10.2. Caractérisation de la matière
organique d'Acacia auriculaeformis
10.2.1. Production et caractéristiques du
potentiel
agrochimique de la litière d'A. auriculaeformis
La litière, matière sèche dans la
station forestière à Pahou, est évaluée à
41.130 kg.ha-1 avec une teneur moyenne en azote de 402,87
kg.ha-1. Cette valeur est proche de celle obtenue par Zakra (1997)
dans la région du littoral du Sud-Est de la Côte d'Ivoire avec un
potentiel de restitution de 350 et 420 kg.ha-1 respectivement pour
A. auriculaeformis et A.
mangium après un traitement de recépage tous les 4
ans.
Néanmoins, la litière dans cette station
est pauvre en K (10,08 kg.ha-1) et en Mg (9,3 kg.ha-1)
contre respectivement 38 kg.ha-1 et 25 kg.ha-1 pour le K
et le Mg signalés en Côte d'Ivoire. Par ailleurs, la teneur
moyenne de la litière en N reste aussi faible. On observe en effet que
la concentration en N pour les deux premières couches de litière
est inférieure à 2 p.c.. Ce constat de la pauvreté
d'Acacia en N est similaire au résultat obtenu
au Zimbabwé par Chikowo (2004), qui constate que
ce matériel de légumineuse
utilisé par les paysans en Afrique Australe est souvent de concentration
en N inférieure à 2 p.c.. L'apport d'un tel matériel de
légumineuse dans les systèmes agroforestiers dans le
Sud-Bénin nécessite un apport complémentaire d'azote
minéral.
En complément à la biomasse
litière, la densité des iules dans les débris
d'Acacia auriculaeformis, dans la station
forestière à Pahou est variable et de l'ordre de 2 à 8 par
m2. Cette macrofaune fournit 3,4 (#177; 0,95) g de matière
sèche par m2. Ces résultats sont à rapprocher
de ceux de Djakou et al. (1986) qui en
appréciant le rôle de ces myriapodes diplopodes dans la
décomposition des litières en zone forestière de
Côte d'Ivoire, ont estimé aussi le nombre des iules variable mais
dans une classe d'amplitude plus large de 10 à 20 par m2 pour
une biomasse similaire de 2 g par m2. Certes, la contribution
chimique de cette biomasse animale à la valeur de la litière
reste faible.
10.2.2. Caractérisation des émondes ou
matière organique
fraîche d'A. auriculaeformis
La biomasse des légumineuses est
utilisée dans les systèmes agroforestiers surtout pour leur
apport d'azote. Les teneurs moyennes en azote des feuilles fraîches ou
émondes d'A. auriculaeformis sont
respectivement dans les stations forestières de Pahou (30,12
g.kg-1 de MS) ; de Sèmè (29,35 g.kg-1 de
MS) et de Ouèdo (28,5 g.kg-1 de MS). Les résultats de
l'étude dégagent pour les émondes d'A.
auriculaeformis une teneur moyenne en N de 2,9 % pour des
plantations de 8 ans d'âge. Louppe et al.
(1998) dans une étude de caractérisation pour le
maintien de la fertilité dans trois jachères arborées
à Korhogo, au Nord de la Côte d'Ivoire découvrirent que la
teneur moyenne en N des émondes d'Acacia auriculaeformis
de 6 ans d'âge est de 2,53 p.c. MS. Toutefois, cette
matière organique apportée en engrais biologique devra être
décomposée pour être utilisée par la plante
cultivée.
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