2.2. Améliorer la qualité de vie des
personnes atteintes
2.2.1 Soutenir les actions de proximité mises en
oeuvre par les associations de lutte contre le VIH/sida
a- Constats
Le dispositif associatif de lutte contre le VIH / sida
soutenu par les pouvoirs publics, particulièrement dense et
diversifié, constitue depuis le début de l'épidémie
un des leviers essentiel de la politique de lutte contre la maladie.
Environ 40% des bénéficiaires de subventions
sont des associations spécialisées dans le champ de la lutte
contre le VIH / sida. Les associations mènent de nombreuses actions de
proximité en matière d'information, de prévention,
d'accompagnement, d'hébergement et de soutien des personnes atteintes.
Plus de 60% des crédits concernent désormais les actions en
direction des personnes atteintes (hors réduction des risques en
direction des usagers de drogues).
b- Cadres stratégiques
Les associations de malades et/ou celles qui les prennent en
charge constituent un acteur fondamental d'innovation et une force utile
d'alerte et d'interpellation pour répondre aux besoins des personnes
atteintes. La confiance réciproque, la synergie et la
complémentarité des actions entre l'Etat et les associations
permettent une plus grande efficience des politiques publiques. Les
associations et l'Etat développent des relations fondées sur le
contrat d'objectif, la conduite de projets dans la durée, la
transparence des engagements pris et l'évaluation.
c- Actions
- Soutenir la structuration des réseaux et des
fédérations nationales et régionales permettant de
favoriser l'expression des personnes atteintes et l'identification de leurs
besoins ;
- Renforcer la professionnalisation des intervenants
- Soutenir les bénévoles
- Favoriser les synergies et les échanges de pratiques
professionnelles entre les associations.
2.2.2 - Accompagner les personnes lors de
l'annonce de la séropositivité
a- Constats
- La situation des personnes séropositives est encore
marquée par le poids du secret et les difficultés d'annonce et de
dialogue avec l'entourage autour de la maladie. Parmi les personnes
séropositives, 6% n'ont pas parlé de leur
séropositivité à leur partenaire stable, ce pourcentage
atteint 27% dans les domiciles.
Ceci contribue aux difficultés dans l'adoption de
comportement de prévention tant avec un partenaire stable qu'avec des
partenaires occasionnels. La protection avec le partenaire stable n'est pas
systématique dans 27% des rapports avec un partenaire VIH
négatif, 60% avec un partenaire VIH positif, et 40% avec un partenaire
dont la sérologie n'est pas connue.
Parmi les personnes séropositives, un tiers des
personnes ont des partenaires occasionnels, parmi elles 24% ne
déclarent pas de protection avec ces partenaires, ce taux est plus
élevé pour les migrants d'Afrique Subsaharienne : 29% des hommes
et 33% des femmes.
- Le recours au traitement d'urgence est une stratégie
peu utilisée.
b- Cadres stratégiques
Ces constats montrent l'importance de l'accompagnement lors de
l'annonce du test VIH.
Celui-ci, déjà réalisé, devrait
être encore optimisé afin de permettre au patient nouvellement
diagnostiqué :
· De bénéficier du soutien de ses
proches sans peur du rejet,
· D'avoir une aide efficace pour permettre l'annonce
au partenaire,
· De développer ses compétences en
matière de prévention « la négociation » du et
son utilisation sur le long terme,
· D'exprimer ses difficultés, ses besoins
spécifiques notamment concernant sa vie sexuelle et ses possibles
difficultés concernant les co-facteurs de risques de transmission du
VIH,
· De repérer les facteurs (physiques,
affectifs, psychiques, environnementaux) qui peuvent aider ou nuire à sa
santé et à son bien être.
c- Actions
- Sensibilisation des médecins prescripteurs sur
l'importance de la consultation pré test VIH pour permettre
d'améliorer la prise en charge en cas de résultat positif.
- Proposer des actions d'accompagnement le plus
précocement possible afin de soutenir le patient dans les
différentes étapes de l'annonce, de l'adoption de comportements
de prévention sur le long terme et afin de garantir l'accès aux
droits sociaux.
Ces actions de soutien reposent sur une approche
pluridisciplinaire pouvant intégrer des consultations de médecin
ou de professionnels formés, la participation à des groupes de
parole et à des ateliers thématiques portant notamment sur
l'annonce, la prévention et l'estime de soi, des entretiens avec des
professionnels du secteur social.
La téléphonie sociale, notamment Sida Info
Service avec les lignes « ligne de vie et info droit », doit
être relayée par l'outil de communication de masse tels que les
mass- médias (journaux, émissions radios et
télévisions publiques et de proximité) à
expérimenter et à développer dans le domaine de la
prévention individuelle des personnes séropositives dès
l'annonce.
Toutes ces actions doivent pouvoir s'appuyer sur l'assistance
d'un interprète en langue vernaculaire dominante : le wolof, si
besoin.
d- Indicateurs de suivi des actions
- Nombre de documents à destination des
professionnels
- Appels traités par sida info service sur ce
thème
- Nombre d'actions de soutien et d'accompagnement
financées par l'ANCS et ses sous- récipiendaires y compris les
services déconcentrés que sont les associations impliquées
dans la lutte contre le VIH.
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