Les contraintes de l'action humanitaire dans les situations de conflits armés: cas de la Côte d'Ivoire( Télécharger le fichier original )par Trazié Gabriel LOROUX BI Université de Cocody- Abidjan - Diplôme d'études supérieures spécialisées en droits de l'homme 2006 |
Paragraphe 2 : L'impact des rapports entre organismes du nord etdu sud sur la pratique humanitaireLes relations entre organismes du nord et ceux du sud devraient en principe épouser les termes d'un partenariat vrai. Cependant l'objet de ces rapports qui s'analysent en financement des par les autres, les met dans une relation de subordination (A) dans laquelle les plus faibles se trouvent être les paravents des plus forts, puisqu'ils ne font qu'exécuter les volontés des plus nantis (B). A : Les organismes du sud et les organismesdu nord : d'une relation de subordination
Les ONG ivoiriennes, pour leur financement ont recours aux partenaires170(*) souvent de la façon la plus déshonorante possible. En effet, la réalité de ces ONG reste qu'elles sont prêtes à tout pour répondre aux conditionnalités prédéterminées par les bailleurs. Pour ce faire elles se lancent « aveuglement » dans une sorte de partenariat dont les clauses ne sont pas à discuter. Indépendamment de la sincérité des engagements de chaque partenaire et de la qualité de leurs relations, le partenariat devient délicat et complexe parce que fondé sur une inégalité de fait. C'est toujours le « Nord » qui détient les ressources et le « Sud » prêt à recevoir. L'égalité ne saurait cependant être un état de fait, elle doit ambition de résultat, d'attitude et de comportement (écoute, dialogue, négociation, crédibilité, respect des différences) de part et d'autre. La configuration actuelle de notre monde répond à une relation de dominants à dominés avec pour toile de fond le matérialisme qui en est le catalyseur. Dans cette vision des relations et des rapports humains, la notion de pouvoir inhérent aux relations humaines surtout à celles d'échange inégal aboutit inévitablement à une relation de subordination. Les enjeux des partenaires n'étant pas égaux, il est évident qu'un acteur du « Sud » dont les activités dépendent de financements extérieurs, soit plus vulnérable et se sente lié par les réactions de son partenaire du Nord. Ainsi les ONG du Sud frémissent au moindre toussotement de celles du Nord. Tout est orienté par le regard du Nord avec l'arrière-pensée que ceux du Sud ne savent pas gérer. Une telle analyse est peut être trop sévère de notre part mais les rapports entre certaines ONG ivoiriennes et leurs bailleurs légitiment cette position, c'est le cas des relations entre OIM et UVPAP171(*). Par ailleurs, les mouvements de défense sont considérés dans l'opinion publique nationale comme internationale, selon l'image qu'ils projettent comme s'inscrivant dans une dynamique alimentaire. La plupart de ces ONG ne pensent qu'à obtenir de l'argent et réduisent les rapports Nord-Sud à un simple transfert de fonds. C'est cela qu'il faut modifier en commençant par se demander: ce qu'on peut construire ensemble. Quelle aide le Nord peut-il recevoir de notre part pour qu'ensemble les valeurs d'éducation, de culture, de dignité humaine puissent connaître un respect universel? Quels réseaux mettre en place pour qu'ensemble, nous ne construisions pas seulement une région, la pauvre, celle du Sud, de l'Afrique, mais un monde différent, fondé sur l'équité et la solidarité? De ces relations conflictuelles sourdre une préoccupation majeure, celle du rapport de pérennité. Les relations observées aujourd'hui, c'est-à-dire le manque de coopération et les conflictualités inutiles, donnent de comprendre la difficulté future qui adviendrait après le départ des ONG du nord. Ne serait-il pas intéressant que les ONG du Nord développent aussi des attitudes de transparence par rapport à leurs partenaires et qu'elles ressemblent moins à des dictateurs dont les organismes du sud semblent être les paravents. * 170 Les partenaires sont ceux qu'on appel généralement bailleurs de fond. Ce sont d'une part les ONG et organismes humanitaires internationaux qui traitent directement avec les ONG locales et d'autre part les structures spécialisées comme ECHO (Europeen commission of humanitarian office) * 171 Rapports UVPAP entre OIM Op. cit. |
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