3. Enfants touchés et rendus orphelins par le
VIH/sida
Une attention spéciale doit être portée
aux enfants rendus orphelins en raison du sida et aux enfants dont
les familles sont touchées, notamment aux enfants chefs de famille, qui
sont particulièrement vulnérables à l'infection par le
VIH.
La stigmatisation et le rejet social dont font l'objet les
enfants de familles touchées par le VIH/sida peuvent être
aggravés par le non-respect ou la violation de leurs droits et notamment
par la discrimination exercée à leur encontre qui a pour effet de
limiter ou de supprimer leurs possibilités d'accès à
l'éducation et aux services médicaux et sociaux.
Le Comité tient à souligner la
nécessité d'accorder une protection juridique, économique
et sociale à ces enfants pour leur permettre d'exercer leurs droits
à l'éducation, à l'héritage et au logement, d'avoir
accès aux services sociaux et de pouvoir révéler sans
crainte leur statut de séropositivité et celui des membres de
leur famille s'ils le jugent bon.
À cet égard, il est rappelé aux
États parties que ces mesures sont indispensables pour assurer
aux enfants la jouissance de leurs droits et pour leur apporter les
compétences et le soutien nécessaires afin qu'ils soient moins
vulnérables et moins exposés aux risques d'infection.
Le VIH/sida représente souvent pour les enfants dont
les parents sont malades ou décédés un traumatisme
fréquemment aggravé par les effets de la stigmatisation et de la
discrimination dont ils font l'objet.
À cet égard, il est rappelé aux
États parties qu'il leur incombe de faire en sorte que tant la
législation que la pratique soutiennent les droits à
l'héritage et les droits de propriété des orphelins,
en prêtant une attention particulière à la discrimination
sexuelle sous-jacente qui peut entraver l'exercice de ces droits.
Conformément aux obligations qui leur incombent en vertu de
l'article 27 de la Convention, les États parties doivent aussi
soutenir les familles des enfants rendus orphelins par le sida et les
communautés dans lesquelles ils vivent et les doter de moyens
renforcés afin d'assurer à ces enfants un niveau de vie suffisant
pour garantir leur développement physique, mental, spirituel, moral,
économique et social, y compris l'accès à des soins
psychosociaux si nécessaire.
Pour assurer au mieux la protection des orphelins, il est
préférable de ne pas séparer les membres d'une même
fratrie et d'en confier la garde à des proches parents ou à des
membres de la famille. En l'absence d'autres solutions, il est peut-être
moins traumatisant pour des orphelins d'être recueillis par des membres
de la famille élargie qui bénéficient du soutien de
l'entourage. Une aide doit être fournie en vue de garantir que, dans la
mesure du possible, les enfants puissent demeurer au sein des structures
familiales existantes. Cette solution n'est pas toujours possible en raison des
répercussions que le VIH/sida peut avoir sur la famille élargie.
En pareil cas, les États parties doivent s'efforcer de proposer une
structure de remplacement de type familial (comme le placement dans une
famille). Les États parties sont encouragés à fournir une
assistance financière ou autre, si nécessaire, aux enfants chefs
de famille. Leurs stratégies doivent tenir compte du fait que les
collectivités locales sont concernées au premier chef dans
la lutte contre le VIH/sida et qu'elles ont besoin d'assistance pour
déterminer quelle est la meilleure manière d'apporter un
soutien aux orphelins.
Ils doivent mettre au point des programmes d'assistance
à l'intention des enfants ainsi placés, qu'ils soient
infectés ou touchés par le VIH/sida, afin de faciliter leur
réintégration dans leurs communautés.
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