8.1.2. Conduite des animaux d'élevage
Les changements climatiques à travers leurs
extrêmes ont induit quelques modifications dans les pratiques anciennes
de conduite de certaines espèces animales. Ainsi face à la
recrudescence de certaines maladies au cours des quinze (15) dernières
années comparativement aux quinze (15) autres précédentes,
certains producteurs (30% des CE enquêtés) recourent
désormais à la mesure de vaccination des espèces telles
que les caprins, les ovins, les porcins, et la volaille.
Par ailleurs, pour limiter les cas de conflits
fréquents entre agriculteurs et éleveurs de bovins en raison des
dégâts perpétrés sur les cultures à cause de
la raréfaction des aires de pâture, les éleveurs ont
développé une mesure spéciale leur permettant le
contrôle de leurs animaux sur le chemin de pâturage (voir Photo 9).
Les animaux sont empêchés de tout broutage anarchique sur le
chemin aussi bien à l'aller qu'au retour des pâturages.
![](Perceptions-savoirs-locaux-et-strategies-d-adaptations-aux-changements-climatiques-des-producteurs29.png)
Photo 9 : Contention de la bouche des bovins sur le
chemin de pâturage à Zounta
Source : Cliché CODJIA, Septembre
2009
Toujours par rapport à la gestion des conflits entre
producteurs dus aux dégâts des bovins pendant les changements
climatiques, les communautés locales notamment celles de Zounta ont
initié la limitation de la taille maximale du cheptel bovin
autorisée par exploitation à six (6) bêtes adultes. C'est
une mesure qui intègre donc, la gestion rationnelle de la
capacité de charge des pâturages du terroir.
8.1.3. Aménagement individuel : gestion des eaux
d'excès de pluies
En réaction au phénomène de poche de
sécheresse qui alterne avec les périodes de concentration de
pluies abondantes sur une courte durée, les producteurs des villages de
Zounta et de Sissèkpa ont développé une mesure de
constitution de réserve d'eau de pluie par l'intermédiaire de
creusage de trous. Ces réserves d'eau sont utilisées alors en
période de rupture de pluie pour l'irrigation des cultures telles que la
tomate et le piment sur les parcelles des unités de haut de pente et de
milieu de pente.
![](Perceptions-savoirs-locaux-et-strategies-d-adaptations-aux-changements-climatiques-des-producteurs30.png)
Photo 10: Constitution de réserve d'eau en
période d'excès d'eau pour l'irrigation des parcelles en
période de rupture de pluie à Sissèkpa
Source : Cliché CODJIA, Octobre
2009
Dans l'unité de paysage de bas de pente (plaine
d'inondation), les producteurs ont développé en réaction
à la situation d'inondation précoce que subit cette unité
pendant la grande saison pluvieuse, la mesure de réalisation de drain.
Développée par 58% des producteurs enquêtés ayant
des parcelles dans cette unité de paysage (soit environ 22% de notre
échantillon d'enquête), la réalisation de drain permet de
diminuer le niveau de l'eau d'inondation sur les parcelles en les orientant
vers le lit majeur du fleuve.
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