LISTE DES FIGURES
Pages
Figure 1: Modèle de la perception humaine
32
Figure 2: Cadre analytique du « livelihood
34
Figure 3: Cadre analytique 39
Figure 4: Profils historiques de Zounta et de
Sissèkpa 63
Figure 5: Cartes des Communes d'Adjohoun et de
Dangbo
présentant les villages d'enquête 65
Figure 6: Transect de Sissèkpa (Adjohoun)
89
Figure 7: Transect de Zounta (Dangbo) 91
Figure 8 : Cercle de corrélation dans le
plan formé par Factor1 et Factor2 116
Figure 9: cercle de corrélation dans le
plan formé par z1 et Z3 116
Figure 10: Cercle de corrélation
formé par le plan Factor2 et Factor3 117
Figure 11: Représentation des types
d'exploitations sur les axes1 et 2 117
Figure 12 : Représentation des types
d'exploitation sur les axes 1 et 3 118
LISTES DES GRAPHIQUES
Pages
Graphique 1: Proportion des CE en fonction des
religions 67
Graphique 2 : Proportion des CE
enquêtés en fonction du niveau d'instruction 67
Graphique 3 : Proportion des types
d'exploitations enquêtées
en fonction du niveau d'instruction 68
Graphique 4: Proportion des membres de
l'exploitation
en fonction des activités principales exercées
68
Graphique 5 : Proportion des CE en fonction des
activités secondaires exercées 68
Graphique 6: Proportion des CE des exploitations
enquêtées
suivant le niveau d'accès aux crédits 70
Graphique 7: Répartition de la main
d'oeuvre mobilisable par type d'exploitation 71
Graphique 8: Évolution des hauteurs de
pluies annuelles 80
Graphique 9: Évolution du nombre de jours
de pluie 81
Graphique 10: Tendances thermométriques
annuelles des trente dernières années 83
qu'elle suscite chez les producteurs qui ont perdu leurs
repères saisonniers. Cependant, les changements climatiques sont
perçus différemment par les producteurs agricoles qui
développent diverses stratégies au regard de leurs perceptions de
ces phénomènes climatiques. Alors, il est important pour la
recherche de comprendre et d'analyser les perceptions qu'ont les producteurs
des changements climatiques vécus par eux, ainsi que les
stratégies d'adaptation développées par ces derniers. Par
ailleurs, il est aussi très utile d'analyser les interrelations entre
les perceptions paysannes des changements climatiques et les stratégies
d'adaptation mises en place pour faire face aux effets néfastes des
risques climatiques, aux fins de mieux accompagner les producteurs dans
l'adaptation aux changements climatiques. Dans cette optique, la
présente recherche se propose d'étudier les perceptions, les
savoirs locaux et les stratégies d'adaptation des producteurs. Elle
s'inscrit dans le cadre de la phase 2 (Composante extension enquête
perception) du projet Perceptions Adaptation et Accompagnement des Populations
face aux Changements Climatiques Environnementaux et Sociaux (PAAPCES).
Le présent mémoire est organisé en dix (10)
chapitres.
Le premier est une introduction générale du
document qui présente la problématique, les objectifs et
hypothèses de recherche.
Le second chapitre, présente le cadre conceptuel et
analytique de l'étude.
La méthodologie suivie pour atteindre les objectifs de la
recherche est présentée dans le troisième chapitre.
Le chapitre suivant, le quatrième, présente les
généralités sur le milieu d'étude.
Les perceptions des populations locales des changements
climatiques vécus par eux et les causes qu'elles leur attribuent sont
exposées et analysées dans le cinquième chapitre.
Le sixième chapitre est consacré aux
conséquences des changements climatiques sur le milieu physique des
producteurs.
Les conséquences sur le quotidien des producteurs sont
présentés dans le septième chapitre.
Le chapitre huit présente les stratégies
développées par les producteurs pour faire face aux changements
climatiques vécus.
Les différentes relations entre perceptions, savoirs
locaux et stratégies d'adaptation des producteurs sont
présentées dans le chapitre neuf.
Enfin, le chapitre dix est consacré à la
synthèse des résultats obtenus et aux suggestions y
afférentes.
1.2. Problématique et justification de
l'étude
1.2.1. Problématique
Les changements climatiques et leurs impacts sont
désormais reconnus comme l'un des plus grands défis du monde, de
ses peuples, de son environnement et de ses économies (GIEC, 2007). Pour
la communauté scientifique internationale, les changements climatiques
sont déjà une réalité dont les effets viennent
s'ajouter à ceux de la variabilité naturelle du climat. En
général, la variabilité climatique se réfère
à la variation naturelle intra et interannuelle du climat, alors que les
changements climatiques désignent une modification irréversible
du climat attribuée directement ou indirectement aux activités
humaines qui altère la composition de l'atmosphère globale et qui
s'ajoute à la variabilité climatique naturelle observée
sur des périodes de temps comparables. Autrement, la variabilité
climatique désigne des variations naturelles de l'état moyen du
climat à toutes les échelles temporelles et spatiales
au-delà des phénomènes climatiques individuels, tandis que
les changements climatiques désignent une variation statistiquement
significative de l'état moyen du climat et de sa variabilité,
persistant pendant de longues périodes, généralement,
pendant des décennies ou plus (GIEC, op.cit).
Le développement des activités industrielles et
agricoles, la multiplication des moyens de transports et l'explosion
démographique au cours du siècle passé, ont en effet
engendré l'accroissement des concentrations des rejets anthropiques de
Gaz à Effet de Serre (GES), cause des changements climatiques actuels.
Le dioxyde de carbone (CO2) est le gaz à effet de serre
anthropogène le plus important et sa concentration atmosphérique
globale en 2005 (280 ppm à 379 ppm) excédait de loin la normale
naturelle au cours des 650.000 dernières années (180 à 300
ppm) comme déterminé à partir des noyaux de glace (IPCC,
2007).Le réchauffement du climat est donc sans équivoque. En
réalité, les changements climatiques actuels sont un
phénomène nouveau.
A l'échelle planétaire, comme effets directs,
les changements climatiques sont entrain d'induire une élévation
de la température et une nouvelle répartition des
précipitations (Bergonzini, 2004). Ainsi, la température moyenne
du globe a augmenté d'environ 0,4 à 0,8 degré Celsius
depuis le XIXième siècle et pourrait augmenter de 1,5
à 4,5 degré Celsius d'ici l'an 2100 selon les estimations des
rapports 2007du Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat
(GIEC). Le phénomène de réchauffement climatique ira donc
en s'accélérant. De plus, bien que le processus des changements
climatiques ne soit qu'à son commencement, ses retentissements se font
déjà sentir sous formes d'ouragans de plus en plus puissants,
d'accroissement des sécheresses et des inondations,
d'élévation du niveau de la mer, de la fonte des glaciers et des
calottes polaires. Le changement climatique entraînera également
une perte de biodiversité: de 15 à 37% des plantes et
espèces animales terrestres pourraient disparaître d'ici à
2050 (FIDA, 2008). L'acidification des océans,
conséquence directe de la hausse des niveaux de CO2, aura des effets
majeurs sur les écosystèmes marins et, peut-être, sur les
stocks de poissons. Pour les forêts, les risques d'incendie se sont
accrus du fait de la chaleur et de la sécheresse de l'atmosphère
(FIDA, op.cit). Bref, la santé, les écosystèmes
terrestres et aquatiques et les systèmes socio-économiques comme
l'agriculture, l'exploitation forestière, la pêche et les
ressources en eau, éléments essentiels au développement et
au bien-être de l'humanité, subissent déjà les
conséquences des changements climatiques.
Néanmoins, malgré son ampleur mondiale, c'est
pourtant les pays en développement, et avant tout les pays les moins
avancés, qui sont les plus exposés aux effets des changements
climatiques. L'Asie du Sud et l'Asie du Sud-Est sont excessivement sujettes aux
inondations, tandis que les océans Pacifiques et Indiens sont les zones
où les ouragans surviennent le plus fréquemment. Il est largement
admis que la production agricole va sans doute décliner dans la majeure
partie du monde en développement du fait de la baisse des
disponibilités en eau, de la hausse des températures, de la
longueur incertaine ou abrégée de la période de
végétation, de la réduction des superficies arables et des
nouveaux modes de propagation des ravageurs et des maladies (FIDA, op.
cit). Les perspectives agricoles sont les plus sombres pour eux en raison
à la fois de la baisse des rendements et des surfaces arables (FAO,
2007).
Dans ce contexte global, l'Afrique et, très
particulièrement l'Afrique subsaharienne apparaît comme la
région du monde la plus exposé aux changements climatiques
(Thornton et
al., 2008). Cette grande vulnérabilité
de l'Afrique subsaharienne face au changements climatiques est due à sa
forte dépendance de l'agriculture et à sa capacité
d'adaptation limitée qui tient au manque de ressources et de
technologies (Daouda Hamani, 2007). Les changements climatiques
représentent une menace supplémentaire pour les moyens de
subsistance déjà précaires des ruraux de ces pays et ils
accentuent leur vulnérabilité préexistante. Les pays
subsahariens sont les plus fortement touchés par la sécheresse
et, par conséquent, pâtissent le plus de son impact négatif
sur la production agricole.
Les impacts des changements climatiques seront variés
suivants les zones de la région. Dans les zones humides,
l'intensité des tempêtes et les inondations pourraient
s'intensifier et le ravinage des sols par érosion empirer. Dans les
zones arides, on s'attend à de plus fréquentes sécheresses
et à des périodes sèches plus longues. Les zones
côtières seront affectées par l'élévation du
niveau des eaux, entraînant une érosion côtière, la
submersion de terres, des inondations et un accroissement de la salinité
des nappes phréatiques. Les modifications attendues du climat par
rapport à la norme actuelle conduiraient à des pertes de
récoltes, des perturbations dans la gestion du bétail et de
possibles famines et les maladies devraient être en recrudescence (Daouda
Hamani, op.cit).
Le Bénin, pays subsaharien, n'échappe pas
à la réalité de ce nouveau phénomène mondial
que constituent les changements climatiques. Les secteurs les plus
affectés par ces changements sont ceux des ressources en eaux, de
l'énergie, des zones côtières, de la santé de
l'agriculture et de la foresterie (MEPN, 2008). Le secteur de l'agriculture
fortement tributaire des stimuli climatiques se trouve fortement menacé
par les changements climatiques. En effet, les principaux risques climatiques
identifiés sur le territoire de la République du Bénin
sont la sécheresse, les inondations et l'avancée de la
mer/l'érosion côtière (MEPN, op.cit). Leurs
impacts, variables suivant les zones agro-écologiques, sont très
importants et se caractérisent par une dégradation des ressources
naturelles, le déplacement des populations, les perturbations des
activités économiques surtout agricoles avec des coûts
économiques et sociaux de plus en plus lourds alors que l'agriculture
constitue l'activité principale de 70% de la population active et
contribue pour 36% du PIB et 88% des recettes d'exportation à hauteur de
15% aux recettes de l'Etat (Aho et al, 2006). En conséquence,
les changements climatiques sont devenus une menace pressante pour le
développement national.
Les paysans ont perdu leurs repères saisonniers, les
pertes de récoltes s'accroissent et l'insécurité
alimentaire menace.
Dans un pareil contexte, il importe de se demander : Comment
les producteurs perçoivent-ils dans leurs vécus les changements
climatiques notamment ses manifestations et ses causes ? Quels sont les effets
néfastes des changements climatiques sur les ressources et les
activités de production selon les vécus des producteurs ? Comment
ces producteurs réagissent-ils face à ces effets néfastes
? Enfin, quelles sont les logiques soutenant les mesures prises
(stratégies) pour faire face aux changements climatiques vécus ?
La contribution de la présente étude vise à combler ces
attentes dans le cas des producteurs des communes d'Adjohoun et de Dangbo.
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