b. Extrapolation d'un modèle de
régression pour les PM
Dans le modèle de régression
défini pour hiérarchiser les poids des critères
d'évaluation des PM, la variable dépendante n'est pas la
croissance (qui fait déjà partie des variables explicatives). Il
s'agit de l'indice de stabilité politique de Freedom House, de
l'indice de liberté économique de Heritage Foundation et
de l'indice de développement humain du PNUD. Au final, nous avons
estimé pour chaque critère (x) son niveau de
corrélation avec un indicateur de référence (y).
Ces indicateurs sont donc supposés refléter respectivement les
degrés d'expansion politique, économique et sociale relatifs aux
trois volets de Barcelone (cf. annexe 17).
Dans l'optique de préserver
l'intégrité de l'étude, chaque espace de critères
est traité indépendamment des autres. A titre d'exemple,
l'indicateur qui représente le niveau de stabilité politique ne
pourra pas être employé pour hiérarchiser les
critères de prospérité économique ou de
bien-être social.
Concrètement, les performances concernent un
échantillon allant de 74 à 177 pays pour la période
2002-2005. Sur les 43 critères définis, les 13 indicateurs du
volet politique ont été associés à l'indice de
stabilité politique (ISP), les 17 indicateurs du volet économique
ont été associés à l'indice de liberté
économique (ILE) et enfin, les 13 indicateurs du volet social ont
été associés à l'indice de développement
humain (IDH). Au final, plus la corrélation est forte, plus le poids du
critère est élevé.
Dans notre modèle de régression, le
principe est d'estimer l'équation de la droite y
k = á + â
xk + å . Elle définit la
relation entre la variable dépendante yk et la
variable
explicative xk
(k?{1...n} avec 74
= n = 177) moyennant un terme
d'erreur å. L'hypothèse principale de la
régression est que les erreurs å sont
indépendantes et suivent une loi normale de type N(0 ,
ó).
pente = â
á
Du fait de l'erreur sur la variable expliquée,
les points de coordonnées (xk , yk) ne sont pas
forcément alignés. Pour trouver l'équation de la droite
qui passe le plus près possible de ces points, on utilise la
méthode des moindres carrés. Elle permet d'attribuer aux
paramètres á et
â les valeurs qui minimisent la somme
résiduelle des écarts (SR)
?
entre les variables observées (yk) et les
variables estimées ( yk
).
La somme expliquée des carrés des
écarts (SE) traduit la dispersion des valeurs
estimées
( yk ) par
rapport à la moyenne ( y k ). En
outre, la somme totale des carrés des écarts
(ST)
-
traduit la dispersion des valeurs observées
(yk) par rapport à la moyenne ( y
k
|
). Au final,
|
l'équation d'analyse de la variance permet de
définir la qualité de l'ajustement :
n - n ?
ST = SE + SR
<m>E(
y k - y k ) 2
=Dy k -
yk)2+E
?
(y k - y
k ) 2
k=1
k=1 k=1
Si l'équation de la droite représente
correctement les valeurs expérimentales, alors SE se rapproche
de ST et le coefficient de corrélation (R2)
tend vers 1 :
L'estimateur R2 ?
[0 ; 1] représente la part des variations de y qui est
expliquée par x (cf. encadrés 46, 47, 48). La
pente de la droite de régression détermine la nature du lien
entre les variables. Une pente positive signifie qu'il y a une
corrélation positive entre x et y (le critère
testé est croissant). En revanche, une pente négative implique
l'existence d'une relation inverse entre x et y (le
critère testé est décroissant). C'est donc l'estimateur
R2 qui va servir de poids dans notre application empirique
(cf. encadré 49, colonnes 4 et 5).
Sur le plan technique, les performances des
critères qualitatifs notés sur une échelle
décroissante ont été transposées sur une
échelle croissante. C'est notamment le cas de l'indice de
stabilité politique dont le score varie entre 1 (bon) et 7 (mauvais), de
l'indice de liberté économique dont le score varie entre 1 (bon)
et 5 (mauvais) ou encore de l'indice de liberté de la presse dont le
score varie entre 0 (bon) et 100 (mauvais). Ainsi, les échelles ont
été inversées afin que la pente de la droite de
régression puisse représenter directement le sens de la relation
entre les variables x et y.
Il est à noter que le système de
pondérations est identique entre les deux périodes
concernées par l'évaluation des PM (1995 et 2005). Nous avons
imposé cette restriction afin qu'une comparaison soit possible. Le
système de pondérations ainsi établi privilégie les
critères de liberté politique et de qualité
institutionnelle plutôt que les facteurs de stabilité au sens
propre (conflits, guerres). Les critères ayant trait aux technologies de
l'information et au processus de privatisation ont plus de poids que les
facteurs macroéconomiques traditionnels (service de la dette, solde
budgétaire). Les critères relatifs au contrôle des flux de
capitaux et aux barrières sur les échanges sont mis en avant, ce
qui permet d'insister sur la dimension d'ouverture économique. Enfin,
sur le plan du développement humain, les critères
d'éducation et de santé semblent constituer un
élément-clé au succès de la politique sociale
(cf. encadré 50).
En tout état de cause, la robustesse des poids
est testée à l'issue des procédures de benchmarking, par
les algorithmes que nous avons mis au point. Au terme de ce test, nous
disposerons d'intervalles de confiance, à l'intérieur desquels la
variation des poids n'affecte pas la structure des évaluations issues du
modèle.
Encadré 46 : Régressions
linéaires entre critères du volet politique et ISP
Encadré 47 : Régressions
linéaires entre critères du volet économique et
ILE
Encadré 48 : Régressions
linéaires entre critères du volet social et IDH
Encadré 49 : Critères d'évaluation
des PM (définition, tendance et poids)
|
Thèmes
|
Sous-espaces
|
Critères
|
Tendance
|
Poids
|
Volet
|
Risque pays
et instabilité
|
Dépenses militaires / PIB
Personnel militaire / population active
Réfugiés politiques / 1000 personnes Recettes du tourisme /
exports
Trafic aérien
|
th th th
71 71
|
0,035 0,033 0,100 0,039 0,056
|
Ouverture politique
|
Participation des femmes en politique Participation des
femmes à la législation Liberté de la presse
Portée des médias / 1000
personnes
|
71 71 71
71
|
0,193 0,179 0,620 0,288
|
politique et
|
de sécurité
|
|
Cadre légal
|
Qualité institutionnelle
Impartialité des lois
Intervention militaire en politique Protection de la
propriété
|
71 ~ 71
71
|
0,175 0,180 0,416 0,235
|
Volet
|
Internationalisation de
l'activité économique
|
Taux d'ouverture (Imports + Exports / PIB) Termes de
l'échange (Exports / Imports) Communications internationales /
abonnés Barrières aux échanges
|
71 71 71
71
|
0,116 0,025 0,075 0,366
|
Fondamentaux macroéconomiques et
diversification des activités
|
Taux d'inflation annuel
Service de la dette / Exports Croissance annuelle du
PIB Solde budgétaire / PIB
VA du secteur des services / PIB
|
th th 71
~ 71
|
0,223 0,012 0,011 0,058 0,222
|
économique
|
et financier
|
Privatisation et mouvements
de capitaux
|
Investissement privé / FBCF Crédit au
secteur privé / PIB IDE / FBCF
Contrôle des flux de capitaux Qualité du
système bancaire
|
71 71 71
71 71
|
0,163 0,462 0,042 0,308 0,429
|
|
Technologies de l'information et de
la communication
|
Téléphonie fixe et mobile / 1000 personnes
Accès à Internet / 1000 personnes
PC et multimédia / 1000 personnes
|
71 71 71
|
0,658 0,653 0,602
|
Volet
|
Développement humain et
pauvreté
|
PIB par tête
Longévité
Accès à l'eau potable
|
71 71 71
|
0,599 0,843 0,606
|
Engagements dans le secteur de la
santé
|
Dépenses de santé / PIB
Personnel médical / 1000 personnes Accès
aux commodités sanitaires de base
|
71 71 71
|
0,143 0,510 0,728
|
social,
|
Engagements dans le domaine
de l'éducation
|
Dépenses d'éducation / PIB Taux
d'alphabétisation
Taux de scolarisation
|
~ 71 71
|
0,160 0,696 0,861
|
culturel et
|
humain
|
|
Marché du travail et situation
des employés
|
Taux de chômage
Niveau de qualification
Equité salariale femmes / hommes
Réglementation du marché du travail
|
th 71 71
71
|
0,118 0,132 0,034 0,102
|
70 Critère croissant II
Critère décroissant
|
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
Encadré 50 : Système de poids des
critères d'évaluation des PM
|