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Exploitations agricoles familiales et projets d'agrocarburants de proximité au Sénégal: cas du projet Jatropha dans le département de Foundiougne

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par Amadiane DIALLO
Université catholique de Louvain - Master 2 en politique économique et sociale finalité développement/ politique et gestion de projets 2011
  

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2- Présentation du projet de Jatropha de proximité

2.1- Présentation générale

Le cas d'étude est un projet de plantations de Jatropha localisé dans le département de Foundiougne (confère carte en annexe). Les acteurs directs de ce projet sont la Fédération des groupements de Producteurs de Tabanani (Jatropha) de Foundiougne (FPTF) composée de 10 groupements de 400 agriculteurs et la société Performances qui est un cabinet spécialisé dans le conseil pour un développement durable.

Ce partenariat entre la structure sénégalaise de conseil (Performances) et l'association de producteurs a abouti à l'initiative du programme dénommé « Energie Eau Solidarité Foundiougne (EESF) » murie et portée depuis 2007. Son objectif est « de créer les conditions d'une amélioration significative et durable des conditions de vie dans le département de

18 SBE est le nom de la Société Boulonnerie Europe S.p.A, société faisant partie du groupe Vescovini

Foundiougne (Région de Fatick, Sénégal) : les revenus générés par la valorisation de la production de plantations de Jatropha (Tabanani en langue locale) permettront de développer et de pérenniser l'accès des populations à des services d'eau et d'électricité de qualité. ». Il se veut « porteur de valeurs de solidarité et d'équité, sans lesquelles il ne peut y avoir de développement durable. » (EESF, 2009).

La stratégie retenue est le développement d'une filière courte de production d'huile végétale pure à base de Jatropha contrôlée par les acteurs ruraux eux-mêmes à savoir les producteurs, les transformateurs et les promoteurs de produits et services dérivés. Ainsi, le programme s'est structuré autour d'une trentaine de pôles de développement, zones de production regroupant 5 à 10 villages.

Le programme EESF lancé en juin 2008, a fait ses premiers pas selon la chronologie suivante :

? la mise en place de la structure de gestion du programme en l'occurrence la SOPREEF (Société pour la Promotion de l'Accès à l'Energie et à l'Eau dans le département de Foundiougne), société à responsabilité limitée (SARL) de droit sénégalais créée par les deux protagonistes cités supra. Le capital de la société est ouvert à d'autres partenaires. Seulement, la signature d'une convention d'associés est un préalable à l'entrée de tout nouvel associé au capital de SOPREEF.

? La mobilisation de 400 agriculteurs de la Fédération des Producteurs de Tabanani pour la réalisation des premières plantations;

? L'identification des 5 premiers pôles de développement, la définition de leur mode de gestion et l'étude de faisabilité pour l'établissement d'une première plateforme multifonctionnelle dans un pôle.

Les instigateurs entendent donner à SOPREEF le cachet d'une entreprise solidaire au sein de laquelle l'ensemble des acteurs sont représentés et bénéficient d'une méme capacité de participation aux processus de décision. C'est ainsi qu'ils ont arrêté que les paysans et les experts décident à voix égales au sein du conseil d'administration. Néanmoins, les experts mettent souvent à profit leur savoir-faire et leurs relations au service de l'entreprise commune pour « faire avancer les choses ».

Les premiers acquis du programme EESF capitalisés dans les rapports 2008-2009 sont les suivants :

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Mémoire Master Amadiane DIALLO

? Expression d'un engagement fort, de chacune des parties impliquées, à réaliser le programme : le programme a été entièrement autofinancé jusqu'en fin février 2009, et le niveau de cohésion est très élevé entre la FPTF et le concepteur du projet, la société Performances. L'investissement réalisé par ses promoteurs représente à cette date environ 50 Millions FCFA.

? Contribution active à la promotion d'un modèle de développement durable : le programme diffuse sur le site internet du RIAED (Réseau International d'Accès aux Energies Durables) les connaissances qu'il a capitalisées (notes relatives à la culture du Jatropha, à la conception d'une unité de trituration villageoise, à la relation entre biocarburants et développement durable, sécurité alimentaire notamment...).

? Etablissement de partenariats pour le développement des connaissances sur la culture du Jatropha : partenariat avec ADG (qui met déjà en oeuvre un programme d'expérimentation sur la culture du Jatropha au Sénégal, avec l'appui de la Faculté d'Agronomie de Gembloux) et GERES (ONG française animant un réseau régional de porteurs de projets de production d'huile végétale pure).

? Recrutement d'un technicien agricole : sa mission à court terme est d'accompagner les producteurs de la FPTF afin de maximaliser le taux de réussite dans l'établissement des plantations et de capitaliser leur expérience.

? Etablissement d'un partenariat avec le Programme National Plateformes Multifonctionnelles financé par le PNUD : l'objectif est d'installer au niveau de 5 pôles de développement, des plateformes fonctionnant à l'huile Jatropha équipées d'un moteur de 20 cv, d'un broyeur et d'un " décortiqueur » à céréales, d'un alternateur (recharge de batteries, soudure) et d'une presse à huile.

Le programme EESF a aussi prévu l'installation d'une huilerie polyvalente de trituration de Jatropha, d'arachide et de sésame au niveau central du département. Un des objectifs sera de produire des huiles alimentaires de première extraction à froid, avec option « label bio » en plus de la production de biodiésel. Ce qui implique une logique de production globale avec des consommations énergétiques minimes (pas d'engrais minérales, ni de pesticides...). En plus, il sera établi au niveau de chaque zone de production une petite huilerie locale de même type pour favoriser la " production au niveau des pôles de développement ruraux d'huile végétale brute et son utilisation au niveau local pour générer de la force motrice ou de l'électricité ».

Ainsi, le programme met en oeuvre des activités qui visent « à développer les capacités locales à trois niveaux : intégration de plantations villageoises de Jatropha dans les systèmes agricoles existants, gestion des investissements réalisés dans les zones de production, et techniques de transformation et de commercialisation. Sa stratégie est de décentraliser les activités de transformation afin de maximiser les revenus générés directement au niveau villageois. »

Le lancement du programme EESF a été facilité par :

? les premiers investissements du principal promoteur qu'est le cabinet Performance

? la mise en place du cadre de gestion du programme (EESF) qui a bénéficié d'un appui financier de la Fondation Veolia pour ses 6 premiers mois d'activité.

? L'établissement d'une convention cadre qui définit les partenariats stratégiques sur lesquels s'appuiera le programme EESF ; elle a été officiellement validée par l'Agence Sénégalaise d'Electrification Rurale (ASER), le Programme Régional Energie Pauvreté (PREP), le Programme Eau Potable et Assainissement pour le Millénaire (PEPAM), le Conseil Régional de Fatick (CRF), le programme AREED de l'ONG ENDA Tiers Monde.

? la distribution de semences de Jatropha curcas auprès de 10 groupements de

producteurs pour la plantation d'environ 400 ha dans une vingtaine de villages.

Le démarrage opérationnel du volet « biocarburant » du programme EESF a été effectif en fin juin 2008 avec le début des plantations de Jatropha.

2.2- Les modes de plantation du Jatropha suggérés aux exploitations agricoles familiales Trois modes de plantations ont été recommandés aux producteurs pour la plantation du Jatropha.

? En culture pure : la première recommandation est de semer dès les premières pluies afin de bénéficier d'une période de croissance la plus longue possible. Les écartements préconisés sont de 2,5 x 2,5 m pour une densité de semis de 1600 plants/ha.

? En culture associée : il a été conseillé d'alterner, dans une même parcelle, le Jatropha et la culture annuelle de préférence l'arachide avec des écartements entre les lignes de Jatropha de 10 m et 2,5 m sur la ligne. Ce qui va donner une densité de 400 plants à l'hectare. Les lignes de semis de l'arachide doivent aussi être espacées de celles du

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Jatropha d'au moins 50 cm. C'est le mode de plantation qui a été le plus conseillé par le projet.

? En haie vive : le Jatropha doit être planté en deux rangées espacées de 0,50 m avec des écartements de 1 m entre les plants. Ce qui donne l'équivalent de 800 plants pour la clôture d'une parcelle d'un ha ou 2000 plants sur une haie d'un km.

Les semis directs ont été encouragés dès la première année. Mais, face aux attaques dévastatrices des iules et des sautereaux au stade plantule, le recours aux pépinières a été l'alternative salvatrice. Le traitement avec le «margousier» ou «neem» (Azadirachta indica) est préconisé pour lutter contre les éventuelles attaques.

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