CONCLUSION BILAN ET PERSPECTIVES
Considérée comme démarche de
jugement a posteriori, l'évaluation peut être
pensée dans la perspective d'une politique économique ou dans la
gestion de projets. Etape incontournable dans le domaine de l'aide a la
décision, cette pratique permet de tirer profit d'expériences
antérieures. Elle est également utilisée a des fins de
contrôle, d'autant plus sollicité que le contexte
économique actuel est soumis a de l'instabilité. Evaluer, c'est
donc une étape indispensable a l'orientation, voire a l'influence de
tout processus de décision, a partir du moment où il s'agit
d'opter pour un projet, d'entreprendre un processus de réforme ou de
faire le bilan d'une situation.
Après avoir parcouru les différentes
méthodes d'évaluation, a commencer par l'optimisation, nous avons
prouvé que les procédures d'agrégation multicritère
étaient des candidats potentiels pour le traitement des
problématiques de rating et de benchmarking. Nous avons exposé le
déroulement des algorithmes de surclassement des méthodes Electre
afin d'en dégager les aspects pratiques sur un plan technique. Ceci nous
a permis de comprendre en toute transparence l'imbrication des étapes
aboutissant a un classement (Electre II, III et IV) ou a une classification
(Electre Tri). Au terme d'une analyse critique des méthodes Electre,
nous avons opté pour les procédures adaptées a nos
applications empiriques, autrement dit, l'évaluation a l'échelle
de pays. Après avoir testé l'applicabilité de ces
méthodes a la logique de rating et de benchmarking, notre choix s'est
porté sur Electre III et Electre Tri.
Concrètement, évaluer a l'échelle
macroéconomique suppose un découpage géopolitique
puisqu'il s'agit de positionner des pays par rapport a des profils (benchmarks)
et de les attribuer a des catégories de risque. Or, il existe une
infinité de façons de procéder a cette répartition,
a partir du moment où plusieurs critères sont pris en
compte.
Suivant la méthodologie utilisée, un
pays peut entrer dans une classe ou en sortir : si la combinaison des
performances du pays se rapproche du profil associé a cette classe, il y
est affecté (et vice versa). L'existence de différentes
combinaisons possibles aboutit parfois a l'apparition d'ex æquo
en raison d'indifférence ou d'incomparabilité. C'est ce
dernier cas qui pose problème au niveau de la validation des
procédures d'agrégation multicritère.
Dans le cadre de l'évaluation de la transition
des économies euro-méditerranéennes, une situation
d'incomparabilité doit retenir l'attention de l'analyste. Le cas de deux
pays incomparables mérite un examen approfondi afin de déceler
les actions ou les critères qui posent problème
(outsiders).
A ce niveau, l'utilisation des méthodes Electre
présente un avantage indéniable. Partant du système de
pondérations et de l'échelle des préférences, il
est possible de mettre en avant un critère en particulier. Pour faire
ressortir son effet, il suffit de jouer sur les poids ou sur les
seuils.
Enfin, soulignons que la méthode
sélectionnée lors d'une application empirique doit être
exploitée de façon efficace et rentable : elle doit satisfaire
une contrainte pratique en termes de coût. Le premier problème qui
se pose à ce niveau est
l'hétérogénéité des bases de données
(tableaux convertibles en format Excel). Le second problème est leur
compatibilité avec les logiciels d'analyse multicritère. A cet
effet, avons envisagé d'adapter les évaluations d'Electre au
format commun des bases de données (Excel). L'objectif est de pouvoir
effectuer des « allers-retours » entre les données et les
résultats, et de pratiquer, le cas échéant, les
réglages nécessaires (tests de robustesse).
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