Médias et pouvoir politique en rdc. (de la deuxième république à la transition)( Télécharger le fichier original )par Michel Kifinda-Ngoy Université de Kinshasa, RDC - Licence en sciences de l'information et de la communication 2009 |
2. Doctrine et idéologie du Régime de la deuxième RépubliqueLa doctrine et l'idéologie de la deuxième République fut essentiellement le mobutisme qui est défini comme étant l'enseignement, la pensée et l'action du président fondateur, Mobutu. L'enseignement de la doctrine mobutiste est tout un schéma bien établi. Le professeur Isidore Ndaywel à Nzien énonce comme suite : « la doctrine du mouvement populaire de la révolution (MPR) était le Nationalisme zaïrois Authentique, son idéologie l'Authenticité, sa démarche le recours à l'Authenticité ; l'ensemble de ce schéma constituait le mobutisme. »90(*) Cette doctrine était inscrite dans le manifeste de la N'Sele. Ce document contient les options et le programme d'action du M.P.R. Plusieurs influences et tendances y affluent : les préoccupations des syndicalistes (travailleurs, Objectifs sociaux), les idées des démocrates chrétiens (La Famille, La Femme), les idées de l'union générale des étudiant congolais, dont par ailleurs le logo « Le Flambeau », la devise « Servi et non Se Servir » et certaines résolutions du troisième congrès ont été empruntées et confisquées.91(*) Le nationalisme ! Le Corps des volontaires de la République (C.V.R) l'avait brandi dès 1966 comme une option idéologique. Le « Manifeste de la N'sele » confirma et prôna, pour éviter toute confusion, un nationalisme qui se défendait d'avoir des accointances avec des « idées toutes faites d'origine externe ». Ce « nationalisme authentique » se définit comme la préoccupation d'élaborer des solutions originales pour résoudre les équations de la société, loin des pièges d'une extraversion facile. La doctrine du MPR fut le nationalisme Zaïrois authentique, son idéologie, l'authenticité et sa démarche, le Recours à l'authenticité. Le concept d'authenticité allait connaître toute une carrière définie tour à tour comme une « philosophie » et comme « antidote à toute forme d'aliénation ».Le Président Mobutu a défini l'authenticité, du haut de la tribune des Nations Unis (04 octobre 1974), comme étant une prise de conscience du peuple zaïrois de recourir à ses sources propres, de rechercher les valeurs des ancêtres afin d'en apprécier celles qui contribuent à son développement harmonieux et naturel. C'est le refus du peuple d'épouser aveuglement les idéologies importées. C'est l'affirmation de l'homme tout court, là où il est tel qu'il est, avec ses astuces mentales et sociales propres. La pratique de l'authenticité s'accompagna des exigences énormes qui allèrent plus loin encore ; une loi fut promulguée le 05 janvier 1972 exigeant aux congolais de prendre à tout prix des noms africains, l'abandon des prénoms d'origine chrétienne ; qui allait être l'objet d'une violente controverse entre l'église et l'Etat. [...] tout partit de l'Editorial du journal Kinois Afrique Chrétien, qui crut bon d'apporter quelques nuances à la vague de changement qui déferlait sur le pays. [...] mais peu après, une campagne d'une rare violence fut lancée par la radio nationale contre le Cardinal Malula, auteur présumé du texte.92(*) * 90 Ndaywel Is., Histoire générale du Congo, Bruxelles, éd. Lacier S.A., 1998, p. 676. * 91 Mutamba M., op. cit., p. 216. * 92Mutamba M., op. cit., p. 679. |
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