IV - LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET LES
STIGMATISATIONS
1. Garantir les droits des personnes atteintes
a- Constats
La loi de santé publique (article 144) prévoit
que le gouvernement présente dans un délai de 6 mois un rapport
au parlement sur la mise en oeuvre de la convention et sur les conditions de
création d'un fond de garantie destiné aux
bénéficiaires de la convention ne pouvant assumer la charge
financière due aux majorations de primes. Le directeur
général de la santé et le directeur du trésor sont
chargés d'établir ce rapport.
- L'accès au dossier médical et le droit
à l'information sont régis par la loi du 24 mars 2002 relative
aux droits des patients. Elle permet à toute personne qui en fait la
demande d'accéder aux informations relatives à sa
santé.
- Le droit aux soins sans discrimination du fait de la
pathologie est un droit fondamental.
- Le secret médical est régit par le code de
déontologie et le code de santé publique.
b- Cadre stratégique
Renforcer la place des patients comme acteurs et partenaires
du système de soin.
c-Mesures spécifiques
- Organiser l'interface entre les différentes parties
prenantes (représentants institutionnels, associations,
représentants des banques et des assurances) pour la mise en oeuvre d'un
mécanisme conventionnel adapté.
- Assurer la diffusion des documents d'informations relatifs
aux droits des patients
- Soutenir les permanences d'accueil et d'orientation
médico- psychosociale par les associations.
- Promouvoir le fonctionnement des lignes
téléphoniques spécialisées sur les aspects
juridiques et sociaux en lien avec les institutions juridiques.
2. Lutte contre la stigmatisation et la
discrimination
a- Constats
La stigmatisation et la discrimination liées au
VIH/sida sont des obstacles importants à la prévention de
l'infection, à l'accès aux soins, de traitements et de soutien
adéquats et à la réduction de l'impact de
l'épidémie.
Un sondage réalisé par SIS en 2002 montre que
sur 252 appelants près de 2 personnes sur 3 indiquent avoir
été victimes ou s'être sentis victimes de stigmatisation,
discrimination ou d'exclusion dans leur vie privée, sociale et
professionnelle du fait de leur séropositivité.
Cependant les personnes ayant répondu par la
négative précisent ne pas avoir divulguées leur
séropositivité afin de se protéger de toutes exclusions.
L'exclusion réelle ou présumée est encore également
très marquée dans les services de santé.
Des progrès sont également nécessaires en
matière de lutte contre la violence homophobe, pour soutenir aux jeunes
ayant une attirance pour le même sexe au moment de l'entrée dans
la sexualité, et dans le domaine de l'égalité des droits
et de leur mise en application effective.
b- Cadres stratégiques
- Mobiliser des associations de personnes atteintes, moteur
majeur dans la lutte contre la stigmatisation intra et extra communautaire.
- L'implication des personnes atteintes dans la communication
publique en valorisant leurs témoignages.
c- Actions
- Réaliser des campagnes de sensibilisation pour aider
les gens à comprendre l'injustice de la stigmatisation et de la
discrimination. Cet axe devra être particulièrement
développé dans la communication spécifique dans les
communautés où la stigmatisation apparaît comme un obstacle
à la prévention, au dépistage précoce et aux soins
et comme un facteur majeur d'isolement des personnes atteintes. Dans ces
départements, la mobilisation des leaders d'opinion et des média
devra accompagner les campagnes publiques. Des efforts du même ordre
doivent être accomplis en direction des communautés migrantes
affectées par le VIH/sida dans la ville de Dakar.
- Promouvoir l'éducation des jeunes pour enseigner les
faits et modifier les attitudes.
- Impliquer les pouvoirs publics pour lutter contre
l'homophobie notamment par :
· Le soutien aux associations et aux
événements d'expression de la communauté homosexuelle,
· Des efforts réalisés pour rendre
effective une dimension relative à l'orientation sexuelle dans les
programmes d'éducation à la sexualité en milieu
scolaire.
· La représentation des homosexuels masculins
dans les campagnes de communication publique.
La collaboration de l'ANCS avec une Association des MSM
dénommée ENDELGUEY a commencée en 2000 et avec une autre
association dénommée ADAMA en 2003.
Les activités menées par l'ANCS sont :
- l'organisation et la tenue de 2 ateliers sur le renforcement
de capacité et le plaidoyer regroupant les associations ENDELGUEY, ADAMA
et association prudence.
- permis la formation et le renforcement des capacités
de leaders MSM et des réseaux sur la prévention (ateliers avec
des leaders MSM sur le Counselling, les soins et le soutien en matière
des IST/VIH/Sida) ; la sensibilisation (discussion de groupe,
vidéos, débats, groupes de soutien), IEC pour
l'amélioration des comportements de santé sexuelle ;
faciliter la disponibilité des condoms et lubrifiants chez les MSM
(identifier les besoins des MSM en matière de condoms et lubrifiants,
l'approvisionnement et l'achat de condoms, la distribution de ceux-ci.
L'ANCS accompagne également ces Associations dans le
cadre de soutien psychosocial (visites à domicile, visite dans les
prisons, la mise en disposition des boites à image pour les
activités d'IEC/CCC par rapport aux différentes pratiques
sexuelles et leurs conséquences, des causeries éducatives et des
projections de films sur l'anatomie et l'hygiène de l'anus, les aspects
cognitifs liés au VIH, les messages préventifs : le sexe
sécuritaire, la distribution des préservatifs et des
lubrifiants).
L'ANCS intervient aussi dans le sens d'une coalition, une
intervention commune, des stratégies communes et des modules communs
pour mieux intervenir auprès des MSM.
Actuellement l'ANCS est entrain d'élaborer et finaliser
un module de formation sur la discrimination et la stigmatisation. Dans un
proche avenir il sera organisé un atelier de formation de formateur des
leaders MSM sur la stigmatisation et la discrimination. Les leaders
formés seront chargés d'animer ce module auprès de leurs
pairs.
|