5 .3. Résultats et discussions
5.3.1. L'élevage face à la pression
d'occupation de l'espace du terroir
5 .3.1.1. La pression démographique
Les données générales sur la population
ont été obtenues par estimation d'après les données
du recensement général de la population et de l'habitat de 2006
et du recensement administratif de 2004. Rappelons que pour le cas particulier
de la commune de Tansarga dont dépend le terroir de Kotchari,
l'estimation de la population faite dans le chapitre III donnait 42190
habitants avec une densité moyenne de 71,19 habitants/km2.
Le recensement administratif de 2004 donnait pour le terroir
de Kotchari (le villagemère et ses hameaux et campements) une population
de 15122 personnes. Cette population peut être estimée de nos
jours à environ 19806 soit un peu moins de la moitié (46,94%) de
la population de la commune de Tansarga, ce qui correspond à une
densité de 56,45 habitants/km2. Cette densité est
inférieure à la moyenne communale mais reste supérieure
aux densités enregistrées dans la moitié nord de la
province et même à la moyenne provinciale qui est de 37,39
habitants/km2. De ce point de vue, on peut estimer avec Nebié
(1996), un auteur ayant travaillé au plateau central du Burkina Faso (de
Manga à Kaya), que la pression humaine y est forte58 en
particulier sur les terres et les ressources naturelles, notamment
végétales. Il est bien évident que cette forte pression
humaine a des répercussions sur l'occupation des terres (Boutrais,
1983). En effet, l'évaluation de l'occupation des terres que nous avons
faite à partir de la base des données d'occupation des terres
(BDOT) réalisée par l'IGB en 200259 (cf. carte V-1 et
tableau V-3), outre le fait qu'elle confirme la forte domination des formations
de savane arbustive sur les autres types de formations végétales,
montre que plus de la moitié des terres du terroir sont actuellement
cultivées ou l'ont été plus ou moins récemment
(jachères). Cette situation peut s'expliquer par le fait que dans le
terroir
58 Nebié distingue en effet, trois niveaux
de charge des milieux en fonction de la densité humaine : (i) les
milieux de peuplement moyen (20 - 40 habitants/km2), les milieux de
forte concentration humaine (41- 80 habitants/km2) et les milieux
surchargés (> 80 habitants/km2).
59 Ces données sont certainement
dépassées de nos jours, mais nous n'avons pas pu en avoir de plus
récentes.
de Kotchari où les systèmes de production sont
restés au stade extensif, la couverture des besoins alimentaires
supplémentaires qui naissent de ce surplus de population est
assurée par l'augmentation des superficies cultivées. Cela est
une constante dans les pays sousdéveloppés notamment en Afrique
sub-saharienne comme l'ont observé Dugué et al. (2004)
et comme le rapporte Kièma S. (2007).
Carte V-1. Formes d'occupation des sols à Kotchari (IGB,
2002)
Tableau V-3. Types et niveau d'occupation des terres dans le
terroir de Kotchari (IGB, 2002)
Occupation des sols
|
Importance de la pression agricole
|
Type d'occupation (nomenclature BDOT)
|
Sup (km2)
|
Terres cultivées
|
Superficie cumulée (km2)
|
Proportions (%)
|
Cultures pluviales
|
152,20
|
|
|
|
Territoire agricole avec
|
|
Oui
|
195,81
|
55,81
|
espace naturel
|
42,37
|
|
|
|
Territoire agroforestier
|
1,24
|
|
|
|
Savane arborée
|
27,77
|
|
|
|
Savane arbustive
|
116,69
|
Non
|
155,04
|
44,19
|
Végétation clairsemée
|
10,58
|
|
|
|
Total
|
|
|
350,85
|
100
|
118
|