I.2- Systèmes immunogènes et
Immunoglobulines
I.2.1- Systèmes immunogènes
Les antigènes sont des substances capables d'induire
une réponse immune et de se lier spécifiquement à des
composants de la réponse immunitaire : comme exemple, nous avons
les récepteurs de la surface membranaire des lymphocytes et les
anticorps. L'immunogénicité de l'antigène traduit sa
capacité à induire une réponse immunitaire
spécifique. Ainsi, tous les antigènes ne sont pas
immunogènes. [13]
On distingue deux parties sur un antigène :
l'haptène et le porteur.
L'haptène ou épitope de faible poids
moléculaire (PM) est assimilé au déterminant
antigénique. Il est la structure contre laquelle est dirigée la
réponse immunitaire. L'haptène n'est pas immunogénique par
lui-même lorsque, isolé, on l'injecte à un animal.
Le porteur ou "carrier " encore appelé
molécule porteuse, est de poids moléculaire élevé
et confère à l'antigène son pouvoir immunogène.
Dans le règne animal, les antigènes sont des
produits géniques de nature protéique, glucidique ou lipidique.
En tant que tel, on les rencontre sur la membrane de toutes les cellules de
l'organisme. Ceux observés sur les cellules sanguines (hématies,
leucocytes, thrombocytes) sont des antigènes de groupes sanguins
regroupés en une trentaine de groupes sanguins. [28,8,20,40]
Les systèmes de groupes sanguins les
plus immunogènes en dehors de ABO sont les systèmes : Rh,
Kell Duffy, Kidd et MNSs.
Ces systèmes ont en commun le fait que l'absence d'un
antigène n'entraîne pas automatiquement la présence d'un
anticorps naturel. Par contre, s'il y a introduction de cellules porteuses de
l'antigène manquant (soit lors des transfusions, soit par passage
d'hématies foetales dans la circulation maternelle), un anticorps peut
apparaître.
Les antigènes des systèmes de groupes sanguins
immunogènes sont responsables des phénomènes d'allo
immunisation transfusionnelle ou foeto-maternelle. Les antigènes en
cause sont par ordre décroissant d'immunogénicité
l'antigène Rh D, l'antigène K, les antigènes c et E du
système Rh, l'antigène Fya, l'antigène
Jka et assez loin derrière eux, les antigènes S et
s.
La structure biochimique de certains de ces antigènes
est mieux connue de nos jours.
Les antigènes Rh font partie intégrante de la
membrane des hématies, Il a pu être démontré que
l'antigène D se trouve sur un polypeptide de 30 Kda
L'usage des anticorps monoclonaux humains anti-K (K1)
préparés in vitro à partir de lymphocytes infestés
par le virus d'Epstein Barr, a permis comme dans le cas du polypeptide Rh, de
définir la structure biochimique qui porte l'antigène Kell (K1).
Il s'agit d'une glycoprotéine de 93 Kda branchée sur le
cytosquelette de la membrane et traversant cette dernière.
La structure biochimique des antigènes MNSs est
très bien précise, ils sont portés par des
glycoprotéines de la membrane des hématies, et il est d'ailleurs
intéressant de constater que deux types de protéines contiennent
ces antigènes : la glycophorine ou glycoprotéine á
pour M et N et une autre glycoprotéine, la glycoprotéine â
pour S et s. [36]
Figure n°1 :
Représentation schématique de la structure des antigènes
de groupes sanguins de la membrane érythrocytaire. [36]
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