1.1.4. LES INTERVENTIONS ET OPERATIONS FINANCIERES DE
L'ETAT
Pour intervenir dans la vie économique du pays,
l'Etat dispose des techniques et opérations financières
adéquates à savoir les dépenses publiques. Et pour obtenir
les moyens de sa politique, il recourt aux recettes publiques.
1.1.4.1. LES DEPENSES PUBLIQUES
Au sens strict, les dépenses publiques ou
dépenses budgétaires « sont des dépenses de l'Etat
inscrites dans le budget de l'Etat ». Au sens large, le traité de
Maastricht et le Pacte de croissance et de stabilité les
définissent comme étant l'ensemble des dépenses des
administrations publiques (Etat, collectivités locales, organismes de
sécurité sociale) ». (J.-Y. CAPUL et O. GARNIER, 2008,
p.27).
A. Notions sur les dépenses publiques
Les dépenses publiques, ou charges
budgétaires ou encore les dépenses de l'Etat constituent un des
moyens à travers lequel l'Etat intervient de façon
financière dans la vie économique du pays. Cependant, ces
dépenses publiques peuvent êtres présentées à
partir de leur fonction. Il est donc question de connaître la destination
des dépenses par grands secteurs. Et dans ce cas, on est en
présence d'un budget fonctionnel. Ces dépenses peuvent aussi
être présentées d'après leur nature.
B. Catégories des dépenses
publiques
Il existe différentes catégories des
dépenses publiques au terme de ces 3 types de classification à
savoir :
· Les classifications administratives et/ou
juridiques
· Les classifications
économiques
· Les classifications fonctionnelles
Dans ce travail, les différentes
catégories des dépenses publiques qui seront
évoquées relèveront de classifications économiques.
Ainsi, les dépenses publiques sont classées d'après leurs
fonctions et importances économiques et suivant leur type d'intervention
économique qu'elles permettent à l'Etat de réaliser ses
ambitions dans le pays et l'on distingue quatre catégories
ci-après regroupées 2 à 2 de façon antagoniste
:
1°. Dépenses de
fonctionnement-dépenses d'investissement ou dépenses en
capital
· Les dépenses de fonctionnement aussi
appelées dépenses de consommation consistent à assurer le
fonctionnement harmonieux des services de l'Etat.
· Les dépenses d'investissement
liées à l'augmentation des moyens et capacités de l'Etat
dans le temps, l'accroissement par une fructification du capital public ou
privé investi par l'Etat. Il s'agit concrètement des
dépenses d'investissement public ou privé de l'Etat, des
dépenses en capital de l'Etat. Cependant, lorsque ces dépenses
d'investissement se rapportent à la construction d'un pont, des routes,
des hôpitaux, elles sont considérées comme un
investissement public de l'Etat. Par contre, si ces dépenses sont
engagées dans le but de la création d'une entreprise publique,
elles sont dès lors considérées comme un investissement
privé de l'Etat.
Par ailleurs, les dépenses en capital se
rapportent aussi à certains types d'investissement comme par exemple la
participation à la création des firmes multinationales, octroi
des prêts à d'autres pays dans le cadre de coopération
bilatérale ou multilatérale, etc.
2°. Dépenses de transfert-dépenses
effectives
L'Etat peut engager des dépenses sans
contrepartie (contrepartie ici dans le sens de retombée
économique) ; il prélève sur un secteur disposant
suffisamment des ressources pour affecter les revenus prélevés
sur d'autres qui n'en possèdent pas assez, et on dit dès lors que
l'Etat engage des dépenses de transfert.
L'Etat peut, par contre, engager directement des
dépenses en vue d'acquérir ou de produire des biens et services
essentiels à ses missions. Dans ce cas, l'Etat effectue des
dépenses effectives qui ont une contrepartie.
Toutefois, comme nous avons pu le constater, la
différence entre ces 2 types est remarquable sur le plan
économique par le fait qu'en procédant par des dépenses de
transfert, l'Etat ne procède à aucun prélèvement et
se contente d'agir en modifiant le pouvoir d'achat de l'agent ménage et
laisse la lassitude aux autres agents économiques d'intervenir sur les
biens de consommation ; ce qui a pour conséquence immédiate,
l'Etat demeure dans son rôle de régulateur et permet la
redistribution des revenus. En procédant par contre par des
dépenses publiques effectives, l'Etat entraîne une rareté
des biens et services ou peut jouir du monopole ce qui a comme
conséquence l'inflation ou le rétablissement de
l'équilibre du marché.
En effet, en République Démocratique du
Congo, conformément à la nouvelle nomenclature des
dépenses publiques, il existe une classification purement congolaise qui
subdivise les dépenses publiques en 8 catégories suivantes
:
1°. La dette en capital : comprend le service de la
dette notamment le remboursement du principal c'est-à-dire le montant du
capital emprunté par le pays.
La dette en capital comprend :
· La dette intérieure :
constituée des arriérés sur les dépenses du
Personnel en Franc Congolais ; de la dette envers les fournisseurs de biens et
prestations et les entrepreneurs des travaux publics ; des certificats des
dépôts en Franc Congolais ; des bons du trésor et des
billets de trésorerie ; des avances consenties par des tiers à
l'Etat ; des arriérés des loyers ; des arriérés sur
les dépenses de Personnel en devises ;
des arriérés de remboursement des
intérêts débiteurs considérés Banque centrale
du Congo.
· La dette extérieure : constituée
des montants des capitaux empruntés par le gouvernement du pays envers
les différents bailleurs des fonds dans le cadre des aides et dons
bilatéraux et multilatéraux : les clubs (Kinshasa, Londres et
Paris), les institutions financières Internationales (FMI, Banque
Mondiale, BAfD) et autres (Pays et Multinationales).
2°. Les frais financiers
Les frais financiers comprennent les commissions
bancaires, les frais de licence d'importation, les montants des
intérêts à devoir aux institutions financières
internationales et autres bailleurs des fonds ainsi que les montants des
arriérés sur frais financiers consolidés.
3°. Les dépenses de personnel
« Elles comprennent :
· La rémunération des membres des
institutions politiques et coutumières (traitement du chef de l'Etat,
des membres du Gouvernement, du Parlement, des cabinets et services de la
Présidence, de tous les autres cabinets ministériels, des
commissariats Généraux, des Gouvernorats, des hauts magistrats,
des chefs coutumiers).
· La rémunération du personnel
actif de l'Etat : traitement de base des fonctionnaires du régime
général, traitement du personnel contractuel relevant des
organismes auxiliaires (budgets annexes), traitement des enseignants de
l'enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP), l'enseignement
supérieur et universitaire, recherche scientifique (ESURS), des
professionnels de la santé, des professionnels de l'agriculture et du
développement rural, des militaires (salaire du personnel militaire,
fonctionnaire, de l'Etat, prévus par la loi sur le budget avec
assignation spécifique, des policiers, du personnel diplomatique,
rémunération du corps diplomatique et consulaire
accrédité à l'extérieur, traitement des magistrats
civil et militaire (non compris les hauts magistrats), des agents des services
de sécurité.
· Les dépenses accessoires de Personnels,
celles-ci concernent :
o Le transport du Personnel (le transport
régulier collectif de personnel de l'Etat ; l'indemnité de
logement, l'indemnité de transport, l'indemnité
Kilométrique, l'indemnité de rapatriement, de mutation et
d'installation (les
rapatriements et mutations ; concernent aussi les
dépenses relatives à l'installation d'un cadre ou d'une
autorité, l'indemnité de sortie des membres des institutions
politiques, et de fin de carrière des fonctionnaires civils et
militaires de l'Etat) ;
o Les primes et gratification (toutes les primes,
indemnité de motivation et gratification, pour récompense des
services rendus, rétrocession de recettes recouvrées,
difficulté d'une tâche, intérim, représentation,
risque particulier, per diem et jeton de présence) ;
o Les frais de mission (frais de voyage des
missionnaires au service de l'Etat à l'intérieur et à
l'extérieur du pays (per diem)...
o Les frais secrets et de recherche (concernent les frais
de filature par les services civils et militaires de sécurité et
de justice) ;
o Les recherches locales ; les frais de rencontres
locales (menues dépenses de location des salles, collations, per
diem et fournitures administratives à l'occasion de rencontres
locales, de séminaires de formation) » (G. BAKANDEJA, 2006,
pp.48-50).
4°. Les biens et matériels
Les dépenses en biens et matériels
regroupent « des dépenses concernant :
· Les fournitures et petit matériel de
bureau (achat de fournitures de bureau telles que : papier, carbone,
enveloppes, cartes de visite, gomme à effacer, stylos, crayons,
règles, trombones..., et de petit matériel de bureau tel
qu'agrafeuse, perforateur, cachet, tampon, consommables informatiques et
bureautiques)
· Les livres, abonnement et bibliothèques
(constitution de fonds de bibliothèque, achat des livres, dictionnaires,
revues, journaux et abonnements de presse écrite, abonnement en
bibliothèque).
· Le matériel éducatif,
récréatif, culturel et sportif (achat de matériel
éducatif pour tous les ministères, sportifs,
récréatif, culturel et de musée, tel que : jeux
éducatif, instruments de musique, cartes géographiques, objet
d'arts de collection. Il comprend aussi les accessoires de spectacle et de
sport)
· Les fournitures et outils médicaux,
chirurgicaux, pharmaceutiques et vétérinaires, vaccins (achat de
fourniture et outils médicaux, vétérinaires et
chirurgicaux mineurs,
tels que médicaments, antibiotiques, vaccins,
vitamines, oxygènes, produits médicaux et pharmaceutiques,
produits bactériologiques, seringues, gazes, coton, matériel de
suture, petit outillage chirurgical et lunettes médicales)
· Achat d'articles et de produits divers non
classés antérieurement, dont pellicules photos et cassettes
vidéos, piles, petits matériels, poids et qualité et
mesures, dont produits de nettoyage et d'entretien ; matériels de
nettoyage tels que : balais, poubelles comprend les arbustes, plantes et fleurs
destinés à l'entretien des espaces verts ou jardins officiels
;
· Cadeaux (concerne les cadeaux d'Etat officiels
ou de service) ;
· Pièce de rechange pour
équipement ;
· Pièces de rechange pour (matériel)
moyens roulants (véhicules et autres matériels
roulants)
· Pièces de rechange pour autres
équipements ;
· Produits chimiques et fournitures
énergétiques : comprennent les fertilisants, engrais,
insecticides, désinfectants, éléments et produits
chimiques(...) ;
· Les carburants et lubrifiants, bois de chauffage
(achat de carburant et lubrifiant : essence, gasoil, agas,
kérosène, huile, graisse, pétrole, lampant, bois de
chauffage) ;
· Les produits alimentaires, agro-alimentaires et
accessoires : il s'agit de :
o L'alimentation (achat de nourriture, aliments, lait
et boissons alcoolisées ou non pour : personnel civil toutes
catégories, personnel militaire, étudiants,
incarcérés dans des lieux de détention, asiles ou centre
de correction, malades hospitalisés) ;
o Les produits agro-alimentaires (produits
agro-alimentaires, aliments pour animaux, sel marin, chlorure de sodium pur)
;
o La vaisselle et ustensiles de cuisine (achat de
vaisselle, thermos et bouilloire, d'ustensiles pour cantines, cuisines et
résidences officielles) ;
· Les textiles, insignes et habillement
:
o Les tissus (achat de drapeaux, fanions, tapis
rouge, moquette, tissus, textiles, fibres synthétiques, moustiquaires,
serviettes, nappes, rideaux et draps) ;
o L'habillement (uniformes, habillement des
personnels civils et militaires, y compris vêtements sportifs,
vêtements, chaussures et accessoires, y compris musette et sacoches)
;
o Le matériel de campement militaire (toiles des
tentes, bâches, lit de compagne, nattes) ;
o Les insignes et distinctions (insignes,
médailles et distinctions honorifiques, à titre civil, sportif ou
militaire) ;
· Les matériaux de construction et
quincaillerie : Il s'agit des matériaux de construction achetés
par l'administration et destinés aux petits travaux
exécutés par le personnel spécialisé de la fonction
publique.
o Les bois (planches, contreplaqués, madriers,
chevrons, bois de coffrage) ; o Les métaux, ciment,
asphalte ;
o Les pierres, remblais, gravier, sable, argile
;
o Le matériel de quincaillerie (outillage et
petit matériel de quincaillerie, d'électricité)
;
o Les matériaux de couverture (tôles et
tuiles, paille) » (BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, pp.50-52).
5°. Les dépenses de prestations
Ces dépenses « concernent :
· Les fêtes et cérémonies et
rencontres publiques :
o Les dépenses globales (dépenses de
promotion et de relations publiques en faveur de particulier ou d'entreprises
ou compagnies nationales et étrangères dans le cadre de la
promotion industrielle, juridique, commerciale, artisanale, culturelle,
touristique du pays). Cette rubrique comprend également, les
dépenses pour réception officielles, rentrées judiciaires
(voire rentrée parlementaire), foires, cachets d'artistes, banquets,
excursions, offrandes florales, frais d'hôtel ou d'hébergement, et
toute autre activité en relation avec des visiteurs ou invités
officiels. Festivités nationales et locales, activités dans les
domaines artistiques (notamment expositions) et littéraires,
cérémonies, fêtes, anniversaires, maquillage et coiffure
pour services des relations publiques.
o Les rencontres sportives (manifestations et rencontres
sportives).
· Les dépenses de base :
o Les communications et télécommunications
(services téléphoniques nationaux et internationaux, services de
télégraphes, de télex, de fax gestion de
services
de radios ; satellite de communication). Abonnement et
connexion d'internet ; abonnement aux agences de presse (AFP, agence
Reuter,...) ; cartes téléphoniques
prépayées).
o La poste correspondance (services postaux, colis
postaux nationaux et internationaux. Transports de correspondances à
l'intérieur et à l'extérieur du pays, effectués par
des transporteurs privés ; valise diplomatique).
o Eau (fourniture d'eau pour les locaux,
édifices et bâtiments publics).
o Fourniture d'énergie
électrique.
· La publicité, communiqué,
impression, reproduction et reliure
o La publicité et communiqué
(publicité et propagande faites sur les ondes des stations de radio et
de télévision, dans les salles de cinéma ou à
travers des revues, journaux, banderoles et autres médias) ;
o L'impression, reproduction, reliure et conservation
(frais d'impression de livres, feuillets publicitaires, imprimés
administratifs et titres de valeur déclarés, diplômes,
cartes professionnelles, documents budgétaires, reproduction de
documents, photocopies, « scanner » de documents, reliure ou
conservation de documents. Développement et reproduction
photographique).
· Le transport
o Les transports d'objets (transports d'objets compris
manutention, de matériel et d'équipement utilisés par
l'administration, hors courrier. Transport de fonds),
o Titres de voyage (billets d'avion, de train, de
bateau, transport routier, en relation avec des voyages de fonctionnaires,
agents de l'Etat et boursiers à l'extérieur ou à
l'intérieur du pays),
o Affrètements de moyens de transport tel
qu'affrètements d'aéronefs, bateaux,
o Location d'équipement, de matériels et
de moyens de transport comprend : La location immobilière (location de
construction, bâtiments et de terrains. Les servitudes en eau et
électricité sont imputées au 513/514. Comprend les
servitudes juridiquement annexées au contrat de location sous
l'appellation « charges locatives ») ; location d'équipements,
de matériels et de moyens de transport (location d'équipement, de
matériels mécaniques ou électroniques, y compris les frais
de transport et d'administration desdits matériels. Location de moyens
roulants, aéronefs, pirogues, bateaux et autres).
· Entretien et réparation de matériel
et d'équipement
o L'entretien et réparation de mobilier et
matériel de bureau (entretien et réparation ordinaires de
mobiliers et matériel de bureau et d'équipements informatiques et
de communication tes que : machines à écrire, machines à
calculer, classeur, bureaux, photocopieuses, appareils
téléphoniques, radiocommunications, vidéos et HI
FI).
o L'entretien et réparation de matériel
spécifique (maintenance et réparation de matériel
technique propre à l'activité de chaque service comme par exemple
en radiologies, en topographie, en agriculture ou en
télécommunications).
o L'entretien et réparation
d'équipements généraux (entretien et réparation de
l'ensemble des équipements, ex : voiture, camion, barque, avion,
tracteur, bulldozer, grue, démolisseur, climatiseur, ventilateur,
balance, système technique, outillage, équipement
éducatif, scolaire, médical et sportif, hormis l'art.
552).
· Soins vétérinaires et de
protection de l'environnement
o Les soins vétérinaires (comprennent les
soins réguliers et visites vétérinaires : chevaux, chiens
policiers et faune),
o Autres soins de protection de
l'environnement,
· Entretien, décoration et réparation
d'ouvrages et d'édifices
o L'entretien, réparation et décoration
d'édifices (entretien et réparation ménagères,
réparation des installations de plomberie et sanitaires.
Décoration des palais et hôtels présidentiels,
d'écoles, de centres sociaux, casernes, jardins, terrains, y compris
pancartes et panneaux indicateurs),
o L'entretien de routes, ponts, d'ouvrages
hydrauliques, aéroports (entretien ordinaire des routes et pistes,
ponts, aéroports, d'ouvrages hydrauliques (barrages) et pour travaux de
drainage, de curage, barrages, aqueducs, réservoirs, fontaines,
systèmes d'adduction). Concerne aussi l'entretien de la signalisation et
du balisage maritime, fluvial, routier et aéroportuaire.
· Autres services
o Contrat de fonctionnement courant. Sous forme de
prestations, telles que nettoyage, gardiennage, incinération des valeurs
et entretien, désinsectisations,
o Prestations d'organismes de formation... » (G.
BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, pp. 52-54).
6°. Transferts et interventions de
l'Etat
Selon le professeur Bakandeja « il s'agit
principalement de subventions, dotations et de rétrocessions et autres
formes d'action de redistribution des fonds publics.
· Les subventions
o Subventions de fonctionnement aux organismes
auxiliaires,
o Subventions aux provinces. Subventions de
fonctionnement destinées aux services provinciaux,
o Subvention du déficit de la Banque
Centrale,
o Bourses d'études. Il s'agit des bourses
accordées par l'Etat aux nationaux, o Subvention de
fonctionnement aux entreprises publiques et parapubliques, o
Listes civiles (chef de l'Etat),
o Transfert de fonctionnement aux Ambassades et Postes
consulaires, o Transfert de fonctionnement aux services
publics,
o Subvention de fonctionnement aux organismes des fonds
spéciaux.
· Les rétrocessions comprennent : la
rétrocession aux régies financières, la
rétrocession aux entités administratives
décentralisées y compris aussi les fonds de
Péréquation.
· Les interventions de l'Etat : il s'agit de
:
o Interventions économiques (notamment subvention
de fonctionnement aux entreprises privées),
o Interventions sociales,
o Interventions scientifiques et
culturelles,
o Fonds spécial d'intervention (fonds pour
intervention spéciale),
o Catastrophes naturelles, calamités et
accidents majeurs (fonds destinés à la réparation des
infrastructures, au relogement, à la lutte contre les
épidémies). Ne concerne pas les indemnisations à titre
individuel.
· Les prises de participation dans des entreprises
et organismes : il s'agit de :
o Prises de participation dans des entreprises et
organismes. Celles-ci concernent
des prises de participation dans des entreprises
privées ou partiellement
publiques. Concerne aussi certains organismes
internationaux.
· Les contributions internationales : il s'agit des
aides, secours et indemnisations qui comprennent :
L'assistance judiciaire. Frais d'avocat et droits
d'enregistrement en justice pris en charge par l'État pour le compte
d'indigents.
o Les aides et secours. Aide financière
attribuée à un tiers. Ne concerne pas les aides en natures
(nourriture, habillement) qui doivent être imputées à leur
rubrique respective,
o L'indemnisation pour préjudice causé
par l'État ou subi du fait des fonctions. Il s'agit du paiement
correspondant à des indemnisations pour préjudices causés
par l'État. Indemnisation aux fonctionnaires ou à leurs parents
des préjudices subis par un accident de travail,
o L'indemnisation pour expropriation pour cause
d'utilité publique. Il s'agit de l'indemnisation financière
à des tiers pour acquisition de terrains et d'immeubles pour cause
d'utilité politique,
o Indemnisation des dommages résultant d'une
calamité naturelle. Il s'agit du glissement de terrain, inondation,
sécheresse, invasion animalière etc.
· Les charges sociales
o Les allocations familiales,
o Les frais médicaux et pharmaceutiques. Ils
concernent les frais médicaux, pharmaceutiques et chirurgicaux pour
personnel civil ou militaire. Transport en évacuation
sanitaire,
o Les frais funéraires. Ils concernent tous
les frais d'inhumation des agents de l'État, les ayants droit, et toutes
les fournitures afférentes, y compris le cercueil.
· Les pensions et rentes/honorariat et
éméritat : il s'agit de :
o Pensions de retraite des fonctionnaires du
régime général et assimilé. Elles concernent aussi
l'honorariat et l'Eméritat ;
o Pensions de retraite des militaires et policiers
;
o Indemnisation de militaires démobilisés
» (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006, pp.55-57).
7°. Equipements
Les dépenses en équipement se composent
« des dépenses ayant trait à l'achat des
(d') :
· Équipement et mobiliers
o L'acquisition d'equipement de bureau. L'equipement
et meubles pour bureau tels que : machines à ecrire, machines à
calculer, photocopieurs, roneotypes, armoires-classeurs, bureaux, climatiseurs,
ventilateurs, mini frigo et fauteuils ;
o L'acquisition d'equipement d'informatique. Serveur,
ordinateurs, scanners, imprimantes, modem, onduleurs et logiciels,
câblage compris ;
o L'acquisition d'equipement domestique. Il s'agit de
l'equipement, meubles, electromenager pour autres locaux que les
bureaux.
· Équipement de sante : l'acquisition
d'equipement medicochirurgical, de laboratoire et hospitalier. L'equipement tel
que :equipement pour salle d'operation, de diagnostic et d'urgence,
radiographie, lits d'hôpitaux, incubateurs, equipement pour morgue,
microscopes, autoclaves, pipettes et tout autre equipement utilise dans les
pharmacies, les laboratoires pathologiques, biologiques, biochimiques et
sanitaires.
· Équipement educatif, culturel et
sportif. Il s'agit d'achat d'equipement de bibliothèque et archive, de
musee, educatif tel que : meubles scolaires, fichiers, etagères
pupitres, vitrines. Équipements relatifs aux installations sportives
tels qu'en buts (Foot, basket, volley, rugby), parcours du combattant,
equipement de sport en salle.
· Equipement agro-sylvo-pastoral et industriel
:
o L'equipement agro-pastoral. Il s'agit de l'achat
d'equipement agricole, d'elevage, des eaux et forêts tel que : tracteur
agricole ; equipement de parcs et forêts, stabulations, etc.
;
o L'acquisition d'equipement industriel et
electrique. Équipement industriel tel que : presse, linotype, machine
à coudre, generateur tronçonneuse poste à soudure.
Concerne aussi l'equipement artisanal electrique ;
o L'electromenager : tout appareil electrique ou non,
menager ou de cuisine.
· Equipement de construction et de
transport
o Acquisition d'equipement de construction.
Equipement de construction tel que : engin lourd, bulldozer, betonnière,
compresseur, grue, demolisseur. Sont exclus de cette categorie les vehicules de
transport classes à l'article 752 « acquisition de vehicule »
;
o Tous vehicules terrestres tels que : voitures,
camions, bus et minibus, motocyclettes, bicyclettes, elevateurs y compris
vehicules specialises
(ambulance...). Sont exclus de cette catégorie les
achats de tracteurs agricoles qui sont classés à l'article741
;
o Acquisition d'autres équipements de transport :
bateaux, embarcations, aéronefs, équipements ferroviaires
;
o Acquisition d'animaux : chiens, chevaux,
etc.
· Équipements de communication
o Acquisition d'équipement
téléphonique, télégraphique, fax, radio et
cellulaire. Equipement téléphonique, télégraphique,
fax et radios divers. Sont exclus de cette catégorie, la construction de
lignes téléphoniques et télégraphiques qui sont
classées à l'article 15 « construction de lignes
électriques, téléphoniques et télégraphiques
».
· Equipements militaires
o Equipements militaires. Gros équipements
militaires.
· Contrat d'études
o Contrats d'études et de consultations
techniques. Services fournis sous forme de contrat par des firmes, enseignants,
associations ou groupes spécialisés, qui ne sont pas liés
à un temps de présence des prestataires mais à un produit
fini, dans les domaines juridiques, techniques, économiques, financiers,
statistiques, informatiques, comptables, médicaux, agronomes,
vétérinaires, de génie, de sécurité, sous
forme d'actes juridiques, contrats d'études, traductions, prestations
techniques et consultations diverses. Honoraires. Ne concerne pas les cachets
d'artistes. Ne concerne pas les contrats d'entretien. » (G. BAKANDEJA WA
MPUNGU, 2006, pp. 57-59).
8°. Construction, réfection,
réhabilitation, addition d'ouvrage et édifice,
acquisition d'immobilière
Ces dépenses sont constituées « des
dépenses concernant la (les) :
· La construction d'ouvrage et
édifice
o Construction d'édifice, d'immeuble tel que :
école, hôpital, logements sociaux, bureaux publics, caserne,
pénitencier, stade, mausolée, résidence pour fonctionnaire
et employé civil et militaire en activité de service.
o Construction d'ouvrage hydraulique, tel que : aqueduc,
réservoir, barrage, fontaine, système d'adduction,
d'irrigation.
o Construction de routes et pistes, ponts, ports et
aéroports ; concerne aussil'acquisition de système
complet de signalisation, balisage maritime, fluvial,
routier et aéroportuaire.
o Constructions diverses. Autres constructions non
prévues dans cette classification.
· Réhabilitation et addition d'ouvrages et
d'édifices
o Réhabilitation et réfection
d'ouvrages et d'édifices. Réhabilitation, réfection, et
addition de construction. Ex : école, hôpital, logements sociaux,
stade, bureaux publics, caserne, pénitencier, résidence pour
fonctionnaire et employé civil et militaire en activité de
service.
o Réfection d'ouvrages hydrauliques.
Amélioration et réfection d'ouvrages hydrauliques.
o Réfection et réparation de routes,
ponts, aéroports. Amélioration et réfection de route, pont
et aéroport.
· Acquisition des terrains :
o Terrains pour construction d'édifices, pour des
fins sportives et agricoles...
· Acquisition des bâtiments
o Acquisition des bâtiments ou construction des
bâtiments ou d'édifices au pays ou à l'étranger
devant abriter les institutions du pays, ambassades, consulats et accueillir
les autorités politiques et administratives, fonctionnaires et agents de
l'État, etc. » (G. BAKANDEJA WA MPUNGU, 2006,
pp.59-60).
C. L'exécution Des Dépenses
Publiques
La réalisation ou l'exécution d'une
dépense publique s'effectue en 4 étapes
suivantes :
v' La constatation, v' La
liquidation,
v' L'ordonnancement, v' Le
décaissement.
1°. La constatation des dépenses
publiques
objectif précis et dont les besoins de ce
secteur ou service en quête d'argent sont répertoriés et
peuvent être assurés par les crédits alloués
à ce secteur ou service au sein du budget de l'État. Ainsi, cette
identification des besoins au sein du secteur ou d'un service public doit
être suivi d'une préparation d'un budget ad hoc, qui sera
entériné par la hiérarchie administrative
compétente du secteur ou du service afin d'une prise en charge effective
dans le budget de l'État par le gouvernement.
2°. La liquidation des dépenses
publiques
Dès lors que les besoins sont
identifiés et les crédits correspondant déterminés,
le service ou secteur demandeur peut d'ores et déjà solliciter
l'enveloppe nécessaire auprès du gestionnaire moyennant une
évaluation et une expertise du sous gestionnaire de crédit pour
couvrir ces besoins. Les calculs du montant à décaisser se font
conformément aux recommandations et instructions de la loi de Finances
cadre légal fondamental pour l'exécution du budget de l'Etat, des
dépenses publiques et le recouvrement des recettes
publiques.
D'après N. MBUMBA NZUZI, « la
constatation et la liquidation d'une dépense sont aussi
considérées comme des phases administratives par rapport à
la réalisation d'un bien ou d'une service public non marchand ou encore
à la réalisation d'une prestation publique d'intérêt
général c'est-à-dire qu'après avoir constaté
l'existence d'un besoin administratif matérialisé par l'action
administrative de l'État dans l'économie nationale, ainsi que la
projection dans le budget ; il faudra faire en sorte que ce besoin devienne
liquide ou soit traduit en actions socioéconomiques en faveur du service
poseur d'actes administratifs » (N. MBUMBA NZUZI, Décembre 2007,
p.66).
3°. L'ordonnancement des dépenses
publiques
L'ordonnancement d'une dépense publique «
est une phase importante dans l'exécution des dépenses, car elle
assure d'une part, la régularité de la constatation et la
liquidation et d'autre part, permet par la même occasion,
l'établissement conforme de la créance vis-à-vis du
Trésor Public qui doit décaisser les fonds compte tenu des
prescrits de la loi budgétaire » (N. MBUMBA NZUZI, Décembre
2007, p.66).
C'est donc à travers l'ordonnancement que
l'autorisation est donnée au Trésor Public pour
le décaissement des fonds et la prise en charge des dépenses
par l'État (gouvernement). Sa matérialisation se manifeste
à travers l'intervention de l'État dans la vie économique
et
sociale du pays : investissement public et
privé de l'État, productions publique et privée de
l'État, etc.
Selon N. MBUMBA NZUZI, « au terme de la phase
administrative [constatation et liquidation], l'ordonnancement est un acte
important qui est soumis au visa d'une ordonnateur des dépenses qui fait
préalablement le contrôle administratif. Celui-ci vérifie
si le montant constaté et liquidé est conforme au montant
à ordonnancer avant d'autoriser le paiement » (N. MBUMBA NZUZI,
Décembre 2007, p.67).
4°. Le Décaissement des fonds
Il s'agit du paiement par le Trésor Public de
la somme ou du montant ordonnancé par le gestionnaire de crédit
du service demandeur concerné. Cependant, le décaissement
nécessite le respect et la mise en oeuvre des procédures et
mécanismes permettant au Trésor Public d'autoriser la Banque
Centrale en tant que caissier de l'Etat à décaisser les fonds
(notamment la conformité des bordereaux et autres documents) suivant la
décision du gestionnaire de crédit qui peut être soit une
autorité politique, une autorité politico-administrative ou une
autorité administrative simplement. En bref, les procédures
d'exécution des dépenses publiques peuvent être
schématisées comme suit :
Figure n°02 : Procédures d'exécution
des dépenses publiques.
Identifier les besoins de service public à
couvrir
Constatation d'une dépense publique
Ordonnancement d'une dépense pub
Phase administrative
Vérification et contrôle
administratif
Après l'identification des besoins, sollicitation
de l'enveloppe adéquate pour couvrir ces besoins
Liquidation d'une dépense publique
Décaissement des fonds
· Attester l'évidence de l'acte
administratif
· Octroi du pouvoir à l'action
administrative
· Autoriser à l'engagement
|
|
· Décaissement par le Trésor
Public
· Paiement du montant ordonnancé par la
banque centrale
|
Source : Par nous-mêmes.
D. Processus de Gestion des Dépenses
Publiques
Comme nous l'avons pu le constater au niveau des
procédures d'exécution des dépenses publiques, la gestion
de celles-ci en RD Congo est assurée à tous les stades au sein de
l'appareil administratif de l'Etat mais particulièrement assurée
par les responsables des fonds, les gestionnaires de crédit des services
étatiques, les comptables publics avec à leur tête le
Trésor Public, le ministère des finances, le ministère de
l'économie ainsi que celui du budget.
Comme cela parait, ce n'est pas aussi simple que
ça, et c'est dans cette chaine de la dépense que la magouille, la
gabegie financière et même les détournements des deniers
publics interviennent.
E. Les Rôles Des Dépenses
Publiques
Les dépenses publiques permettent à
l'Etat outre d'intervenir dans la vie économique du pays. Cependant, les
dépenses publiques en dépit du rôle économique
majeur qu'elles jouent dans la vie du pays à travers la croissance
économique [que nous verrons ultérieurement], elles permettent
aussi le développement social, technologique du pays.
F. Etats des lieux des dépenses publiques en RD
Congo
Nous allons présenter ici une synthèse des
dépenses publiques dans un tableau au cours de notre période
d'analyse.
Tableau n°01 : Synthèse des
prévisions des dépenses publiques en RD Congo en CDF de 2006
à 2010
N°
|
RUBRIQUES
|
|
|
2
|
006
|
|
|
|
|
|
2007
|
|
|
|
|
2008
|
|
|
|
|
2009
|
|
|
|
|
2010
|
1
|
Dettes en capital
|
|
155
|
796
|
000
|
000
|
|
229
|
756
|
000
|
000
|
|
177
|
771
|
355
|
971
|
|
215
|
565
|
269
|
777
|
|
189
|
987
|
502
|
525
|
2
|
Frais financiers
|
|
104
|
510
|
837
|
965
|
|
146
|
625
|
000
|
000
|
|
171
|
600
|
000
|
000
|
|
153
|
895
|
299
|
845
|
|
240
|
246
|
021
|
370
|
3
|
Dépenses de personnel
|
|
190
|
583
|
737
|
022
|
|
347
|
370
|
379
|
108
|
|
488
|
731
|
031
|
510
|
|
589
|
787
|
972
|
081
|
|
795
|
136
|
563
|
568
|
4
|
Biens et matériels
|
|
32
|
619
|
723
|
216
|
|
39
|
604
|
931
|
702
|
|
45
|
384
|
770
|
593
|
|
44
|
082
|
507
|
586
|
|
66
|
556
|
393
|
641
|
5
|
Dépenses de prestation
|
|
44
|
619
|
700
|
077
|
|
61
|
118
|
531
|
539
|
|
45
|
221
|
784
|
153
|
|
58
|
576
|
329
|
666
|
|
137
|
609
|
510
|
522
|
6
|
Transferts et intervention
|
|
284
|
969
|
971
|
355
|
|
194
|
375
|
308
|
016
|
|
513
|
960
|
744
|
072
|
|
896
|
736
|
442
|
318
|
1
|
372
|
087
|
168
|
831
|
7
|
Equipements
|
|
125
|
398
|
356
|
054
|
|
174
|
314
|
358
|
178
|
|
105
|
101
|
231
|
774
|
|
177
|
569
|
087
|
523
|
|
928
|
514
|
370
|
556
|
8
|
Construction, réfection,
réhabilitation
|
|
150
|
867
|
644
|
435
|
|
177
|
144
|
598
|
467
|
|
233
|
664
|
245
|
024
|
|
786
|
180
|
906
|
652
|
1
|
877
|
380
|
083
|
762
|
|
TOTAL DEPENSES PUBLIQUES
|
1
|
089
|
365
|
970
|
124
|
1
|
370
|
309
|
107
|
010
|
1
|
781
|
435
|
163
|
097
|
2
|
922
|
393
|
815
|
448
|
5
|
607
|
517
|
614
|
775
|
2008 vol. I ; n°10/001 du 25 janvier 2010 vol.
I, portant budgets de l'Etat respectivement pour les exercices
budgétaires 2006, 2007, 2008, 2009 et2010.
De ce qui précède nous constatons qu'en
dépit des variations taux de change et de l'inflation, les
dépenses publiques sont passées de CDF 1.089.365.970.124 à
5.607.517.614.775 de 2006 à 2010 avec un accroissement de CDF
4.608.151.644.651, accroissement dû à la conjoncture
économique, au changement des structures sociales et économiques,
aux contraintes de l'évolution internationale dans le pays de pays de
2006 à 2010.
Pour mener à bon port sa politique et
intervenir efficacement dans la vie économique du pays, l'Etat a besoin
des ressources en général et financières en particulier.
La partie suivante nous éclaircira davantage à ce
sujet.
|