1.1.4.2. LES RECETTES PUBLIQUES
Les recettes publiques ou ressources
budgétaires permettent à l'Etat de retrouver les moyens de sa
politique afin d'intervenir dans la vie économique et sociale politique
du pays pour remplir ses missions. Les ressources du budget de l'Etat sont
constituées normalement et en grande partie des ressources provenant de
la fiscalité ou des recettes courantes ainsi que des recettes
exceptionnelles.
Cependant, dans les lignes qui suivront nous
développerons sur les différentes catégories des recettes
publiques tout en faisant aussi un clin d'ail sur le cas en RD
Congo.
A. Notions sur les recettes publiques
Les ressources financières de l'Etat
comprennent d'une part les recettes courantes et d'autre part les recettes
exceptionnelles en vue d'assurer la couverture des dépenses
budgétaires voir même extrabudgétaires.
B. Type des recettes publiques
Comme nous l'avons mentionné
précédemment, il existe deux catégories principales des
recettes publiques à savoir :
· Les recettes courantes,
· Les recettes exceptionnelles.
B.1. RECETTES COURANTES
Les recettes courantes de l'Etat comprennent les
recettes provenant des impôts, droits, taxes et redevances dus au
Trésor Public qui peuvent être suivant le cas soit des recettes
fiscales, soit des recettes non fiscales ou soit des recettes
parafiscales.
1°. LES RECETTES FISCALES
D'une manière générale, les recettes
fiscales sont constituées des impôts, des droits et quelques
taxes.
L'IMPOT
D'après Gaston Zege cité par N. Mbumba
Nzuzi « l'impôt se définit comme une prestation
pécuniaire requise des particuliers par voie d'autorité, à
titre définitif et sans contre partie en vue de la couverture des
charges publiques » (N.MBUMBA NZUZI, Décembre 2007,
p.53).
L'impôt « désigne les versements
obligatoires que font les agents économiques (ménages et
entreprises) au profit du budget de l'Etat et des collectivités
locales... La fiscalité est un terme général qui
désigne l'ensemble des réglementations concernant les
impôts. Le paiement des impôts par les agents économiques
(les contribuables) ne donne pas droit à des contre parties directes et
immédiates (la redevance TV en France n'est pas un impôt).En
revanche, ces agents bénéficient des services publics qui sont
fournis gratuitement par la collectivité (éducation, routes,
justice, défense, etc.). Les impôts servent donc à financer
les charges du budget et des collectivités locales. Tout impôt se
caractérise par trois éléments : l'assiette, le taux et le
recouvrement. L'assiette de l'impôt désigne la matière
imposable, c'est-à-dire les grandeurs économiques (revenus,
patrimoine, valeur d'un produit, etc.) servant de base au calcul de
l'impôt. Le calcul du montant de l'impôt se fait alors en
appliquant un certain pourcentage (le taux de l'impôt) à
l'assiette. Lorsque plusieurs taux existent pour des valeurs différentes
de l'assiette, ils figurent dans un barème d'imposition » (J-Y.
CAPUL et O. GARNIER, 2008, p.222).
En somme les recettes des impôts comprennent les
impôts directs et les impôts indirects [fiscalité directe et
fiscalité indirecte]. Les impôts directs sont des impôts
supportés et versés au percepteur ou au fisc par le même
agent économique ou contribuable (ménage ou entreprise). Par
contre, les impôts indirects sont supportés par certains agents
économiques et versés au fisc par d'autres. Autrement dit, les
impôts indirects peuvent être répercutés dans les
prix des produits étant donné que ce sont les consommateurs
finals qui les supportent. Les
recettes des impôts comprennent aussi les
impôts sur les revenus qui sont des impôts progressifs
versés par les personnes physiques sur la totalité de leur revenu
qu'elles ont accumulé au cours de l'année. L'impôt sur le
revenu, porte sur le revenu net imposable (qui est l'assiette) calculé
en faisant la somme de tous les revenus nets (salaires, pensions,
bénéfices de l'activité individuelle ou libérale,
revenus immobiliers, revenus de l'épargne, etc.). Les impôts
comprennent aussi les taxes qui peuvent être rangées parmi les
impôts directs ou indirects comme par exemple la taxe sur la valeur
ajoutée qui est un impôt portant sur les biens et services
consommés et dont la collecte est assurée par les entreprises
pour le compte de l'Etat. Il faudra noter que l'impôt sur le revenu
entant qu'un impôt progressif, le taux n'est pas unique et fixe
néanmoins s'accroît au fur et à mesure de l'augmentation du
volume de la matière imposable.
En RD Congo, il est perçu également deux
types d'impôts qui sont :
> Les impôts directs [relevant de la
fiscalité directe] : ce type d'impôts présente un
caractère de stabilité, moins accidentel et offre un particulier
avantage du point de vue finances de l'Etat. De plus, les impôts directs
atteignent directement les contribuables, sont perçus directement sur la
matière imposable et sont aussi perçus par voie de rôle. De
façon synthétique voyons le tableau ci-après :
Tableau n°2 : Impôts (Contributions)
direct(e)s
Nature de Contribution
|
Base imposable
|
Redevable
|
Taux
|
A. Impôts cédulaire sur les
revenus
|
1. Sur les revenus locatifs
|
Loyers bruts
|
Bénéf. Des loyers
|
Progressif par tranches
|
|
Rev.desCapit
|
Débiteurs des
revenus
|
Déterminé par la
législation ou le barème
|
|
3. Impôts Professionnelles
|
Rémun. payée
|
Employeur
|
Progressif par tranches
|
Bénéf. nets des
sociétés
|
Sociétés
|
Déterminé par la
législation ou le barème
|
B. Impôts except. sur rémunérations
expatriées
|
Rémunérations versées
|
Sociétés
|
Déterminé par la
législation ou le barème
|
C. Impôts
réelles (sur valeur
nette des entrepris.
|
1. Impôts Foncier
|
Superf.des propriétés
|
Propriétaires
|
D'après barèmes
|
|
Puissance fisc.desvéhic
|
Propriétaires
|
Puissance fisc.des
véhicules
|
|
Superficie des
concessions
|
Titulaire de la
Concession
|
|
|
> Les impôts indirects [relevant de la
fiscalité indirecte] : leur perception est plus facile et moins couteuse
pour l'Etat, sont des types d'impôt dans lesquels le contribuable n'est
qu'un intermédiaire capable de rejeter l'impôt sur d'autres
contribuables, sont perçus sans établissement de rôle
nominatif. Les impôts indirects comprennent trois principaux types
d'impôts à savoir :
· Les droits de consommation et de circulation
;
· Les droits de douanes et ;
· Les taxes sur les chiffres
d'affaires.
D'une manière brève voyons le tableau
ci-dessous : Tableau n° 3 : Impôts(Contributions)
indirect(e)s
Nature de Contribution
|
Matière imposable
|
Redevable
|
Base imposable
|
C.C.A. à l'importation
|
La CCA est calculée sur la valeur
C.I.F.
-Droit de douane
-Droit fiscal
-Taxe de statistique
|
L'importateur
|
Valeur en douane des
marchandises
|
C.C.A. à l'intérieur
|
1.CCA est calculée sur les ventes pour
marchand en consommation de produits de production locale
|
Les commerçants
|
C.A.
|
|
Entrepreneurs
|
C.A. X2/3
|
|
Ceux qui affectent les
prestataires des services
|
C.A.
|
C.C.A. à l'exportation
|
CCA est calculée sur les ventes des
marchandises destinées à être exportées.
-Droits de sortie
-Taxe de statistiq
-CCA à l'exportati
|
Institutions bancaires
|
Valeur nette en douane après rapatriement des
devises.
|
|
v' DROITS
Un droit selon N. MBUMBA NZUZI « est un
prélèvement et / ou une imposition, vue sous l'angle
général, opéré par l'Etat sur un bien, un service,
un secteur et / ou un domaine qui lui appartient de droit, entant que puissance
publique. Il peut être fiscal, non fiscal et parafiscal selon le cas
» (N. MBUMBA NZUZI, décembre 2007, p. 55).
Cependant, l'impôt joue un rôle important
sur le plan non seulement économique mais aussi social et permet outre
le financement du budget de l'Etat comme n'importe quelles autres recettes
publiques, la répartition de charges de l'Etat selon les
capacités contributives de chaque redevable dès lors qu'il est
personnalisé, la redistribution des revenus étant donné
que l'Etat frappe suffisamment ceux qui possèdent
énormément des ressources pour donner aux autres par le paiement
de salaires, l'octroi d'avantages fiscaux, les dépenses de transfert et
intervention, etc.
Il convient de noter qu'en République
Démocratique du Congo, les recettes fiscales sont mobilisées et
perçues par les deux regies financières suivantes pour le compte
du Trésor Public :
> La Direction Générale des
Impôts (DGI) qui perçoit les impôts directs que nous
présenterons les grandes rubriques dans le tableau suivant.
Tableau n°5 : Etats de lieu des recettes des
impôts en CDF de 2006 à 2010 (prévisions)
N°
|
NATURE DES RECETTES
|
|
|
2006
|
|
|
2007
|
|
|
2008
|
|
|
2009
|
|
|
2010
|
1
|
Impôt sur les bénéfices et profits
(IBP)
|
|
|
|
|
|
|
|
124
|
659
|
917
|
191
|
184
|
850
|
062
|
996
|
235
|
853
|
286
|
537
|
2
|
Impôt professionnels sur les
rémunérations (IPR)
|
|
|
|
|
|
|
|
83
|
795
|
616
|
852
|
155
|
967
|
898
|
478
|
190
|
935
|
520
|
013
|
3
|
Impôts et taxes sur les biens et services
(ICA)
|
|
|
|
|
|
|
|
136
|
579
|
316
|
228
|
226
|
372
|
643
|
545
|
345
|
240
|
000
|
000
|
4
|
Autres recettes des impôts
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
665
|
159
|
729
|
9
|
383
|
707
|
126
|
26
|
040
|
268
|
014
|
|
sous-total recettes DGI(hors recettes sur
sur le pétrolier producteur)
|
|
|
|
250
|
363
|
128
|
854
|
346
|
700
|
010
|
000
|
576
|
574
|
312
|
145
|
798
|
069
|
074
|
564
|
5
|
Recettes des impôts sur pétroliers
producteurs
|
|
|
|
71
|
911
|
140
|
610
|
79
|
332
|
000
|
000
|
60
|
256
|
626
|
326
|
110
|
435
|
000
|
000
|
|
TOTAL RECETTES DES IMPOTS
|
184
|
177
|
835 450
|
322
|
274
|
269
|
464
|
426
|
032
|
010
|
000
|
636
|
830
|
938
|
471
|
908
|
504
|
074
|
564
|
|
Source : par nous-mêmes sur base des
données contenues dans les lois n°06/001 vol. I du 16
Fév2006 ; n°07/002 du 07juillet 2007 vol. II ; n°07/009 du 31
décembre 2007 vol. I ; n°08/017 du31 décembre 2008 vol. I ;
n°10/001 du 25 janvier 2010 vol. I, portant budgets de l'Etat
respectivement pour les exercices budgétaires 2006, 2007, 2008, 2009
et2010.
Nous voyons au regard du tableau qui
précède que les prévisions recettes des impôts ont
connu un accroissement considérable de 2006 à 2010 soit de CDF
184 177 835 450 à 908 504 074 564, ce
qui dégage un accroissement d'environ CDF 908 504 074
564en dépit des
variations de taux de change et de la
dévaluation du franc congolais. Mais de façon
générale, les recettes des impôts ont connu une
augmentation spectaculaire malgré des détournements, des vols par
les agents et autres responsables de la Direction Générale des
Impôts, augmentation due surtout à un accroissement des
capacités de mobilisation des recettes des impôts.
> La Direction Générale des Douanes et
Accises (DGDA) qui perçoit les impôts indirects que nous
présenterons dans le tableau suivant les grandes lignes.
Tableau n°6 : Etats de lieu prévisionnels
des recettes des douanes et accises en CDF de 2006 à 2010
N°
|
NATURES DES RECETTES
|
|
|
2006
|
|
|
2007
|
|
|
2008
|
|
|
2009
|
|
|
2010
|
1
|
Impôts et taxes sur biens et services
|
|
|
|
|
|
|
175
|
979
|
942
|
300
|
224
|
545
|
271
|
083
|
358
|
732
|
535
|
587
|
2
|
Droits d'accises
|
|
|
|
|
|
|
64
|
164
|
599
|
502
|
155
|
103
|
907
|
567
|
233
|
707
|
441
|
361
|
2.1
|
Accises perçues en régime
intérieur
|
|
|
|
|
|
|
40
|
862
|
527
|
395
|
125
|
229
|
533
|
249
|
185
|
395
|
981
|
785
|
2.2
|
Accises perçues à
l'importation
|
|
|
|
|
|
|
23
|
302
|
072
|
107
|
29
|
874
|
374
|
319
|
48
|
311
|
459
|
756
|
3
|
Droits de douanes et autres droits à
l'importation
|
|
|
|
|
|
|
151
|
205
|
256
|
924
|
192
|
512
|
896
|
232
|
299
|
616
|
464
|
705
|
3.1
|
Droits de douanes
|
|
|
|
|
|
|
145
|
244
|
467
|
600
|
184
|
810
|
210
|
481
|
295
|
052
|
967
|
879
|
3.2
|
Autres droits à l'importation
|
|
|
|
|
|
|
5
|
960
|
789
|
324
|
7
|
702
|
685
|
751
|
4
|
563
|
496
|
826
|
4
|
Taxes à l'exportation
|
|
|
|
|
|
|
8
|
601
|
409
|
652
|
10
|
516
|
142
|
940
|
8
|
592
|
231
|
364
|
4.1
|
Droits de sorties de minerais
|
|
|
|
|
|
|
6
|
044
|
459
|
329
|
4
|
404
|
323
|
098
|
3
|
718
|
403
|
578
|
4.2
|
Droits de sorties des produits agricoles
|
|
|
|
|
|
|
2
|
337
|
898
|
941
|
5
|
025
|
443
|
349
|
2
|
719
|
530
|
348
|
4.3
|
Droits de sorties sur les autres produits
|
|
|
|
|
|
|
|
219
|
051
|
382
|
1
|
086
|
376
|
493
|
2
|
154
|
297
|
438
|
5
|
Amandes et pénalités
|
|
|
|
|
|
|
6
|
448
|
791
|
622
|
5
|
821
|
782
|
178
|
27
|
855
|
113
|
598
|
|
TOTAL RECETTES DGDA
|
174
|
002
|
122 489
|
273
|
696
|
979 252
|
406
|
400
|
000
|
000
|
588
|
500
|
000
|
000
|
928
|
503
|
786
|
615
|
|
Source : par nous-mêmes sur base des
données contenues dans les lois n°06/001 vol. I du 16
Fév2006 ; n°07/002 du 07juillet 2007 vol. II ; n°07/009 du 31
décembre 2007 vol. I ; n°08/017 du31 décembre 2008 vol. I ;
n°10/001 du 25 janvier 2010 vol. I, portant budgets de l'Etat
respectivement pour les exercices budgétaires 2006, 2007, 2008, 2009
et2010.
Au regard du tableau ci-dessus nous voyons que les
prévisions des recettes des douanes et accises connaitront un important
accroissement de 2006 à 2010 respectivement de CDF174 002 122
489à928 503 786 615soitenviron CDF 754
501 664 126dûaux performances enregistrées par la
Direction Générale des Douanes et Accises dans la mobilisation
des recettes.
Il sied de noter que la description que nous avons
effectuée sur les différentes sortes des recettes fiscales
perçues et mobilisées par la DGI et la DGDA n'est qu'une
synthèse descriptive des grandes lignes sur la fiscalité
congolaise.
2°. LES RECETTES NON FISCALES
Les recettes non fiscales comprennent les droits, les
taxes et redevances dus au Trésor Public par un agent économique
ou un contribuable. Une taxe d'après N. Mbumba Nzuzi « est un
prélèvement non marchand avec contrepartie opéré
par l'État dans un secteur et/ou un domaine de son champ d'action. Elle
est la conséquence d'une production de bien ou d'une prestation publique
rendue par un service public. Une redevance est un droit perçu dans un
secteur relevant du domaine public et/ou privé de la l'État sous
forme de loyer journalier, mensuel et/ ou annuel. Elle peut être non
fiscale ou parafiscale selon le cas ». (N.MBUMBA NZUZI, Décembre
2007, p.55).
Dans la législation congolaise (RD Congo) les
recettes non fiscales comprennent les principales catégories
ci-après :
· Les recettes administratives,
· Les recettes judiciaires,
· Les recettes domaniales,
· Les recettes de participation,
· Et quelques fois les taxes sur les
pétroliers producteurs.
Elles sont perçues et mobilisées par la
Direction générale des recettes Administratives, judiciaires,
Domaniales et de participation en sigle DGRAD en RD Congo. Voyons à
travers le tableau ci-après ce qu'a été l'évolution
prévisionnelle des recettes non fiscales.
Tableau n°7 : Etats de lieu prévisionnel
des recettes non fiscales en CDF de 2006 à 2010
N°
|
NATURES DES RECETTES
|
|
2006
|
|
2007
|
|
|
2008
|
|
|
2009
|
|
|
2010
|
1
|
Recettes administratives
|
27 147
|
772
|
505
|
+
|
|
85
|
952
|
785
|
103
|
93
|
687
|
548
|
429
|
159
|
796
|
238
|
676
|
2
|
recettes judiciaires
|
745
|
322
|
000
|
+
|
|
3
|
873
|
391
|
039
|
8
|
359
|
761
|
483
|
18
|
994
|
804
|
855
|
3
|
recettes domaniales
|
79 125
|
940
|
380
|
+
|
|
47
|
393
|
725
|
275
|
67
|
474
|
957
|
153
|
109
|
300
|
556
|
445
|
4
|
Recettes de participation
|
8 115
|
977
|
300
|
+
|
|
16
|
211
|
826
|
566
|
9
|
345
|
879
|
000
|
6
|
333
|
122
|
561
|
|
sous-total recettes propres DGRAD
|
+
|
|
|
+
|
|
153
|
431
|
727
|
983
|
178
|
868
|
146
|
066
|
294
|
424
|
722
|
537
|
|
BONUS SUR LE CONTRAT CHINOIS
|
+
|
|
|
+
|
|
125
|
145
|
631
|
070
|
117
|
000
|
000
|
000
|
+
|
|
|
|
|
Pétroliers producteurs DGRAD
|
v
|
|
|
v
|
|
100
|
968
|
000
|
000
|
76
|
690
|
251
|
687
|
187
|
338
|
000
|
000
|
|
TATOL RECETTES DGRAD
|
115 135
|
012
|
185
|
195 988
|
087 434
|
379
|
545
|
359
|
053
|
372
|
558
|
397
|
753
|
481
|
762
|
722
|
537
|
|
SOURCE : par nous-mêmes sur base des
données contenues dans les lois n°06/001 vol. I du 16
Fév2006 ; n°07/002 du 07juillet 2007 vol. II ; n°07/009 du 31
décembre 2007 vol. I ; n°08/017 du31 décembre 2008 vol. I ;
n°10/001 du 25 janvier 2010 vol. I, portant respectivement budgets de
l'Etat pour les exercices budgétaires 2006, 2007, 2008, 2009
et2010.
En voyant le tableau ci-dessus, nous nous rendons
compte que les recettes non fiscales étaient prévues à CDF
115 135 012 185 en 2006, 195 988 087 434 en 2007, 379 545 359 053 en 2008, 372
558 397 753 en 2009 et 481 762 722 537 en 2010. Bref il se dégage un
accroissement important de 2006 à 2010 d'environ CDF 481 762 722
537.
3° LES RECETTES PARAFISCALES
Ces recettes sont constituées des ressources
financières issues des droits et des redevances qui relèvent du
domaine public ou privé de l'Etat (revenus du Portefeuille, revenus
domaniaux, etc.). Selon N. Mbumba Nzuzi, « la particularité des
recettes parafiscales réside au fait que la parafiscalité est un
concept à cheval entre la fiscalité et la, non fiscalité.
Elle est en principe un concept mixte, car disposant à la fois les
caractères fiscaux et non fiscaux dans sa réalisation. Si la
fiscalité et la non fiscalité sont des notions qui ont
existé depuis l'avènement de l'Etat-nation, la
parafiscalité est une notion du fisc qui apparait avec
l'avènement de l'interventionnisme de l'Etat dans l'économie avec
le courant Néolibéral » (N. MBUMBA NZUZI, Décembre
2007, P. 56).
On comprend d'ores et déjà que la
parafiscalité comporte en son sein d'une part, un certain
caractère d'imposition, d'obligation découlant de la puissance
publique pour une fin précise, et d'autre part, un certain
caractère de contre partie qui résulte du fait de
paiement
par l'assujetti de la redevance ou de droit une
prestation d'un service ou production d'un bien par les autorités
compétentes. Mais encore, faudra-t-il noter que cette prestation de
service peut être immatérielle, toute fois indispensable pour une
bonne évolution, un développement du secteur dans lequel elle se
réalise et contribuer au bien être de la communauté
environnante.
Au vu de ce qui précède, nous
déduisons en disant qu'en République Démocratique, ces
types des recettes sont mobilisées et perçues par toutes les 3
régies financières suivant le cas et la nomenclature des taxes en
vigueur : DGI, DGRAD et DGRAD.
B.2. LES RECETTES EXCEPTIONNELLES
Parlant des recettes exceptionnelles, nous allons
beaucoup plus nous atteler à la République Démocratique du
Congo. Les recettes exceptionnelles et/ou recettes extérieures
regroupent généralement les principales catégories
suivantes :
· Les recettes extérieures d'appuis
budgétaires : qui sont constituent grosso modo des Emprunts programmes
dons budgétaires, Ressources PPTE.
· Recettes Extérieures de Financement des
investissements : qui regroupent les Donsprojets et les
Emprunts-Projets.
Après avoir décrit d'une manière
générale et synthétique ces différentes
catégories des recettes publiques, voyons les procédures à
travers lesquelles les recettes publiques passent du contribuable ou redevable
via les percepteurs des institutions chargées de leur collecte et
mobilisation, la Banque Centrale jusqu'au trésor public.
C. PROCESSUS D'EXECUTION DES RECETTES
PUBLIQUES
L'exécution des recettes publiques correspond
à leur réalisation et s'effectue en 4 étapes dont les 2
premières sont constituent la phase comptable à savoir
:
1' La constatation, 1' La
liquidation,
1' L'ordonnancement, 1' Le
recouvrement.
1°. LA CONSTATATION DES RECETTES
PUBLIQUES
La constatation d'une recette publique d'après
N. MBUMBA NZUZI « est l'établissement de l'assiette fiscale,
c'est-à-dire la recherche de la cause ou du fait
générateur de la taxe (sollicitée, octroyée ou
imposée) et l'évaluation de la quantité de la
matière appelée base imposable à travers laquelle, le
service générateur doit s'assurer qu'il existe des faits qui sont
susceptibles d'être générateurs d'une créance au
profit de l'Etat. » (N. MBUMBA NZUZI, décembre 2007, p.
60).
Nous voyons donc qu'il y a naissance des
créances des particuliers envers l'Etat due à plusieurs faits :
il peut s'agir de la demande d'un bien ou service, l'usage de certaines
activités relevant des domaines de l'Etat, etc.
2° LA LIQUIDATION DES RECETTES
PUBLIQUES
La liquidation consiste en évaluation ou au
calcul du montant dû par l'assujetti au Trésor Public suivant la
nature du bien ou service demandée par le service de taxation ou de
perception des recettes publiques.
Comme nous l'avons di ci-haut, les deux
premières étapes constituent la phase administrative qui consiste
en l'établissement des actes générateurs des recettes
publiques en tant qu'actes administratifs. Concrètement, la phase
administrative représente le niveau de la facturation du bien ou service
public (non marchand) sur la base imposable établie.
3° L'ORDONNANCEMENT DES RECETTES
PUBLIQUES
D'après N. Mbumba Nzuzi, l'ordonnancement
d'une recette publique « est une phase importante dans l'exercice des
recettes, car elle assure d'une part, la régularité de la
constatation et de la liquidation et d'autre part, permet
l'établissement de la conformité de la dette vis-à-vis de
l'Etat. C'est l'ordonnancement qui met fin à l'acte administratif de
comptabilisation de la créance au profit du Trésor Public et
ceci, conformément au résultat de la liquidation.
L'ordonnancement est l'acte qui donne l'ordre au contribuable, redevable ou
assujetti, de payer la dette auprès de l'organisme public qui
ordonnance.
Il est également la facture ou la lettre de
créance établie par une personne qui a reçu mandat du
ministère des finances pour encadrer les recettes courantes. Il se
matérialise par un titre remis au redevable ou débiteur lui
enjoignant d'exécuter le paiement de sa dette.
L'ordonnancement est l'acte le plus important dans
cette procédure, il est soumis au visa d'un ordonnateur des recettes qui
fait préalablement un contrôle administratif. Il vérifie si
le montant liquidé est conforme au taux et aux modalités
fixés par les textes réglementaires en vigueur >> (N.
MBUMBA NZUZI, Décembre, p. 61).
4°. LE RECOUVREMENT DES RECETTES
PUBLIQUES
D'après N.MBUMBA NZUZI, « le recouvrement
c'est l'extinction de la dette conformément à la facture
établie par l'organisme public. Il nécessite la mise en place des
mécanismes pouvant permettre au caissier d'encaisser les recettes de
l'État et de rendre compte au Trésor Public par une bonne tenue
de la comptabilité publique. Cependant, tout recouvrement ne se fait pas
toujours à l'amiable. A ce sujet, en cas de refus ou d'insoumission, il
est fait recours à une procédure contraignante revêtue de
la puissance publique de l'État. Dans cette pratique, l'État
pénalise et sanctionne l'assujetti en question pour avoir causé
préjudice à l'encaissement des fonds publics. >> (N. MBUMBA
NZUZI, décembre 2007, pp.61-62).
Comme nous l'avons susmentionné, ces 2
dernières étapes : l'ordonnancement et le recouvrement des
recettes publiques constituent une phase comptable du fait que l'État
entre en possession de ses moyens financiers pour réaliser ses missions.
Nous pouvons résumer les procédures de réalisation des
recettes publiques de la manière suivante :
Figure 3. Schéma des procédures de
réalisation des recettes publiques
- Etablissement de
l'assiette fiscale - Naissance de
la
créance envers
l'Etat
Constatation des Recettes Publiques
- Régularité de la
constatation et
liquidation
- Feu vert pour
s'acquitter
Ordonnancement des recettes
- Etablissement d'un
acte administratif
- Facturation du fait
générateur
Contrôle administratif
- Vérification de taux & des
modalités
- Visa de
l'ordonnancement
Phase administrative
- Comptabilisation des recettes
- Encaissement
Phase comptable
- Calcul du
montant à payer par le
contribuable
- Extinction de la
dette du
contribuable envers
l'Etat
- Encaissement des
recettes
Liquidation des Recettes Publiques
Recouvrement des recettes publiques
D. GESTION DES RECETTES PUBLIQUES
Le processus de gestion des recettes publiques en
République Démocratique du Congo est complexe néanmoins,
il faudrait noter que ces recettes sont perçues et mobiliser par les
différents services percepteurs des régies financières et
services publics puis versés à la Banque Centrale du Congo pour
le compte du Trésor Public.
Et donc, nous comprenons une fois de plus que les
détournements, les malversations de ces fonds surviennent ou peuvent
survenir entre l'étape où les contribuables sont en processus de
s'acquitter de leurs obligations fiscales (par la corruption, la fraude
fiscale, l'évasion fiscale : le phénomène «
bilanga » au poste frontalier de Kasumbalesa
pratiqué par certains agents de la DGDA en est
une illustration) et celle durant laquelle les ordonnateurs des recettes et
agents percepteurs autorisent leur encaissement et les
perçoivent.
Mais avant de pouvoir apporter plus de lumière
à ce propos, voyons ce qu'ont été la situation des
recettes publiques en République Démocratique du Congo de 2006
à 2010.
E. ETATS DES LIEUX DES RECETTES PUBLIQUES
Nous allons présenter d'une part, les
prévisions des recettes publiques et d'autre part, leur
réalisations en RD Congo au cours de notre période d'étude
tout en essayant de donner des commentaires pour une brève lecture de la
situation.
Il convient de noter que suite à
l'indisponibilité des statistiques des prévisions des recettes en
2006 nous supposons que les réalisations égalent aux
prévisions et des réalisations des recettes en 2010, nous allons
nous abstenir de les présenter dans le tableau se rapportant aux
réalisations des recettes.
Tableau n°8 : Etats de lieu prévisionnel
des recettes publiques en CDF de 2006 à 2010
N°
|
NATURES DES RECETTES
|
|
|
|
2006
|
|
|
|
|
2007
|
|
|
|
|
2008
|
|
|
|
|
2009
|
|
|
|
|
2010
|
A
|
RECETTES DU POUVOIR CENTRAL
|
|
v
|
|
|
|
|
+
|
|
|
1
|
674
|
421
|
304
|
553
|
2
|
629
|
307
|
565
|
647
|
5
|
300
|
391
|
645
|
412
|
1
|
RECETTES COURANTES
|
|
473 314
|
970
|
124
|
|
883
|
482
|
606
|
010
|
1
|
211
|
977
|
359
|
053
|
1
|
597
|
889
|
336
|
224
|
2
|
318
|
770
|
583
|
716
|
1.1
|
Recettes des douanes et accises
|
|
174 002
|
122
|
489
|
|
273
|
696
|
979
|
252
|
|
406
|
400
|
000
|
000
|
|
588
|
500
|
000
|
000
|
|
928
|
503
|
786
|
615
|
1.2
|
Recettes des impôts
|
|
184 177
|
835
|
450
|
|
250
|
363
|
128
|
853
|
|
346
|
700
|
000
|
000
|
|
576
|
574
|
312
|
145
|
|
798
|
069
|
074
|
564
|
1.3
|
Recettes non fiscales
|
|
115 135
|
012
|
185
|
|
195
|
988
|
087
|
434
|
|
278
|
577
|
359
|
053
|
|
295
|
868
|
146
|
066
|
|
294
|
424
|
722
|
537
|
1.3.1
|
Pas de porte (bonus de signature)
|
|
+
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
125
|
145
|
631
|
070
|
|
117
|
000
|
000
|
000
|
|
+
|
|
|
|
1.3.2
|
autres recettes non fiscale
|
|
+
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
153
|
431
|
727
|
983
|
|
178
|
868
|
146
|
066
|
|
+
|
|
|
|
1.4
|
recettes de pétrolier producteurs
|
|
+
|
|
|
|
163
|
434
|
410
|
471
|
|
180
|
300
|
000
|
000
|
|
136
|
946
|
878
|
013
|
|
297
|
773
|
000
|
000
|
1.4.1
|
DGI
|
|
+
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
79
|
332
|
000
|
000
|
|
60
|
256
|
626
|
326
|
|
110
|
435
|
000
|
000
|
1.4.2
|
DGRAD
|
|
+
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
100
|
968
|
000
|
000
|
|
76
|
690
|
251
|
687
|
|
187
|
338
|
000
|
000
|
2
|
RECETTES EXCEPTIONNELLES /EXTERIEURES
|
|
616 051
|
000
|
000
|
|
486
|
827
|
000
|
000
|
|
462
|
443
|
945
|
500
|
1
|
031
|
418
|
229
|
423
|
2
|
981
|
621
|
061
|
693
|
2.1
|
Remboursement BCC
|
|
+
|
|
|
|
10
|
498
|
000
|
000
|
|
|
+
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
2.2
|
Recettes extérieurs d'appuis
budgétaires
|
|
243 263
|
000
|
000
|
|
210
|
700
|
000
|
000
|
|
190
|
300
|
000
|
000
|
|
217
|
761
|
206
|
897
|
|
763
|
253
|
602
|
704
|
2.2.1
|
Ressources initiative PPTE
|
|
138 021
|
000
|
000
|
|
210
|
700
|
000
|
000
|
|
190
|
300
|
000
|
000
|
|
217
|
761
|
206
|
897
|
|
218
|
278
|
841
|
104
|
2.2.2
|
Dons budgétaires
|
|
12 500
|
000
|
000
|
|
|
+
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
158
|
351
|
295
|
300
|
2.2.3
|
Emprunts/prêts budgétaires
|
|
8 350
|
000
|
000
|
|
|
+
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
v
|
|
|
|
2.2.4
|
Appuis budgétaires
|
|
84 392
|
000
|
000
|
|
|
+
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
+
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
2.3
|
Recettes extérieures de financement
des investissements
|
|
372 788
|
000
|
000
|
|
265
|
629
|
000
|
000
|
|
272
|
143
|
945
|
500
|
|
813
|
657
|
022
|
526
|
2
|
218
|
367
|
458
|
992
|
2.3.1
|
Dons Projets
|
|
211 737
|
000
|
000
|
|
152
|
120
|
914
|
400
|
|
198
|
543
|
945
|
500
|
|
735
|
785
|
179
|
216
|
1
|
141
|
261
|
651
|
208
|
2.3.2
|
Emprunts projets
|
|
161 051
|
000
|
000
|
|
113
|
508
|
085
|
600
|
|
73
|
600
|
000
|
000
|
|
77
|
877
|
843
|
310
|
1
|
077
|
105
|
807
|
784
|
B
|
RECETTES DES PROVINCES
|
|
+
|
|
|
|
|
+
|
|
|
|
106
|
993
|
858
|
544
|
|
293
|
086
|
249
|
800
|
|
307
|
125
|
969
|
363
|
|
TOTAL GENERAL
|
1
|
089 365
|
970
|
124
|
1
|
370
|
309
|
606
|
010
|
1
|
781
|
415
|
163
|
097
|
2
|
922
|
393
|
815
|
447
|
5
|
607
|
517
|
614
|
775
|
|
Source : Par nous-mêmes sur base des
données contenues dans les lois n°06/001 vol. I du 16
Fév2006 ; n°07/002 du 07juillet 2007 vol. II ; n°07/009 du 31
décembre 2007 vol. I ; n°08/017 du31 décembre 2008 vol. I ;
n°10/001 du 25 janvier 2010 vol. I, portant budgets de l'Etat
respectivement pour les exercices budgétaires 2006, 2007, 2008, 2009
et2010.
De 2006 à 2010, les recettes publiques
prévues affichent un accroissement considérable d'au moins CDF4
518 151 644 651 nonobstant les répercussions de la crise
financière internationale sur l'économie du pays, les
problèmes d'insécurité à l'Est du pays, ainsi que
les détournements, les vols des deniers publics par les agents et
fonctionnaires de régies financières et autres services publics
intervenant dans la mobilisation des recettes publiques. Cet accroissement
s'explique notamment par l'amélioration des capités de
mobilisation des recettes publiques, la discipline et la rigueur qui,
désormais caractérisent les
différentes institutions chargées de la
mobilisation des recettes pour le compte du Trésor Public.
|