III- 4 : Méthodologie de construction des
principaux indicateurs.
III #177; 4- 1 NIQSicTAiruSiMéATA QrAiiAiVQQeDSW
EQfTQAs.
Il est généralement admis que
l'anthropométrie est l'outil le plus commode d'évaluation de
l'état nutritionnel des enfants, bien que les variations des courbes de
croissance tiennent à diverses raisons (maladies par exemple) et non pas
seulement à la nutrition. Toutefois, on peut remarquer que les
propositions sur l'utilisation des données relatives au poids et
à la taille des enfants sont largement acceptées. Ce point de vue
a été appuyé dans un rapport conjoint de la FAO, de l'OMS
et des Nations-Unies (WHO, 1985). Nous retenons que l?indice poids-pourtaille
(P/T) qui ne dépend pas de l?~ge des enfants a l?avantage de tenir
compte des conditions du moment, il peut refléter la situation
nutritionnelle actuelle des enfants. Toutefois, cet indice peut ne pas
s?adapter à une population donnée à cause de la
diversité des tailles et de climats notamment dans les pays du Sahel.
Mais compte tenu de l?appartenance de la Guinée à la zone
équatoriale (caractéristique de la forêt et de la savane),
on peut supposer que cet indice s?adapte mieux aux situations nutritionnelles
des enfants guinéens.
Selon la recommandation de l?OMS, l?état nutritionnel
observé des enfants de moins de cinq ans sera comparé à
celui des enfants américains de moins de cinq ans,
considérés comme étant bien nourris, connu sous le nom de
standard NCHS/CDC/OMS (Centre National des statistiques Sanitaires des
Etats-Unis/ Centre des Contrôles de Maladies des Etats-Unis/ Organisation
Mondiale de la Santé). Son application doit cependant s?effectuer avec
prudence car elle peut introduire un biais potentiel surtout pendant les
premiers mois de la vie. En Afrique sub-saharienne, les habitudes alimentaires
diff~rent d?un pays à un autre et à l?intérieur
de ceux-ci. Les courbes de référence ont
été établies sur la base des données provenant
d?enfants américains nourris artificiellement dont la croissance
diffère de celle des enfants nourris au sein. Compte tenu de la
différence morphologique entre les enfants américains et
guinées (ces derniers sont minces et de faible poids), la
référence aux enfants américains comme standard peut
conduire à des résultats biaisés. De même, la
différence de mode d?alimentation des enfants (mode d?allaitement,
diversification des types d?aliments introduits après le sevrage) creuse
d?avantage l?écart entre les deux groupes, du point de vue nutritionnel.
Nous risquons de classer des enfants n?ayant pas de probl~me nutritionnel parmi
ceux qui l?ont. Il convient de rappeler que la référence aux
enfants américains s?apprête mieux à la comparaison de
l?état nutritionnel des enfants de deux ou plusieurs pays sous
développés. Elle permet par ailleurs de comparer l?état
nutritionnel de deux sous populations d?enfants d?un même pays. Les
débats se sont poursuivis ces dernières années pour savoir
s'il est nécessaire et adéquat d'utiliser une norme
internationale pour évaluer l'état nutritionnel des enfants.
Toutefois, l?objectif n?est pas de comparer l?état nutritionnel de deux
sous population ou tout au moins d?évaluer l?état nutritionnel
des enfants guinéens, mais de comprendre les facteurs explicatifs de la
malnutrition des enfants.
Au regard de ce qui précède, nous nous sommes
proposés de construire un standard d?état nutritionnel à
partir des données de l?EDS-1999 de Guinée, car il nous semble
que cette norme internationale est trop élevée pour un pays comme
la Guinée oil les habitudes alimentaires sont variées. Ce
standard a été déjà utilisé notamment par
NTSAME ONDO (1999) proposé par AKOTO pour mesurer l?impact de la
fécondité sur la qualité des enfants en Côte
d?Ivoire. Précisons rapidement la démarche de la construction de
l?indicateur de l?état nutritionnel.
La première étape consiste à calculer le
premier décile (D1) et les quartiles Q1, Q2 et Q3 du rapport du poids
sur la taille des enfants nés au cours de cinq années
précédent l?enquête, c?est-à-dire des enfants
âgés de 1 à 60 mois révolus. Rappelons que D1 est
une valeur de la variable étudiée telle que 10 % des enfants
aient un rapport poids-pour-taille inférieur ou égal à
cette valeur (D1). Quant aux quartiles, ils divisent la série en quatre
parties égales comptant chacune 25% des observations. Ainsi, 25%, 50% et
75% d?enfants ont une valeur de poids-pour-taille inférieure
respectivement à Q1, Q2 et Q3.
Ensuite, comme l?EDS a exclu de l?échantillon d?analyse
des enfants dont l?~ge manque, une représentation graphique de
l?indicateur poids-pour-taille en fonction de l?~ge des enfants a
été effectuée (graphique 8).
La troisième étape consiste à lisser les
courbes ainsi obtenues. L?aspect du nuage de points obtenu nous permet de
retenir la fonction puissance pour le lissage des courbes, la fonction
puissance a été retenue. Elle est de la forme : Y =
AXb
En vue de déterminer les valeurs de paramètres
« A » et « b », cette fonction a été
linéarisée par l?application du logarithme népérien
: ln Y = ln A + b ln X
En posant ln Y = y, ln X = x, ln A = a et b = b, on obtient :
y = a + bx
a et b sont déterminés par la méthode des
moindres carrés, qui minimise la somme des carrés des erreurs (
E ei2)4. Où ei est
l?écart
Graphique 817 R 101MINKIRSETR~gIRduRTEpport
poids-pour-taille des enfants de moins de 60 mois selon le premier
décile (D1) et les quartiles (Q1, Q2, Q3).
|
180 160 140 120 100 80 60 40 20
|
|
|
|
Valeurs D1 observe Valeurs D1 esti me Valeurs Q1 observe
Valeurs Q1 estimé Valeurs Q2 observe Valeurs Q2 esti me Valeurs Q3
observe Valeurs Q3 esti me
|
|
0
|
1 5 9 13 17 21 25 29 33 37 41 45 49 53 57
|
|
Source : rapports calculés à partir des
données de l?EDSG 1999
La démarche présentée ci-dessus a permis
d?obtenir une séri de quatre équations qui Vales
Q estimépermettent d?estimer, pour un enfant d?un ~ge
donné, les valeurs respectives de D1, Q1, Q2 etQ3
Valeurs Q2 observé - pour D1 : ln yi =
-2,653 + 0,163* ln xi
Yi= e(ln yi)
- pour Q1 : ln yj = -2,565 + 0,154 * ln xj ? Yj =
e(ln
yj)V
4 a et b sont calculés selon les formules
suivantes : a = y #177; bx où y est la moyenne du rapport
poids-pour-taille des enfants et x leur âge moyen ; b = covariance (x,y)/
variance (x) = [ (1/n) (Exi yi) f x y] / [ (1/n) (Exi2 -
(x)2]
- pour Q2 : ln yk = -2,445 + 0,148 * ln xk 4 Yk = e(ln
yk) - pour Q3 : ln yl = -2,353 + 0,143 ln xl4 Yl = e(ln yl)
Cinq modalités catégorielles ont été
retenues pour l?indicateur de l?état nutritionnel des enfants :
Très mauvais, Mauvais, Moins bon, Bon, Très bon.
Interprétation des résultats :
Les enfants dont le rapport poids/taille est strictement
inférieur à D1 ont un état nutritionnel très
mauvais. Ceux dont le rapport poids/taille est supérieur ou égal
à D1 et inférieur à Q1 ont un état nutritionnel
mauvais. Lorsque le rapport poids/taille est supérieur ou égal
à Q1 et inférieur à Q2 on a un état nutritionnel
moyen. Si le rapport poids/taille est supérieur ou égal à
Q2 et inférieur à Q3 cela correspond à un état
nutritionnel bon. Et enfin, quand le rapport poids/taille est supérieur
à Q3 ce-ci traduit un état nutritionnel très bon.
Remarquons que le rapport poids-pour-taille de 0 mois a été
éliminé de la procédure d?ajustement puissance car le
logarithme népérien de 0 vaut l?infini. Nous avons supposé
que la plupart d?enfants ayant moins d?un mois ne connaissent pas un probl~me
sérieux de nutrition. Ils ont ainsi été assimilés
aux enfants ayant un état nutritionnel moyen.
En outre, la malnutrition relative au rapport
poids-pour-taille (malutrition aiguë ou émaciation) est un
phénomène à la fois complexe et rare au sein d?une
population qui ne frappe qu?à une période donnée. Pour ce
fait, nous nous intéressons aux enfants dont l?état nutritionnel
est préoccupant. Il s?agit des enfants se trouvant en dessous du premier
décile. En d?autres termes, on s?intéresse aux enfants dont 10 %
aient un rapport poids-pour-taille inférieur ou égal à D1.
Pour cela, nous avons transformé l?état nutritionnel des enfants
en une variable binaire (mauvais et bon).
/ iiQtiliSIONFQ 1211 110X0IMIIMIaIcomme suit
:
L?indice P/T considère l'état nutritionnel d'une
population des enfants comme : . Satisfaisant, si la proportion d'enfants
malnutris est inférieure à 5%;
. Précaire, si cette proportion est comprise entre 5% et
10%;
. Sévère, si elle est comprise entre 10% et 15%;
. Très sévère à partir de 15%.
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