CONCLUSION GENERALE ET RECOMANDATIONS
Notre question de départ était : «
Quel est le vécu psychologique des patients récemment
amputés de membre inférieur ? ». Dans un premier
temps, nous avons parlé de l'amputation de membre inférieur puis
différencié le stress de l'anxiété. Nous nous
sommes alors rendu compte que le patient récemment amputé de
membre inférieur pouvait aussi bien souffrir de l'un que de l'autre.
Puis nous nous sommes intéressé à la
prise en charge depuis l'annonce de l'intervention jusqu'aux suites post
opératoire. Cela nous a donné une appréciation globale du
parcours. Nous avons également axé notre travail sur ce que
pouvait vivre et ressentir une personne confrontée à cette
épreuve afin de mieux cibler les différentes difficultés,
le ressenti vécu et les besoins éprouvés.
Au fur et à mesure de notre travail de recherche, nous
avons pu constater l'ampleur des conséquences psychologiques
liées à l'amputation d'un membre inférieur. Lorsque le
patient prend conscience de toutes les modifications physiques apportées
par l'opération, il est totalement bouleversé et perdu : stress
face aux divers évènements, anxiété quant à
l'avenir, altération de l'image corporelle, souffrances
psychologiques...
A partir de notre réflexion personnelle et de notre
travail fourni sur l'étude des concepts et de tout ce qui est en rapport
avec les personnes amputées d'un membre inférieur, nous avons pu
alors séparer deux directions pour notre hypothèse
générale, concernant l'aide que l'on pourrait apporter à
ces personnes en détresse :
La première direction que nous proposons pour notre
hypothèse générale est de travailler sur la prise en
charge psychologique et la démarche éducative en période
post opératoire directe, en tant que moyen d'accéder à
l'autonomie et de s'accepter, qui sont des clés essentielles pour
diminuer le stress et l'anxiété : la personne ayant le
contrôle face à l'amputation et ses conséquences, elle peut
alors aspirer à mener une vie normale.
Le deuxième axe est de nous diriger sur les actions
proposées en période préopératoire. En effet, si on
arrive à mobiliser les forces de la personne avant qu'elle n'ait toutes
les souffrances physiques et psychologiques liées à
l'intervention, on anticipera mieux celles-ci et la personne sera plus sereine
en période post opératoire directe pour affronter l'avenir.
Nous avons pu établir deux directions pour fonder
notre hypothèse finale. L'une consiste à se baser sur la
période préopératoire, l'autre en période post
opératoire. Cependant, grâce à notre analyse personnelle,
il nous semblerait plus judicieux d'axer notre hypothèse vers la
période préopératoire. En effet, dans les temps qui
suivent l'intervention, le patient passe par les étapes de déni
et de colère pour commencer, or ce sont des moments où les
capacités à travailler sur soi-même sont difficilement
mobilisables, où l'impact du programme thérapeutique est
faible.
Quand la préparation préopératoire est
déjà mise en place, ses fruits sont à espérer.
Cependant nous pensons que l'on peut encore l'améliorer en la
personnalisant d'avantage, c'est-à-dire en se centrant sur les attentes
personnelles du futur amputé. De même, nous pensons que l'on peut
mieux anticiper le choc opératoire en préparant le patient plus
longtemps à l'avance. De cette façon, il aura eu la
possibilité d'effectuer un travail plus approfondi sur luimême et
sera plus calme le jour de l'intervention, mais aussi pour les suites
opératoires.
Notre hypothèse est donc la suivante : « Si on
prépare le patient à l'intervention plus longtemps à
l'avance et si on se concentre mieux sur ses attentes, et s'il
bénéficie d'un soutien approprié, alors le choc et les
souffrances psychologiques en postopératoire direct seront
atténués, et il y aura moins de stress et
d'anxiété. »
Avant de clore cette étude, nous tenons à
souligner qu'il est difficile voire prétentieux, d'exploiter tous les
aspects d'un sujet aussi vaste, étudié en quelques pages. Nous ne
postulons pas avoir étudié toutes les couches du vécu
psychologique des patients récemment amputés d'un membre
inférieur. Cependant, nous proposons quelques sujets de recherche qui
requièrent des expertises dans le but de rendre plus
compréhensibles les problèmes qui sont en rapport avec le
vécu du patient amputé d'un membre inférieur. Il s'agit
principalement de :
· La problématique de la réinsertion
socio-familiale d'un patient amputé d'un membre inférieur.
· La problématique d'adaptation professionnelle d'un
patient amputé d'un membre inférieur.
A l'issue de notre recherche, des recommandations
ci-après ont été dégagées :
1. Aux patients amputés d'un membre
inférieur
Pour se libérer des pensées irrationnelles qui
souvent engendrent un état anxieux, nous appelons les patients
amputés à :
· Verbaliser leur ressenti; afin d'éclaircir leurs
problèmes pour que les professionnels de santé et les autres leur
portent de l'aide.
· Demander beaucoup plus des explications en rapport avec
l'amputation à l'équipe soignante.
2. A l'équipe soignante,
Pour mieux parvenir à diminuer un certain nombre des
conséquences psychologiques qu'éprouvent les patients
amputés d'un membre inférieur il faut :
· Prévoir un temps suffisant pour préparer
les patients qui doivent être amputés ;
· Manifester une écoute active et empathique dans
ses relations avec ces patients
· Promouvoir des visites à domicile pour les
patients amputés qui sont sortis de l'hôpital.
3. Aux membres de la famille du patient
amputé.
· Aider leur patient à s'intégrer dans la
famille en tenant compte de leur incapacité physique.
· Les familles du patient devraient assurer leur soutien
moral et psychologique ce qui aidera le patient amputé de s'accepter
dans son nouveau corps.
· Les membres de la famille doivent éviter des
propos stigmatisant pour rétablir un équilibre psychoaffectif
d'un patient amputé.
4. Au Ministère de la Santé
· Insérer dans l'organigramme des hôpitaux un
agent chargé de prise en charge psychologiques des patients
hospitalisés ;
· Former le personnel médical compétent dans
le domaine de la prise en charge psychologique des patients amputés d'un
membre.
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