Cette étude intitulée « Etude sur les
connaissances, attitudes adoptées et pratiques comportementales des
aides familiales en matière des IST du VIH et du SIDA dans la commune
urbaine de Sikasso, en 3eme région du Mali »
répond au besoin de cerner le niveau des connaissances, des
comportements, de l'exposition aux séances de sensibilisation sur les
IST, le VIH et le SIDA au sein de la population des aides familiales dans la
commune urbaine de Sikasso.
Son objectif à long terme est de contribuer à
réduire la prévalence du VIH et du SIDA chez les aides familiales
en milieu communautaire à Sikasso. Sur le plan méthodologique,
l'étude a touché 100 aides familiales de
15 à 27 ans des 15
quartiers de la commune urbaine de Sikasso.
Il ressort de l'étude les résultats suivants :
· Sur la connaissance des IST du VIH et du
SIDA
Les proportions d'aides familiales qui ont entendu parler des
IST du VIH et du SIDA sont très élevées (100
% pour les IST et 100 % pour le VIH et le SIDA). Les
symptômes les plus cités par les aides familiales sont : "la
douleur abdominale" (85 %), " la perte malodorante"
(68 %), "les douleurs en urinant" (65 %), "la
perte vaginale" (54 %), "le sang dans les urines" (46
%) et "les difficultés de tomber enceinte" (39
%).
Les aides familiales sont dans une proportion relativement
faible à déclarer avoir eu des symptômes d'IST 21
% (71.4 % pour les pertes vaginales anormales et
malodorantes et 4.8 % pour des plaies ou ulcères sur le
sexe). Dans des proportions relativement variables, les aides familiales
connaissent les trois principales voies de transmission du VIH et du SIDA.
Ainsi, 65.9 % des aides familiales connaissent la voie
sexuelle, (52.4 % pour la transfusion sanguine et 15.9
% pour les instruments souillés) concernant la voie sanguine et
34.1 % pour la voie "mère-enfant".
Malgré la connaissance universelle de l'existence du
VIH et du SIDA dans les milieux des aides familiales à Sikasso, on note
qu'une frange non négligeable d'aides familiales a encore des
idées fausses par rapport au VIH et au SIDA.
DELTA C
Bamako
2012
ETUDE SUR LES CONNAISSANCES, ATTITUDES ADOPTEES ET
PRATIQUES
COMPORTEMENTALES DES AIDES FAMILIALES EN MATIERE DES IST DU VIH
ET
DU SIDA DANS LA COMMUNE URBAINE DE SIKASSO, EN 3eme REGION DU
MALI.
Ainsi, sur l'ensemble des enquêtées :
· 15.9 % affirment qu'on peut être
contaminé par le VIH et le SIDA par sorcellerie ;
· 8.5 % pensent que les piqûres de
moustiques peuvent transmettre le VIH et le SIDA.
· Sur les comportements sexuels des aides
familiales
L'age moyen au premier rapport sexuel des aides familiales
est de 14.5 ans. Plus de trois aides familiales sur quatre
(77.6 %) ont eu leurs premiers rapports sexuels avant l'age de
12 ans et un sur cinq (22.4 %) l'ont eu avant l'age de 16
ans.
Dans l'ensemble, près de la moitié des aides
familiales (48 %) n'ont pas encore eu le premier rapport
sexuel.
Par ailleurs, parmi les aides familiales qui ont eu des
rapports sexuels au cours des 12 derniers mois, un fort pourcentage les a eus
avec des partenaires occasionnels (28.8 %) parmi lesquelles
86.7 % les ont fait avec un seul partenaire sexuel.
· Sur l'utilisation de préservatif au
dernier rapport sexuel
Une proportion non négligeable d'aides familiales
continue d'adopter des comportements sexuels à risque. En effet, parmi
les aides familiales qui ont eu au moins un partenaire sexuel occasionnel au
cours des 12 derniers mois, une sur cinq (21.2 %) a
systématiquement utilisé le préservatif.
Par ailleurs, 78.8 % des enquêtées
ont déclaré n'avoir pas utilisé de préservatif lors
du dernier rapport sexuel.
· Sur le test de dépistage volontaire du VIH
et le SIDA
Une faible proportion (29 %) des aides
familiales a déclaré connaître l'existence d'un endroit
où l'on peut faire le test de dépistage du VIH et du SIDA mais
20 % ont déjà fait le test de dépistage
parmi lesquelles 80 % ont retiré leur résultat.
Par conséquent, les aides familiales qui n'ont pas fait de test de
dépistage évoquent plusieurs raisons dont :
· « ne connaît pas un endroit pour faire le
test » dans (88.8 %) ;
· « mal informée sur le SIDA » dans
(56.3 %) ;
· « peur d'apprendre qu'on a le SIDA » dans
(52.5 %) ;
· « pas accès à un centre de
santé » dans (51.3 %) ;
DELTA C
Bamako
2012
ETUDE SUR LES CONNAISSANCES, ATTITUDES ADOPTEES ET
PRATIQUES
COMPORTEMENTALES DES AIDES FAMILIALES EN MATIERE DES IST DU VIH
ET
DU SIDA DANS LA COMMUNE URBAINE DE SIKASSO, EN 3eme REGION DU
MALI.
· « manque de courage » dans (42.5
%) ;
· « manque de confiance aux centres de
santé » dans (15 %).
· Sur l'exposition aux séances de
sensibilisation
La radio (100 %) et la télévision (100 %)
constituent les principales sources d'information par lesquelles la
majorité des aides familiales ont entendu ou vu une publicité sur
la prévention du VIH et du SIDA. Une proportion élevée des
aides familiales (64 %) a au moins une fois assisté
à une séance de sensibilisation sur le VIH et le SIDA.
Ainsi, un peu plus de la moitié des aides familiales
(53.1 %) ont déclaré avoir au moins une fois
participée aux causeries débats.
A cet effet, nous formulons les recommandations
suivantes :
· intensifier l'information des aides familiales sur les
signes des IST, les modes de transmission et les moyens de prévention du
VIH et du SIDA ;
· multiplier les actions d'Information, d'Education et
de Communication (IEC) par tous les moyens disponibles (pairs
éducateurs, relais, médias, campagnes, etc.) pour réduire
les discriminations et les stigmatisations de même que les idées
fausses encore présentes dans la mentalité des aides familiales
;
· encourager, promouvoir davantage l'utilisation du
préservatif et le rendre disponible et gratuit.