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Perceptions, savoirs locaux et stratégies d'adaptations aux changements climatiques des producteurs des communes d'Adjohoun et de Dangbo au Sud- Est Bénin

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par Clément Olivier CODJIA
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Ingénieur agronome 2009
  

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2.1.4. Les stratégies paysannes d'adaptation aux changements climatiques

> Le risque et l'incertitude en agriculture

Aucune activité économique n'est dépourvue de risque et/ou d'incertitude. Mais, à la différence des autres secteurs d'activité, il n'est pas exagéré de considérer qu'en agriculture, il joue un rôle particulièrement grand du fait que même la production est extrêmement incertaine : avec les mêmes facteurs de production, la récolte peut varier du simple au double selon la météorologie (Boussard, 1987 ; cité par Adégbidi, 2003). Certes, les paysans sont confrontés à cette incertitude dans toutes les régions du monde. Néanmoins, les petits exploitants agricoles des Pays en Voie de Développement (PVD), qui sont généralement sans épargne, en souffrent naturellement plus que les autres (Adégbidi, 2003).

C'est Knight (1921) qui introduit pour la première fois une différenciation entre risque et incertitude. Il y a risque lorsqu'on peut associer une loi de probabilité aux différents résultats possibles d'une action donnée ; tandis qu'il y a incertitude, lorsque l'information dont on dispose est si pauvre, qu'il est impossible d'attribuer une probabilité aux différents résultats possibles (Boussard, 1987 ; cité par Adégbidi, 2003). Mais dans le contexte particulier des perturbations pluviométriques subies par les exploitations agricoles familiales

béninois, Adégbidi (2003) précise que les deux termes sont équivalents et donc, interchangeables.

De nombreux auteurs (Dillon et Scandizzo; 1978 ; Binswanger et Sillers; 1983), cité par Adégbidi (2003), ont constaté que souvent les pertes subies pendant les mauvaises années (par exemple, pertes de récolte et de biens de production, endettement, etc.) ne sont presque jamais complètement compensées par les gains obtenus pendant les bonnes saisons. Ils ont relevé que l'ampleur des fluctuations de revenus que subissent ces paysans est très grande. Huijsman (1986) a montré que le sous-investissement dans l'agriculture, est causé par le comportement d'aversion pour le risque.

Ellis (1996), cité par Adégbidi (2003), à partir des recherches qui couvrent presque tous les aspects de la vie des familles paysannes et leurs liens avec le risque, a conclu aux propositions ci-après: l'aversion pour le risque (1) induit des pratiques agricoles telles que la dispersion spatiale des parcelles et l'association des cultures, (2) empêche la diffusion et l'adoption des innovations qui pourraient améliorer la production voire les revenus agricoles. La perception des risques encourus dans leur activité influence donc nombre des stratégies développées par les producteurs agricoles.

Mahawonken (1989), cité par Sènahoun (1994), dans un article présenté au séminaire sur << la gestion de risque et l'administration de l'assurance agricole au Nigéria >> à résumé les risques du secteur agriculture en quatre (4) types que sont :

- les risques naturels,

- les risques sociaux,

- les risques économiques et,

- les risques personnels (personal risks).

Boehlje et Eidman (1984), cité par Sènahoun (1994) répartissent pour leur part, les risques agricoles en deux groupes : les << Business risk >> et les risques financiers (Financial risk). Selon eux, les << Business risk >> comprennent les risques de variation des prix et les risques de variations de la production. Ces derniers (risques de variation de la production) sont les plus importants dans un pays comme le Bénin où l'agriculture est largement dépendante de la météorologie. Les facteurs de variation de la production sont des facteurs climatiques, des facteurs biologiques...etc. Les risques financiers sont liés à la variation des taux d'intérêt et à la non disponibilité du crédit.

Aken Ova (1988) cité par Sènahoun (1994) répartit lui les facteurs de risque en acte de Dieu (Act of God) et actes de l'homme (Act of men). Dans cette classification, le vol, l'incendie sont des exemples d'actes de l'homme alors que la variation pluviométrique est un exemple d' « Act of God ».

Si en première apparence ces différentes typologies présentes des variations de forme, au fond, elles effectuent toutes la classification des mêmes risques. Il en ressort que le risque climatique est une constante du secteur agriculture. Le risque climatique désignant ici, la fréquence d'occurrence d'un événement climatique ou biologique qui peut être préjudiciable aux écosystèmes et aux moyens et modes d'existences des populations (IPCC, 2007).

Dans son rapport d'évaluation concertée de la vulnérabilité aux variations actuelles du climat et aux phénomènes météorologiques extrêmes, Aho (2006) notifie que les principaux risques climatiques dans la commune d'Adjohoun sont :

- les pluies tardives et violentes, - les vents violents,

- la chaleur excessive,

- les inondations et,

- la sécheresse.

L'influence de ces différents risques climatiques sur les activités agricoles et le milieu de vie des producteurs agricoles seront pris en compte pour notre étude.

Pour Hunt (1991, p50), cité par Adégbidi (2003), les pratiques courantes agricoles de dispersion du risque, notamment la diversification des productions, la diversification spatiale des parcelles et des sources de revenus du ménage agricole, n'impliquent pas nécessairement un sacrifice de l'efficience. Les stratégies paysannes anti risques seraient alors des pistes porteuses pour l'analyse et la compréhension des stratégies des producteurs agricoles dans le contexte actuel des changements climatiques.

> Les stratégies paysannes anti-risque

On entend par stratégie, la conception et la mise en oeuvre d'un ensemble d'actions coordonnées en vue d'atteindre un résultat ultime. Elle induit donc une hiérarchie d'actions et de résultats intermédiaires qui permet l'identification et la caractérisation de la stratégie menée.

Par le concept de stratégie, praticiens et chercheurs de différentes disciplines (agronomes, géographes, économistes ruraux, sociologues) manifestent le souci de recentrer les analyses et les propositions d'action sur la prise en compte de la capacité des paysans à prendre des décisions cohérentes en fonction d'intérêts et d'objectifs qui leur sont propres (Chauveau, 1997 cité par Nambena, 2004)

Pour Yung et Zaslavsky (1992), le concept de stratégies des producteurs désigne l'ensemble des combinaisons plus ou moins structurées de réponses élaborées des acteurs pour faire face aux défis auxquels ils se trouvent confrontés ou qu'ils s'assignent (objectifs).

En abordant l'étude des stratégies des producteurs agricoles Losch et al. ; (1991) évoque la nécessité de pouvoir distinguer le structurel et le temps long, le conjoncturel et le temps court ; car si le temps long est explicatif des tendances et des grandes évolutions, le temps court est aussi porteur d'évènements explicatifs de ruptures, de différenciations économiques et sociales et de reformulation des stratégies développées. Toutefois, l'urgence de court terme fait obstacle au développement de stratégies à long terme chez beaucoup de producteurs (Sautier, 1989 cité par Yung et Zaslavsky, 1992).

En référence aux facteurs influençant les stratégies des producteurs africains, Yung et Zaslavsky (1992), mentionnent les repères suivant :

· Les objectifs poursuivis et moyens mis en oeuvre varient selon ce que l'on a affaire à un acteur dont la préoccupation est à dominante agricole ou pastorale, selon qu'il est riche ou pauvre, selon qu'il est aîné ou dépendant, selon qu'il s'agit d'un producteur ou d'une productrice, selon qu'il exerce une activité exclusivement agricole ou, parallèlement, d'autres activités économiques, etc.

· Les stratégies des acteurs sont déterminées par les perceptions qu'ils ont ou les représentations qu'ils se font, de leur situation ainsi que des autres acteurs.

· Les stratégies et changements de pratiques des producteurs constituent des points de repère permettant de reconstituer les stratégies.

· Le discours des acteurs sur leurs pratiques et changements de pratiques constituent un objet privilégié d'investigation pour comprendre leurs stratégies.


· Les évolutions climatiques, sociales, techniques et économiques peuvent induire des changements rapides dans les stratégies des acteurs.


· Les stratégies des acteurs sont déterminées par la situation dans laquelle il se trouve en tant que producteurs ou ses objectifs, ou les deux à la fois.

Par rapport aux objectifs guidant les choix opérés par les paysans face aux risques, Losch et al. ; (1996) font la synthèse et soulignent qu'il est possible de distinguer trois types de stratégies des producteurs en fonction de leur caractère plus ou moins offensif ou défensif :

- Les stratégies à dominante défensif consistent, pour les producteurs en situation de fortes contraintes, à préserver la survie de leur unité de production et à assurer la reproduction du groupe familial. Ces stratégies passent par l'atténuation des effets des risques en les dispersant au maximum.

- Les stratégies à dominante offensive ont pour objectif principal : la croissance du revenu monétaire. Elles consistent à prévenir l'occurrence des risques en évitant leur manifestation, ou du moins en agissant sur leurs causes.

- Entre ces deux types de stratégies existe une stratégie intermédiaire capable d'évoluer, en fonction de l'environnement économique, dans un sens ou dans l'autre et que l'on peut qualifier de « stratégie d'attente » ou de « détournement ». Il s'agit dans ce cas pour le producteur de se situer hors d'atteinte des risques en les contournant sans agir directement sur les effets ni sur leurs causes.

Maatman (2000, p. 169; cité par Adégbidi, 2003) a pour sa part catégorisé quatre stratégies paysannes qui réduisent l'impact des risques sur les résultats de l'activité agricole. Il s'agit :

- des stratégies de contournement/évitement;

- des stratégies de dispersion par la diversification;

- des stratégies de contrôle des risques par la prise de décision séquentielle ; - des stratégies "d'assurance" contre les risques.

Les travaux d'Adégbidi (2003, p. 14) axés sur cette dernière typologie des stratégies paysannes face aux risques pluviométriques dans le Département du Borgou mentionnent les résultats suivants :


· les stratégies de contournement ou d'évitement; concerne la pratique du labour ou des buttes et l'abandon des parcelles de sorgho ;

· les stratégies de dispersion par la diversification; se manifeste par la large gamme de cultures rencontrées sur une même exploitation, la pratique des associations de cultures encore persistante dans le milieu de même que la multiplication des parcelles sur différents types de sols, la culture de plusieurs variétés pour une seule et même culture. La combinaison de la production végétale à la production animale participe elle aussi, à ces stratégies de dispersion.

· Les stratégies de contrôle des risques par la prise de décision séquentielle concernent la réduction des impacts de la faible levée des plants par le resemis.

· Les stratégies "d'assurance" concernent l'entretien des relations sociales marquées par
la pratique des dons de produits vivriers aux parents et amis après chaque récolte.

Face au contexte des changements climatiques vécus actuellement, les expériences d'adaptation aux risques serviraient sans doute de base pour l'élaboration de stratégie d'adaptation.

> Les stratégies d'adaptation aux changements climatiques

La notion d'adaptation est aussi vieille que le monde (IPCC, 2001). L'adaptation aux changements climatiques indique l'ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques présents ou futurs ou à leurs effets, afin d'atténuer les effets néfastes ou d'exploiter des opportunités bénéfiques (GIEC, 2001).

On distingue divers types d'adaptation, notamment l'adaptation anticipative et réactive, l'adaptation publique et privée, et l'adaptation autonome et planifiée (GIEC, 2001).

L'adaptation climatique apparaît être une des solutions qui permettraient à la communauté humaine de réduire les impacts des changements climatiques annoncés (Ogouwalé, 2006). Ceci ne saurait être une réalité en l'absence de stratégie d'adaptation.

Le GIEC (2001) définit la stratégie d'adaptation aux changements climatiques comme étant le mécanisme ou les actions entreprises par un système, une communauté, un individu en réaction aux impacts et effets présents et futurs induits par les modifications du climat.

Pour notre étude, seules les réactions des communautés et des individus en réponse aux effets présents et futurs des changements climatiques seront considérées car c'est uniquement les stratégies d'adaptation des producteurs qui constituent l'objet de notre préoccupation.

A côté de la notion de stratégie d'adaptation, la capacité d'adaptation (GIEC, 2007) désigne la capacité d'ajustement afin de s'adapter aux effets et aux impacts des changements climatiques (y compris la variabilité climatique et les extrêmes climatiques).

En adoptant la définition du GIEC (2001) du concept stratégie d'adaptation aux changements climatiques, Ogouwalé, (2006) a distingué deux types de capacité d'adaptation:

- La capacité d'adaptation des agrosystèmes qui est assimilée à la résilience des systèmes naturels, c'est-à-dire leur aptitude à supporter les magnitudes de changements des paramètres du système ou de l'élément étudié pour revenir à des états de dynamique stable à moyen termes sans changement majeur de leurs physionomies, qualités et compositions spécifiques.

- La capacité d'adaptation du système humain qui est l'aptitude d'une communauté à planifier, à se préparer pour faciliter et mettre en oeuvre des mesures d'adaptation en tenant compte de ses atouts économiques, technologiques, institutionnels, etc.

Dans son rapport d'évaluation concertée de la vulnérabilité aux variations actuelles du climat et aux phénomènes météorologiques extrêmes, Aho (2006) notifie que dans le secteur de l'agriculture de l'élevage de la pêche et de la foresterie, les populations locales de la commune d'Adjohoun ont développée les mesures d'adaptation telles que :

- la provocation des pluies par les faiseurs de pluie,

- les semis précoces qui permettent parfois de faire profiter des premières pluies aux cultures,

- l'abandon des cultures à cycles longs comme le manioc, la patate douce etc., - l'application de fortes doses d'engrais,

- l'adoption de variétés de maïs à cycle court et,

- la conversion des pêcheurs en agriculteurs, lorsque l'ensablement des cours d'eau ne permet plus les activités de pêche.

Dans le cas de la présente étude, ces différentes mesures d'adaptation sont retenues comme point de départ des adaptations mis en oeuvre en générale dans notre zone d'étude et seront approfondis aux niveaux des exploitations agricoles. Ceci passe nécessairement par la compréhension de la diversité des capacités d'adaptation de ces exploitations agricoles. Cette diversité de capacité d'adaptation est caractéristique du niveau de vulnérabilité de chaque exploitation ou groupe homogène d'exploitation agricole.

2.1.5. La vulnérabilité aux changements climatiques > Le concept de vulnérabilité

Le concept de vulnérabilité a fait l'objet d'une abondante littérature scientifique qui se caractérise toute fois par certains points saillants.

Chambers, (1989, cité par van Dillen, 2002) l'a défini globalement en termes d'exposition aux risques et de la capacité de s'en sortir de tels risques. Mentionnons ici que ces deux composantes qu'il appelle aussi les cotés externes et internes de la vulnérabilité, sont typiquement à la base de toutes les définitions de ce concept quelque soit le domaine considéré.

En développant cette double structure du concept vulnérabilité, Bohle, (1997), cité par Nambena, (2004) différencie le côté externe en risques résultants des conditions d'écologie humaines, incluant des changements écologiques ou le développement démographique, en perturbations découlant de la situation politico-économique, défini par l'histoire du développement politique et économique, et en dangers provenant du déclin des prétentions, des titres et des accès. Concernant le côté interne, il distingue trois catégories de capacités de s'en sortir : des capitaux écologiques en l'occurrence les ressources naturelles, les actifs socio-économiques tels les alliances, organisations sociales, etc., ainsi que des ressources économiques (infrastructures) et personnels (santé, âge, éducation).

Akadiri et Bhole, (1999), cité par Nambena, (op. cit) met en relief les dimensions sociales, culturelles, politiques, géographiques et temporelles de la vulnérabilité et la nécessité de considérer des différenciations spécifiques et précise que la vulnérabilité se présente pour un individu, des groupes sociaux ou des régions comme une combinaison de facteurs écologiques, socio-économiques, institutionnels et légaux.

Dans ce même ordre d'idée et en rapport avec le phénomène de la pauvreté, certains auteurs (Blaikie et al. ; 1994 et van Dillen, 2002) expliquent que vulnérabilité et pauvreté sont des états souvent liés, mais ne sont pas synonymes. En ce sens, plus que la pauvreté qui décrit simplement une condition dans laquelle une personne ou un ménage n'a pas les moyens d'obtenir un certains paquets de biens dont la valeur est appelé seuil de pauvreté ou de bien être humain, la vulnérabilité est une mesure complexe, relative, hypothétique et prédictive en ce sens qu'elle reflète les mécanismes et les processus qui causent des privations actuelles et futures afin de connaître non seulement qui est en détresse actuellement mais qui risque de l'être pour l'avenir.

En quoi se résume alors la vulnérabilité aux changements climatiques ? > La vulnérabilité aux changements climatiques

La vulnérabilité aux changements climatiques est définie par le GIEC (2007), comme « le degré par lequel un système risque de subir ou d'être affecté négativement par les effets néfastes des changements climatiques, y compris la variabilité climatique et les phénomènes extrêmes.

La vulnérabilité aux changements climatiques admet donc plusieurs approches de définition selon l'usage que l'on veut en faire (MEPN, 2008). Deux approches seront retenues pour notre étude : celle de la vulnérabilité sociale et celle de la vulnérabilité bio-physique.

Parmi les facteurs qui engendrent la vulnérabilité bio-physique, on compte ceux dépendant du climat comme la pluviométrie (déficit, répartition temporelle et spatiale) et ceux favorisés par les régimes pluviométriques tels que les invasions de prédateurs, les maladies contagieuses, parasitaires, animales et végétales, les mauvaises récoltes, les pénuries de fourrages, ainsi que les faibles potentiels génétiques végétaux et animaux.

La vulnérabilité sociale est caractérisée par la pauvreté, une insécurité alimentaire structurelle, des techniques de production obsolètes, un sous équipement marqué et l'insuffisance d'intrants agricoles (semences, engrais).

Néanmoins, on distingue par ailleurs toujours par rapport à la problématique des changements climatiques, la vulnérabilité actuelle et la vulnérabilité future. A cet effet, celle dite actuelle permet d'évaluer les risques connus, avec l'objectif de réduire les dangers et

d'identifier des actions d'atténuation des risques et pour la gestion des risques tandis que celle dite future permet d'évaluer les risques connus et potentiels avec l'objectif d'estimer des dangers et d'identifier des capacités et des actions d'adaptation.

La vulnérabilité dépend du caractère, de l'ampleur, et du rythme des changements climatiques auxquels un système est exposé, ainsi que de sa sensibilité et de sa capacité d'adaptation (GIEC, 2007).

Par rapport aux changements climatiques, le concept de vulnérabilité peut être traduit en termes opérationnels comme suit :

Vulnérabilité = Risque climatique (danger x expositions) +/ - Adaptation (Réponses/Options) De cette façon :

· la vulnérabilité est donc une fonction des risques, des dangers, de l'exposition et des options et réponses d'adaptation ;

· le risque climatique une fonction de la probabilité et la magnitude d'occurrence des dangers comme les événements climatiques ou biologiques préjudiciables ;

· le danger une fonction des menaces actuelles et/ou potentielles pour les humains et leurs bien être et aussi pour les écosystèmes, leurs biens et services ;

· l'exposition une fonction de la susceptibilité à des impacts, des effets et/ou des pertes des changements climatiques ; et enfin,

· les options et les réponses d'adaptation comme une fonction des mécanismes,
stratégies et actions pour faire face de manière réactive, soit de manière préventive.

L'évaluation concertée, rapide, de la vulnérabilité effectuée auprès des populations locales dans le cadre des travaux du Programme d'Action National aux fins de l'Adaptation aux changements climatiques (PANA) précise qu'au sud du Bénin, trois communes sont plus vulnérables (Aguégué, Adjohoun et Grand-Popo), deux communes au nord du pays (Tanguiéta et Malanville) et une commune sur le matériel précambrien du socle granito gneissique du centre Bénin (Savalou) (MEPN, 2008). Par rapport à sa proximité avec la commune d'Adjohoun et leur appartenance à la même zone agroécologique, nous admettons que la commune de Dangbo, la seconde commune de notre zone d'étude est également vulnérable aux changements climatiques. Dans la commune d'Adjohoun, Aho (2006) notifie

dans son rapport d'évaluation concertée de la vulnérabilité aux variations actuelles du climat et aux phénomènes météorologiques extrêmes que les groupes sociaux les plus vulnérables au point de vue socio-économique sont : (i) les petits exploitants agricoles, (ii) les éleveurs et (iii) les transformateurs des produits agricoles. Les producteurs agricoles de notre zone d'étude sont donc vulnérables aux changements climatiques.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery