La protection du littoral camerounais au regard du droit international de l'environnement( Télécharger le fichier original )par Serge Nyogok Université de Limoges - Master II droit international et comparé de l'environnement 2008 |
2)- Le sempiternel problème des financesL'action de contrôle de la direction du contrôle et des normes souffre d'un sérieux problème de finances dont le manque a des conséquences assez importantes pour les missions de protection du littoral. Ce n'est pas un problème propre à ladite direction mais qui est commun à toutes les directions et autres services techniques et non du MINEP qui il faut le rappeler a l'une des plus petite enveloppe budgétaire du gouvernement, ce qui peut aussi dénoter l'échelle de considération qui est celle du MINEP et de ses actions. Ainsi dans le rapport camerounais sur le développement durable de juin 1997 il est écrit en page 52 qu'il y a « manque des moyens financiers pour répondre aux exigences » et que « l'acquisition des moyens surtout financiers est indispensable pour mettre en oeuvre cette stratégie » ; les mêmes conclusions sont faites encore aujourd'hui et les attentes de ce côté sont toujours aussi pareilles. Aussi « il est donc nécessaire de pouvoir mobiliser la contribution de l'Etat mais aussi celles de la coopération internationale multiforme et du secteur privé »115(*) car corollaire de cette « paupérisation », le fonctionnement et le rayonnement de cette direction sont limités et ne peuvent donc se déployer en totalité puisque les moyens font défaut, et en conséquence c'est la protection du littoral qui bat de l'aile. 3)- Le problème de la base de donnéesIl apparaît comme un des corollaires en sus d'autres du problème financier. Le problème à ce niveau est celui de l'absence, absence d'une véritable base de données traitées et prête pour les utilisateurs de quelque nature qu'ils soient et dont il faut assurer la constitution116(*) ; cette absence pourrait aussi s'analyser en un manque d'information fiable et de structures spécialisées en ce qui concerne la formation dans les diverses composantes de l'environnement comme celle du littoral, et dans le traitement de base de données. Aussi « les difficultés d'accès à l'information qu'il faut le moment voulu à cause de l'absence ou de l'insuffisance des sources, de l'insuffisance ou de la mauvaise gestion des données, du manque de données spécifiques aux domaines très diversifiés couverts par l'environnement117(*) » comme le littoral peuvent faire cruellement défaut et entacher le contrôle efficace de la protection de ladite zone. Aussi la constitution d'une base de données réactualisée sur l'ampleur de toutes les atteintes et leurs dommages sur le littoral et son environnement nécessitent des dispositions financières dont ne disposent pas très souvent les organes de contrôle et même de gestion compétents118(*). Les moyens faisant défauts, il est donc explicable que les contrôles faits par ceux qui en ont la charge soient rendues difficiles sur le littoral et ou généralement par contre les industries installées sur le littoral en disposent mais ne mettent pas très souvent partie / totalité de cette base de donnée / informations à la disposition des missions de contrôles. D'où la nécessité de renforcer les échanges d'informations à divers niveaux. Voilà qui peut expliquer pourquoi le Cameroun avait adhéré à des programmes et projets de constitution de base de données environnementale tel que le Programme Régional de Gestion de l'Information Environnementale (PRGIE) qui concerne la gestion de l'information environnementale dans les pays du Bassin du Congo (Afrique Centrale) à savoir : collecter et constituer des informations et données valides, standardisées et géoréférencées pour gérer de façon durable les ressources naturelles dans la zone du projet. Les méthodes pratiquées étant celles de l'archivage, la télédétection, la cartographie et les statistiques. Ce projet devant à terme fournir des bases de données susceptibles de garantir une gestion durable des ressources de la zone d'implantation concernée et dont le littoral camerounais espérons le en bénéficiera. On attend toujours sa réelle mise en oeuvre. Que pouvons nous retenir de tout ce qui précède, sinon principalement la quasi permanence du problème financier que ce soit au niveau de la possession qu'au niveau de l'organe qui est censé en assurer la charge, des difficultés de mise en oeuvre des outils de la protection, la faiblesse de l'outillage interne juridique de la même protection ainsi que la multitude d'intervenants dans la gestion/protection du littoral qui en altère la réalité et des difficultés de contrôle des activités sur le littoral. Mais on retient aussi le dynamisme des brigades d'inspections environnementales qui par leurs inspections de quelques unités pouvant polluer notre littoral manifeste une réelle volonté de s'occuper de cette protection. Le Cameroun ayant fait le choix d'une gestion intégrée de son environnement et particulièrement de son littoral et pour apporter notre pierre à l'édifice de construction de cette gestion, il nous semble pertinent de faire quelques propositions qui puissent permettre une protection encore plus accrue du littoral. * 115 Idem, p. 53 * 116 « Les informations statistiques existent... mais celles-ci ne sont pas encore classées dans un canevas pour la comptabilité environnementale car elles ne prennent pas en compte les problèmes liés à l'environnement. » idem, p. 51 du même rapport * 117 Idem, p. 52 * 118 Comme l'évaluation des pollutions industrielles faite par le PNGE qui n'a pu avoir lieu que grâce a l'appui du PNUD et l'appui technique de l'ONUDI (Octobre 1995) 119 Qui est prôné par et pour tous, voir recommandation du Parlement européen et du Conseil du 30 mai 2002 relative à la mise en oeuvre d'une stratégie de gestion intégrée des zones côtières en Europe |
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