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La pratique de l'audit interne dans l'activité bancaire. Cas de la Banque de l'Habitat du Sénégal (la B. H. S )

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par Ludovic GUELMBAYE
Institut africain de management de Dakar/ Sénégal - Master in business administration option: banque- finance 2008
  

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Chapitre II- LE CHAMP D'APPLICATION DE L'ACTIVITE

ET DU CONTROLE BANCAIRE

Il s'agit dans ce chapitre de présenter l'environnement bancaire que nous essayerons de cerner à travers les activités, la politique en place et le contrôle applicable (Autorités monétaires et autres contrôles) d'une part et d'autre part, de mettre en exergue le contrôle applicable.

I- L'environnement bancaire

A- L'activité bancaire

Elle est étroitement réglementée eu égard à son importance sur le plan économique et à sa responsabilité vis-à-vis des citoyens et des entreprises.

Nous proposons l'étude de ladite activité à travers son organisation et la politique mise en oeuvre.

1- L'organisation de l'activité

Cette organisation est étudiée par le biais du dispositif juridique et prudentiel en vigueur au Sénégal. Toute fois, notons que la loi bancaire au Sénégal ne s'applique pas à la Banque Centrale, aux institutions financières internationales, aux institutions publiques étrangères d'aide ou de coopération et à l'Office des Postes (OPCE). L'application de ces différents dispositifs dépend des instructions, vérifications et influences de la Banque Centrale en rapport avec les indications de l'Union Monétaire Ouest Africain (UMOA).

a- Le dispositif juridique

Il est déterminé par les textes suivants :

- La loi n°76-52 du 09 Avril 1976 portant réglementation bancaire ;

- Le décret n° 914 du 23 Septembre 1976 fixant la procédure d'agrément, de retrait d'agrément et d'autorisation de modification des conditions d'exploitation des Banques et Etablissement Financiers ;

- le décret n°83-568 portant organisation de la Commission des Banques et Etablissements Financiers ;

- Le décret n°77-150 du 22 Février 1977 réglementation de l'ouverture et de la fermeture des guichets ou agences des Banques et Etablissements Financiers ;

- le nouveau dispositif prudentiel applicable aux Banques et Etablissements Financiers de l'UMOA à compter du 1er Octobre 1991.

On pourrait ajouter une loi subsidiaire qui définit le champ d'application du Plan Comptable Sénégalais, notamment en son article 3 portant sur la réglementation de la comptabilité des Banques et Etablissements Financiers ; il s'agit de la loi du 20 Décembre 1975.

Une banque se définit par son activité. Ces activités se conçoivent et s'exercent dans un environnement normalisé. Autrement dit, les articles des textes juridiques précités, définissent la profession, les activités, l'organisation, les normes des établissements localisés au Sénégal.

La profession est définie par l'article 3 de la loi 75-52 qui stipule : `'sont considérées comme Banques, les entreprises qui font profession habituelle de recevoir des fonds dont il peut être disposé par chèque ou par virements et qu'elles emploient pour leurs propres comptes ou le compte d'autrui en opération de crédit ou de placement''.

Les activités sont définies par l'article 4 de la même loi qui dispose : `'sont considérées comme opérations de crédit, les opérations de prêts, d'escompte, de prise en pension, d'acquisition de créances, de garantie de financement, de ventes à crédit et de crédit-bail.''

`'Sont considérées comme opérations de placement, les prises de participation dans les entreprises existantes ou en formation et toutes acquisitions de valeurs mobilisées émises par des personnes publiques ou privées.''

Les articles 7 et 9 définissent l'agrément en rapport avec la Banque Centrale. L'article 48 pose la conformité de l'organisation des Banques par rapport aux règles de l'Union Monétaire Ouest Africain (UMOA).

Les procédures de contrôle et de sanction sont prévues à l'article 50 pour les infractions à la réglementation bancaire.

Une Commission est instituée par décret (Commission de Contrôle des Banques et Etablissements). Aussi, il est impératif pour les Banques et Etablissements Financiers d'adhérer à l'Association Professionnelles des Banques et Etablissements Financiers (A.P.B.EF).

b- Le dispositif prudentiel

Il s'agit des normes relatives à la Comptabilité et à la Finance. On ne peut parler de l'application d'un plan comptable harmonisé pour tous les établissements financiers et bancaires.

Cependant, les dispositions instructives aux banques relatives à la production de divers documents comptables et statistiques existent.

Ces dispositions sont définies au Sénégal par les articles 43 à 47 de la réglementation des banques qui stipulent :

`'Les Banques et Etablissements Financiers doivent arrêter leurs comptes au 30 Septembre de chaque année.

Ils doivent tenir à leur siège social, principal établissement ou agence principale au Sénégal, une comptabilité particulière des opérations qu'ils traitent sur le territoire de la République.

Avant le 31 Décembre de chaque année, les Banques et Etablissements Financiers doivent communiquer à la Banque Centrale, selon les règles et formules-types prescrites par celle-ci :

- leur bilan ;

- leur compte d'exploitation ;

- leur compte de profits et pertes.

Ces documents doivent être certifiés réguliers et sincères par un commissaire aux comptes (agréé par le ministre chargé des Finances ou choisi sur la liste des commissaires agréés par la Cour d'Appel).

Le bilan annuel de chaque Banque est publié au journal officiel de la Banque Centrale.

Les Banques et Etablissements Financiers doivent dresser en cour d'exercice, des situations de leur Actif et de leur Passif selon la période et les formules-types prescrites par la Banque Centrale, les renseignements, éclaircissements, justifications et documents jugés utiles pour l'examen de leur situation, l'appréciation de leur risques, l'établissement de la listes de chèques et d'effets de commerce impayés et généralement pour l'exercice.

Le nouveau dispositif prudentiel applicable aux Banques et Etablissements Financiers à compter du 1er Octobre 1991 dans la plupart des pays membres de l'UMOA, dans le cadre du renforcement de la surveillance des banques exige dans les réglementations comptables. Outre la communication par chaque Banque et Etablissements Financiers, au plus tard le 31 Mars de chaque année, des documents de fin d'exercice, la publication au journal officiel et à la diligence de la Banque Centrale du bilan annuel de chaque Banque et pour la certification, le choix des commissaires aux comptes est désormais soumis à l'approbation de la Commission Bancaire qui pourra ainsi juger de la compétence et de la moralité des personnes appelées à certifier les comptes des banques.

Pour la finance, il s'agit des normes de gestion relatives à la couverture des risques, du coefficient de couverture des emplois à moyen et long terme, de la division des risques, des règles de liquidité et du ratio de structure du portefeuille.

Ces règles sont prises en application de l'article 11 du traité constituant l'UMOA. Ces règles :

- imposent aux Banques et Etablissements Financiers la constitution de réserves obligatoires déposées auprès de la Banque Centrale, le respect d'un rapport entre les divers éléments de leurs Ressources et Emplois ou le respect de plafond ou de minimum pour le montant de certains de leurs emplois ;

- arrêtent les taux et conditions des opérations effectuées par les Banques et Etablissements Financiers avec leur clientèle.

2-Les Risques liés à l'activité

Pour appréhender les risques liés à l'activité bancaire, nous nous proposons une catégorisation en deux axes dont d'une part, les risques liés à la `'Production bancaire'' et d'autre par, les risques liés aux transactions bancaires.

Les premiers sont de nature à agir directement sur la pérennité de l'entreprise. Ils sont strictement suivis par les autorités monétaires et ont une influence sur l'économie (Intégrité du système bancaire) ;

Les seconds ont sensiblement les mêmes caractéristiques, mais répondent à un souci organisationnel et juridique, un souci d'image fidèle.

a- Les risques liés à la production

Il s'agit entre autres :

- du risque de crédit : il se manifeste avec la défaillance d'un débiteur à honorer ses engagements (sa date) dans les conditions prévues à la suite de l'octroi d'un prêt. La concrétisation de ce risque occasionne une perte en capital, partielle ou totale, et/ou un manque à gagner en intérêt. Ce risque est également dénommé risque de signature. Il fait l'objet d'un contrôle par les autorités monétaires ou tout crédit ayant atteint un certain plafond déjà fixé, doit être signalé à la centrale des risques (BCEAO) ;

- du risque d'illiquidité : c'est le risque pour un Etablissement Financier de ne pas trouver à l'échéance des fonds nécessaires pour faire face à ses engagements (Lorsque la banque ne trouve pas suffisamment de ressources pour financer ses actifs). La liquidité est actuellement règlementée : les banques doivent respecter un ratio ;

- du risque sur les taux d'intérêt : c'est le risque dû au non adossement des ressources et des emplois (transformation). Ce risque provient des décalages d'échéances entre les Actifs et les Passifs. Il naît également lorsque les Actifs à taux fixe (Variable) sont financés par des passifs à taux variable (fixe) ;

- du risque de change : les banques réalisent des opérations de change pour le compte de leur clientèle (Crédits en devises, achat et vente de devises au comptant et à terme), mais aussi par leur propre compte : opérations de trésorerie en devises, etc.

Dans notre environnement, le risque est faible du fait d'une couverture par la société mère (achat de devises à terme à une date déterminée). S'agissant de la BHS, elle ne fait pas des opérations de devises.

b- Les risques liés aux transactions bancaires ou risques opérationnels

Ces risques découlent d'évènements intervenus qui ont une influence significative sur les transactions de la Banque donc, peuvent avoir des effets sur les états financiers.

Il peut s'agir :

- de risques de marché : les faiblesses dans le contrôle des activités du marché monétaire (activités liées aux risques ci-dessus cités) ;

- de risques de patrimoine : les fraudes sur les moyens de paiement et autres malversations ;

- de risques administratifs et comptables : ce sont des erreurs, négligences, retards et fraudes sur les opérations à traiter quotidiennement. Outre l'inefficacité, une mauvaise qualité des services, insuffisance d'organisation, absence de contrôle, etc. Ces risques sont étroitement suivis tant par les autorités monétaires que par les commissaires aux comptes (Missions de révision).

B- La politique bancaire

Il s'agit ici de décrire la fonction bancaire et la politique monétaire.

1- La fonction bancaire

La spécificité de la fonction bancaire réside dans la dualité de sa production. Autrement dit, la banque est productrice d'actifs financiers (Droits de créance détenus, emprunts obligataires), elle est également prestataire de services.

a- Productrice d'Actifs Financiers

Tout d'abord, notons qu'il existe une asymétrie, de préférence financières, des agents non financiers. Cette asymétrie se traduit le plus souvent de la manière suivante :

Les agents structurellement débiteurs (essentiellement les ménages), va plutôt aux échéances courtes et pour des contrats peu élevés.

L'existence d'un intermédiaire financier et sa rémunération se justifient donc par le fait qu'il assume des actifs et des passifs différenciés en termes d'échéancier, de risque et de divisibilité.

b- Prestataire de service

La production des actifs financiers ne pourrait se faire sans être accompagnées des prestations de services que fournissent également les banques. Parmi ces prestations, nous distinguons celles qui sont endogènes à la production d'Actif et celles qui sont exogènes et qui relèvent de la distribution de ces actifs.

Le premier service bancaire endogène consiste en une activité de collecte et de traitement d'informations portant notamment sur des variables de risques dont le but est d'identifier les opportunités d'investissement. Cette activité est préalable à l'allocation des fonds prêtables.

Les intermédiaires financiers sont ensuite amenés à assurer le suivi des projets afin de vérifier que le déroulement se fait bien conformément aux classes contractuelles.

Le troisième service bancaire endogène est la gestion des moyens de paiement. Ce service apporte aux déposants une grande commodité dans leurs transactions ainsi qu'une plus grande sécurité. Il est indirectement lié à la fonction de production de monnaie de la Banque. Les Banques ont ainsi à assurer une lourde responsabilité dans le financement de l'économie puisqu'en cas de faillite de certaines d'entre elles, l'équilibre de l'ensemble de l'économie serait gravement remis en cause par une rupture au sein du système de paiement.

Assurer cette responsabilité leur impose des contraintes techniques, économiques, réglementaires et de contrôle (Aide à la décision, sécuriser les actifs).

Les prestations de services qualifiés d'exogènes relèvent de la distribution de produits financiers.

Cette activité de commerce de détail recouvre des actes tels que la vente, l'accueil des clients, l'information sur les produits. Ces éléments jouent dans la concurrence entre les différents réseaux un rôle qui est d'autant plus important que la réglementation sur les taux de crédits, contraint les Banques à une sous-rémunération des épargnants. Outre cette fonction bancaire, la BHS a comme spécificité d'apporter son concours financier à la promotion et à l'amélioration de l'habitat au Sénégal, à cet effet, elle doit en plus :

- encourager le développement d'un système de financement du logement à l'échelle nationale ;

- soutenir la croissance et la diversification du secteur de la construction et la mise au point de techniques de construction à faible coût ;

- enfin, consentir des prêts à moyen terme aux communes en vue de la construction ou de l'amélioration des équipements.

2- La politique monétaire

Les objectifs de la politique monétaire sont de fournir à l'économie les liquidités qui soient compatibles avec le niveau de production.

Pour la réalisation de cet objectif, la Banque Centrale possède des moyens, notamment les instruments qui sont le réescompte, le taux de réescompte qui servent à la diminution voire la baisse des crédits, le plafonnement de réescompte qui est un ultime recours en cas de résistance de l'accroissement des crédits, la politique de réserves obligatoires qui consiste pour la Banque Centrale à exiger des Banques de dépôt une fraction plus ou moins importante de leurs avoirs par rapport à leur passif exigible.

La politique du coefficient de liquidité qui consiste à obliger les banques à maintenir un coefficient entre les avoirs liquides des banques et leur passif exigible (Dettes à Court Terme). Les stratégies définies pour la Banque Centrale doivent permettre un `'équilibre monétaire'' du système.

Les orientations de politique générale prévoient que la Banque tiendra compte de l'évolution des prix de l'activité économique, de la balance des paiements et du niveau des avoirs extérieurs nets.

Le montant global des concours devra être arrêté en principe annuellement par le Conseil d'Administration.

La demande de détermination du concours se fera en deux grandes parties :

- la première concerne les prévisions non monétaires ;

- la seconde, les prévisions monétaires et du crédit.

v s'agissant des prévisions non monétaires, leur finalité est de permettre une estimation des apports nets de capitaux financiers susceptibles d'accroître les ressources du trésor et des entreprises privées ou publics ;

v s'agissant des prévisions monétaires, elles ont pour objet de déterminer successivement le niveau de la demande de monnaie à satisfaire sans compromettre l'équilibre monétaire externe et interne, c'est-à-dire les liquidités monétaires utiles. Les prévisions monétaires permettent d'évaluer les composantes des liquidités et le montant du crédit intérieur net (c'est-à-dire la création de monnaie), puis d'en déduire la situation intégrée des banques, puis la situation de la Banque Centrale.

Un contrôle rapproché est appliqué pour suivre le respect de ces dispositions, objet des propos qui suivent.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault