Sur le terrain, nous avons eu recours à une petite
batterie de matériel devant faciliter le parcours du site et le travail
de collecte des données en forêt. Il a ainsi été
nécessaire d'utiliser :
· une machette pour se frayer le chemin en forêt,
délimiter les placettes et écorcher les arbres identifiés
;
· un mètre ruban pour mesurer la
circonférence des arbres ; un décamètre utilisé
pour mesurer les distances entre les pieds d'arbres et d'arbustes
· une ficelle étalonnée à 10 m pour
dimensionner les placettes et les placettes élémentaires ;
· une boussole et un appareil photo ;
· un lexique utilisé par le botaniste pour
déterminer le nom scientifique de chaque individu.
IX.1.2.1 Les enquêtes et entretiens de
terrain
Un entretien avec le délégué
départemental des forêts du Nyong et So'o et nos
observations
personnelles de terrain nous ont permis de localiser les sites.
Il s'agissait de localiser avec
précision dans une zone
homogène les emplacements d'un peuplement forestier resté vierge
de
toute coupe d'arbre, d'une part, et d'autre part, l'assiette
d'une ancienne coupe d'arbres. Le choix s'est porté sur Faekele, village
de moins de 200 habitants. Il est situé relativement non loin de la
ville de Mbalmayo et n'est accessible que par une piste très mal
entretenue. Une fois sur le terrain, des entretiens se sont poursuivis avec les
chefs des villages Faekélé I et II pour avoir une idée de
l'histoire de l'exploitation forestière dans la zone, puis avec certains
habitants du village réputés pour leur grande connaissance des
forêts de leur localité. C'est au terme de ces entretiens et
après des randonnées dans la forêt que notre choix a
été porté sur les deux sites devant servir de cadre aux
relevés botaniques.
IX.1.2.2. Les relevés botaniques
Deux sites ont été repérés
à la suite de nos observations personnelles, mais aussi après des
entretiens avec les chefs et les résidents des villages. Le secteur qui
a été concédé à un exploitant industriel en
2002 est situé à environ 4 km du village
faékélé II ; le second, non exploité, est
situé non loin du premier site (ceci pour avoir les mêmes
conditions écologiques et la même composition floristique). Sur la
parcelle exploitée, nous avons pu repérer trois souches des
essences prélevées ainsi que les marques encore visibles qui
témoignent du passage des engins et de la réalité d'une
exploitation récente.
Le mode d'échantillonnage est celui des placettes
c'est-à-dire des relevés sur des parcelles de forêt de
faible dimension. Une placette de 100 m de côté, soit 1 ha a
été établie dans la zone perturbée et une autre
à l'intérieur de la zone mâture relativement intacte devant
alors servir de parcelle témoin. Pour réaliser une placette, nous
avons repéré le nord à l'aide de la boussole et
tracé un axe de 100 m de long. Toujours avec la boussole, nous avons pu
tracer sur le même principe les trois côtés restants.
La collecte des données floristiques s'est faite en
deux temps. D'abord dans la parcelle exploitée (que nous appellerons
indifféremment site exploité, parcelle perturbée ou P 1)
puis dans la parcelle non exploitée (encore désignée ici
site témoin, P 2 ou encore forêt mature).
Pour faciliter les relevés et la cartographie des
ligneux sur le terrain, des layons perpendiculaires reliant les cotés
opposés de chacune des parcelles ont été tracés.
Les layons parallèles ont été subdivisés en
placettes élémentaires (ou quadrats) de 10 m de côté
(soit 100 m2) séparées les unes des autres par des
jalons matérialisant leurs limites. La figure 4 permet de distinguer
chacune des parcelles d'échantillonnage partant par exemple de 1-1, 1-2,
4-10 à10-10 etc. Les
parcelles d'échantillonnage ont ainsi été
quadrillées de manière à faciliter la lisibilité et
la compréhension des opérations de relevés botaniques.
Au terme de cette opération, chaque parcelle
présentait 100 placettes élémentaires de 100 m2
identifiables sur papier grâce à une grille numérique. Sur
chacune de ces mini-placettes, des relevés ont été
effectués avec l'assistance d'un technicien en botanique et ancien agent
spécialisé dans la prospection et l'identification des plantes
à l'ex-ONADEF. Ces relevés portent sur les arbres dont la
circonférence à 1,30 m du sol est supérieure ou
égale à 15,7 cm (ou diamètre = 5 cm). Classiquement, les
recherches menées dans le cadre des travaux précédents se
sont intéressées surtout aux ligneux de 10 cm de diamètre
au moins. Notre originalité sur le plan méthodologique tient
aussi au fait que nous sommes descendus à 5 cm pour avoir un
échantillon assez large, mais aussi pour prendre en compte les jeunes
individus qui interviennent activement dans la
régénération de la forêt.
Pour chaque individu, le protocole suivant a
été appliqué: l'identification de l'espèce par son
nom scientifique, la mesure de la circonférence à 1,30 m du sol
à l'aide d'un mètre ruban. Tous les individus ainsi
répertoriés ont été cartographiés et
positionnés dans la représentation schématique de la
placette. Nous avons également procédé à un
décompte des clairières et des arbres morts au sol ou
prélevés. Dans un carnet, un numéro d'ordre est
affecté à chaque individu. Sur la grille
millimétrée, le recouvrement des couronnes des arbres et arbustes
a également été restitué en estimant la projection
au sol. Nous nous sommes servis à cet effet du décamètre
qui a également été utilisé pour mesurer les
distances entre les pieds des arbres et des arbustes.
![](Dynamique-forestiere-post-exploitation-industrielle-Cas-de-la-fort-dense-semi-decidue-de-Mbalm5.png)
![](Dynamique-forestiere-post-exploitation-industrielle-Cas-de-la-fort-dense-semi-decidue-de-Mbalm6.png)
Photo: Kemadjou, décembre
2009.
Photo 1 : Mesure de la circonférence des ligneux
dans la forêt.