Médias et pouvoir politique en rdc. (de la deuxième république à la transition)( Télécharger le fichier original )par Michel Kifinda-Ngoy Université de Kinshasa, RDC - Licence en sciences de l'information et de la communication 2009 |
3. les médias bravent le pouvoir politique malgré la terreur.Libérer le peuple de la dictature et de la peur requiert énormément de patience, d'efforts, et de persévérance. La liberté de presse est particulièrement difficile dans le contexte singulier de la dictature d'un Mobutu et des siens viscéralement accrochés à la gloire, au prestige et aux privilèges que leur procure le « fauteuil » présidentiel. Emprisonné dans sa propre peur de perdre le pouvoir, la classe politique organisée dans les Forces Démocratique Unis (F.D.U), appelée aussi Mouvance Présidentielle, déploiera toutes les énergies nécessaires, aux côtés de la DSP (la garde présidentielle de Mobutu), pour anéantir la presse et, avec les forces de l'opposition politique radicale. Dès le mois de mai 1990, la presse se déchaîne, fustige la politique de la deuxième République avec une véhémence qui oublie que Mobutu n'est point encore « hors d'Etat de nuire ». Sans tarder les forces de répression s'abat sur les journalistes. Les intimidations, les menaces, les interdictions de sortie ou de couverture des événements, confiscation des stocks des journaux, enlèvement, emprisonnement et tentative d'assassinat des journalistes se multiplient.165(*) Malgré toutes ces répressions pour étouffer la vérité, les médias ne se sont pas empêchés de révéler et de dénoncer les abus du pouvoir et les pratiques mystiques des dirigeants Zaïrois. Parmi les nombreux faits rapportés par les médias du Congo au lendemain du 24 avril 1990, un certain nombre d'entre eux méritent d'être considérés comme des publications de base dans les rapports de forces. Car, par leur révélation au public, les médias ont pu déjouer des complots funestes contre la démocratie et la population congolaise. Il faut également les reconnaitre ainsi parce qu'il fallait beaucoup de courage pour les rendre publics. En somme, durant la Transition Politique, débutée en avril 1990, la presse a joué un rôle décisif témoignant d'un courage politique qui a atteint une maturité certaine. C'est une évidence. Et les médias nationaux se sont confortés et moralement secondés tant par la presse étrangère (la voix de l'Amérique, la RFI, la BBC, etc.) que par les ambassades des pays occidentaux à Kinshasa.166(*) * 165 P. Ngoma - Binda, op. cit., p. 90. * 166 Ibidem, p. 98. |
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