La végétation est
caractéristique pour chacune des stations et bien que la plupart des
stations concernées par l'étude soient situées dans la
région littorale et sub-littorale fortement anthropisée, le
botaniste peut encore y apprécier une diversité biologique et
distinguer successivement :
· à Sèmè, une
végétation rase et clairsemée, formée
essentiellement d'halophytes comme Cyperus crassipes
et Ipomoea spp sur le cordon littoral
fonctionnel ; tout juste à l'arrière plan un « bush »
prélittoral formé de ligneux fonctionnel buissonnant comme
Chrysobalanus orbicularis et quelques lianes comme
Passiflora faetida. Sur ces sables quaternaires,
Akoègninou (2004) retrouve Syzygium guineense
var.littoral, à coté de
Chrysobalanus icaco L.
subsp.orbicularis. Cette végétation a
presque partout disparu et fait place à des plantations de
Casuarina equisetifolia, Acacia auriculaeformis, Eucalyptus
camaldulensis, Cocos nucifera et dans les zones basses
temporairement inondées, Melaleuca leucodendron
exploitée pour la production d'une huile essentielle pour
la pharmacie ; en dehors de la zone de la réserve forestière
d'Etat les populations cultivent le manioc : Manihot
esculenta Linn, la canne à sucre : Saccharum
officinarum Linn et la tomate : Solanum
esculentum Linn et installent des plantations d'anacardier
: Anacardium occidentale Linn.;
· à Pahou, sur le cordon ancien, sur les
sables jaunes, la végétation climacique est une forêt
arbustive à Lophira lanceolata Van Tiegh. ex
Keay; cette espèce est la plus abondante. Elle forme par endroits pour
employer la terminologie de Descoings (1971) une formation simple, unistrate
arbustive haute avec quelques arbres bas, claire et serrée.
Akoègninou (2004) caractérisera la formation
végétale dans l'Arrondissement d'Ahozon (latitude 6°23' N),
de forêt claire. Il
rattache une présence si méridionale de
cette formation claire à une «histoire ancienne ». Les
espèces éparses en association avec Lophira
lanceolata sont : Chrysobalanus
ellipticus, Symphonia globulifera,
Borassus aethiopum et quelques espèces
zoochores comme Vitex doniana, Parkia
biglobosa (Paradis et al., 1978) ; cette
forêt est remplacée aujourd'hui en grande partie par des
plantations d'Acacia auriculaeformis sur toute la
station forestière ; C'est par cette station que l'Unité de
Recherche Forestière du Bénin a introduit dans le pays
l'espèce Acacia auriculaeformis en 1980. Des
placeaux d'Hymenia courbaryl, de Pinus
caribea, de Pinus elliotii,
Pinus patula, et
d'Eucalyptus de diverses espèces sont des
stigmates du passé de la station de recherche forestière de
Pahou.
· à Ouèdo, on peut distinguer des
formations végétales du plateau de terre de barre au Nord du
cordon ancien sur le continental terminal ; ces formations sont très
dégradées à cause de l'occupation humaine qui est
très ancienne (Aubreville, 1937 ; Mondjannagni, 1977) ; Ouèdo
n'est maintenant qu'une forêt plantée de main d'homme en terme
forestier ; on y rencontre Tectona grandis,
Acacia auriculaeformis, Senna
siamea et dans les environs hors de la station forestière
Elaeis guineensis et quelques espèces
ligneuses de première grandeur noyées dans un tapis
graminéen comme Cola cordifolia vestige d'une forêt dense ; les
populations riveraines s'adonnent aussi à la culture du manioc, du
maïs ; la jachère naturelle a presque partout disparu aussi
;
· à Zouzouvou, dans les hameaux de
Zouzouvou, zones d'occupation humaine très ancienne il n'existe plus de
formation végétale naturelle. Holarrhena floribunda
(G. Don) Dur. Et Schinz est la seule espèce
forestière rencontrée. Elle est dispersée dans des
jachères à palmier vignoble. Ce dernier est souvent
sévèrement élagué pour des cultures annuelles
associées notamment le maïs. Holarrhena floribunda
est pourvoyeuse de bois blanc de diamètre faible et surtout
utilisé en
menuiserie locale. Il faut signaler que ce terroir
site de Recherche - Développement abrite aussi comme
végétation de petites plantations
d'Acacia et autres légumineuses dans des
expériences pilotes de jachère plantée.