 24 du décret n°2-00854 pris pour l'application de la
loi 06-99.
* 173 « Dans le cadre de
l'inspection lourde, les enquêteurs arrivent par surprise (1), en tout
début de la matinée (2), en nombre (3), le cas
échéant sur plusieurs sites de l'entreprise (4), et peuvent
prendre des mesures décisives dès leur arrivée (5), toutes
circonstances qui nécessitent d'avoir mis en place les procédures
permettant d'adopter très rapidement les réactions qui
s'imposent ; (1) concernant la légitimité d'une inspection
« surprise » au regard du droit fondamental au respect de
la vie privée, la Cour de Justice qui a jugé qu'en n'exigeant pas
une communication préalable,... le respect du droit à la vie
privée n'implique aucun droit d'être prévenu à
l'avance... Cette forme d'inspection a pour objet de s'assurer que des
pièces ne puissent disparaître ». Nathalie J. D.; op.
cit. p. 64.
* 174
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf;
consulté le 26-12-2008.
* 175 Nathalie J. D.; op. cit.
p. 2.
* 176 Suivant les dispositions de
l'article 26 de la loi « le Conseil de la concurrence peut, lorsque
les faits lui paraissent de nature à justifier l'application de
l'article 67, recommander au Premier ministre de saisir le procureur du Roi
près le tribunal de première instance compétent aux fins
de poursuites conformément audit article ».
* 177 Selon l'article 24 du
décret n° 2-00-854 du 28 joumada II 1422 pris pour l'application de
la loi n°06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence.
* 178 A l'instar de
l'enquête simple, l'article 66 de la loi rappelle que les
enquêteurs habilités au titre de la loi, peuvent, sans se voir
opposer le secret professionnel, accéder à tout document ou
élément d'information détenu par les administrations, les
établissement publics et collectivités locales.
* 179 Devenu actuellement
l'article L450-4 du code de commerce, modifié par
Ordonnance
n°2008-1161 du 13 novembre 2008 - art. 1
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=ECC675AFB56AE705DD2F5B3F2EE143A1.tpdjo13v_1?cidTexte=LEGITEXT000005634379&idArticle=LEGIARTI000019761579&dateTexte=20090120&categorieLien=id;
consulté le 12-12-2008.
* 180 Autrefois cette autorisation
émanait du président du tribunal de grande instance.
* 181 Article L450-4 du Code de
Commerce ; les termes de ce texte ont été appuyés
par la jurisprudence (Cass. crim., 8 nov. 2006, n° 04-87.351, D).
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf;
* 182 Nathalie J.DOURY, op. cit. ;
p. 201.
* 183 Com, 30 novembre 1999, pourvois
n°98-30.318 e.a. ;
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf;
* 184 (CAA Nancy, 27 juin 1996,
Légifrance n° 94NC00365) ; ibid.
* 185 (TA Strasbourg, 14 mai 1991,
à propos de l'article L.16 B du Livre des procédures
fiscales) ; ibid.
* 186 Ibid.
* 187 Nathalie J. D ; op.
cit. p.82.
* 188 Cass. com., 6 avr. 1993, n°
91-17.835 et Cass. com., 26 oct. 1993, n° 92- 13.658, JCP G 1993, IV,
2720, p. 334, D. 1994, I.R., p. 3, Contrats, conc., consom. 1994, n° 1, p.
9. in
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf
* 189 Cass. com., 15 mars 1994, n°
92-15.501, Bull. civ. IV, n° 116, p. 89, Contrats, conc., consom. 1994,
n° 198, D. 1994, I.R., p. 85, BID 1995, n° 5, p. 23. ; Ibid.
* 190 (Cass. crim., 28 mai 2003, n°
01-86.887, D). Ibid.
* 191 (Cass. crim., 14 févr.
2007, n° 06-80.177, D) ; ibid.
* 192 Voir Annexe A.9. LIVRE IV- DE LA
LIBERTÉ DES PRIS ET DE LA CONCURRENCE. Nathalie J.D. op. cit. p. 391.
* 193 Dans un arrêt
du 10 mars 1992, la cour de cassation avait par exemple jugé
irrégulière l'autorisation de visite domiciliaire donnée
par le juge sur la quelle ne figurait pas la mention que cette demande
d'autorisation soumise en l'espèce par le directeur
général de impôts, était présentée
dans le cadre d'une enquête demandée soit par le ministre
chargé de l'Economie, soit par le Conseil de la concurrence. La cour
avait indiqué que les visas des décrets invoqués par le
directeur général des impôts ne pouvaient suppléer
ce défaut de mention ; René Galène ; op.
cit. ; p. 51.
* 194 C. cass. 6 avril 1993,
SAGTM bâtiment et travaux publics. ; In « Droit de la
Concurrence et Pratiques Anticoncurrentielles », in ibid.
* 195 C. cass. 26 janv. 1993,
SNC Cise. ; ibid.
* 196 Rectifié par nous.
* 197 René
Galène ; op. cit. ; p. 51.
* 198 (Cass. crim., 30 sept. 1991,
n° 90- 83.579 : annulation d'un arrêt d'une Cour d'appel condamnant
pour abus de biens sociaux les personnes mises en cause lors de poursuites
engagées au seul vu des résultats d'une visite domiciliaire
autorisée par ordonnance du président du tribunal de grande
instance, ladite ordonnance, frappée de pourvoi, ayant été
postérieurement annulée).
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf;
* 199 (Cass. crim., 6
déc. 2006, n° 05-85.341, D) ; ibid.
* 200 Nathalie J.DOURY, op.
cit. ; p. 61.
* 201 Il s'agit notamment de
l'article 15 du Code de la Procédure Pénale ; BO.
N°5078 du 30 janvier 2003, p. 315.
* 202 Dans le régime juridique
français, la notification est obligatoire car elle fixe le
départ du délai de pourvoi en cassation de 5 jours contre
l'ordonnance du JLD devant la Cour de cassation. Un procès-verbal de
notification est rédigé et une copie est laissée à
l'occupant des lieux. Il est signé par l'occupant des lieux ou son
représentant, le ou les OPJ et les enquêteurs. Il certifie que
l'occupant des lieux a pris connaissance de l'ordonnance, qu'il en a
reçu une copie certifiée conforme à l'original, qu'il a
été informé des règles à respecter pour
former un pourvoi en cassation.
La notification ne concerne que la communication des
ordonnances principales et secondaires, si nécessaire. La requête
de la DGCCRF adressée au JLD pour obtenir l'autorisation de visite et
saisie et les pièces annexées n'ont pas à être
communiquées aux entreprises visées dans l'ordonnance (Cass.
com., 5 févr. 1991, n° 89-15.030, n° 89-15.134, n°
89-15.588 et n° 89-15.133, P+B). in
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf;
* 203 Nathalie J.DOURY, op.
cit. ; p. 224.
* 204 Nathalie J.DOURY, op.
cit. ; pp. 66.215.
* 205 Selon les termes de l'article 65
de la loi marocaine n° 06-99 et de l'article L450-4 du code de commerce
français.
* 206 (CA Paris, 22 janv. 2002,
BOCCRF, 27 mars 2002, répartition pharmaceutique: il était
soutenu, à tort, que l'opération avait débuté avant
la notification de l'autorisation) ;
http://www.dgccrf.bercy.gouv.fr/documentation/publications/publications_externes/marie_lamy_concurrence.pdf;
* 207
www.fidal.fr/file_download.php?filename=_fileup/actualite/FIDAL_Presse_Mai_2008_Concurrences.pdf
-
* 208 «Les inventaires et mises
sous scellés sont réalisés conformément à
l'article 56 du Code de procédure pénale». Cet article 56,
alinéa 4 CPP prévoit que «tous objets et documents saisis,
sont immédiatement inventoriés et placés sous
scellés. Cependant si leur inventaire sur place présente des
difficultés, ils font l'objet de scellés fermés
provisoires jusqu'au moment de leur inventaire et de leur mise sous
scellés définitifs et ce, en présence des personnes qui
ont assisté à la perquisition...».
* 209 Nathalie J. D. ; op. cit.
p. 67.
* 210 L'article 63 de la loi
06-99 « ... Ils sont rédigés sur le champ pour
celles visées à l'article 65 ci après... »
* 211 Les PV prévus à
l'article 48 de l'ordonnance relatent le déroulement de la visite et
consignent les constatations effectuées. Ils sont dressés sur-le
champ. L'inventaire des pièces et documents saisis est annexé au
PV. Ils sont signés par l'enquêteur, par l'occupant des lieux ou
son représentant. Ces pièces et documents ne peuvent être
opposés aux intéressés qu'après leur restitution ou
lorsque les intéressés ont été en mesure d'en
prendre connaissance.
* 212 D. A. MACHICHI,
« Concurrence Droits et Obligations des Entreprises au
Maroc » ; op .cit. ; p.233.
* 213 Articles 30 et 31 de la
loi 06-99
* 214 L'article 35 de la
loi 06-99 : « ...Les parties en cause peuvent assister aux
séances du conseil ou se faire assister aux séances du conseil ou
se faire assister ou représenter par des conseillers juridiques de leur
choix... » Elles peuvent demander à être entendues par
le Conseil de la concurrence....Le Conseil de la concurrence peut entendre
toute personne dont l'audition lui paraît susceptible de contribuer
à son information....Le rapporteur général peut
présenter des observations orales.....Le rapporteur
général et les rapporteurs assistent aux séances du
conseil sans voix délibérative.....Le Conseil de la concurrence
est tenu de communiquer les dates de ses séances par voie d'affichage
à son siège.
* 215 (Cons. conc.
déc. n° 98-D-33, 3 juin 1998, préc.).
* 216 CA Paris, 26 juin
2007, parfums
* 217 Nathalie J. D.; op. cit
p. 99.
* 218 Com, 19 déc. 1995,
pourvoi n° 94-10. 581 e.a. ;
www.fidal.fr/file_download.php?filename=_fileup/actualite/FIDAL_Presse_Mai_2008_Concurrences.pdf
-
* 219 Ibid. p255.
* 220 Pacte de 1966 accessible sur le
site du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme,
http://www.unhchr.ch, Article 14(2)
g.
* 221 Ibid.; p. 37.
* 222 CJCE, arrêt du 18 octobre
1989, Orkem, aff.374/87, Rec. P. 3283, voir également TPI,
arrêt du 8 mars 1995, Société Générale, aff.
T-34/93, Rec. P. II-545. in les inspections de la concurrence, ibid.
p. 39.
* 223 Nathalie J. D. op. cit.
p. 40 ; pour plus de précision voir p. 255.
* 224 CJCE, arrêt du
17octobre 1989, Dow Chemical Iberica e.a., Rec. P. 3165, voir également
CJCE, arrêt DU 26 JUIN 1980 ? National Panasonic, aff. 136/79, Rec.
P. 2033 ; in« Les inspections de concurrence » ;
Nathalie JALABERT-DOURY; op. cit. p. 33.
* 225 Selon l'alinéa 6 de
l'article L450-4 du code de commerce français.
* 226 Nathalie J. D. op. cit.
p. 65.
* 227 BO. N° 5078 du 30
janv. 2003. p. 315.
* 228 En vertu des
dispositions de l'article 65 al. 5. seuls les personnes cités peuvent
prendre connaissance des pièces et documents avant leur saisie.
* 229 Article 34 de la loi
06-99.
* 230 Cass. crim, 9 févr. 2005,
n° 03-86.795, Bull. crim., n° 53.
www.fidal.fr/file_download.php?filename=_fileup/actualite/FIDAL_Presse_Mai_2008_Concurrences.pdf
-
* 231 Cass. com, 12 nov.
1996, n° 94-13.943 et n° 94-13.944 (2 arrêts).
* 232 Cons. Conc. déc. n°
97-D-39 du 17 juin 1997 relative à des pratiques mises en oeuvre par
différentes entreprises dans le secteur du béton prêt
à l'emploi dans la région Provence Alpes Côte d'Azur,
BOCCRF n° 15 du 30 août 1997.
* 233 Cons. Conc. déc. n°
00-D-68 du 17 janv. 2001 relative à des pratiques concertées sur
des marchés de transport de personnel d'entreprises, BOCCRF n° 10
du 24 juill. 2001.
* 234 Nathalie Jalabert-Doury,
préc., p. 243.
* 235 JLD de Lille du 16
déc. 2005, Comité français du gaz et du propane/DGCCRF.
* 236 Voir en annexe la
pièce XII, ordonnance du Juge des libertés et de la
détention de Nanterre en date du 17 juill. 2007 concernant une
opération de visite et de saisie dans les locaux de la
société Schering-Plough, p. 5, dernier
attendu ?????????????????????????????
* 237 CA Paris, 1ère
sect. conc., 15 mai 1991.
* 238 (TPICE, 17 sept. 2007,
préc., point 88 : La protection au titre de la confidentialité
des communications entre avocats et clients implique également que, une
fois que la Commission a adopté sa décision rejetant une demande
à ce titre, elle ne doit prendre connaissance du contenu des documents
en cause qu'après avoir donné à l'entreprise
concernée la possibilité de saisir utilement le Tribunal.
À cet égard, la Commission est tenue d'attendre que le
délai pour introduire un recours à l'encontre de sa
décision de rejet se soit écoulé avant de prendre
connaissance du contenu de ces documents. En tout état de cause, dans la
mesure où un tel recours n'a pas d'effet suspensif, il appartient
à l'entreprise concernée d'introduire une demande en
référé visant au sursis à l'exécution de la
décision de rejet de la demande de cette protection).
* 239 Paris, 16 janvier 1992.
BOCC. 1er véfrier 1992. 59 ; Décision Cons. Conc. n°
94-D-19 du 15 mars 1994, BOCC. 24 juin 1994 ; in
L.Vogel,p.782***************-*-*-*-*-*
* 240 Nathalie. p 71.
* 241 En ce sens, l'article
L450-4 du code de commerce français précise que les pièces
et documents saisis sont restitués à l'occupant des lieux, dans
un délai de six mois à compter de la date à laquelle la
décision du Conseil de la concurrence est devenue définitive.
L'occupant des lieux est mis en demeure, par lettre recommandée avec
avis de réception, de venir les rechercher, dans un délai de deux
mois. A l'expiration de ce délai et à défaut de diligences
de sa part, les pièces et documents lui sont restitués, à
ses frais.
* 242 TGI Digne-les-Bains, 21 mars 1990,
Petites affiches, 2 mai 1990, p. 6 ou JCP E 1990, II, n° 15834 ;
Cass. com., 14 janv. 1992, n° 90-10582 ; Cass. com., 14 janv. 1992,
n° 90-10602 ; Cass. com., 29 oct. 1991, 3 arrêts, n° 90-12923,
90-12925 et 90-13362 ; Cass. com., 12 déc. 1995, 5 arrêts,
n° 93-21605, 93-20979, 93-20978, 93-20810 et 93-20980 ; Cass. com.,
11 janv. 2000, n° 97-30.190 et 97-30.191., Bull. civ. IV, n° 9.
www.fidal.fr/file_download.php?filename=_fileup/actualite/FIDAL_Presse_Mai_2008_Concurrences.pdf
-
* 243 Nathalie p. 35.
* 244 Cass. com., 20 oct. 1998
n° 96-30.117
* 245 Ibid.p.74
* 246 N. J. DOURY;
« Les inspections de concurrence » ; op. cit. ;
p.34.
* 247 CJCE, arrêt du 17
octobre 1989, Dow chemical Iberica e.a., aff. 97/87 e.a., Rec. P. 3165. in
« les inspections de concurrence », Nathalie J. D. ;
op. cit. p. 44.
* 248 Art. 568 C. pr.
pén.
* 249 Cass. com., 4 avr.
1995, n° 771 D, Société Cogelec, pourvoi n° 771 D, RJDA
7/1995 n° 864
* 250 (CA Paris, 30 janv. 2007, Travaux
routiers en Seine-Maritime, Contrats conc. consomm. 2007, comm. 3).
* 251 CJCE, arrêt du
26 juin 1980, National Panasonic, aff. 136/79, Rec. P. 2033, Nathalie p. p. 32
et 51
* 252 CJCE, arrêt du 26
juin 1980, National Panasonic, aff. 136/79, Rec. P. 2033.
* 253 CJCE, arrêt du 22
octobre 2002, Roquette Frères, aff. C-94/00, Rec. P. I-9011.
* 254 (CA Paris, 22 janv. 2002,
répartition pharmaceutique, BOCCRF 27 mars 2002).
* 255 (Ord. JLD Bobigny, 12
juill. 2005, Adecco/Védior et Védiorbis, inédit).
* 256 (CA Paris, 25 sept. 2001,
Société Courriers de Seine et Oise e.a., transports de personnel
d'entreprises, BOCCRF 24 juill. 2001).
* 257 cf., notamment, Cass.
com., 18 mai 1999, n° 98-30.008, D; sur les opérations de visite
concernant des pratiques relevées dans le secteur des marchés de
fourniture de câbles à isolation synthétique, cf. Ord. JLD
Paris, 22 sept. 2003, Sagem; Ord. JLD 30 sept. 2003, Nexans confirmée
par Cass. crim., 9 févr. 2005, n° 03-86.664 et Ord. JLD Paris, 30
oct. 2003 Draka confirmée par Cass. crim., 9 févr. 2005 n°
03-86.795, Bull. crim. n° 53
* 258 Il n'est pas
suffisant pour cela de faire une simple référence aux
présomptions de pratiques anticoncurrentielles mentionnées dans
l'ordonnance et d'en conclure que les pièces en question « ne se
rapporteraient manifestement pas à ces agissements » (JLD Paris, 30
juin 2005, 2 décisions SA Canal+ et SA Groupe Canal), sans la moindre
précision supplémentaire pouvant permettre de savoir sur quel
raisonnement elle se fonde pour soutenir cet argument. Ce type de contestation
n'est pas recevable car beaucoup trop général.
* 259 Cass. crim., 14 nov.
2007, n° 05-85.739, D
* 260 Jean Jacques
Israël, « la complémentarité face à la
diversité des régulateurs et des juges », op.cit. p. 9.
* 261 Christopher Bellamy,
président la Competition Commission Appeal Tribunal, article
reproduit avec l'amiable autorisation des petites affiches (23janvier 2003,
n°17, p.38). Le juge contrôleur du régulateur ; p. 5.
* 262 Idem. p.6
* 263 BAZEK Michel, op.cit.
p.12.
* 264 Elie
ALFANDARI, « le pouvoir de conciliation de juge »,
op.cit. p.15.
* 265 Ibid. p. 107.
* 266 Laurence Boy, op.cit. p.
9.
* 267 M. Drissi Alami Machichi
« Concurrence Droits et Obligations des entreprises au
Maroc » ; Ed. L'économiste, 2004, p. 230.
* 268 « Il faut bien
séparer les fonctions de jugement de celles de recherches et
d'investigation », Patrick Wolf, « L'importance
d'indépendance d'une autorité de concurrence » op.cit.
p. 17
* 269 Jean Jacques
Israël, « la complémentarité face à la
diversité des régulateurs et des juges », op.cit. p. 8.
* 270
http://deryany.wordpress.com/le-conseil-de-la-concurrence-au-maroc-tenant-ou-aboutissant/
* 271
http://www.telquel-online.com/337/economie1_337.shtml;
consulté le 26- 12-08.
Seulement, à l'époque, les membres dudit Conseil, y
compris son président, ont été nommés par simple
décret du Premier ministre. Aujourd'hui, pour succéder à
Othman Demnati, Abdelali Benamour a eu le privilège d'être
désigné par la plus haute autorité du pays. Et c'est tout
sauf un détail. «Une nomination royale est synonyme de plus de
prérogatives, de moyens et d'autonomie», glisse un connaisseur des
arcanes de l'administration.
* 272
http://www.telquel-online.com/337/economie1_337.shtml
* 273
www.aujourdhui.ma/couverture-details65828.html
- 50k
* 274 op. cit. p.
213 :
* 275 Juris-Classeurs-
1993 ; op. cit. ; p. 4.
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