Analyse de la théorie de la parité du pouvoir d'achat des boissons alcoolisées et gazeuses entre la RDC et le Rwanda, cas de la ville de Goma et de Gisenyi( Télécharger le fichier original )par Ezéchiel MUHINDO SYAUSWA Université de Goma - Licence 2011 |
I.1.4. La logique de base de la théorie de la parité du pouvoir d'achatLa théorie de la parité du pouvoir d'achat est fondée sur le principe du prix unique, selon lequel un même produit doit avoir le même prix partout. Si ce principe n'est pas respecté, il existe des opportunités de profit évidentes. Si un produit est moins cher dans un pays domestique qu'à l'étranger, il suffit de l'acheter à domicile et de la revendre à l'étranger pour réaliser un profit facile. Ce faisant, la demande augmente à domicile et l'offre à l'étranger, jusqu'au moment où le produit vaudra le même prix dans les deux villes6(*). Comment ce principe du prix unique s'applique t-il au marché international ? Si un dollar achète plus de café aux Etats-Unis qu'au Japon, un profit peut être tiré de l'achat aux Etats-Unis et de la revente au Japon. Cette exportation américaine de café vers le Japon fera monter le prix du café aux Etats-Unis et le fera baisser au Japon. De sorte que finalement un dollar doit acheter la même quantité de café aux Etats-Unis qu'au Japon. La théorie de la parité du pouvoir d'achat affirme ainsi qu'une monnaie doit avoir le même pouvoir d'achat dans tous les pays. Un dollar doit acheter la même quantité de marchandises aux Etats-Unis qu'au Japon, et un Yen doit acheter la même quantité des marchandises au Japon qu'au Etats-Unis. Le nom même de la théorie la décrit parfaitement. Parité signifie égalité, et pouvoir d'achat fait référence à la valeur de la monnaie. La parité du pouvoir d'achat affirme qu'une unité monétaire doit avoir la même valeur réelle dans tous les pays. I.1.5. Mesure du pouvoir d'achatDepuis plusieurs années le pouvoir d'achat est un thème de préoccupation majeure. Il figurait parmi les trois premières priorités économiques et sociales des français dans tous les sondages réalisés à l'occasion d'élection présidentielle. En tout Etat de cause, en mars 2007, trois répondant sur quatre déclaraient que les mesures en faveur du pouvoir d'achat seraient un élément déterminant pour eux lors de cette élection. Cet appétit de pouvoir d'achat est également visible dans la manière dont les français hiérarchisent le temps libre et revenu disponible7(*). I.1.5.1. Un pouvoir d'achat et niveau de vieUn concept flou pour le non-spécialiste qui renvoie plutôt au coût de la vie. Une réflexion analytique et/un travail pédagogique s'imposent. Il faut pour cela approfondir l'étude des opinions et des différences de sensibilité qui les composent, réfléchir sur les agrégats utilisés, s'interroger sur les éventuelles insuffisances des indicateurs actuels, déterminer leur strict champ de validité et de pertinence et proposer de les compléter par d'autres. Mais pour bien analyser l'incompréhension, voire l'incrédibilité de nos citoyens à l'égard des données publiées, il faut se situer très en amont et partir de la définition que l'on donne au terme lui-même. Pour l'économiste, le pouvoir d'achat est la quantité de biens et de services que l'on peut acheter avec le revenu disponible. Il suffit donc de la hausse des revenus dépasse celle des prix pour que le pouvoir d'achat progresse. De façon plus empirique, l'homme de la rue raisonne différemment, son pouvoir d'achat représente sa capacité à acquérir les biens et les services qui forment les standards du moment. Or, il est indéniable que depuis une dizaine d'années, les coûts supplémentaires résultant de l'apparition de biens et de services qui n'existaient pas au paravant, ainsi que des nouveaux modes de vue et de consommation devenu la norme, ont progressé plus vite que les revenus. Equiper chaque personne d'un téléphone portable, acquérir un microordinateur, s'abonner à l'Internet à haut débit... a généré des dépenses récurrentes, en outre prélevées souvent chaque mois sur le compte bancaire sans qu'on ait la maîtrise. Une famille de 2 adultes peut y consacrer plus 100 dollars par mois, ce qui peut atteindre 5 à 8% du revenu courant. Pour parfaire à ces épargnes, souscrit du crédit, opte pour Low cost et du Hard discourt pour les produits les plus banalisés et parfois même, réduit leur consommation en volume dans certains secteurs. Mais ils ont mal vécu cette nécessité de déclasser certains postes de leurs achats et de se priver de certains autres. Ils ont ressenti cela comme un appauvrissement, une baisse du pouvoir d'achat, alors que du strict point de vue de l'analyse économique, il s'agit d'arbitrages dans un contexte de faible croissance ou de stabilité de leurs ressources. On assiste donc à une confusion entre pouvoir d'achat et niveau de vie. Pour le dire autrement personne ne conteste que le niveau de s'améliorer. A la question de savoir si vous devriez vous comparer à la situation de vos parents à votre âge. Force est de reconnaître que pour nos citoyens le pouvoir d'achat est un concept flou, il n'y a rien de péjoratif à le constater. C'est également une notion qui, bien portant sur le présent et le passé immédiat, est fortement influencée par l'évaluation de ses perspectives pour l'avenir tant à moyen qu'à long terme. * 6 N. GREGORY MANKIW, Opcit, p809 * 7 P. MOATI et R. ROCHEFORT, Mesurer le pouvoir d'achat, La documentation française, Paris 2008, p10 |
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