Aucune activité économique n'est
dépourvue de risque et/ou d'incertitude. Mais, à la
différence des autres secteurs d'activité, il n'est pas
exagéré de considérer qu'en agriculture, il joue un
rôle particulièrement grand du fait que même la production
est extrêmement incertaine : avec les mêmes facteurs de production,
la récolte peut varier du simple au double selon la
météorologie (Boussard, 1987 ; cité par Adégbidi,
2003). Certes, les paysans sont confrontés à cette incertitude
dans toutes les régions du monde. Néanmoins, les petits
exploitants agricoles des Pays en Voie de Développement (PVD), qui sont
généralement sans épargne, en souffrent naturellement plus
que les autres (Adégbidi, 2003).
C'est Knight (1921) qui introduit pour la première fois
une différenciation entre risque et incertitude. Il y a risque lorsqu'on
peut associer une loi de probabilité aux différents
résultats possibles d'une action donnée ; tandis qu'il y a
incertitude, lorsque l'information dont on dispose est si pauvre, qu'il est
impossible d'attribuer une probabilité aux différents
résultats possibles (Boussard, 1987 ; cité par Adégbidi,
2003). Mais dans le contexte particulier des perturbations
pluviométriques subies par les exploitations agricoles familiales
béninois, Adégbidi (2003) précise que les
deux termes sont équivalents et donc, interchangeables.
De nombreux auteurs (Dillon et Scandizzo; 1978 ; Binswanger et
Sillers; 1983), cité par Adégbidi (2003), ont constaté que
souvent les pertes subies pendant les mauvaises années (par exemple,
pertes de récolte et de biens de production, endettement, etc.) ne sont
presque jamais complètement compensées par les gains obtenus
pendant les bonnes saisons. Ils ont relevé que l'ampleur des
fluctuations de revenus que subissent ces paysans est très grande.
Huijsman (1986) a montré que le sous-investissement dans l'agriculture,
est causé par le comportement d'aversion pour le risque.
Ellis (1996), cité par Adégbidi (2003), à
partir des recherches qui couvrent presque tous les aspects de la vie des
familles paysannes et leurs liens avec le risque, a conclu aux propositions
ci-après: l'aversion pour le risque (1) induit des pratiques agricoles
telles que la dispersion spatiale des parcelles et l'association des cultures,
(2) empêche la diffusion et l'adoption des innovations qui pourraient
améliorer la production voire les revenus agricoles. La perception des
risques encourus dans leur activité influence donc nombre des
stratégies développées par les producteurs agricoles.
Mahawonken (1989), cité par Sènahoun (1994),
dans un article présenté au séminaire sur << la
gestion de risque et l'administration de l'assurance agricole au Nigéria
>> à résumé les risques du secteur agriculture en
quatre (4) types que sont :
- les risques personnels (personal risks).
Boehlje et Eidman (1984), cité par Sènahoun
(1994) répartissent pour leur part, les risques agricoles en deux
groupes : les << Business risk >> et les risques financiers
(Financial risk). Selon eux, les << Business risk >> comprennent
les risques de variation des prix et les risques de variations de la
production. Ces derniers (risques de variation de la production) sont les plus
importants dans un pays comme le Bénin où l'agriculture est
largement dépendante de la météorologie. Les facteurs de
variation de la production sont des facteurs climatiques, des facteurs
biologiques...etc. Les risques financiers sont liés à la
variation des taux d'intérêt et à la non
disponibilité du crédit.
Aken Ova (1988) cité par Sènahoun (1994)
répartit lui les facteurs de risque en acte de Dieu (Act of God) et
actes de l'homme (Act of men). Dans cette classification, le vol, l'incendie
sont des exemples d'actes de l'homme alors que la variation
pluviométrique est un exemple d' « Act of God ».
Si en première apparence ces différentes
typologies présentes des variations de forme, au fond, elles effectuent
toutes la classification des mêmes risques. Il en ressort que le risque
climatique est une constante du secteur agriculture. Le risque climatique
désignant ici, la fréquence d'occurrence d'un
événement climatique ou biologique qui peut être
préjudiciable aux écosystèmes et aux moyens et modes
d'existences des populations (IPCC, 2007).
Dans son rapport d'évaluation concertée de la
vulnérabilité aux variations actuelles du climat et aux
phénomènes météorologiques extrêmes, Aho
(2006) notifie que les principaux risques climatiques dans la commune
d'Adjohoun sont :
- la sécheresse.
L'influence de ces différents risques climatiques sur
les activités agricoles et le milieu de vie des producteurs agricoles
seront pris en compte pour notre étude.
Pour Hunt (1991, p50), cité par Adégbidi (2003),
les pratiques courantes agricoles de dispersion du risque, notamment la
diversification des productions, la diversification spatiale des parcelles et
des sources de revenus du ménage agricole, n'impliquent pas
nécessairement un sacrifice de l'efficience. Les stratégies
paysannes anti risques seraient alors des pistes porteuses pour l'analyse et la
compréhension des stratégies des producteurs agricoles dans le
contexte actuel des changements climatiques.
On entend par stratégie, la conception et la mise en
oeuvre d'un ensemble d'actions coordonnées en vue d'atteindre un
résultat ultime. Elle induit donc une hiérarchie d'actions et de
résultats intermédiaires qui permet l'identification et la
caractérisation de la stratégie menée.
Par le concept de stratégie, praticiens et chercheurs
de différentes disciplines (agronomes, géographes,
économistes ruraux, sociologues) manifestent le souci de recentrer les
analyses et les propositions d'action sur la prise en compte de la
capacité des paysans à prendre des décisions
cohérentes en fonction d'intérêts et d'objectifs qui leur
sont propres (Chauveau, 1997 cité par Nambena, 2004)
Pour Yung et Zaslavsky (1992), le concept de stratégies
des producteurs désigne l'ensemble des combinaisons plus ou moins
structurées de réponses élaborées des acteurs pour
faire face aux défis auxquels ils se trouvent confrontés ou
qu'ils s'assignent (objectifs).
En référence aux facteurs influençant les
stratégies des producteurs africains, Yung et Zaslavsky (1992),
mentionnent les repères suivant :
· Les objectifs poursuivis et moyens mis en oeuvre
varient selon ce que l'on a affaire à un acteur dont la
préoccupation est à dominante agricole ou pastorale, selon qu'il
est riche ou pauvre, selon qu'il est aîné ou dépendant,
selon qu'il s'agit d'un producteur ou d'une productrice, selon qu'il exerce une
activité exclusivement agricole ou, parallèlement, d'autres
activités économiques, etc.
· Les stratégies des acteurs sont
déterminées par les perceptions qu'ils ont ou les
représentations qu'ils se font, de leur situation ainsi que des autres
acteurs.
· Les stratégies et changements de pratiques des
producteurs constituent des points de repère permettant de reconstituer
les stratégies.
· Le discours des acteurs sur leurs pratiques et
changements de pratiques constituent un objet privilégié
d'investigation pour comprendre leurs stratégies.
· Les évolutions climatiques, sociales,
techniques et économiques peuvent induire des changements rapides dans
les stratégies des acteurs.
· Les stratégies des acteurs sont
déterminées par la situation dans laquelle il se trouve en tant
que producteurs ou ses objectifs, ou les deux à la fois.
Par rapport aux objectifs guidant les choix
opérés par les paysans face aux risques, Losch et al. ;
(1996) font la synthèse et soulignent qu'il est possible de
distinguer trois types de stratégies des producteurs en fonction de leur
caractère plus ou moins offensif ou défensif :
- Les stratégies à dominante
défensif consistent, pour les producteurs en situation de fortes
contraintes, à préserver la survie de leur unité de
production et à assurer la reproduction du groupe familial. Ces
stratégies passent par l'atténuation des effets des risques en
les dispersant au maximum.
- Les stratégies à dominante offensive
ont pour objectif principal : la croissance du revenu monétaire. Elles
consistent à prévenir l'occurrence des risques en évitant
leur manifestation, ou du moins en agissant sur leurs causes.
- Entre ces deux types de stratégies existe une
stratégie intermédiaire capable d'évoluer, en fonction de
l'environnement économique, dans un sens ou dans l'autre et que l'on
peut qualifier de « stratégie d'attente » ou de
« détournement ». Il s'agit dans ce cas pour le
producteur de se situer hors d'atteinte des risques en les contournant sans
agir directement sur les effets ni sur leurs causes.
Maatman (2000, p. 169; cité par Adégbidi, 2003)
a pour sa part catégorisé quatre stratégies paysannes qui
réduisent l'impact des risques sur les résultats de
l'activité agricole. Il s'agit :
- des stratégies de contournement/évitement;
- des stratégies de dispersion par la diversification;
- des stratégies de contrôle des risques par la
prise de décision séquentielle ; - des stratégies
"d'assurance" contre les risques.
Les travaux d'Adégbidi (2003, p. 14) axés sur
cette dernière typologie des stratégies paysannes face aux
risques pluviométriques dans le Département du Borgou mentionnent
les résultats suivants :
· les stratégies de contournement ou
d'évitement; concerne la pratique du labour ou des buttes et l'abandon
des parcelles de sorgho ;
· les stratégies de dispersion par la
diversification; se manifeste par la large gamme de cultures rencontrées
sur une même exploitation, la pratique des associations de cultures
encore persistante dans le milieu de même que la multiplication des
parcelles sur différents types de sols, la culture de plusieurs
variétés pour une seule et même culture. La combinaison de
la production végétale à la production animale participe
elle aussi, à ces stratégies de dispersion.
· Les stratégies de contrôle des risques par
la prise de décision séquentielle concernent la réduction
des impacts de la faible levée des plants par le resemis.
· Les stratégies "d'assurance" concernent
l'entretien des relations sociales marquées par
la pratique des dons
de produits vivriers aux parents et amis après chaque récolte.
Face au contexte des changements climatiques vécus
actuellement, les expériences d'adaptation aux risques serviraient sans
doute de base pour l'élaboration de stratégie d'adaptation.
> Les stratégies d'adaptation aux
changements climatiques
La notion d'adaptation est aussi vieille que le monde (IPCC,
2001). L'adaptation aux changements climatiques indique l'ajustement des
systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli
climatiques présents ou futurs ou à leurs effets, afin
d'atténuer les effets néfastes ou d'exploiter des
opportunités bénéfiques (GIEC, 2001).
On distingue divers types d'adaptation, notamment l'adaptation
anticipative et réactive, l'adaptation publique et privée, et
l'adaptation autonome et planifiée (GIEC, 2001).
L'adaptation climatique apparaît être une des
solutions qui permettraient à la communauté humaine de
réduire les impacts des changements climatiques annoncés
(Ogouwalé, 2006). Ceci ne saurait être une réalité
en l'absence de stratégie d'adaptation.
Le GIEC (2001) définit la stratégie
d'adaptation aux changements climatiques comme étant le mécanisme
ou les actions entreprises par un système, une communauté, un
individu en réaction aux impacts et effets présents et futurs
induits par les modifications du climat.
Pour notre étude, seules les réactions des
communautés et des individus en réponse aux effets
présents et futurs des changements climatiques seront
considérées car c'est uniquement les stratégies
d'adaptation des producteurs qui constituent l'objet de notre
préoccupation.
A côté de la notion de stratégie
d'adaptation, la capacité d'adaptation (GIEC, 2007) désigne la
capacité d'ajustement afin de s'adapter aux effets et aux impacts des
changements climatiques (y compris la variabilité climatique et les
extrêmes climatiques).
En adoptant la définition du GIEC (2001) du concept
stratégie d'adaptation aux changements climatiques, Ogouwalé,
(2006) a distingué deux types de capacité d'adaptation:
- La capacité d'adaptation des
agrosystèmes qui est assimilée à la résilience
des systèmes naturels, c'est-à-dire leur aptitude à
supporter les magnitudes de changements des paramètres du système
ou de l'élément étudié pour revenir à des
états de dynamique stable à moyen termes sans changement majeur
de leurs physionomies, qualités et compositions spécifiques.
- La capacité d'adaptation du système
humain qui est l'aptitude d'une communauté à planifier,
à se préparer pour faciliter et mettre en oeuvre des mesures
d'adaptation en tenant compte de ses atouts économiques, technologiques,
institutionnels, etc.
Dans son rapport d'évaluation concertée de la
vulnérabilité aux variations actuelles du climat et aux
phénomènes météorologiques extrêmes, Aho
(2006) notifie que dans le secteur de l'agriculture de l'élevage de la
pêche et de la foresterie, les populations locales de la commune
d'Adjohoun ont développée les mesures d'adaptation telles que
:
- la provocation des pluies par les faiseurs de pluie,
- les semis précoces qui permettent parfois de faire
profiter des premières pluies aux cultures,
- l'abandon des cultures à cycles longs comme le manioc,
la patate douce etc., - l'application de fortes doses d'engrais,
- l'adoption de variétés de maïs à
cycle court et,
- la conversion des pêcheurs en agriculteurs, lorsque
l'ensablement des cours d'eau ne permet plus les activités de
pêche.
Dans le cas de la présente étude, ces
différentes mesures d'adaptation sont retenues comme point de
départ des adaptations mis en oeuvre en générale dans
notre zone d'étude et seront approfondis aux niveaux des exploitations
agricoles. Ceci passe nécessairement par la compréhension de la
diversité des capacités d'adaptation de ces exploitations
agricoles. Cette diversité de capacité d'adaptation est
caractéristique du niveau de vulnérabilité de chaque
exploitation ou groupe homogène d'exploitation agricole.
2.1.5. La vulnérabilité aux changements
climatiques > Le concept de
vulnérabilité
Le concept de vulnérabilité a fait l'objet
d'une abondante littérature scientifique qui se caractérise toute
fois par certains points saillants.
Chambers, (1989, cité par van Dillen, 2002) l'a
défini globalement en termes d'exposition aux risques et de la
capacité de s'en sortir de tels risques. Mentionnons ici que ces deux
composantes qu'il appelle aussi les cotés externes et internes de la
vulnérabilité, sont typiquement à la base de toutes les
définitions de ce concept quelque soit le domaine
considéré.
En développant cette double structure du concept
vulnérabilité, Bohle, (1997), cité par Nambena, (2004)
différencie le côté externe en risques résultants
des conditions d'écologie humaines, incluant des changements
écologiques ou le développement démographique, en
perturbations découlant de la situation politico-économique,
défini par l'histoire du développement politique et
économique, et en dangers provenant du déclin des
prétentions, des titres et des accès. Concernant le
côté interne, il distingue trois catégories de
capacités de s'en sortir : des capitaux écologiques en
l'occurrence les ressources naturelles, les actifs socio-économiques
tels les alliances, organisations sociales, etc., ainsi que des ressources
économiques (infrastructures) et personnels (santé, âge,
éducation).
Akadiri et Bhole, (1999), cité par Nambena, (op.
cit) met en relief les dimensions sociales, culturelles, politiques,
géographiques et temporelles de la vulnérabilité et la
nécessité de considérer des différenciations
spécifiques et précise que la vulnérabilité se
présente pour un individu, des groupes sociaux ou des régions
comme une combinaison de facteurs écologiques, socio-économiques,
institutionnels et légaux.
Dans ce même ordre d'idée et en rapport avec le
phénomène de la pauvreté, certains auteurs (Blaikie et
al. ; 1994 et van Dillen, 2002) expliquent que vulnérabilité
et pauvreté sont des états souvent liés, mais ne sont pas
synonymes. En ce sens, plus que la pauvreté qui décrit simplement
une condition dans laquelle une personne ou un ménage n'a pas les moyens
d'obtenir un certains paquets de biens dont la valeur est appelé seuil
de pauvreté ou de bien être humain, la vulnérabilité
est une mesure complexe, relative, hypothétique et prédictive en
ce sens qu'elle reflète les mécanismes et les processus qui
causent des privations actuelles et futures afin de connaître non
seulement qui est en détresse actuellement mais qui risque de
l'être pour l'avenir.
En quoi se résume alors la vulnérabilité
aux changements climatiques ? > La vulnérabilité
aux changements climatiques
La vulnérabilité aux changements climatiques
est définie par le GIEC (2007), comme « le degré par lequel
un système risque de subir ou d'être affecté
négativement par les effets néfastes des changements climatiques,
y compris la variabilité climatique et les phénomènes
extrêmes.
La vulnérabilité aux changements climatiques
admet donc plusieurs approches de définition selon l'usage que l'on veut
en faire (MEPN, 2008). Deux approches seront retenues pour notre étude :
celle de la vulnérabilité sociale et celle de la
vulnérabilité bio-physique.
Parmi les facteurs qui engendrent la
vulnérabilité bio-physique, on compte ceux dépendant du
climat comme la pluviométrie (déficit, répartition
temporelle et spatiale) et ceux favorisés par les régimes
pluviométriques tels que les invasions de prédateurs, les
maladies contagieuses, parasitaires, animales et végétales, les
mauvaises récoltes, les pénuries de fourrages, ainsi que les
faibles potentiels génétiques végétaux et
animaux.
La vulnérabilité sociale est
caractérisée par la pauvreté, une insécurité
alimentaire structurelle, des techniques de production obsolètes, un
sous équipement marqué et l'insuffisance d'intrants agricoles
(semences, engrais).
Néanmoins, on distingue par ailleurs toujours par
rapport à la problématique des changements climatiques, la
vulnérabilité actuelle et la vulnérabilité future.
A cet effet, celle dite actuelle permet d'évaluer les risques connus,
avec l'objectif de réduire les dangers et
d'identifier des actions d'atténuation des risques et
pour la gestion des risques tandis que celle dite future permet
d'évaluer les risques connus et potentiels avec l'objectif d'estimer des
dangers et d'identifier des capacités et des actions d'adaptation.
La vulnérabilité dépend du
caractère, de l'ampleur, et du rythme des changements climatiques
auxquels un système est exposé, ainsi que de sa
sensibilité et de sa capacité d'adaptation (GIEC, 2007).
Par rapport aux changements climatiques, le concept de
vulnérabilité peut être traduit en termes
opérationnels comme suit :
Vulnérabilité = Risque climatique (danger
x expositions) +/ - Adaptation (Réponses/Options) De cette
façon :
· la vulnérabilité est donc une fonction des
risques, des dangers, de l'exposition et des options et réponses
d'adaptation ;
· le risque climatique une fonction de la
probabilité et la magnitude d'occurrence des dangers comme les
événements climatiques ou biologiques préjudiciables ;
· le danger une fonction des menaces actuelles et/ou
potentielles pour les humains et leurs bien être et aussi pour les
écosystèmes, leurs biens et services ;
· l'exposition une fonction de la susceptibilité
à des impacts, des effets et/ou des pertes des changements climatiques ;
et enfin,
· les options et les réponses d'adaptation comme une
fonction des mécanismes,
stratégies et actions pour faire face
de manière réactive, soit de manière préventive.
L'évaluation concertée, rapide, de la
vulnérabilité effectuée auprès des populations
locales dans le cadre des travaux du Programme d'Action National aux fins de
l'Adaptation aux changements climatiques (PANA) précise qu'au sud du
Bénin, trois communes sont plus vulnérables
(Aguégué, Adjohoun et Grand-Popo), deux communes au nord du pays
(Tanguiéta et Malanville) et une commune sur le matériel
précambrien du socle granito gneissique du centre Bénin (Savalou)
(MEPN, 2008). Par rapport à sa proximité avec la commune
d'Adjohoun et leur appartenance à la même zone
agroécologique, nous admettons que la commune de Dangbo, la seconde
commune de notre zone d'étude est également vulnérable aux
changements climatiques. Dans la commune d'Adjohoun, Aho (2006) notifie
dans son rapport d'évaluation concertée de la
vulnérabilité aux variations actuelles du climat et aux
phénomènes météorologiques extrêmes que les
groupes sociaux les plus vulnérables au point de vue
socio-économique sont : (i) les petits exploitants agricoles, (ii) les
éleveurs et (iii) les transformateurs des produits agricoles. Les
producteurs agricoles de notre zone d'étude sont donc vulnérables
aux changements climatiques.