Investissements directs étrangers et politiques d'attractivité. Cas du Maroc( Télécharger le fichier original )par Mustapha MAGHRITI Université Mohammed V Rabat - Thèse pour l'obtention du diplôme des études supérieures en relations économiques internationales 0000 |
LES POLITIQUES D'ATTRACTIVITE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS AU MAROCINTRODUCTION: Avec la libéralisation des flux des capitaux çà l'échelle mondiale, « le reforcement de l'attractivité des nationaux pour les investissemensts étrangers est devenu, depuis la fin des années 80, le nouvel impératif des politiques industrielles, au Nord comme au Sud8(*) Nous pensons, au début de ce chapitre, qu'il est utile de commencer par essayer de définir qu'est ce que l'attractivité. En premier lieu, l'attractivité correspond à la volonté de participer activement au grand mouvement actuel de délocalisation industrielle et de globalisation financière. Par là, « La stratégie d'attractivité tourne le dos aux conceptions très répandues durant les décennies soixante et soixante-dix qui prônaient le développement économique autocentré, voire la déconnexion par rapport à l'économie mondiale. Le modèle de référence, qui comportait évidement des différentiations nationales, était fondé sur un processus planifié d'industrialisation axé prioritairement sur la création d'une base industrielle autonome tournée vers la satisfaction, à plus ou moins long terme, des besoins essentiels de la demande locale. Cette option s'accompagnait généralement de mesures protectionnistes vis-a vis des importations de biens et services étrangers et d'un contrôle strict des investissement directs et des implantations des firmes multinationales (FMN). Des codes ou des lois définissant un régime spécifique et discriminatoire pour les investissement étrangers. Ceux-ci étaient soumis à des autorisations administratives dont les critères de choix étaient plus ou moins explicites. Ils visaient globalement à protéger les entreprises nationales existantes ou certains secteurs entiers de l'économie relevant par nature du secteur public ou ayant une importance stratégique pour la cohérence des relations intersectorielles définies dans un cadre strictement national. »9(*). La priorité nouvelle donnée à l'attractivité signifie d'abord l'abondon de ce modèle et l'adhésion au libéralisme économique et à l'ouverture à l'économie mondiale. La politique d'atrractivité n'est donc pas compatible avec la persistance de nationalisme économique et les réticences trop marquées vis à vis des biens faits de la spécialisation internationale. En second lieu, les économies nationales ne doivent pas seulement laisser jouer les règles du libre-échange et de l'avantage comparatif telles qu'elles avaient été définies dans le prolongement de la vision ricardienne. Désormais, « elles doivent aussi identifier leurs avantages relatifs de localisation pour les investisseurs internationaux. Cette nouvelle préoccupation doit être d'autant plus prédominante que le nombre des pays qui adhèrent à la logique de la mondialisation s'accroît sans cesse. Ce mouvement entraîne avec lui une intensification de la concurrence entre les nations pour l'attraction des investissements directs.10(*) Le Maroc, de par sa situation géographique et ses choix politiques et économiques, attache une grande importance à l'attractivité des IDE et ce en accordant de plus en plus d'avantages attrayants aux investissements étrangers. C'est dans ce contexte que se situe ce second chapitre, nous nous focalisons sur la présentation des panoplies érigées par le Maroc pour captiver les flux des IDE (section I). Puis nous tenterons d'apprécier ces politiques d'attractivité des IDE (section II) en faisant ressortir les principales écueils qui limitent leurs afflux. SECTION I: LE DISPOSITIF DE PROMOTION ET D'ATTRACTION DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS AU MAROC.L'attractivité des investissements directs étrangers s'étaie sur de multiples atouts d'ordre géostratégiques, économiques, mais aussi sur une panoplie de reformes et de mesures incitatives prises par les pouvoirs publics en vue d'améliorer l'environnement économique, financier et d'encourager les investissements privés étrangers. Ce dispositif comprend: 1-La consolidation de la politique de libéralisation et de restructuration économique:Cette consolidation se manifeste par le désengagement progressif de l'état des secteurs productifs et renforcement du rôle du secteur privé, libéralisation du commerce extérieur et de la réglementation des changes, modernisation du système bancaire et du marché financier (dynamisation de la bourse), privatisation,..etc. Le niveau des IDE et son potentiel de croissance restent déterminés par les performances macro-économiques: l'IDE suit la croissance plus qu'il ne l'entraîne (une récente étude du centre marocain de conjoncture a démontré cette corrélation entre l'investissement et la croissance économique sur les 25 dernières années. Le premier a augmenté en termes réels moyens annuels de 6% pendant que le PIB progressait de 4,6% sur la même période. * 8 Charles-Albert Michalet: « Le renforcement de l'attractivité: Tunisie », in, « IDE et développement industriel méditerranéen », Bertrand Bellon et Ridha Gouia, Economica, 1997. * 9 - B.Bellon: « IDE et développemnt industriel...... »Economica, 1997 * 10 - A.Michalet: « Le renforcement de l'attractivité.... », in, IDE et développement industriel, Economica, 1997. |
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