CHAPITRE 4. RESULTATS ET DISCUSSION
4.1 LES ESPECES PRODUCTRICES DES PFNL DES AGROFORETS A
BASE DE CACAOYERS
L'inventaire effectué dans 46 cacaoyères a
montré, après interviews et observations faites sur le terrain,
la grande richesse et la diversité floristique des agroforêts
à base de cacaoyers des régions d'Okola, Mfou et Ebolowa. Ce
chapitre présente tant qualitativement que quantitativement, les
principales plantes productrices des PFNL inventoriées dans les AFC.
4.1.1 Composition et Structure des Agroforats a base de
cacaoyer
La composition des agroforêts cacao des provinces du
Centre et Sud Cameroun est très diversifiée. Cette
diversité se traduit non seulement par leur richesse spécifique,
mais aussi par les types biologiques qu'on y trouve. Les observations sur le
terrain ont permis de remarquer que les agroforêts à base de
cacaoyer ont une structure verticale composée de trois strates en
fonction des types biologiques : une strate inférieure très dense
composée des herbes et des espèces rampantes (lianes), une strate
moyenne constituée des pieds de cacaoyers et des arbustes et enfin une
strate supérieure constituée d'arbres. Les espèces
productrices des PFNL se recrutent parmi ces différents types
biologiques. Ce qui donne une structure de forêt secondaire aux AFC.
Le tableau II présente le nombres d'individus
inventoriés par type végétal dans chaque
région.
Tableau II : Nombre d'individus inventoriés par
type végétal (individus autres que le cacaoyer)
Type
|
Ebolowa
|
Mfou
|
Okola
|
Zone d'étude
|
Arbres
|
3045
|
2928
|
2134
|
8107
|
Arbustes
|
48
|
109
|
41
|
198
|
Lianes
|
160
|
106
|
62
|
328
|
Herbes
|
231
|
195
|
157
|
583
|
Total
|
3484
|
3338
|
2394
|
9216
|
Dans ce tableau II, nous remarquons que les AFC des
régions d'Okola et Ebolowa sont pauvres en arbustes comparés
à celles de la région de Mfou. Cette différence pourrait
s'expliquer par le fait que ces deux zones sont situées aux
extrêmes. La richesse de la région de Mfou en ce type biologique
se justifierait par sa situation géographique et sa
végétation naturelle. L'observation des arbres, lianes et herbes
montre une diminution progressive du nombre d'individus d'Ebolowa à
Okola. Globalement, la différence entre le nombre
d'individus total par région est plus marquée entre Okola et les
deux autres zones. A priori on penserait qu'il n'y a pas de différence
entre les régions de Mfou et Ebolova. Un aperçu de l'AFC permet
de distinguer quatre principaux types biologiques : les arbres constituant
l'étage supérieur, les cacaoyers et les arbustes, l'étage
moyen, les lianes et les herbes, l'étage inférieur. Ces types
végétaux donnent une structure multistratifiée aux
agroforêts. La figure2 présente la répartition du nombre
d'espèces inventoriées par type biologique dans l'ensemble des 3
zones (Okola, Mfou, Ebolowa).
Nombre d'especes inventorioes
250
200
150
100
50
0
Arbres Arbustes Lianes Herbes
Ebolowa M fou Okola Zone d'étude
Région
Figure 2 : Répartition du nombre
d'espèces par types biologiques
Il ressort de la figure 2 que, quelle que soit la
région, l'arbre constitue l'élément majoritaire dans
l'AFC, suivi par les herbes, les lianes et enfin les arbustes. Nous notons
cependant une diminution progressive du nombre d'espèces d'arbres et de
lianes lorsqu'on va de la région d'Ebolowa à Okola. Ceci
s'expliquerait par le fait que les AFC de cette région se situent
à proximité de la forêt naturelle, où
l'activité anthropique est un peu réduite contrairement aux
autres zones où ces écosystèmes sont presque artificiels.
Quand on sait que la liane est caractéristique de la forêt vierge,
ces chiffres confirment les conclusions de Sonwa et al. (2002) et
Tchatat (1996) qui trouvent qu'il existe un gradient de stabilité
écologique entre Ebolowa et Yaoundé (Okola). La région de
Mfou qui est proche de Mbalmayo présente des caractéristiques
intermédiaires entre ces deux zones. Il ressort que la différence
entre le nombre d'espèces d'herbes n'est pas très perceptible
entre les trois régions. Quel que soit le type végétal,
les AFC de la région d'Ebolowa présentent les valeurs les plus
élevées suivies de celles de la région de Mfou et enfin la
région d'Okola. Cette différence se justifierait par
l'activité anthropique et la pression démographique.
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