Les contraintes de l'action humanitaire dans les situations de conflits armés: cas de la Côte d'Ivoire( Télécharger le fichier original )par Trazié Gabriel LOROUX BI Université de Cocody- Abidjan - Diplôme d'études supérieures spécialisées en droits de l'homme 2006 |
B : L'impact de l'action des militaires surl'humanitaireLa théorie réaliste des relations internationales induit que l'action des Etats soit motivée par leurs seuls intérêts. Ainsi dans ce monde nouveau où les Etats semblent d'avantage soucieux qu'auparavant de voir leur action internationale revêtir une certaine légitimité, l'humanitaire constitue une des justifications possibles sur le territoire d'un tiers192(*). La question devient alors de savoir si le label humanitaire n'aurait été dans ce cas là usurpé ? Pour Mario Bettati, « l'humanitaire est devenue une poursuite de la guerre par d'autres moyens ». Cette position ne fait que renforcer l'idée selon Xavier Zeebrek que les opérations militaires servent de paravent à l'inaction politique et militaire. Pour lui, l'équité et l'universalité de la démarche humanitaire sont mises à mal par l'indignation sélective qui motive les interventions humanitaires d'Etat. Le conflit ivoirien a aussi servi de terrain d'application. Les différents actes de l'ONU CI et de la Licorne ont à des moments cruciaux porté préjudice aussi à la population civile, aux humanitaires et aux militaires eux même. L'illustration la plus complète reste les évènements de novembre 2004. En effet les événements de novembre 2004 qui ont vu les forces armées ivoiriennes « tuer » des soldats français, la force Licorne anéantir la flotte aérienne ivoirienne en représailles sur ordre de la Présidence française alors qu'ils sont sous mandat onusien. Cet acte a eu pour conséquence majeure la mort d'innocents civils et militaires, la chasse aux humanitaires, aux expatriés et les pillages les plus spectaculaires dans l'histoire du pays. Ces événements ont tellement marqué la population ivoirienne qu'à la moindre étincelle, elle réagit de la façon la plus sauvage. Ainsi, à Guiglo lors des événements de janvier 2006, la cible première de la population a été le contingent bangladais qui, débordé, a fait feu, occasionnant la mort de trois personnes. La riposte a été lourde de conséquence, tous les humanitaires ont été chassés sans distinction avec à l'appui le pillage total des moyens de travail, laissant ainsi la masse appelant assistance à son triste sort pendant plus d'un mois. Ces actes auraient peut être pris une proportion moindre si les médias s'étaient garder d'envenimer. * 192 Commentaire de J Christophe Rufin in Militaires - Humanitaires, à chacun son rôle. Paris : complexe, 2002 (les livres du GRIP) p 175- 187 |
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