I.4. TAUX DE CHANGE
PARALLELE, TRANSACTIONS ILLEGALES ET HYPERINFLATION AU CONGO.
Le développement des transactions illégales
dans certains pays en développement s'accompagne souvent de la
prolifération du marché noir de devises, marqué par la
prédominance du cours parallèle de change. Cette dynamique peut
favoriser l'accentuation des tensions inflationnistes du fait de la
dépréciation systématique du taux de change
parallèle.
La théorie économique essaye d'expliquer les
mécanismes de la détermination du taux de change par la
théorie du pouvoir d'achat et par l'approche monétaire. De
même l'explication de l'évolution du cours parallèle de
change dans l'optique de la balance des comptes courant et de capital constitue
un cadre d'analyse propice à l'appréhension du
phénomène.
I.4.1. Les fondements
théoriques de la détermination du taux de change parallèle
La détermination du taux de change parallèle
peut être envisage sous plusieurs angles. En effet, l'appréhension
théorique du processus amène des conclusions différentes
selon le cadre d'analyse adopté.
I.4.1.1. Circuit
parallèle des changes et théorie de la parité du pouvoir
d'achat
La théorie du pouvoir d'achat offre un cadre
analytique permettant d'expliquer dans une certaine mesure le comportement des
circuits parallèles des changes. L'indépendance des
économies permet aux agents de faire des arbitrages pour
bénéficier des gains substantiels dans les échanges sur le
marché des biens et de la monnaie. Cette dynamique a une incidence
réelle sur l'évolution du taux de change parallèle dont la
dépendance est considérable en cas de pénurie et de
rationnement de devises.
1. L'interdépendance des économies et l'analyse
de la parité du pouvoir d'achat
La théorie de la parité du pouvoir d'achat
dans sa version absolue suppose que la valeur attribue à une monnaie
dépend du niveau des marchandises et des services qu'on peut se
procurer à l'intérieur des frontières ou cette monnaie
à court légal.
En d'autres termes, le pouvoir d'achat à
l'extérieur doit être équivalent, est censé
vérifier cette condition. Par ailleurs, le pouvoir d'achat d'une monnaie
correspond à l'inverse de l'indice général des prix,
constitué par l'agrégation de prix des biens individuels, la
version absolue de la parité du pouvoir d'achat suppose que le taux
d'équilibre de deux monnaies est déterminé par rapport de
leur pouvoir d'achat dans leurs pays respectifs.
Il faut que certaines conditions soient remplies pour que
l'égalité du pouvoir d'achat et le taux de change courant
observé à long terme sur le marché des changes
s'établissent. En effet, il est souhaitable que la composition des biens
soit la même dans les différents indices. De même, chaque
bien est censé représenter un substitut parfait du bien
étranger équivalent, et deux biens supposés
homogènes doivent disposer nécessairement du même
coéfficient dans leurs indices respectifs. Les marchés des biens
et services sont purs et parfaits dans la mesure où il n'existe pas de
coûts de transfert sous forme de tarif douanier, de contingentements ou
de contrôle des changes. Dans ces conditions, la loi, du prix unique (un
bien identique se vend au même prix) s'applique dans les pays en question
si les consommateurs demeurent identique.
Ainsi, l'inexistence de coûts de transferts et la
possibilité d'une différenciation de prix entre les
marchés offrent de réelles opportunités de gains aux
intermédiaires éventuels. Ces opérateurs
économiques vont exploiter cette situation en arbitrant sur les niveaux
de profit à réaliser sur ces marchés de manière
à fructifier leurs ressources. Par conséquent, le processus
d'accentuation de l'offre de la monnaie nationale nécessaire pour
obtenir les principales devises. Le taux de change connaît dès
lors une évaluation opposée à celle du mouvement des prix
relatifs.
Les taux de change va varier de manière à
compenser le différentiel pouvoir d'achat dans sa version relative. Dans
ce contexte, la monnaie des pays soumis à une inflation galopante se
déprécier généralement par rapport à celle
des Etats connaissant une hausse de prix modérée.
Lorsque le taux de change n'est pas adapté au
différentiel de taux de change, il reste surévalué en
ayant également un impact négatif sur la
compétitivité de l'économie nationale. Les fluctuations de
taux de change constituent un indicateur majeur mettant en lumière la
disparité des performances de politiques économiques
préconisées pour juguler l'inflation. La validation de la version
relative de la théorie de la parité du pouvoir d'achat doit
s'inscrire dans le cadre d'une période de référence
précise vérifiant toutes les hypothèses de base de la
version absolue.
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