3.4.2.2. L'élevage transhumant
L'élevage transhumant dans la province de la Tapoa a
été étudié par plusieurs auteurs dont Benoit (1998
& 1999a), Santoir (1998 & 1999), Toutain & al. (2001),
Paris (2002), Kagoné (2004), Sawadogo (2004), Ouédraogo (2008),
Kpoda (2010) et Bambara (2010). Toutes ces études montrent que
l'activité y est importante et que le phénomène trouve ses
sources dans un lointain passé. On peut situer ses débuts dans la
province au milieu du 20ème siècle quand les Peuls et
leurs troupeaux franchissent pour la première fois le fleuve Tapoa.
Depuis, grâce à l'amélioration des conditions
environnementales et sanitaires locales et au potentiel en ressources
fourragères de la zone, de nombreux éleveurs en ont fait une zone
de séjour pendant la saison sèche marquée
généralement par des crises hydraulique et fourragère. La
campagne de transhumance, commandée par l'état des ressources
(Kagoné, 2000 & 2004), est variable. Paris (2002) montre que les
périodes d'arrivée ou de départ des transhumants sont
étalées, les arrivées se situant de décembre
à mai alors que les départs commencent avec les premières
pluies (juin-juillet).
Les zones d'origine des transhumants qui arrivent dans la
partie sud de la province sont diverses : région sahélienne du
Burkina Faso (Yagha, Séno, Komondjari), nord de la province (Botou,
Kantchari, Matiacoali, etc.) et sud-ouest du Niger (Torodi, Gueladio, Say,
Tamou, Téra, Tillabéry, etc.). Les transhumants
empruntent en général des itinéraires choisis sur la base
des expériences des campagnes précédentes,
itinéraires devant être indemnes de maladies et permettre de
nourrir et d'abreuver les animaux en cours de chemin (Riegel, 2002 ; Paris,
2002).
Les terroirs de Kotchari et de Logobou sont les derniers
endroits de repos avant la traversée des frontières nationales en
direction du Bénin et du Togo. Mais depuis quelques années,
beaucoup de ces transhumants y passent entièrement leur campagne (Paris,
2002).
Ces transhumants, qui sont essentiellement du groupe ethnique
peul35, sont, dans le terroir de Kotchari, majoritairement (84%)
d'origine burkinabé. Les troupeaux sont de composition spécifique
ou raciale assez peu diversifiée, (généralement mono
spécifiques à 70% - 75%. Ils se composent essentiellement de
zébus peuls à grande bosse (les Puli ou Puli
Puli selon Santoir, 1999) ou de Gurmaji pour ceux venant de la
partie nord de la province, et leurs effectifs sont élevés
(rarement moins de 100 têtes). L'importance des effectifs d'animaux
transhumants dans la province n'est pas connue avec précision, mais
certains terroirs comme celui de Kotchari voient leurs effectifs en bovins
passer du simple au double (Paris, 2002) pendant la période de pointe de
la transhumance située entre mai et juin.
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