WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Perceptions, savoirs locaux et stratégies d'adaptations aux changements climatiques des producteurs des communes d'Adjohoun et de Dangbo au Sud- Est Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Clément Olivier CODJIA
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Ingénieur agronome 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

LISTE DES FIGURES

Pages

Figure 1: Modèle de la perception humaine 32

Figure 2: Cadre analytique du « livelihood 34

Figure 3: Cadre analytique 39

Figure 4: Profils historiques de Zounta et de Sissèkpa 63

Figure 5: Cartes des Communes d'Adjohoun et de Dangbo

présentant les villages d'enquête 65

Figure 6: Transect de Sissèkpa (Adjohoun) 89

Figure 7: Transect de Zounta (Dangbo) 91

Figure 8 : Cercle de corrélation dans le plan formé par Factor1 et Factor2 116

Figure 9: cercle de corrélation dans le plan formé par z1 et Z3 116

Figure 10: Cercle de corrélation formé par le plan Factor2 et Factor3 117

Figure 11: Représentation des types d'exploitations sur les axes1 et 2 117

Figure 12 : Représentation des types d'exploitation sur les axes 1 et 3 118

LISTES DES GRAPHIQUES

Pages

Graphique 1: Proportion des CE en fonction des religions 67

Graphique 2 : Proportion des CE enquêtés en fonction du niveau d'instruction 67

Graphique 3 : Proportion des types d'exploitations enquêtées

en fonction du niveau d'instruction 68

Graphique 4: Proportion des membres de l'exploitation

en fonction des activités principales exercées 68

Graphique 5 : Proportion des CE en fonction des activités secondaires exercées 68

Graphique 6: Proportion des CE des exploitations enquêtées

suivant le niveau d'accès aux crédits 70

Graphique 7: Répartition de la main d'oeuvre mobilisable par type d'exploitation 71

Graphique 8: Évolution des hauteurs de pluies annuelles 80

Graphique 9: Évolution du nombre de jours de pluie 81

Graphique 10: Tendances thermométriques annuelles des trente dernières années 83

qu'elle suscite chez les producteurs qui ont perdu leurs repères saisonniers. Cependant, les changements climatiques sont perçus différemment par les producteurs agricoles qui développent diverses stratégies au regard de leurs perceptions de ces phénomènes climatiques. Alors, il est important pour la recherche de comprendre et d'analyser les perceptions qu'ont les producteurs des changements climatiques vécus par eux, ainsi que les stratégies d'adaptation développées par ces derniers. Par ailleurs, il est aussi très utile d'analyser les interrelations entre les perceptions paysannes des changements climatiques et les stratégies d'adaptation mises en place pour faire face aux effets néfastes des risques climatiques, aux fins de mieux accompagner les producteurs dans l'adaptation aux changements climatiques. Dans cette optique, la présente recherche se propose d'étudier les perceptions, les savoirs locaux et les stratégies d'adaptation des producteurs. Elle s'inscrit dans le cadre de la phase 2 (Composante extension enquête perception) du projet Perceptions Adaptation et Accompagnement des Populations face aux Changements Climatiques Environnementaux et Sociaux (PAAPCES).

Le présent mémoire est organisé en dix (10) chapitres.

Le premier est une introduction générale du document qui présente la problématique, les objectifs et hypothèses de recherche.

Le second chapitre, présente le cadre conceptuel et analytique de l'étude.

La méthodologie suivie pour atteindre les objectifs de la recherche est présentée dans le troisième chapitre.

Le chapitre suivant, le quatrième, présente les généralités sur le milieu d'étude.

Les perceptions des populations locales des changements climatiques vécus par eux et les causes qu'elles leur attribuent sont exposées et analysées dans le cinquième chapitre.

Le sixième chapitre est consacré aux conséquences des changements climatiques sur le milieu physique des producteurs.

Les conséquences sur le quotidien des producteurs sont présentés dans le septième chapitre.

Le chapitre huit présente les stratégies développées par les producteurs pour faire face aux changements climatiques vécus.

Les différentes relations entre perceptions, savoirs locaux et stratégies d'adaptation des producteurs sont présentées dans le chapitre neuf.

Enfin, le chapitre dix est consacré à la synthèse des résultats obtenus et aux suggestions y afférentes.

1.2. Problématique et justification de l'étude

1.2.1. Problématique

Les changements climatiques et leurs impacts sont désormais reconnus comme l'un des plus grands défis du monde, de ses peuples, de son environnement et de ses économies (GIEC, 2007). Pour la communauté scientifique internationale, les changements climatiques sont déjà une réalité dont les effets viennent s'ajouter à ceux de la variabilité naturelle du climat. En général, la variabilité climatique se réfère à la variation naturelle intra et interannuelle du climat, alors que les changements climatiques désignent une modification irréversible du climat attribuée directement ou indirectement aux activités humaines qui altère la composition de l'atmosphère globale et qui s'ajoute à la variabilité climatique naturelle observée sur des périodes de temps comparables. Autrement, la variabilité climatique désigne des variations naturelles de l'état moyen du climat à toutes les échelles temporelles et spatiales au-delà des phénomènes climatiques individuels, tandis que les changements climatiques désignent une variation statistiquement significative de l'état moyen du climat et de sa variabilité, persistant pendant de longues périodes, généralement, pendant des décennies ou plus (GIEC, op.cit).

Le développement des activités industrielles et agricoles, la multiplication des moyens de transports et l'explosion démographique au cours du siècle passé, ont en effet engendré l'accroissement des concentrations des rejets anthropiques de Gaz à Effet de Serre (GES), cause des changements climatiques actuels. Le dioxyde de carbone (CO2) est le gaz à effet de serre anthropogène le plus important et sa concentration atmosphérique globale en 2005 (280 ppm à 379 ppm) excédait de loin la normale naturelle au cours des 650.000 dernières années (180 à 300 ppm) comme déterminé à partir des noyaux de glace (IPCC, 2007).Le réchauffement du climat est donc sans équivoque. En réalité, les changements climatiques actuels sont un phénomène nouveau.

A l'échelle planétaire, comme effets directs, les changements climatiques sont entrain d'induire une élévation de la température et une nouvelle répartition des précipitations (Bergonzini, 2004). Ainsi, la température moyenne du globe a augmenté d'environ 0,4 à 0,8 degré Celsius depuis le XIXième siècle et pourrait augmenter de 1,5 à 4,5 degré Celsius d'ici l'an 2100 selon les estimations des rapports 2007du Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat (GIEC). Le phénomène de réchauffement climatique ira donc en s'accélérant. De plus, bien que le processus des changements climatiques ne soit qu'à son commencement, ses retentissements se font déjà sentir sous formes d'ouragans de plus en plus puissants, d'accroissement des sécheresses et des inondations, d'élévation du niveau de la mer, de la fonte des glaciers et des calottes polaires. Le changement climatique entraînera également une perte de biodiversité: de 15 à 37% des plantes et espèces animales terrestres pourraient disparaître d'ici à 2050 (FIDA, 2008). L'acidification des océans, conséquence directe de la hausse des niveaux de CO2, aura des effets majeurs sur les écosystèmes marins et, peut-être, sur les stocks de poissons. Pour les forêts, les risques d'incendie se sont accrus du fait de la chaleur et de la sécheresse de l'atmosphère (FIDA, op.cit). Bref, la santé, les écosystèmes terrestres et aquatiques et les systèmes socio-économiques comme l'agriculture, l'exploitation forestière, la pêche et les ressources en eau, éléments essentiels au développement et au bien-être de l'humanité, subissent déjà les conséquences des changements climatiques.

Néanmoins, malgré son ampleur mondiale, c'est pourtant les pays en développement, et avant tout les pays les moins avancés, qui sont les plus exposés aux effets des changements climatiques. L'Asie du Sud et l'Asie du Sud-Est sont excessivement sujettes aux inondations, tandis que les océans Pacifiques et Indiens sont les zones où les ouragans surviennent le plus fréquemment. Il est largement admis que la production agricole va sans doute décliner dans la majeure partie du monde en développement du fait de la baisse des disponibilités en eau, de la hausse des températures, de la longueur incertaine ou abrégée de la période de végétation, de la réduction des superficies arables et des nouveaux modes de propagation des ravageurs et des maladies (FIDA, op. cit). Les perspectives agricoles sont les plus sombres pour eux en raison à la fois de la baisse des rendements et des surfaces arables (FAO, 2007).

Dans ce contexte global, l'Afrique et, très particulièrement l'Afrique subsaharienne apparaît comme la région du monde la plus exposé aux changements climatiques (Thornton et

al., 2008). Cette grande vulnérabilité de l'Afrique subsaharienne face au changements climatiques est due à sa forte dépendance de l'agriculture et à sa capacité d'adaptation limitée qui tient au manque de ressources et de technologies (Daouda Hamani, 2007). Les changements climatiques représentent une menace supplémentaire pour les moyens de subsistance déjà précaires des ruraux de ces pays et ils accentuent leur vulnérabilité préexistante. Les pays subsahariens sont les plus fortement touchés par la sécheresse et, par conséquent, pâtissent le plus de son impact négatif sur la production agricole.

Les impacts des changements climatiques seront variés suivants les zones de la région. Dans les zones humides, l'intensité des tempêtes et les inondations pourraient s'intensifier et le ravinage des sols par érosion empirer. Dans les zones arides, on s'attend à de plus fréquentes sécheresses et à des périodes sèches plus longues. Les zones côtières seront affectées par l'élévation du niveau des eaux, entraînant une érosion côtière, la submersion de terres, des inondations et un accroissement de la salinité des nappes phréatiques. Les modifications attendues du climat par rapport à la norme actuelle conduiraient à des pertes de récoltes, des perturbations dans la gestion du bétail et de possibles famines et les maladies devraient être en recrudescence (Daouda Hamani, op.cit).

Le Bénin, pays subsaharien, n'échappe pas à la réalité de ce nouveau phénomène mondial que constituent les changements climatiques. Les secteurs les plus affectés par ces changements sont ceux des ressources en eaux, de l'énergie, des zones côtières, de la santé de l'agriculture et de la foresterie (MEPN, 2008). Le secteur de l'agriculture fortement tributaire des stimuli climatiques se trouve fortement menacé par les changements climatiques. En effet, les principaux risques climatiques identifiés sur le territoire de la République du Bénin sont la sécheresse, les inondations et l'avancée de la mer/l'érosion côtière (MEPN, op.cit). Leurs impacts, variables suivant les zones agro-écologiques, sont très importants et se caractérisent par une dégradation des ressources naturelles, le déplacement des populations, les perturbations des activités économiques surtout agricoles avec des coûts économiques et sociaux de plus en plus lourds alors que l'agriculture constitue l'activité principale de 70% de la population active et contribue pour 36% du PIB et 88% des recettes d'exportation à hauteur de 15% aux recettes de l'Etat (Aho et al, 2006). En conséquence, les changements climatiques sont devenus une menace pressante pour le développement national.

Les paysans ont perdu leurs repères saisonniers, les pertes de récoltes s'accroissent et l'insécurité alimentaire menace.

Dans un pareil contexte, il importe de se demander : Comment les producteurs perçoivent-ils dans leurs vécus les changements climatiques notamment ses manifestations et ses causes ? Quels sont les effets néfastes des changements climatiques sur les ressources et les activités de production selon les vécus des producteurs ? Comment ces producteurs réagissent-ils face à ces effets néfastes ? Enfin, quelles sont les logiques soutenant les mesures prises (stratégies) pour faire face aux changements climatiques vécus ? La contribution de la présente étude vise à combler ces attentes dans le cas des producteurs des communes d'Adjohoun et de Dangbo.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire