4.2.4. Analyse des données
4.2.4.1. Cartographie des unités
paysagères pastorales
L'analyse d'image satellitaire a été faite par le
logiciel ENVI 4.0 tandis que les sorties cartographiques ont été
effectuées dans le logiciel cartographique MapInfo version 8.1.
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4.2.4.2. Constitution et caractérisation des
groupements agrostologiques, lien avec les unités pastorales
paysagères
L'intérêt du travail d'analyse de
végétation est d'aboutir à une caractérisation
agrostologique du terroir de Kotchari. C'est pourquoi, contrairement aux
pratiques courantes qui consistent à partir de la strate ligneuse, nous
avons concentré notre analyse sur la strate herbacée ; celle-ci
constitue, en effet, l'aliment principal du bétail et apparaît,
par ailleurs, comme le meilleur révélateur des perturbations
anthropiques qui se produisent sur le court terme (César, 1992).
La typologie des groupements agrostologiques que nous
proposons se fonde donc uniquement sur la strate herbacée. La
présence des ligneux, qui constituent une ressource
complémentaire pour le bétail (Lhoste, 2004), est prise en compte
ensuite pour expliquer certains traits de la strate herbacée dans les
unités paysagères.
Les groupements agrostologiques ont été
constitués par classification ascendante hiérarchique
agrégative des relevés floristiques à l'aide du logiciel
XlStat version 2010 4.03. C'est l'indice de similitude de Jaccard (J)
sur des données de présence-absence des espèces dans les
relevés qui a été utilisé pour construire le
dendrogramme.
Les herbacées caractéristiques des groupements
ont été recherchées par la méthode
d'évaluation de la valeur indicatrice des espèces (IndVal) de
Dufrêne & Legendre (1997). Cette méthode se fonde sur la
fidélité des espèces (présence dans un seul des
groupements agrostologiques) et leur constance (présence dans la plupart
des relevés de ce groupement). Pour chaque espèce (i) et
chaque groupement agrostologique (k) l'indice se calcule comme suit
:
IndVal
|
= 100 × , × ,
A k i B k i
Groupe k Espèce i
,
|
(Dufrêne & Legendre, 1997); avec
|
Aki, fidélité de l'espèce =
NEki/NEi (moyenne de la contribution de l'espèce
i dans le groupe k / somme des moyennes des contributions de
l'espèce dans tous les groupes);
Bk,i, constance de l'espèce = NRki
/NRk (nombre de sites du groupe k dans lesquels l'espèce
i est présente / total des sites du groupe k);
IndValEspèce i = max (IndValki)
Seules sont prises en compte les espèces
herbacées dont la contribution spécifique moyenne est
supérieure ou égale à 4% dans au moins l'un des
groupements agrostologiques. L'espèce végétale est
estimée caractéristique d'un groupement agrostologique quand sa
valeur indicatrice y est maximale (Indvalmax), mais ceci seulement
si son lien avec ce groupement est statistiquement significatif (p = 0,05).
À partir de là il a été possible
d'évaluer l'homogénéité floristique des
unités pastorales paysagères par l'examen des groupements
agrostologiques qu'elles contiennent.
L'évaluation a par la suite été
complétée notamment au niveau des unités paysagères
pastorales, par la recherche des espèces ligneuses dominantes sur les
principales unités paysagères pastorales. Pour ce faire seules
les quatre espèces les plus abondantes de chaque relevé ont
été retenues. Les abondances moyennes de ces espèces ont
ensuite été comparées entre unités
paysagères. Sont alors considérées comme dominantes
caractéristiques, les espèces dont les moyennes sont
significativement les plus élevées.
Chaque fois que, comme ici, les effectifs des groupes à
comparer étaient faibles, les comparaisons de moyennes ont
été effectuées grâce à une analyse de
variance (ANOVA) non paramétrique. Dans ce sens, nous avons
utilisé le test de Kruskal-Wallis (Scherrer, 2007) suivi d'un post-hoc
de comparaison multiple ou par paire de Dunn-Bonferroni dans le logiciel
XlStat.
|