L'évaluation du nombre et du poids des nodules
est une approche simple, trop souvent négligée, qui donne
cependant un ordre de grandeur de la fixation de l'azote. Lorsque les
conditions de milieu sont favorables, on admet, en moyenne, que 1 g de nodules
(poids de matière sèche) d'un arbre fixateur (légumineuse
et espèce actinorhizienne) fixe 1 g d'azote par an (Ganry et Dommergues,
1995). La méthode a souvent été utilisée surtout
pour s'assurer de la formation et de l'efficience de nodules de
l'espèce. D'ailleurs, Kadiata et al. (1995)
s'en sont servi pour la fixation de l'azote en vase de végétation
de Leucaena leucocephala.
Ezenwa et Atta-Krah (1992) l'emploient sur le
Gliricidia sepium et Leucaena
leucocephala pour étudier les effets des options de gestion
des haies sur le nombre et le poids frais de nodules par plant et par
intervalles d'émondage dans le Sud-Ouest du Nigeria, à
l'IITA-Ibadan.
La nodulation des arbres présente des
particularités. En effet, elle a trois caractéristiques que l'on
retrouve plus rarement ou pas du tout chez les plantes annuelles : elle peut
être pérenne, profonde ou aérienne.
La nodulation est pérenne pour toutes les
espèces actinorhiziennes. Pour les légumineuses, les nodules
pérennes semblent plus rares (Dunham, 1991 ; Giffar, 1971), bien qu'ils
aient été observés dans le cas d'Albizia
lebbeck. La pérennité des nodules présente un
avantage certain puisque la fixation de l'azote peut recommencer dès que
les conditions sont favorables : il n'est pas nécessaire d'attendre une
nouvelle infection, processus qui requiert des conditions plus difficiles
à réunir que la reprise de l'activité à partir de
nodules déjà existants (Reddell, 1993).
La nodulation est aérienne chez les genres
Sesbania et Aeschynomene
comme les espèces Sesbania sesban
et Aeschynomene histrix.
De toutes ces méthodes d'évaluation de
l'azote fixé, ce sont les méthodes simples basées sur
l'évaluation du nombre et du poids des nodules ainsi que de la
différence d'azote qui seront utilisées dans le présent
travail pour déterminer le potentiel stationnel de fixation de l'azote
N2 par Acacia auriculaeformis.
Diagne (1988) a utilisé cette méthode au
Sénégal pour le criblage des souches locales de rhizobium sur
quatre (4) arbres fixateurs d'azote que sont Prosopis africana,
Prosopis juliflora, Albizia lebbeck et Leucaena
leucocephala.
Le chapitre 1 de la revue de littérature a mis
l'accent sur la connaissance des
matériels végétaux de base de
l'étude :
- Acacia auriculaeformis,
essence forestière introduite au Bénin est l'arbre
fixateur d'azote retenu dans le système agroforestier.
- Le maïs, culture associée dans le
système agroforestier est la plante test pour la gestion de la
fertilité organique et minérale.
La revue des différentes méthodes de
mesure de la fixation biologique a conduit à cibler celles qui aussi
simples que fiables sont disponibles dans les laboratoires de l'UAC et de
l'INRAB.