Analyse de la théorie de la parité du pouvoir d'achat des boissons alcoolisées et gazeuses entre la RDC et le Rwanda, cas de la ville de Goma et de Gisenyi( Télécharger le fichier original )par Ezéchiel MUHINDO SYAUSWA Université de Goma - Licence 2011 |
I.1.6. Les limites de la théorie de la parité du pouvoir d'achat.La théorie de la parité du pouvoir d'achat est un modèle simple des taux de change, qui fonctionne bien quand il s'agit d'expliquer des tendances lourdes, comme la dépréciation d'une monnaie par rapport à l'autre, ou les évolutions de taux de change en cas d'hyperinflation. 8(*) Néanmoins, cette théorie est imparfaite. En effet, les taux de change n'évoluent pas toujours de telle sorte que la valeur réelle de la monnaie soit et la même dans tous les pays. Il y a deux raisons pour lesquelles cette théorie n'est pas toujours vérifiée. La première, c'est que tous les biens et services ne sont pas facilement négociables. Même les marchandises négociables ne sont pas toujours de parfaits substituts quand ils sont produits dans des pays différents. Certains consommateurs préfèrent la bière congolaise d'autre la bière Rwandaise. En outre, les préférences des consommateurs ne sont pas stables. Si la bière congolaise devient soudainement plus populaire, son prix augmentera sous la pression de la demande. Par conséquent, un franc congolais pourrait alors acheter davantage de bière au Rwanda qu'en RDC. Malgré les différences de prix sur les deux marchés, il n'existe aucune opportunité de profit d'arbitrage, car les consommateurs ne considèrent pas les deux bières comme équivalentes. Ainsi, parce que tous les biens ne sont pas facilement négociables, et parce que certains biens négociables ne sont pas facilement substituable avec leurs contreparties étrangères, la théorie de la parité du pouvoir d'achat n'est pas une théorie parfaite des taux de change. C'est pourquoi les taux de changes réels fluctuent dans le temps. Si cette théorie n'est pas parfaite, elle constitue néanmoins un premier pas intéressant vers la compréhension des taux de change. Et sa logique interne est imparable : si le taux de change réel s'écarte trop du niveau indiqué par la théorie de la parité du pouvoir d'achat, les gens sont incités à s'échanger les biens et services par-delà les frontières. A défaut de déterminer complètement le taux de change réel, la théorie de la parité du pouvoir d'achat assure que les fluctuations des taux de change réels sont de faible ampleur ou temporaire. Et finalement, les grands mouvements de taux de change nominaux reflètent surtout les évolutions des prix domestiques et étrangers. I.1.7. Critiques de la théorie du PPA.La théorie de PPA est forte intéressante pour expliquer l'évolution à moyen et long terme des taux de change, mais elle n'en reste pas moins soumis à plusieurs critiques. Par ailleurs, les nombreuses études empiriques entreprises n'en permettent pas de conclure définitivement que l'hypothèse de la parité des pouvoirs d'achat est vérifiée. Les résultats doivent être cependant interprétés avec prudence. Ces études reposent, en effet, sur des hypothèses implicites ou des choix plus ou moins arbitraires qui peuvent influencer les conclusions. Plusieurs arguments limitent la pertinence et l'usage de PPA : - Les PPA peuvent varier de façon très importante suivant le choix du panier de produits. En ce sens, il est soumis aux mêmes limitations que les indices des prix ; - Les habitudes de consommation et les choix sont parfois très variables entre pays. Les produits consommés par les populations en dépendent et construire deux paniers équivalents est un travail très subjectif ; - Les différences de qualité pour des produits mis en équivalence sont difficiles à évaluer ; - Les prix peuvent varier beaucoup à l'intérieur d'un même pays. Le pays d'un verre de bière est beaucoup plus élevé dans un hôtel que dans le quartier ; - Les prix des produits imports dépendent du taux de change. Une modification du taux de change a donc une influence sur la PPA alors que celle-ci est construite pour définir une parité de change décorrelée du marché des changes. * 8 N. GREGORY MANKIW, Opcit, p812 |
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