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Etudes floristique et phytosociologique de la station expérimentale de Gampela (zone nord soudanienne du Burkina Faso )

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par Wenemi François KAGAMBEGA
Université de Ouagadougou Burkina Faso - Diplôme d'études approfondies en sciences biologiques appliquées option botanique et phytoécologie 2006
  

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CHAPITRE I: PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE

I. CADRE GEOGRAPHIQUE ET PHYTOGEOGRAPHIQUE

A partir des données du climat, de la flore et de la végétation, le territoire du Burkina Faso entièrement inclus dans la région phytogéographique soudano-zambèzienne a été subdivisé par GUINKO (1984) en deux domaines phytogéographiques: sahélien et soudanien. La présente étude est conduite au sein du secteur phytogéographique méridional situé dans le domaine soudanien.

Situé à environ 25,Km à l'est de Ouagadougou non loin de la route nationale n°4, la SEG s'étend sur 450 ha entre les parallèles 12° 24,613' et 12° 25,413' de latitude Nord et les méridiens 1° 20,464' et 1° 21,652' de longitude Ouest. Elle est située dans le village de Gampèla, administrativement rattaché au département de Saaba (Figure 1).

II. LE MILIEU NATUREL

1. Le climat

De par son appartenance au secteur phytogéographique soudanien, la SEG est située dans la zone de climat du type nord soudanien avec deux saisons:

- Une saison sèche de Novembre à Mai

- Une saison pluvieuse de Juin à Octobre.

1.1. La pluviométrie

La pluviométrie est un facteur déterminant dans la répartition des végétaux. Les données sur lesquels nous nous sommes appuyés proviennent du pluviomètre de la SEG et couvrent la période allant de 1984 à 2006. La pluviométrie moyenne interannuelle est de 697,172 mm. La pluviométrie de 2006 (751,8 mm) est alors excédentaire.

En considérant les moyennes mensuelles interannuelles, on se rend compte que le régime pluviométrique s'installe à partir du mois de Mars avec des maxima en Juillet (181,9 mm), Août (216,9 mm), Septembre (145,7 mm) et prend fin au mois d'Octobre (Figure 2). Toutefois selon la méthode de GAUSSEN et BAGNOULS (1952), la période humide se situe entre fin Mai et fin Septembre (Figure 2).

Figure 1: Carte de localisation du site d'étude

1.2. La Température

Les données thermiques sont celles de la Direction Générale de la météorologie pour Ouagadougou aérodrome, station météorologique la plus proche. Elles couvrent la période allant de 1984 à 2005.

Temp6rature (V )

Les températures moyennes mensuelles oscillent entre 25°C et 33,3°C au cour des douzes mois. Les mois de Mars (31,4°C), Avril (33,3°C) et Mai (32,2°C) sont les mois les plus chauds. Les mois les plus frais sont Août (26,6°C), Décembre (25,4°C) et Janvier (25°C).

Temp Pluvio

110

220

Pluviometrie (mm )

200

180

160

140

120

100

40

80

60

20

0

periode humide

40

90

80

70

60

50

30

20

0

100

10

Jan Fev Mar Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Dec

Mois

Figure 2: Courbe ombro-thermique de la SEG (1984-2006)

Sources: - Pluviomètre de la SEG pour les données pluviométriques

- Direction Générale de la Météologie pour les données thermiques

1.3. L'humidité relative

L'humidité relative de l'air est un paramètre climatique important dans la répartition des végétaux. En effet, elle contribue au maintien d'une certaine turgescence de la végétation au sortir de la saison des pluies et pendant la période qui précède son installation (ZOUNGRANA, 1991).

Les données sont celles de la Direction Générale de la Météorologie pour Ouagadougou aérodrome et couvrent la période de 1984 à 2005. La figure 3 montre l'évolution de l'humidité relative moyenne au cour de l'année; On observe une courbe unimodale présentant un maximum au mois d'Août (76,3%) et présentant une allure semblable à celle de la pluviométrie. Les valeurs minimales sont enregistrées au cours des mois de Décembre (31,5%), Janvier (27,2%) et Février (23,32%). On note ensuite une évolution progressive à partir du mois de Mars qui correspond au retour de la mousson.

Humidit6 relative (%)

40

20

90

80

70

60

50

30

10

0

Jan Fev Mar Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Dec
Mois

Figure 3: Variations inter-mensuelles de l'humidité relative moyenne (1984-2005) Source: Direction Générale de la Météorologie

2. L'hydrographie

Le réseau hydrographique est influencé par la proximité du Massili (affluant du Nakanbé), cours d'eau à écoulement temporaire; il constitue la limite Est de la station. On note également la présence d'une rivière qui traverse la station d'Ouest en Est pour se jeter dans le Massili. De ce fait, la station constitue un milieu privilégié en zone soudanienne (ACHARD, 1993).

3. La géomorphologie et les sols

Au plan géologique, la SEG repose sur un socle très ancien de formations cristallines appartenant au Birrimien-précambrien moyen et surtout aux vennes granitiques postprécambriennes (BUNASOL, 1988). Le relief est dans l'ensemble plat et monotone présentant par endroit des buttes cuirassées (Nord-ouest de la station).

Une étude pédologique conduite par le BUNASOLS en 1988 distingue trois unités géomorphologiques:

- Le relief résiduel qui est le produit d'une résistance à l'érosion du fait de la présence d'une cuirasse ancienne; il correspond aux plateaux.

- Le glacis constitué par un ensemble légèrement incliné et assez uniforme.

- Les ensembles fluvio-alluviaux liés au système alluvial constitué principalement par le cours d'eau Massili et un de ses affluents; ils forment le bas fond.

La même étude a permis d'identifier douze (12) types de sols (Annex 3) repartis en quatre unités équipotentielles ou classes de sols selon la classification CPCS / ORSTOM. Il ressort de cette étude que la SEG, complexe sur le plan pédologique est dominée par les sols ferrugineux tropicaux plus ou moins lessivés représentatifs du plateau central. Une carte pédologique a été établie à cet effet; nous nous en sommes servi tout au long de l'étude. Les principales caractéristiques des sols de la SEG sont consignées dans des tableaux à la page 55 (Annexe 4).

III. LE MILIEU BIOLOGIQUE

1. Végétation et faune

1.1. La végétation

La végétation naturelle à Gampèla est la résultante d'actions anthropiques. En effet, elle résulte des conditions climatiques et édaphiques, synergiques qui s'appliquent à elle et reflètent la longue histoire de l'occupation des terres en zone nord soudanienne du Burkina Faso ( MANZO, 1993). Les principales formations végétales rencontrées sont: la savane arborée, la savane arbustive et les formations ripicoles ou de bas-fond.

~ La savane arborée (Planche I : photo 2)

Cette formation se rencontre essentiellement au niveau des plateaux sur sols ferrugineux profonds. La strate ligneuse est dominée par Vitellaria paradoxa, Sclerocarya birrea, Guiera senegalensis, Securinega virosa, Combretum glutinosum. La strate herbacée

est dominée par Andropogon pseudapricus, Pennisetum pedicelatum, Elionurus elegans, Cymbopogon schoenanthus.

~ La savane arbustive (Planche I: photo 1)

C'est la formation dominante de toute la station. Elle se rencontre essentiellement dans les jachères et au niveau des plateaux sur des sols ferrugineux peu profonds. La strate ligneuse est dominée par Securinega virosa, Piliostigma reticulatum, Guiera senegalensis, Ziziphus mauritiana et les espèces soudaniennes des genres Combretum et Acacia. On note la présence d'espèces arborées telles que Vitellaria paradoxa, Sclerocarya birrea et Lannea microcarpa; ces espèces sont selon le BUNASOLS (1988) des reliques d'une savane arborée ancienne détruite vraisemblablement par l'Homme.

Le tapis herbacé se compose essentiellement de Andropogon pseudapricus, Loudetia togoensis, Microchloa indica, Zornia glochidiata et Schizachyrium exile.

~ Les formations de bas-fond

Ce sont des formations végétales rencontrées le long des cours d'eau.

En effet, une savane marécageuse à Mitragyna inermis (Planche I: photo 3 ) couvre les vastes dépressions limoneuses en bordure du Massili. Outre cet espèce dont le taux de recouvrement est compris entre 10% et 60%, on rencontre les espèces telles Rytigynia senegalensis, Crataeva adansonii et Mimosa pigra. Le tapis herbacé est dominé par la graminée Vetiveria nigritana qu'on rencontre en abondance (Planche I: photo 4); les espèces herbacées dominantes après celle-ci sont Hygrophila auriculata, Cyperus sphacelatus, Oryza barthii et les espèces du genre Panicum.

1.2. La faune

Dans la SEG, la faune semble être surtout représentée dans ses composantes méso et micro. La macrofaune au sens large du gibier est faiblement représentée, seuls quelques singes, lièvres, écureuils et oiseaux ont été rencontrés. La mésofaune est surtout représentée par les termites, les criquets...etc.

2. Les Facteurs Biotiques

Ils représentent l'influence des divers être vivants sur le milieu naturel. A Gampèla, l'action de l'homme a une grande influence sur la végétation; cette action se manifeste surtout

à travers l'exploitation agricole, l'élevage et les prélèvements du couvert végétal pour des usages multiples (artisanat, production d'énergie...).

2.1. L'exploitation agricole

La population de Gampèla estimée à 1650 habitants (INSD, 1996) est presque exclusivement agricole. L'accroissement progressif de la population induit une forte demande en terre cultivable. Ainsi, malgré son statut de réserve de végétation, la SEG comporte dans sa partie ouest des champs de cultures traditionnelles de mil, de sorgho, de niébé. Outre ces champs, la station renferme des parcelles expérimentales de cultures pluviales comportant diverses spéculations (espèces et variétés de sorgho, d'arachide, de maïs...) et pratiquées par des chercheurs de l'IDR, l'Université de Ouagadougou et d'autres instituts de recherche tels que l'INERA et l'IRD.

2.2 L'élévage

L'élévage est l'activité économique qui occupe le second rang mais reste tout de même dominé par le mode extensif. La charge animale exagérée et les mauvaises pratiques pastorales provoquent une dégradation de la végétation (SAWADOGO, 1990). Cette dégradation est consécutive au piétinement par les animaux qui provoque un déchaussement des touffes d'herbes.

2.3 Les prélèvements

Des marques de déboisement ont été observées à l'intérieur de la station suite à un prélèvement incontrôlé de la part des populations; il s'agit notamment de coupes de bois (Planche II), d'exportation de tiges d'andropogonées, présence de charbonnières...etc. Les espèces sont prélevées à des fins multiples, à savoir pour les besoins d'énergie et l'artisanat. Ces prélèvements ont des conséquences dramatiques pour l'environnement.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon