Acteurs et interactions autour des ressources halieutiques du Parc National de la Salonga. Cas de l'exploitation de la rivière Luilaka en RDC( Télécharger le fichier original )par Billy Kambala Luadia Tshikengela Université catholique de Louvain - Master complémentaire en développement environnement et sociétés 2009 |
2.1.2. Les objectifs visés à la création du PNSAu départ, la création du Parc visait un seul objectif : c?était pour des raisons scientifiques. C?est ainsi qu?à l?occasion d?une mission de l?Institut Géographique du Congo Belge (IGCB) dans la région, l?Institut des Parcs Nationaux du Congo Belge demandait la couverture photographique du parc comme « instrument indispensable à l?étude scientifique ultérieure de cette réserve naturelle >>135. Dans sa correspondance à Monsieur le conservateur des titres fonciers à Mbandaka, sur la transmission des procès-verbaux de vacance des terres destinées à la création du « Parc National de Monkoto >>, le Directeur Chef de Service du Ministère des Terres, Mines et Energies des Titres Fonciers, indique clairement cet objectif en ces termes: « Cette transmission urgente vous est demandée pour permettre à Monsieur le Ministre des Terres, Mines et Energies de mettre ces terrains à la disposition de l'institut de Primatologie, par le canal de l'Office de recherche Scientifique >>136 « Il est clairement indiqué par le WWF dans le Bulletin
des grands singes d?Afrique, je cite, que 134 Extrait de la réponse du Gouverneur Général du Congo-Belge à la lettre du ministre des Colonies à propos de la création d?un Parc National à la Tshuapa. Lire l?entièreté de la réponse en annexe. 135 Lettre du 17 mai 1957 de l?Institut des Parcs Nationaux du Congo Belge, communiquée par dépéche n° 312/1829 du 8 juin 1957. 136 Extrait de la lettre N° TME/T.F/Dir./0652 du Directeur Chef de Service des Terres, Mines et Energies au Conservateur des Titres Fonciers à Mbandaka, 14 décembre 1968, paragraphe 3. 137 Extrait de la lettre N° MAF/T.F/Dom./00222 du Directeur Chef de Service des Terres, Mines et Energies au Conservateur des Titres Fonciers à Mbandaka, le 5 juin 1969, paragraphe 3. national situé dans l'aire de répartition du Bonobo. Il a été créé en 1970 spécialement pour la sauvegarde du Bonobo >>138. Présent dans les musées depuis 1881, le bonobo << Pan Paniscus >> ne fut officiellement décrit, au rang spécifique, par Schwarz, qu?en 1929. La littérature rapporte toutefois que c?est le célèbre primatologue R. Yerkes qui fut le premier à en donner les caractéristiques en 1925.139 Le deuxième objectif visé avait des buts touristiques, vu que ce parc est un des plus beaux vestiges du monde de la forêt dense; mais il ne dispose d?aucune voie d?accès facile et il faut bien convenir que, dans les circonstances présentes, son intérêt est fort limité et sa rentabilité économique, fort douteuse. Bien qu?il ait été prévu initialement qu?une étendue de l?ordre de 14.790 km2 ferait l?objet de 14 enquêtes de vacance distinctes, soit en principe une par groupement, sur les territoires de Monkoto et de Bokungu, pour la création du << Parc National de Monkoto >>, la superficie en cause se trouve finalement réduite à quelques 6. 475 km2 couvrant au total 5 blocs contigus de forêts dans le territoire de Monkoto (Yongo-Yela et Boondo-Buene, Yongo-Nongo, Bolengangele, Nongelokwa, Nkwala Nord), plusieurs entités foncières ayant refusé de céder tout ou partie de ce qu?elles considèrent comme leur domaine ancestral. Signalons que dans le bloc de Mundji-Yafé (territoire de Bokungu) l?enquête de vacance avait recueilli l?accord des ayants-droit coutumiers moyennant versement d?une indemnité de 700.000 Francs (700 Zaïres), qui malheureusement, fut estimée exagérée par le service de l?agriculture, demandeur du terrain qui, finalement, renonça au projet pour ce bloc; et l?étendue du parc fut donc réduite au seul territoire de Monkoto avec ces 5 blocs (cfr tableau 3). Par ailleurs ces enquêtes de vacance furent précédées d?une vaste opération de regroupement des populations du territoire de Monkoto, dont la dispersion extrême empêcha son épanouissement au point de vue politique, économique et social. Cette situation où la superficie totale considérée comme libre des droits coutumiers était estimée à 6. 000 km2, réduisant ainsi la superficie du futur Parc National de Monkoto, n?a pas enchanté les autorités administratives. 138 WWF/PJ STEPHANSON (2005) Bulletin des grands singes d'Afrique. Les dernières nouvelles du programme du WWF pour les grands singes d?Afrique, Numéro 1-Janvier 2005, Gland, Suisse, p.2 Voir aussi ce document sur le site : http://www.panda.org/africa/apes 139 GAUTIER-HION A., LOLYN M. et J.P. GAUTIER (1999) Histoire naturelle des Primates d'Afrique Centrale, Backhuys Publishers, Netherlands, U.K., p96 Il fallait alors procéder à l?extension du Parc National par la poursuite de la procédure de domanialisation abandonnée depuis 1960 et par la seconde proclamation des résultats de diverses enquêtes et la conclusion des conventions. |
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