L'Art dans ses rapports avec l'intelligence et l'imagination( Télécharger le fichier original )par Dr Mohamed Dr. Mohamed Sellam Université d'Aix- en- Provence - Maitrise en histoire de l'art. 1974 |
?II?L'oeuvre transforme-t-elle le réel?L'art instille la séve dans le corps brut,il y insuffle la vigueur et la force,qui transforment en dernier ressort l'objet amorphe en une forme éclatante de vie et de beauté. Houdon,en sculptant le buste de J.J.Rousseau ou celui de Voltaire,n'avait auparavant aucune idée de ce que serait la nature de ces bustes.Or,en se mettant au travail,il se sentit comme pris dans un tourbillon étrange,quelque chose d'insolite,d'irrésistible s'est emparé de tout son être,c'est en réalité,l'esprit du génie de l'art,qui s'est saisi du sculpteur célébre,et bien que,tout en maniant avec dextérité la matière brute servant à modeler le buste,Houdon donnait l'impression d'avoir été un autre que lui-même.Si vous lui tapiez sur l'épaule à ce moment-là,le moment crucial d'incubation et d'enfantement,il ne vous sentirait absolument pas124(*). Il insuffle la vie à la matière vierge,qu'il transforme en quelque chose de grand et de sublime,quelque chose débordant de vitalité et d'énergie. «Prenons,si l'on veut,deux masses de pierres placées l'une à côté de l'autre;l'une est brute et n'a pas été travaillée;l'autre a subi l'empreinte de l'artiste,et s'est changée en une statue de dieu ou d'homme,d'un dieu comme une Grâce ou une muse,d'un homme qui n'est pas le premier venu mais celui que l'art a créé en combinant tout ce qu'il a trouvé de beau;il est clair que la pierre en qui l'art a fait entrer la beauté d'une forme,est belle,non parce qu'elle est pierre(car l'autre serait également belle)mais grâce à la forme que l'art a introduite125(*).» C'est dans l'art que réside la vie et c'est dans l'art aussi que s'estompe à jamais l'éternité. Or,la matière,chose putrescible,sujette à la décompostion et à la pourriture,se réduit en poussière et par là,à rien,.Cette matière pulvérisante donc et qui se prédestine au néant,c'est l'art qui l'a ressuscitée,c'est l'art qui a versé en elle le philtre de l'immortalité,en lui conférant le caracètère du sacré et du divin. L'art galvanise,revigore tout ce qu'il touche,pénétre hardiment dans les plus vieilles nécropoles pour arracher les morts à leur léthargie éternelle,ressuscite le passé révolu,remue les ruines et les décombres des cités disparues,pour immortaliser la grandeur des civilisations déjà tombées en déconfiture et nous offrir un exemple vivant de cette décadence. Iphigénie représente-t-elle la victime consentante,volontaire et résignée?Savait-elle qu'elle est un être vulnérable,fragile et sans résistance?Mais Phèdre,cette femme énergique,à la fois séduisante et indigne,symbolise-t-elle vraiment l'infidélité?Serait-elle manipulée par une force mystérieuse,au point de se laisser succomber à la tentation et consentir à commettre ce grave péché:l'infidélité?En un mot,Phèdre était-elle pour de bon victime irresponsable de son acte,ou au contraire,complétement lucide et consciente de ce qu'elle faisait? Racine n'est pas allé trop loin pour nous éclairer sur ce point et nous épargner l'incertitude où nous a plongé l'attitude étrange de Phèdre. En effet,le célébre dramaturge,pour éprouver la foule des spectateurs,n'a pas omis de faire preuve d'un peu trop de hardiesse et faire mouvoir sur la scène-en toute liberté- une femme en proie à ses passions et sous l'empire d'une force si incompréhensible que toutes ses réactions sont irrationnelles et inconscientes et qui ne sont très loin de nous rappeler les stigmates ou les symptômes de la démence. Cette femme,en qui la nature eût pu mettre le germe de la douceur et de la vertu,osa encore,probablement par esprit de vengeance,accuser l'innocent Hippolyte,en l'occurrence son beau-fils,d'avoir tenté de la violer,ce qui a amené son père -dès son retour d'un long périple-à le maudire et à le faire périr126(*). Iphigénie n'a plus de raison d'être,c'est la victime de certaines moeurs purtant périmées,surgies à la surface à l'issue des contingences aléatoires127(*):elle est victime de l'ambition aveugle de son père,qui ne voit que la raison d'Etat,qui prime tout et qui ne reconnait rien,même les liens sacrés du sang. Par contre,Phèdre incarne à nos yeux,dans notre société moderne et dans tous les temps,les charmes,les attraits,les vices et les passions de la femelle des temps modernes. D'où l'on déduit que Racine,conduit par les liens de l'intrigue qu'il voulait d'ailleurs tragique,dans l'une comme dans l'autre piéce,avait tenté de transformer Phèdre en une sorte de "succube"sous l'empire d'une démence infernale et par là capable de tout dépraver et de tout corrompre sans qu'elle ait eu la moindre prise de consciencede son acte. Dès lors,cette image,déjà largement mitigée par le fait que la femme était censée sous le pouvoir des forces occultes,n'en est pas moins scandaleuse,et qui, de plus, demeure encore pour les âmes dévotes,après presque trois siécles,outrageante et indigne. Ainsi Racine a usé en toute liberté des moyens techniques pour édifier sa belle tragédie et assurer à sa piéce toute l'ampleur tragique escomptée ,fût-ce de rendre même le tableau encore plus sombre qu'il ne l'était en réalité. L'art de Racine a tout métamorphosé et cette fois-ci ,cette métamorphose n'a pas été dans l'intérêt du beau et du vertueux mais dans celui de la laideur et du baroque. «Mais ce qui nous attire dans ces contenus,quand ils sont réprésentés par l'art,c'est justement cette apparence et cette manifestation des objets,en tant qu'oeuvres de l'esprit qui font subir au monde matériel,extérieur et sensible,une transformation en profondeur128(*)." Dans l'art,il existe deux formes antagonistes,le bien et le mal,deux pôles essentiels autour desquels pivote l'intrigue de l'oeuvre. Or,si l'une de ces deux forces triomphait accidentellement sur l'autre,il se produirait forcément un déséquilibre, irrationnel,qui dénaturerait l'oeuvre et la réduirait à une bluette sans valeur. Ainsi,dans la piéce de Racine,qui est en vérité une piéce merveilleuse,pailletée de traits de génie et d'efforts artistiques,Phèdre,malgré sa pénitence,n'échappe pas à son destin et se suicide au milieu d'affreux remords. Dès lors,on constate que le temps détruit et que l'art ressuscite... Le temps ravage, annihile,sape les fondements même de la beauté,alors que l'art la ranime de ses cendres,l'extrait du néant,l'élève aux nues et la fait rentrer dans l'éternité. «L'art remplit le même rôle par rapport au temps et,ici encore,il agit en idéalisant.Il rend durable ce qui à l'état naturel n'est que fugitif et passager129(*).» Mais le temps n'idéalise pas,le temps mine,ronge de manière lente et insidieuse les choses et la vie,ce qui est tout à fait l'inverse de l'art,dont l'action bénéfique et bienfaisante s'exerce avec tact et beaucoup d'intelligence sur les choses,pour les embellir et les rendre éternelles. Rembrand,peintre génial des lumières,a immortalisé,gràce au pouvoir infaillible de l'art,quelques scènes de la vie domestique, insignifiantes en elles-mêmes,mais qu'il avait rendues d'un effet extraordinaire et inoubliable. Son tableau "les syndics des drapiers» par exemple,est un tableau très émouvant,en ce sens que,d'un événement banal,conventionnel,infimeet prosaïque,il a fait naître tout un univers de beauté et de charme impressionnant ,hautement remarquable à première vue. Et cet autre peintre Pieter de Houch de moindre importance d'ailleurs,mais qui,à travers ce tableau merveilleux "Intérieur hollandais"a mis en exergue la douceur,la paix,la béatitude de la vie familiale,rien qu'à partir d'une petite scène à l'aspect anodin et insignifiant dans le fond . Deux tableaux que j'ai pu voir et admirer à loisir et qui m'ont ému et captivé au plus haut point. Or le temps a passé sur ces scènes comme un coup de vent et rien n'est resté de ces petits spectacles si charmants130(*)!Et cependant,ils sont là,étalés sous nos yeux ébaubis,toujours vivaces et profondément réalites. Ainsi,si la peinture triomphe invinciblement de l'action destructrice du temps,il n'en est pas de même de l'architecture,dont les maîtres les plus illustres aux siécles passésétaient sans conteste,Mansart et Gabriel,dont les oeuvres,aussi magnifiques qu'elles dussent être,n'ont pas échappé cependant à l'emprise du temps. Par contre Rembrand et Pieter de Houch,étaient là et,d'un seul coup d'oeil,s'étaient systématiquement emparés de la scène dans son aspect panoramique,pour lui imprimer la magie de leur art et de leur génie et,devenue ainsi vivante à jamais,la scène défie le temps et l'esprit destructeur même de l'homme. Cependant,la mission de l'artiste n'est pas de vaincre le temps,de mâter les agents destructeurs,de triompher du néant et de s'ériger en symbole de l'éternité,mais bien plus, c'est de s'arroger le pouvoir omnipotent de pénétrer dans les âmes humaines,d'en extraire les ressorts secrets,avec leurs sensations subtiles et tous les mouvements psychiques qui les régissent131(*). «Nous avons à saisir l'esprit,la physionomie des choses et des êtres132(*).» Une oeuvre durable ,sempiternelle,doit refléter tous les traits de l'humanité...! Et nul n'a été aussi génial à le faire autant que Pigalle et Falconet...L'un dans son chef-d'oeuvre"Amour" dont une impression magnétique se dégage et qui vous attire malgré vous..et l'autre dans "l'enfant à la cage."dont je m'étais émerveillé à un plus haut degré,car jamais une oeuvre de cette grandeur ,de ce prestige extraordinaire n'a exercé sur moi autant d'attraction profonde.. Les deux éminents sculpteurs avaient saisi,non pas les traits physiques ou les apparences extérieures,mais les sentiments,les sentiments intimes,les choses abstraites et occultes,qui caractérisent profondément les deux sujets. C'est la mission de l'art d'être aussi grandiose,aussi divine et transcendentale,parce que l'art n'appartient pas à l'univers matériel,mais plutôt au cosmos et à l'univers de Dieu133(*). L'art est issu de la lumière céleste pour embellir la vie,pour faire descendre sur terre l'espoir dans un monde meilleur,où la beauté régne à jamais. Rien ne se réalise donc sans l'intervention immédiate de l'art,car l'art n'est pas seulement une forme technique et intellectuelle abstraite,une pratique et un savoir -faire ingénieux, mais c'est aussi la vie,telle que nous la vivons,tantôt assujettie à des moments de détresse et de morosité,tantôt pleine de béatitude et de joie. Par l'ar on crée des événements tristes comme on crée des événements heureux..! Or,Zola,dans «les Rougon-Macqart»,offre à l'humanité souffrante sa propre image:les péripéties et incidents plus que réels d'ailleurs ne sont pas dus au hasard,ce sont des événements produits par l'art,mais vécus par l'humanité,et l'art,par le biais de cet interpréte,en l'occurrence Zola,n'a fait que les retracer et reproduire en traits imagés,mais authentiques,comme disait déjà Balzac avec cette conviction qui lui était coutumière: «La mission de l'art n'est pas copier la nature,mais de l'exprimer134(*).» Rembrand,dans ses meilleurs tableaux,ne recopie pas la nature,je veux dire la nature,telle qu'elle se présente à nos yeux,au contraire,il la pénétre à fond pour en exprimer l'essentiel,à savoir l'âme et l'esprit. Balzac lui-même,a fait preuve d'un génie profond,en donnant de la nature humaine,l'expression la plus exaltante qui ait jamais été faite,par aucun de ses illustres prédécesseurs. Pour tout dire,la nature s'exprime par le moyen de l'art et par l'art,on ne recopie pas,mais on traduit la chose comme elle devait être, telle qu'elle se présente aux yeux. D'où l'on peut déduire que,par le génie de l'art,tout se métamorphose et tout se transforme,pour créer,non pas l'objet tel qu'il se conçoit dans la réalité,mais plutôt tel qu'il devait être dans la réalité135(*). Le génie de l'art ne se borne pas seulement à créer la beauté pure,sublime et divine,mais aussi à la faire durer dans le temps,à en immortaliser les traits éclatants dans toutes les époques. Par l'art,on remédie aux tares et imperfections attachées à la nature humaine et aux choses,comme l'avait bien souligné Plotin «L'art supplée aux défauts des choses,parce qu'il posséde la beauté:Phidias fit Zeus,sans égard à aucun modèle sensible;il l'imagine tel qu'il serait,s'il consentait à paraitre à nos yeux136(*).» Shakespeare peint les hommes tels qu'ils sont,mais avec un génie divin,si bien que,tout au long de son oeuvre théâtrale,il nous offre des types,des modèles parfaits de la condition humaine...Tous les types qu'il avait mis en relief,de Hamlet à Macbeth,sont des créatures vivantes,réelles,en mouvement perpétuel sur la scène du monde. L'art shakespearien ne se réfugie pas dans la transformation de la réalité,mais il crée la réalité même,en ce sens qu'il forge un univers où évoluent perpétuellement des êtres en chair et en sang,tels que nous les voyons dans toute société humaine. Donc le monde de Shakespeare ,loin d'être un monde falsifié,modifié à plaisir,est,par contre ,un monde parfaitement conscient de l'immanence de son devenir, n'ayant ni préjugés ni illusions sur ce qu'il est et nul n'ose nier le réalisme authentique,profondément génial,qui reste pour toujours son apanage propre. Le génie efficace de l'art n'est plus donc de mise..d'autant plus que l'art n'est pas proprement parler un acte régulateur,un acte générateur de beauté ou de gloire,mais un phénomène plutôt métaphysique,très proche du Tout-Puissant. Toute création suppose donc une intervention élémentaire de l'art,car toute création n'est pas due à l'application judicieuse et stricte des régles et des principes pertinents, mais plutôt à des phénomènes mystérieux et latents,qui régissent comme d'instinct des facteurs psychiques disparates,issus du subconscient137(*). "Il ne suffit pas ,pour être un grand poéte de savoir à fond la syntaxe et de ne pas faire des fautes de langue138(*)" Tout écrivain n'est pas infaillible:certes il a des éclairs de génie,mais cela ne l'empêche pas de faire des fautes de goùt ou même de langue et dans ce contexte précisement,la Bruyère,plus chevronné en ce domaine qu'aucun autre,déclara "Il est peut-être moins difficile aux rares génies de rencontrer le grand et le sublime que d'éviter toute sorte de fautes." Or on ne refuse pas d'avouer qu'il est déjà donné à tout le monde ou presque de savoir écrire correctement,cela,ajoutons-le,est incontestable,mais en revanche,il n'est pas donné à tout le monde de savoir produire des oeuvres géniales et extraordinairement humaines,du même prestige que celles d'un Balzac ou d'un Shakespeare.. Car il n'est pas donné à tout le monde de connaître les mécanismes intrinseques de l'art: Rares sont ceux qui ont eu le privilège exceptionnel de pénétrer dans son univers si restreint pourtant et si mystérieux..Ceux -là seuls sont aptes à créer,à bouleverser les tabous centenaires,pour en faire sortir la beauté,et les secrets profonds des choses inconnues139(*). On est incapable de produire sans le secours efficace de l'art,et c'est par l'art seul,qu'on illumine le monde,qu'on efface les ténèbres qui voilent l'esprit humain. Dante et Milton,sont descendus,rien que par l'art,dans les lieux infernaux et macabres,pour dévoiler les secrets millénaires de l'humanité éplorée,et mettre du même coup sous les yeux des générations successives les longues litanies des âmes meurtries. Le réalisme flaubertien,comme tout autre réalisme littéraire,est irréversiblement mis en doute par Marcel Proust,qui s'obstinait à en démentir la valeur,en dépit de l'authenticité des tendances réalistes des oeuvres,qui avaient pourtant marqué leur époque et les époques suivantes de leur sceau indélébile en faisant naître toute une véritable révolution réaliste touchant à tous les domaines. «La littérature qui se contente de décrire"les choses",de donner un misérable relevé de leurs lignes et de leur surface,est malgré sa prétention réaliste,la plus éloignée de la réalité.140(*)» Les frères Goncourt ont produit des oeuvres en apparence immortelles,mais que la postérité,ingrate et orgueilleuse,n'a pas daigné prendre en considération au même titre,par exemple,que celles d'un Guy de Maupassant ou d'un Flaubert. Et pourtant les Goncourt auraient pu être placés au même rang que ce dernier du moins,dont les oeuvres pourtant ont suscité plus de controverses et de polémiques abracadabrantes que d'intérêt. Littérature et réalisme,deux termes liés indissolublement par leur sens même,car qui dit littérature dit réalisme et vice versa..En ce sens que la littérature peut et doit être réaliste ou elle n'est rien.Or, de la littérature de fiction et fantastique à la littérature réaliste,c'est-à-dire de la condition humaine,le chemin est fort long,scabreux et difficile. Cependant,les deux pôles ne se rejoignent absolument jamais,puisque,de la fiction,il n'en est sorti le plus souvent que des choses évanescentes et éphémères,tandis que du réalisme,c'est le coeur de l'humanité, toujours meurtri dans ses longues agonies,enveloppé dans le voile d'un pessimisme sombre,étalé sur l'autel de la réalité,et impeccablemen exposé sous nos yeux,tangible,sans fioritures ni retouches141(*). Cependant,si en littérature,on est parfois amené à dépasser le cadre du réalisme cru,en ppeinture,en revanche,l'on se tient souvent dans les limites prescrites par le sujet et toute exagération,dans ce contexte,s'avérerait insipide et stérile:que l'on regarde "le moulin à vent" de Jacob ruysdale,que l'on scrute de plus prés tous les éléments compiosant ce tableau merveilleux,l'on s'aperçoit que tout est véridique et qu'il n'y a sous ce rapport aucune exagération manifeste. Dans tout produit intellectuel,il y a selon toute évidence,une cause et un effet,deux concepts que l'on ne peut pas dissocier et que l'on a tendance au contraire à relier étroitement l'un à l'autre. «Ni le peintre,ni le poéte,ni le sculpteur non plus ne doivent séparer l'effet de la cause qui sont invinciblement l'un dans l'autre142(*)».Cette assertion de Balzac est très plausible,puisque,dans le tissu inextricable et complexe des événements romanesques,l'effet et la cause,se complètent généralement,pour se fondre l'un dans l'autre:la cause est déterminée par un acte fortuit,aléatoire et mystérieux,que l'esprit ne saurait avoir le pouvoir de concevoir et d'en préciser même les implications ou les contingences.. Donc les causes des incidents scéniques et des faits événementiels,résultant inéluctablement d'une logique d'essence artistique,restent cependant enveloppées dans un voile de mystère et d'obscurité,que ni le lecteur ni même l'auteur ne parviendront à clarifier...Quant aux effets,ils sont le corollaire nécessaire des causes,ce qui prouve une fois de plus,leur cohésion dynamique et leur caractère inséparable143(*). Par un beau temps,très ensoleillé,je sors de la maison pour aller méditer dans un lieu solitaire,dans une forêt compacte et touffue,loin du regard des importuns;et au moment où j'étais absorbé ainsi dans mes réflexions ,la pluie,que rien n'annonçait tout à l'heure,commença à tomber pour devenir bientôt une pluie diluvienne. Il n'y a pas de lieu sûr où je puisse m'abriter,et,par conséquent,réduit à subir magré moi ce contre-temps affreux,je me laisse trempé jusqu'aux os... Or,dans un pareil cas,pourrait-on déterminer la cause de cette pluie torrentielle dont j'ai été terriblement incommodé? Pourrait-on imputer cet incident subi à la malchance ou plutôt à la fatalité qui m'a poursuivi jusque dans le fond de la solitude! Il en est presque de même pour le créateur qui,entamant son oeuvre par une idée fortuite,se laisserait ensuite malgré lui bercé d'une manière tout à fait inconsciente par un déluge d'autres idées,incompatibles certes avec l'idée initiale, mais qui viendront malgré tout s'y greffer machinalement pour créer finalement l'oeuvre inattendue. Ainsi,d'une part entre la pluie que rien n'a auguré d'ailleurs et dont la cause s'est avérée en fin de compte incomprise et incompréhensible,et d'autre part, l'architecture progressive,fortuite ,inconsciente de l'oeuvre,il est impossible de percevoir le moindre degré de différence. Certes,l'effet procède de la cause,mais il n'y aura pas d'effet sans cause,ce qui m'amène à induire que,la cause et l'effet,de par leur nature universelle,de la conception métaphysique et agnostique de l'oeuvre,sont caractéristiques de l'immanence transcendentale144(*). Cependant l'intérêt que l'on donne souvent au contenu de l'oeuvre est généralement minime,voire dérisoire,car ce qui noous intéresse d'emblée dans une oeuvre d'art,c'est évidemment la forme. «Le contenu peut être tout à fait indifférent et ne présente pour nous ,dans la vie ordinaire,en dehors de la représentation artistique,qu'un intérêt momentané145(*).» Par un paradoxe étrange,la forme seule assure la survie de l'oeuvre,que ce soit un tableau,un roman ou même un poéme,puisque la forme s'inspire et s'édifie par l'art et l'art,en soi,est immortel,inépuisable et infini,une chose abstraite,capricieuse et sérieuse à la fois,qui ne se révèle pourtant qu'à des gens très rares,des initiés ou plutôt des inspirés ,lesquels,grâce au maniement habile des canons de l'art,transforment une idée ou un objet informe en une forme divine. Ce que l'on apprécie plus que tout,dans les piéces de Shakespeare ou les poémes de Byron,ce n'est pas du tout le contenu en soi,c'est plutôt la manière avec laquelle s'élaborent et s'enchaînent les événements ou les sentiments exprimés. Donc, on ne saurait répéter que la forme ,dans ses limites déjà connues,prime et dépasse en valeur le fond des choses. «Le style,c'est l'homme146(*)"cet axiome de Buffon ne révéle rien en vérité,sinon que la forme demeure et demeurera toujours le signe ou le symbole de beauté dans l'oeuvre d'art147(*). Un Boileau,par les sujets souvents insignifiants et oiseux,qu'il traitait,soit dans ses Epîtres ou dans ses Satires,n'aurait pas acquis cette grande notoriété doint il jouissait depuis des siécles,s'il n'eût pas enveloppé l'architecture de son oeuvre par la magie de l'art,en conférant tout d'abord à la forme plus d'intérêt et de soin qu'il n'en avait donné au contenu. C'est pourtant là un phénomène dont on ne saurait que déplorer amèrement les conséquences facheuses..Puisque,les créateurs de génie,toujours hantés par l'obsession de l'art et de ses principes draconiens,faisaient souvent fi du fond pour consacrer exclusivement tous leurs efforts à l'embellissement de la forme,aliénés qu'ils étaient par les dogmes esthétiques de la tradition et de leur emprise viscérale sur les esprits. Balzac,ou tout autre écrivain de la même envergure,n'a pas été un homme démuni d'expérience vitale,au contraire,c'était un homme qui avait mené de front une vie très agitée,une vie pleine de vicissitudes,toujours en butte à des obstacles et à des difficultés sentimentales et pécuniaires,ce qui lui a permis de posséder une vaste expérience qui s'est projetée avec bonheur dans toute son oeuvre,que la postérité prend aujourd'hui pour un vrai miroir de toute une société disparue,et dont seuls les vestiges des moeurs,des sentiments,des habitudes et coutumes,restent encore vivaces,grâce à la hardiesse et à la vigueur d'un écrivain dont la volonté et la persévérance n'ont pu être entamées par des difficultés matérielles inimaginables148(*). Et toutes ces péripéties,véhiculées par la Comédie Humaine,avec leurs détails minutieux,leurs faits et méfaits romanesques,parfois grossiers et monstrueux,leurs conséquences plus ou moins crédibles,leurs cortéges interminables de jubilations et de malheurs,tout cela suscite en nous des impressions à la fois d'admiration et de malaise. «Une image offerte par la vie,nous apporte en réalité à ce moment-là des sensations multiples et différentes149(*).» D'autre part rien qu'à voir le tableau de David «le serment des Horaces»ou encore celui de Fragonard«la leçon de musique» pour se rendre compte des effets de contradictions et d'étranges paradoxes que pouvait englober l'oeuvre d'art:ainsi à la vue de ces deux tableaux l'on se sent comme frappé par un étonnement à la fois merveilleux et blasé,très proche de l'admiration offusquée tout à coup par un changement brusque des tons et des coloris,un changement surprenant en vérité qui avait gravement gâché et faussé les proportions et l'équilibre des lignes et des images. On a l'impression de sentir la présence de l'auteur dans chaque touche et retouche:les caractères et les figures s'éclipsent comme par enchantement pour laisser apparaître les traits dominants du peintre,ses sentiments,ses déceptions,ainsi que ses passions,qui s'y manifestent avec profondeur et persistance. Donc on peut percevoir dans chaque création,l'empreinte évidente de son créateur,d'autant plus que le réalisme,un réalisme cru ,s'imprime dans la contexture profonde et intime de la chose créée,ce qui nous amène à dire que l'oeuvre et l'auteur ne font souvent qu'un,uni et indissociable. Ceci est,sans conteste,vrai,car pour lui,tout existe déjà,bien avant qu'il suggère l'idée à interpréter ou l'image à peindre puisque la société existe déjà avant la venue de l'artiste et ce dernier,pour exprimer les faits qui s'accomplissent régulièrement au sein de cette société,,n'a plus qu'à traduire et à développer ce que lui inspirent les événements. «Si j'essayais de me rendre compte de ce qui se passe,en effet en nous au moment où une chose nous fait une certaine impression,je m'apercevais que,pour exprimer ces impressions,pour écrire de ce livre essentiel le seul livre vrai,un grand écrivain n'a pas,dans le sens courant ,à l'inventer,puisqu'il existe déjà,en chacun de nous,mais à le traduire.Le devoir et la tâche de l'écrivain sont ceux d'un traducteur150(*).» Chaque créateur ne fait que traduire ses impression,ses sensations obscures,en les valorisant avec cette exubérance inhérente à sa nature de poéte ou de peintre. Coléridge ou Wordsworth,au même titre qu'un Lamartine ou un Musset ,aucun d'eux pourtant, n'a exprmé un seul mot issu de sa propre individualité,au contraire,chaque terme,chaque vers,chaque expression même la plus insignifante,se réfère directement au thème universel,à savoir l'humanité,déjà soumise passivement au destin et à la providence151(*). Chaque poéte,chaque peintre,depuis les temps immémoraux jusqu'à nos jours,n'a jamais obéi à des ressorts d'égoïsme individuel ou au pouvoir de la vanité,il s'ingénie toujours à dépasser ce cap mesquin,à s'affranchir de ses fantasmes et de ses propres illusions,pour embrasser les problèmes de l'humanité et produire une image authentique réflétant sans nulle complaisance la grandeur et la décadence de son temps. Créer la beauté,c'est avoir le pouvoir de maîtriser l'impossible,car la beauté est une chose récalcitrante et coriace,et la mâter,nécessite donc des efforts colossaux et une persévérance inlassable,comme l' abien souligné Balzac: «La beauté est une chose sévère et difficile qui ne se laisse point atteindre ainsi,il faut attendre ses heures,l'épier,la presser et l'enlacer étroitement pour la forcer à se rendre152(*).» Honoré de Balzac,Théophile gautier,ou encore Leconte de Lisle,tous les trois avaient passionnément idolâtré la beauté pour elle-même;ils sont nés et ont vécu pour elle seule,et même en mourant,pendant que leur âme se consume dans les affres de l'agonie,l'ultime et vibrant soupir que leurs lèvres livides ont exhalé,l'unique vision qui s'est estompée sous leurs yeux flétris et exsangues,c'était à n'en pas douter, l'image éternelle du beau,du merveilleux et de l'exceptionnel. On ne crée pas la beauté selon une méthode et des principes applicables.La beauté est immanente et apparaît dans des moments inattendus et sous une forme étrange:un tableau de Rubens ou de son génial disciple Van Dyck,nous offre le sens de la beauté,dans ses contours comme dans ses limites,,si bien qu'on se sent amené à dire que c'est la beauté elle-même.Quand on regarde de plus près cette"Jeune fille accroupie"de Maillol ,sculpteur de grand talent,on est impressionné par les charmes si émouvants,par cette élégance captivante dans les lignes,cette finesse ingénieuse qui caractérise chaque élément,cette régularité parfaite des formes,enfin cet air superbe qui émane d'elle,:tout vous séduit et vous fascine! Ou encore ce tableau de Claude Monet intitulé modestement"femmes dans un jardin"si simple en soi,si prestgieux pourtant,si grand,si remarquable par les nuances des tons,les sentiments nobles qui s'en dégagent et les idées pathétique qu'il inspire153(*). Pour tout dire,la création de la beauté,relève au premier degré,non de l'inspiration accidentelle,ou de tout autre expédient,qui ne serait en définitive qu'un moyen fallacieux,illusoire,mais au contraire d'un acte de foi,de croyance profonde dans l'immanence métaphysique de la beauté. On peut dire néanmoins que l'artiste est un puissant prestidigitateur,non pas un prestidigitateur qui fait des miracles trompeurs,mais un prestidigitateur qui crée la beauté,qui transforme un objet laid en un objet qui incarne la beauté sublime,la beauté divine,en un mot,un prestidigitateur qui,à partir du néant,il fait naître les sensations vibrantes de la vie,du beau inviolable et transcendant "toute figure est un monde,un portrait dont le modèle est apparu dans une vision sublime,teint de lumière,désigné parune voix intérieure,dépouillé par un doigt céleste qui a montré,dans le passé de toute une vie,les sources de l'expression154(*).» La magie n'est pas l'apanage de l'artiste (il y a eu un temps où l'on accusait le poéte de magicien et de sorcier perfide)mais ce temps là est déjà révolu depuis bien longtemps,c'était le temps de l'obscurantisme,de l'ignorance et de la cécité intellectuelle,alors que dans les temps modernes,le poéte est adulé,juché sur le piédestal de l'idolâtrie et de la gloire. Son influence sur la masse est infinie:c'est un éclaireur,un démiurge, un flambeau dans un monde ténébreux,c'est un guide révolutionnaire,chargé de la haute mission de relever les âmes abattues,d'élever l'humanité au rang de la transcendance divine,de contribuer enfin à bâtir l'armature d'une civilisatiion supérieure et éternelle,loin de tous préjugés mesquins et de toute gloriole oiseuse. C'est justement dans cette action,dans cette entreprise de longue haleine,que réside la magie de l'artiste,sa sorcellerie se limite uniquement à cette transformation profonde des choses de la vie et du monde. L'artiste éprouve une joie immense à la vue de son oeuvre achevée;elle lui procure une satisfaction morale,une félicité infinie,paradisiaque,parce qu'il est conscient de l'étendue civilisationnelle et de la nature divine de l'oeuvre qu'il venait de créer:ainsi par cette création,il n'a pas seulement surmonté les souffrances dues à l'enfantement,et les tourments profonds qui taraudaient ses entrailles,mais il a le sentiment bienheureux d'avoir maîtrisé le néant,l'infini insondable et d'en avoir dégagé la lumière universelle nécessaire au développement du monde et de l'humanité155(*). «Mais ce qui,dans cette idéalité formelle,nous intéresse surtout,ce n'est pas le contenu même,mais la satisfaction que procure son extériorisation.La représentation doit ici apparaître naturelle,mais ce n'est pas naturel comme tel,c'est l'acte par lequel se trouvent réduites au néant et la matérialité sensible et les conditions extérieures,qui constitue le poétique et l'idéal au point de vue formel156(*).» Falconet a fait preuve d'un génie incommensurable dans son oeuvre intitulée «Amour» c'est une oeuvre à la fois émouvante et merveilleuse,qui prouve une fois de plus,la magie intrinsèque de l'artiste,avec cette sensation extraordinaire de béatitude qu'il ne cesse de répandre autour de lui,contribuant ainsi à instaurer un climat permanent de bonheur dans le monde et à l'épanouissement de la vie. Il en est de même pour l'oeuvre de Pigalle "l'enfant à la cage» qui n'en est pas moins attachante et sublime,parce qu'elle implique des sentiments nobles et d'idées lumineuses. Ainsi,l'artiste,par sa transformation du monde,a su vaincre le mystère de la vie,atteindre l'inaccessible et conquérir l'impossible trophée de la victoire sur le néant,restaurer un monde nouveau fait d'optimisme,de tolérance et d'esprit de solidarité et d'amour. * 124 _ -Cf.Consulter dans ce contexte l'oeuvre remarquable des Goncout .½L'art au XVIIIe siécle+édition de l'année de 1859. * 125 _ -Cf.Plotin. ½ Ennéades V.+ Edition Bréhier «Les Belles-Lettres» 1931.p.32 * 126 _ -Voir l'ouvrage de Jean Starobinski.½Sur Racine.+ édition Gallimard 1986.Toujours dans ce contexte,il serait utile de consulter également l'excellent ouvrage de critique de Stendhal intitulé.½Racine et Shakespeare.+ édition Plon 1988. * 127 _ -En réalité,Iphigénie n'aurait pas dû subir ce sort implacable,si les coutumes et les traditions si singuliers , n'étaient pas d'une influence incoercible sur l'esprit du peuple athénien. * 128 _ -Cf.Hegel.Opusc.cité p.75 * 129 _ -Cf.Voir Hégel,ouvrage déjà cité ci-dessus. * 130 _ -Voir Camille Mauclair et son ouvrage très caractéristique .½Trois crises de l'art actuel.+,édité en 1906 par José Corti. * 131 _ -Un hégel,un Nietzsche ou encore un Dostoïeski,pour ne citer que ceux-là,sont parvenus à un tel degré de génie qu'on les prendrait,non pas pour des visionnaires ou des démiurges,mais des dieux. * 132 _ -CF.Balzac ½Le chef-doeuvre inconnu.+ édition de 1854 p.45 * 133 _ -Voir l'ouvrage de Camille Bellaigue intitulé ½Etudes musicales+ édité en 1907 par la NRF.Consulter en même temps celui de Camille Mauclair ½L'art en silence+ paru en 1900 et édité par la même maison.Ce dernier ouvrage dont la lecture n'en est pas moins passionnante,est considéré comme vadé-mécum par les jeunes peintres de la génération du début du siécle. * 134 _ -Cf-Balzac.ouvrage cité ci-dessus.p.78 * 135 _ -Voir à ce sujet l'excellent traité de Jean Starobinski intitulé ½L'invention de la liberté.+ Edition Skira 1964. * 136 _ -Cf Plotin .ouvrage cité ci-dessus.p75 * 137 _ -Consulter ½Poésie et Profondeur.+ de Jean-Pierre Richard ,édition du Seuil 1958.Voir également ½Onze études sur la poésie moderne.+du même auteur et la même édition 1967.L'auteur,un des meilleurs critiques de ce temps,a su avec talent déceler le processus de la création,en particuliet au niveau de la poétique de la poésie.Il en a systématiquement mis en relief des détails précis sur l'évolution continuelle de la poésie moderne. * 138 _ -Cf Balzac. Ouvrage déjà cité plus haut. p.85 * 139 _ -Cf.Reynolds.½Discours sur l'art.+ Ed.Garnier 1970.C'est un excellent traité,qui mérite d'être lu ,puisqu'il définit avec beaucoup de talent les principes de l'Art. * 140 _ -Cf marcel Proust.Ouvrage cité plus haut.p.45 * 141 _ -Cf.L'ouvrage de Jean Delon intitulé ½Sur André Gide.+ ed.Gallimard 1957,est d'une perspicacité remarquable,car l'auteur situe son contexte dans un cadre plutôt universel,sans qu'il perde cependant de vue l'objet réel annoncé par le titre+ * 142 _ -Cf.Honoré de Balzac:Préface འLa Peau de chagrin+ Ed Gallimard 1953 P.45 * 143 _ -Voir l'ouvrage du russe Youri Lotman ½la structure du texte artistique+ Gallimard 1973.Il serait également de consulter avec fruit celui de propp et Souriau ½Les deux cents mille situations dramatiques+ Edition flammarion 1950.Ce dernier livre souligne pertinemment les mécanismes et les corrélations de la cause et de l'effet dans l'oeuvre artistique. * 144 _ -Cf.T.Todorov .½Théorie de la littérature.+Edition du Seuil 1965,voir également ½La morphologie du conte.+de Propp ,édition du Seuil 1970.Ces deux ouvrages ont mis l'accent -et de façon implicte- sur l'immanence métaphysique de l'oeuvre d'art,qui part du signe et revient au signe,comme la représentation divine. * 145 _ -Cf .Hegel ,ouvrage cité plus haut,p.78 * 146 _ -Cf .Buffon .½Discours sur le style.+ edition Larousse 1965 p.15 * 147 _ -consulter dans ce même ordre d'idées ,R.Barthes ½Le degré zéro de l'écriture.+ Ed du Seuil 1953 ainsi que son autre ouvrage ½Michelet par lui-même+ dans la même édition 1954. * 148 _ - Voir su le même thème Umberto Eco ½L'oeuvre ouverte+ édition du Seui 1965.L'auteur-par le biais d'une démarche sémiologique,avait éclairé avec bonheur la progression thématique qu'élaborait tout écrivain qui voulait être l'interpréte de sa société. * 149 _ -Cf Marcel Proust.Ouvrage cité plus -haut , p.45 * 150 _ Marcel Proust ½A la recherche du temps perdu.+ T.VIII Edition Gallimard 1927. p.95 * 151 _ -Pour avoir plus de précisions à ce sujet voir l'ouvrage de Jacques Derrida ½L'écriture et la différence+ Edition du Seuil 1970.L'auteur revient sur le même thème mais avec moins de profndeur dans son autre livre intitulé ½Marges de la philosopphie+Edition du seuil 1972. * 152 _ -Cf.Balzac.Ouvrage cité précédemment.p.85 * 153 _ -Pour plus de détails sur ce sujet,se reporter à Alain ½Vingt leçons sur les Beaux-Arts.+Edition Gallimard 1931:L'auteur passe en revue toutes les formes artistiques et brosse un tabeau synoptique sur les aspects multiples de la beauté. * 154 _ Cf-Balzac.Ouvrage cité ci-dessus.p.84 * 155 _Pour mieux saisir le sens de ce phénomène,se reporter particulièrement à l'ouvrage de Nicolas Ruwet intitulé .½Langage,Musique,Poésie+édition du Seuil 1972.un autre ouvrage qui traire de la même approche est celui de Jean Cohen ½Structure du langage poétique+ édition Flammarion 1966. * 156 _ -Cf Hegel .½Esthétique+ Edition Aubier 1944 p.75 |
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