Conclusion partielle
Au terme de cette première partie consacrée
à la présentation de Héritiers de la Justice,
nous pouvons affirmer qu'elle est une organisation non gouvernementale et sans
buts lucratifs issu du programme évangélisation
libératrice créé en 1991 par l'ECC/ Sud -Kivu. Les
conflits que traversait cette institution protestante vers les années
1991 ayant conduit à la disparition de l'un de ses programmes
dénommé Groupe Technique d'Encadrement Régional
(GTER), les Laïcs protestants (juristes, sociologues, psycho
pédagogues, théologiens), dans le souci de sauver le programme
évangélisation libératrice, l'ont doté, en
1993, d'une personnalité juridique sous le nom de Héritiers
de la Justice. Dès lors, le programme
évangélisation libératrice de l'ECC est devenue
une association sans but lucratif jouissant d'une personnalité juridique
propre et dont l'ECC n'est que tuteur moral. L'histoire de Héritiers
de la Justice comprend donc deux grandes périodes : la
première part de sa création en 1991 à février
1993. A cette période, il n'était que question d'un programme
évangélisation libératrice de l'ECZ / Sud -Kivu.
La seconde période part de mars 1993 à nos jours. Pendant cette
période, le programme évangélisation
libératrice est devenu une association sans but lucratif jouissant
d'une personnalité juridique le rendant autonome par rapport à
l'Eglise du Christ au Congo.
S'agissant du contexte et de motivation de sa création,
il apparaît que cette association a été créée
dans le contexte de l'entrée de la RD Congo, alors Zaïre, dans le
processus de démocratisation proclamé par le Maréchal
Mobutu en 1990 ; processus mettant fin au monopartisme et au régime du
MPR caractérisé par la violation massive des Droits Humains, le
népotisme, les tracasseries militaires, la corruption, l'injustice
sociale, ainsi que du musellement de la population et de la presse.
Régie par les statuts, le ROI et un règlement du
personnel, la structure de Héritiers de la Justice comprend
cinq organes dont l'AG, le CA, la présidence, le comité directeur
et le secrétariat exécutif.
tous, travaillent sous la supervision de l'administration
chapotée par le Secrétaire Exécutif de l'Association.
Parmi ces programmes figurent, celui de la formation et renforcement
institutionnel, celui d' « Aide Légale, Protection et Recherche
», celui dit Femme et enfant ; et celui de Campagne et Communication.
Concernant l'interaction entre HJ et les autres structures
d'encadrement de la population dans la Province, les recherches ont
révélé que le rapport est nuancé étant
donné qu'avec les églises protestantes, la relation est
d'indifférence à cause de l'incertitude sur son appartenance ou
pas à l'ECC; avec les autorités politico- militaires et
policières, la relation est soit bonne , soit de tension ; avec les
autres organisations locales des DH, la relation est de collaboration ; et avec
la population à la base, l'association jouit de la
crédibilité de cette dernière.
En matière de stratégie de travail, HJ fait
usage de la protection des DH pour l'ensemble de la population et la promotion
des DH aux seuls élèves et enseignants de 1. 028 écoles
primaires et secondaires pour la paix qu'elle encadre. Ce qui rend moins
visible sa contribution à l'émergence d'une culture juridique et
de paix dans la Province étant donné que son approche n'est pas
globalisante, n'impliquant pas toutes les autres structures de socialisation
présentes dans la Province (familles, les confessions religieuses, les
syndicats, les mutualités tribalo-ethniques, les médias, les
partis politiques et la société civile).
Pour son renforcement institutionnel, nous proposons que
l'association clarifie sa relation avec l'ECC pour fonctionner comme RIO,
COPARE et le programme éducation à la démocratie ; qu'elle
réduit ses programmes de cinq à trois (le Secrétariat
Exécutif, le Programme Promotion des Droits Humains et le Programme
Protection des Droits Humains) laissant ainsi les autres activités au
RIO, COPARE et au programme éducation à la démocratie de
l'ECC.
De ce qui précède, les hypothèses de
départ sont confirmées. Devant ce constat, une question reste
pendante : Comment Héritiers de la Justice devra -t-elle impliquer
les autres structures de socialisation au processus d'information et de
formation des citoyens au droit à travers la Province?
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