Investissements directs étrangers et politiques d'attractivité. Cas du Maroc( Télécharger le fichier original )par Mustapha MAGHRITI Université Mohammed V Rabat - Thèse pour l'obtention du diplôme des études supérieures en relations économiques internationales 0000 |
3-La promotion de l'image attractive du Maroc: « Marketing territorial »la conséquence de la globalisation de l'économie est non seulement une concurrence accrue au niveau des entreprises, mais également un développement extraordinaire de la concurrence entre les territoires. Face à cet environnement, il y avait le développement du Marketing territorial en mettant en valeur les potentialités des territoires de chaque pays pour attirer les capitaux étrangers. Par Marketing territorial, on entend l'assimilation du pays à un produit qu'il importe de valoriser et de promouvoir auprès des investisseurs étrangers, c'est à dire qu'il faut réaliser des études de marché sur le territoire à promouvoir, des segmentations du marché, identifier les entreprises cibles. Dans cette perspective, la Maroc doit appuyer sa politique d'attractivité sur une approche promotionnelle de type « Marketing de pays » axée sur la promotion de l'image attractive de notre pays en tant que site favorable auprès de groupes cibles d'investissements étrangers, par le développement d'une stratégie compétitive mettant en valeur ses atouts et potentialités. Dans ce contexte et dans cette optique, la région au Maroc, aura à jouer un rôle important. Puisque, «la globalisation est en passe de transformer les régions en relais privilégiés entre le national et le mondial en matière de gestion de la contrainte externe »20(*) Dans cette approche, le Marketing territorial, il s'agit en premier lieu d'assurer la promotion de la région, de donner la meilleure image possible et de diffuser cette image auprès des décideurs. -En second lieu, il s'agit de détecter les projets porteurs de la région et convaincre les décideurs d'étudier les propositions de localisation. L'objectif est de figurer dans la « short list » des IDE. En troisième lieu, il s'agit de la phase d'accueil. Une fois la décision d'implantation prise, il faut aider à la concrétisation du projet et aider l'investisseur étranger dans ses démarches auprès des services administratifs.
Pour accroître sa part d'IDE, le Maroc doit entreprendre un certain nombre de réformes en vue de consolider son attractivité. Parmi ces perspectives, on souligne: l'amélioration du cadre macro-économique avec un taux de croissance élevé, la maîtrise de l'inflation; le contrôle des dépenses publiques, la continuité de la politique de change, la libéralisation du fonctionnement de l'économie. Ces conditions sont nécessaires, mais restent insuffisantes pour drainer un flux d'IDE d'envergure. En effet, « Les conditions d'attraction les plus directs ( niveau des coûts d'accès aux facteurs de production et aides publiques inclues dans les codes d'investissements..., deviennent des conditions nécessaires mais non suffisantes et revêtent de plus en plus un caractère générique, tandis que les dynamiques d'environnement industriel..., prennent un caractère spécifique et déterminant dans les choix de localisation.21(*)Il faut en outre, des avantages locaux construits comme: le développement du savoir-faire, l'amélioration de la qualité de la main-d'oeuvre, la consolidation et la performance du tissu industriel, l'amélioration de l'image captive du pays, c'est ce que Bertrand Bellon intitule les politiques des avantages construits. C'est seulement ainsi que l'on a des chances d'atirer des IDE. CONCLUSION GENERALE: La question de l'IDE et politique d'attractivité demeure un sujet d'actualité étant donné que la globalisation est un phénomène qui remet sans cesse les acquis. Notre travail a essayé, à travers trois chapitres, de répondre à cette question de l'IDE-politiques d'attractivité dans le cas du Maroc. En effet, un voyage dans l'univers de la théorie nous a permis, à travers les différentes approches, de voire les déterminants et les motifs d'implantation des firmes multinationales. La localisation de ces multinationales dans les pays hôtes est devenue, ces dernières années, très sélective; elle ne sont pas prêts à investir dans tous les pays de la planète. En conséquence, une rivalité vive s'est développée entre les nations pour captiver les investissements directs étrangers à travers le renforcement de l'attractivité. Au regard de cette concurrence, le Maroc à édifié toute une batterie de mesures incitatives pour localiser les IDE. L'analyse des données statistiques des investissement étrangers dénote que le Maroc, en dépit des atouts dont il dispose et les politiques d'attractivité qu'il instaure, demeure un pays non captif pour les capitaux étrangers comparativement à des pays de même niveau de développement: le troisième récipiendaire des flux de l'IDE après le Nigeria et L'Egypte, le cinquième par rapport au 12 pays partenaires de l'U.E. Plusieurs raisons expliquent cette faible attractivité : le coût élevé des facteurs, l'étroitesse du marché local, les lourdeurs administratives,l'insuffisance des infrastructures d'accueil(transports,télécommunications).Décidément,des gisements d'attraction reste à explorer pour que le Maroc puisse devenir une zone de prédilection pour les investissement étrangers. Ces gisements d'attrait reposent sur deux piliers complémentaires: le premier plier est constitué par des conditions nécessaires qui sont: -La stabilité politique et macro-économique -Libéralisation de l'économie: suppression des prix administratifs, liberté des mouvements de capitaux. -Stabilité et transparence de l'environnement légal et réglementaire; sanction du non respect des engagements contractuels par un système judiciaire équitable et performant. - Mise en place de bonnes infrastructures en matière de télécommunications et de transports. -Réforme de l'administration qui doit être allégée, non bureaucratique et au service des investisseurs. Les programmes de privatisation des entreprises publiques s'inscrivant dans cette nouvelle logique de la « gouvernanace ». Ces conditions constituent un préalable incontournable pour qu'une firme étrangère envisage une implantation, mais restent non suffisantes pour figurer sur la « short list ». Il faut, en outre: Un deuxième pilier pour consolider l'attractivité par des politiques des avantages de localisation compétitifs qui sont: - Le renforcement de la qualification de la main d'oeuvre et de la flexibilité du marché du travail -L'existence d'un tissu industriel performant, capable d'absorber les transferts de technologie qui permettent de répondre aux critères de la production pour la marché international en termes de coût, délais de livraison et qualité des produits. Pour conclure, notons que la contribution la plus importante des IDE est moins l'apport des capitaux (pour financer l'équilibre de la balance des paiements) que celui de la technologie, le renforcement de la compétitive des économies d'accueil...etc. Faire des politiques d'attractivité des IDE un moyen de rééquilibrage du déficit de la balance des paiements constitue une erreur d'analyse qui conduira à des résultats décevants. Pour drainer des capitaux extérieurs dans une perspective d'équilibre de la balance des paiements, il serait plus pertinent de viser les investissements financiers par le développement des marchés financiers nationaux. Encore ne faudra-t-il pas oublier que la constitution antérieure d'un fondement économique réel demeure une condition préalable. Le respect de ce préalable permettra d'éviter que l'émergence des marchés financiers se confonde avec l'émergence d'activités spéculatives et l'entrées de capitaux ayant une très forte volatilité. Il est donc préférable de commencer par construire des avantages de localisation solides; ils serviront de socle commun pour le développement de l'investissement productif local.
* 20 Guerraoui.D : « prospective d'un développement régional intégré » in vues économiques du CPM, spécial ( la région) n° 10,1998 * 21 - B.Bellon: « La politique des avantages construits, in, IDE et..., Economica, 1997 » |
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