IV.4. PROFIL DES ADOLESCENTES EXPOSEES A LA MATERNITE PRECOCE
AU CONGO
Dans cette section, nous recourons à l'Analyse
Factorielle des Correspondances Multiples (AFCM) afin de visualiser les
associations entre les différents facteurs de notre étude. Nous
utilisons le logiciel SPAD et nos analyses ne porteront que sur le plan
factoriel constitué par les trois premiers axes. Les autres principaux
résultats de la procédure nécessaires à
l'interprétation du plan factoriel sont présentés en
annexes (tableau A14). L'interprétation se fait au moyen des
contributions des modalités à la formation des axes factoriels
ainsi que de leurs coordonnées sur ces axes. Seules les modalités
dont la contribution est supérieure à l'inertie théorique
moyenne (ici 100/51 2) sont retenues pour commenter le plan factoriel.
a) Interprétation des axes factoriels
Le premier axe factoriel explique 10,68% de l'inertie totale
des variables retenues ; il définit les adolescentes selon leur
environnement familial :
§ D'une part, on trouve les adolescentes appartenant aux
ménages de niveau de vie faible, qui n'ont jamais été
exposées à la télévision, socialisées dans
le milieu rural et d'un niveau d'instruction primaire (coordonnées
négatives) ; et,
§ D'autre part, les adolescentes appartenant aux
ménages de niveau de vie élevé, souvent exposées
à la télévision, socialisées dans les grandes
villes et ayant le niveau d'instruction secondaire ou plus (coordonnées
positives).
L'axe 1 fait ainsi apparaître que l'augmentation du
niveau de vie des ménages est associé à l'accès des
adolescentes aux médias, favorisé par une forte urbanisation et
une scolarisation relativement meilleure, qui permettent aux adolescentes
d'être moins exposées à la fécondité
précoce.
Le second axe factoriel explique 9,13% de l'inertie totale. Il
montre une opposition des adolescentes selon leurs caractéristiques
individuelles, leurs comportements à l'égard de la
procréation et leur fécondité. On trouve dans la partie
positive les adolescentes ayant une connaissance relativement bonne de leur
cycle ovulatoire, mariées, utilisant les méthodes contraceptives
modernes mais ayant déjà connu une maternité
précoce ; et dans la partie négative les adolescentes
n'ayant aucune connaissance du cycle ovulatoire, célibataire,
n'utilisant aucune méthode contraceptive mais n'ayant jamais
expérimentées la maternité précoce. On peut ainsi
dire que dans le contexte congolais, les adolescentes ne
s'intéresseraient beaucoup plus à leur cycle ovulatoire ou
à la contraception que lorsqu'elles sont en union et après avoir
expérimenté la fécondité.
Le troisième axe factoriel explique 5,53% de l'inertie
totale et représente les adolescentes selon leur environnement
socioculturel et/ou socioéconomique. Il montre, en effet, l'opposition
entre d'une part, le groupe ethnique Kongo, la résidence en milieu
semi-urbain (partie négative) et, d'autre part, les groupes Mbochi et
Téké, et la résidence en milieu urbain (partie positive).
Cet axe traduit en effet l'association de la fécondité
précoce avec, d'une part, les valeurs socioculturelles et, d'autre part,
le degré d'urbanisation.
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