CHAPITRE 1. INTRODUCTION
1.1GENERALITES
Le domaine forestier du Cameroun est estimé à
46.540 million d'hectares (Mayaux et al., 1997, cités par
Tchatat, 1999). Fometé et Tchanou (1998) trouvent que ce capital
forestier a diminué tant en quantité qu'en qualité au
rythme annuel de 0.6 % sans discontinuer depuis 10 ans sous l'effet de
l'exploitation forestière, la chasse, la collecte du bois et
l'agriculture. Les mêmes auteurs affirment que la philosophie de base de
la nouvelle politique forestière est de pérenniser et
développer les fonctions économiques, écologiques et
sociales des forêts dans le cadre de la gestion intégrée et
participative qui assure de façon soutenue et durable la conservation et
l'utilisation des ressources des écosystèmes forestiers.
L'administration forestière camerounaise a mis en place
en 1994 un plan de zonage qui divise la forêt en domaine permanent et non
permanent (MINEF, 1994). Le domaine forestier non permanent comprend les
forêts communautaires, les forêts à accès libre et le
domaine agroforestier. Les forêts communautaires, les cultures
itinérantes des plantes vivrières et les cultures pérennes
(caféiculture et cacaoculture) peuvent s'installer dans le domaine
forestier non permanent (MINEF, 1994 ; Sonwa et al., 2001a).
Les agroforêts à base de cacaoyer (AFC) sont
localisées dans la zone forestière humide et couvrent une
superficie d'environ 300000 à 400000 hectares au Cameroun (Kotto-Same
et al., 2000 ; Gockowski et al., 2004). A cause d'une
population sans cesse croissante, on assiste à l'extension de ces
écosystèmes et à la dégradation de la forêt
naturelle.
Selon Côté (1993), le plan de zonage s'inscrit
dans le cadre d'une démarche visant la rationalisation de l'utilisation
du secteur forestier Camerounais en vue de freiner le développement
désordonné constaté. Ce plan s'articule sur cinq grandes
orientations dont les quatre principales sont de :
1. assurer la protection du patrimoine forestier et en
particulier veiller à la sauvegarde de l'environnement et à la
préservation de la biodiversité de façon pérenne
;
2. améliorer la participation des populations locales
dans la conservation et la gestion des forêts afin que celles-ci
contribuent à élever leur niveau de vie ;
3. mettre en valeur les ressources forestières en vue
d'augmenter la part de la production forestière dans le PIB tout en
conservant le potentiel productif ;
4. assurer le renouvellement de la ressource par la
régénération et le reboisement en vue de pérenniser
le potentiel.
Il a donc pour objectif principal de délimiter les zones
à vocation forestière, de conservation de la nature, agricoles,
agroforestières, minières et récréatives.
De ce qui précède, la gestion des
agroforêts à base de cacaoyer remplit cet objectif. En effet les
AFC sont installées sous forêt après abattage
sélectif des arbres ou sous ombrage reconstitué après
abattage total (Braudeau,1969).
De plus, les AFC se situent en bordure des forêts
naturelles et comme elles, elles ont une structure complexe et une
diversité spécifique significative, créant ainsi une
atmosphère de forêt dégradée secondaire (Sonwa
et al., 2001a).
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