CHAPITRE II : UNE POPULATION DES NIAYES JEUNE
ET DYNAMIQUE
I. PEUPLEMENT ET COMPOSITION DE LA POPULATION
L'étude du milieu humain est divisée en deux
sous chapitres. Dans le premier nous allons étudier l'origine du
peuplement et la composition de la population des Niayes. Cette étude
nous permettra de voir la corrélation entre les activités de la
zone et les populations qui ont habité en premier les lieux. Dans le
deuxième sous chapitre nous allons voir le dynamisme de la population
c'est-à-dire l'évolution de la population aux cours des
années.
1. PEUPLEMENT
L'historique du peuplement des Niayes date de très
longtemps. C'est une zone qui n'a pu être habitée qu'avec le
retrait des eaux, suivi d'un assèchement du milieu (COLY BARRATOU,
2000). En effet, la présence d'accumulation anthropique de coquillages
à des volumes variables peut attester de la colonisation très
tôt de cette région. Les amas coquillers étaient
localisés autour des réseaux hydrographiques anciens
(Dépressions fossiles lacs marigots etc.).
En se basant sur la toponymie de la plupart des villages et
communautés rurales qui composent la zone du littoral Nord, on peut dire
que la zone a été habitée en premier par les wolofs et les
peulhs. Mais les mandingues aurait occupé temporairement la zone vers le
XIIIème et XIVème siècle (NDIAYE,
2000). Les peuls et les wolofs se seraient installés vers 1680,
même si leur présence dans la zone était rythmée par
les saisons. En effet ils venaient paître leur bétail pendant la
saison sèche et repartaient quand les premières gouttes de pluies
commençaient à tomber. Selon COLY BARRATOU, 2000 l'occupation
sédentaire des Niayes est récente et remonte au
XVIIème siècle.
D'autres facteurs ont favorisés la venue des migrants
dans la région. On peut citer l'esclavage, les calamités
naturelles et les guerres du Djolof au XVIIIème
siècle. L'installation des voies de communications par les colons a
attitré les populations qui se fixèrent et pratiquèrent le
maraîchage (NIANG ,1990).
La puissance coloniale a convoité la zone parce qu'elle
voulait relier Saint-Louis et Gorée par une ligne
télégraphique. Elle a forcé la main au Damel du Kayor. Ce
programme comprenait la création de relais de courriers à cheval
et des caravansérails pour que le voyage soit plus commode par terre.
C'est en 1861 que Faidherbe a commencé l'exécution
du projet. Il construisit les postes fortifiées de Lompoul, Mboro et
Mbijam (NDIAYE, 2000).
L'étude des noms de lieu a montré que la
région est restée longtemps inhabitée et que la mise en
place est tardive (Mbayakh qui veut dire lieu inhabité et Santie qui
veut dire aussi nouveau village).
Aujourd'hui, les occupants des Niayes viennent de toutes les
contrées du pays. Mais chacun dans la spécificité de sa
région d'origine s'adonne à des activités qu'ils menaient
dans son terroir. C'est ainsi que les originaires de Saint-Louis se sont
installés à Kayar pour les activités halieutiques, les
maraichers originaires de Gandon dans la zone de Lompoul et Darou Khoudoss
grands producteurs de légumes. Les wolofs et sérères
cultivateurs par excellence, s'adonnent toujours à l'agriculture sous
pluie etc.
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