4.3.6 Techniques de collecte des PFNL
Les techniques de collecte des PFNL varient en fonction des
organes utilisés. Elles vont du ramassage à l'abattage de la
plante en passant par l'écorçage, l'effeuillage, la cueillette et
le déracinement.
La figure 5 résume la fréquence des techniques
de collecte des PFNL dans l'ensemble de la zone d'étude. Les principaux
outils de collecte sont la machette et la perche. On observe sur cette figure
que la proportion de la cueillette est importante à Okola et à
Mfou comparée à la région d'Ebolowa ; ceci se justifierait
par la forte densité de ces zones en arbres fruitiers domestiqués
dont la principale technique de collecte est la cueillette. La cueillette est
suivie de l'écorçage, du ramassage, de l'abattage, de
l'effeuillage et du déracinement qui occupe la plus faible proportion
quelle que soit la région. Bien que la collecte par l'effeuillage et le
déracinement occupe les plus faibles proportions, il n'en demeure pas
moins que ces techniques soient destructives.
Frequence techniques (%)
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50,00 45,00 40,00 35,00 30,00 25,00 20,00 15,00 10,00 5,00
0,00
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Ramassage C ueillette Abattage Ecorçage Effeuillage
Déracinage
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Ebolowa Mfou Okola Zone d'étude
Région
Figure 5 : Proportion des techniques de collecte des
PFNL
Après l'analyse des proportions des organes
utilisé et des techniques de collecte dans les figures 4 et 5, la
question que nous pouvons nous poser à ce niveau c'est de savoir si les
organes utilisés et les techniques de collecte sont faits de
manière à assurer la production de façon durable. Notre
préoccupation se justifie par les conclusions de Tchatat et al.
(2002) qui pensent que la récolte des organes
végétatifs peut s'avérer destructive ! En effet, et selon
ces auteurs, la collecte des feuilles, surtout si elle est totale, annule ou
réduit considérablement les capacités
photosynthétiques de la plante. L'exploitation des tiges entraîne
la disparition de l'individu si l'espèce ne dispose pas des
capacités d'émission de rejets.
L'exploitation des sèves et exsudats est en
général sans danger (Tchatat et al., op. cit),
même comme les blessures laissées par les outils peuvent
constituer les points d'entrée de certains parasites.
Les photographies 1 et 2 présentent respectivement les
techniques de collecte du vin de palme « Matango ou Ebous » (Photo 1)
en langue locale et l'écorçage des arbres ( Photo 2). Sur ces
photos, on remarque que le palmier à huile est abattu pour l'extraction
du vin de palme. Il s'agit d'une technique destructive non seulement pour les
petits arbres et arbustes qui l'entourent, mais aussi à la fin de
l'extraction, il faut encore en abattre pour disposer de la ressource. Ce qui
n'assure pas la conservation de la ressource. Il en est de même pour
l'écorçage des arbres pour les usages thérapeutiques.
Photo 1 : Extraction du vin de palme dans une AFC
d'Ebolowa
Photo 2 : Ecorçage de l'Emien (Alstonia
boonei) pour calmer la fièvre
L'arbre est écorcé sur toute la
circonférence quel que soit son diamètre. Cette collecte se
produit en cas de besoin et ne respecte pas une certaine
périodicité. En effet la quasi-totalité des cacaoculteurs
interrogés disent que l'objectif premier est de récolter
l'écorce. La hauteur de l'arbre concernée par l'exploitation est
celle directement accessible par l'écorceur. L'intervalle de temps entre
deux écorçages peut aller de deux semaines à deux ans.
Cette périodicité de collecte de l'écorce est en
désaccord avec la méthode des 3/4 pour les arbres de
diamètre compris entre 20 et 50 cm et du 1/8 pour les arbres de
diamètre supérieur à 50 cm proposée par Nkuinkeu et
Rémi (1998) et Tonye et al. (2000) pour une exploitation durable de
l'écorce avec une rotation de cinq ans. Sachant que l'exploitation des
écorces annule ou réduit substantiellement la circulation des
sèves brutes et élaborées (Tchatat et al., 2002),
Il est à craindre que cet écorçage n'entraîne la
dévitalisation et la mort de l'arbre. Nous confirmons à ce propos
les conclusions de Mevian (2000) qui pense que l'exploitation des
écorces est destructive.
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